Le chapitre dédié au gyro sur le Heron
Multiplex a suscité de nombreuses réactions. Questions,
voire polémiques s’en sont suivies sur l'utilisation en
planeur, ce qui est bien légitime car le vol à voile est
d’abord une question de sensations. C’est du vol cérébral
et c’est pour cela que je pratique cette activité à
99%. Dialogue permanent entre l’homme et la machine, communion
avec l’environnement immédiat, je passe beaucoup de temps
à régler mes planeurs, afin d’affiner autant que
possible la communication. Traquer et éliminer les parasites
comme un mauvais centrage, source d’une inéluctable rupture
entre l’émetteur et le récepteur, au sens propre
comme au figuré. Un planeur ne devrait pas être une sorte
d’avion sans moteur comme si souvent constaté et encore
moins un drône.
Dès lors, quelle place donner à une informatique précisément
conçue pour les drônes ? Légitime défiance.
Pour autant, ma première expérience avec le Heron, très
positive, m’a encouragé à aller plus loin, beaucoup
plus loin que je ne l’aurais pensé, car me revoici 3 ans
plus tard avec une quinzaine de modèles équipés
et la plupart des gyros du marché testé, pas toujours
approuvés.
Ma
démarche
En planeur, je pratique donc le vol de perfo pour mon plaisir avec
une nette tendance pour la vitesse et la voltige. Mais j'aime aussi
chasser le pet de lapin à basse altitude. Je suis donc très
sensible à obtenir le meilleur rendement de mes machines, pouvoir
"dialoguer" en vol avec elles, ce qui sous-entend
des réglages et un centrage fin.
Curieux de nature, j'ai donc voulu voir ce que donnait les gyros 3 axes,
pensant tout d'abord à un gadget. De fil en aiguille, j'ai juste
trouvé ça génial car les perfos de mes planeurs
ont parfois été améliorées pour un agrément
de pilotage aucunement altéré, bien au contraire. C'est
dans ce cadre-là que vous trouverez le résultat de mes
essais. On en conclura que malgré le gain apporté, la
technologie doit encore être améliorée et qu'à
ce jour c'est encore une affaire de planeuristes plutôt compétents.
Gyro Vs obscurantisme
Pour être tout à fait franc,
j'ai d'abord regretté d'avoir parlé de gyro dans
l'essai du Heron.
Beaucoup de personnes n'ont visiblement pas compris, ou pas
lu, ce dont il était question. Mais Il y a eu aussi une
très grande quantité de modélistes qui
voulaient des informations en plus et un important courrier
a été reçu en ce sens. Aussi des modélistes
très satisfait de ce principe, bien entendu.
Foire aux idées préconçues
Un gyro serait :
- une assistance comme l'ESP d'une voiture
- un gommeur de sensation : on ne ressentirait plus rien
- utile pour une machine mal réglée
- la démonstration de l'incapacité de régler
un planeur
- utile seulement dans les mauvaises conditions
- un truc de débutant un peu débile qui ne pourra
pas progresser à cause de ça…
Mal utilisé, peut-être. Car tout cela est ne correspond
pas à MA réalité. Dans un premier temps,
ça m'a plutôt "vacciné"
d'écrire d'avantage sur le sujet. J’ai bien mieux
à faire, rien à prouver et mon bénévolat
à des limites.
Face à mes réticences, voici un mail de notre webmaster,
qui, avec tous ceux reçus, m'ont finalement décidé
à partager.
- «Certains ont leurs idées bien arrêtées,
sont convaincus qu'ils ont raison et ne changeront pas d'avis...
tant qu'ils n'auront pas eu l'occasion d'essayer avant...
Je sais comment tu règles finement tes machines pour qu'il
y ait une fusion entre elles et toi, qu'elles réagissent
comme tu le souhaites au moment où tu les sollicites. J'ai
bien compris que ce n'est pas un autopilote que tu cherches. Ceux
qui t'ont lu de travers n'ont pas compris ce que tu as écrit.
L'important, c'est de partager tes idées, de continuer
à faire profiter à d'autres de ton expérience.
Faut pas se limiter aux rares retours de quelques grincheux, même
si ça blesse parfois, mais plutôt positiver avec
tous ceux qui ont apprécié te lire.
Quand tu me mets en copie de certains échanges que tu as
avec des lecteurs, je constate que beaucoup apprécient
peut-être encore plus que moi tes dossiers puisqu'ils les
mettent en pratique plus vite.
Je suis donc toujours preneur d'un dossier sur les gyros (et sur
d'autres sujets aussi).
Je pense que tu as toutes les compétences pour cela, que
tu sauras trouver le meilleur et l'exploiter au mieux, mais aussi
trouver les failles s'il y en a. L'important, c'est de parler
des produits et de savoir ce qu'on peut en attendre. Tout le monde
y gagnera.
Sauf ceux qui savent déjà tout sur tout... Si le
produit ne les intéresse pas, ils ne liront de toute façon
pas le sujet."
Merci Laurent de ta confiance.
Et puis il y a aussi ceux qui utilisent déjà les gyros
sur des GPR ou en F3B/F, qui m'ont contacté et qui justement
correspondent d'avantage à ma vision des choses en disant qu'il
ne sert à rien de s'arc-bouter face à une évolution
et qu'il convient plutôt de voir de quelle façon on peut
en tirer le meilleur.
Notons aussi qu'en France, les planeurs de loisir sont très souvent
mal centrés. Or un centrage avant "tue" le
dialogue avec le planeur aussi sûrement qu'un gyro en mode drone,
mal réglé qui plus est.
Au final j'ai décidé de prendre le recul sur trois saisons
d'utilisation des gyros avant de décider, et finaliser cet article,
qui de toute façon va dans le sens des choses. L'offre est présente,
et autant voir ce que l'on peut en faire.
En vol de pente, le gyro est très précieux
pour lancer seul et poser dans les rabattants. Mais aussi en voltige
où les figures sont mieux axées et les facettes des
tonneaux plus marquées.
A garder en mémoire
Le gyro ne s'active que quand vous le voulez, commandé
depuis l'émetteur. C'est donc vous qui décidez des
circonstances où vous l'activez. L'idéal étant
même de pouvoir en régler le gain à distance.
On est donc dans une attitude active avec un gyro et certainement
pas subie (passive). D'autre part, en aucun cas le but est transformer
le planeur en drone. On peut le faire, mais c'est à l'encontre
du but recherché qui est de garder toute son âme
au planeur, en lui apportant parfois un petit plus.
D'autre part, le centrage d'un planeur ne correspond
que très rarement aux indications du plan, mis à
part chez les artisans spécialisés. Un centrage
fin nécessite en usage loisir une bonne après-midi
de test par temps neutre et beaucoup plus en usage compétition.
Sans cela, pas de dialogue avec le planeur, peu de sensations,
plein de réactions parasites, et des perfos limitées.
N’oublions donc pas que l’on peut activer le gyro à
distance et à la demande, et donc en vol on peut aussi le déconnecter
à tout moment.
Il est particulièrement aisé de voir en vol la différence
avec ou sans gyro et de l'utiliser à bon escient.
C'est même nécessaire de pouvoir le couper en vol. N'achetez
pas un gyro sans cette possibilité ! En effet, si vous avez fait
de mauvais réglages, ou bien si le gyro venait à bouger
dans le modèle en étant mal fixé, ce serait une
catastrophe. Il faut donc s'en servir seulement quand on veut, et pouvoir
par conséquent, le couper.
Alors un gyro, ça
sert à quoi ?
(Nota on parle ici de gyro en mode "2D")
Il convient déjà de comprendre ce qu'un gyro ne
fait pas :
Le terme le plus inadapté aux gyros modernes, c'est le
terme "d'assistance". Vous aurez de grosses désillusions
si vous prenez un gyro pour piloter à votre place, ou bien pour
tenter d'effacer un mauvais comportement dû à un
mauvais réglage. Certains comparent - à tort - le gyro
à l'ESP d'une voiture. C'est-à-dire
qu'il empêcherait de partir dans le décor quand la
voiture tend à déraper. Un anti-crash en somme. Inutile
d'envoyer la facture si tel est votre but ! Car elle va être
salée la facture !
D'ailleurs un gyro ne donnera de bons résultats que sur un planeur
bien réglé. C'est-à-dire PAS (trop) centré
avant. Et il ne vous sauvera de rien du tout. Ce n'est donc pas
du tout une béquille pour débutant, il n'y a pas
de miracle. En tout cas, pas en planeur.
Si on devait faire une analogie avec l'automobile, ce serait une
suspension active, qui permet de prendre les virages plus vite et qui
absorbe mieux les bosses. Voir un différentiel vectoriel. Ces
artifices permettent d'aider une voiture un peu lourde à
se comporter comme une voiture plus sportive.
S'il fallait l'associer à un bouton sur le tableau
de bord, ce serait avec celui du mode "sport". Pas du
tout le mode "papy" donc.
Un gyro est en fait un amortisseur actif, qui atténue les rafales
de vent, sans les éliminer totalement, tout en conservant les
sensations de pilotage propres au planeur. Comme vous le voyez, non
seulement on est à des années lumières des "on
dit" mais c'est surtout l'exact opposé.
Un gyro bien réglé, sur un planeur bien
réglé, c’est comme la suspension active d’une
Formule 1, ça n’empêche pas de piloter finement.Ssi
la suspension active permet de prendre mieux le virage, elle n’empêche
pas de sortir de la piste…
"Alpina
mode"
Il ne sera question dans ces pages que d'utiliser le mode 2D, ou la première
phase, qui ne verrouille pas le planeur. Voir dans l'encart dédié
ce qu'il en est du mode 3D, qui n'est pour le planeuriste d'aucun intérêt.
Il conviendra donc d’utiliser en planeur le bon mode, celui "d'atténuateur de bourrasques" qui est le seul dont nous
parlerons dans ce sujet.
Pour faire une autre
analogie un peu osée, mais pas si éloignée
que ça de la vérité, le gyro vous transforme
un planeur de 2 m en planeur de 4 m ! Comme la limousine en sportive.
Est-ce pour autant qu'un Alpina, ne "respire"
pas les pompes ? Non, bien entendu. Est-ce qu'un 4 m. est plus
adapté à un débutant qu'un Solius ?
Je vous laisse juge.
Cette analogie se justifie dans le fait que le planeur sous
gyro non seulement améliore ses performances, à
ma grande surprise je l'avoue, mais devient aussi plus "fluide" en vol, avec des trajectoires plus tendues, et un pilotage
qui n'est pas sans rappeler un planeur plus grand, plus agréable.
Mais ne vous méprenez pas ! Le planeur conserve ses qualités
d'origine. Il est tout aussi maniable et il détectera tout
aussi bien les pompes et même les pets de lapin. Le planeur
garde la même attitude en entrant dans une pompe et il dévie
également quand il la tangente. Le planeur n'est pas moins
vivant. Il est différent, plutôt meilleur que moins
bon. Meilleur également en voltige.
Dans la pompe
En spirale, on peut en attendre, là aussi c'est une surprise,
que le planeur monte mieux, et c'est vrai que dans ce cas le pilotage
en est (légèrement) facilité. Dans le sens où
le décrochage involontaire s'éloigne car les inclinaisons
sont plus constantes. Juste comme un planeur plus grand, c'est tout.
Donc si vous pilotez mal, si vous faites des erreurs, ça ne changera
pas grand-chose, puisque le contrôle, c'est vous qui l'avez, pas
le gyro. La raison d'être du gyro, c'est qu'il va faire des toutes
petites corrections avant que vous ayez eu le temps de réagir.
C'est-à-dire que le temps d'observation et de réactions
de notre cerveau font que nous sur-pilotons parfois. Le seul remède
à cela est l'anticipation. Et le gyro 3 axes anticipera toujours
mieux que nous car il réagit immédiatement.
Comme un hélico en stationnaire, plus l'ordre donné sera
rapide, plus il devra être d'une ampleur réduite. Ce qui
donnera alors un beau stationnaire avec l'impression d'être stable
et de voler tout seul. Les débutants hélicoptéristes
qui ont la sensation de piloter une savonnette comprendront !
En VdP comme en VTR, la différence entre deux
planeurs identiques est flagrante quand l’un est équipé
d’un gyro. Bien souvent, le gyro apporte un réel gain,
y compris dans l'ascendance. Pour s’en convaincre ? Coupez-le
pour voir !
Bref, quand le planeur est proche de vous, on voit mieux ses petites
oscillations naturelles, donc on parvient mieux à anticiper.
Mais quand la pompe est loin, on branchera alors le gyro, qui compensera
finement les perturbations engendrées par l'ascendance et que
dont on ne verra les effets qu'avec autant de retard que la distance
sera grande.
Cependant, croyez bien que si vous sortez de la pompe, ou que vous êtes
mal centré dans la bulle, vous le verrez tout aussi bien que
sans le gyro. Ne pas croire non plus qu'il n'y a rien à faire
et que le planeur enroule tout seul. C'est juste plus confortable, car
on peut justement d'avantage se concentrer sur le pilotage et sur la
stratégie de vol dans la pompe, puisqu'il y a moins à
compenser notre propre sur-pilotage.
Le gyro est ici bien dans son rôle de lisseur de trajectoires.
Entendez bien que les sensations sont plus agréables, mais que
l'on voit tout autant le planeur "parler". C'est une surprise,
je ne l'aurais pas parié.
J'insiste bien sur le fait que le planeur est tout aussi démonstratif.
On croirait seulement piloter un plus grand. C'est tellement bien que
certains planeurs plus modestes de mon escadrille ne volent le plus
souvent qu'avec cet artifice.
Un F3B et un 4m ? Eh non, l’apparence
est toute aussi trompeuse qu’en vol avec gyro, car il s’agit
en fait d'un Mini-Ellipse et d'un Heron Multiplex...
En voltige
Certains gyros modernes diminuent leur gain quand on donne un ordre.
Les anciennes générations, comme les gyro "orange", procurent un tonneau saccadé et plus lent.
