Présentation
: Laurent Berlivet
Ca y est, j’en
vois déjà au moins un qui pense :
«Quelle petite m... a-t-il encore pondu, celui-là
?»
Si c’est aussi votre avis, tournez ces pages sans les lire,
mais ne revenez pas critiquer...
Mais si vous avez lu jusque là c’est sans doute que
la «bête» vous intéresse déjà
un peu.
Si je vous dis qu’il faut deux jours pour la construire,
qu’il faut 30 F (entre 5 et 10 €) de balsa et qu’elle
vole sans histoire en pente par vent fort ou en plaine avec une
petite catapulte, ça vous tente toujours ? Alors on continue
!
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Conception
Le premier modèle de la série à être
présenté en plan sur un format A3 était le
Plouf d’Antoine Lomberty, un micro-planeur à ailerons
(voir Looping n°49). Quelle surprise de voir le nombre d’exemplaires
réalisés !
Pas de doute, nous sommes plus d’un modéliste à
avoir une âme de jivaro, je veux dire par là qui
aiment construire des modèles plus petits que ceux qu’on
trouve habituellement sur un terrain.
Le Jaguar
180 a suivi (n°55), petit park flyer électrique
à aile basse qui a lui aussi connu une bonne descendance.
Il fallait garder le même esprit mais trouver un autre concept.
Le format A3 d’une double page ne laisse pas beaucoup de
surface pour dessiner un modèle volable susceptible d’intéresser
un certain nombre de modélistes.
Avec le concept de l’aile volante, on gagne un peu de place
puisqu’il n’y a pas d’empennage à représenter.
Pour le profil, pas d’hésitation, on va prendre le
SB97FW 8.9/2 déjà éprouvé sur de nombreux
modèles, dont plusieurs présentés en plans
dans Looping (Exocet,
Speed-Wing,
D-Clic, etc.). C’est un profil autostable qui permet aux
modèles qui en sont équipés de ne pas rester
longtemps à la même place... Les coordonnées
ont été publiées dans le n°46. On verra
bien ce qu'il peut donner à cette échelle, du moins
ce qu’il en reste ! (Tu n’avais pas prévu ce
coup-là, Serge ?)
Pour le look, le bord d’attaque de l’aile possède
une légère flèche inverse. L'allure du modèle,
avec la dérive en forme d’aileron de requin, est
agressive à souhait.
Il ne coûte pas cher à construire puisqu’il
faut très peu de bois.
Pour la Fiu, tout a été dessiné pour tenir
sur une unique planche de balsa 2 mm ! Il faut bien sûr
y ajouter quelques baguettes pour les longerons et bord d’attaque,
entre autres.
Avec tous ces composants, il a fallu essayer de dessiner un modèle
avec une allure sympa. C’est à vous de juger.
Caractéristiques
techniques :
Nom : Fiu
Longueur : 36 cm
Envergure : 74 cm
Masse : 136 g
Surface : 8,88 dm²
Charge alaire : 15,3 g/dm²
Profil : SB97FW
8.93/2
Radio : 2 voies (avec mixage)
Conception/dessin :
Laurent Berlivet 11/99 |
Matériaux
- 1 planche balsa 2 mm : flancs, coffrages du fuselage,
nervures, dérive, clés d’aile, couples...
- 1 baguette balsa 10x10 mm : bord d’attaque
- 1 baguette triangulaire 4x25 : bord de fuite
- 2 baguettes balsa (ou pin pour les «douteux»)
5x3 : longerons
- 1 baguette balsa 4x4 : baguette d’angle pour le
fuselage
- 1 cube balsa 30x30x25 : nez
- 1 baguette balsa 10x20 : saumons (ou chutes de balsa contre-collées)
- 1 morceau de contre-plaqué 2 mm : support d’écrou
de fixation d’aile
- 1 corde à piano 1,2 mm |
Construction
Commencez par positionner toutes les pièces de balsa sur
la planche, en vous inspirant du placement indiqué sur
le dessin si vous ne voulez pas gâcher.
La planche de balsa ne doit pas être trop tendre : inutile
de prendre de la qualité «Plume». Il ne faut
qu’une planche, donc tant pis si elle pèse quelques
grammes de plus. Ca permettra de se passer de certains renforts.
