Textes et photos : Laurent et Romain Berlivet
C'est en Hollande que s'est déroulée la 24e
édition d'Inter-Ex, folle rencontre où des modélistes presque ordinaires
viennent présenter leurs modèles qui eux le sont beaucoup moins... Les
bricolos, les tordus, les fêlés, les créatifs, les chercheurs de chaque
club se regroupent ici, venant de différents horizons. L'espace d'un
week-end, le ciel se retrouve encombré d'une flopée d'ovnis.
Ailes volantes pures d'Alfons Gabsch
Quelques-unes des ailes volantes pures à propulsion électrique d'Alfons Gabsch, passé maître dans le domaine : grand allongement (Nurflügel Extrem de 2,40 m), voilure parabolique (Parabel 2 m), et même un Faucon (Falke 1,80 m) plus vrai que nature puisque même les rapaces de la région s'y trompent en tentant de le chasser du ciel...
Arthur Leeuwand et sa sculpture volante d'Inter-Ex
Arthur Leeuwang a construit son Art of Inter-Ex (c'est écrit dans l'aile, en lieu et place des nervures) en languettes de balsa suivant la technique du lamellé-collé. Pas une seule ligne droite sur cette cellule originale où tout est en courbes, où chaque morceau de bois est peint avec amour pour ressortir sous l'entoilage transparent. Du très beau travail de construction, tout comme pour sa grande aile volante pure tout en structure qu'il mettait en altitude à l'aide d'un sandow.
Autogires en folie
Les autogires sont à la mode, on en voit de toutes sortes et de toutes tailles : bipales, tripales, tractifs, propulsifs, thermiques, électriques, mais la plupart utilisent maintenant l'inclinaison du rotor suivant deux axes pour commander le tangage et le roulis, tandis que l'empennage horizontal devient fixe. Seul le volet de dérive est parfois conservé, pour permettre des virages « 3 axes » mais surtout pour le taxiage au sol.
Blohm Voss
Révolutionnaire lors de sa création en 1937, le Blohm & Voss 141B reste un appareil insolite, construit à seulement 5 exemplaires. Michael Blakert a réalisé une semi-maquette de cet avion d'observation en 1,80 m d'envergure, motorisée par un 15 cc 4T. Comme l'appareil grandeur, le vol est tout à fait classique malgré la dissymétrie.
Crazyplane.de
Le très créatif Peter Löhnert – c'est à lui que l'on doit l'audacieuse aile volante « 4D » capable de basculer du vol en marche avant à celui en marche arrière – s'est spécialisé dans les cerfs-volants reconvertis. Il trouve son inspiration parmi le vaste choix que proposent les fabricants, et remplace les tubes de fibre de verre par du carbone plus léger. Il change parfois la longueur de certains tubes de façon à obtenir du dièdre, ou pour obtenir un patin destiné à protéger la motorisation. Pas de gouvernes sur ces modèles, qui sont uniquement dirigés grâce à la traction vectorielle du moteur, placé sur un axe articulé actionné par deux servos. Les trajectoires ne sont pas toujours très précises, mais ça vole de façon acceptable par temps calme. Très prolifique, il a essayé de nombreuses géométries, dont certaines fonctionnent mieux que d'autres. Mais ses expériences ne se limitent pas aux voilures fixes puisqu'il présentait également un cerf-volant rotatif ainsi qu'un autre modèle de sa création qui se « visse » dans l'air. Là, les choses se compliquent, car ces objets cylindriques qui tournent sur eux-mêmes plus ou moins vite en fonction de leur vitesse sont toujours pilotés par traction vectorielle, mais cette fois le moteur est monté de façon à pouvoir tourner librement sur un axe longitudinal. La batterie, déportée le plus loin possible vers le bas fait office de pendule et est censée garder la verticalité afin que les ordres du pilote soient cohérents. Si ça répond convenablement lorsque le modèle est à plat, il en est tout autrement lorsqu'il prend de l'incidence... Mais le plaisir de créer, de tester, d'améliorer... passe bien avant la recherche de performances.
