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Super Mystère B2
(& Mystère IV)
Par Laurent
Schmitz (OO-AS300)
Cette année, à mon grand désespoir,
je ne pouvais pas participer à Inter-Ex… Pour me consoler,
je me suis lancé dans un sujet aéronautique qui "colle"
avec le thème de la rencontre 2025 : l’Europe. En effet,
le Super Mystère B2 français a été le premier
avion de combat supersonique européen. Évolution du Mystère
IV, il a longtemps été utilisé par la France, Israël
et le Honduras dans des opérations de combat, devenant l'un des
chasseurs à réaction les plus endurants de son époque.
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Le Mystère IV, resplendissant
dans sa livrée métallique "Patrouille de France". |
La conception de ce modèle imprimable en 3D a
été un véritable défi. Les deux premiers prototypes
ont été des échecs, car ils étaient très
difficiles à piloter et avaient tendance à décrocher.
Le problème principal provenait de la position des entrées
d’air auxiliaires, sous les ailes. La turbine aspirait littéralement
l'air de l'intrados, provoquant de violents décrochages au niveau
de l’emplanture, surtout à pleine puissance.
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Les premiers prototypes n’ont pas volé
correctement, la faute aux entrées d’air auxiliaires
qui causaient de violents décrochages à pleine
puissance. |
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Preuve de la solidité du modèle
: après le "poireau vertical", les dégâts
sont étonnement limités. Il a suffi de réimprimer
l’avant du fuselage (en blanc). La structure en LW-PLA
a absorbé l’impact et protégé le
reste de l’avion. Un modèle conçu avec une
seule paroi en PLA aurait certainement été pulvérisé. |
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Le proto N°2 a décroché au lancement
et fini sa course "plein pot" dans les grillages.
A ce stade, il était clair qu’il fallait redessiner
complètement le modèle. Il n’a donc pas
été réparé. |
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Le modèle a été entièrement
repensé pour pouvoir voler avec juste la prise d’air avant
et le problème a disparu. Cependant, le SMB2 ne sera jamais un
modèle "facile" à piloter. Comme il s'agit d'un
"jet" de haute performances, avec une aile en flèche
fortement chargée, il vole vite et perd beaucoup d'énergie
dans les virages serrés. Pour maintenir l'altitude, il faut incliner
et tirer avec précaution, en trajectoires amples, tout comme le
vrai SMB2. Dans les turbulences, il a tendance à osciller en roulis.
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Départ à
la catapulte pour
le premier proto. Chaud devant ! |
Si vous préférez un modèle plus
calme, je vous recommande de construire mon Su-28s, un jet de taille comparable
pour turbine de 50 mm, mais plus facile à piloter et très
stable, même dans des conditions météo difficiles.
Les réservoirs de carburant et les armes du SMB2
sont maintenus par de petits aimants et se larguent en cas d'impact. Ne
les accrochez pas pour vos premiers vols, mais gardez les petits pylônes,
car ils améliorent la stabilité directionnelle et étaient
souvent présents sur le véritable avion. Notez que la charge
utile est suspendue près du sol et risque d'être arrachée
lors du décollage à la catapulte si l’herbe est un
peu haute.
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L’empennage est entièrement mobile, comme
sur l’original. |
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L’armement (missiles et roquettes Matra) est inclus,
ainsi que les réservoirs externes. |
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Emplacement de l’accu 4S et cockpit transparent,
imprimé en PVB. |
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Les servos sont du type "9 g" bon marché.
On voit ici celui de l’empennage. |
La petite prise d'air signifie que le SMB2 a un potentiel
de vitesse élevé mais une poussée statique faible,
vous avez donc besoin d'une catapulte pour le décollage. Ne lancez
l'avion à la main que si vous disposez d'une pente où vous
pouvez le lancer face au vent.
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C’est parti pour un nouveau
vol ! Le bungee employé ici est décrit dans le mode
d’emploi. |
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Décollage se fait au "bungee"
en latex, ou à la catapulte, et ne pose aucun problème. |
Comme tous mes modèles, celui-ci est conçu
selon la méthode "deux parois et remplissage", ce qui
signifie qu'il peut être manipulé facilement sans risque
d'écraser la structure. Il peut être mis à l'échelle
à la taille que vous souhaitez, mais seule la version EDF 50 mm
a été testée.
Grâce à la construction robuste et à
la géométrie du SMB2, il n'est pas nécessaire d'utiliser
des tiges en carbone ou d’autres renforts, quelle que soit l’échelle
retenue.
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L’avion est rapide, maniable
et bien motorisé mais il n’est absolument pas adapté
à un débutant. |
La dynastie "Mystère"
Les avions de combat "Mystère"
de la société Dassault sont une évolution de
l’excellent M.D.450 Ouragan.
Ce petit jet à connu une carrière
honorable en France, en Israel et en Inde mais dès sa sortie,
ses ailes droites n’étaient plus dans l’air du
temps.
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Son successeur, le premier
"Mystère", avait donc une aile et des empennages
en flèche.
Plusieurs versions sont sorties des ateliers Dassault, le Mystère
IV culminant la série. Cet avion pouvait passer brièvement
le mur du son en piqué mais pour un vol supersonique en palier,
il fallait un appareil plus fin et plus puissant. Le Super Mystère
B2 apportait une solution grâce à une aile à
profil moins épais, une entrée d’air affinée
et un réacteur Atar 101 à post-combustion.