Pour ceux qui pèsent leur bois, une planchette de qualité
homogène de 30 g fera parfaitement l’affaire. Pour
les tracés, vous pouvez faire une photocopie du plan et
utiliser la méthode du
fer à repasser ou bien celle de
l’aiguille, un peu plus longue.
Grâce au web, vous pouvez télécharger les
dessins des pièces, les imprimer sur des feuilles A4 à
l’échelle 1 et les rabouter.
Quand c’est fait,
il ne reste plus qu’à découper. Le scalpel
est l’arme parfaite pour un travail propre et rapide. Sinon,
trouver un découpeur professionnel équipé
d'une machine à commande numérique. C'est la solution
choisie pour le nouveau modèle présenté ici.
(10 € pour le balsa, le renfort en contre-plaqué et
l'autocollant. Me contacter par mail.)
Il reste à couper les longerons et baguettes aux bonnes
dimensions.
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Toutes les pièces tiennent
dans une seule planche de balsa, ici découpée
au laser.
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La colle cyano est idéale
puisqu’elle permet un travail rapide et qu’elle ne
pèse rien.
La construction commence par le fuselage. On colle les baguettes
sur le bord des flancs comme l’indique le plan, en réalisant
deux côtés symétriques ! Les baguettes formant
l’assise de l’aile seront recoupées après
collage en suivant le contour du flanc et la pointe arrière
sera biseautée pour obtenir un arrière de fuselage
bien fin.
Les couples sont composés de deux couches de balsa placées
fibres croisées. Ils sont donc très rigides. Il
n’y en a que 4 à découper pour former les
2 couples, alors ne faites pas l’impasse, vous ne le regretterez
pas quand vous lancerez votre aile avec toute votre énergie
sans broyer le fuselage entre vos doigts.
La dérive est en deux parties. Attention à bien
respecter le sens des fibres, surtout pour la sous-dérive.
Placez les couples entre les flancs, glissez la dérive
à l’arrière en respectant parfaitement son
positionnement par rapport au plan (Vue de côté :
Intercalez la platine support d’écrou en contre-plaqué
et pincez l’arrière du fuselage. Ne faites pas une
banane non plus, même si les conséquences ne seraient
pas bien graves. Si vous n’avez pas de contre-plaqué,
vous pouvez faire avec les moyens du bord : deux épaisseurs
de hêtre découpées dans un bâton de
glace conviendront (je sais, c’est plutôt la saison
de la bûche que celle des esquimaux... quoique !). Sinon,
faites les marchés après leur fermeture. Les cageots
en contre-plaqué de peuplier font parfaitement l’affaire
et rendront bien d’autres services pour de prochaines réalisations.
Le bois est léger et c’est du 3 plis ! Pour faire
moins «clochard», placez le côté imprimé
vers le fond du fuselage...
Reste à coffrer le dessus et le dessous, fibres en travers,
à coller le bloc de nez et à arrondir tous les angles.
Ne pas hésiter, ce sera plus agréable à l'œil.
L’aile s’assemble autour du longeron d’intrados.
Bord d’attaque et bord de fuite sont encochés pour
pouvoir y enficher les nervures. La première demi-aile
est montée sur le plan, à la cyano. Je construis
l’autre demie directement sur la première moitié,
intrados contre intrados, les longerons étant maintenus
ensemble avec des pinces à linges.
La clé d’aile est constituée de 4 épaisseurs
de balsa 2 mm placées horizontalement, dont 3 se glissent
entre les longerons. La quatrième est posée par
dessus. Ne vous inquiétez pas, ça tient, même
à la catapulte ! La fausse nervure centrale sera découpée
sur mesure. Il reste donc un jour entre les nervures d’emplanture
sur l’arrière, jour qui permettra de glisser la dérive
lors de la mise en croix (voir plan et photos). Les longerons
peuvent alors être arasés et les saumons collés
en place. On profile le tout avec soin, on découpe les
élevons qui seront biseautés d’au moins 25%
à l’intrados. Il m’a fallu 2 heures 30 pour
en arriver là. C’est presque plus long à décrire
qu’à faire...
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Collage des baguettes
d'angle. Pour pré-courber les flancs, le bord de fuite
est glissé sous l'avant du flanc, et la baguette carrée
du bord d'attaque est glissé à l'arrière.
