Présentation : Pierre
Alban (Photos de l'auteur et de Eric Lequerme)
Il y a peu, on a découvert un nouveau
site de vol, superbe. Le problème c’est que pour poser, c’est
un peu rock’n roll, car c’est court et y’a des cailloux.
Mais l’espace de vol est grandiose.
On aurait voulu une mousse pour les cailloux (et la cabane au fond du
jardin !), mais avec des volets pour poser court, car le Solius arrive
comme un missile sur ce site, qu’il soit encore plus performant,
beau en l’air, etc.
Et c’est à ce moment-là que le Heron a été
dévoilé par Multiplex. Sur le papier, c’était
exactement ce que nous cherchions !
Mais était-ce un Solius amélioré, un Cularis réduit
?
Le Heron, c’est l’art du vol à voile
accessible à tous. Aussi la plus belle façon de pratiquer
le vol de pente : avec peu ou pas de vent, à traquer la
bulle ou la restitution…
Avec ses 2,40 m et son bel allongement, le Heron est
très agréable aussi bien dans les grands espaces que
dans les ascendances serrées.
Les volets apportent d’une part une
nouvelle dimension de vol, mais permettent aussi de se former aux
nombreuses subtilités qui s’ouvrent au vélivole
un peu curieux, principalement au travers de phases de vol dédiées.
Le vol dos ondule légèrement, il y a un
coup de main à prendre mais ça n'est pas la destination
première de ce planeur voilier..
Caractéristiques
techniques
Envergure : 240 cm
Longueur : 110 cm
Poids : 1450 g
Moteur : SK3 3530 1150 kV
Contrôleur : YEP 40
Batterie : Lipo 3 S 2200 mAh ou mieux avec ce moteur, un 2650 mAh
Hélice : 9''x5''
Poids : 1450 g avec Lipo 3S 2650 mAh
Helius
ou Soron ?
A l’ouverture
de la boîte, on tombe sur un fuselage de Solius. C’est
exactement le même. La seule différence est le moulage
pour les prises supplémentaires, pour les volets.
Les ailes et le stab sont spécifiques à chaque version.
Mais les uns les autres sont interchangeables. On a donc joué
tout de suite à intervertir les pièces, qui s'adaptent
parfaitement. Ce qu’il ne faut pas faire : mettre une aile
de Solius d’un côté et de Heron de l’autre.
On n’a pas testé, on avoue. On n’a pas osé
non plus mettre une aile de Heron avec un stab de Solius. C’était
prévu au programme, mais en faisant voler le Heron on a de
suite vu que c’était pas une bonne idée. Par
contre rien n’empêche de mettre un stab de Heron sur
un Solius.Donc la bonne idée, c’est depuis un Heron,
d’acheter des ailes de Solius. Attention, le centre de gravité
n’est pas au même endroit avec une paire d’aile
ou une autre. Il conviendra de déplacer l’accu de propulsion
si on change d’aile.
En haut, le stab du Solius. En bas, celui du Heron,
un peu plus effilé.
Voici le
Helius, ou Soron, selon le flanc de montagne sur lequel on vole
! Ce clin d’œil juste pour montrer que les éléments
sont interchangeables. Le centre de gravité n’est pas
au même endroit selon l’aile installée. Il faudrait
déplacer un peu l’accu et bien entendu mettre le stab
« qui va bien ».
Sans les lipo, 70 g séparent les deux modèles, le
Heron est donc moins chargé puisqu’il a plus de surface.
Aile...
et lui !
Ce sont en effet les ailes qui sont très différentes
entre les deux. Considérablement renforcées, elles sont
moins souples sur le Heron que sur le Solius. Plus d’allongement,
plus de surface, des winglets et bien entendu ces fameux volets qui font
à eux seuls une grosse différence.
Néanmoins, nous retiendrons un autre aspect, également très
marquant :
L’esthétisme !
Franchement, le Heron est bien plus beau et en vol il ressemble d’avantage
à un planeur grandeur.
Rien que pour ça, le Heron vaut le coup par rapport au Solius,
comme vous pouvez en juger sur les photos.
