En tout premier lieu, je me dois d’expliquer
certaines choses pour que tout le monde comprenne. Cela fait 25 ans
que j’écris dans les revues, principalement sur les
grandes plumes électriques. Ce qui m’intéresse,
c’est de partager ma passion, comme je le fais ici par exemple
et de donner une information la plus objective possible.
J’écris ce que j’aimerais lire.
Pas ce que l’on aimerait que j’écrive...
C’est un concept qui semble passé de mode mais auquel
je tiens. On n’est pas obligé d’être
d’accord avec moi, je peux aussi faire des erreurs. Dans
ce cas, le mieux c’est de me contacter, pour que l’on
s’explique comme de grands garçons, entre passionnés.
Et puis y’a le commerce. Or il y a une personne qui ne me
supporte pas, persuadée que j’en veux à son
entreprise : c’est le concepteur du Finesse Max.
Au point que j’avais renoncé à publier quoi
que ce soit sur cette excellente machine. Excellente mais pas
parfaite, or je n’avais pas du tout envie de me faire allumer
encore un coup pour ce que j’avais à dire. Mais le
problème c’est qu'il n’y a pas beaucoup d’infos
sur cette machine et comme on sait que j’en ai une, on me
contacte assez souvent pour savoir ce que j’en pense. C’est
ce qui a fini par me faire changer d’avis. Mes acouphènes
vont recommencer je crois !
Je voudrais quand même dire que tout le monde à droit
de vivre, de travailler et je comprends parfaitement que l’on
défende son entreprise. Je ne suis plus client c’est
un fait, mais c’est de l’histoire ancienne et franchement
j’ai bien d’autres choses plus intéressantes
à faire que de régler d'anciens petits contentieux.
Ceux qui me connaissent savent que tout cela me passe à
10.000 au dessus. Bref, pas d’attaque personnelle dans ce
qui va suivre, juste ce que j’aurais aimé savoir
avant de passer commande.
Le Finesse Max sera comparé
dans cet essai à plus grand que lui car ses performances
sont proches et le prix est équivalent à un
Chilli par exemple, dont on peut mesurer ici la différence
d’allongement. Belle performance pour un « petit
» 4 mètres.
Je m’entends très bien par
contre avec le fabriquant du planeur, Valenta, j’adore leurs
machines, rarement exemptent de défaut mais c’est
normal, je crois que j’ai eu une douzaine de planeurs à
eux. En ce moment, j’en ai 4, bientôt 5 de chez ce
fabriquant tchèque. C’est dire que je les apprécie.
Très souples, on peut leur demander ses propres spécifications,
de la déco au type de fabrication. C’est ce que j’ai
fait pour ce planeur mais j’aurais dû aller plus loin,
comme on va le voir.
Caractéristiques
techniques
Fabriquant : Valenta
Nom : Finesse
Max
Version du modèle de l’essai : Thermal /F3q
Envergure : 4010 mm
Longueur : 1865 mm
Poids : Environ 4,4 kg
Surface : 86,2 dm²
Profil : Special 1/9 -1/8
Equipemment :
Moteur : Hacker A40 10S V2 réducté
Hélice : RFM 20x13
Consommation au sol : 55 Ah
Batterie propulsion : 6S 2700 mAh
Batterie réception : 2S 2900 Li-Ion Emcotec
La catégorie
F3q (ex F3i)
Le Finesse Max est conçu pour la compétition F3q. C’est
une catégorie passionnante, où le planeur est remorqué
jusqu’à 200 m d’altitude, d’où il doit
faire des épreuves de durée-précision ou de vitesse.
Cela demande donc une machine particulièrement performante et
polyvalente, car tenir 8 minutes en l’air depuis cette altitude
demande de sacrés qualités de gratteur, et se doit d'enrouler
une pompe loin et bas avec une certaine facilité. Mais il doit
aussi être bon en vitesse sur bases. On peut ballaster, jusqu’à
une limite de 5 kg au décollage, mais le planeur devra rester
ainsi pour toutes les épreuves… Bref, un compromis pas
facile à trouver. Au point qu’aucune machine du commerce
ne puisse rivaliser avec ces planeurs, la plupart du temps conçus
en club. Posséder un F3q est donc une chance, l’assurance
aussi de disposer d’un 4m extrêmement performant en toutes
occasions. En pente ou en plaine, voltige, vitesse ou gratte, c’est
un vrai couteau suisse. Merci donc à son concepteur de proposer
ce F3q, seul sur le marché du coup. C’est mieux que pas
du tout car pendant longtemps il n’y avait rien, et c’était
bien dommage.
Performance-loisirs
Il n’y a pas de compétitions de F3q organisées
proche d’où je me trouve et donc mon usage est seulement
de loisir. Je me rends compte que je ne suis pas le seul à faire
ce calcul, d’une machine de compétition pour le vol de
loisir car on me contacte beaucoup dans ce but là. En fait ce
que je voulais, c’est un 4m que je puisse lancer seul facilement
mais dont les performances soient en adéquation avec mes autres
planeurs, plus grands et très performants. Il fallait aussi qu’il
soit facile et rapide à mettre en œuvre, agréable
à piloter sans prise de tête, gratteur et voltigeur. Pour
la motorisation, je sais un peu où je vais dans le domaine, on
va y revenir, les résultats ont même dépassés
mes espérances, même celles de E-Calc !
Réception du
kit : il est abimé !
Jamais vu une boîte aussi bien faite. Le double carton est renforcé
à l’extérieur par un sarcophage fait d’un
sandwich contre-plaqué / polystyrène / contre-plaqué.
Aussi incroyable que cela puisse paraitre, le planeur est arrivé
très abimé, bien qu’aucun impact ne soit décelable
de l’extérieur. Les ailes n’ont pas été
maintenues dans le carton et malgré le peu d’espace libre
pour bouger, elles sont venues heurter le bout carton, comme en témoigne
la trace, peu importante, laissée par l’impact du saumon.
