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Curiosités dans le ciel
de Boissy
Texte : Laurent Berlivet
Photos : Berlivet & Co
Dans chaque club, il existe un bricoleur fou,
un Gaston Lagaffe ou un professeur Tournesol, qui arrive sur le terrain
avec des modèles à la géométrie inhabituelle
ou au mode de propulsion inattendu, qu'il a réalisés de
A à Z et qu'il parvient à faire tenir en l'air après
parfois un peu de mise au point...
C'est devenu une habitude chaque premier week-end de septembre, ces
« fêlés » se retrouvent lors d'une
curieuse rencontre, qui se déroule alternativement en Hollande,
en Allemagne et en France depuis maintenant 23 ans : Inter-Ex.
C'est l'occasion de voir voler de drôles de machines et de disserter
sur des sujets parfois complètement farfelus, et chaque nouvelle
édition continue à surprendre même les habitués.
Participation internationnale
Après avoir organisé en parallèle à Inter-Ex
la rencontre X-périmental Wings avec succès pendant quelques
années, le Model Club Buxéen a réussi à
s'intégrer dans la boucle, et dorénavant la rencontre
a lieu alternativement en Hollande, en Allemagne et en France. 3 ans
pour trouver de nouvelles idées et les mettre au point, c'est
plus qu'il n'en faut. Mais les plus mordus font le déplacement
de pays en pays chaque année.
Le club de Boissy était donc bien représenté, avec
de nombreux membres inscrits, d'autres encore plus nombreux se chargeant
de l'organisation (buvette, barbecue, micro, régie radio, etc.).
Mais on peut se poser des questions sur l'activité aéromodéliste
française, car la participation hexagonale était une fois
de plus assez faible : sur une trentaine de pilotes inscrits, 12 venaient
de l'étranger !
La situation géographique est bien choisie car le terrain se
trouve à une trentaine de kilomètres de Paris. Beaucoup
de ceux qui font le déplacement de loin essayent d'en profiter
pour faire un peu de tourisme dans la capitale.
A de très rares exceptions près, tous les pilotes français
venaient de la région parisienne et sont des habitués
de la rencontre. Bien sûr, la météo avait été
annoncée catastrophique, et le prix du carburant de plus en plus
élevé limite les déplacements. Mais ceux qui ont
franchi des frontières pour arriver jusqu'ici s'étaient
certainement renseignés et n'ont pas hésité à
faire le voyage, venant d'Allemagne, de Hollande mais également
de Suisse, d'Espagne et même des Etats-Unis !
A fight, not a flight* !
*Un combat, pas un vol ! C'est ce qu'on pouvait entendre lorsqu'un pilote
se préparait à faire prendre l'air à son modèle,
s'apprêtant donc à lutter contre le vent et ses bourrasques
jusqu'au retour au sol.
En effet, le samedi, la vitesse du vent était de 20 à
40 km/h, avec des pointes allant jusqu'à 60 km/h ! Bien que le
ciel était parfois très chargé, il n'y a pas eu
de pluie. Le dimanche, ça soufflait un peu moins fort, mais les
limites du raisonnable étaient quand même largement dépassées...
Pourtant, pratiquement tous les appareils présents ont pris l'air,
y compris les plus frêles 2 axes. Bravo aux pilotes.
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Pas moins de 9 ailes,
sur le 9 Decker de Rainer Lange, très chahuté par
le vent. |
A ce petit jeu, on se doute que les modèles
peu chargés étaient secoués comme des fétus
de paille. Le 9 Decker de Rainer Lange, avec ses 9 ailes superposées,
était particulièrement sensible, malgré ses 18
ailerons ! Pendant de longues minutes, on l'a vu se bagarrer pour tenter
de revenir au-dessus du terrain, grappillant mètre après
mètre, mais perdant tout ce qu'il avait gagné dès
qu'il n'était plus parfaitement dans l'axe du vent. Après
une bonne dizaine de minutes épuisantes, le modèle a terminé
sa course hésitante dans le champ en arrière du terrain.
Mais le pilote ne s'est pas dégonflé, et il a revolé
un peu plus tard, dans les mêmes conditions. Il faut aimer le
rodéo...