Au contraire, aujourd'hui, le tonneau sous gyro 3 axes tourne aussi
bien mais ses arrêts sont super nets. C'est vraiment bien pour
les tonneaux à facettes, ou les changements brutaux d'inclinaison
façon "jet". On peut espérer aussi
dans la descente après un renversement, moins de "snaking", quand le planeur oscille un peu. Cadrer les figures, surtout
en pente est donc plus aisé avec le gyro. Plus besoin de faire
les figures face au vent, on peut les faire parallèles à
la pente et c'est un vrai régal. On a l'impression de pouvoir
faire des figures de plus grande ampleur, comme avec un planeur beaucoup
plus grand, là aussi. Bien entendu il faut bien connaître
les limites du jeu et du planeur car si ça part en cacahuète
par manque d'anticipation, ça risque d'être chaud.
L’auteur, avec deux de ses voltigeurs
équipé de gyro, contre toute attente, c’est
le Salto qui tire le plus avantage du gyro que ce soit en voltige
ou dans les ascendances.
En
VTR et petites conditions
Une de mes activités favorites, voler par très
petit temps en pente. S'il est bien un domaine où il est primordial
de "sentir" pleinement son planeur, c'est bien en vol thermique
sur relief afin qu'il vous révèle les moindres soubresauts
de l'aérologie locale. Domaine que j'affectionne particulièrement.
Qu'il est bon de voler au niveau des yeux en pleine nature, à
guetter la moindre petite convection. Ce n'est précisément
par là où je m'attendais à trouver un intérêt
à utiliser le gyro. Intérêt est peut être
ici un grand mot, mais force est de constater qu'on ne perd rien à
l'utiliser. C'est bien surprenant. Je ne m'attendais donc pas en arriver
à laisser le gyro dans ce cas précis !
Comme quoi on se fait des idées, car en effet on ne perd aucune
sensation. Passer ainsi en "Alpina mode" est ici la meilleure
des définitions. Un planeur plus petit prend des airs d'Alpina
! Que dire de mieux ? A part que c'est vraiment agréable. Moins
agréable sera le retour en mode "gyro off" ! Outch
! Mais là ça dépend des planeurs, de vos réglages,
de votre façon de piloter. Un planeur où l'avantage est
très net, c'est le Heron
MPX. Là où c'est le moins utile, bien entendu, sur
un F3J, qui de toute façon enroule tout seul dans une grande
stabilité. En fait, ça dépend aussi du planeur.
En plaine, mettre un gyro sur un F5J n’apportera
rien, car déjà stable et conçu pour enrouler
bas. Cependant, mettre un gyro sur un planeur "normal"
pourra très bien apporter un intérêt non négligeable.
Ca dépend des machines. Qui n’essaye rien, n’a
rien…
Par tout petit
temps, en pente
Si le profil de la pente permet un air fluide, alors
le gyro ne sert à rien, bien entendu ; comme en air neutre,
c'est évident.
Par contre si la portance est chaotique, genre je
perds 1 m et je gagne 80 cm, que c'est plus que limite, alors
il m'est arrivé d'enclencher le gyro pour voir, et qu'alors
on passe sur un mode de vent genre maritime sur les dunes. Comme
le gyro s'active ou se coupe à discrétion, il vous
appartient de tester au cas par cas. Mais franchement, jamais
je n'aurais cru ça possible. Je veux dire que le planeur
n'agonise plus mais reconstitue sous gyro, ses marges de sécurité.
Un peu magique quand même le truc.
C'est le moment de dire au casse-pied de service
de lancer son planeur et que ça tient bien ! Vous aurez
très vite la pente rien que pour vous ! (C'est de l'humour
!)
Par contre, ce DG600 Tangent acheté d’occasion
(ne nous demandez pas ce que c’est que ce tissu pourri!)
bénéficie du gyro, afin de le rendre plus facile
à lancer et poser en pente, mais prouvant également
son agrément dans les pompes. On notera que le gyro
est ici installé tête bêche ce qui au final
est sans importance
Par
vent fort en plaine
Une vidéo du Heron par vent fort, une journée
où on serait mieux à bricoler à l'intérieur...
mais le motoplaneur se défend très bien.
On voit bien le travail du gyro, réglé un peu trop
sensible pour ces conditions (pas de réglages de gain à
distance.
Là, c'est ma séquence
délire ! Prenez une mousse, un Easy Glider par exemple.
Mettez-lui des débattements de grand malade, un gyro et
sortez au club par vent fort. 30/40 km/h pour fixer les idées.
Encore un moyen d'avoir le site pour vous seul car vous serez
l'unique fou à venir.
Et alors là, voler avec le gyro est un régal.
Votre mousse se transforme en Extra 300 ! Il faut savoir piloter
et avoir de bons réflexes, mais ce qu'on rigole ! Vol dos
stationnaire à hauteur d'homme, tonneaux à facettes,
stationnaire, huit paresseux, torque roll foireux, toucles (tonneau/boucle).
Le tout assez souvent au moteur j'en conviens, mais pas seulement.
Bref une app spéciale coup de stress, post-engueulade,
etc.
Ca vaut mieux qu'un Lexomil, ça devrait être
remboursé par la sécu !
Bien que vieillissant, le Heron
de l’essai s’est vu offrir un nouveau gyro NX3
Evo, plus moderne, permettant maintenant de régler
la sensibilité en vol, ce qui est utile par vent fort…
et très sympa !
Lancer et atterro
en pente
C'est bien entendu à cette utilisation que l'on pense en particulier.
De fait, lancer seul son planeur, son PSS, son aile volante par vent
soutenu est d'un confort vraiment très appréciable. Pour
poser dans les rabattants aussi. Mais ne pas oublier que ce n'est
pas le gyro qui va le faire chuter moins vite. Il y'a toujours
le risque de se faire aplatir par terre, mais les ailes à plat
! Ainsi le Miraj qui est un F3F très neutre et très stable
ne profite que peu du gyro en vol. Par contre pour lancer seul et poser
quand ça turbule, alors là c'est royal. Le planeur
est beaucoup plus facile à poser sans casse car on peut plus
aisément se concentrer pour éviter les vilains cailloux
ou arbustes mobiles sur la trajectoire, qui reste stable. Evitez un
soleil au dernier moment est aussi bien agréable !
Pour aller plus
loin
Pour les gyros qui le permettent, lorsque l'on peut régler
le gain à distance, on peut diminuer encore son gain quand on
touche une commande.
Donc d'avoir de nouveau le gyro pleinement efficace quand on relâche
tout (astuce donnée par un lecteur sur son 5 m).
Dans ce dernier cas, il faut donc avoir des mixers avec différentes
sorties, dont l'entrée sera le réglage du gain du
gyro. On peut aussi passer par un mixer qui ne fonctionne qu'en
dehors d'une zone morte du manche (existe par exemple chez Multiplex).
On pourrait donc régler ça de façon à ce
que gyro ne soit activé qu'autour du neutre du manche,
et désactivé quand l'amplitude de l'ordre
est plus importante. Ce sont des champs d'investigations possibles,
à essayer selon le type de machine et le bénéfice
escompté en fonction d'une utilisation particulière,
mais sur les derniers gyros, c'est loin d'être nécessaire.
Un minimum de
précautions à prendre
On l'a dit, il faut absolument pouvoir commander le gyro à
distance, donc lui réserver une voie sur le RX et un inter 3
positions sur le TX.
Déjà pour en apprécier l'effet, pour le couper,
surtout en cas défaillance. J'ai ainsi planté un avion
car le gyro s'est décollé de son support au mauvais moment.
Le temps de comprendre et c'était trop tard.
On placera bien entendu le gyro au plus près du centre de gravité,
en veillant donc à ce qu'il soit bien fixé. Ne pas
employer autre chose que la mousse autocollante très fine, fournie!
Pas de pistolet à colle, de colliers ou de mousse épaisses.
Contre les vibrations, plus c'est dur et rigide, mieux c'est.
Il faut aussi pouvoir accéder à certains gyro pour les
réglages du gain.
Pour cela, la proximité du centre de gravité n'est
pas une absolue nécessité et ça marche quand même
10 cm devant le centre de gravité. C'est mieux que de ne
pas pouvoir atteindre les potards du gyro.
Un petit truc mémo-technique pour vérifier le bon sens
de compensation des ailerons : quand vous baissez une aile (par ex à
gauche), le premier mouvement de l'aileron (gauche) doit se baisser
aussi par l'action du gyro. Ca peut aider à ne pas se retrouver
avec une grosse surprise en
vol. Le mode "3D" permet aussi de se faire une idée
fiable des débattements, car les gouvernes restent braquées
tant qu'on n'a pas remis l'avion dans sa position
initiale. Donc on voit mieux si le gyro fonctionne bien ou pas.
Question de
sensibilité
J'ai coutume de dire aux débutants que chaque action sur les
manches est un coup de frein, qu'il vaut bien mieux laisser le planeur
voler. De même, un centrage avant engendrera des effets secondaires
permanents qui doivent être compensés en continu. Alors
que si le planeur est fluide dans sa ligne de vol, il suffira d'un ordre
très léger pour lui imprimer la bonne trajectoire. Et
plus l'ordre sera anticipé, plus il pourra être de faible
ampleur. Moins de coups de frein, plus de perfo. Retour à l'analogie
automobile, si vous avez une voiture bien équilibrée que
vous préparez bien, votre virage pour la placer sur la meilleure
trajectoire, que vous n'arrivez pas trop vite ni trop lentement, vous
allez pouvoir "enquiller" la courbe sans faire souffrir
les pneus avec pour autant une très bonne vitesse de passage
en courbe. Vous imaginez bien que l'ESP est loin de se déclencher
dans ces conditions, car toute la voiture est parfaitement calée
sur sa trajectoire. Tout cela avec une conduite très souple.
Mais si en plus les suspensions se sont adaptées au virage et
que le différentiel arrière a donné un peu plus
de vitesse à la roue extérieure, vous comprenez que la
voiture va passer un peu plus vite dans la courbe.
Le pilotage d'un planeur doit être celui-ci, et le gyro peut apporter
ce surplus d'efficacité.
Mais si vous pilotez avec de grands coup de volant ou de manche, sans
anticipation, que votre gyro est mal réglé (ou la suspension
active qui "hésiterait" en déséquilibrant
la voiture), vous allez obtenir un résultat proche de la trajectoire
de la Ford T à Gaston Lagaffe !
Tout cela pour dire qu'il peut paraitre
surprenant de prôner un pilotage minimaliste (mais très
anticipé) et en même temps vanter le gyro, puisqu'il
agit en permanence sur les commandes. N'y a t'il pas contradiction
?
Tout est question de réglages, et c'est là que
c'est passionnant avec les gyros évolués car on
peut agir sur différents paramètres, qui vont de
corrections légères, au mode 3D complètement
verrouillé, avec toutes les nuances intermédiaires.
Avec un gyro plus classique, on ne peut agir que sur la seule
sensibilité, et pas toujours en vol. Car en fonction du
type de modèles, des conditions et surtout de la vitesse
de vol, il conviendrait d'adapter le paramétrage du gyro.
Dans la pratique, ce n'est pas si grave, car en général
on ne trouve un intéret au gyro que dans un certain domaine
de vol. Quand ça ne va pas, on le coupe tout simplement.
Car soit la sensibilité est faible et donc peu efficace
à faible vitesse, soit la sensibilité est réglée
plus élevée et le planeur "vibre"
à haute vitesse. Ce n'est pas inintéressant car
on peut soit se contenter d'une valeur moyenne, soit une valeur
qui sera adapté à un type de vol le plus souvent
rencontré, et le gyro sera coupé le reste du temps.
On aura compris qu'un gyro simple ira donc très bien
pour un planeur peu exigeant, mais que l'on peut vite se trouver
limité sur des machines un peu plus performantes.
Avion ou planeur, il est utile de
pouvoir régler à distance le gain du gyro en
fonction des conditions de vol.
Réglages
spécifiques de la radio avec un gyro
On a très souvent tendance à prendre une très
mauvaise habitude avec une radio programmable, qui peut s'avérer
rédhibitoire avec un gyro. En effet, on ne devrait jamais réduire
énormément les courses sur la radio mais adapter les palonniers
et les tringleries dans le modèle. Il ne sert en effet à
rien d'avoir des bras de servos très longs, cela réduit
la force du servo et diminue sa précision.
Plus la chape est placée près du centre du servo, mieux
c'est. On peut ainsi utiliser la course totale du servo, avec
un réglage des courses supérieur à 90%. C'est
logique, mais bien souvent la facilité des radios programmable
l'emporte.
Seulement voilà, avec un gyro, il est important de garder tous
les réglages de courses à 100% à la radio, sous
peine d'avoir de très mauvaises surprises comme une sorte
de méga exponentiel inverse ! Pour diminuer les débattements,
ne pas utiliser ceux de la course des servos mais utiliser le Dual Rate,
et/ou la limitation de course des phases de vol (par exemple sur mon
avion de voltige, j'ai une phase de vol "acro hard" avec
45° de débattements et une phase de vol "normal"
avec des débattements conventionnels.
En résumé :
- toutes les courses à 100%
- puis on adapte les tringleries en fonction des besoins
- enfin seulement on peaufine avec les dual rate ou les phases de vol
Bien réglé, on peut attendre d'un gyro
sur un planeur un meilleur agrément de vol. Une sorte "d'Alpina
mode". Mal réglé, le pire n'est jamais certain
! Ici, le Heron qui se la joue "grande plume", un planeur
qui tire grand avantage à avoir différentes phases
de vol.
Le gain, réglable à distance ? Pour quoi ?
Sans parler de compétition, si l'on veut profiter pleinement
de l'optimisation des perfo qu'offre un gyro, il s'agit en tout premier
lieu de ne pas dégrader la finesse du planeur par des corrections
trop importantes qu'imposerait le gyro. En effet, chaque action sur
les gouvernes d'un planeur est l'équivalent d'un coup de frein.