Ce chasseur élégant ressemblait fort à son
contemporain, le Super Sabre américain mais en plus petit.
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Plus encore que ses ancêtres, le SMB2 a connu une
longue carrière dans l’armée de l’Air
et surtout en Israel, où il s’est avéré
redoutable au combat. Les Israéliens l’ont vite remotorisé
avec un réacteur PW J-52 sans post-combustion mais bien
plus performant. Les SMB2 israéliens ont ensuite été
vendus au Honduras, qui a utilisé l’appareil jusqu’en
1996, étonnant pour un chasseur qui a fait son premier
vol en 1954 !
Toutes versions confondues, 775 "Mystère"
ont été construits. Le SMB2 n’a pas tout à
fait disparu, puisqu’il a transmis une grande partie de
ses gènes à l’Etendard IV et à son
successeur, le Super Etendard.
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Peinture en bombe "chrome" de chez Action.
Il y en a au moins 50 grammes, mais ça brille bien ! |
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Qu’est-ce qu’il est élégant
! Peinture à l’acrylique Tamiya, simplement au piceau.
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Voici les tailles possibles pour imprimer le SMB2. Un EDF de 90mm est
probablement faisable, si vous aimez les challenges!
- 80% (EDF 40 mm 4S 1300 mAh)
Envergure : 55 cm
Longueur : 70 cm
Masse au décollage (estimée) : 450 g
Surface alaire : 7,8 dm²
- 100% (EDF 50 mm 4S 1600 à 1800 mAh)
Envergure : 69 cm
Longueur : 88 cm
Masse au décollage : 870 g
Surface alaire : 12,2 dm²
- 130% (EDF 64 mm 6S)
Envergure : 90 cm
Longueur : 114 cm
Masse au décollage (estimée) : ± 1900 g
Surface alaire : 20,6 dm²
Le design de base concerne la semi-maquette du
SMB2 mais grâce à quelques pièces optionnelles, il
est aussi possible d’imprimer le Mystère IV !
Des GCodes sont fournis pour la version 50 mm EDF. Si
votre imprimante n’est pas compatible avec le standard Prusa ou
si vous voulez une autre taille d’avion, vous devrez "slicer"
les fichiers STL vous-même.
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La décoration (décalques,
marquages et insignes) se trouve dans le dossier et permet de réaliser
quasi tous les SMB2 qui ont volé, ainsi que les Mystère
IV français. |
Les pièces tiennent sur une imprimante 3D de 20x20x20
cm au minimum.
Si vous imprimez le Mystère IV à la place du SMB2, imprimez
les pièces dans le dossier correspondant et utilisez les pièces
SMB2 standard pour le reste du modèle. Une pièce optionnelle
permet en outre de réaliser la version israélienne ou hondurienne
du SMB2, avec réacteur J-52.
Le manuel est en anglais mais vous pouvez le traduire
automatiquement directement dans le fichier "PDF".
Presque tout l’avion est imprimé en LW-PLA. Le cockpit
transparent est en PVB mais des pièces optionnelles sont disponibles
pour un cockpit en LW-PLA.
Il n’y a pas énormément de pièces, le montage
est donc assez rapide. Les morceaux s’assemblent à la colle
cyanoacrylate épaisse ou semi-épaisse. De petits bouts de
filament servent de guide pour aligner correctement les pièces.
Le centre de gravité est indiqué sous
les ailes. Le modèle doit être légèrement incliné
vers le bas lorsqu'il est tenu avec deux doigts au niveau des repères.
Avec le matériel recommandé, le SMB2 s’équilibre
sans plomb.
La position de la turbine peut être ajustée avant de coller
définitivement ses supports. Il est donc préférable
de ne coller ces pièces que lorsque tout est prêt et que
le modèle est bien équilibré avec la batterie en
place.
Les ailerons doivent avoir un différentiel d'au
moins 50 % (l'aileron descend à 50 % et remonte à 100 %),
car il n'y a pas de commande de direction (lacet). Consultez les photos
pour connaître la course (amplitude) des ailerons et de la profondeur.
La batterie peut être fixée à l'aide d'une bande de
Velcro adhésif.
Bons vols à tous les Jivaros et… vive l’Europe !
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Conseil
Il arrive parfois
que certaines pièces se détachent partiellement du
plateau et se déforment comme une banane pendant l'impression.
Vous pouvez éviter cela en séchant le filament, en
utilisant un "Z-offset" approprié et en appliquant
un bon spray adhésif.
Mais si cela se produit malgré tout, ne jetez pas 24 heures
d'impression ! Vous pouvez combler une petite ouverture avec de
la colle P.U. Cette colle se dilate (mousse) lorsqu'elle durcit.
Pour renforcer l'effet moussant, utilisez un vaporisateur à
eau pour humidifier légèrement les surfaces avant
d'appliquer la colle.
Coupez l'excédent
après deux heures, lorsque la mousse est dure.
Résistez à l'envie de toucher la mousse avant, car
elle collera vicieusement, surtout sur les vêtements : misère
garantie !
Les trous restants peuvent être comblés avec un enduit
mural léger et poncés après 12 heures.
Voir les exemples en photo dans le dossier à télécharger
(ils proviennent d'un autre avion, mais la technique est universelle).
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