Le fuselage est maintenu appuyé sur le chantier à
peu près au niveau du bord d'attaque. |
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Une fois les baguettes collées,
les flancs ont déjà une forme courbée. |
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Les couples sont composés de
deux couches de balsa contre-collées. |
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Collage des couples dans
un flanc, puis assemblage de l'autre flanc, symétrique. |
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Les baguettes d'angles
sont recoupées en biseau à l'arrière
du fuselage. Un morceau de balsa 2 mm vient provisoirement
se glisser entre les deux, là où viendra la
dérive. |
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Le coffrage d'intrados est collé
en respectant l'écart des flancs à l'arrière,
puis il est arasé. |
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La dérive est composée
de 2 morceaux. Le coffrage est découpé pour
la laisser passer. |
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Le bord d'attaque est
encoché avec une lame de scie à métaux,
puis les encoches sont élargies avec une petite lime. |
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Une chute de balsa permet
de vérifier la largeur de l'encoche. Le bord de fuite
est travaillé de la même manière. |
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L'aile est assemblée
sur le plan protégé par une feuille de plastique
pour que la colle n'y adhère pas. |
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Mise en place du longeron
d'intrados, puis des nervures, du bord d'attaque et du bord
de fuite. Des épingles aident à maintenir les
pièces sur le chantier. |
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Une cale de 2 mm est placée
sous le bord de fuite pour respecter le profil autostable.
(Ce bord de fuite est trop épais, j'ai fait avec ce
que j'avais sous la main.) |
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J'ai pour habitude d'assembler la
deuxième demi-aile sur la première. Dans ce
cas, l'épaisseur de la cale est doublée. |
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Les deux demi-ailes sont
épinglées l'une sur l'autre durant l'assemblage.
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Il faut faire attention
à ne pas les coller ensemble l'une contre l'autre...
C'est déjà terminé. |
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Tout juste une heure de travail pour
arriver à ça. (Sans compter le temps de la découpe,
bien sûr). |
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Des morceaux de balsa triangulaires
sont collés dans les angles. Respecter le sens des
fibres. |
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Même chose à l'emplanture
de l'aile et au niveau où commencera l'aileron. |
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Les saumons sont issus d'une grosse
baguette, ou de planches contre-collées. |
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La forme est tracés pour détourée
grossièrement... |
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... puis mise en forme par ponçage. |
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Le bord de fuite utilisé étant
trop épais, il a fallu le réduire en épaisseur. |
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Ces 4 morceaux de balsa contre-collés
constituent la clé d'aile. |
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Le morceau le plus étroit
est collé au-dessus. |
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Découpe un peu
délicate des nervures d'emplanture pour le passage
de la clé. |
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La demi-nervure centrale
est collée contre une demi-aile, puis à son
tour découpée pour le passage de la clé. |
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La clé est glissée
doucement, la partie la moins épaisse vient se placer
entre les deux longerons. |
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Pousser la clé
jusqu'en butée, puis enfiler l'autre demi-aile sans
forcer. |
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La clé est collée par
infiltration de cyano. |
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Montage provisoire sur le fuselage. |
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L'assise de l'aile est
doublée d'un renfort en balsa. Une encoche est pratiquée
pour recevoir la platine de la fixation d'aile. |
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Les baguettes sont arasées
le long des flancs. |
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La platine est en contre-plaqué
de 2 mm. |
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Mise en place provisoire
entre les flancs. En mettant l'aile en place, on repérera
le point de perçage pour le passage de la vis. Ensuite,
la platine est percée puis un écrou noyé
est fixé dedans. |
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La platine avec son écrou
noyé est collée dans le fuselage. |
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Des morceaux de balsa
sont collés l'un sur l'autre puis sur l'aile, afin
de former un joli raccord avec le fuselage. |
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L'aile est serrée
sur le fuselage avec une vis à tête fraisée.
La partie supérieure avant du fuselage est alors coffrée. |
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Ponçage pour obtenir un raccord
propre. |
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A l'avant, un petit bloc de balsa
forme le nez. |
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Les angles sont dégrossis
par un ponçage à 45° puis l'ensemble est
profilé avec soin. |
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La pièce de jonction
est reprise délicatement pour former un beau raccord. |
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A ce stade, la cellule
nue pèse 44 g. |
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La forme est là, il reste quelques
détails. |
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Les élevons sont tracés
sur le bord de fuite... |
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Puis découpés sans forcer
au cutter appuyé sur un réglet métallique. |
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Pour couper à contre fibre,
une lame de scie à métaux est pratique. |
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La partie avant de l'aileron
est poncée pour former l'angle au niveau de la charnière.
