Pour aborder les planeurs Grandes Plumes, on me demande souvent,
ici ou ailleurs, quel planeur de 4 mètres choisir. Invariablement,
le centre de référence s’articule autour de l’Alpina
4001. Non pas semble-t-il eu égard à ses perfos mais au
fait qu’il soit quasi le seul connu d’une majorité
de modélistes. De fait, depuis 30 ans, il fait rêver, comme
moi à une époque. Mais sa conception est très datée
et c’est justement pour cela que l’on m’interroge.
On voudrait bien un planeur qui vole aussi bien, voire mieux que le
4001, en plus moderne.
C’est donc un peu le but de cette présentation en vous
faisant un résumé de mes essais persos. La liste n’est
donc pas exhaustive, juste le reflet de mon expérience. Achats
que j’ai effectués chaque fois après moult réflexions
par rapport à mes envies du moment.
Tangent
Le fabriquant des fameux Alpina qui
produisait d’abord pour Multiplex, puis Graupner
et en même temps à une époque pour
Airtech. Chacun pouvait influencer le fabriquant par rapport
à ses propres exigences. Maintenant le meilleur
moyen d’acheter un Alpina neuf, ou autre, est de
s’adresser directement au fabriquant, en anglais.
Ca fonctionne très bien. En 4 et 5 m j’ai
eu tous les modèles d’Alpina. Le 1er, le
« Cs », puis le
second l’Alpina Magic en 3,80 m
– 4,40 m avec des rallonges. Probablement le meilleur
de tous. C’était dans les années 80-90.
L’Alpina 3001 : Je ne l’ai
jamais vu voler mais j’ai rencontré plusieurs
personnes qui adoraient ce modèle, au point que
j’ai failli me laisser tenter. Comme planeur rustique
(par opposition à un tout plastique) c’est
certainement un bon choix.
Le fameux Alpina 4001 :
Le 3e de la saga donc, plus rien de commun avec son
célèbre ancêtre. Une clé
ronde (enfin !), des volets, un profil qui accepte
bien mieux la charge que le précédent
qui devait rester léger. Las, le profil « made
in Tangent » n’est pas des plus modernes,
peu adapté à la voltige et la qualité
de fabrication est loin du meilleur niveau.
Par contre c’est un excellent choix comme premier
4 m, car il est très docile et facile à
poser. Très bon gratteur. Un excellent planeur
polyvalent. L’ASG 26 est la version maquette
du 4001 avec les mêmes ailes, mais franchement
j’ai encore moins aimé la qualité
de fabrication.
L'Alpina 5001 : Même choix
aérodynamique que le 4001 ? On ne sait pas trop
car il s’agit toujours d’un profil maison.
C’est d’autant plus curieux que le 5001 ne
vole pas du tout comme un 4001 ! Il n’a pas les
défauts du 4001 et n’en pas non plus toutes
les qualités. Par rapport au 4001, le 5001 est
un excellent voltigeur, qui tient bien le vol dos, lui,
et dont le taux de roulis peut faire penser à un
3 m ! La finesse est juste incroyable, il n’y a
même plus besoin d’enrouler les pompes, il
suffit de circuiter dans les zones d’ondes (au-dessus
des arbres par exemple). Vécu : un vol mi-voltige
mi-gratte avec le 5001 pendant que les autres 4 m faisaient
3 remorquages sans réussir à tenir ! Donc
pour la plaine, aussi bien voltige que gratte, le 5001
est une tuerie ! Comment expliquer alors ce qui va suivre
? Aucune idée, mais on ne peut que constater que
le 5001 en pente est une… m… ! On ne peut
pas accélérer, même en le plombant,
bref, c’est chiant. Ceci étant, un 5m à
la pente c’est sympa, mais faut-il déjà
avoir le site qui va bien. Ou alors en VTR (vol thermique
sur relief) où bien entendu le 5001 sera royal.
Peu encombrant, avec ses ailes en 4 parties, il est facilement
transportable. Un très bon plan, mais pour la plaine
seulement. Pour moi le seul qui soit vraiment intéressant
dans la famille actuelle.
Simprop
C’est de l’anti Tangent...