La contrepartie est bien entendu la complication au niveau de la programmation,
mais c’est ça qui est aussi passionnant. D’autant que
l’évolution logique vers des planeurs plus grands rend ce
passage obligé. Alors c’est le moment de se faire la main
et de prendre de bonnes habitudes de pilotage.
Montage
du kit
Pour ceux qui ne connaisse pas le Solius, la qualité
est vraiment impressionnante pour une mousse. Les ailes en particuliers
sont superbes. Elles arrivent finies, aucun collage à faire si
ce n’est les guignols. Rien à voir avec un Easy Glider. Donc
le gros du travail est sur le fuselage, dont il faut coller les deux demi
coquilles. le renfort qui courre dans la poutre n’est plus un profilé
hexagonale en alu comme dans le Solius, il est ici en fibre.
Le système de verrouillage des ailes.
Nous avons utilisé une prise 4 broches au lieu
des 2 prises prévues, mais au final il est plus pratique de
respecter la notice.
Le stabilisateur est maintenu par deux vis
nylon. Ici le stab du Solius, reconnaissable à ses empreintes
de moulage, que n’a plus le Heron.
Trouvées chez Lindinger, ces vis de 5 qui se
vissent à la main. Donc pas de tournevis à emporter...
Par soucis de simplification au montage sur le terrain,
nous avons mis une seule prise au lieu de deux par ailes, mais c’est
une prise 4 broches. Les deux « + » étant
reliés ensemble, de même que les deux « - »
de leurs côtés. Ce serait à refaire, on garderait
la version originale, plus facile à installer lors de la construction.
Sinon, il n’y a vraiment pas à reprendre la notice qui est
super bien faite. Nous avons peint le baquet de verrière avant
collage, d’un coup de bombe. La verrière est collé
avec de la colle
Deluxe spécifique, qui va bien.
Le baquet de verrière a été
peint en kaki, le tableau de bord et l'appui tête sont recouvertsde
vénylia noir. Les déco sont en vinyl (Airtech).
L'allure est très réussie. Difficile de
deviner que ce planeur est intégralement construit en mousse
injectée. Aussi bien au sol qu'en vol.
Equipement
Notre version étant nue, nous avons donc installé
ce que nous avions dans les tiroirs, à savoir :
- Dans la dérive, les deux servos fixés à demeure
(ou presque) sont des Corona DS929MG à pignons métal numériques.
- Dans les ailes, nous ne regrettons pas les Hyperions AMD 11 mm, programmés
avec débattement à 140 °.
- Le moteur est un SK3
3530 1150 kV de 75 g qui s’est avéré parfait,
bien qu’un peu léger en poids.
- Le contrôleur est un YEP 40.
- Le Lipo 3 S, un 2200 mAh est trop léger avec notre moteur, nous
avons mis un 2650 mAh.
- L’hélice est une 9''x5'', pour respecter les 24 Ah maxi
autorisés par le moteur. Résultat plutôt surprenant
: ça monte très fort, la conso est faible et on a de l’autonomie.
Nickel.
Nous avons ajouté un Gyro 3 axes Multiplex, comme gadget, qui s’est
avéré au final très recommandable sur ce Heron.
Du coup, 8 voies sont nécessaires, mais nous verrons qu’il
est tout à fait possible de commander le gyro tout en restant à
un récepteur 7 voies.
En complément des morceaux en EPO,
voici tous les accessoires livrés.
La dérive est en deux parties, à assembler
après avoir installé les servos.
Mixage
4 volets
Le gros avantage du Heron, c’est de pouvoir se
poser sur des plateformes réduites, grâce aux crocos. c’est-à-dire
volets fortement braqués vers le bas, ailerons fortement braqués
vers le haut et une bonne compensation à piquer sur la profondeur.
Là il ne faut pas faire dans la demi-mesure, et de grâce,
mettez de l’amplitude aux débattements ! C’est la combinaison
des volets et des ailerons qui font que c’est efficace. En effet,
les volets ralentissent et empêchent d’accélérer,
et les ailerons levés augmentent le taux de chute. Ils sont donc
complémentaires. Ne faites pas seulement agir les volets, c’est
très peu efficace sur un planeur. Il faut les deux.