L’onde de choc s’est répercutée dans toute
l’aile occasionnant des déformations jusqu’au niveau
du servo d’aileron. Les deux ailes sont sévèrement
amochées. Avec mes autres planeurs, il m’arrive pourtant
qu’une aile glisse de sa housse et heurte le sol ; jamais, je
n’ai eu le moindre dégât. Pour une aile tout carbone,
zut alors !
Voici comment le 1er kit est arrivé
car les ailes n’avaient pas été maintenues dans
le carton. Elles ont glissé, les saumons se sont encastrés
dans le carton (quand même), et l’onde de choc s’est
répercutée jusqu’aux trappes de servo d’aileron.
C’est traitre, car de l’extérieur, le sarcophage
était ultra renforcé et ne présentait aucune
trace.
Valenta a été très correct sur ce coup, ils m’ont
refait une paire d’aile en urgence. C’est là que
j’aurais dû capter en leur demandant de me faire une aile
renforcée. Au lieu de ça, je leur ai demandé de
me fournir une commande de LDS filetée en M3 au lieu de M2. Encore
une fois j’aurais dû tilter avec leur réponse, car
ils me répondent que j’ai pris la version thermique/F3q
et qu’il ne faut absolument pas faire de voltige avec ou alors
très light et que la vitesse ne doit pas excéder 180 km/h.
180 km/h c’est la vitesse moyenne d’un bon F3q sur les 4
bases qu’il doit effectuer, soit autant de demi-tour serrés.
Je leur réponds que c’est quand même un F3q et que
si il était si fragile, ça se saurait (d’ailleurs
on verra que je voltige convenablement avec). Leur réponse est
à peine pondérée : Voltige light seulement, sinon
prendre la version pente.
Je suis vraiment surpris car le Vz Max du même concepteur était
bien plus solide. J’ai fait du vdp (vol de pente) avec, alors
qu’avec le Finesse Max, ce n’est raisonnablement pas envisageable
dans cette version, sans parler des chocs à l’atterro.
L’auteur avec son Vz Max
en 2009, conçu par la même personne mais fabriqué
par Baudis.
J’ai l’impression que Valenta n’a pas bien compris
les désidératas du concepteur et qu’ils construisent
la version thermique un peu comme un F5j. Tout en restant dans un poids
contenu, cela n’aurait rien changé aux qualités
de vol de mettre 2 ou 300 grammes de tissu. Vu le prix, ça pourrait
même être du Textrem, au moins en D-box.
Donc la version F3q, pour le F3q, c’est très bien mais
pour le loisir, ce n’est vraiment pas adapté. J’ai
d’ailleurs rencontré des modélistes qui avaient
revendu le planeur pour cette raison. Pour ma part, il me va très
bien car il ne volera qu’en plaine, mais je ne me risquerais pas
à faire un déclenché avec, j’ai peut être
tord, mais on comprendra ma réticence je crois !
Montage
Il y a beaucoup de choses que j’ai modifiées sur ce kit…
en fait, presque tout ! Alors que sur les kits Valenta, souvent moins
chers, je n’ai jamais besoin de le faire.
Ah si, 'y a un truc qui ne va pas chez Valenta : c’est leur sytème
LDS, d’ailleurs ils en proposent un nouveau en option. J’ai
ce système sur le Chilli
du même fabriquant, un planeur fantastique que je vous recommande
chaudement, et je ne suis pas content de ce LDS. Infernal à installer,
il ne laisse pas le choix de servos et en plus les cames peuvent glisser
autour de la tête de servo. Inutile de vous dire que quand j’ai
vu que ce système était fourni pour la profondeur du Finesse
Max, je me suis abstenu, d’autant que je doute qu’il puisse
offrir un débattement suffisant à la profondeur. J’ai
donc commandé le planeur sans LDS, pour une réduction
d’environ 100 €. Je l’ai remplacé par bien moins
couteux mais surtout bien plus qualitatif, à savoir un LDS Servorahmen,
qui est tout simplement parfait. Juste que le guignol dans les gouvernes
étant collé d’usine, je n’ai pas pu installer
celui de Servorhamen. L’axe d’articulation sur cette pièce
étant de plus grand diamètre chez Valenta, j’ai
juste dû repercer la came du LDS au bon diamètre. C’est
rien à faire.
Pour la profondeur, j’ai adopté un système plus
classique que prévu, mais en supprimant la commande par chape
à boule, qui n’est vraiment pas pratique à l'usage.
J’ai installé une chape à cliquet Sullivan spécifiquement
pour la profondeur, et là, c’est le bonheur ! Il m’a
fallu pour ce faire agrandir la lumière au niveau de la sortie
de la tringlerie, et remplacer la boule d’origine dans le volet
de profondeur. Pour cela, j’ai dû la chauffer légèrement
au fer à souder. La boule Sullivan est juste collée en
lieu et place de l’ancienne.
Le système LDS fourni n’a pas été
conservé, au bénéfice du système plus
classique, permettant plus de débattement de la profondeur.
Les queues de chape sont collées au tube carbone et tout
est poli et dégraissé avant l’application de
la colle époxy.
Un chape à cliquet Sullivan à remplacé
la chape à boule d’origine, c’est beaucoup plus
pratique.
Verrouillage de la
commande de profondeur.
La roue offre une garde au sol trop limitée pour protéger
efficacement le fuselage, et j’ai dû modifier et le système
et l’emplacement, que j’ai avancés. A noter que vis
à vis du règlement F3q, le montage d'origine ne permet
pas non plus la garde au sol requise. Pour ma part, j’ai fait
simple, à savoir qu’une cornière alu reçoit
l’axe de roue, cornière fixée sur un morceau de
bois dur épousant le fond du fuselage. J’ai trouvé
mon bonheur avec une plinthe dont j’ai découpé la
partie la plus fine, la photo parle d’elle même. Je n’ai
pas mis de garde boue, c’est une erreur, même si je vole
le plus souvent sur terrain très sec. Mais parfois très
humide aussi… Gasp !