Pour seul défaut d'être peu connu et peu
distribué par le passé (chez Flash RC maintenant),
les planeurs Simprop sont ce qui se fait de mieux en planeur
de construction traditionnelle. C’est vraiment un
autre monde par rapport à Tangent. La qualité
de fabrication est au top, plus besoin d’incidence-mètre
pour caler les ailes, ici tout vient direct d’usine
et il y a même un moulage dans le fuselage pour
que l’incidence soit parfaite. Même le centrage
est gravé dans le moulage. Aérodynamiquement,
le choix de profil est ce qui se fait de mieux dans la
production actuelle et plein de petits détails
sont là pour encore améliorer le rendement.
L’Excell 4004 : C’est
le second 4 m par excellence, un bijou dans le détail
de fabrication et de la conception. Ses stab en V démontables
sont intégrés dans un moulage où
ils ne peuvent pas bouger. Une grosse vis Allen leur sert
de clé. Un canal aérodynamique court sur
l'arrière du fuselage pour améliorer leur
rendement, comme la forme des ailes qui connaissent ce
décroché caractéristique au niveau
des ailerons pour favoriser l’écoulement.
Il y a moins de dièdre que sur l’Alpina (que
je ne trouve pas très joli à ce niveau)
au profit d’un léger double dièdre,
qui est très efficace en spirale et moins pénalisant
dans d’autres phases de vols. La construction est
« béton ». En vol ça
gratte aussi bien que l’Alpina, mais il est beaucoup
plus voltigeur et plus performant. Non seulement ça
vole tout seul, mais en plus il est très bon dans
tous les domaines.
Photo
Simprop
Le Prolution 4004
dispose des mêmes ailes mais avec un fuselage
ventru et moins long, un stab en croix et une dérive
en aileron de requin. L'élégant carénage
de roue est en option. La version non entoilée
vient avec les volets découpés mais
pas les aéro-freins. Tandis que la version
ARF dispose des deux. (Voir
chapitre dédié aux aéro-freins).
Au contraire de l’Excel, le nez arrive non découpé,
juste une très légère marque
dans le moulage pour le découper si on le veut.
C’est donc une parfaite machine de club, surtout
avec sa roue réhaussée en option, pour
faire du remorquage.
Le Solution XL V2 4004 : Attention,
ce n’est pas le même planeur que le Solution
XL 1er du nom. Celui-ci est la version à stab en
T du Prolution 4004. Il est très élégant
et très moderne. En version ARC il vient avec les
aéro-freins mais sans volets, c’est l’inverse
du Prolution ! (Sinon en ARF il a aussi les volets.)
Lequel choisir ? C’est juste une question de goût
! Mais mon conseil est de piocher dans cette gamme si
on veut vraiment un Alpina « super + ».
Le Streamtec XL : Mêmes ailes
encore, mais en version raccourcies à 3,50 m, lui
donnant encore plus de maniabilité. Toujours aussi
polyvalent. Il est équipé du système
RDS, un système d’articulation des volets
et ailerons par barre de torsion interne, qui ne dépasse
donc pas du coffrage. C’est un peu plus de travail
pour le montage, mais rien ne dépasse. Un très
bon choix pour un planeur un peu plus vivant tout en gardant
les qualités de ses frères aînés.
Pour tous les Simprop, au niveau centrage, l’optimum
se trouve un poil arrière que le maxi indiqué.
Phoenix Model
Le fabriquant vietnamien (je crois)
propose un joli K8b en 3,50 m (et
en 6 m, mais hors sujet ici).
C’est un très joli planeur avec une belle
présence en l’air qui vole plutôt bien.
Malheureusement ce fabriquant
asiatique ne sait pas trop comment régler un
planeur : centrage et calages sont complètement
foireux. Ils l’ont traité sûrement
comme un avion. Toujours est-il que la modif est super
facile, puisqu’il suffit de retracer l’assise
du stab pour avoir env. 1° d’incidence,
soir une découpe dans le balsa de 3-4 mm dans
le sens du piqué. Ca se fait en 2 minutes !
Le centrage va de pair et doit se placer à
99 mm environ du bord d'attaque. Ne faites pas
une modif sans l’autre ! Inutile de lui mettre
des aéro-freins, relever les ailerons à
35° est amplement suffisant, d’autant que
ce n’est pas la finesse d’un Nimbus 4D
!
L’électrification se fait très bien
avec un moteur bas de gamme alimenté en 3S comme
pour le mien ou mieux en 4S, ce qui est plus violent.