Cette dernière se trouve à l'extrados (dessus
de l'aile). |
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Sur ce modèle récent,
les microservos de 4,7 g peuvent entrer dans l'épaisseur
de l'aile. Ils sont donc immobilisés à la colle
à chaud contre le longeron et les nervures d'emplanture,
affleurant l'intrados de l'aile. Ne pas oublier de mettre
les palonniers à 90° vers le bas, radio allumée.
Ils seront inaccessibles après entoilage. |
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Deux morecaux de planche
de balsa sont collés au-dessus, assurant leur maintien. |
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Détail après mise en
forme par ponçage. |
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La pointe arrière du fuselage
est coffrée sur le dessus. |
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Mise en forme dans le prolongement.
La dérive sera collée après entoilage. |
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L'aile est entoilée. Pour l'instant,
seuls les fils servos dépassent. |
Installation
radio
A ce stade, deux options sont possibles : élégance
ou simplicité. La première consiste à ne
rien laisser dépasser du fuselage. Cela veut dire qu'il
faut intégrer les commandes des élevons dans le
fuselage, donc à réaliser des bras de torsion. Inutile
de chercher dans le commerce, je pense qu'il n'existe rien de
tout fait à cette échelle. C'est pourtant cette
solution que j'ai choisie. Avec un morceau de corde à piano
1,2 mm, l'affaire est vite réglée. On confectionne
deux bras symétriques en prenant les mesures sur le plan.
Les chapes sont remplacées par un système qui marche
parfaitement : la tringlerie de commande est pliée
autour du bras de torsion, puis elle est ligaturée avec
du fil de lin collé à la cyano. Deux morceaux de
tube placés de part et d'autre sur le bras de torsion immobilisent
la tringlerie. C'est tout simple. Pour les sceptiques, il est
possible de placer un morceau de gaine thermo entre les deux pour
éviter les frottements métal sur métal, risquant
d'occasionner quelques parasites. Je n'ai personnellement jamais
eu de soucis de ce côté. Pour fixer ces bras de torsion
dans l'aile, on fraise une rainure dans le bord de fuite à
l'extrados et on noie le tout à l'époxy rapide.
Un coup sec après séchage décollera la corde
à piano qui tourne sans le moindre jeu.
L'autre solution consiste tout simplement à monter les
servos à plat dans l'aile et à commander les élevons
en prise directe, mais les tringleries et les guignols dépassent
à l'intrados.
(NDLR : D'autres ont trouvé une autre option qui consiste
à laisser dépasser les palonniers de servos à
travers les flancs du fuselage.)
A vous de choisir...
Côté radio, j'ai voulu utiliser ma fidèle
deux voies pour plusieurs raisons. Elle est en 72 MHz et je suis
souvent tranquille sur la fréquence lors des séances
de vol de pente. De plus, l'autonomie est vraiment importante.
Ensuite, parce qu'elle ne craint pas grand-chose. Je n'ai pas
peur de voler sous la bruine ou de l'emporter sur les dunes malgré
le sable. Elle est aussi très facile à transporter
dans une poche de sac à dos. Et puis, avouez qu'une radio
pupitre en PCM choquerait un peu à côté de
la simplicité du modèle.
Restons modestes...
Le module de mixage embarqué pèse quelques grammes
qui ne changent rien au comportement de l'aile. Tout cet ensemble
arrive à se loger sans histoire dans le petit fuselage.
Il faut placer les éléments de manière à
obtenir un centrage sans plomb.
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Pour repérer l'emplacement
des palonniers, la radio est allumée un bref instant. |
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Découpe du film avec la pointe
d'un scalpel. |
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Seule l'extrémité des
palonniers dépasse. |
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Les commandes sont en corde à
piano de 0,8 mm. |
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2 à 3 mm sont emprisonnés
dans la pince... |
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Puis la corde à piano est pliée
à 90° vers le bas. |
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Le premier angle est formé. |
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Il est replacé dans la pince,
à 1,5 ou 2 mm. |
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Nouveau pliage à 90° vers
le bas. |
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Nos deux angles à 90° ne
sont alors pas sur le même plan. |
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La corde à piano est donc redressée
le long de la pince. |
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Et voilà une jolie baïonnette
facile à réaliser. |
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Les guignols sont taillés
dans une carte en plastique (ou du contre-plaqué fin,
de la plaque époxy, etc.) |
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Les contours sont repris
à la lime et les surfaces dépolies, surtout
au niveau du collage.. |
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Une aiguille chauffée
au rouge est utilisée pour percer les guignols. |
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Mise en place
du guignol dans une fente pratiquée dans l'élevon.