Même chose pour Peter Hass et son fantastique
Hollandais Volant, un engin en forme de bateau, avec en guise de voiles
portantes, 3 ailes de parkflyer 2 axes. La cellule semble rafistolée
de partout, mais ceux qui connaissent Peter savent qu'elle a été
construite ainsi... Improvisation tout au long de la construction, que
ce soit pour raccorder les éléments de la superstructure
comme pour l'équipement radio ou la motorisation. Mais le concepteur
maîtrise parfaitement son sujet, et ces morceaux qui flottent
un peu entre eux plient mais ne cassent jamais. En vol dans les bourrasques,
on croirait le bateau en pleine tempête. Avec son adresse habituelle,
le pilote a su ramener son navire à bon port, sous un tonnerre
d'applaudissements.
6 paires d'ailes de planeurs 2 axes montées
en soleil composent les Margueritte de Peter. Les profils des ailes
ne fonctionnent pas dans les meilleures conditions, on s'en doute, mais
ça vole, même si le pilotage ne semble pas de tout repos,
car l'inertie est énorme et les gouvernes peu efficaces. 2 Margueritte
étaient présentées, la grande est vraiment impressionnante.
Convertibles
Après différents prototypes réalisés
en défrichant plusieurs pistes durant 10 ans, Serge Ancaoua
a réussi l'exploit avec son Verti4,
un engin capable de décoller et d'atterrir en vol stationnaire,
et d'évoluer le reste du temps comme un avion classique,
et ainsi d'effectuer quelques figures de voltige.
Les 4 moteurs pivotent sur des axes, pour passer du vol vertical
au vol horizontal. Il y a bien sûr quelques mixages, et deux
gyroscopes, mais rien de très compliqué. Serge a déjà
présenté plus en détail son appareil dans un
précédent numéro de la revue. Avec une cellule
moins « proto », peut-être un peu futuriste,
il serait encore plus impressionnant.
Le
Verti4
de Serge Ancaoua, véritable convertible puisqu'il est
capable de passer du vol stationnaire au vol horizonal. Les
4 moteurs basculent. |
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Jean-Louis Augros a orienté ses recherches
dans une autre voie, avec un Polyclub VTOL, façon Osprey.
L'appareil est équipé en bimoteur, un gros servo
placé dans l'avant du fuselage permet de faire pivoter
les extrémités des ailes et les nacelles moteurs,
via un système de poulies. Si le mécanisme bascule
bien au sol, son action en vol semble aléatoire, l'avion
devenant visiblement incontrôlable dès la rotation
effectuée. Il va falloir persévérer.
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Ventilos
L'Infotron
est une machine au top de la technologie, très sophistiquée,
avec GPS, caméra embarquée, retransmission au sol, etc.
Appareil birotor contrarotatif, ce drone a été développé
pour le travail aérien et peut être piloté soit
manuellement, soit de façon complètement automatisée.
Il existe en 2 versions : thermique ou électrique. C'est cette
dernière qui était présentée en publique
à Inter-Ex. Capable d'effectuer différents travaux avec
une grande précision, il était utilisé ici de façon
plus ludique puisqu'il emportait en caisse accrochée au bout
d'un filin, caisse contenant 5 Micro-Polyclub qui étaient largués
juste au-dessus du terrain. L'appareil a montré à maintes
reprises sa fiabilité, et sa grande stabilité. Quant aux
Micro-Polyclub largués en groupe, il fallait de bons yeux et
de bons réflexes pour identifier le sien avant le retour au sol...
Le Polyclub, célèbre appareil conçu
par William Rohmer, a été décliné à
toutes les sauces. Celui de Franck Rochefort est converti en autogire,
avec une portion d'aile fixe et 2 rotors montés aux extrémités.
Ce qui est le plus étonnant, c'est que ça continue à
voler sans histoire, même lorsqu'une des deux hélices arrête
de tourner !