La fixation du moteur est un peu particulière,
avec un bâti comme un avion et un prolongateur d’arbre.
4 servos standard, une motorisation économique,
il est polyvalent et très agréable en pente
comme en plaine, franchement un bon choix pour celui qui
veut un planeur sympa, facile et pas cher. Attention,
les clés d’aile prennent du jeu avec le temps
et l’incidence devient variable, c’est rien
à corriger.
MCM
(Michel Clavier Modélisme)
De ce que j’en ai vu, le
Lak 19 semble une machine légère
très sympa, qui devrait enchanter ceux qui recherchent
une bonne machine un peu calme comme un Alpina, mais plus
performante.
Je suis ravi en vol du Salto selon
l'usage ce que je veux en faire, c’est-à-dire
de la voltige uniquement. Pour cela j’ai reculé
le centrage de façon importante. C’est alors
le meilleur 4 m de voltige que je n’ai jamais eu
!
Par contre, à ce centrage, il devient délicat
en thermique. Or, si on avance le centrage, il devient
plus cool en spirale, mais ne me convient plus en voltige
! Surtout quand on a goûté à la version
« Extra 300 » de mon réglage
! (Centre de gravité à l’aplomb arrière
de la clé). Léger, il se pose comme une
fleur, donc super pour la pente, même à mon
réglage. Pour la voltige en plaine ou à
la pente, c’est un planeur fantastique. Pour poser
à la pente, il a tout pour plaire, son train qui
protège ailes et fuselage, stab loin des cailloux,
poids contenu, bonne tolérance aux grands angles
avec ses ailerons levés, très efficaces,
c’est ce qui se fait de mieux pour la pente en 4 m.
De mon point de vue, quand même à réserver
aux connaisseurs, qui le trouveront gentil comme tout
et qui en feront ce qu’ils veulent. Mais il n’a
pas la polyvalence d’un Excel 4004, qui lui-même
n’a pas la vivacité du Salto ! Michel Clavier
est un concepteur hors pair mais la qualité de
réalisation n'est pas tout à fait au même
niveau. Ce sont des machines faites pour voler bien et
longtemps, rustique au sens noble du terme. On ne peut
pas tout avoir...
Valenta
Là on rentre dans de la fabrication
intégralement en fibre de verre, renforcée
carbone avec des ailes creuses. La finition est superbe,
par contre c’est beaucoup plus sensible aux chocs.
Il faut impérativement savoir poser en sécurité
et aussi disposer du terrain ad hoc. En VdP, il faut être
très prudent bien entendu. Les petites réparations
sont facilement réalisables par quelqu’un
qui maitrise l’art de la fibre de verre. Attention,
toutes les notices de Valenta font état de fourchettes
de centrage beaucoup trop avant. Par rapport au centre
de gravité les plus arrière du fabriquant,
je suis en moyenne 9 mm derrière, ce qui n’est
pas rien. Et le planeur n’est toujours pas complètement
neutre en piqué.
Le Volcano : Honneur à
celui que l’on vient me proposer comme alternative
à l’Alpina. Grosse erreur ! Son prix le rend
en effet très concurrentiel et il vole super bien.
Oui mais pas du tout comme un Alpina. C’est tout
le contraire même. Le Volcano est surtout orienté
voltige et il vole bien plus vite. Même à
l’attero, et là est son défaut, il
est impossible à ralentir. Et alors le stab souffre
beaucoup. Il n’est pas rare que certaines Volcanistes
en pente « fasse » un stab par session…
On doit pouvoir renforcer le bord d’attaque du stab
par l’intérieur, ce qui me semble absolument
nécessaire. En faisait un trou dans l’emplanture
du stab pour passer une tige en carbone que l’on
aura noyée dans un mélange d’epoxy
et de floc de coton puis positionnée derrière
le bord d’attaque.
Le Volcano est assez compact et donc facile à
transporter. Il dispose de grands volets et d’aéro-freins.
Les ailerons ne sont pas très grands, au début
ça m’a inquiété mais en fait
comme le planeur vole assez vite, ils sont toujours très
réactifs. Drôle d’idée cependant
que cette proportion volets / ailerons, avec des volets
disproportionnés. La commande des aéro-freins
demande de contourner le servo de volets, ce qui complique
un peu l’installation radio.