Donc c'est là qu'il s'agit de gérer ça finement
!
Or il est bien évident qu'en fonction de la vitesse du planeur,
les corrections du gyro ne devront pas avoir la même amplitude.
De cette constatation, on peut décider d'opter pour plusieurs
stratégies.
Soit on décide de ne faire fonctionner le gyro qu'à une
certaine plage de vitesse, par exemple pour voler vite en mode voltige.
Auquel cas, au lancé ou à l'atterro, le gain sera trop
faible. Ou inversement. Le cas d'un planeur ayant une plage de vitesse
relativement réduite est ainsi à envisager, comme pour
un planeur en mousse par exemple. Alors nul nécessité
de réglage de gain en vol.
Par contre, on comprendra qu'un planeur en fibre sera bien plus rapide
et nécessitera des réglages spécifiques à
chaque phase de vol. Sans quoi, il faudra couper le gyro lors d'un certain
type de vol. Par exemple, en coupant le gyro en vol rapide, s'il est
réglé pour compenser au mieux à basse vitesse dans
les rabattants à l'atterro.
Sur certains gyro évolués,
on peut régler le gain gouvernes par gouvernes bien entendu,
mais aussi différemment mode par mode, ici en mode "normal"
et en mode "3D". Le tout ajustable par le "master
gain" qui est le potar ou mieux, le curseur de votre radio.
On voit donc que pour plus de polyvalence et profiter du gyro en toutes
circonstances, on s'orientera naturellement vers un gain réglable
en vol.
Tout dépend donc de l'usage que l'on veut en faire. Avoir un
gyro juste pour décoller ou se poser en pente peut très
bien être tout à fait suffisant…
Tant que l'on n'aura pas essayé la voltige ! Eh oui, on y prend
vite goût, au point de se demander si on est encore capable de
piloter quand on le coupe ! Comme par exemple sur le Dorado. Le planeur
vole tellement sur des rails en pente, que ça fait drôle
quand on coupe le gyro. C'est un autre type de vol, qui n'empêche
pas, bien au contraire, de peaufiner ses figures et son cadrage.
Mais le Dorado est un planeur plutôt rapide, surtout ballasté,
et donc il est quasi nécessaire de pouvoir régler le gain
soit en vol, ou par des phases de vols avec le gain pré-défini.
Réglage
du gain à distance, la solution des phases de vol
Bien entendu il faut donc que le gyro permette le réglage du
gain par la radio mais c'est là que ça se complique un
peu.
Résumons un peu l'ergonomie de la radio :
- les phases de vols nécessaires à un planeur à
volets = 1 INTER 3P
(durée/ Normal/ Vitesse ou acro)
- Les modes du gyro = 1 Inter 3 P
- Le gain du gyro = 1 potard ou curseur
Ca commence à faire ! On est là pour voler, pas pour manipuler
des inters à tout bout de champs ! Et encore cela suppose que
vous aurez auparavant regroupé sous les phases de vols, tous
les réglages
spécifiques, qui prennent en compte ou non les mixers (snap flap,
ailerons > volets,…) les différentiels, les expos, la
courbure bien évidement afin que votre planeur soit logique et
homogène dans les modes "normal", "durée",
"vitesse", etc. On part donc depuis un planeur déjà
réglé, bien entendu.
On pourra alors regrouper la sensibilité du gyro sous chaque
phase de vol afin que ce soit plus confortable. Bien entendu, avant
cela, il aura été nécessaire d'en définir
les pourcentages en vol. Au final, il n'y aura plus que l'inter d'activation
du gyro à actionner et le gain sera automatiquement géré
par la phase de vol concernée.
On pourra aussi définir une 4e phase de vol "Atterrissage",
prioritaire sur toutes les autres, qui sera activée par le manche
des AF avec un gain important au gyro pour garantir en pente la meilleure
défense possible dans les rabattants. Je sais, tout cela parait
bien compliqué mais il est important de se concentrer sur son
pilotage et de ne pas s'emmêler les pinceaux avec un tas de trucs
qui semblent logiques en atelier, mais qui, avec le nez en l'air, ne
sont plus autant évidents.
Donc moins y'a d'inters à manipuler en vol, mieux c'est. D'accord
ça demande de connaître sa radio et un peu de réflexion,
mais c'est aussi ce qui est intéressant, d'améliorer et
de peaufiner. C'est ça aussi l'esprit planeur.
Plus fin encore, on pourra aussi avoir le beurre et l'argent du beurre,
selon les phases de vols : le gain peut très bien rester réglable
via un curseur, ou bien demeurer figé sur des valeurs de gain
fixes. Je pense ici à la phase de vol "SPEED" dont
on pourra garder le contrôle du gain par le curseur, alors qu'en
vol normal ou thermique, le gain du gyro pourra être figé.
En résumé, la sensibilité du gyro pourra être
pré-réglée pour 4 phases de vols différentes
et ainsi s'adapter automatiquement aux différents cas de figure.
De cette façon il n'y a plus que l'inter 3P de commande de gyro
à activer, soit en définitive la fonction "ON"
/"OFF", le reste s'effectuant via les phases de vol.
De manière générale sur mes planeurs, le fait de
sortir les AF passe la sensibilité du gyro à 100%, comme
cela je n'ai pas à me demander si mon curseur de gain est bien
placé ou pas.
Attention
au mode 3D !
Comme dit au début, ce mode est peut être valable en
avion pour faire du torque roll en répondant au téléphone,
mais pour un planeur, ce mode est quasi incompatible.
Son seul intérêt et c'est comme ça que je
l'utilise, c'est pour se déplacer en quittant le
planeur des yeux, en pente. Cela permet de retrouver le planeur à
peu près au même endroit. Du moins en théorie.
En fait, ce mode 3D n'appartient plus au pilotage. Le planeur
devient alors une sorte de mélange de drone et de pavé
de charolais. On ne pilote plus, on dirige une inclinaison. La machine
est dès lors verrouillée. Insensible à tout, y
compris aux vaches qui se rapproche à la vitesse grand V ! Mais
correctement réglé, ça permet de garder quelques
secondes le planeur face au vent. Le temps de regarder où l'on
met les pieds, quand on doit se déplacer pour poser le planeur
en un lieu différent de celui de départ, ce qui est courant
en vol de pente.
Plutôt que de trébucher tant bien que mal en reculant
dans les cailloux, je me sers donc de ce mode pour verrouiller le planeur
face au vent, pendant que je lui tourne le dos et marcher quelques secondes
sans encombre dans la garrigue.
Cependant en mode 3D, il ne faut surtout pas programmer quelques compensations
que ce soit quand ce mode est activé. L'exemple type est
la compensation AF > prof, qui n'est donc pas supporté
en mode 3D (si vous garder ce mixage en mode 3D le modèle va
partir en looping inversé). Pour pallier à cela, l'inter
qui correspond au passage en mode 3D sur ma radio, sert également
à couper le mixer de la compensation AF > prof. Comme cela
si le mode 3D est activé par mégarde, le planeur ne fera
par un poireau en sortant les AF. Eh oui le mode 3D n'est plus
du pilotage, et la compensation AF vers profondeur, il la fera tout
seul, puisque, quoi qu'il arrive, le planeur est verrouillé
sur tous ses axes (rien que d'écrire ça, ça
fait mal !) Au final, ce mode représente beaucoup de contraintes
pour nous, planeuristes, et n'est quasi d'aucun intérêt.
En tout cas, à manier avec circonspection. (Noter que tout ceci
n'est valable QUE pour le mode 3D ou apparentés).
Par contre le mode 3D à un autre intérêt, c'est
pour les réglages, car il permet de voir mieux qu'un autre
mode si le gyro agit sur les commandes dans le bon sens. Car si par
exemple vous dirigez le nez du modèle vers vos pieds, le gyro
va fortement cabrer et ce, jusqu'à ce que vous remettiez le modèle
en ligne de vol. C'est bien pratique, et plus lisible qu'en
mode 2D.
Le
mode "Emergency"
Un jour de délire, j'ai voulu tester sur un Solius le mode
sauvegarde pour les débutants. Il s'agit de remettre automatiquement
la machine à plat. Avec un avion, au moteur, ça doit marcher,
mais sur un planeur, après un temps certain, il se remet en effet
à plat, mais pour entamer une succession d'abattée, moyennement
rassurante. A la limite, je préfèrerais le mode torque
roll automatique couplé par un mixage avec le moteur à
fond, si bien entendu, le moteur est suffisant pour monter à
la verticale, ce qui est souvent le cas sur les planeurs en mousse.
Ainsi le planeur reprendrait automatiquement de l'altitude. Notez que
les A3 autorisent justement le torque roll depuis n'importe quelle position
du modèle : appuyez sur le bouton et l'avion se met seul nez
vers le ciel, restant plus qu'à gérer le moteur.
Le
problème de la mémorisation des trims
Donc le problème du mode 3D, en plus de
nécessiter la coupure de tout mixage, est d'être
allergique, pour la même raison aux modifications de trim.
Pourquoi ?
Si vous avez un mixage ou un trim, le gyro va interpréter
cela comme un ordre de votre part pour aller dans une direction
!
C'est très con un gyro : si il détecte 2 crans
de trims à piquer qui n'ont pas été mémorisés,
pour lui ça veut dire que vous voulez aller vers le bas,
et cela de façon indéfinie puisque l'ordre dure
(forcément, c'est un trim, mais lui ne le sait pas). C'est
pour cela qu'il faut mémoriser les trims à chaque
changement de ceux-ci, même d'un seul cran !
Le mode 3D nécessite donc sur certains gyros la mémorisation
des trims, par une procédure que l'on peut faire parfois
en vol. Sans ça, le mode 3D risque de se transformer en
mode "poubelle" en moins de temps qu'il ne le faut pour
le dire. (Les commandes vont partir en butées). La mémorisation
des trims n'intervient pas en mode 2D "lisseur de
vent", le mode que l'on utilise en planeur.
Le Salto MCM avec ses seulement 2 servos
dans les ailes (plus simple à régler), son décollage
vertical, est un bon candidat pour le Wingstabi. Daniel Larson en
train de chercher pourquoi on n'a pas de trim d'ailerons sur le
Salto. Après pas mal de prises
de tête, j'ai... dévissé d'un tour une chape
d'aileron pour que le planeur vole droit !
C'est un mystère. Sur le Dorado, ça fonctionne bien,
là on ne trouve pas. Un reset dites-vous ? Quand on a passé
2 soirées complètes à deux sur le PC pour programmer
le truc, on a vraiment pas envie de reprendre à zéro…
L'option serait plutôt de démonter le m….dier
en fait !
Les
servos et la batterie
Il est bien évident que les servos sont bien d'avantage
sollicités avec un gyro. On n'est pas obligé non
plus de l'activé tout le temps, mais il est quand même
recommandé d'office de mettre des servos de qualité.
Ce n'est pas politiquement correct mais on ne me fera pas mettre
autre choses que du Graupner, Hyperion, Futaba, MKS, certains KST, dans
mes planeurs, sauf exception. En tout état de cause, il faut
des servos précis, qui tiennent le coup, donc plutôt pignons
métal, numériques.
L'avantage des Hyperion,
c'est qu'ils sont programmables pour, entre autre, augmenter le débattement,
si utile pour les crocos. L'autre atout de ses servos, c'est que même
ceux dit en "voltage normal" supportent le 6,6 V, ce qui permet
de brancher un accu LiFePo4
en direct. Soit une fiabilité maximum. Voir l'article qui leur
est consacré. A propos des batteries, bien entendu, un gyro fait
consommer d'avantage, mais comme les batteries sont en général
surdimensionnées, on est toujours plus que large, en autonomie.
Par contre, gyro ou pas, attention aux U-Bec avec les servos numériques
car ils sont rarement calibrés comme annoncés.
Grosse frayeur sur un Carbon Z Cub avec un U-Bec de 5 Ah qui ne suivait
même pas au sol avec un simple coup d'ailerons. Avec le
gyro, je ne vous dis pas.
Un U-Bec séparé sur un motoplaneur est donc la solution
sécurité, mais là aussi il doit être surdimensionné.
J'utilise en général un régulateur Yep 20
Ah, il n'est pas plus cher, le voltage se règle finement
et on est tranquille, avec un câblage sérieux qui plus
est.
En BEC intégré au contrôleur, le bon rapport qualité
prix, c'est le Castel Creation Talon 90 Ah. Ou bien les YEP 90
et 120. Là aussi on a de la puissance pour alimenter les servos.
En ajoutant un gyro apparait un autre problème, c'est
qu'entre le récepteur et le gyro, toute l'alimentation
en courant passe par un seul câble. Celui fourni est souvent faible
en section pour passer les forts appels de courant. Il sera préférable
de changer ce câble par du fil de section plus importante, du
0,50mm² est plus adapté.
Ce problème est d'autant plus grave que si l'appel
en courant est trop fort, la tension va donc baisser et le gyro risque
de s'arrêter de fonctionner ou faire un Reset. Pour palier
un tant soit peu ce problème, certains fabricants livrent un
condensateur à brancher sur une voie libre. Un condensateur est
une sorte de batterie tampon de très courte durée, dont
le rôle sera d'écrêter les pics de courant.
C'est mieux que rien et ce condensateur doit absolument être
utilisé (peu importe le type).
Mais l'idéal, c'est bien entendu le récepteur
incluant le gyro, ou le gyro incluant des prises de puissances afin
de permettre l'alimentation par des câbles de grosses sections
en direct et non plus via le RX.
Pour les gros modèles c'est la voie indispensable à
suivre.
Attention
au voltage
On parle de capacité de batterie avec un gyro, d'intensité
et d'accu Lixx. Si vous êtes en train de lire ces lignes,
j'ose espérer que vous avez lu celles concernant les nouvelles
batteries LiFePo4 et LiIon et que vous avez jeté TOUS vos accus
Ni-MH ! En effet, continuer de les utiliser est quasiment de la mise
en danger d'autrui avec préméditation ! Je ne plaisante
même pas.