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Le Polyclub a vraiment
été traité à toutes les sauces. Ici,
c'est une version autogire birotor. |
Le gros autogire de Matthieu Charuau est une construction
perso qui a demandé un peu de mise au point. Au départ,
il était équipé d'une tête de rotor bipale
en balancier de type Bensen. Les vols se passaient correctement une
fois sur deux... Quelques temps avant la rencontre, il a reçu
une tête à 3 pales, ce qui a radicalement changé
le comportement. L'appareil est maintenant d'une stabilité exemplaire,
même dans le vent où il n'apparaît même pas
chahuté. Il n'y a qu'à l'atterrissage qu'il faut être
prudent tant que le rotor tourne encore, car le vent ne demande qu'à
faire basculer le tout.
Il est motorisé par un 15 cc. Le rotor est lancé à
l'aide d'une perceuse sans fil afin de raccourcir la distance de décollage.
Le pilotage se fait via un mixage delta en inclinant la tête pour
le roulis et le tangage. Le volet de profondeur est mobile, mais ça
n'est pas indispensable, et il sera sans doute supprimé bientôt.
Le vol est devenu tellement efficace que le pilote a même tenté
et réussi à passer la boucle ! Il fallait oser, avec un
diamètre rotor de 1,60 m !
Hans Joachim Koster s'est spécialisé
dans les autogires tripales pilotés uniquement par inclinaison
du rotor. Ses Miminum, Micromum et dérivés ont montré
l'efficacité du concept car malgré leur petite taille
et leur faible masse, ils affrontaient les éléments sans
difficulté. Le moteur est monté en propulsif à
mi-hauteur du mât rotor, deux servos actionnent via un mixage
le rotor, en avant de son axe de rotation pour l'incliner en tangage
et en roulis, le bras de levier arrière est ultra court, ce sont
donc des engins très compacts faciles à transporter, et
finalement peu fragiles.
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Schraubhubers Albtraum
Belle réalisation tout dépron, cet autogire quadrirotor
de Lutz Nakel, baptisé Schraubhubers Albtraum. |
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L'Ascot de Peter Haas.
6 petits moteurs électriques entraînent
cette hélice en rotation.
Le pilotage n'est commandé qu'en vertical,
la trajectoire est celle du vent... Mieux vaut se placer correctement
sur le terrain avant l'envol...
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Tout petit hélicoptère birotor dépouillé,
piloté
par Pascal Bourguignon.
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Même la nuit !
Certains n'envisagent pas une rencontre Inter-Ex sans vols de nuit.
Encore une fois, la météo a gâché ce plaisir,
à la fois pour les yeux mais aussi pour les sensations qu'on
ressent en pilotant.
Par exemple, Rainer Lange avait préparé un curieux modèle,
composé de 2 tubes accolés formant un « 8 »,
réalisé à l'aide de joncs carbone et de film translucide
coloré. Son modèle est équipé de pas moins
de 99 Leds soigneusement réparties dans toute la cellule ! Le
pilotage de cet engin est assuré par son moteur à traction
vectorielle.
Une Drenalyn espagnole avait aussi été
équipée spécialement, tout comme quelques autres
modèles qui sont restés à l'abrit dans les voitures.
Dommage, car nombreux sont ceux qui ont dîner sur le terrain,
profitant du repas offert par le club. La soirée aurait été
encore plus gaie.
Stephan Brehm a quand même entretenu l'ambiance
avec un minuscule jouet de quelques grammes composé d'une hélice
horizontale entraînée par un moteur électrique,
le tout posé sur un trepied en EPP. Seule la puissance moteur
est contrôlée par radio infrarouge, permettant un semblant
de vol stationnaire au-dessus des tables et des convives. L'émetteur
passait entre toutes les mains... et presque d'une assiette à
l'autre aussi !
Maquettes... ou presque !
Le Geobat de Lutz Nakel est un petit modèle génial, doté
d'une voilure annulaire, aux performances extraordinaires. 50 cm d'envergure
et seulement 130 g, il est dérivé d'un projet grandeur.
Cette petite semi-maquette en dépron possède de nombreux
détails, comme un train amorti ou des phares d'atterrissage.
Cette géométrie où l'aile courte rejoint le large
stab est particulièrement stable. La légèreté
du modèle et sa motorisation puissante permettent des décollages
du sol, mais aussi une voltige débridée à basse
altitude. Une autre version, moins maquette, mais aussi intéressante
est motorisée par une turbine GWS 40. Là encore, le vol
est vraiment sympa.