Pour rattraper la courbure du fuselage, l’équerre
en alu est vissée/collée sur un morceau de cette plinthe,
en sa section la plus faible.
L'emplacement de la roue et son système de
fixation ont été modifiés.
Je ne me sers jamais des platines-radio d’origine, seulement
comme gabarit. Pas d’exception donc, d’autant que les emplacements
des découpes ne correspondent pas à mes besoins.
J’utilise un sandwich carbone-balsa-carbone, ce qui la rend facile
à découper, même si j’ai utilisé la
scie sauteuse avec lame pour métaux pour les grandes longueurs.
Finition à la cale à poncer bien entendu, d’autant
qu’il faut donner de l’angle au champ pour bien épouser
la forme du fuselage. Sur les champs justement, j’ai creusé
un peu le balsa afin que la colle vienne un peu dans la platine, ce
qui augmente la surface de collage et améliore les contraintes.
L’étude de la répartition des masses à montré
que le pack d’accu devait migrer du cockpit vers le centre de
gravité, c’est d’autant plus curieux que mon moteur
est plus léger que celui préconisé.
La platine d'accu
Je voulais me garder la possibilité de rajouter le second pack
d’accus comme ballast et avoisiner ainsi les 5 kg. N’étant
pas exactement au centre de gravité, on doit faire varier la
position des accus selon leur nombre. Je me suis inspiré du système
Simprop, planeurs toujours très bien pensés. Je vous laisse
regarder les photos qui sont très parlantes. Le hasard a aussi
bien fait les choses car l’accu solo vient se bloquer contre la
clé d’aile, tandis qu’un pain de mousse vient prendre
la place du second accu. Comme cela tout est bien calé.
La platine "maison"
en carbone peut recevoir un ou deux packs Li-Po.
Avec les accus en duo, il faut avancer un peu toute la platine. Du
coup l’ensemble ne prend plus appui sur le fourreau de clé
d’aile. Qu’à cela ne tienne, le pain de mousse trouve
alors sa place sous la platine pour surélever l’ensemble
et maintenir le contact avec le fourreau de clé d’aile.
Ce système est vraiment pratique à l’usage, j’en
suis très content. L’ensemble est construit dans de la
plaque carbone pur de 3 mm, sauf les rebords pour maintenir les accus,
réalisés avec les chutes de la platine radio. Le support
de platine, qui reprend les efforts longitudinaux, est collé
à la Uhu Endfest lente, c’est-à-dire que c’est
béton ! Ce n’est pas la peine de faire trop solide, car
au pire, il vaudrait mieux que l’accu puisse s’éjecter
pour limiter les dégâts. On va dire ça, si vous
voyez à quoi je pense…
La platine est verrouillée
avec un écrou.
Montage des servos
d'ailes
Servos KST X10 et
système LDS Servorahmen pour des commandes invisibles.
Le principe du système LDS est que le "palonnier"
de servo est ultra court, comme le "guignol" placé
dans la gouverne. Je mets des guillemets pour situer de quoi il s’agit.
Ca fonctionne très bien mais les contraintes sur le servo sont
extrêmement élevées. Là où des servos
de 4 kg suffisaient sur ce type de machine, il faut maintenant passer
à des 10 kg !
Heureusement il y a maintenant les KST X10 qui sont parfaits et en plus
en HV. Ce qui permet une installation moderne avec un accu Li-Ion branché
en direct. Il n’est en effet plus vraiment envisageable de monter
une installation radio neuve si elle n’est pas HV. On y reviendra.
Comme dit plus haut, j’ai donc utilisé le système
Servorahmen, qui s'adapte à toutes les configurations, qui est
très bien fait et plus plutôt bon marché (trouvé
chez Flash RC). Je ne sais pas ce que donne le nouveau système
en alu de Valenta, mais franchement je suis tellement content de celui-là
que je n’irais pas chercher plus loin. C’est juste un peu
long de trouver la bonne longueur de came et le bon palonnier car les
mouvements sont tellement réduits qu’il suffit d’un
poil pour que le servo soit mal placé. Pour les volets, vu qu’ils
n’ont presque pas à débattre vers le haut, j’ai
décalé juste d’un cran le palonnier sur la tête
de servo, afin de récupérer la demi-course inutilisée
du servo. Cela nécessite donc un décalage du neutre à
la radio, d’environ, 30 %, c’est d’ailleurs le but
de l’opération. Par exemple, avec deux demi-courses à
+ 100% d’un côté et -100% de l’autre, en descendant
le volet, on utilise toute la plage de de 0 à -100%, mais l’autre
plage (volet vers le haut) n’est utilisée que de 0 à
+ 30%. Reste 70% de cette demi-course non utilisée.
L’intérêt du décalage du neutre à la
construction, c’est que l’on récupère pour
la descente du volet 130% de la course du servo, les 70% restant à
l’autre demi-course étant plus que suffisant pour relever
le volet. Mais cela influe sur la longueur de la came du LDS ! Forcément.
Bref, une fois que l’on a bien tout défini pour une aile,
c’est super rapide pour la seconde ! Heureusement. Mais ça
vaut le coup de peaufiner, afin de tirer, comme toujours, le meilleur
rendement du servo en réglant bien la cinématique et surtout
pas en réduisant la course à l’émetteur,
ce qui est un non sens. L’adaptation des courses des servos ne
doit se faire qu’en vue d’une parfaite symétrie des
débattements aile droite / aile gauche, les véritables
débattements s’ajustant sur la cinématique même
des commandes dans l’aile. Bien réalisé donc, le
système permet justement des débattements énormes
aux volets par exemple, soit des AF qui deviennent un système
d’ancrage si on ne module pas. Mais c’est top ! Surtout
que le planeur est léger.