Bref, un Ni-MH en 5 éléments, ou un Lixx, vous sort un
voltage incompatible avec pas mal de gyro ! Peu d'entre eux en
effet acceptent de dépasser les 6 V, c'est un peu la tuile
ça. Si vous volez en électrique avec le Bec ou un U-Bec,
pas de problème, mais en planeur pur, ça pose un problème.
On peut bien entendu installer un U-Bec pour réduire le voltage,
ce que beaucoup auront d'ailleurs fait pour moderniser leurs anciennes
installations. Mais voilà, je me suis moi-même retrouvé
dans la situation avec mon B4 d'une installation tout en servos
Hyperion avec un LiFePo4 branché en direct, sans même un
inter.
Simple, pratique et fiable. Qui dit LiFePo4 dit 6,6 V et un Multi gyro
G3 MPX direct à la poubelle car sa plage est de 5 à 6
V. Je n'ai pas capté de suite l'origine du problème et
j'ai mis à sa place un NX3 Evo, qui marche très bien.
Oui mais sa plage est la même. Il est visiblement plus tolérant
mais quand j'ai compris l'origine du problème pour le premier
gyro, j'ai vite démonté le second et recherché
un gyro supportant le HV. Il y en a, heureusement.
Les
récepteurs avec gyros intégrés
Du point de vue sécurité et facilité d'installation,
c'est bien entendu d'un grand intérêt. Un paquet
de fils en moins et surtout les servos alimentés directement.
J'ai eu l'occasion d'avoir un modèle Graupner
à régler sur un terrain, c'est vrai qu'en
ajoutant le réglage depuis l'émetteur, c'est
bien pratique. Par forcément super intuitif puisqu'on est
venu me chercher pour ça. Je m'en suis tenu aux réglages
de bases sur un modèle simple. Régler son gyro depuis
sa radio me semble quand même la meilleure solution, sans avoir
à connecter dans le modèle, qui un programmateur, qui
une tablette, qui un PC ! Tout cela demande encore à évoluer.
Cahier
des charges pour ne pas se tromper de gyro
Avec tout ce que nous avons vu plus haut, nous voici en mesure de
déterminer les besoins, à savoir
- Nécessairement, on doit pouvoir le couper ou l'activer en vol
: 1 voie.
- Presque obligatoirement, si on veut ne serait-ce que relever les ailerons
en tant qu'AF, il doit y avoir 2 entrés et deux sorties "ailerons".
- On doit pouvoir régler le gain par radio dès qu'une
machine est capable de certains écarts de vitesse.
- Autant que possible, si ce réglage peut se faire par un canal
séparé, c'est mieux, ce qui fait 2 voies rien pour le
gyro (1 voie pour changer de mode, + 1 voie pour régler le gain)
- Pour les gyro les plus évolués, privilégier ceux
qui se règlent via un programmateur, c'est quand même plus
pratique sur la pente !
- Sur votre radio, vous devez pouvoir couper le gyro sans hésitation.
Un inter bout de manche est une bonne idée pour ceux qui volent
en pupitre.
Le Miraj au lancé par vent fort,
sans le gyro (ci-dessus) : le planeur part de suite de travers,
petite frayeur.
Avec gyro (ci-dessous), le planeur part droit, on a tout le temps
de reprendre les commandes.
Bien entendu, au lancé
au pente, l’utilisation d’un gyro est impressionnante.
Dans ces conditions, comme au posé dans les rabattants, on
entend bien les servos se battrent pour stabiliser la machine.
Et
les débutants ?
La question du gyro pour un débutant n'est pas si facile
à trancher.
Tout d'abord parce qu'il est question ici de planeurs. Et
l'on peut considérer que pour bien gérer un gyro,
il faut déjà être capable de bien régler
le planeur. Encore une fois, il ne peut pas être question ici
du mode 3D qui verrouille la machine, c'est bien pour le vol tranche
et le torque roll en… avion. Le mode 2D, lui, ne facilite en rien
le débutant, en dehors de le sécuriser un peu, il est
vrai, au lancé et à l'atterro en pente (j'ai
dit "un peu", ce n'est pas un auto-pilote).
En considérant la complication de l'installation, le risque
de se tromper de sens de compensation, le fait que ça fait encore
une commande de plus, il ne me parait pas sage de conseiller le gyro
à un planeuriste newby. Le simu et les heures de vols sont les
meilleurs moyens de vraiment progresser, sinon autant acheter un drone
et faire de la photo avec. Ce qui est intéressant en planeur
c'est le côté cérébral du vol, ça
s'apprend avec le temps. Un gyro mal réglé vous
transforme un planeur en avion, ou en drone donc. Ce n'est donc
pas une bonne idée.
Apprenant à ma compagne à piloter en double commande,
je me suis justement un jour posé la question d'équiper
sa mousse d'un gyro, "utile" en air perturbé. En fait
j'aurais été très content de l'avoir pour moi,
ce jour-là, le gyro (!), pour pouvoir encore mieux exploiter
les petits ressauts, mais pour mon élève, il est plus
important de savoir anticiper et corriger. Donc surtout pas de gyro
pour l'instant.
Donc Gyro mal réglé + planeur
mal réglé + pilote très perfectible = Rien de bon
!
Sérieusement, il faut vraiment savoir centrer son planeur,
ce qui ne veut pas dire respecter le centrage du plan. (Voir l'article
sur le Zambezi
à ce sujet).
Avant d'installer un gyro sur un planeur,
il faut déjà avoir les compétences pour parfaitement
le régler en tant que planeur pur. Si votre planeur vole
mal sans gyro, il volera encore moins bien avec gyro ! Ici le mini
Carbonara de l’auteur qui n’a pas besoin de gyro pour
(très) bien voler, mais dont la recherche du bon centre de
gravité est encore en cours. C’est un préalable
indispensable.
Deux mots sur les fonctions "sauvegarde" ou "emergency" proposées par certains gyros, qui pourraient apparaitre
à certains comme une solution pour apprendre tout seul. C'est
une façon de déplacer le problème, rien de plus.
Déjà cela sous-entend que planeur et gyro soient bien
réglés, ce qu'un débutant ne peut faire seul. Ensuite,
ça va tellement vite de mettre un modèle par terre qu'il
n'est pas dit que la fonction de sauvegarde soit mise en route à
temps. Ca n'évitera pas les arbres, dont la seule idée
est de croiser la route du planeur, etc. Non, il y a une méthode
éprouvée et tellement plus sympa, c'est de progresser
dans l'espace d'un club, avec des copains, une double commande et un
simulateur pour se perfectionner.
Si vraiment vous êtes tout seul, prenez plutôt un modèle
facile qui vole de lui-même sans gyro. L'Easystar de MPX et parfait
pour ça (après pas mal de simu). En étant aidé
ou comme second modèle, l'Easy Glider s'impose. C'est un excellent
modèle pour débutant comme initié. Puis comme planeur
pour évoluer, un Heron + gyro sera un excellent choix.
Evitez d'aller ailleurs que chez MPX pour les modèles en mousse,
ce sont les meilleurs et de loin. En respectant scrupuleusement la notice,
on est certain d'avoir de suite une bonne machine. Comme tout le monde
je suis aussi allé voir ailleurs, et en fait y'a pas, en Allemagne,
ce ne sont pas des modélistes de comptoir, ils savent ce qu'ils
font.
Pour finir, en comparant nos impressions avec Daniel Larson, nous sommes
tombés d'accord que le principe des gyros rajoutés comme
ceux décrits dans ces lignes ne sont pas adaptés au débutants.
Ils compliquent de façon très significative les réglages
et n'apportent rien au débutant qui doit d'abord apprendre à
piloter. Pour ne pas être un gadget plutôt source d'ennui,
ces matériels sont à réserver actuellement à
des modélistes chevronnés, capables de détecter
de petites anomalies de réglages, qui au sol peuvent passer inaperçues,
mais se révéler catastrophiques en vol.
Il ne sera question ici que du matériel que j'ai moi-même
testé, donc seulement de ce que je connais. Depuis l'article
sur le Heron,
le matos a évolué et on peut considérer le petit
gyro MPX de l'essai, dépassé. Le NX3 présenté
alors comme challenger est déjà mieux, mais on ne peut
toujours pas régler la sensibilité en vol.
Les planeurs de voltige comme ce B4 Simprop, ou bien
le Dorado, prennent une autre dimension en pente avec un gyro, car
les grandes figures se désaxent beaucoup moins. C'est vraiment
très sympa.
Hobby Eagle A3
J'ai eu l'occasion de
tester sur un avion 3D en mousse ce gyro. Il offre
le réglage du gain à distance, mais
c'est typiquement le gyro dédié aux
avions car il n'y a qu'une seule entrée pour
les ailerons, obligeant à mettre un cordon
en Y. Adieu, flaps, volets et butterfly ! Sinon,
il propose avec un inter à 3 positions, le
mode 2D / 3D / Torque roll.
Cette dernière fonction étant assez
marrante, car depuis un vol horizontal, l'avion
se met seul en stationnaire, pour peu qu'il y est
assez de moteur.
Ce modèle ou la version "L"
ne sont donc pas appropriés au planeur.
L'avantage du gyro basique,
c'est que son usage est plus simple, et déjà
ce n'est pas si facile à régler !
Ainsi les versions avec potentiomètres sont
suffisantes dans bien des cas, en tout cas pour
se former au principe avec un modèle simple.
Ce qui est hautement recommandé.
N3X Pro de A2pro ou NX3 Evo
Installé dans
un Pilatus B4 de 3 m dédié à
la pente. Cahier des charges du planeur : recherche
d'une machine tout temps, pas trop grand, pas trop
petit, exclusivement pour le vol de pente. Pas de
croco qui font cerf-volant, mais des AF à
lames surdimensionnés, ailerons agrandis,
le but avoué ici est de poser le planeur
dans les rabattants, sur des pentes pas forcément
accueillantes. On devine là que le gyro 3
axes est un bon outil pour poser avec précisions
dans de mauvaises conditions.
(Par la suite, le Eagle A3 Super 2 est venu en
remplacement sur ce B4 car le voltage de la réception
est supérieure à 6V.)
De fait, on peut être beaucoup plus serein
et plus "intrépide" pour
voler dans de mauvaises conditions (on n'est pas
là pour se stresser non plus,) et savoir
que l'on a toutes les cartes pour poser permet de
voler sans trop se stresser. Le lancer est bien
entendu sécurisé en solo. Très
confortable, on a le temps de reprendre la radio
bien en main.
Le Pro X3 commercialisé
par A2Pro,
installé dans le fuselage d'un Pilatus
B4.
Ces gyros sont presque trop bien
pour cette configuration de planeur (sans croco),
mais ils offrent beaucoup de possibilités.
En effet, ces modèles disposent de deux entrées
et de deux sorties pour les ailerons, ce qui permet
toutes les config croco, snap-flap, phases de vol,
différentiel, etc. en toute transparence.
D'un point de vue aérodynamique, rien ne
change dans la programmation de la radio. Ca, c'est
vraiment super. On peut tout faire comme avant.
La notice en français est plutôt claire
et il convient de bien la lire, même pour
les gyro-addict. Il y a en effet pas mal de possibilités
et c'est presque là où le bât
blesse, il faut de bonnes compétences pour
bien l'utiliser.
Dans ce contexte, les deux modes "débutants" me laissent un peu perplexe, à moins
bien entendu de se faire aider par une personne
à l'aise avec le concept. Mais encore une
fois, ces modes débutants sont pour les avions
et ce n'est pas le sujet ici.
Il y a donc 5 modes différents! (je n'en
ai testé que deux), groupés deux par
deux +1. Il faut choisir entre les niveaux "Débutants
/ Entraînement" ou "Evolué
/ Expert". Plus le mode "Sauvetage".
Le premier groupe limite carrément les possibilités
d'évolutions.
Inutile de dire que pour le planeur, ce n'est pas le
bon plan ! N'ayant pas envie de transformer mon beau B4
en enclume, j'avoue botter en touche sur le sujet. Comme
le mode "sauvegarde" qui remettrait
la machine à plat et qui nécessite encore
une autre voie. Il faudrait tester sur un avion, mais
moi je suis planeuriste, alors (et j'estime que ça
déplace le problème pour les débutants…)
Le mode évolué/expert est donc sélectionné.
Bon, le mode "évolué",
c'est le mode 3D classique, celui qui "tue" le planeur, mais qui est pratique pour marcher
pendant que le planeur est "fixé"
face au vent.
Reste le mode "expert", qui est le
bon et qui fait son travail de "fluidifiant
de vent". Le seul utilisable en planeur donc. Via
un inter 3P de la radio, on peut donc passer du mode "évolué" (mdr !) au mode "expert" avec
en position intermédiaire la nécessaire
coupure du gyro.
Mais vient ensuite la possibilité de régler
le gain via la radio, en plus des potars sur le boitier
du gyro. Ca c'est bien… pour les "experts" effectivement car entre les réglages de
sensibilités sur le gyro lui-même et ceux
de la radio, il faut savoir un peu où aller.
D'ailleurs, mal réglé, le gyro perd la boule
et fonctionne 5 secondes avant de passer la main et d'enclencher
le mode "sans gyro". Houla ! C'est quoi ça
? J'ai même cru que le bidule allait partir en classement
vertical. Mais non, réglé trop sensible,
il ne supporte alors pas d'être trop chahuté
(dans la main) ! On doit dépasser les paramètres.
Installé dans le modèle en revanche, tout
va bien.
L'autre difficulté de ce double réglage
de sensibilité, (pas nécessaire mais ce
serait dommage de s'en passer) c'est que ce "master
gain" n'est pas sur une voie indépendante.
C'est la même voie qui sert à changer de
mode et à régler la sensibilité.
D'où la quasi nécessité d'utiliser
un curseur linéaire pour cette fonction, car si
on passe par un inter 3P, on se privera de la possibilité
de régler le gain à distance.