Doppel Rohre 1 à 5
Le Doppel Rohre de Rainer Lange est un assemblage de joncs de carbone pliés en forme de 8, recouvert d'Oracover Air, celui qui sert pour confectionner des enveloppes de dirigeables. La pause du film a été délicate puisqu'elle a demandé 8 heures de travail ! Mais l'ensemble est léger et très rigide, si bien qu'il a été équipé de près d'une centaine de leds pour le vol de nuit. Pas de gouvernes sur cette cellule formée de deux tubes accolés, c'est le moteur orientable qui dirige le tout de façon satisfaisante. Brushless Rex 1800KV et 3S 910 mAh.
Fluflu, aile volante pure
Stephan Brehm avait construit en 1997 cette grande aile volante pure d'après un plan de Stephan Dolch, dérivée elle-même de la Horty de Martin Lichte dessinée dans les années 70. Réalisée en polystyrène coffré, cette aile de 3,50 m d'envergure devait être électrifiée, mais le matériel nécessaire il y a seulement une dizaine d'années pesait à lui seul 1,500 kg, son constructeur avait donc choisi de la garder en version planeur pur ; elle pesait alors 2,200 kg et son vol était très satisfaisant. Début 2009, il a eu l'envie de la motoriser. Il a donc ouvert le nez et a retrouvé dedans un gros récepteur, une grosse batterie, et 350 g de plomb ! Une motorisation actuelle avec ses batteries Li-Po ne pèse pas plus lourd. Il a donc glissé un moteur Scorpion 3026 dans la pointe, accompagné de son pack 3S de 3200 mAh. Le centre de gravité est exactement au même endroit, et la montée est devenue impressionnante, permettant des vols de très longue durée. C'est partie pour une nouvelle vie.
Wright Flyer
Un siècle après l'original, le Wright Flyer de Bert Schoofs a effectué son premier saut de puce. Ce gros biplan d'un peu plus de 3 m d'envergure est à l'échelle ¼ . La construction est soignée, la mécanique osée puisque c'est un unique moteur 4T Boxer de 26 cc qui entraîne les 2 hélices 27x12 par l'intermédiaire d'un réducteur et de courroies. La cellule a été remodelée avec un train d'atterrissage pour décoller du sol, contrairement à l'original qui possédait des patins et qui était catapulté. La puissance semble très limitée puisqu'il a fallu plusieurs tentatives pour que l'appareil arrive enfin à s'arracher du sol. Malheureusement, le moteur a calé juste après le décollage, occasionnant quelques dégâts. Les pionniers de l'aviation ont eux aussi cassé du bois...
Horten
Les ailes volantes pures sont maintenant très au point, comme cette Horten VII au vol tendu de Erik et Tom Van Hoogen, motorisée par deux Speed 300. Elle est lancée au moyen d'une puissante catapulte.
Ornithoptère de Karl Heinz Helling
Illustration parfaite de ce qu'on attend d'Inter-Ex, l'appareil expérimental HE-209 Double Flapper, de Karl-Heinz Helling qui a fait une entrée très remarquée dans le monde du vol battu. En effet, son ornithoptère utilise un battement d'ailes révolutionnaire, jamais utilisé auparavant en aviation grandeur comme en modélisme et qui n'existe pas non plus dans le monde volant animal. Son appareil biplan de formule canard de 2 m d'envergure possède deux petits moteurs électriques. Le premier placé à la pointe avant du fuselage et muni d'une hélice classique sert uniquement pour le décollage. Dès qu'il a atteint une altitude de sécurité, il est coupé et un autre moteur de même taille camouflé avec sa mécanique à l'arrière du fuselage entraîne les deux ailes principales dans un battement ondulant de haut en bas, ressemblant à celui fait par une nageoire caudale de dauphin. En fait, les ailes semblent "applaudir" dans le sens vertical, sans jamais se toucher. L'astucieux mécanisme entraîne chacune des ailes via un système de bielles aux points d'encrages décalés de façon réfléchie. Ainsi, lorsque l'aile remonte, elle prend une incidence positive jusqu'au sommet de sa trajectoire où elle se remet progressivement à plat. Pour la descente, c'est l'inverse puisqu'elle plonge, avant de se retrouver à nouveau à incidence nulle en bas de trajectoire. Les deux ailes agissent ainsi simultanément et de façon symétrique sur un plan horizontal. Malgré le mouvement impressionnant des ailes, le fuselage suit une ligne de vol parfaitement rectiligne.