Une anecdote sur ce planeur, dont nous avons monté
avec un copain deux exemplaires, avec exactement la même
motorisation (qui ne se fait plus). Lui l’a centré
au plan, et son pack d’accu 4S était placé
à l’avant, sous la verrière. Lui s’est
contenté du test de piqué « simple »
qui ne veut absolument rien dire (voir article sur le
Zambezi). Pour ma part, je suis allé relever le
centre de gravité le plus arrière possible
sur les forums allemands et mon pack d’accu s’est
trouvé, lui, au niveau de l’aile. De
l’avant, mon pack d’accu s’est trouvé
au centre de gravité, excusez du peu ! Par la suite,
je l’ai reculé encore un peu. Mon collègue
a revendu son Volcano, mécontent de son manque
d’efficacité à la dérive, avant
que je ne puisse lui montrer que le mien était
tout à fait normal sur cet axe-là. Donc,
oui, bien centré, le Volcano est pas mauvais comme
planeur de voltige. Il ne gratte pas aussi bien que l’Alpina,
mais encore une fois, bien réglé, c'est
un planeur asser fin, du moment qu’on lui laisse
sa vitesse de vol. Non pas qu’il va décrocher
comme un sauvage, mais son rendement n’est pas dans
les basses vitesses. C’est un planeur qu’il
faut laisser voler, comme tous les planeurs d’ailleurs.
Le Volcano de l’auteur
dans le petit temps démontre son excellente
finesse.
ASW20 : Avec plus ou moins les
mêmes ailes, un très bon choix, d’autant
que le stab est protégé des chocs. Magnifique
machine !
Zefiros.
C’est un Volcano agrandi à 4 m. La proportion
des ailerons est un peu meilleure, et plus besoin
de contourner le servo de volets avec la tringle des
aéro-freins. Un peu plus lourd, meilleure restitution
donc, un poil plus gratteur, il ne se pose pas plus
lentement que son frère de 3,70 m. Une très
chouette machine, mais il faut savoir que l’on
n’achète pas un Alpina et c’est
tant mieux car le Zefiros est bien plus intéressant.
Lui et son frère son deux excellents choix
comme planeurs polyvalents tendance vitesse-acro.
Le Carbonara ou Twister selon
qu’il soit distribué chez Schmierer ou Valenta.
Lui, on peut lui voir un (lointain) rapport avec l’Alpina,
mais en version hyper +++++, ou plutôt à
l’Excel 4004 en version survitaminée !
C’est LE 4 m polyvalent, version luxe ! Ca se paye
d’ailleurs car si les Vocano/ Zefiros sont en fibre
de verre avec des renforts carbone, là on rentre
dans le tout carbone, fuselage Kevlar/carbone. Ce n’est
pas le même prix. L’installation radio non
plus d’ailleurs car les ailes incluent un système
de commande LDS, un système interne à très
faible bras de levier, rien ne dépasse, mais qui
nécessite des servos peu répandus et donc
chers. Beaucoup d’Allemands sont revenus au système
traditionnel. Plus simple et selon eux moins sensible
au flutter (voir chapitre à ce sujet). Tous ont
utilisés des servos Futaba qui me semblent-ils
prennent un peu de jeu, ce qui est dramatique dans ce
genre d’installation où le moindre jeu est
absolument prohibé. J’utilise pour ma part,
dans ces installations (Chilli), des servos JR189 HV ou
DS181 en voltage normal, qui conviennent parfaitement.
(Je base mon expérience sur le Chilli, qui a le
même système LDS).
La vitesse d’atterrissage est conforme à
la plupart des 4 m, ça gratte bien entendu super
bien, presque mieux que certains F5J d’ancienne
génération, et ça envoie aussi du
bois comme il faut ! Waouh !
Pour en avoir vu voler, c’est le top.
Le Sharon : Il existe en plusieurs envergure,
jusqu’à 4,20 m, avec stab en croix ou en
V. C’est un excellent planeur polyvalent, orienté
gratteur, mais bien que loin d’être ridicule
à la pente, n’offrira pas la restitution
des planeurs ci-dessus mentionnés. C’est
bien normal, leurs vocations étant opposées.
On pourrait les rapprocher de l’Alpina 4001 Thermik
mais en bien mieux (et plus fragile aussi).