La clé d'aile
Décidément, ce n’est pas la gloire car là
aussi y’a un petit problème. Elle est trop ajustée
aux fourreaux si bien que l’on peut au mieux enquiller les ailes
au 2/3 sur la clé et après on pleure ! Car aller retirer
une aile fragile, complètement bloquée sur sa clé
! On ne sait pas par où la prendre et dès que l’on
fait un peu pression sur l’aile, on entend le carbone qui craque
! Le stress je ne vous dis pas ! Heureusement, j’avais lu le défaut
sur un forum et je m’y attendais. Le remède est donc de
se faire une belle cale à poncer avec du 400 à l’eau
et de retirer le pouillème de chouia qu’il ya en trop,
cela sur les 4 faces. Ce n’est pas trop dur mais c’est long.
Heureusement que les qualités de vol sont au rendez vous car
ça commence à titiller un peu l’affaire…
La clé d’aile nécessite
un long poncage à l’eau sur ses 4 faces pour ne pas
rester bloquée dans l’aile. Une première chez
Valenta.
Quelle version choisir
?
Il y a 3 versions.
Celle dite "thermique /F3q", qui est
la mienne. Valenta écrit à propos de cette version "good
for thermal flying and very light acrobatics". Ce n’est
pas "voltige légère", mais "voltige très
légère". Elle est donc construite à la façon
d’un F5J, c’est la seule à prétendre descendre
sous les 5 kg du règlement F3q.
Ensuite il y a la version "Alpine" qui
permet le vol de pente. Elle dépasse de peu les 5 kg et permet
la voltige normale sans toutefois dépasser les 200 km/h (info
constructeur). Je dirais que c’est du Valenta "normal".
Et puis il y a la version renforcée pour
une voltige dure.
On me demande souvent si la version Alpine n’est
pas trop lourde pour un usage loisir ? En fait pas du tout car c’est
la version F3q qui est trop légère ! Il décroche
à 25 km/h ! C’est rien ! (mesuré avec le vario Multiplex
à compensation totale, précis à 1 km/h). Finalement
le planeur vole plutôt mieux avec plus de poids (avec le second
accu en place dans mon cas) et n’est certainement pas moins gratteur.
Eu égard aux recommandations insistantes du fabriquant, je préfère
assurer en restant à 4,4 kg. (Je leur ai demandé si le "very
light acrobatics" était vraiment confirmé, la réponse
est oui). On perd un peu en restitution, mais comme le planeur est très
fin, il reste encore très agréable. C’est quand même
dommage qu’un juste milieu n’ait pas été trouvé
concernant le mode de fabrication. Avec 200 ou 300 g de tissu en plus,
ce qui permettrait du faire du vdp normalement tout en restant sous la
barre des 5 kg.
Pour un usage loisir il n’y a donc pas à hésiter une
seconde en prenant la version "Alpine". Ce serait à refaire,
c’est ce que je prendrais, en demandant même un D-Box en double
carbone, ce qui me semble un compromis intéressant entre les deux
versions les plus renforcées.
Au final, plutôt que trois versions, il y en aurait que deux, mais
à mi-chemin des extrêmes, ce serait plus cohérent.
Après tout, c’était bien le cas du Vz Max du même
concepteur, dont j’ai mesuré la version carbone à
220 km/h en pente, qui était solide comme il fallait, tout en restant
sous la barre des 5 kg. J’ai pensé retrouver la même
polyvalence sur le Finesse Max, ce n’est pas le cas, je crois que
c’est normal d’être un peu surpris. Pardon d’avoir
mis 1500 balles dans un F3q et penser qu’il était comme les
autres ! Et je ne vous parle pas de la méthode enseignée
par le champion de France F3i, il y a 25 ans, pour tester le résistance
d’un planeur en début de saison ! Vous voulez savoir ? Ok.
Piqué vertical de 200 m et on tire à fond à la profondeur.
J’en suis témoin et j’ai fait de même avec mon
Scoop (F3i) de l’époque.
Bref, si la version F3q est absolument géniale en vol, elle ne
serait pas moins géniale un peu plus renforcée, en gagnant
au contraire plus de polyvalence.
Une motorisation fantastique
Avec ses 420 g, la
6S en 2700 mAh offre un rapport poids puissance détonnant,
associée à une motorisation très étudiée
telle que le Hacker A40 10 S V2 réducté, on dispose
d’une puissance en même tant qu’une autonomie
que l’on rencontre rarement. Le tout pour un coût
comparable à d’autres d’accès de gamme.
Alors là , les amis, c’est LA motorisation pour les planeurs
de 4m à 5m. En tout cas ceux qui sont normalement voiliers (par
opposition à un Fox par exemple).
Elle est légère, assez abordable, elle tracte de folie
et elle ne consomme rien ! Cela veut dire que l’on peut utiliser
des accus de moindre capacité, qui sont donc moins lourds, moins
chers et qui vont vieillir mieux car sollicités de façon
très raisonnable. On est en plein dans le cercle vertueux. Pour
vous donnez une idée, je vois en Allemagne certains planeurs
équivalent équipés d’un moteur qui lui seul
est plus lourd et plus cher que toute la propulsion que j’ai définie
ici. Pour un résultat moins bon, car entré dans le cercle
vicieux, grosse conso, gros accus, etc.
En effet, le secret c’est d’utiliser non pas une grande
hélice, mais une très grande hélice. Ainsi j’ai
ce moteur sur le Chilli
de 4,70 m et de 6,3 kg. La 23x12 tracte le tout presque à la
verticale. Avec une hélice un poil plus petite, une 20x13, excusez
du peu, et 2 kg de moins vous comprenez mieux que le Finesse Max monte
à 17 mètres/seconde en consommant moins de 55 Ah. Le taux
de monté est énorme, c’est-à-dire qu’en
10 secondes vous êtes à 170 m. Dans la pratique c’est
encore mieux que cela, car en général on remet le moteur
à 30 m et vu la qualité du planeur il n’est pas
utile de monter à plus de 150 m, que ce soit pour gratter ou
voltiger. Soit 120 m à remonter pour 7 secondes de moteur. Tout
ça en consommant que dalle. Du coup je garde le même accu
pour deux grandes cessions de vols et il me reste en général
plus de 50% dans la batterie qui, tenez vous bien, ne fait que 2700
mAh de capacité. Cela vous parait très petit ? Non pour
moi c’est énorme, il y a 25 ans, pour le même voltage,
je faisais voler mes F3i avec 1200 mAh et une conso quasi double. Aujourd’hui,
on est trop bien habitué à gaspiller des électrons.
