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Tout
ce qu’il faut absolument savoir
pour assurer une longue vie à votre investissement.
Présentation : Pierre
Alban
Fiabilité + sécurité
= tranquillité
- Parce que je n’aime pas réparer ou refaire ce
qui a été mal fait.
- Parce que j’aime bien arriver sur le site de vol avec
tout qui marche parfaitement sans avoir à bricoler.
- Parce que une fois en vol je n’aime pas me faire du souci
ou être limité par quoi que ce soit.
- Parce que un grand planeur peut avoir une durée de vie
de plusieurs décennies et rester en très bon état…
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Il y a certains principes, certaines habitudes à
avoir, certaines choses à connaître qui ne coulent pas de
source lorsqu’on aborde cette catégorie.
Je m’en rends compte en en discutant, que l’information se
dilue un peu partout, que chacun y met un peu de sa sauce et qu’au
final il y a beaucoup d’énergie, de temps et d’argent
de perdus. Voir du découragement.
Dans le même temps, on assiste à une évolution du
modélisme. Le très haut de gamme d’un côté,
élitiste ; et du modélisme de consommation de l’autre
ou l’individualisme est le maître mot.
Reste quelques petits noyaux, à l’ancienne, où la
passion est intacte, comme le site de notre "rédacteur de
tête", où participer est une sorte de devoir de mémoire.
Puisqu’il ne gagne pas d’argent sur mon travail, je peux bien
lui prêter ma plume afin de continuer à partager cette passion.
Ce dossier sur les grandes plumes est donc ouvert et je l’étofferais
petit à petit en fonction de mes disponibilités.
Il faut bien commencer par un sujet et de celui-ci en
découlera d’autres. Nous allons commencer par parler de l’alimentation
électrique de nos grandes plumes car sans courant il n’y
a rien . Pas de récepteurs et pas de servos.
1e
partie : L'électricité à bord |
4,8 V ? 5 V ? 6 V ? 7,2V ? Lequel choisir ?
Je réglerais déjà le cas du 4,8 V qui sous-entend
une batterie 4 éléments Ni-MH. Je le dis tout net, le Ni-MH
n’a plus aucune raison d’être, en quoi que ce soit.
Ces accus vieillissent mal, ils perdent en capacité et ne sont
pas d’une fiabilité totale. (Si vous en voyez encore parfois
sur mes photos, c’est qu’ils ne servent plus que de lest,
participant au centrage où ils étaient avant.)
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Plus jamais ça...
Vive le 21e siècle ! |
A côté de cela, les accus Li-Po ou Life-Po4
n’ont pas d’auto-décharge, ils se chargent en 1 heure,
on peut connaître précisément leur état, ils
sont légers et pas encombrants. Les utiliser à la réception
comme à l’émission est d’un confort incroyable
qui change la vie. On n’a plus à se dire : "Ah zut,
je n’ai pas volé depuis un mois, mes accus ne sont pas chargés,
il me faut la nuit pour le faire".
Maintenant, non seulement tout est prêt au vol en permanence, mais
en plus on a une "jauge" pour mesurer avec précision
et le cas échéant, un petit coup de charge de dernière
minute est toujours possible.
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A gauche, les 2 pack en 1 300 mAh qui servent pour mes 4
m et à droites les packs pour les 5 m en 1 650 mAh, soit
2 600 mAh et 3 300 mAh de capacité ! Noter les prises MPX spéciales.
Ces packs de réception qui passent d’un planeur à
l’autre sont choisis pour leur bonne qualité.) |
Donc maintenant, on alimente tout en Lipo. Et qui dit Lipo, dit 7,2 V.
Il y a deux types de servos : ceux qui sont prévus pour 4,8 / 6
V et les nouveaux "haut voltage" qui passent en 7,2 V direct.
Dans le premier cas, il nous faudra un régulateur de tension. Et
comme il peut tomber en panne, il nous en faudra 2, avec donc 2 batteries
et ensuite un "doubleur" qui répartira le courant au
récepteur en fonction de la demande. C’est la solution que
j’ai sur toutes mes grandes plumes
IMPORTANT : Si vous avez deux sources de courants différentes,
il n’y a qu’une seule bonne solution, c’est le doubleur
d’accu. Inutile donc de chercher à innover pour essayer de
s’en passer, tout ce que vous ferez c’est de… tout crâmer
! Ou au mieux de déplacer le problème de la sécurité
d’une façon non satisfaisante.
Ne mettre qu’une seule batterie avec un seul régulateur de
tension ? Il faut avoir en tête que ça ne fait aucune sécurité,
si 1 seul connecteur fait défaut, si un appel de courant est trop
fort et qu’un élément de la chaîne dévient
défaillant, c’est un gros chèque qui par en fumée…
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Sur ce fox de 3 m, on voit bien le doubleur
d’accu Simprop en orange et les deux régulateurs de tension.
Noter les prises MPX spéciale pour les accus. |
Quel Ubec choisir ?