J’ai eu deux sous-version du Sharon, voir ci-dessous
:
Le Zambezi, 3,55 m, essayé
dans ces pages, qui n’est pas trop lourd pour
gratter, pas trop léger pour rester polyvalent.
Une machine superbe, tout le monde vient me voir en me
disant qu’il vole vraiment bien, c’est un
signe! Pas sûr qu’on le trouve encore facilement.
Le Airon, 3,37 m de parfaite polyvalence,
très maniable et encore super gratteur. Plus compact,
plus facilement transportable, un peu plus rapide quand
il faut (profil différent), même le Zambezi
ne l’a pas détrôné dans mon
souvenir. Un très très bon compromis. Il
est en plus particulièrement élégant
en vol. A refaire, je lui mettrais la motorisation du
Zambezi.
Valenta vient de sortir un Airon 360 3,60 m sur lequel
j’ai n’ai pas encore d’autres informations.
Le Salto : Somptueux ! Voir l’essai
de Laurent. Très facile à électrifier,
d'une très belle polyvalence, les perfos, la grâce...
Existe en version 4,50 m de l’essai ou en 4,20 m
avec des winglets.
J’achète mes Valenta chez Aéomodeshop
à Lausanne ou chez (ex) Staufenbiel. Voir aussi
chez Schmierer (il parle français). En général
prévoir un délai de 3 mois. Pour une pièce
détachée on peut aussi passer en direct.
RCRCM
Le DG 600
de 3,60 m semble être directement inspiré
du Volcano. Donc une alternative très envisageable.
La place pour la motorisation peut inquiéter
avec ce type de verrière, mais comme elle
n’est pas transparente, on ne verra pas le
moteur qui peut très bien être de la
famille des Poly-Tec. On me demande parfois de comparer
la finition entre RCRCM et Valenta, il n’y
a pas de différences fondamentales. les Valenta
ne se marquent que très peu au petits impacts,
et les RCRCM encore moins.
Ce que j’aime bien chez le chinois, ce sont
les choix aérodynamiques un peu plus modernes,
avec d’excellents profils, toujours très
tolérants en restant performants.
Photo RCRCM
Il y a toujours le choix entre une version fibre de verre
et une version carbone, les 4 planeurs que j’ai de
chez eux sont en carbone et je n’ai aucun souci de
solidité. Je n’en parle pas ici, car hors sujet.
Distribués par Flash RC, très sérieuse
société. Ne pas hésiter à leur
demander de commander une version spéciale non importée
(voir site RCRCM). Pour le VDP sur des sites moyennement
accueillants pour poser, je préfère alors
RCRCM à Valenta, le chinois résistant très
bien aux cailloux et atterro un peu dur.
Paritech
C’est la Rolls.
Des machines très performantes, très bien
étudiées et incassables en vol. Le mieux
est de les commander via Marc Hauss Modélisme,
il habite à 50 km de chez Paritech et vous enverra
le planeur depuis la France, sinon depuis l’Allemagne
le coût d’expédition fait peur. Le
planeur d’accès le plus polyvalent chez eux
est l’ASH 26 de 4,50 m, c’est
un bijou quel que soit l’usage que l’on veut
en faire. Plus typé F3F, l’ASW 27
de 3,70 m est aussi à voir, comme superbe alternative
au Volcano. Eux, ce sont de vrais modélistes concepteurs,
vous pouvez respecter leur centrage, il est bon ! Regardez-leur
vidéo, ça veut tout dire sur la qualité
des modèles. Prix pas donné, mais pas si
cher non plus compte tenu de la qualité et de la
solidité des bestioles.
Photos
Paritech
Si vous voulez savoir
ce qui résiste pour de bon en pente, c’est
marqué à la fin de cette vidéo.
Attention au flutter
Plus les perfos d’un planeur augmentent, plus
la vitesse peut devenir élevée. Or toute machine
volante a une vitesse à ne jamais dépasser, c’est
la VNE (Velocity Never Exeed). Mais il a aussi 2 VNE ! Celle en
air perturbés et celle en air calme. A sa VNE, les ailes
ou les gouvernes vont se mettre à battre comme des drapeaux.
C’est bref et souvent hyper violent. La machine se désintègre
avant que l’on ait pu faire quoi que ce soit. On peut retarder
le moment où cela va arriver mais jamais l’éliminer.