La commande des crocos doit se faire obligatoirement par le manche des
gaz. Pourquoi ?
Il faut nécessairement réguler les crocos en approche, comme
les freins d’une voiture, que l’on n'aurait pas idée
d’avoir en tout ou rien. Les crocos doivent être sortis progressivement
une fois la vitesse réduite. Hors de question de mettre tout dehors
à vitesse importante, car non seulement cela impose des contraintes
monstrueuses aux ailes (ça encore, le Heron est "béton »),
mais cela garantit aussi une belle séance de rodéo. Enfin
durant l’approche, on doit pouvoir réduire ou augmenter l’efficacité
de ces aéro-freins. Moduler donc.
Crocos sortis en grand : le taux de chute
augmente fortement et permet des atterrissages très courts.
"26%" c'est taux de compensation à
piquer crocos sortis. Sur la Multiplex, ce taux a été
rendu réglable en vol via une des deux molettes, c'est vraiment
très pratique.
Il est important de bien régler la compensation
à piquer.
D’autre part, soulignons qu’il est capital d’avoir aux
crocos des débattements significatifs. 70° aux volets, 35/40°
aux ailerons. Le truc, c’est d’avoir environ 75% de mixage
pour lever les ailerons, et donc de garder les 25% restants pour avoir
encore du taux de roulis en permettant à l’aileron de se
lever encore un peu d’avantage. Pour cela, soit il faut des servos
qui débattent beaucoup, comme nos Hyperion programmables, ou/et
avoir des grands palonniers de servos. Il faut donc passer du temps sur
la programmation tout en optimisant au mieux les débattements de
façon mécanique.
Le moteur, lui, sera commandé par un inter 2 ou 3 positions.
En toute logique, vous devriez avoir de bons débattements aux ailerons
et donc on n’aura pas besoin du mixage « ailerons donnent
volets » pour se servir des volets comme soutient aux ailerons.
On peut donc économiser là une voie et placer un cordon
en Y aux volets.
Par contre il est utile de baisser de quelques 3 mm, les volets et de
2 mm les ailerons en position « thermique ». Pour
autant, à l’usage, nous avons préféré
ne pas baisser les ailerons.
Le Heron reste très maniable,
voir vif selon les réglages. C'est comme ça qu'on l'aime
Ailerons et volets levés de 1 ou 2 mm, pour utiliser
une phase de vol « vitesse/acro », ne sont pas strictement
nécessaire, mais c’est sympa pour le vol dos.
Le fait de passer par des phases de vol pour ces derniers mixages permet
de mémoriser des positions de trim, pour la profondeur et donc
de trouver chaque fois un planeur réglé pour le type d’utilisation
concernée. (Thermique / Normal / Acro) D’autant que l’on
peut y modifier les valeurs de différentiel, ou d’expo par
exemple.
Très utile avec le centrage du plan, qui est un peu avant, et qui
donc nécessite plus ou moins de différentiel selon les phases
de vol. Si vous pouvez les régler en vols de façon distinctes
pour chaque phase de vol, c’est le pied.
Vous voulez éviter toutes ces complications, mais profiter quand
même du Heron ? Dans ce cas, n’installez tout bonnement pas
les servos de volets. Cz ira aussi très bien pour commencer. C’est
même sage, si vous n’êtes vraiment pas familier avec
la programmation et l’usage des volets. Prévoir juste un
bon débattement vers le haut des ailerons en fonction « AF ».
Réglages et phases de vol sur
le Heron avec ses ailerons et volets mixés. Les valeurs doivent être adaptées
aux habitudes de chacun et bien entendu affinées en vol.
Histoire
de gyro
Nous avons donc placé un gyro Multiplex. Il est
vraiment très bien, beaucoup mieux que les gyro chinois à
bas prix. Mais comme pour tous les gyros 3 axes, il n’est pas prévu
de remonter les ailerons pour faire AF. Fonction pourtant indispensable.