La mise au point de cet appareil s'est faite durant plusieurs années. A l'origine, ça devait être un engin à taille humaine propulsé par la force musculaire pour renouveler les exploits des motoplaneurs comme le Pegasus, le Gossamer Condor, etc. avec leur hélice entraînée par les pédales d'un cycliste sur-entrainé... D'après la théorie et ça se confirme avec la maquette, ce battement d'ailes produit plus de puissance tout en consommant moins !
Le modèle est malheureusement sensible au vent, et seuls ceux qui étaient présents à l'aube le dimanche matin l'ont vu voler en effectuant ses battements d'ailes. Mais la veille, son concepteur avait projeté un diaporama très technique expliquant ses démarches et résultats, ainsi qu'une vidéo très convaincante.
Minuscule K8 de Lutz Nakel
Adorable petite maquette : le K8 construit par Lutz Nakel est un planeur indoor tout en dépron de 1 m d'envergure et seulement 34 g. La peinture en trompe l'œil est une fois de plus parfaitement réalisée. Un moteur KP00 vient se fixer en pylône en branchant simplement la prise. Il est équipé d'un combo récepteur/contrôleur/2 servos Spektrum de 4 g en 2,4 GHz. Comme le vent était trop fort durant la journée, il a été sorti durant la séance « vol de nuit » !
Raie Manta
Josep Ortiz est venu d'Espagne avec un modèle spécialement étudié... pour voyager en avion ! C'est le moyen de transport qu'il a utilisé pour se rendre jusqu'en Hollande. Sa raie Manta en dépron mesure 54 cm d'envergure. La dérive et la longue queue sont démontables pour gagner de la place.
Marguerite de Peter Haas
La Grande Marguerite de Peter Haas mesure 3,5 m d'envergure et 4 m de long. Ses 12 pétales représentent 17 m de voilure ! La motorisation assurée par deux puissants moteurs électriques autorise des décollages toujours impressionnants. Le pilotage n'est pas simple pour cet immense 2 axes, mais Peter n'hésite jamais à assurer le spectacle.
Minimum et Micromum
Hans-Joachim Köster a mis à disposition des modélistes sur Internet les plans de ses fameux autogires Micromum et Minimum. Le Micromum V6 a un rotor à 3 pales de 70 cm de diamètre et un poids de 220 g. Malgré la faible masse, le modèle vole par tout les temps, pratiquement insensible aux bourrasques. Le pilotage est assuré uniquement par 2 servos qui inclinent le rotor : simple, et vraiment efficace.
Minimob
L'autogire Minimob de Mike Obert est pour sa part bien plus compliqué : Le rotor est doté d'un pignon, entraîné par un tout petit moteur électrique inclinable, donc débrayable. Il n'est utilisé qu'au démarrage pour lancer l'hélice, permettant des départs sans grande prise de vitesse, voire le vol en salle. Il pèse 1050 g pour 128 cm de diamètre rotor. Le stab en V agit comme des ailerons et procure du roulis néfaste. Une dérive improvisée a été ajoutée et les vols se sont améliorés au fur et à mesure des essais, qui ne sont pas terminés.
Mobil'Air de Gérard Jumelin
Inspiré des sculptures de Calder, les Mobil'Air de Gérard Jumelin, assemblages géométriques colorés, sont présentés en deux tailles. Le grand, 80 cm d'envergure, est un bimoteur tractif ; le petit de 60 cm est un monomoteur propulsif. L'équipement radio est concentré au croisement des différentes tiges de carbone.