Pour revenir à notre gyro, dans ce dernier cadre,
les potards du gyros sont réglés plutôt
sensibles (25% pour la prof, 40% les autres axes) et le
gain sur la radio est réglé à 100%
au départ, que l'on peut réduire en vol
par la suite.
Le gros intérêt de la formule est que l'on
peut adapter en vol le gain, qui n'est pas le même
selon que l'on vole vite ou pas.
Ensuite avec un peu d'habitude, une fois repérés
les pourcentages qui vont bien dans telles et telles conditions
de vol, rien n'empêche de créer dans la radio
un mixage pour que les valeurs définies en vol,
passent par l'inter de phase de vol. On peut ainsi penser
à un gain plus important pour le vol thermique
où l'on vole lentement, un réglage pour
la config "atterrissage" et un autre
pour la phase de vol "speed" ou "acro". Comme vous le voyez, le champ d'expérimentation
est large.
Comme toujours, surtout veillez bien à toujours
avoir accessible la commande du gyro. Question de confort
car on le manipule beaucoup, et question de sécurité
aussi.
Lancer seul et poser sur une pente inconnue
est d’un grand confort avec un gyro. Après,
on le coupe ou pas, c’est selon.
En vol de pente, le Pilatus B4 de 3 m voltige extrêmement
bien avec ce gyro, les très grandes boucles vent
de travers sont un régal, ça vole bien axé.
Bref, ça donne une autre dimension au planeur qui
vole comme en air stable et comme si il était plus
grand. Et bien entendu les lancers et atterros en pente
sont bien plus confortables. Comme avec tous les gyros
de ce test, il est vraiment utile d'adapter la sensibilité
en vol. Gain à fond pour poser/lancer, réduit
en voltige et vol rapide, et "OFF"
aussi pour voir de temps de temps comment ça se
passe.
En définitive ce gyro est un bon choix avec un
planeur ayant une plage de vitesse normale. S'il y a trop
de différence de vitesse, il faudra régler
le gain en vol, et comme il n'y a pas une voie spécialement
dédiée à cela sur ce gyro, il faudra
d'avantage maitriser les subtilités de sa radio
pour faire varier le gain avec la même commande
qui sert à l'activer/ désactiver. Il y a
beaucoup de possibilités et il faut un peu d'expérience
pour l'utiliser à son potentiel.
La mémorisation des trims se fait "à
l'ancienne", en faisant faire quelques A/R à
l'inter (ou potar) attribué au gyro sur la radio.
Notez qu'il ne fonctionne pas au-delà de 6 Volts,
c'est donc le gyro parfait pour un planeur électrique
car le BEC alimentera la radio en moins de 6V. Pour ma
part, il va aussi remplacer l'ancien gyro dans le Heron,
enfin, si j'ai le temps ! Je le conseillerais pour un
planeur en mousse dont les écarts de vitesse ne
sont pas faramineux car on pourra se passer du réglage
du gain en vol, ou bien sur un planeur où l'on
n'a pas 2 voies à affecter pour le gyro.
Nota : on trouve maintenant aussi ce modèle en
Chine, je l'ai testé, il va aussi bien.
Le gyro Turnigy est une
copie du NX3 installé ici dans un Solius, placé
sous le récepteur, la batterie se trouvant
déjà au niveau du centre de gravité.
A3 Super II Hobby Eagle : le
chainon manquant
Disponible chez Turbine
RC, il offre tout ce qui manque aux autres gyro
pour être complets. Avec le programmateur,
c'est un très bon choix pour faire voler
autre chose qu'une mousse (ou un modèle basique).
D'un point de vue pratique, il peut être placé
dans diverses positions, il supporte le HV (haut
voltage), il n'a pas de potards sur sa face (tout
se fait par programmation) et il offre le(s) réglage(s)
du gain sur une voie séparée.
Il propose de nombreuses possibilités pour
les avions et les débutants en avion, mais
ce n'est pas ici le sujet. Pour nous, si le "Super
II" inclus 6 modes différents, un
ou deux sont plus adaptés à nos besoins.
Dans le sens où un de ces modes ne demande
pas de mémorisation de trim, ce qui est un
gros avantage.
En fait ce mode 3D AVCS, garde le modèle
dans la position où on l'a laissé.
Pour marcher quelques secondes en quittant le modèle
des yeux c'est parfait, puisqu'il suffit alors de
placer le modèle bien face au vent, pour
qu'il y reste ensuite… au moins quelques secondes.
Il y a aussi un mode librement attribuable, où
chaque axe peut recevoir un mode de gyro différent.
Par exemple verrouiller les ailerons en mode 3D et laisser
la profondeur en mode 2D, lors d'une phase d'atterrissage
pourrait-on imaginer, voire carrément couper le
gyro juste sur un axe.
Encore des champs d'exploration possible ! Ceci étant,
comme pour tous les autres, ce sera le mode normal, dit
2D, qui nous intéresse en planeur, les autres modes
étant superfétatoires voir inadaptés
à notre pratique.
Programmable lui aussi sur PC, il peut avantageusement
se régler par un petit boîtier, infiniment
plus pratique pour les allergiques de windaube.
Son principal défaut est le câblage qui n'alimente
les servos que par un seul fil rouge et un seul fil noir.
Pour éviter les trop fortes baisses de tension
qui pourraient résulter de la section trop faible
des fils, et mettre à mal le gyro, Hobby Eagle
a maintenant ajouté un condensateur, à brancher
sur une prise libre. C'est mieux que rien. On va dire
que ça limite les risques, surtout en planeur,
où la conso des servos n'est pas si élevée
qu'en avion. Donnée pour une plage d'utilisation
entre 4,8V et 8,4 V, on fera donc attention à ne
pas l'alimenter en 4 éléments Ni-MH, car
si la tension baisse de trop, le gyro se bloquera en mode
"fatal".
Un U-Bec ou mieux, une alimentation de la réception
en Lixx sera donc parfaite pour ce gyro.
Un petit câble USB
vient se brancher sur l'avant du gyro, pour soit le
brancher au PC, soit le connecter au boîtier
de programmation.
Les possibilités de réglages sont très
variées et souvent il sera plus judicieux de le
laisser dans la configuration usine ! Les fins de courses
des servos sont aussi réglables depuis le gyro,
mais je considère qu'il convient de laisser ça
à 100%, puisque de toutes façons tous les
réglages radio demeurent actifs, courses, expo,
dual rate…
Beaucoup de réglages concernent en fait les modes
que l'on n'utilisera pas en planeur, où le gyro
est utilisable en fait, tel quel. Le programmateur étant
bien entendu encore nécessaire pour les réglages
des bases, sensibilité, inversions, etc. La mémorisation
des trims n'est plus possible en vol sur le dernier firmware,
le mode 3D AVCS n'étant pas concerné par
cette fonction. Et ça c'est d'un intérêt
majeur.
Toutes les configurations de modèles sont possibles
bien entendu, 2 ailerons, aile volante, stab en V, 2 servos
de prof. Il y aura quelques réglages d'usine à
vérifier ou à revoir, comme "Stick
deadband" soit la zone d'imprécision autour
du neutre réglée à 5% d'usine et
à remettre à 0%. Peut-être utile à
ceux qui "glaglattent" sur leur manche, ce qui
permettrait au gyro de ne pas tenir compte de ces tremblements
de manche. Quoi qu'il en soit, à 5%, une légère
pression sur le manche n'est pas transmise au servo, même
en mode gyro "OFF". Le "Stick mode"
sera réglé sur "manual", sinon
les débattements ne seront pas les mêmes
en fonction du mode du gyro… D'où l'intérêt
de tout vérifier méticuleusement.
La couleur
de Leds détermine l’état du
mode de vol.
A l'usage, il est intéressant de placer sur l'inter
3P, d'un côté la classique position normale
(ou "2D"), le mode gyro OFF au milieu,
et de l'autre côté, la position librement
attribuable pour faire les essais que l'on voudra, comme
par exemple le contrôle du gyro sur un unique axe.
Non testé, et à la place de ces modes, pour
le débutant on pourrait placer le mode de récupération
automatique du modèle. Soit un peu comme si le
maitre récupérait l'avion en double commande
pour remettre l'avion à plat… Mais cela ne
remplacera jamais un moniteur, dont on aura besoin des
compétences pour régler le modèle,
régler le gyro, etc. Bref, je suis contre le principe.
Ce que j'apprécie aussi sur ce gyro, c'est que
l'on peut mettre n'importe quel mode sur n'importe quelle
position de l'inter 3D, en plus donc de la position "libre" où l'on peut faire les essais que l'on
veut sur les axes que l'on veut.
L'A3 Super II à l'usage
Comme avec tous gyros, il est vraiment mieux de faire
voler le modèle sans que le gyro ne soit physiquement
branché dans le modèle, et de régler
le planeur. Cette mémoire de modèle vous
servira de référence. Ensuite avec le gyro
branché dans le modèle, vous allez attribuer
une nouvelle mémoire vierge. J'insiste. Ne faites
pas mon erreur de copier la mémoire, même
en supprimant les mixages. Non, une mémoire neuve
avec tous les réglages servos à 100% est
nécessaire. Si je vous dis ça, c'est que
si par exemple vous avez réduit la course de votre
servo de profondeur à 50%, ce qui arrive souvent,
tout ira bien donc en mode gyro OFF, mais en mode gyro
"normal" vous allez avoir de très
mauvaises surprises. Bref, en atelier, le modèle
était visiblement impilotable car les courses de
servos étaient monstrueuses avec le gyro activé.
Inutile de régler les courses dans la programmation
du gyro, c'est différemment pire! Le dual rate
à 50% activé par le mode gyro "normal" fonctionne bien, mais cela ne règle pas
le problème de la compensation des AF à
la prof, qui était de 50% différente selon
si le gyro était activé ou pas ! Je m'en
suis sorti, entre autre, en mettant 50% de débattement
sur toutes les phases de vols. Après il faut bien
vérifier que tous les mixages, toutes les phases
de vols, soient rigoureusement identiques en toutes occasions.
Pour être honnête, j'ai failli laisser tomber
l'affaire. Encore une fois, pour qu'un débutant
soit capable de bien régler tout ça…
Pour ma part, beaucoup de mes déconvenues sur ce
gyro ont été dues au fait que j'ai acheté
le Miraj d'occasion et que les palonniers de servos sont
mal utilisés, nécessitant de réduire
la course de 50 % à la radio. Je n'ai pas eu ce
problème sur les modèles montés par
moi-même car quand réduction de course est
nécessaire, c'est sur le palonnier du servo que
je le fais, et non pas sur la radio. Là encore,
utiliser toute la course du servo est bien plus mécanique
que de la réduire électroniquement.
Côté gain, je me suis donc accordé
un réglage de sensibilité sur le curseur
central de ma radio, plus une augmentation du gain gérée
par le manche des AF. Réglé de façon
à ce que le gain ne change pas sur la 1re partie
de la course du manche. Ainsi pour poser en pente, il
y a le maximum de défense.
Un mixer a été créé
et nommé "GainGYRO", avec
deux entrées, le curseur central d'un côté,
et le manche des AF de l'autre.
En vol classique, le gain se règle par
le curseur central, et pour poser, les crocos augmentent
progressivement le gain (on peut encore le réduire
via le curseur central mais dans la pratique, ce
n'est pas utile car on a juste besoin du plus grand
gain pour poser en pente).
Installé sur un F3F, (Miraj d'Aeromod) lequel
est susceptible de voler par vent fort en pente, l'A3
Super II remplit parfaitement sa mission.
Ce Miraj, F3F mais aussi excellent planeur
polyvalent, se lance bien plus facilement seul à
la pente par vent fort. Quant à l’atterro
dans les rouleaux, cela apporte un confort et une
sécurité indéniable.
Pour lancer et poser c'est vraiment confortable. Au
bord de la falaise, le poignet tenant le Miraj peut rester
relativement souple, les servos s'agitent dans tous les
sens, c'est impressionnant, mais dès qu'on ouvre
la main le planeur vole droit et les servos se calment.
Ensuite il conviendra de baisser le gain, voire de le
couper, ça dépend des conditions et du planeur.
Il est en tout cas agréable de pouvoir réactiver
le gyro du bout de l'index si le besoin où l'envie
se fait sentir. Il y a des vols où je n'utilise
pas le gyro, d'autres où je l'utilise 100% du temps.
Souvent je regarde ce que cela donne avec et sans. Si
je trouve que c'est mieux sans ou que c'est mieux avec,
savez-vous ce que je fais ? Eh bien comme j'ai envie !
lol ! Boutade mis à part, c'est cool de pouvoir
activer ou pas le gyro et de régler son gain en
vol. Il y a des fois, cela apporte un grand plus, des
fois, rien. Je trouve ça très agréable
et j'aime bien, puisque mes planeurs de pente se voient
progressivement équipés de gyro. En posant
le Miraj dans la garrigue et dans les rabattants, on peut
ainsi se concentrer sur la trajectoire et éviter
les cailloux. Le travail du gyro y est parfois impressionnant.
Ce modèle de gyro vient aussi
d'être installé le Miss Wind 50 de Sebart,
un biplan de voltige académique, ne parvenant
pas à paramétrer le Wingstabi sur Mac.
Testé dès le 1er vol du biplan, ce gyro
fonctionne aussi parfaitement bien en mode "2D". Dans chaque mode, on peut régler la
sensibilité de chaque axe. Aussi, de retour
à la maison, j'ai pu diminuer le gain de la
profondeur, qui avait tendance à osciller légèrement
en vol, à la différence des autres axes
(en vol, je m'étais contenté de réduire
le gain général).
Un avion comme ce Miss Wind
est un multi léger, agréable avec un
gyro quand il y a du vent. Ce serait le "client" idéal pour le Wingstabi, mais quand
j'ai vu que le fabriquant de l'avion (Sebart) préconisait
des micro-mixages Dérive>Aileron et Dérive>Profondeur,
j'ai finalement installé un A3 Super II qui
me permet de garder le contrôle de ma radio
avec la possibilité d'ajuster en vol ces mixages
spécifiques, toutes choses littéralement
impossible avec le MPX.