Le collage est effectué avec une goutte de cyano. |
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Des fermetures de commande
en nylon sont placées sur les palonniers. |
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Les baïonnettes sont du côté
palonnier. |
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La petite batterie de 4 éléments
250 mAh en Ni-MH, placée juste devant le couple pour
obtenir le centrage. |
Finition
Ca m’a pris plus de temps à entoiler qu’à
construire. Je n’ai pas encore compris pourquoi. J’ai
dû m’assoupir... Le film utilisé sur le proto
est de l’Oracover nacré qui n’est pas des plus
légers. Malgré cela, l’aile finie ne pèse
que 136 g. Les deux autres construites par Thierry et Pascal font
134 et 129 g. Vous devriez sortir à la même chose.
Sur mon modèle, l’entoilage de l’extrados se
poursuit sur les élevons et fait donc également
office de charnière. Si vous construisez vos ailes en groupe,
prévoyez des décors différents pour ne pas
les confondre en vol. Au fait, j’ai mis quelques degrés
de vrillage négatif en bout d’aile lors de l’entoilage.
C’est peut-être psychologique mais ça ne peut
pas nuire, sauf si ce n’est pas symétrique.
Bien vérifier le centrage. Les gouvernes bougent de 4 mm
vers le haut et vers le bas, aussi bien en roulis qu’en
tangage. Ca suffit, sinon l’aile déclenche et devient
impilotable. Ne pas mettre de différentiel, ce serait néfaste.
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Prête pour
le vol, 122 g toute équipée pour cette version
2010. |
En vol
Pour la première séance de vol, cassez votre tirelire...
ou plutôt, prévoyez quelques pièces de monnaie
(1 à 10 centimes) et un rouleau de ruban adhésif.
En effet, le centrage doit être précis si l’on
veut tirer le meilleur de cette aile. Il est placé à
18 mm du bord d'attaque pour commencer.
- Centrée trop avant, il faut la soutenir constamment en
vol à plat, les virages s’écroulent et les
performances sont très moyennes. Dès que l’on
ralentit, l’aile décroche et suit une trajectoire
ondulante, comme beaucoup d’ailes volantes. Impossible alors
d’arrondir pour l’atterro, même si c’est
sans conséquence car l’aile est robuste.
- Centrée trop arrière, le pilotage en tangage se
fait au trim, et encore... L’aile est instable et accentue
la trajectoire dans laquelle elle se trouve. Mieux vaut ne pas
être trop furieux sur les manches. Ne vous inquiétez
pas, la plage de centrage volable s’étend quand même
sur au moins 5 mm.
Une chose importante à savoir : Il faut jeter l’aile
le nez en l’air (10 à 20°), c’est beaucoup
plus sûr et ça laisse le temps de rattraper les manches.
En lançant trop fort, on a parfois tendance à faire
un mouvement rotatif avec le poignet qui projette l’aile
dans une pirouette incontrôlable. Il est préférable
de lancer moins fort, façon fléchette.
Pour les premiers essais, si vous devez revoir le centrage, une
petite pièce collée à l’arrière
ou sur le nez (en fonction du centrage) change grandement les
choses. Il faut procéder doucement aux réglages.
Quand l’aile vole à plat avec les gouvernes bien
centrées, c’est parfait. En route vers la petite
pente la plus proche.
Pour ma part, ça s’est déroulé en Mayenne
par jour de grand vent. Aucun problème, l’aile avance
malgré tout. Pour les besoins de l’article, les vols
se faisaient au ras de la pente, dans les turbulences, tandis
que le frangin tentait d’immortaliser la bête sur
la pellicule. L’aile a montré son bon tempérament
et des réponses franches, même si elle a plusieurs
fois fini en roulés-boulés sans jamais montrer le
moindre signe de faiblesse. Les changement de trajectoire sont
instantanés. A cause du peu d’inertie, l’aile
peut s’arrêter sur place face au vent en fin de virage
si on cabre un peu fort. C’est une bonne méthode
pour faire passer devant les poursuivants quand on fait du combat.
