|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
CatapulteComme le Charles de Gaulle !Texte et photos : Laurent Schmitz (OO-AS300) Certains avions sans train sont ardus à mettre en l’air ; faute de prise correcte, de puissance, de vitesse initiale ou tout simplement de lanceur. En effet, tout le monde n’a pas à disposition un balèze de deux mètres, expert dans la propulsion rectiligne des modèles RC les plus piégeux. Dans ces cas-là, on lance soi-même, en tenant la radio de l’autre main. Facile pour un motoplaneur, mais nettement moins pour un "jet" à turbine... Sans parler des bolides à l’hélice aussi propulsive que tranchante pour les doigts.
La solution classique, c’est une dizaine de mètres de "bungy". Compact, facile à mettre en œuvre et si on ajoute une pédale de déclenchement, on peut lancer seul en gardant les doigts sur les manches. Cette méthode présente tout de même quatre inconvénients. Tout d’abord, il faut une herbe rase et un sol égal sous peine de raboter le ventre du modèle. Ensuite, si le vent tourne, il est ennuyeux de devoir replanter le bungy dans le bon azimut. Après le décollage, le fil et l’élastique encombrent le terrain, formant un piège dans lequel les pieds et les autres modèles peuvent s’empêtrer. Enfin, si le crochet se détache, le pilote risque fort de se le prendre dans les dents…
Point de glissière en alu sur roulement à aiguilles ni de haute technologie pour la partie propulsive, mais une simple poulie montée à l’avant du tremplin. Celle-ci permet d’augmenter la longueur de l’élastique. Sans la poulie, le brin d’élastique ne serait pas assez long. En effet, le tube latex de qualité s’allonge de quatre à six fois sa dimension au repos. Sans poulie, il ne ferait donc que ±50cm de long, trop peu pour propulser un avion. Sous le tremplin, l’élastique peut éventuellement être doublé sur un mètre, avec pour le reste un brin unique se terminant par un bout de ficelle (il forme alors un "Y"). Utilisez partout un nœud de chaise pour attacher les élastiques, comme ça ils ne risquent pas de se détacher, ni de casser.
Au seuil du tremplin, un bout de tige filetée retient l’anneau de lancement. Le déclenchement se fait par une simple planchette de contre-plaqué dans laquelle on découpe une ouverture en "U". La planchette est articulée par une charnière de mobilier. Quand on appuie dessus, les bords du "U" se lèvent et poussent l’anneau par-dessus la tige filetée. Pour la sécurité, j’ai ajouté une sorte de goupille, que je ne retire qu’au dernier moment. Il s’agit d’un simple clou que je glisse dans un trou foré au centre de la tige filetée. En aplatissant la tête du clou au marteau on peut y attacher un ruban "Remove Before Flight" bien visible. Cette goupille évite un départ intempestif, par exemple si on dépose par mégarde sa radio sur la pédale de lancement (c’est du vécu !).
Les anneaux utilisés sont un peu particuliers. De simples anneaux de porte-clefs en acier "fendu" ne conviennent pas. Non seulement ils vont s’étendre sous la contrainte, mais à cause de leur masse ils risquent de frapper et d’endommager l’arrière de l’avion. L’idéal est d’utiliser un joint torique de plomberie de ±3 cm, à la fois léger, très solide et sans risque pour le modèle. Il est important d’utiliser un élastique capable de s’étendre assez pour provoquer une accélération à la fois puissante et progressive. Ici, j’ai employé une chute du "bungy" que j’utilise pour mes gros modèles de jets. Il s’agit de tube en latex de type 6090 (diamètre intérieur 6 mm et extérieur 9 mm). Utiliser un autre type d’élastique, genre sandow de vélo couvert de tissu, ne marche pas car le peu de puissance qu’il donne se libère trop brutalement, au risque de casser l’avion. Il faut bien sûr adapter le diamètre de l’élastique à la puissance recherchée. On peut utiliser deux brins d’élastique plus fin, tant que ça passe dans la gorge de la poulie.
La mise en œuvre est très simple : on déplie le
tremplin à l’endroit voulu, bien face au vent. On arme
la catapulte en tirant l’élastique et en le faisant "rouler"
dans la poulie. Un second anneau en joint torique attaché à
la ficelle se glisse dans le crochet de l’avion. Après
un dernier contrôle des commandes, on enlève la goupille
de sécurité. Si l’avion le permet (turbine ou moteur
surélevé), on met un filet de watts. Pas trop, sinon l’avion
risque d’avancer et de se détacher son anneau. Enfin, on
appuie sur la pédale et c’est parti ! Dès que l’avion
a quitté le tremplin, on peut mettre "plein pot". La
catapulte donne instantanément au modèle les trois paramètres
nécessaires à un décollage sans risque : une vitesse
initiale confortable, une incidence suffisante et l’orientation
bien face au vent. Après le décollage, l’élastique
se retrouve sous le tremplin, prêt à un nouveau lancement.
Ce petit bricolage est surtout intéressant pour les clubs ou ceux qui ont une (très) grande voiture. C’est encombrant mais le confort et la sécurité battent tout ce que j’ai pu utiliser jusqu’ici. Pour vous donner une idée, la vitesse de mon MiG-15 Freewing en sortie de catapulte est de ±12 m/sec (43 km/h). L’avion passe de zéro à 12 m/sec en 0,3 sec ; cela correspond à une accélération de 4G, comme pour le lancement d’un Rafale depuis le porte-avions CDG ! Pour les modèles jusqu’à un kilo, c’est parfait. La petite vidéo devrait achever de vous convaincre. Contact : laurent.schmitz@jivaro-models.org |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|