Sinon, il est "transparent" en vol, comme
il est souhaitable. Coupé lors des premières
minutes du 1er vol, le gyro a ensuite été
laissé en marche pour les autres vols, décollages
et atterrissages compris. L'avion étant léger,
la stabilité sur trajectoire, déjà
très appréciable sur ce modèle, s'en
trouve renforcée, mais sans excès. Le but
étant donc ici, comme en planeur, de limiter les
effets des rafales de vent. Je n'ai pas testé les
autres modes, ne cherchant, ni à compliquer, ni
à piloter un drone.
Le Wingstabi Multiplex : une complexité invraisemblable
Flugmodell 2/2016 : "Le Wingstabi ne montre
aucune faiblesse, il est très simple à
programmer et possède des caractéristiques
de commande qui n'enlèvent en rien la sensation
que peut éprouver le pilote envers son modèle."
Mon premier contact avec les Wingstabi est bien
plus mitigé, en tout cas concernant la programmation.
D'abord je suis sur Mac. Or pour programmer Wingstabi,
il faut impérativement un PC. Et portable
en plus. Etant du côté de la pomme,
je suis donc logiquement sous iPhone. Manque de
pot, pour régler un Wingstabi avec un mobile,
il faut être sous Androïd.
Solution, acheter une tablette rien que pour cette
usage. Je paye donc un Wingstabi 3 fois le prix
des concurrents pour avoir le plaisir d'acheter
une tablette ou un PC rien que pour ça. Manque
de chance, la dite tablette (achetée pas
trop chère pour cet usage unique) s'est avérée
"non-Bluetooth". Donc inutilisable, car
il faut un système Wifi ET Bluetooth.
Là ça commence sérieusement
à me défriser. Mais ma copine à
un Samsung !
Sauvé ? Que nenni, l'application ne se télécharge
pas sur son appareil trop ancien. Donc, là
non plus, pas de possibilité pour moi de
régler Wingstabi.
L'article que vous avez sous les yeux était
donc prêt depuis des mois, sauf la partie
Wingstabi, et mis en attente, car je refuse d'acheter
une seconde tablette. Avouez que ça fait
cher le programmateur, puisqu'étant parfaitement
équipé Apple, je ne vois pas ce que
j'irais faire dans un univers qui n'est pas le mien
avec Android.
Acheté
pour un GPR doté d’une programmation
radio assez pointu, ce matériel pas
assez souple d’emploi n’a finalement
pas pu être installé.
Je me suis donc trouvé avec plusieurs
modèles équipé Wingstabi, car sur
le papier je faisais confiance (étant plutôt
pro MPX) et ces modèles ne volent pas faute de
programmation !
Multiplex se targuant d'une certaine
facilité de programmation s'adresse donc à
une clientèle mal à l'aise avec l'informatique
et plutôt aisée pour se payer un Wingstabi,
mais se coupe de la plus grande partie de cette clientèle
qui est le plus souvent sur les produits à la pomme
!
C'est comme si personne n'utilisait d'iPhone et d'iPad…
Las, heureusement que mon homologue et ami Suédois
Daniel Larson (que je salue) est équipé
selon le standard imposé par Multiplex, car j'ai
pu avec lui faire mes premiers pas sur Wingstabi. On va
dire plutôt l'aider à se dépêtrer
avec la programmation, car on a pas mal ramé lui
et moi, pour régler le truc.
A vrai dire on a fini la 1e séance
de vol sur un semi échec. Simple à
programmer dites-vous ? Connaissant la notice technique
du matériel, j'ai pu aider Daniel a paramétrer
la radio avec les nouvelles fonctions de mémorisation
trims. La solution imposée par les dernières
mises à jour MPX permet de s'affranchir du
problème de mémorisation des trims
en mode gyro, qui nécessitait auparavant
de poser le modèle entre 2 réglages
de trims, comme c'est le cas pour presque tous les
gyros. Pour éviter cet inconvénient,
MPX a utilisé une solution efficace mais
un peu lourde en programmation pour un novice. A
tel point que Daniel avait sauté cette étape.
Ceci réglé, nous n'avions pas trouvé
en fin de journée comment avoir de l'expo
en mode Wingstabi. Si bien que le petit Razor MPX
du test devenait hyper sensible aux manches dès
que l'on enclenchait le Wingstabi, puisque les expos
de la radio étaient sans effet dans ce mode.
Soit l'effet contraire de celui recherché
puisque le Razor devenait très stable…
quand on ne touchait pas les manches !
C'est l'inconvénient du principe Wingstabi.
Toute la programmation de la radio est déplacée
vers le PC. Mais comme il faut quand même
programmer la radio pour le mode Wingstabi, au final
on est obligé de faire tous les menus du
Wingstabi pour savoir où est la fonction
à régler (même basique comme
le dual rate ou l'expo).
Vous me direz que suis je suis en colère
par cette non compatibilité avec le monde d'aujourd'hui,
pardon, le monde Apple. Cépafo. Mais le fait est
que, quand j'achète un matos 3 fois plus cher que
la "normale", ce n'est pas pour me prendre la
tête. C'est comme si le vendeur de chez Porsche
me disait que le Bluetooth de sa 911 n'est pas compatible
avec mon iPhone ! Et qu'en plus il faut que j'achète
un PC pour pouvoir la démarrer. Je veux dire par
là que c'est très bien de faire du haut
de gamme, de vendre au prix du haut de gamme, mais qu'au
final si la clientèle ne peut pas facilement se
servir, ou/et qu'elle doive remettre en question son environnement
informatique, il y a un problème quelque part.
Entendons-nous bien: Daniel et moi sommes quand même
un peu habitué à avoir du matériel
entre les mains, on n'a pas peur de programmer toutes
sortes de radios. On vient parfois me voir pour aider
à régler du matos d'autres marques que la
mienne et j'y arrive en général plutôt
pas mal.
Là, à deux, on n'a pas réussi à
régler un problème de base, c'est quand
même ennuyeux.
Le Dorado,
plus complexe avec ses 4 servos dans les ailes et
ses phases de vol, nous a posé davantage de
problème pour bien le programmer sur Wingstabi.
Au final, les prochaines machines seront en A3 Super
II, dommage.
Par la suite, j'ai
pu trouver la solution à cette question
d'expo sous Wingstabi. Nous avions fait une mauvaise
attribution sur la Profi TX. On a alors profité
avec Daniel d'un jour de très fort vent
pour tester le Razor, ce qui s'est soldé
par un crash au bout de 2 secondes, sans qu'on
ait eu le temps de comprendre. L'avion est parti
plein cabré, puis plein piqué et
sur la tranche. D'accord on y a été
un peu fort, mais justement bien réglé,
le Wingstabi aurait dû gérer mieux
que ça. Pour dire que les réglages
ne sont pas si évidents.
Plus tard, Daniel est revenu
avec le Wingstabi installé ce coup-ci dans
un avion de voltige d'1,50 m. J'y ai remarqué
que Daniel n'avait pas encore réussi à
gérer le dual rate, qui ne fonctionnait
pas avec le gyro enclenché. Décidément.
Enfin, pour bénéficier de son expérience
et de son PC, je suis allé chez lui pour
programmer le Wingstabi sur le Dorado RCRCM, soit
un planeur avec 4 servos dans les ailes. On y
a passé la soirée ! A un moment
je me suis même dit que j'allais revendre
ce matos, car l'intérêt d'un gyro
sur un planeur n'est pas à la hauteur du
temps passé et de la prise de tête
que cela suppose. C'est vraiment se faire des
nœuds au cerveau et je regrette bien de m'être
précipité à acheter plusieurs
exemplaires de ce truc.
Très
accessible, le Winsgstabi est ici monté à
plat sur la platine ce l'Edge 540T-EXP Demonstrator.
Dans cet
étroit Dorado, le Wingstabi est installé
à la verticale, juste derrière la
platine servos..
Contrairement à ce que je lis, le plus grand
atout du Wingstabi n'est donc pas pour moi, sa facilité
de programmation, je dirais même au contraire
car je préfère rester maître des
subtilités de ma radio. Par exemple, je ne peux
plus régler en vol aucun mixage, ce qui est justement
un point fort des radios MPX… Exit donc le réglage
en temps réel de la compensation des AF, si pratique
à effectuer en vol sur mes radios MPX. Là
il faut attendre de brancher la tablette au modèle.
Donc d'avoir posé le modèle en marsouinant.
Côté positif, dès lors qu'il s'agit
de placer dans la chaîne de réception sur
le modèle, un matériel quel qu'il soit,
il doit être d'une qualité homogène
avec le reste de l'installation. Aussi je ne me vois
pas placer dans un modèle onéreux un "bidule"
à 40 € made in China. La conception Multiplex
et la qualité de fabrication sont donc tout ce
qu'il y a de sérieux et la sécurité
y est bien plus évidente.
Ainsi avec le Wingstabi avec RX intégré,
il n'y a plus ces paquets de fils, sources de panne
entre le gyro et le RX. Même pour les Wingstabi
sans RX intégré, ils viendront se raccorder
sur votre récepteur (de toute marque) via un
seul câble, plus facile à sécuriser
et à surveiller. Mieux, les nouveaux 12 et 16
voies (avec et sans RX) intègrent directement
une double alimentation via de sérieuses prises
de puissances vertes de type M6, ce qui est un atout
indéniable.
Ca sent la conception solide pour les Jets, entre autres.
A l'usage on dispose des 4 modes que l'on trouve dans
les gyros de dernières générations,
dont seulement 3 sont accessibles en permanence.
Le 4e mode étant celui de l'auto torque roll
accessible qu'en supprimant le mode normal, c'est-à-dire
avec le mode gyro "OFF" non accessible. Notez
que ce mode 4 est juste le mode 3D renforcé et
contrairement à d'autre gyro, ne place pas l'avion
en torque roll depuis un mode horizontal.
A l'expérience, l'idée
de pouvoir régler la sensibilité de chaque
axe via un potar de votre radio séparé est
peut être un plus pour des modèles très
particuliers. Pour le modèle du dimanche, il sera
mieux le faire au sol et se "contenter" du réglage
de gain général, qui lui est important de
conserver, de façon à pouvoir adapter le
gain à la vitesse du modèle.
Au niveau ergonomie, on peut placer le Wingstabi dans
différentes positions à l'intérieur
du modèle, ce qui est bien pratique, surtout eu
égard à leur encombrement relativement important.
A l'usage, le Wingstabi fonctionne bien
sûr très bien et réagit très
finement, même réglé un peu trop sensible.
Par contre il convient de le paramétrer d'abord
sur un petit modèle sans risque de façon
à éviter pas mal de "gags" qui
peuvent très facilement rendre le modèle
impilotable pour peu que de petites erreurs se soient
glissées dans vos réglages.
C'est valable bien entendu pour tous les gyros, mais plus
particulièrement pour ceux qui sont très
évolués comme celui-ci. Il faut principalement
surveiller les débattements dans tous les modes,
y compris et surtout autour des neutres, de façon
à être certain d'avoir le même comportement
dans tous les modes. Ce genre de déconvenues est
donc arrivé sur le Razor de Daniel et à
moi-même, heureusement au sol, et aussi je l'avoue
avec un F3F équipé de l'A3 Super II.
Tout ayant
une limite, le gyro n’a pas réussi à
sauver le petit Razor de l’ami Daniel Larson.
Avec des rafales à 50 km/h, le vol à
duré 3 secondes avant de finir sur la tranche,
au sol.
Mémorisation de trim sur
Wingstabi
Sur les versions gérées par une radio Multiplex,
les dernières mises à jour permettent de
contourner le problème. Au prix d'une certaine
complexité lors de la programmation (il faut dire
que si la traduction de la notice était faite par
un modéliste, ça aiderait), mais une fois
ceci fait, il n'y a plus de mémorisation de trim
à faire. Une bonne chose. Pour les Wingstabi qui
ne sont pas sous radio MPX, il faudra mémoriser
les trim comme avant, soit par plusieurs A/R sur l'inter
du gyro, soit par un inter 2P spécialement dédié
(lors du paramètrage), solution que je conseillerais.
Notons que nous n'avons pas encore réussi avec
Daniel à faire parler la Profi TX en version 3.34
pour lui faire annoncer le changement de statut Wingstabi.
D'autre part, puisque MPX impose d'attribuer un mode Wingstabi
dans ses dernières mises à jour, il est
dommage que toutes les attributions ne soient pas automatiques
et qu'en plus il y en ait un mode qui soit source d'erreur
! On a l'impression que les ingénieurs ont oublié
de faire simple… Normal me direz-vous, vu leur aversion
au monde de la pomme !
Au final je ne souscris pas du tout aux
critiques très positives sur le Wingstabi et j'en
suis bien triste, étant très branché
MPX. Mais je considère le principe d'une complexité
inutile et invraisemblable à utiliser, voir facilement
dangereux tant il est aisé de modifier un réglage
fondamental sans s'en rendre compte. Déjà
trompeur sur le grand écran d'un PC, je vous laisse
imaginer sur le terrain, par mauvaise luminosité
et petit écran. Un gros doigt qui traine et "hop",
vous avez annulé la profondeur et mis autre chose
à la place! Coool… La programmation du modèle
intégralement déportée de la radio
est une hérésie. Graupner le rend possible
depuis l'émetteur, pourquoi MPX ne le ferait pas
? Le réglage d'un gyro "normal " est
déjà loin d'être évident, mais
si en plus de cela on y ajoute d'autres complications…
La mauvaise idée Ayant pas mal de récepteurs Multiplex,
j’ai acheté un Wingstabi 7 canaux sans récepteur,
pour l’utiliser comme un gyro normal, avec juste
un seul câble reliant le gyro au récepteur.
C’est pas mal... A ceci près que personne
ne vous explique pourquoi ça ne marche pas ! Après
moultes recherches, il faut programmer le récepteur
en mode "SRXL". Très bien.