Car cette aile compacte et solide ne rechigne pas à venir
se frotter aux autres, même s’ils sont beaucoup plus
grands qu’elle. La casse grave est exceptionnelle. A cause
de la faible masse, il ne faut pas espérer faire tomber
les adversaires ou modifier leurs trajectoires. Le comportement
de l’aile montrera tout de suite s’il y a eu une «touchette»
ou pas. Le plus marrant, ce sont les «combats» entre
Fiu. Tout le monde joue à armes égales. La pente
peut être une simple butte de 10 m de haut.
Côté voltige, le tonneau passe en quasiment 2 secondes
: c’est long (pour certains). Cela est dû à
l'allongement mais le pilotage est rendu plus facile car l'aile
n'est pas hyper vive malgré sa taille. La boucle demande
un peu de badin, sinon c'est la virgule assurée. En vol
dos, il faut soutenir assez fort, ce qui fait de la traînée.
Après quelques virages serrés, l'aile n'a plus de
vitesse et se met à onduler dans cette position. Je me
suis posé plus d'une fois dans cette configuration. Là
encore, rien à craindre, la dérive ne bronche même
pas !
En poussant sur le manche, elle accélère pas mal
mais la restit' qui suit est très moyenne à cause
de la faible masse.
Pour un bon comportement, l'aile demande toujours de la vitesse,
surtout en virages vent arrière.
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Faute de pente dans la
région, c'est en remorquage que ce modèle 2011
a été baptisé, accroché derrière
le Biloute de Romain. |
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L'avion grimpe de façon
pas du tout réaliste, se moquant des 122 g accrochés
derrière. Tout y passe : tonneaux, vol dos... La Fiu
est décrochée après quelques secousses
pour libérer le velcro, et rejoint la planète
tranquillement. |
Catapulte
Histoire de tester la résistance de la clé d'aile
et des longerons en balsa, j'ai essayé le départ
à la catapulte. Le caoutchouc utilisé est du carré
noir en 3x3. Il y en a 30 mètres, avec un simple anneau
à l'extrémité. C'est en fait un sandow pour
lancé-main, sans le câble. Le crochet est un simple
morceau de corde à piano 1,2 mm qui s'accroche dans le
bord de fuite de la dérive. Il est tenu à l'avant
par une bande de ruban adhésif, quelques centimètres
en avant du bord d'attaque. Les 130 g sont propulsés comme
un boulet de canon ! Une pichenette à la profondeur
et c'est parti vers les étoiles... J'exagère un
peu mais l'altitude atteinte est surprenante. Il ne faut cependant
pas espérer choper la bulle car le comportement n'est pas
très gratteur, même si une petite brise suffit pour
tenir l'air à la pente. Ceux qui n'ont toujours pas confiance
pourront renforcer par rapport au plan, mais attention au poids.
Contrat rempli
Voilà, je pense avoir atteint mes objectifs : La bête
est vivace, docile et attirante. J'ai montré les ébauches
du plan à 4 copains. A l'heure où ces lignes sont
écrites, 2 Fiu volent déjà (sans compter
la mienne) et 2 autres sont en chantier. La mienne est toujours
chargée à bloc, prête à prendre son
envol au premier moment de libre.
Qu'attendez-vous pour vous y mettre aussi ? Et puis, si vous
avec des remarques à faire, n'hésitez pas à
me contacter.
Bonne construction et bons vols.
Sujet mis à jour
le 11 avril 2011
La petite aile volante
Fiu avait été publiée dans Looping
n°60
(Décembre 1999 - Janvier 2000), avec son plan
dessiné sur une double page.
(Cliquer sur les
pages pour les agrandir.)
La
Fiu sur RC Groups...
Contrairement à ce que prétend ici
et ailleurs un certain DBA (David
Bartoszek), je suis bien le créateur de cette
petite aile volante.
Je fais un peu
de pub à cet usurpateur d'identité car il
n'a pas agit ainsi seulement une fois. Il s'était
chargé de diffuser généreusement de
nombreux autres plans (certains de ma conception mais aussi
ceux d'autres modélistes), en masquant les cartouches
de plans et en prétendant en être l'auteur...
Curieux, ce besoin de reconnaissance en exploitant le travail
des autres... Ca s'appelle du plagiat, ça va à
l'encontre des droits de propriété intellectuelle
et c'est répréhensible. |
Contacter l'auteur : laurent@jivaro-models.org