Multiplex contourne le problème en ne branchant qu’un seul
servo d'aileron sur le gyro. Soit une moindre efficacité aux ailerons
pour le gyro. Ce n’est pas une si mauvaise solution. Elle a le mérite
d’être simple. Pas comme notre solution !
Pour avoir le beurre et la crémière, c’est-à-dire
les deux ailerons au gyro + les crocos, nous avons installé après
le gyro, un mixeur séparé, type « empennage papillon »,
qui gère la fonction aileron, transitant par une seule voie par
le gyro, et l'autre fonction , qui n’est plus la profondeur dans
le cas d’un empennage en V, mais dont le signal provient directement
(sans gyro donc) de votre manche des gaz.
Les trippes du Heron : ici 8 voies utilisées,
mais 7 restent tout à fait possible, même avec le gyro.
Dans ce cas, les volets auront un cordon en Y avec en plus un inverseur
de signal sur un des deux servos.
La bonne idée c’est de commander le gyro en même
temps que le planeur, quitte à faire des économies
sur autre chose…
Un petit mixeur séparé a été
ajouté au gyro 3 axes, car ce dernier ne gère pas la
fonction croco. C’est une solution efficace mais un peu compliquée
à mettre en place au niveau de la programmation.
C’est assez « sioux » à
régler, d’autant qu’il faut reprendre tous les mixages
des flaps et phases de vols, car les ailerons ne sont pas prévus
pour être mixés avec la voie des gaz (qui sont les AF sur
notre planeur). C’est un peu compliqué à expliquer,
et il faut une bonne connaissance de sa radio pour que tout marche dans
le bon sens. On y a passer un temps certain. Mais quand ça fonctionne,
c’est super. Nous vous conseillons néanmoins la version « Multiplex »
avec un seul aileron géré par le gyro.
Ce gyro doit donc être piloté par un inter 3 positions. En
effet, il faut pouvoir le couper. Ensuite il y a deux autres positions :
la position « ON » qui stabilise la trajectoire,
puis la position « 3D » qui bloque le planeur dans
la position laissée. Dans ce dernier cas, on ne pilote plus le
modèle, on gère juste des inclinaisons. C’est peu
utile sur un planeur voir dangereux.
Notre moteur pesant seulement
75 g, nous avons dû mettre un LiPo un peu plus gros que les
2200 mAh du Solius. La consommation étant de toute façon
modérée, on gagne en autonomie, d’autant que le
moteur est peu sollicité (et la montée très franche).
Nous nous en servons uniquement pour perdre le modèle
de vue, le temps de contourner à pied un arbre qui masque la vue,
ou de se retourner pour ne pas trébucher sur des cailloux. Si c’est
bien réglé, vous retrouverez le planeur plus ou moins au
même endroit.
Si c’est pas bien réglé... vous ne retrouverez jamais
votre planeur !
En effet le système ne supporte pas les modifications de trim et
il faut le reparamétrer à chaque changement de trim. Et
donc le gyro va vouloir retrouver la position d’avant les nouveaux
trims. On vous dit pas le m…dier ! Ne supportant pas les trim, oubliez
aussi la compensation à piquer des croco. Sans ça, c’est
plein piqué vers la planète ! Sympa, non ? Le truc dans
ce dernier cas, c’est de désactiver ce mixage « croco
> prof » avec le même inter qui sert à activer
la « 3D » du gyro. La compensation, c’est
le gyro qui la fera.
On peut donc vous conseiller de ne pas activer la fonction 3D ! N’est-ce
pas?
Par contre, la fonction gyro normal est vraiment super sur ce planeur,
et là nous la conseillons vraiment, comme on le verra plus tard.
Gyro NX3 : la solution attendue
Trouvé chez Turbines-RC,
ce gyro avec 2 entrées Ailerons + 2 sorties Ailerons permet
la gestion des quadro flaps et autres phases de vol en toute transparence
! Eurêka !
Avec lui, plus besoin donc de mixer externe ou autres bidouilles...