Installé dans un Funray, j’ai donc passé
un samedi à programmer le Wingstabi sur le PC de
ma chérie, avec un succès disons, mitigé
! Re-soirée chez Daniel et arrachage de cheveux
: aucun trim ne fonctionne et on ne peut pas changer l’état
à distance.
Pour utiliser le Wingstabi
dans ce Funray en conservant la possibilité
de régler les trims, il faufrait un récepteur...
12 voies !
Et soudain Daniel a un éclair
de lucidité ! J’ai mis un récepteur
7 voies ! Forcément, j’ai besoin de 7 voies
pour le Funray, mettons 6 voies en couplant les volets.
Eh oui, mais non ! C’est un récepteur de
12 voies qu’il fallait mettre, car chaque trim prend
1 voie supplémentaire, pareil pour le changement
d’état, soit 4 voies de plus que les 7 prévues.
Le mot de la fin de Daniel "mais pourquoi tu n’as
pas acheté le Wingstabi avec le récepteur
intégré ?"
Mon mot de la fin perso : je ne vais pas mettre un 12
voies dans un Funray, je garde mon récepteur 7
voies et je vire ce truc pour un A3 Super2.
Sinon le Wingstaby 7 voies et mon récepteur 7 voies
me permettrait de piloter... un 2 axes ! Salut.
Décidément, on n’est pas copain Wingstabi
et moi...
Y'a
t'il des différences en vol entre les différents
gyro ?
Quelques modèles ont reçu au fil du temps des gyro différents,
comme le Heron
MPX qui a récemment troqué son vieux gyro MPX pour un
NX3 Evo. En fait, la différence tient uniquement au fait que
l'on peut maintenant régler la sensibilité en vol. A cette
occasion, puisque la programmation a été complètement
refaite, j'ai pu introduire des réglages différents au
différentiel des ailerons. Me permettant au passage en phase
de vol "acro" de ne mettre aucun différentiel, soit
rien de moins que 40° de débattement de part et d'autre !
Funny. Par contre sans gyro, ça tortille sacrément, il
suffit de regarder le manche d'ailerons pour que le lacet inverse se
manifeste ! Alors le tonneau n'est pas vraiment esthétique, on
s'en doute. Gyro "On" même basse sensibilité,
la dérive fait seule son travail et tout rentre dans l'ordre
! Impressionnant. Evidemment, ça va faire dire aux détracteurs
que ça pilote à votre place. Cépafo. Mais c'est
un cas extrême, ça montre le travail de la dérive
qui n'est pas inutile dans une pompe.
Revenons aux différences entres gyros. Ils réagissent
donc tous de façon tout à fait similaire. Sauf le Wingstabi.
De par ses possibilités étendues de réglages, le
comportement "par défaut" est très typé
avion de voltige. C'est-à-dire que les trajectoires sont
davantage verrouillées sur le Wingstabi, bien évidement
en mode "éliminateur de vent" "mode 2D"
chez les concurrents. Il s'agit d'un réglage qui
peut être modifié. On doit pouvoir le faire… si vous
voyez ce que je veux dire. Comme mes Wingstabi sont utilisés
exclusivement sur des planeurs de voltige, ça ne me dérange
pas. Disons que là où je coupe le Wingstabi, je peux laisser
le gyro en fonction sur mes autres modèles. Encore une fois,
une question de réglage, mais autant je n'hésite
pas à brancher le boîtier de programmation sur le A3 Super
II, autant je pétoche de fiche le bazar par mégarde dans
le MPX. Donc je laisse comme ça. On n'est pas copain, c'est
clair...
Comment
installer et régler un modèle avec gyro ?
Mal réglé, un gyro peut être la pire des choses,
ou bien ne servir à rien. Ne servir à rien s'il n'est
pas réglé assez sensible, la pire des choses si il est
mal installé ou mal réglé.
D'abord il convient de placer le gyro au bon endroit et dans la bonne
position. Surtout, le fixer comme il se doit.
Au bon endroit, c'est-à-dire au plus près du centre de
gravité. J'en ai certains à 10 à 15 cm devant le
centre de gravité comme sur le F3F et 30 cm derrière sur
le Carbon Z Cub, ça va quand même. Mais bon, c'est quand
même plus logique au plus près du centre de gravité.
Très important par contre, certains gyros n'acceptent pas d'être
mis autrement qu'à plat dans le modèle, d'autres peuvent
être programmés pour être mis sur la tranche ou tête
en bas, comme le A3 Super ou le Wingstabi.
Le Carbon Z Cub, avec ses grandes ailes
en mousse, légères, tire grand profit d'un gyro quand
il y a un peu d'air. Avec un cordon en Y sur les ailerons, un gyro
basique lui suffit bien.
Ceci déterminé, utiliser impérativement le double
face fourni, après avoir dégraissé à l'alcool
les surfaces à encoller. Si le gyro venait à se décoller
en vol, ce serait le crash quasi assuré. Les doubles faces fournis
sont parfait car ils collent très fort et évitent que
le gyro ne bouge, ce qui conduirait bien entendu à des effets
parasites très indésirables. Attention aux modèles
en mousse, où je recommande de coller d'abord une petite platine
qui recevra ensuite le gyro. Ca sent le vécu ? Précisément
! Mal vécu même, si vous voyez ce que je veux dire…
Bon,
maintenant : les réglages
La sensibilité d'abord. Ce qui suit est valable pour tous les
axes, mais prenons l'exemple des ailerons. On part d'un réglage
sur le gyro de la sensibilité à mi-course, mais sur certains,
je finis proche de 100%. Il n'y a pas de règle.
Voyons ça concrètement sur le modèle : Il faut
qu'en inclinant brutalement le modèle, le gyro réagisse
comme si vous donniez un bref mais violent coup d'ailerons (à
fond donc).
Si pour une légère oscillation du modèle, vous
obtenez un gros coup d'ailerons au gyro, là c'est trop. Il faut
que la réaction soit forte quand l'inclinaison est brutale et
forte (secouez le modèle avec 30° de variation de part et
d'autre). Là, la réaction alors doit être très
franche, comme des grands coups de manches donc.
En résumé, grosse variation d'angle = gros effet de gyro.
Petite variation d'angle, petite correction du gyro. Logique en somme.
Ce niveau de sensibilité, qui est élevé, est tout
à fait valable pour le décollage et l'atterrissage en
pente et le vol d'un modèle pas trop rapide, comme un modèle
en mousse.
Mon Heron
et le Carbon Z Cub sont réglés ainsi, bien que ne disposant
pas de réglage de sensibilité par radio. Quand la vitesse
du modèle devient importante en faisant sur-réagir le
gyro, alors je le coupe. Bien entendu, c'est beaucoup mieux de pouvoir
ajuster la sensibilité en vol.
Modèle rapide ou lent, les réglages de bases seront identiques.
Ainsi, même sur un F3F (planeur de vitesse) le réglage
de sensibilité est le même qu'indiqué ci-dessus
(puisque l'on cherche d'abord une correction au décollage et
à l'atterrissage). Avec le réglage de la sensibilité
à l'émetteur, on partira aussi de ce réglage comme
valeurs maxi. Ensuite on pourra adapter la sensibilité selon
la vitesse du modèle, voir le couper, car il y a des conditions
où le gyro ne sert à rien, et d'autres oui.
Au bout des doigts sur un
curseur, le réglage de sensibilité du gyro, et sur
un inter 3 positions le changement d’état du gyro "3D-Off-2D" ou juste un inter 2 positions "Off -2D",
d’où l’intérêt de pouvoir régler
les deux de façon indépendante.
Il n'y a pas que la sensibilité qui se règle sur un
gyro, il y a aussi l'intégration. Selon son niveau, on aura une
machine plus ou moins verrouillée sur son axe. La différence
entre le "2D" et le "3D", en somme ; ainsi nommés
sur certains gyro. Il est bien évident que le verrouillage ou
l'excès de verrouillage est bien en avion pour tenir la tranche
ou le torque roll. En planeur, on ne tiendra pas à passer à
travers la bulle comme un fer à repasser ! Certains gyros proposent
d'en modifier le pourcentage, ce qu'il vaut mieux éviter au début.
De toute façon, les réglages sont en général
parfaits en "2D", seul mode intéressant en planeur,
on l'aura compris.
MPX se distingue encore une fois avec - dans tous les cas - un réglage
typé "Avion". Réglages pour lequel je manque
d'infos pour y toucher. Ca va que mes Wingstabi sont installés
sur des purs voltigeurs.
Changer
de radio pour un émetteur avec le réglage du gyro
intégré ?
Franchement je me suis posé la question,
au moins pour mes planeurs de pentes et avions de changer de marque
de radio. Troquer ma Multiplex ? Horreur ! Voyons voir. Spektrum
? Un ami avait la dernière DX8 avec les derniers programmes
planeurs. A force de l'aider, j'étais arrivé à
une certaine maîtrise de sa radio. Mais pas encore super adaptée
aux planeurs. Il vient de la vendre, avec raison. Il a acheté
une Graupner, je pensais aussi que c'était la bonne idée.
En fait, non. Pas assez intuitif, prise de tête. Mauvais plan
(sauf pour ceux déjà super à l'aise avec cette
radio). Resterait Weatronic qui semble super bien, mais trop confidentiel
et leur RX sont chers. La radio idéale avec gyro intégré
n'existe donc pas ! Allo Multiplex ? Vous pourriez pas intégrer
dans vos radios une version simplifiée de votre usine à
gaz ? Ca ne semble pas infaisable pourtant. Un petit RX-gyro à
la Graupner, accessible financièrement et sans prise de tête,
d'usage simple pour des petits modèles comme… les mousses
Multiplex ! Bon sang de bonsoir ! Un Easy Glider avec gyro,
c'est génial, un Heron devient un Alpina, un Funray prend
des airs d'Extra 300 ! Y'aurait pas un train à prendre, là
?
Pour
résumé les matériels testés
La démarche de Multiplex est l'exemple type de ce qu'il ne faut
pas faire. Bon travail d'ingénieurs, ils offrent de la qualité,
une intégration du système, une certaine recherche de
facilité d'utilisation… qui se perd au final dans une usine
à gaz incompatible avec un usage loisir, dit "plug and play".
Il est de plus aberrant, à ce prix, qu'on ne puisse pas utiliser
un iPhone ou un iPad pour programmer ces Wingstabi. Ah si seulement
Wingstabi était réglable depuis la radio… Graupner
le fait bien.
A l'opposé du concept, nous avons le A3 Super II, qui est excellent…
mais lui aussi, il est bon à partir du moment où l'on
a réussi à bien le régler ! (Un rêve à
côté du MPX !) Le prix avec son programmateur est par contre
très attractif. Au final c’est le meilleur de ce test.
Plus modeste, le NX3 EVO, convient bien sur des modèles en mousses
ou bien si on est réfractaire à toute programmation.
Graupner semblerait beaucoup plus convainquant sur ce sujet, car tout
se fait depuis la radio, et en tenant compte des réglages et
mixages du modèles tel qu'il existait avant l'installation du
gyro. J'ai d'abord participé aux réglages puis piloté
un modèle ainsi équipé en Graupner, mais ce n'était
pas le mien et je n'ai pas pu tester ça de façon approfondie.
J'ai juste dit de quelle façon le modèle devait réagir.
Plus récemment un ami est venu me voir avec sa MZ18. Déjà
qu'il ne maîtrise pas la programmation de sa radio, mais alors
en mode gyro, malgré l'étude approfondie de la notice
et d'un didacticiel, durant deux jours de vacances, on a purement abandonné
! Visiblement, il y a des étapes basiques qui nous ont manqué.
Attention, ce n'est pas un jugement de valeurs, c'est que ce n'est pas
des plus intuitifs quand on vient de l'extérieur. Il faut dire
que la notice n’est pas un modèle du genre.
Il n'y a pas à tortiller, le seul moyen de démocratiser
réellement l'usage des gyros sera d'intégrer la programmation
au logiciel de la radio, mais de façon simple et intuitive !
Tout le reste n'est que
bricolage plus ou moins dangereux. En ça, c'est vraiment dommage
que ma marque de radio préférée, déjà
à la traîne par rapport à Jeti, n'ait pas su prendre
la balle au bond et l'intégrer directement les réglages
Wingstabi dans leurs radios mais en conservant les mixages de la radio.
Au lancé bien entendu, le gyro
sécurise bien les premiers mètres d’un 4m électrique,
mais l’agrément est tel sur ce Salto que le gyro est
laissé connecté en quasi permanence. En revanche le
gyro pourra très bien n’être que d’un intérêt
très limité sur d’autres machines de même
taille. Outre des conditions de vol, çà dépend
aussi du modèle.
Pour
conclure
Une (r)évolution incontournable, mais doit encore progresser.
On peut soit s'agripper à ses certitudes, soit tenter de voir
où nous amène une nouvelle technologie. Le puriste roulera
sans ABS, sans suspension active, Bluetooth, etc. C'est un choix tourné
vers le passé.
Chacun fait ce qu'il veut. On peut au contraire rester connecté
au progrès et n'en prendre que le meilleur. Pas obligé
d'être un Geek pour avoir un smartphone. Pour le gyro, c'est un
peu pareil. D'abord on peut n'en faire que l'utilisation que l'on veut,
comme sur une moto où l'on peut désactiver l'ABS en TT.
Ensuite il y a souvent un bénéfice très quantifiable
à utiliser le gyro. Au point même que l'on pourra se surprendre
à le laisser branché sans y penser. Sans y penser ! C'est
bien là la surprise et aussi l'intérêt. Vous pouvez
passer les commandes de votre planeur à un copain avec le gyro
en position "On", sans le lui dire, il trouvera juste
que le planeur vole bien car il continuera d'être démonstratif,
même aux pets de lapin. Pour moi, le vrai progrès c'est
ça. Il doit se faire oublier. C'est aussi ce que l'on demande
aux fabricants: de l'utilisation intuitive et un réel confort
d'utilisation. Les trucs qui font tout et qui font rien n'auront plus
le droit de citer. Derrière le matériel hi-tech, il faudra
de plus en plus de la vraie matière grise avec des vrais ingénieurs-utilisateurs.