La cellule d'un parkflyer
Cheap Monkey entre en flutter, un aileron s'arrache !
Et la caméra qui filme vers l'arrière n'en
perd pas une miette...
A force de passages en survitesse,
la limite de ce Thermik XXXL est atteinte, à 6:10
on entend le planeur partir en flutter. Le planeur semble
avoir été ramené, mais dans quel état
? En général la plupart des servos explosent
et les dégats sont gravissimes, cela avant de toucher
le sol !
Le principal est d’avoir des gouvernes sans jeu,
sans souplesse. Sur un planeur en construction traditionnelle
on est à peu près tranquille car les profils sont
rarement assez fins pour accélérer très longtemps.
Le danger est réel sur les planeurs en fibre. Pour eux,
il est impératif de répondre au cahier des charges
suivant :
- Servos sans jeu
- Chape placée au plus près possible du centre du
palonnier du servo (évitez absolument le 3e trou)
- Côté gouverne, éloignez autant que faire
se peut la chape du centre d’articulation (c’est le
contraire côté servo)
- Tringles en tige filetés de 3 mm, ou en 2,5 mm uniquement,
en qualité Multiplex.
- Les chapes doivent être après réglages tenues
au frein filet, évitez les contre-écrous qui peuvent
se coincer.
- Bien entendu, aucun jeu dans les trous des palonniers où
se prennent les chapes.
Si vous devez réduire
les débattements à la radio, c’est que
votre installation radio est mal faite. Il faut toujours
gérer ça mécaniquement au niveau des
servos, ce qui leur permet de travailler sur toute leur
course, et qu’ils offrent le maximum de puissance
et de précision. Un autre facteur aggravant
concernant le risque de flutter est la présence de
stab pendulaire sur un planeur. Il est évident ici
plus qu’ailleurs il faudra dans ce cas avoir un servo
surdimensionné avec aucun jeu.
On doit croire votre stab soudé quand on le bouge.
Donc depuis le servo jusqu’au stab lui-même,
toute la chaîne devra être surdimensionnée,
si possible avec des bonnes chapes de 3 mm entièrement
métalliques et à rotules.
C’est une façon de retarder l’apparition
de ce phénomène très destructeur quand il
se produit à haute vitesse. Ainsi, les profils fin et chargés
prévus pour être rapides auraient avantage à
être associés à un stab à volets. Beaucoup
ont pulvérisés Thermik XXL, Chili et Carbonara pour
cette raison. Il faut aussi garder raison dans son vol. Une descente
verticale de 150 – 200 m est déjà bien sympa,
le faire depuis 400 m demande des planeurs plus chers et plus
spécifiques.
Aéro-freins
ou pas ?
Certains planeurs proposent des aéro-freins à
lames et des crocos. Les aéro-freins à lames sont
des destructeurs de portance. Ils ne ralentissent pas le planeur
(en phase d’atterrisage), ils ne font qu’augmenter
le taux de chute. C’est bien mais il faut le savoir.
Les volets baissés, eux, augmentent la portance et la traînée,
c’est-à-dire qu’ils ralentissent le planeur
et lui autorisent une vitesse d’approche plus basse. Par
contre, ils n’augmentent pas beaucoup le taux de chute.
Pour cela, il faut relever les ailerons, qui agissent alors comme
des aéro-freins à lames, en mieux car en venant
perturber l’écoulement au saumon, le décrochage
va s’en trouver très retardé.
Volets ET ailerons DOIVENT, pour être efficaces en croco,
posséder un FORT débattement, sinon l’efficacité
sera décevante, soit 70° aux volets, 40° aux ailerons.
Si on peut aller au-delà c’est mieux, mais cela sous-entend
l’usage de servos programmables afin d’en augmenter
le débattement sans passer par des grands palonniers (Flutter).
Pour le Salto de MCM, il est prévu des ailerons qui se
relèvent de 70°, il n’y a ni aéro-freins
ni volets. Le planeur se met nez en l’air, augmentant ainsi
la trainée, et le décrochage est éloigné
de par la position des ailerons. C’est très efficace.
J’avoue que je n’aurais pas pensé que ça
marche si bien sur un 4 m électrique.