Pour fixer les idées, un pack actuel en 6S 5Ah correspond à
un pack de 100 éléments Ni-Cd de l’époque,
soit 6 kg de batteries ! Le truc de fou. Moitié moins, ce serait
déjà le truc de malade ! Eh bien c’est ce que j’ai
sur le Finesse Max pour un poids moteur + accu de …670 g ! C’est
peanuts ! La démarche est elle là, ce n’est pas
cette motorisation qui est exceptionnelle (d’ailleurs le prix
ne l’est pas) ce sont les autres qui sont... on va dire, mal pensées.
On me dit, je n’invente rien : "je n’ai pas besoin
de cette puissance", "ce n’est pas du planeur",
"ça ne sert à rien".
Pas de problème, je n’ai pas d’action chez Hacker,
chacun est libre de mettre pour un poil moins cher et plus de poids
une motorisation au rendement médiocre.
Je partage ce qui m’enthousiasme, c’est tout.
Me concernant, le but n’est précisément pas de voler
au moteur mais de se substituer à un remorqueur. Or on ne râle
pas quand un remorqueur vous grimpe à la verticale en toute sécurité,
plutôt que de monter lentement avec les risques que cela engendre.
De plus, le décollage, que dis-je le catapultage, est une simple
formalité, que ce soit en lancé main ou depuis un chariot.
Depuis un charriot, en 2 secondes t’es en l’air (même
sur herbe), tu t’occupes de rien, t’es immédiatement
en l’air et 10 secondes plus tard t’es au plafond. J’appelle
cela de la sécurité. C’est pour cela que j’ai
acheté ce planeur : le planeur de tous les jours, facile et performant,
y compris au lancé. Objectif atteint.
Installation du moteur
Le couple sera percé
en fonction du moteur utilisé. Le cône adéquat
vient de chez Reisenaueur.
J’ai commandé le planeur en version électrique,
c’est-à-dire qu’il arrive avec le nez coupé
et le couple moteur installé. Mais pas percé, bien que
j’aie envoyé les mesures du moteur à Valenta. Pour
percer au bon endroit, j’imprime la vue de face du moteur. Bien
entendu en veillant à l’échelle, il faudra parfois
faire des essais d’agrandissement pour tomber sur la bonne côte.
Ceci fait, je colle ce gabarit bien au milieu du couple et je n’ai
plus qu’à percer. Le moins drôle à faire,
ce sont les ouvertures d’aérations du moteur, qui doivent
bien entendu lui correspondre. Là c’est petite fraise,
lime et huile de coude. Pas facile de faire un truc joli, mais l’important
est que l’air passe. En effet, un cône turbo évite
de pratiquer d’autres prises d’air, et si il est bien choisi,
comme vous le voyez, c’est assez discret. Seul mon porte-pales
est un peu trop grand, depuis j’en ai un autre plus petit, mais
la flemme de changer… Le cône est de marque Reisenaueur,
pas cher du tout, mais surtout dont les différentes formes s’adaptent
bien aux galbes des maquettes. L’hélice est une RFM peinte
d’origine. L’ensemble est discret, simple, fonctionnel et
(très) efficace. Pour un usage loisir mais fréquent, c’est
important. Enfin, tout cela n’engage que moi, mais si c’était
à refaire, ce n’est pas là que je changerais quoi
que ce soit.
Installation radio
Mise en place de la platine d’origine pour vérification
de la bonne position des éléments par rapport au centre
de gravité : tout faux !
Le platine finale n’a rien à voir avec
celle fournie, d’où l’intérêt de
toujours vérifier l’implantation des éléments,
non seulement au dernier moment lors du montage, mais aussi par
rapport au centrage réel, et pas celui de la notice.
On a presque déjà tout vu sur le sujet. L’alimentation
est assurée par un accu LiIon Emcotec de 2900 mAh, branché
en direct, via une grosse prise MPX verte pour faire office d’interrupteur,
conduisant ensuite vers une double prise de type JR /Uni pour se connecter
au récepteur. Le point faible étant la connectique, elle
est donc doublée pour ce qui est de l’alimentation. Simple
mais pas simpliste, ce type d’installation est hyper fiable puisqu’il
n’y a aucune électronique susceptible de tomber en panne
entre l’accu et le Rx. Quand aux accus Li-Ion on sait qu’ils
sont fiables à plus de 10 ans, après on manque de recul,
j’en suis qu’à 6 ans, sans jamais le moindre problème.
Voir l’article sur le sujet,
toujours d’actualité. Vous aurez remarqué qu’il
y a un Rx Wingstabi à bord. Est ce que c’est vraiment utile
? Oui, pour des raisons évoquées
ici, non pour ce planeur-ci qui vole en plaine. Me concernant, tous
mes planeurs devenant " wingstabisé ", s’en suit
me concernant une modification de mon pilotage que je trouve intéressante,
que j’aime retrouver d’un planeur à l’autre.
Mais là on parle de la recherche de la toute petite bête,
sur un planeur déjà parfaitement réglé,
dont la pleine exploitation demande quand même un peu (beaucoup)
d’expérience.