C'est là où il y a encore de la marge de progression.
De manière générale, certains pouvaient s'attendre
à une assistance de vol, à un anti crash, à une
aide pour le débutant ou semi-débutant, il n'en est rien.
C'est au contraire un matériel pointu à utiliser, à
installer, à régler qui certes apporte une nouvelle dimension,
comme sur une voiture de sport, la suspension active ou un différentiel
vectoriel. En aucun cas un anti-dérapage. A ce jour, je ne conseille
donc vraiment pas l'usage d'un gyro à un débutant ou semi-débutant,
que ce soit pour un avion, et surtout pas dans un planeur. Par contre
pour un modéliste confirmé, c'est très intéressant
et mes modèles de pente en sont tous progressivement équipés,
quand cela est possible. Sur certains modèles, le gyro est peu
utilisé, sur d'autres beaucoup plus. Cela dépend des conditions
météo, de type de relief, de la vitesse du modèle,
des conditions de décollage et d'atterrissage, de la légèreté
des ailes. En fait, je n'ai qu'un seul modèle où le gyro
ne sert à rien, c'est le Crystal électrique de 5 m qui
ne vole qu'en plaine, c'est une bonne barque bien stable avec un domaine
de vol relativement limité. Comme un gros ASK 13 par exemple.
Sur le sujet du meilleur gyro du test, ma conclusion
est que pour tenter l'aventure avec des modèles basiques,
le Nx3 Evo et ses dérivés conviendront bien, car
plus simples.
Ensuite ma préférence va nettement au A3 Super
II, qui de mon point de vue est le meilleur du test. Mais quand
on s'approche ou qu'on dépasse le millier d'euros, alors
là pour son sérieux de fabrication le Wingstabi
devrait s'imposer logiquement... Logiquement… euh, j'ai
bien acheté le gros Wingstabi 16 voies pour mon DG303 Paritech,
alléché par l'usage qu'un collègue fait de
ce même planeur en montagne avec le gyro Weatronic.
Adieu donc la finesse des réglages de ma Profi TX, l'ouverture
de sa gestion à tous mes désirs et entrons dans
le monde fermé d'une radio moyenne gamme un peu capricieuse,
voire piégeuse… Bon, ben au final, le bidule est
à vendre ! Chacun sa logique.
Honnêtement, je me suis posé la question d'aller
chez Graupner, car il faut l'avouer, peu de mes modèles
ne sont pas équipé d'office en gyro. Seuls mes planeurs
exclusivement utilisés en plaine ou VTR (vol thermique
sur relief) ne sont pas équipés. Pour les autres,
c'est que du bonheur.
La radio-gyro idéale n'est même pas à inventer,
juste à produire ! Multiplex où êtes-vous
?
L'auteur a finalement renoncé à
installer le Wingtsaby sur son DG303 Paritech de 5 m.
Au final, est-ce que l’on perd quoi que ce soit,
comme en capacité de perception, avec un gyro ? La réponse
est claire, c'est non.
Vous aurez-juste l’impression que les ailes de votre planeur
ont poussé, et ce juste en activant un inter. Essayez…
Enfin, on pourra bien entendu polémiquer sur l'intérêt
ou non de ces systèmes, les plus allergiques au principe sont
toujours ceux qui n'ont pas essayé. Il est vrai que l'on peut
toujours trouver des contre-exemples, mais il est peu probable que ce
genre d'équipement ne se généralise pas, bénéficiant
directement du progrès fait dans le domaine du drone. Nous ne
sommes qu'au début de l'invasion des gyros, qui s'intégreront
de plus en plus dans notre paysage, dans nos radios, dans nos habitudes.
Sans pour autant que l'on y perde en agrément, bien au contraire.
D'autant que l'on peut toujours l'activer ou pas selon notre envie.
Si débat il devait y avoir, ce ne serait pas dans l'inéluctable
sophistication toujours plus forte de nos matériels, mais dans
l'incompétence de nos législateurs (qui n'évoluent
pas, eux !).
Merci à Daniel Larson pour son aide et sa participation !
Complément
et mise à jour du 7 avril 2020
Le Wingstabi "Easy Control"
: enfin l’évolution attendue !
J’ai été très
critique il y a deux ans sur un premier test concernant
la programmation des Wingstabi, dont la programmation était
et demeure, d'une complexité invraisemblable. Pas
du tout fan du principe qui voudrait que nos radios programmables
soient reléguées au rang d’une vieille
radio basique. Un cauchemar. Heureusement, Multiplex propose
désormais une approche simplifiée, dénommée
"Easy Control". La programmation du modèle
est revenue dans la radio, ouf ! J’utilise la version
avec récepteur (Rx) intégré, puisque
je vole en Multiplex, mais rien n'empêche d’utiliser
la version sans Rx, pour la brancher, via un unique câble,
à tous récepteurs d’une autre marque.
Pour ma part, la double réception M-link est vraiment
performante, les composants sont de qualités comme
le boitier en métal. Qualité Allemande, dans
ce monde de chinoiseries "Kleenex", ça
fait du bien. La conception Multiplex et la qualité
de fabrication sont donc tout ce qu’il y a de sérieux
et la sécurité y est bien plus évidente.
Ces modèles disposent de la dernière génération
de récepteurs Multiplex, que sont les "Compact"..
Ils disposent d’une sensibilité encore meilleure
que les Rx "DR" plus anciens. Du coup, j’ai
revendu une grande partie de mes Rx pour m’équiper
petit à petit en Wingstabi, car la différence
de prix avec un "compact" est minime. En plus
on dispose du gyro, ce qui n’est pas inutile dans
certaines conditions.
Le Wingstabi
7 intègre la dernière génération
des récepteurs MPX, avec deux récepteurs
en un boîtier.
Chez Jeti, le matériel est plus petit. La mention
"Assist" indique la présence d’un
gyro. S’agissant de récepteurs simples,
pour obtenir la même configuration que MPX il
faut donc 2 Rx chez Jeti.
Mais surtout, avec le système Easy
Control on peut enfin utiliser toute la programmation de
la radio, les compensations, les phases de vol etc. Nous
voici revenus à notre époque ! L’installation
d’un Wingstabi se fait comme si il n’y avait
pas de gyro. On ne s’en occupe pas. Le seule chose
qu’il faudra ajouter à votre ancien programme
radio (sans gyro), c’est l’attribution d’un
curseur pour l’arrêt et le réglage du
gain. Il est très regrettable que la simplification
du mode Easy soit trop poussée, car on ne dispose
plus d’un inter séparé pour activer/désactiver
le gyro. Activation du gyro, changement de mode et réglage
du gain sont regroupés sur un même curseur.
On peut simplifier un peu en supprimant le mode "Hold"
(mode 3D). Sur le curseur, il suffit de désactiver
la demi-course attribuée à ce mode. Aussi,
au lieu de régler la voie du curseur de -100 % à
+ 100% , on la réglera de 0% à -100%, ce qui
permet d’avoir toute la course du curseur pour la
seule sensibilité du gyro en mode "ON".
En vol, curseur en bas, le gyro est sur "OFF",
il s’active dès que l’on monte le curseur,
progressivement le gain augmente en montant le curseur.
Notons que tous les Wingstabi, même les anciens sont
transformables en Easy Control, ce que je ne me suis pas
privé de faire, avec empressement !
Pour passer tout Wingstabi
"normal" en version "Easy Control",
ce n’est pas facile à trouver mais c’est
à cet endroit de l'écran que cela se passe.
Si l'on peut dorénavant se passer
d’un PC pour régler la vesrion Easy Control,
la nouvelle version est très simplifiée
et beaucoup plus facile à régler qu’avant.
Rappelons qu’avec EC, dans tous les cas, la programmation
du modèle n’a lieu QUE dans votre radio,
plus du tout dans le PC, où il n’est plus
question que de réglages, ce qui est bien différent.
En vol, le Wingstabi fonctionne bien sûr
très bien et réagit très finement.
On le voit d’ailleurs au sol, où il montre
un gros travail sur le logiciel, car il ne réagit
pas comme les autres, qui sont souvent plus basiques dans
leur réaction. Mais c’est aussi une question
de réglages de l’intégration, dans le
logiciel. C’est bien, mais c’est plus compliqué
à gérer.
Malheureusement, dès que l’on voudra paramétrer
un tant soit peu les réglages internes, il faudra
retourner sur PC, mais comme la programmation du modèle
proprement dite reste la propriété de l’émetteur,
cela simplifie considérablement les choses. A quand
tous les réglages via la radio ?
A gauche un "simple"
Wingstabi 7 voies équipe en simple alimentation
(Li-Ion en bleu) un 4m haut de gamme.
A droite la version GPR du Wingstabi avec double alimentation
intégrée, fusible sur chaque voie. Bref,
le must en matière de sécurité.
Qu’il intègre un gyro est presque secondaire,
mais parfois bien utile.
Pour terminer l’installation dans
votre modèle, via un shunt à installer sur
le Wingstabi et un système de LED très simple,
il faudra juste indiquer au système, avec les manches
de votre radio, quand les ailerons sont à gauche,
puis à droite, etc. pour chaque commande. C’est
très pratique, car cela évite tout risque
d’inversion de la part du gyro. Il faut juste lors
de ce réglage qu’il n’y ait ni mixer
ni dual rate, bien entendu. Juste le temps de "l’apprentissage"
donc.
Au final, j’étais très critique et très
déçu par le système, mais avec la version
"Easy Control", je généralise
maintenant le système car il me donne tellement satisfaction
que je vole tout le temps avec, ou presque.
Le Demon Pro
Mon ami Daniel Larson - qu’il en soit ici remercié
- a pu mettre à ma disposition son gyro Demon Pro.
Ce gyro externe est assez intéressant car en plus
d’être compatible toutes marques via les différentes
protocoles "S Bus" et compagnie, il n’est
pas absolument nécessaire de passer par un PC,
il apprend et se calibre plus ou moins seul. Par exemple,
il reconnait par lui même de quelle marque est le
protocole. Mais il est quand même bienvenue de passer
par un PC pour pouvoir s’adapter à vos besoins.
Le logiciel est assez semblable à la plupart des
concurrents comme l’Eagle et ne comporte pas de
difficultés majeures.
Comme toujours,
ce n’est jamais bien adapté à
un débutant car les possibilités
sont nombreuses... à partir du moment
où l’on possède un PC
! Car pour la "pomme", à
l’ouest, rien de nouveau .
Les deux petites prises sur le côté
permettent d’accueillir des satellites
Spektrum (exclusivement). J’ai bien
aimé la taille réduite, le corps
en métal et la plage de fonctionnement
de 4 à 10 V. Il supporte des intensités
allant jusqu’à 15 Ah, ce qui
est un autre gage de sécurité.
Un récepteur
Multiplex accouplé à un gyro
Cortex : une configuration moins nécessaire
depuis la version Easy Control de Multiplex.
Très bien fait,
le gyro très haut de gamme de chez Cortex
demande un PC pour le programmer. C’est
très bien mais un peu anachronique quand
même.
On privilégiera la connection au récepteur
par Bus, car la nappe de câbles entre le Rx et le
gyro est un peu encombrante avec un branchement servo
par servo.
Ce matériel semble sérieux, comme le prix
d’ailleurs, ce qui explique qu’il équipe
de nombreux jets.
Jeti Assist
Belles découvertes (teintée d’un
peu de jalousie !) que celles proposées par Jeti.
La gamme des récepteur siglés "Assist" comporte un gyro intégré et en plus
ils sont plutôt petits ! Ca, c’est sympa.
Comme toujours chez ce fabriquant, que ce soit avec une
ou deux antennes, il s’agit toujours d’une
simple réception, qui "oblige" souvent
à utiliser un satellite ou un autre Rx pour assurer
de gros modèles. Quant à la programmation,
elle se fait directement via la radio, comme Graupner
donc, mais avec une logique beaucoup plus claire et intuitive.
Ici je n’ai absolument pas été dépaysé
par la programmation.
Pour les grands modèles
, la politique de Jeti est de proposer des modules
additionnels les uns aux autres, quand Multiplex fait
du tout en un. Gyro, double alimentation et double
réception : le résultat est le même,
pas la façon de l’obtenir.
Dommage que l’ergonomie de la radio soit aussi
datée, car le soft est probablement ce qui ce fait
de mieux. Revenons côté réception,
où la marque propose différent équipements
comme une Box qui permet de passer leur récepteur
6 voies (par exemple) à 15 voies, avec une alimentation
renforcée. Si on veut bien faire sur un gros modèle,
ça finit par faire du matériel. Ainsi, si
l’on prend deux récepteurs et la Box, l’ensemble
devient déjà plus encombrant, pour des prestations
proposées correspondent au gros Rx Winstaby 16
voies de Multiplex, lequel ajoute un fusible sur chaque
sortie. C’est un autre univers avec des approches
différentes pour au final une solution semblable.
Pour les modèles de tailles moyennes, là
encore la réponse est quasi la même car il
faut deux Rx chez Jeti alors que Mpx propose des doubles
Rx Wingstabi en 7 et 9 voies. Mais là où
Jeti fait la grosse différence c’est pour
les petits modèles, qui sont ceux à justement
pouvoir tirer le plus grand profit d’un gyro. De
plus la programmation via la radio est vraiment bien faite.
Bravo !
Double alimentation
+ double Rx + gyro Cortex : une configuration
très haut de gamme, bien qu’un
peu particulière.
Le grand point fort
de Jeti dans le domaine est que toute la programmation
du gyro se fait depuis la radio.
Graupner le fait aussi depuis des années,
c’est tellement évident que l’on
a du mal à comprendre que le principe
ne soit pas généralisé
en 2020 !
L’auteur et ses deux Salto,
tous deux équipés en Wingstabi. L’un tire
grand avantage à voler avec le gyro, l’autre
très peu. Ce qui montre qu’il n’y a pas
de règle, il faut essayer.