(Mise à jour du
29 mars 2015)
L’allongement
du Heron est bien visible par rapport au Solius. L’un étant
plus typé ludique (Solius) et l’autre plus axé
perfo.
En
vol !
Nous avons donc testé en même temps et
dans les mêmes conditions le Heron et le Solius, sur une pente,
par temps calme.
Nous avons une sale habitude, c’est de mettre le maximum de débattement,
de régler tout finement mais sans s’occuper de la notice
et de centrer un peu arrière. C’est donc comme cela que le
Heron a pris l’air, et tout est allé parfaitement bien du
premier coup. On va pas se laisser emm… par un cageot à poisson
! Le seul truc qui nous manque, c’est de ne pouvoir régler
le différentiel en vol, à cause de notre mixer externe après
le gyro. En effet, le planeur s’avère de suite centré
avant, malgré tout, et donc cela a des effets induits que nous
n’aimons pas trop. Enfin, gardons à l’esprit que ce
planeur est destiné à un large public auquel on ne demande
pas d’avoir des connaissances issues de la compétition. A
nous d’être raisonnable aussi.
Le Heron : un beau planeur performant
à volets, sans se ruiner !
Ce qui marque de suite par rapport au Solius, c’est
son vol plus lent et plus majestueux, alors que le Solius vole d'avantage
« moustique ». Le Heron est plus stable sur trajectoire,
stabilisé par les winglets. On dirait un planeur de plus grande
envergure. Il n’est pas mou pour autant, loin de là, il est
d’une vivacité tout à fait normale, ça dépendra
de vos débattements.
Nous attendions le Heron en spirale et au début
nous avons été un peu déçu. En effet, le Heron
est capable de voler plus lentement, même en lisse, à une
allure plus « maquette ». Or, plus on vole lentement,
plus le décrochage intervient rapidement. Fatalement. C’est
ce qui s’est produit. D’ailleurs au sol, nous avons remarqué
que nous avions mis du trim à cabré. Pas sur le Solius.
Aussi, il convient plutôt de le laisser voler ce planeur, sans chercher
à trop le ralentir. Ensuite, le décrochage en spirale intervient
à peu près de la même façon que le Solius,
c’est-à-dire quand même de façon assez marqué,
par un début d’autorotation. Le planeur part brutalement
sur une aile. Si on lâche tout, il se rétablit tout seul
rapidement. Le Heron perd un peu plus d’altitude. Ce n’est
donc pas un Easy glider, mais bien un planeur de transition, comme une
suite après un Solius.
Avec les volets en position thermique, le nez se lève,
d’où l’intérêt de trimer ça par
une phase de vol afin de rectifier ce couple cabreur. Le planeur monte
plus vite. Comme toujours avec les volets, plus on met d’incidence
à cabrer, plus le décrochage est violent. Dans l’absolu,
c’est très sympa ces volets, mais franchement, il va déjà
super bien en lisse.
Ce qui améliore franchement les choses, c’est le gyro. En
spirale, il stabilise l’incidence, et donc il faut vraiment le faire
exprès pour décrocher. En mise en virage, le travail qu’il
fait à la dérive compense les effets du mauvais réglages
de différentiel. On peut donc spiraler plus près du relief,
sans trop se faire de soucis. Même en spiralant super serré,
ça va sans problème (mais ça chute, normal).
Le gyro n’empêche absolument pas de sentir l’aérologie
et le planeur détecte tout aussi bien les zones d’ascendances.
(Par contre en « 3D », on ne voit plus rien.)
Pendant l’approche, il est aussi très stable
grâce au gyro, en pente c’est vraiment bien.
En voltige, le Heron est tout à fait maniable, mais moins marrant
que le Solius qui est plus virevoltant. La dérive manque d’efficacité
et le renversement doit être bien anticipé, voir triché
aux ailerons. Le vol dos demande à être assez poussé,
surtout au début, puis il remonte. La cause au centrage.
Là où le Heron est royal, c’est pour poser court !