Réglages
Centré à 115 mm, toutes les gouvernes sont au maximum
mécanique de ce qui est possible, et encore ai-je fait en sorte
d’améliorer autant que ce peut la cinématique. Concernant
les mixages, n’oubliez pas qu’en vol loisir, modifier sans
cesse la courbure de l’aile n’est pas un bon plan. Au contraire
il faut mieux ne rien toucher, ne pas sur piloter et laisser le planeur
voler sans. Tout est dans l’anticipation, avec de micro-actions
sur les gouvernes. C’est comme ça que votre planeur volera
le mieux. Il y a donc pas mal de mixers qu'il vaut mieux ne pas avoir,
plutôt qu’ils ne soient activés quand il ne le faudrait
pas. A part bien entendu le mixer de compensation à la profondeur.
Je préfère de loin agir sur la courbure de l’aile
via les phases de vol, et par ce biais, obtenir des taux de différentiels
spécifiques et des trims de prof adaptés. C’est
moins spectaculaire au sol, car je suis bien souvent le seul à
voir ces changements. En mode normal, j’ai donc aux ailerons 33°
vers le haut et 22° vers le bas (dont 18% de différentiel
à la radio).
A la profondeur j’ai 18° vers le haut et 21° vers le bas,
avec 30% d'expo. Pour la compensation croco (volets >80° vers
le bas), c’est 8° vers le bas (38% à la radio).
Mesure précise des débattements.
Nota sur la déco
Ce n’est pas que je vieillis, mais malgré les 12/10 que
me trouve encore l’ophtalmo, j’ai dû mal à
voir les planeurs quand c’est très lumineux et en même
temps nébuleux. J’ai ainsi remarqué que l’intrados
noir apportait un grand avantage. Sur un 4,50 m j’ai une bande
blanche sur intrados noir et au final en vol je ne vois que les bandes
noires. Donc maintenant tous mes planeurs auront un intrados complètement
noir. Dans le cas présent, la dérive rouge néon
est aussi un bon complément visuel. Toujours est-il que si vous
êtes gênés comme moi, c’est un bon plan, auquel
j’ajoute des lunettes polarisantes jaune/marron indice 3.
L'intrados noir apporte un grand
avantage pour la visibilité.
En vol
Le noir est en carbone
apparent. Hi-tech et joli.
Comme à mon habitude, j’ai choisi d’office un centrage
plutôt arrière trouvé sur le Net, soit 115 mm au
lieu de 110 et comme toujours, le planeur s’est pourtant révélé
très légèrement avant. A partir de là, comme
il était d’usage en en F3i, soit on règle le planeur
neutre en piqué, soit un micro-poil plus avant avec une phase
de vol comportant juste un cran de trim à piquer. C’est
cette dernière option que j’utilise en général.
Bref, ainsi centré, le planeur se révèle en tout
état de cause archi sain, on s’en doutait vu le faible
poids. Et comme tout bon F3q, on en fait ce que l’on veut.
En vol, il correspond donc en tout point à ce que j’attendais
d’un F3q, pour peu qu’on se limite bien entendu à
une voltige souple. Ce qui n’empêche pas les loopings inversés,
ou comme toujours on a besoin d’un fort débattement à
piquer pour finir la figure. Les tonneaux lents ou rapides sont très
agréables. Le vol dos demande peu de compensation. Les virages
façon course aux pylônes sont efficaces, le planeur rebondit
bien sans perdre trop de vitesse, normal, il est fait pour ça
aussi. Malgré le faible poids, la restitution d’énergie
est très honorable et permet donc une voltige coulée mais
ample et efficace. C’est exactement ce que je souhaitais, mis
à part les déclenchés, que je m’abstiens
de tenter par prudence, donc. Dommage.
Vidéo du 1er vol où l’on voit
que même en poussant très modérément
sur le dos, le planeur remonte un peu. Par la suite l’auteur
poussera encore moins à la profondeur en phase dos. Une facilité
très agréable de ce planeur.
Après les premiers vols, j’ai installé un vario
à énergie totale. Cela sous entend un tube pitot installé
sur la dérive. L’emplacement n’est pas facile à
atteindre, d’autant qu’une seconde âme de dérive
court sur tout l’avant de la dérive fixe. C’est pour
cela que je l’ai installé tout en haut de la dérive,
là où l’on pouvait à peu près accéder.
Ca vaut le coup car cet outil est fantastique en vol ! Il ne sera pas
dépendant de votre action à la profondeur ni de l’énergie
cinétique accumulée. Quoi que vous fassiez, il vous permet
de savoir où ça monte vraiment ou pas. Au début
ça m’a fait drôle, je me suis demandé ce qu’il
se passait car le vario ne réagissait pas du tout comme d’habitude.
Eh oui, il indique moins souvent quand ça monte ! Ce qui est
marrant aussi, c’est quand il signale que ça monte sans
vraiment y voir des signes venant du planeur.
Les crocos ultra efficaces doivent
être dosés, mais cela permet de se poser n’importe
où.
C’est comme cela, qu’avec ce F3q j’ai été
le seul de la matinée à trouver et enrouler une pompe.
Il faut dire que le planeur est redoutable d’efficacité
à ce jeu. Et facile en plus où avec très peu de
dérive, peu ou pas d’ailerons à contre, les volets
en position "durée", le planeur enroule avec une aisance
déconcertante. Je veux dire qu’il est plus facile d’être
efficace dans la mesure où il y a peu d’ordres et de contre-ordre
à donner. Cela permet aussi d’enrouler du zéro positif
que l’on ne voit pas, mais que le vario, lui, détecte.
Je reconnais que je me suis obstiné à spiraler là
où le vario le préconisait, alors que je ne l’aurais
pas fait sans cela. Le planeur offre un taux de chute particulièrement
faible, le meilleur même que j’ai jamais mesuré,
en aller et retour sur le terrain, avec une moyenne à - 0,25
m/s. Toutefois il conviendra de confirmer sur d’autres planeurs
performants avec le même vario, ce que je n’ai pas encore
pu faire à cause du confinement (article rédigé
le 1er trimestre 2020). Mais il est vrai que le planeur chute très
peu et que cette particularité est très appréciable
aussi bien en transition qu’en spirale où le fait de ne
pas trop donner de coup de freins avec les gouvernes contribue énormément
au rendement dans la pompe. Le Finesse Max est donc un super gratteur,
pas autant qu’un F5J bien entendu, mais beaucoup mieux que n’importe
quel 4m du commerce. C’est vraiment très agréable.