Le cas des aéro-freins à lames additionnés
aux crocos n’a de raison d’être qu’avec
de petits débattements imposés pour X raisons aux
gouvernes, soit un défaut de fabrication, puisque les gouvernes
ne peuvent pas débattre autant que la normale. Sinon, c’est
compliqué, et ça n’apporte strictement rien,
y compris sur un Thermik XXXL de 5 m et de 7,2 kg, qui ait affublé
d’aéro-freins alors qu’il dispose de 6 volets
à forts débattements ! (D'ailleurs le Chilli de
4,70 m n’a plus d’aéro-freins). Ainsi les Volcano,/Zefiros
ont des aéro-freins + volets, comme le Prolution 4004.
Quand on voit que l’on peut descendre à la verticale,
arrondir et poser avec des crocos bien régler, on ne voit
vraiment pas l’intérêt de compliquer les choses
avec des aéro-freins.
Sauf dans deux cas, ça se discute: en pente où l’on
peut préférer les aéro-freins aux crocos,
et donc posséder un programme croco pour la plaine et aéro-freins
seuls pour la pente, ou bien derrière un remorqueur particulièrement
lent, pour garder tendu le câble avec un planeur rapide
comme le Volcano.
Nota : Sur certains planeurs en fibres, dont tous ceux cités
ici, il est important de réduire à la cale à
poncer la lèvre fermant la fente d’articulations.
Car cela limite de trop les débattements et on ne peut
ni lever les ailerons assez, ni baisser suffisamment les volets.
C’est un peu fastidieux, mais il faut le faire.
D-Box
?
C’est une option
que l’on trouve chez Valenta et Paritech. A savoir que ce
n’est pas toute l’aile qui est en carbone (comme l’option
RCRCM) mais juste la partie avant, du bord d’attaque au
longeron, qui fait une sorte de boite en forme de « D »
d’où son nom, sur le principe du triangle indéformable.
C’est effectivement largement assez efficace et la solidité
devient vraiment très forte en vol. Si vous voulez faire
des boucles carrées à 200 km/h, l’option s’impose.
Sans quoi, la rigidité des versions normales et plus que
suffisante sans rajouter du poids en renforts carbone inutile
en usage normal.
Motorisations
Le problème est souvent
de trouver des moteurs d’une taille adaptée aux fuselages
souvent étroits. Pour des planeurs jusqu’aux environs
de 3,50 m et 3 kg, on pourra trouver son bonheur avec les Axi
Cyclone 2826/10 KV760, en 4S avec une 13''x6''. Pour
les planeurs plus grands mais également étroits
il va falloir passer au moteurs réductés. Un bon
rapport qualité-prix peut être trouvé avec
les Poly-Tec réductés. Le 490-23 et ses 234 g pour
un planeur genre Sharon en 3 ou 4S. Puis le 500-22 qui peut tourner
une 18,5''x12'' en 4S sous 46 A seulement, pourquoi pas pour un
Alpina Thermik ou un Excel 4004. Et enfin le Poly-Tec
600-17 en 5
S, ou mieux 6 S qui va jusqu’à 1300 W, de quoi très
bien monter un 4,50 m ou plus, genre 5001 ou Salto Valenta.
Les contrôleurs
Aujourd’hui il
y a la fiabilité pour alimenter directement un 4
m depuis le contrôleur avec un BEC intégré
(circuit éliminateur de batterie réception).
Un contrôleur possédant un BEC qui passe 12
Ah à la réception, ça se trouve avec
le Casttle Creation Talon 90 Ah ou les YEP 90 et 120 que
j’utilise maintenant quasi pour tout ce qui est en
4 à 6S.
L’idée est que si c’est pour mettre un
Ni-MH à la réception, qui n’est pas
fiable par définition (on ne devrait plus en vendre
tellement c’est dangereux), alors on sera bien plus
avisé de mettre un Li-Ion qui lui est fiable.
Mais un Li-Ion possède quasi le même voltage
qu’un Li-Po. Il convient donc d'abaisser sa tension avec
un régulateur de tension (prendre dans ce cas un YEP 20
Ah). A moins bien entendu d’avoir tous les servos en HV.
Dit autrement, mieux vaut un Li-Ion avec un régulateur
plutôt qu’un Ni-MH à la technologie dépassée.
A partir de là, quitte à installer un régulateur
de tension, alors autant utiliser le BEC du contrôleur.