En VDP, sur des sites un peu limites, c’est un gros atout de pouvoir
descendre sous très forte pente sans prendre de vitesse et de poser
court. Là, la différence avec le Solius est énorme.
Une vidéo d’atterrissages
et même d'un crash-test sur une piste très courte,
en haut d’une pente.
Une autre vidéo avec quelques
passages, notamment sur le dos. (Ajoutée
le 11 mars 2015)
En
plaine... itude !
Temps super en ce début mars, après la
tempête. Besoin d’un bon bol de zénitude. Alors on
prend le vélo, le chien qui trépigne, le Heron dans la housse
MPX du Cularis sur l’épaule, la radio dans le sac à
dos et une boisson. Et c’est parti !
Waouh ! Quelle après-m' ! Et quel planeur !
On vient de recevoir de chez Lindinger des vis qui ne demandent pas de
tournevis. Sur le terrain c’est super rapide. Et en rando encore
mieux. Le sac MPX est parfait et se prend en bandoulière. Donc
le planeur est vite monté après quelques kilomètres
dans les champs. Le chien était fatigué ! (C’est un
chien qui marque les pompes.)
Presque pas de vent, gyro « On », moteur !
Le planeur part sur des rails. Forcément. En 5 secondes, il est
bien assez haut.
C’est dans ces conditions qu’il est super important non seulement
d’avoir des phases de vol, mais en plus de bien les régler.
Donc on commence par peaufiner les réglages , spécialement
le trim de profondeur.
En position durée, les volets engendrent un petit couple cabreur
qu’il convient de compenser de façon à ce que le planeur
garde sa ligne de vol.
En position vitesse; là aussi on met un peu de trim piqueur afin
de donner au planeur un vol beaucoup plus tendu.
Mais partageons en léger différé les sensations avec
ce Heron qui nous a véritablement régalé.
L’alliance des volets et du gyro 3
axes donne l’impression de piloter un planeur bien plus grand,
il en offre sans conteste l’agrément.
Le marquage fluo est très utile pour
bien le voir dans les ascendances, car son pilotage demande un peu
d’attention en spirale.
En transition : Pas de volets, pas de
gyro utile. Le planeur se promène et marque les pompes comme les
pets de lapin de façon surprenante. Il est léger, les ailes
aussi. Tout ce qui passe, il le détecte. Le chien en pleurerait
!
Avec ou sans gyro, c’est pareil. Gyro « On », il détecte
aussi bien. En fait on le coupe juste pour économiser les servos,
surtout que nous l’avons réglé de façon un
peu sensible, mais c’est ce qu’il faut.
Le modèle frétille. On dirait que le gyro surcompense, mais
quand on le coupe, ça continue. On connaît ça avec
des F3K ; avec des mousses c’est moins courant. Bref, ça
frétille et ça monte. Là on parle d’une alti
de 30-40 m maxi. Le planeur lève le nez et par du côté
opposé à la pompe, comme c’est normal. Là il
y a deux méthodes. Avec ou sans gyro. La différence est
vraiment marquée.
Sans gyro, le planeur chahute un peu, il n’est
pas si facile que ça à maintenir dans sa ligne de vol, car
le fuso est un poil court. Volets en positions « durée ».
Le planeur se prend un petit coup de pied au cul. Comme dans cette position
le mixage des volets est coupé, le planeur est un peu plus doux
aux ailerons et il enroule très bien et efficacement. Par contre
il faut le piloter sans arrêt, et plutôt finement, sinon le
planeur décroche assez facilement. Il faut lui garder sa vitesse
de vol, c’est là qu’il faut bien régler le trim
de prof, en spirale avec peu d’inclinaison.
A propos d’inclinaison, on peut spiraler serré,
avec pas mal d’angle. Ca passe très bien. Tout du moins bien
réglé. Mieux, on peut spiraler sur un faible diamètre
avec un angle raisonnable, car le planeur est léger et bien entendu
c’est super efficace. Surtout avec le volets.
Le Heron est un planeur moderne qui aime
être réglé finement pour donner tout son potentiel
En VTR ou en plaine, le Héron exploite
brillamment les moindres petits ressauts.