Déjà léger et capable de vol
assez lent, avec ses grands volets baissés à 80°,
le planeur s’arrête net. Il faut donc faire très
attention à mettre assez de compensation à piquer
pour garder de la vitesse, dont il a besoin pour voler !
Je voulais revenir sur le premier vol d’après confinement,
fait avec le Finesse Max, comme par hasard ! Temps un peu venteux, mais
beau. 18°. Encore une fois, le planeur montre son hyper sensibilité
à un seul cran de trim sur la profondeur. C’est toujours
le cas sur les planeurs modernes, mais là c’est vraiment
flagrant. J’ai surtout trouvé intéressant de revenir
sur la spirale, surtout par ce vent qui couche les pompes. La dérive
est vraiment très efficace et c’est très agréable,
mais cela demande aussi à très bien gérer la profondeur.
C’est assez fin, mais très intéressant. Au niveau
efficacité, aidé en plus par le vario à énergie
totale, qui forme un couple parfait avec ce planeur, on parvient à
se maintenir et à monter depuis 50-60 m d’altitude dans
des pompes moribondes. Pas aussi bien qu’avec mon Erwin XL Ultralight
qui est un truc de fou avec ses 1,2 kg pour 3 m d’envergure, mais
pour selon qu’il s’agisse d’un 4m de 4,4 kg , l’exercice
est pour le moins gratifiant. Par contre le décrochage est net
dans ces conditions. Bref une séance de vol plutôt technique
que j’ai justement appréciée pour cette raison.
Quels concurrents pour
le Finesse Max ?
Il faut bien dire qu’en termes de qualité
de vol, surtout en version alpine, le Finesse Max n’a pas
beaucoup de concurrents. D’autant qu’il a pour lui
cet aspect de planeur grandeur, c’est quand même plus
joli qu’une saucisse volante ! Le Carbonara/Twister du même
fabriquant est celui qui s’en rapproche le plus en catégorie
4m mais sans le même look. Le Carbonara XXL qui est en fait
le Chilli, que je connais très bien, est lui en tous points
supérieur au Finesse Max, mais il fait 4,70 m et 6,3 kg,
ce n’est plus comparable, sauf en terme de prix…
Le Finesse Max rentre en
concurrence directe avec des planeurs de "durée-loisirs"
comme le Zambezi
alias Sharon
de Valenta. Les perfos ne sont pas exactement les mêmes,
mais cela justifie t’il la différence de prix
? Le coup de cœur rentre ici en ligne de compte...
ou pas.
Le fuselage du Finesse Max est
presque aussi long que celui du Chilli, qui pourtant est déjà
long. Dérive retirée du Chilli, l’encombrement
est plutôt en faveur du Chilli, d’autant ques
les ailes en 3 parties de ce dernier demandent moins de place.
La question de la compacité du Finesse max est donc
est faux problème.
Quand même. Le F3q n’est pas pour
autant plus compact à transporter car les ailes du Chilli
sont en 3 parties et si le fuselage est un peu plus long, sa dérive
est démontable.
Très proche en prix
du Chilli,
très proche aussi en performance, si le Finesse Max
en est proche et c’est tout à son honneur vu
son envergure réduite, il n’en demeura pas
moins que le Chilli lui est supérieur ou égal
dans bien des domaines. Quelle est la différence
principale entre les deux ? Deux servos de plus ou de moins ;
après c’est une question d’affinité.
Le Salto de Valenta fait parti aussi des concurrents
redoutables, mais pareil, 4,50 m pour 6,3 kg. Il est moins cher
par contre. En vol, certes le Salto enroulera moins les pets de
lapin mais il n’en demeure pas moins un gratteur surprenant,
capable par contre de vitesses très supérieures
et d’y résister. J’en ai même vu un faire
du DS ! Bon, ensuite, il y a le top du top, c’est l’ASW17
FW Models en 4,40 m qui reste plus ou moins dans la gamme de prix,
qui sort entre 5,6 et 6 kg ou plus selon l’équipement.
Ce sera certainement mon prochain planeur.
On me dira à juste raison que tous ces
planeurs ne sont pas comparables. Ils sont tous plus grands et
plus lourd. Eh oui, mais si on regarde les choses du côté
du verre à moitié plein, on se rend compte que le
Finesse Max possède les perfo d’un planeur plus grand
et plus lourd. C’est précisément ce que j’attendais
de lui. On me pose souvent la question de la comparaison par rapport
à un Volcano / Zefiros / ASW20 Valenta. Ces derniers planeurs
sont beaucoup plus rustiques et donc moins fragiles. Ils se posent
bien plus vite que le Finesse Max également. Côté
performances, c’est vraiment le jour et la nuit, le F3q
étant capable de voler beaucoup plus lentement avec un
taux de chute particulièrement avantageux. En voltige,
les 3 cités tournent le tonneau correctement uniquement
parce qu’ils volent plus vite, quand les ailerons du F3q
sont bien plus grand et les ailes plus légères.
C’est une toute autre philosophie. La vraie question étant
de savoir si cela vaut la peine de mettre le prix de deux planeurs
dans un Finesse Max. C’est un peu les personnes qui m’ont
contacté à ce sujet qui ont certainement la bonne
réponse. Si vous avez les moyens et envie de vous faire
plaisir et qu’il vous plait, oui ça vaut la peine.