Régulateur de tension en français, un Ubec prend sa source
dans une batterie de propulsion ou une batterie dédiée et
sort un courant stabilisé adapté à nos servos. Il
y en a de plusieurs sortes et de plusieurs capacités. Sur un planeur
pas trop gourmand, on pourra mettre deux Ubec de 3 Ah, mais des 5 Ah seront
préférables surtout si on a des servos numériques
qui peuvent engendrer de forts appels de courant.
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Sur cet Alpina 5001, c’est un module
Robbe qui prend le courant aux deux batteries, qui le réduit
à 6 volts et qui l’amène par deux prises
identiques au récepteur. |
Ensuite, vous avez le mode de fonctionnement de l’Ubec.
Le système à l’ancienne, dit "linéaire"
n’a pas un très bon rendement et peut chauffer beaucoup.
Nous préfèrons le nouveau système "switch"
qui se généralise, avec son rendement très supérieur.
Sur les régulateurs de batterie, vous avez le choix entre 5 et
6 volts. En général par un shunt à placer. On ne
le sait pas toujours, mais même les servos marqués 4,8 –
6 V sont souvent surchargés en 6 Volts. J’ai ai cramé
plusieurs comme ça, parfois sur un attero un peu sec. Ils s’usent
plus vite, consomment beaucoup plus, bref j’en suis revenu et maintenant
on fonctionne en 5 volts sans aucun problème. Et certains servos
comme les Graupner ne fonctionnent qu’en 4,8 V.
Il est évident que les servos en 7,2 V représentent un gros
progrès. Mais il ne faut plus mettre que ça dans le planeur,
ou alors avec un régulateur de tension pour les servos en 4,8 V
ce qui est toujours possible.
Il est certain que mon prochain 6 m sera tout en 7,2 V, mais toujours
avec un doubleur de batterie, et avec un circuit électrique très
différent, qui est ici hors sujet.
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Doubleur de batteries et régulateur de tension jusqu'à
5 Ah Graupner. Multiplex en propose également un à
5 Ah et Jeti à 12 Ah. |
On commence à trouver ce genre de module, faisant à la fois
office de doubleur d'accu et de régulateur de tension : concrètement,
on peut brancher deux accus Lipo en 2S à l'entrée, et à
la sortie avoir le courant stabilisé de son choix, entre 5 et 6
V en général.
Il y a vers le récepteur deux fils redondant qui permettent d'augmenter
la sécurité (on branchera le second sur une voie libre ou
avec un cordon en Y sur une voie occupée) et ainsi de répartir
le courant sur deux faisceaux. On trouve en général des
LED qui renseignent sur l'état de la batterie, et un inter électronique.
Celui-ci est donné pour 5 Ah.
Cela m’amène à la consommation des
servos qui a tendance à suivre une courbe très nettement
à la hausse, surtout avec les numériques. On reparla plus
loin des points durs à éviter lors de l’installation
Servos ? Numériques ou pas ?
L’intérêt des servos numériques est d’offrir
un très bon retour au neutre, même si ça varie beaucoup
d’un modèle à l’autre. L’autre intérêt
est que le servo ne dévie pas avec la température. En planeur,
c’est un gros avantage pour les ailes car les réglages ne
changent pas et on n’est plus obligé de re-régler
tout sur le terrain. Quand on a 8 servos dans les ailes, c’est appréciable
! Même avec 4, c’est pénible de devoir tout régler
sous prétexte que le modèle est stocké au frais et
qu’il fait chaud dehors, ou bien l’inverse.
L’inconvénient est que cela consomme beaucoup plus. Il y
a des pointes de courant qui peuvent faire peur ! Donc donner le travail
à 2 batteries est plutôt une bonne idée. On reparlera
aussi de la conso au chapitre de la connectique et des câblages.
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Il y a peu j'ai voulu revoir les réglages radio de
mon 6,60 m tout en servos numériques. Pour ce faire, j'ai
branché provisoirement ce module avec un seul accu Lipo. Il
est un peu juste en puissance, mais c'était juste provisoire.
Au bout de 30 secondes, j'ai eu droit à une belle led rouge
car je tirais trop sur la batterie. Celle-ci testée, elle était
à 73% et le module était bien chaud ! Après avoir
branché les 2 accus, tout est revenu au vert ! Cela démontre
bien que même en Lipo, on a bien besoin de 2 accus pour compenser
les fortes demandes de courant. |
La plage de vitesse et le poids du planeur sont également
des éléments à pendre en compte. Par exemple, pour
un planeur lent de 3 kg nous n’aurons pas les mêmes impératifs
que pour un planeur de 6 kg. Je pense aux derniers Alpina ou les 4 m en
fibre qui peuvent passer les 5,5 kg. Un bon servo à tout faire
pour les ailes est par exemple le Futaba 3150. Il y a mieux ou alors moins
bien, mais ce sera un choix dans la bonne moyenne. Pour les planeurs tout
fibre, après y avoir goûté sur mon Vz-Max, j’ai
une nette préférence pour les servos d’ailes Graupner
qui n’offrent absolument aucun jeu en même temps qu’un
retour au neutre parfait. Impressionnant. Je commence à m'équiper
aussi en Hyperion, servos puissants et programmables très compétitifs.