Avec le gyro, le planeur se comporte
de façon royale. Non seulement on ne perd rien en sensation ni
en capacité de détection de pompes, mais en plus la ligne
de vol s’en trouve considérablement fluidifiée, à
la façon d’un planeur bien plus grand. Le gyro sur la prof
et même la direction démontre ici tout l’intérêt
du système, en fait il n’y a plus qu’à s’occuper
de gérer la spirale et non plus de passer son temps à s’occuper
des effets parasites qui sont amplifiés par notre retard de réaction.
Si le planeur met le nez en l’air et que l’on est déjà
un peu limite, comme c’est le cas en spirale, le gyro a réagit
immédiatement. Concrètement, on spirale super bien avec
une inclinaison peu importante, avec juste un peu de prof et de dérive,
quasi pas de contre aux ailerons.
Coupons le gyro pour voir… Houlà
! Ca part immédiatement en cacahuète, et décroche
en 3 secondes ! Impressionnant. A tel point que quand on le coupe, on
a l’impression de partir en rodéo. Ne croyez pas que le gyro
remplace le pilotage, pas du tout. Au contraire même. Sans gyro,
vous avez une mousse. Sympa, mais une mousse. Avec le gyro, vous avez
une grande plume. C’est donc un pilotage différent, plus
fluide, plus en finesse, que l’on apprécie d’autant
plus que l’on est bon pilote.
Bref, tout l’après midi, ça a été
pompe = volets+gyro. Un régal. D’autant que ça le
fait aussi très bas, puisque l’on réussit plusieurs
fois à accrocher à moins de 10 m d’altitude. C’est
loin d’être aussi évident qu’en F3K, il faut
être très vigilant, mais on y arrive. Pilotage fin de rigueur.
Au final on a enroulé beaucoup, souvent très bas. Le fluo
en bout d’aile, sous les winglets, aide énormément,
ce qui permet de bien enrouler même un peu loin. Le planeur n’est
pas si grand…
En position vitesse, nous avons donc trimé un
poil piqueur cette phase de vol et le planeur devient très agréable
avec des trajectoires bien tendues. Le taux de roulis est très
bon. Le gyro n’apporte rien dans ce cas, au contraire. Comme il
est réglé pour le vol lent, en vol rapide il est trop sensible
et on le voit sur-compenser un peu. Le vol dos est pas mal, un peu ondulant,
il y a un coup de main à prendre.
Pour la petite histoire,
le téléphone a sonné ce jour-là, en
cours de vol. On pose le planeur. On rappelle, ce sont les copains
:
- « Tu viens avec nous, on va faire voler les Volcano,
amène le tien ! »
- « Non, je suis dans la cambrousse en vélo avec
un planeur… »
- « Ah bon, mais t’as pris quoi ? »
- « Ben... le chien ! »
- « Non, quel planeur ? »
- « Euh… bon… c’est la dernière
mousse de Multiplex et je m’éclate ! »
- « P… ! C’est pas vrai ! T’as
les planeurs dont tout le monde rêve et toi, tu voles avec
une caisse à poisson ! »
- « 1,4 kg, c’est pas pareil à vélo… »
- « Bon, ben à plus alors ! »
On a les oreilles qui en sifflent encore...
Le Heron est aussi la mousse des planeuristes
expérimentés, pour voler de façon un peu
cérébrale quand même.
La housse du Cularis bien qu’un peu grande
est très prtaique et en plus elle est très confortable
pour s’allonger dessus. (Sans rien dedans ! )
Ce sentiment d’être incompris, c’est
grave docteur ? C’est vrai, le Heron n’est pas une grande
plume ni un F3K à 800 roros. Mééé il
donne quand même un peu les sensations de l’un et de
l’autre. Même pour un planeuriste expérimenté,
sous réserve qu'il soit tout seul dans la nature pour ne
pas mourir de honte, cet "ersazt de planeur" est un jouet
très sympa à emmener facilement. C’est bon,
les copains, on peut revenir ? (Vous avez compris qu’on l’aime
bien ce Heron, mais on peut pas trop le dire…)
(Mise
à jour du 9 mars 2015)
Nouveau retour
d’info pour les derniers « gyrosceptiques"
Nous venons donc
de tester le gyro du Heron sur une butte mal orientée avec
un rendement pas très bon, par petit temps. Encore une fois
nos préjugés ont été balayés,
c’est pour cela que nous y revenons un peu.