Mais pour le même budget, on pourrait tout aussi bien acheter
un Volcano et un Airon 3600 / Alcor qui seront très polyvalents
aussi. Ou pour la moitié du budget, prendre autre chose
qui sera peut être plus rustique, mais plus simple, ou pas
! C’est à vous de voir, mais souvenez-vous que ce
qui fait voler un planeur, c’est votre cerveau et votre
capacité à vous connecter au planeur. Acheter une
super voiture de sport et ne pas savoir s’en servir n’est
finalement pas si valorisant…
Quant à moi, celui que je préfère
? Honnêtement je n’en sais rien, ils ont tous leurs
spécificités. Le Finesse Max, pour le vol de plaine
que je veux faire avec lui, correspond parfaitement à mon
programme. Je l’ai acheté pour ça et il me
convient très bien, pour des vols plus violents j’en
ai d’autres. D’autres personnes l’on revendu
parce que son usage était trop limité, ils en reprendront
peut être un en version Alpine. Il faut bien reconnaître
que l’on ne s’attend pas à acheter un planeur
aussi fragile quand on achète un F3q. Pour moi, un F3i
/F3q a toujours été comme un F3B de 4 m. Aussi solide
et polyvalent, alors que là c’est comme si on achetait
un F3B construit comme un F5J.
En conclusion
Vous aurez compris mon hésitation à publier cet essai,
eu égard aux circonstances et les trop nombreux petits défauts
du kit. A ce niveau là c’est un peu rude, surtout quand
on paye le prix de deux Volcano, absolument exemptent, eux, de tous
les petits points négatifs évoqués ici. Jamais
je n’ai rencontré autant de petits détails à
reprendre sur un kit Valenta et pourtant j’en ai testé
! Je pense qu’à ce prix-là, on peut être un
peu exigeant, on y met le prix pour se faire un gros plaisir et tout
devrait être parfait, comme d’habitude chez Valenta.
Le Finesse Max, un planeur facile
à vivre, plutôt joli et très polyvalent.
La principale critique étant quand même cette trop grande
fragilité de la version thermique/F3q, qui ne s’apparente
à aucun kit de la marque testé, même ceux dédiés
au vol de durée/loisir genre Sharon. De fait, on est ici dans
le domaine de la compétition. Pour du vol de loisir, mieux vaudra
oublier cette version et se tourner vers la version Alpine. Car la version
Alpine a pour seul inconvénient de ne pouvoir participer en F3q,
mais pour tout le reste, c’est une merveille de polyvalence, si
j’en juge par ma version F3q quand elle est ballastée.
Si l’on veut rester dans la catégorie des 4m mais que l’on
recherche une certaine facilité d’usage, facile à
lancer, se poser sur un timbre poste, très performant en gratte
comme en voltige de base, c’est vraiment le planeur qu’il
faut. Par contre, si on n’est pas effrayé d’aller
voir un peu plus grand et un peu plus lourd, alors on pourra étendre
sa recherche, tout en restant dans les mêmes budgets. Mais c’est
un planeur facile à vivre, plutôt joli et très polyvalent,
dès lors que l’on ne s’est pas trompé de sujet
lors de sa commande.
Certains modélistes comme moi ont fait cette erreur, ca plaira
peut être pas, mais à celui qui à mis 1500 balles
dans le commerce et qui s’attendait à autre chose, non
plus ! Encore une fois le Vz Max n’avait pas du tout ce problème.
Maintenant, si à titre de geste commercial on me fait une proposition
sur un paire d’aile Alpine avec LDS métallique, il est
bien entendu que je reviendrais en parler dans ces colonnes et dans
d’autres…
Le 20 mai 2020
Bonjour. J'ai lu attentivement votre message sur le Finesse
Max et suis troujours très attentivement vos articles
dans Modèle Mag. Je ne comprends pas comment la version
light est adapté au F3q et pas à la voltige.
Au niveau solidité, les virages de F3q en vitesse me
semblent (peut être à tort) très violents,
en tous cas plus que de la voltige.
Merci pour votre éclairage sur ce point pour moi obscur.
Cordialement,
Jean
Bonjour Jean.
Je ne comprends pas non plus les recommandations constructeur
à cet égard. Je me suis fait la même réflexion
que vous à la commande, d’autant que j’ai
eu plusieurs F3i et jamais eu ce genre de limite. C’est
pour cela que j’ai demandé à Valenta de
confirmer leur recommandation, d’autant qu’au
début ce sont eux-mêmes qui m’ont mis en
garde (quand je leur est demandé des chapes LDS en
3 mm au lieu de 2.) Donc je n’invente rien, je retransmets
ce que j’aurais bien aimé savoir à la
commande.
Structurellement, quand on est habitué à Valenta,
on est surpris par la peau extrêmement fragile à
la pression des doigts sur ce planeur. Jamais je n’ai
vu un F3q aussi fragile !
Concernant votre réflexion sur les virages F3q, j’ai
répondu exactement la même chose à Valenta,
qui répond la même chose : "oui mais voltige
très légère sinon prendre la version
Alpin".
Je suis pigiste et il faut bien que je répercute les
informations que j’ai. Valenta est aussi très
au courant de mes activités, ils savent parfaitement
que ce qu’ils me disent peut être utilisé
dans la presse. J’ai presque envie de vous dire que
ce n’est pas à moi qu’il faut poser la
question...
Pour ma part, en dehors des recommandations (dont je suis
bien obligé de tenir compte, n’est-ce pas ?),
j’ai pu constater une grande fragilité aux chocs
et à la pression des doigts. J’ai constaté
aussi que les virages secs passaient bien de même que
les grands inversés. Je constate aussi que le planeur
est trop léger, que cela n’offre aucun intérêt
particulier, et qu’il pourrait très bien être
plus renforcé en restant bien en-dessous de la barre
des 5 kg (Règlementation F3q).
Mon but n’est surtout pas de faire polémique
mais d’informer, pour que d’autres que moi investissent
cette somme très importante dans le matériel
qui leur correspond au mieux.
Bien cordialement.
Pierre Alban
Pour le vol d’agrément
haute performance, le Finesse Max répond aussi parfaitement
à ce cahier des charges (en plus d’être un
planeur de compétition). On notera le contraste offert
par les ailes noires par rapport au fuselage qui reprend les tons
du ciel.