Pour peu bien entendu qu’il soit capable de débiter
assez d’Ampères vers les servos numériques
des grandes plumes.
On élimine donc la batterie de réception
et on fait simple. C’est le principe KISS : "Keep It
Simply Stupid" ! Simple, gage de fiabilité donc.
Quand on a de la place et des servos HV, rien n’empêche
comme je le fais parfois de mettre un accu Li-Ion en direct sur
le récepteur, mais c’est du luxe. Tous mes Valenta,
RCRCM et Simprop sont maintenant en contrôleur YEP
90 ou 120 avec SBEC intégré de 12 Ah.
Côté Li-Po, en Chine la qualité baisse je
trouve, aussi j’arrête d’acheter des Li-Po qui
gonflent au 4e vol. Je préfère chercher en promo
des Gen Ace ou des Tattu qui dureront des années.
Les servos plats pour les ailes
Une bonne idée peut être de prendre des
KST 225 MG qui sont HV. Sinon, les Hyperion 095 FMD sont parfaits
et programmables, mais n’acceptent pas plus que 6,6 V (on
peut donc les alimenter en direct en LiFePo4 (voir article à
ce sujet). Je n’aime pas les Futaba qui prennent du jeu
(à ce prix, non, non et non) et n’acceptent pas un
voltage supérieur à 5 V, ce qui est très
limitant.
Je leur préfère les servos Graupner et JR, que j’utilise
pour les tringleries intégrées type RDS ou LDS.
En format traditionnel, je m’équipe toujours en Hyperion
(voir sujet
dédié) 13 ou 16 mm, ou en Graupner HVS660 ou
équivalent. Attention les Hyperion 13 mm HV ont tendance
à « battre » au repos avec des gouvernes
trop souples (Tangent, Simprop). Je les utilise plutôt sur
les planeurs en fibre où ils font merveille, car les articulations
sont un poil plus rigides. Au final, les Hyperion 095 FMD sont
l’idéal pour les ailes, compatibles avec les 5,7
V ou 6 V d’un contrôleur et surtout programmable afin
d’avoir un débattement plus important en gardant
la précision d’un palonnier court. Capital pour une
bonne installation. Il faut juste bien « travailler »
à la lime les cadres de servos fournis en général
chez Valenta et RCRCM pour les adapter aux Hyperion. (On trouve
des cadres chez RC Solutions.)
Au
final que choisir ?
Si c’est votre premier 4
m et que vous avez un peu peur de vous laisser dépasser
par les événements, misez sur la (relative) légèreté:
prenez un Alpina Thermik, ou même un K8b Phoenix Model beaucoup
moins cher et économique à équiper. Pour
un successeur à votre premier 4 m, ou tout simplement la
classe au-dessus, Simprop est fait pour vous. 4001 Tangent
ou 4004 Simprop, dans les deux cas se sont des planeurs solides
et très polyvalents.
Si vous voulez voler un peu plus fin, voir le Lak 19 MCM.
Ensuite, on passe à la construction « tout plastique ».
Comprenez tout fibre, bien plus fragile aux impacts et moins facilement
réparable. Pour le vol de plaine, ce n’est pas un
souci et on peut profiter des performances inhérentes à
ce type de fabrication, ce qui n’est pas d’un intérêt
décisif à la pente où une machine plus rustique
sera souvent mieux adaptée. Ce sera la conclusion d’ailleurs,
pour le VDP « habituel » (pentes du Sud),
je préfère des planeurs de 3 m. Les 4 m ou plus
étant réservés pour moi, à la plaine,
où leur taille et rendement apportent un réel gain.
Bien évidemment, si vous volez sur des pentes de rêves,
tout est permis !
Si on ne devait en retenir qu’un, ce serait l’Excel
4004 car il n’est pas possible de ne pas en avoir eu un
avant d’aller plus loin. Pour ma part un Salto 4,50 m Valenta
est en commande pour sa parfaite polyvalence : capable de gratter
facilement, ou de voltiger fort avec de grosses prises de badin,
il va venir remplacer une bonne partie de mes autres planeurs.
Quand vous aurez franchi le pas,
commencez par soigner le montage, notamment celui des équipement
radio. Ce
dossier pourra vous guider.
Très bientôt, je vous
dirai pourquoi passer à un 5 m ! A suivre !