Nuage amoureux
Les œuvres de Gérard Jumelin nous transportent, quand elles sont en vol bien sûr mais encore plus au sol lorsqu'elles dévoilent leurs détails. Sa dernière création, le Nuage Amoureux, canard asymétrique décliné à deux échelles, est un bel exemple de maîtrise totale du dépron. En effet, la différence d’épaisseur pour simuler la transparence sur les contours du nuage n’est pas réalisée par collage de deux couches de matériaux, ça serait trop simple. C’est usiné dans l'épaisseur, et le plus impressionnant, c’est qu’il travaille manuellement avec un simple cutter dont il change souvent la lame ! Le matériau fragile est soigneusement protégé durant la fabrication mais aussi et surtout pendant le transport car le moindre coup serait visible. En s'approchant, on peut apercevoir les gouttes de pluie, gravées l’une après l’autre, avec patience et précision grâce à la fraise de sa mini-perceuse. La motorisation de cet objet de formule canard est camouflée entre les flancs. Gérard, toujours la tête dans les nuages mais les pieds bien sur terre sait que le vent les chasse d’un seul coup. Il attend donc les moments où ça souffle moins fort pour lancer, en se moquant totalement de la couleur du ciel... Et tant pis pour les photographes qui cherchent le sujet sur le fond cotonneux...
Ses ailes volantes pures, Variante déclinées dans de nombreuses tailles, se moquent du vent, même la plus petite de 40 cm d'envergure et 17,5 g aux gouvernes actionnées par de minuscules Memory servos.
Okrone, delta bimoteur
Le delta Okrone de Romain Berlivet est piloté avec des ailerons séparés, une profondeur centrale sur laquelle est fixée la dérive. La commande de lacet est assurée par la variation de poussée des deux moteurs.
Patrouille de France
Conçue il y a plus de 10 ans, la Patrouille de France de l'auteur n'avait encore jamais été présentée en Hollande. C'est un appareil qui attire toujours le public et qui se pilote comme un trainer tout à fait ordinaire.
Bimoteur largeur de parapluies de Peter Haas
Le grand bimoteur de Peter Haas, une cellule qui semble avoir été improvisée autour d'éléments récupérés. Entre les deux gros moteurs électriques, un anémomètre fonctionnel composé de demi-balles de ping-pong. S'il tourne, c'est qu'il y a trop de vent pour voler ! Le modèle larguait des parapluies qui s'ouvraient en tombant doucement. Les enfants se faisaient un plaisir de les récupérer après l'atterrissage, et étaient récompensés par le pilote avec des bonbons.
Modèles de Peter Lambooy
Les modèles expérimentaux de Peter Lambooy. Le canard est équipé d'un moteur placé horizontalement dans l'épaisseur du stab, afin d'essayer de nouvelles figures.
La Concrète est un delta, banc test pour les turbines électriques. Quant à la Septième, c'est une aile volante annulaire de 110 cm d'envergure. La partie basse de l'aile est équipée d'un profil autostable, tout comme les tronçons qui remontent. Ensuite, c'est un profil symétrique et enfin une simple planche en haut. Les gouvernes ne sont pas mixées ; celles du bas commandent le roulis, et celles placées tout en haut commandent le tangage. Les trajectoires sont très tendues.
Picosol, avions solaires du Dr. Sieghard
Le Dr. Sieghard Dienlin présentait une escadrille de Picosol, minuscules modèles de 45 à 55 g à motorisations solaires. Certains sont équipés d'une batterie tampon, un autre d'une batterie qui ne sert qu'à alimenter la radio, mais le modèle qui comporte le plus grand nombre de cellules fonctionne uniquement à l'énergie solaire. Les cellules ultra-légères sont en dépron et tubes et plats de carbone. Le minuscule moteur Glockenanker est réducté 11,9:1 afin d'entraîner une très grande hélice.
Polyclub
Les Polyclub du club de Boissy sont ici en fâcheuse position... Heureusement que les cellules sont en EPP indestructible. Quand le lancé est réussi, les modèles évoluent ensemble puis se séparent l'un après l'autre.
Pulsoréacteurs
Les très bruyants pulsoréacteurs ne pouvaient pas passer inaperçus. D'abord au sol, sanglés sur leurs rampes de lancement de plusieurs mètres de long, et puis après en vol où le moteur est toujours plein pot... Ces bolides aux cellules moulées en matériaux composites brûlent 2 litres d'essence en 4 minutes dans un tonnerre assourdissant, avec des vitesses supérieures à 300 km/h ! Quel bonheur pour les oreilles lorsque tout s'arrête...