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Petite maquette à
aile annulaire très réussie du Geobat, un projet
d'avion grandeur.
Ca se remue dans un mouchoir de poche. |
Luzt est un spécialiste du Dépron maquillé,
et son grand Monocoupe de 2,50 m et presque 4 kg en est une belle illustration.
La traînée est importante, la charge alaire raisonnable,
le vol en est très réaliste. Pour le retour au sol, pas
moins de 2 aides étaient chargées de bondir sur l'avion
des le toucher des roues, pour l'immobiliser afin qu'il ne soit pas
retourné par le vent.
Pas de doute, le matériau bien utilisé permet de belles
réalisations.
Etrange silhouette pour les ailes volantes Rumpelstoss
de Stephan
Brehm, dérivées d'un modèle de vol libre. Un
court tronçon rectangulaire est entouré par deux panneaux
qui partent en flèche très prononcée vers l'arrière.
La surface latérale est des plus réduite puisque seul
le petit fuselage placé très en avant sert à la
stabilité en lacet, même si l'hélice propulsive
doit aider un peu, ainsi que les deux énormes roues et les très
longs saumons plats. Les élevons sont très relevés
pour donner un peu d'autostabilité en tangage. Petite fantaisie
: un drapeau bleu-blanc-rouge caché le long du fuselage se séploie
à l'atterrissage. Le constructeur en présentait une autre
version plus petite destinée au vol en intérieur, mais
on ne l'a pas vue en l'air...
Le SSFB "Wildensee-1" du même Stephan
est en fait un PicoStick de GWS, petit avion 2 axes de début,
maquillé avec un peu d'astuce. Avec un flotteur, 2 balancines
et une peinture en trompe l'œil, il se transforme en un sympathique
hydravion, idéal pour s'initier à la formule par vent
calme.
Le team Berlivet père et fils avait tout juste
terminé le composite Space Ship One et White Knight, reproduction
du premier appareil privé capable d'emporter un touriste dans
l'espace et de son avion porteur. Les 2 modèles sont intégralement
construits en structure. Le porteur est équipé de 2 turbines
électriques qui entraînent étonnament mais efficacement
les 2,700 kg de l'ensemble. Pour pousser le réalisme jusqu'au
bout, le SSO embarque un moteur à poudre allumé après
largage. Un essai a été effectué juste avant la
nuit le samedi soir. Le centre de gravité varie lorsque la poudre
est consommée, ce qui demandera un peu de mise au point pour
obtenir un plané à peu près acceptable avec un
engin dont la corde d'emplanture est supérieure à la moitié
de l'envergure !
Lors du premier vol de l'ensemble porteur/planeur, une turbine a coupé
peu après le décollage. Légère dissymétrie
dans la trajectoire, mais le vol s'est prolongé sans encombre,
en grimpant lentement malgré le vent fort. Il faut dire que le
porteur est, au contraire du petit, doté d'une vraie aile de
planeur... de seulement 16 cm de corde à l'emplanture pour une
envergure de 2,40 m !
C'est cette réalisation qui a été choisée
par les organisateurs pour recevoir le Trophée Querdenker remis
en jeu chaque année.
Drôles de bêtes
Gérard Jumelin avait apporté un très grand nombre
de modèles, tous soigneusement emballés dans des boîtes
en carton. Son nouveau Martinet revêt un plumage superbe, les
barbules sont posées une à une au feutre indélébile,
en jouant sur les couleurs pour donner du relief. Quelques bonnes heures
passées pour transformer ce morceau de Dépron soigneusement
poncé en un oiseau pratiquement aussi vrai que nature. Le vol
est rapide, les trajectoires changeantes comme celles du volatile poursuivant
les insectes pour se nourrir. La voilure reprend le principe des ailes
volantes pures Horten, tout comme pour les Variantes déclinées
dans des versions toujours plus nombreuses. La dernière pèse
environ 17 g, et utilise des servos à mémoire de forme
BioMetal. La pureté aérodynamique fait que malgré
son poids très faible, elle arrive voler en extérieur,
où elle se défend correctement.