Pour la profondeur, j’aime bien aussi un numérique, toujours
pour le retour au neutre, mais on peut très bien installer un Graupner
C4041 qui va très bien. A la dérive, un servo standard est
suffisant comme pour le crochet, dont on reparlera.
Pas d’interrupteurs mais des prises d’accus
adaptées
Les interrupteurs constituent avant tout une importante source de pannes.
Par ces petits mécanismes fragiles passe la vie de votre planeur.
En plus, ça ne sert à rien puisque de toute façon
une batterie de réception est toujours accessible, surtout en planeur.
Donc une installation sûre ne comprend pas d’interrupteur.
Ou alors un interrupteur électronique qui est en fait un périphérique
du doubleur d’accu. L’avantage d’un inter électronique,
c’est que s’il tombe en panne, si un fil est coupé,
il restera dans le dernier état connu : "Marche" si la
radio était en fonctionnement ; "Arrêt", si la
radio était à l’arrêt.
J’ai la possibilité de brancher un inter électronique
sur mes doubleurs d’accus, mais je ne le fais pas car ça
ne sert à rien. Alors comment fait-on pour allumer la radio ?
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C’est un 5 mètres mais la place
est compté sur cette Alpina électrique. Les deux lipo
de réception trouvent places sous l’accu de propulsion.
On voit bien les prises MPX spéciales qui vont servir à
alimenter directement le module "Volt limiter" Robbe puis
la réception). |
Il y a un geste que l’on va être amener
à faire de toute façon très souvent, c’est
de connecter la prise de la batterie à l’installation radio.
On va manipuler cette prise bien plus souvent que les prises de servos
qui sont branchées dans le récepteur. Par elle passe également
les courants les plus forts, puisque étant située à
la source. Nous avons dit qu’il s’agissait d’un accu
Lipo qui ne devra donc pas être branché en direct sur le
récepteur. Raison de plus pour mettre une prise spéciale
pour éviter les erreurs, elle acceptera les manipulations multiples
et assurera toujours un bon contact en permettant de passer une intensité
supérieure à la moyenne. C’est pour cela que nous
utilisons ces prises multiplex pour batterie qui sont vraiment parfaites
pour cet usage.
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Achetez-en un sachet d’une dizaine de mâle/femelle
et vous serez tranquille. On mettra une femelle côté accu,
et une mâle à l’entrée du régulateur
de tension . Rien de changé entre le doubleur d’accu et le
récepteur qui restent en prises uni.
Pour un planeur électrique, comment alimenter
les servos ?
Peut-on utiliser le Ubec du contrôleurs ? Sur un planeur léger
c’est possible, mais on préferera mettre un Ubec sérieux
entre la batterie et le controleur. Utiliser en parallèle le Ubec
du controleur et un Ubec externe ? Sans rien de plus, en aucun cas (vous
allez tout faire crâmer !). Avec un doubleur d’accu, ce serait
peut-être possible, mais autant mettre deux accus dédiés,
c’est beaucoup plus sûr. Donc pour un planeur à propulsion
électrique, on ne change rien. La seule chose, c’est que
sur le contrôleur, on n’oublie pas de retirer le fil rouge
de la prise qui va au récepteur, pour supprimer le BEC justement.
Des Lipo à l’émission
Un peu dommage de ne pas terminer la chaîne et de ne pas profiter
des avantages des Lipo sur l’émetteur également, ce
qui vous permettra de toujours être prêt à voler.
Autre avantage, on y gagne beaucoup en poids en moins suspendu à
votre cou, et en planeur c’est très appréciable !
En plus avec le mode d’émission en 2,4 GHz, on consomme 2
fois moins qu’avant en 41 MHz et on peut mettre des lipo plus petits
encore !
Si vous volez en Multiplex, comme les 6 éléments Ni-MH font
exactement le même voltage que deux élément Lipo,
on ne va pas se priver, y’a qu’à changer la prise !
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Sur l’Evo9, j’ai mis un 2S 1800 mAh qui
passe juste bien après avoir dévissé les supports
de l’ancien Ni-MH et sur la MC 4000 j’ai mis un 2S 2200 mAh
que j’avais. L’autonomie de ces radios est devenue proprement
incroyable ! D’ailleurs, de guerre lasse je les recharge quand il
en reste encore… 50 % !
Pour ceux qui volaient à l’émission avec 8 éléments
Ni-MH, je vous propose de passer en 3 éléments Lifepo4,
dont le voltage un peu plus bas que les Lipo s’accorde très
bien en remplacement des 8 éléments Ni-MH.
Contacter l'auteur : pierre@jivaro-models.org
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