Autogires de Richard Harris
Richard Harris s'est spécialisé dans les autogires. Son plus gros modèle, le DAG GT, mesure 1,80 m de diamètre rotor et est équipé d'un moteur .91 4 T. L'allure en vol est très réussie, le bruit également et on croirait voir débarquer un engin d'un autre temps. Les plans de ce modèle ont été très diffusés, et on voit des DAG un peu partout à travers le monde.
Son petit Spyro perso de 60 cm de diamètre rotor effectue des descentes en tire-bouchon spectaculaires. Et son Tempest de 2 m est parfait au niveau pilotage, stable et puissant, au point qu'il n'hésite pas un instant pour y fixer son caméscope !
Rumpelstoss de Stephan Brehm
La curieuse aile volante Rumpelstoss de Stephan Brehm mesure 2,26 m d'envergure. Elle est étonnamment dotée d'un profil Clark Y destiné d'habitude aux cellules classiques. Les élevons relevés, placés très en arrière apportent la stabilité nécessaire.
Spirit of Sun, motoplaneur solaire
Le Spirit of Sun de Hans W. Müller fonctionne à l'énergie solaire. Ce planeur mesure 155 cm d'envergure est construit à l'ancienne en essayant de gagner du poids partout car le rendement des cellules reste faible.
Tileston Sylph de 1940
Eut Tileston avait dessiné son aile volante Sylph en … 1940 ! Wolfgang Wekx a retrouvé des plans et l'a reproduite bien des années plus tard. Elle est désormais équipée d'une radiocommande alors que l'originale évoluait en vol libre, et le moteur « diesel » est avantageusement remplacé par un électrique. Toutes ces années n'ont rien enlevé à l'originalité du sujet.
Terrafugia Transition, l'avion convertible
La Transition® est un concept d’avion compatible avec le circuit routier américain développé par le fabricant Terrafugia. L’avion grandeur possède donc une aile qui se replie en quelques dizaines de secondes et un embrayage qui permet de libérer l’hélice pour bénéficier de la traction par les roues avant. Romain Berlivet, jeune créatif de 14 ans, s’est librement inspiré de photos pour construire sa semi-maquette. Le volumineux fuselage tout arrondi est découpé au fil chaud dans un bloc de polystyrène et mis en forme par ponçage. L’aile est plus classique, en structure partiellement coffrée. A l’avant et à l’arrière, les stabilisateurs sont mobiles.
Les nombreuses tentatives de décollage depuis le sol n’ont pas été satisfaisantes pour cause de roues avant trop petites, l’engin n’ayant pas suffisamment d’incidence pour s’arracher du sol de lui-même. Ca n’est qu’après un lancé-main énergique qu’elle a pris son envol, enchaînant les tours de pistes avec un comportement parfaitement sain. L’allure est cependant inhabituelle à cause de la forme du fuselage et de l’hélice propulsive en partie cachée derrière les deux dérives. La voltige n’est pas extraordinaire, le modèle ayant tendance à se remettre à plat de lui-même dans la deuxième moitié des figures. Ca se rattrape facilement mais ça n'est plus du tout réaliste. Romain aura l’occasion d’en dévoiler davantage dans ces colonnes prochainement.
triumph.JPG
Gros travail de construction sur ce Triumph de 3,15 m d'envergure reproduit par Paul Vissers, inconditionnel des avions du designer Burt Rutan. L'avion construit en polystyrène coffré est prévu pour recevoir 2 réacteurs. Il n'a pas pu être fini à temps pour la rencontre, on devrait pouvoir le voir en vol l'an prochain.
Twister, delta à moteur à poudre
Ce tout petit delta Twister de 40 cm d'envergure et 100 g en ordre de vol est propulsé par un moteur fusée. Il décolle à la verticale avant de redescendre en vol plané.
Vague Souvenir de Gérard Jumelin
Quelques mètres de chaussette de carbone moulée en creux sur de nombreux gabarits, de nombreuses heures avec les doigts dans la résine ont été nécessaires pour créer cette véritable œuvre d'art.