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Géométrie
curieuse pour ce canard Mabil'Air de Gérard Jumelin, inspiré
par les oeuvres de Calder. |
Ca n'est qu'après la remise des prix du dimanche,
lorsque le vent est tombé d'un coup, qu'on a pu voir voler Vague
Souvenir, une autre aile volante, cette fois réalisée
en chaussette de carbone moulée en creux sur des gabarits, la
composition a des allures de fer forgé, le poids en moins. Cette
Volupture dissymétrique a participé à la biennale
d'Art contemporain de Nîmes en juin dernier, exposée au
sol mais aussi en vol au-dessus des Jardins de la Fontaine.
Gérard présentait aussi sa nouvelle version de French
Courbe. La première a été construite voici quelques
années, et évoluait uniquement en intérieur, pilotée
par une radio à actuateurs. Cette version agrandie est en Dépron
courbé à chaud et tube carbone. Un motoplaneur 2 axes
au vol tranquille, avec une hélice repliable. Très astucieux,
il est facile à transporter puisqu'entièrement démontable
; le plan a été publié dans Modèle Magazine.
Autre animal curieux, l'Ecureuil volant à l'œil
malicieux de Lutz Nakel est également bien sympathique. Un moteur
central, deux gouvernes mixées, et ça se remue dans tous
les sens. Un idée simple et une réalisation facile en
font un sujet très sympa.
Xavier Schmitd venu de Suisse s'est fait remarquer
avec ses modèles qui ne peuvent pas passer inaperçus...
Pour commencer, sa Vache expert-emmental (c'est marqué dessus
!) est très réussie au niveau look, avec sa robe blanche
tachée de noir et sa bonne « bouille ».
Le fuselage est en fibre de verre, tiré d'un moule en 5 ou 6
parties ! Un moule perdu aurait été plus facile à
réaliser, mais son concepteur a pensé à d'autres
qui pourraient être intéressés, pour gonfler les
rangs du troupeau... Pour la voilure, le concepteur s'est adressé
à un spécialiste, l'aérodynamicien Martin Hepperle
qui a pu donner des conseils sur les profils à utiliser et leur
calage en fonction de la forme générale. Malheureusement,
un souci dans l'alimentation du moteur thermique n'a pas permis à
la bête de prendre son envol. Elle va sans doute être rééquipée
bientôt d'une motorisation plus efficace et plus écolo,
en électrique.
Le Grand Zigotto du même auteur est tiré
d'un plan de Jean Guillemard publié dans Modèle Mag au
mileu des années 70. Mais les dimensions ont été
multipliées, et le planeur mesure maintenant 6,30 m d'envergure,
pour une masse de 10 kg avec son pylône moteur électrique.
La construction est fidèle à l'original, tout en structure,
ce qui n'est pas fréquent sur un modèle de cette taille.
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6,30 m d'envergure et
de structure pour ce très Grand Zigotto construit par Xavier
Schmidt venu de Suisse. L'original bien plus petit avait été
conçu par Jean Guillemard dans les années 70. |
Ce modéliste à l'humour décalé
présentait un autre modèle, un liner bimoteur à
turbine dont la partie avant est en fait un phallus fignolé dans
les moindres détails ! D'après son concepteur, c'est sa
façon de voir l'Air Force suisse...
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Alors là, il fallait oser. La
partie avant de ce liner « traité maquette »
se passe de commentaires... |
Jacques Monange a improvisé un avion canard
autour de l'aile d'un trainer CloudDancer. Le moteur est placé
au centre du modèle, entouré d'un gros conduit circulaire
qui devrait être articulé pour offrir une poussée
vectorielle. La surface latérale est certainement insuffisante,
surtout en arrière du centre de gravité. Pour l'instant,
ça part en vrille.
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Ah, un moteur thermique... L'aile de ce
canard est issue d'un trainer du commerce. Le tube placé
derrière le moteur devrait être articulé pour
fournir une traction vectorielle. Ca demande encore un peu de
mise au point... |
Délires !
L'incontournable Peter Hass crée chaque année un engin
énorme autour de son ensemble électrique favori composé
de 2 puissants moteurs AXI 5330 alimentés par des Lipo 9S 5000
mAh. Cette année, il rendait hommage aux extra-terrestres et
à E.T., avec une soucoupe volante de 2,50 m de diamètre
et 23 kg, inspirée du Disco de BMI. La construction fait appel
au polystyrène renforcé de contre-plaqué et marouflé
au papier. Comme d'habitude, l'appareil reçoit de nombreux accessoires
inutiles au vol mais qui participent à enrichir le thème
choisi, comme des figurines en plastique mais aussi de nombreuses lampes
sur la périphérie... Décollage face au vent, pas
dans l'axe de piste, la masse est tractée doucement mais sûrement
par la puissante motorisation. Le pilotage impose visiblement une forte
concentration à cause de l'importante traînée. A
l'atterrissage sans rebond, la soucoupe entrainée par son inertie
donne l'impression de voir s'arrêter une locomotive !
Romain Berlivet a conçu un jet qui pourrait
être issu d'un manga ou d'un film de science fiction. Voilure
en double croissant de lune, l'un avec les pointes vers l'avant, l'autre
vers l'arrière. Les gouvernes triangulaires n'inspiraient guère
confiance aux connaisseurs. Et pourtant, ça vole. Le nez court
nécessite une longue perche avec du lest pour obtenir un centrage
correct. Le samedi, la poutre en carbone était un peu trop souple,
ce qui créait un mouvement continuel sur l'axe de tangage...
Pas facile d'anticiper les trajectoires. Le dimanche, la poutre a été
remplacée par une plus rigide, et là, les trajectoires
étaient tendues comme celles d'un vrai jet. La cellule est intégralement
en polystyrène extrudé découpé au fil chaud.
Le profil est mis en forme par ponçage à la main, au feeling...
puis le tout est entoilé au vinyle adhésif. Pour déterminer
le point de centrage, quelques protos en dépron version vol libre
ou pilotés par une radio de X-Twin ont été réalisés.
Idée simple mais très remarquée,
la Tour Eiffel de Josep Ortiz venu d'Espagne, qui participait pour la
première fois. Il est venu spécialement pour le concours,
et il a prolongé son séjour par un peu de tourisme. Deux
triangles en dépron montés en croix, la pointe vers l'avant.
Quelques renforts en plat de carbone, du feutre noir indélébile
pour compléter le croisillonnage et la maquette est tout à
fait reconnaissable... réalisée à l'échelle
1:300 ce qui est une valeur inhabituelle... Le moteur est monté
au centre du modèle, l'hélice est bien protégée.
Un mixage delta pour les élevons, la dérive de la partie
haute est aussi articulée, tandis que toute la partie basse peut
être retirée quand les conditions météo ne
sont pas les meilleures tout en améliorant la visualisation.
Yann Lecun, un modéliste français vivant
aux USA s'était déplacé avec son Naboo Cruiser,
sans doute issu d'un Star War. Il pourrait s'agir d'une aile volante,
mais un stab est quand même présent à l'arrière.
Sur les 4 nacelles intégrées dans l'aile, seules 2 sont
équipées de turbines électriques. La silhouette
est assez inhabituelle en vol, mais le comportement est sans histoire.
Yann Lecun est venu des Etats-Unis pour faire voler
son Naboo Royal Cruiser biturbine.
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A suivre...
D'autres machines ont volé dans le ciel de Boissy, elles sont
visibles sur les photos. Avec une météo meilleure, il
y en aurait eu encore d'avantage. On constate que très peu sont
issues de kits, preuve que les modélistes ont toujours des idées,
et que l'envie de construire persiste.
Rendez-vous est pris en septembre prochain pour l'édition de
Neederweert, en Hollande. D'ici là, bonnes expérimentations,
certains sont déjà en train de plancher sur leurs prototypes...
Issu
d'un plan de Benoit Paysant-Le Roux, ce Coléo reproduit
par Gregory Zietec a vraiment une allure particulière en
vol. |
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Tentative de traction vectorielle
sur ce paramoteur à moteur thermique. |
Contacter l'auteur : laurent@jivaro-models.org |
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