Avion à moteur vapeur
Très original, cet avion est équipé d'un moteur... à vapeur ! La mécanique qui fonctionne au pétrole occupe une bonne partie de l'avant du fuselage. La chaudière fonctionne et entraîne visiblement l'hélice de manière efficace. Malheureusement la radio n'est pas encore installée, l'avion reste donc cloué au sol pour le moment.
White Knight et Space Ship One
Le composite Space Ship One et son avion porteur White Knight avait déjà été présenté l'an dernier lors de l'édition française d'Inter-Ex où il avait effectué ses premiers vols. Cette reproduction du premier véhicule civil permettant d'envoyer un touriste dans l'espace reste cependant impressionnante par son allure et sa géométrie, que ce soit au sol ou en vol. La mise au point du planeur fusée propulsé par un moteur à poudre n'est pas évidente à cause des variations du centre de gravité. En effet, le SSO doit être en mesure de planer correctement après le largage, avec son moteur plein de poudre placé à l'arrière et représentant à lui seul 10% du poids. Une fois la poudre brûlée, la cartouche est éjectée, et le modèle doit continuer son vol plané. C'est une affaire de compromis, et à cet échelle, on ne peut pas ajouter un mécanisme qui permettrait de déplacer les masses.
La grimpée des deux modèles accrochées ensemble est réaliste (lorsque le vent n'est pas trop fort...) car la puissance des deux turbines est suffisante pour emporter l'ensemble, sans plus. Le pilotage exige donc une certaine concentration de la part des deux pilotes. Après séparation, le pilote du SSO allume grâce à un contacteur électrique le moteur à poudre qui pousse très violemment pendant à peine 2 secondes, en essayant de conserver une trajectoire correcte, de préférence ascendante (!) avant de finir son vol en planant. A la pente, on peut s'amuser un peu mais en plaine, on constate vite que le SSO a été conçu pour revenir au sol rapidement. Quant au WK, délivré de son fardeau, il devient un véritable planeur pas pressé de redescendre, et les approches sont longues même si les moteurs ont été réduits depuis longtemps.
ZeeZee convertible
Jean-Louis Augros s'est inspiré du Vertigo de Serge Ancaoua à décollage vertical. Il a dans un premier temps greffé son assemblage mécanique sur un delta ajouré pour laisser passer les hélices. Le résultat n'étant pas très concluant, il a décidé juste avant la rencontre de remonter cet assemblage autour des restes d'une cellule de motoplaneur. Les décollages s'effectuent de manière classique. En pivotant les moteurs, le vol est loin d'être stabilisé, au contraire, l'appareil effectue toutes sortes de cabrioles... Mais il est capable de revenir au sol entier. La mise au point n'est pas terminée.
Zwing
Norbert Schilling, une figure d'Inter-Ex qui présentait il y a quelques années des engins sortant vraiment de l'ordinaire, même s'ils n'étaient pas toujours bien au point est arrivé cette fois avec un modèle difficile à qualifier : la Zwing. L'appareil, qui mesure 2,90 m, n'est ni un planeur conventionnel, ni une aile volante. Son aile brisée à 3 endroits forme un Z dont la partie arrière fait office de stab. L'allure en vol est assez déconcertante, et certaines figures paraissent même étonnantes et ne sont sans doute pas toutes volontaires... mais l'engin vole tout à fait correctement.
Une maquette en dépron lancée à la main parcourt plusieurs mètres et montre une stabilité surprenante. C'est cet engin peu ordinaire qui s'est vu attribuer le fameux Trophée d'Inter-Ex : celui des « gens aux idées tordues ». On comprend pourquoi...
L'édition de 2010 aurait dû se dérouler en Allemagne, comme c'est le cas une fois tous les 3 ans. Mais le club d'Ostrach est visiblement en train de perdre son terrain. C'est donc la Suisse, et plus précisément Genève qui accueuillera le prochain Inter-Ex. Ca sera à coup sûr l'occasion de découvrir de nouvelles machines encore plus étranges au pays du fromage et du chocolat. On va se régaler...
Plus d'infos sur le site officile Inter-Ex (clic sur ce texte ou sur l'image ci-contre).
D'autres reportages des années précédentes sur ce site :
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