Ayant lancé avec le gyro sur « On »
où c’est bien entendu un indéniable agrément,
nous l’avons laissé enclenché. Nous en étions
à juger de l’effet très positif des volets en
position « durée », ce qui permettait
de se maintenir à une quinzaine de mètre de haut,
alors que la position lisse nous autorisait juste à tangenter
un poil au-dessus de la ligne de crête.
C’est alors que depuis l’altitude autorisée par
la position « durée », nous avons coupé
le gyro. Là nous nous sommes rendus compte que la pseudo
portance était très chaotique, car le Heron a subitement
abandonné ses trajectoires au cordeau, pour une démarche
plus titubante. Au bout de quelques aller/retour, la conclusion
est sans appel, même avec les volets, on se maintient à
peine. On a perdu toutes nos marges de sécurité. Bref,
limite agonie. Gyro sur « On » à nouveau,
c’est comme si le vent était devenu maritime: fluide.
Et le planeur remonte. Autant vous dire que votre ego en prend un
coup. Y’a rien à faire, on a beau s’appliquer,
on ne peut pas réagir de la même façon en air
perturbé.
A la limite, on veut bien admettre que l’on soit plus lent
à réagir, mais que ce soit plus efficace et pas qu’un
peu, alors là c’est franchement vexant.
Un dernier mot pour
avouer que l’on s’est laissé encore surprendre
par l’efficacité redoutable des crocos : prise d’altitude
au moteur. Descente tout dehors sous très forte pente. Bien
que prévenu, on s’attendait à être long.
On a en fait été trop court sur cette plate-forme
un peu délicate, au point de devoir remettre du moteur. Incroyable.
On ne sait pas si l’impression est fondée, mais il
y a de quoi penser que la finesse est inférieure à
1 avec un poil d’air, tant il est possible de piquer de haut
sans prendre de vitesse et de se retrouver à poser à
l’endroit... du dernier virage ! Oups...
Quand on vous dit qu’il faut doser...
Y’a bien encore un truc qu’on vous dirait, on va se
faire traiter de fayot ou de vendu (avec la crise, faut pas trop
y croire), c’est que Heron + Gyro + l’ergonomie des
radio Multiplex, ben franchement, c’est le pied. On râle
beaucoup, mais quand c’est bien, il faut le dire aussi (mais
on n’a pas dit que c’était parfait).
Une vidéo du Heron par vent
fort, une journée où on serait mieux à bricoler
à l'intérieur... mais le motoplaneur se défend
très bien, et la motorisation choisie qui serait poussive
d'après certains montre qu'elle est amplement suffisante.
En
conclusion
Le domaine de prédilection du Heron, c’est
le VTR (vol thermique sur relief). C’est un très bon gratteur
et il est aussi très formateur dans le domaine. il est à
emmener partout, et surtout pour tester des pentes mal pavées où
on n’oserait pas poser un planeur conventionnel. Il n’a pas
que cette qualité à son arc, il est aussi très ludique
et on peut tout aussi bien s’amuser à « taper
dedans » pour faire de l’acro.
Il a aussi, et surtout un super look en vol, que le Solius n’a pas.
Le look et l’attero sur plateforme restreinte, ce sont quand même
les deux arguments principaux. par rapport au Solius. Le Heron n’est
pas plus facile à piloter, peut être un poil plus stable,
mais il est plus exigeant avec ses volets. Pour voler comme un décérébré,
le Solius est plus indiqué, et pour voler d’avantage réaliste,
le Heron est là. L’idéal étant d’acheter
un Heron et d’ajouter dans le carton une paire d’aile de Solius,
selon ce qu’on désire faire. En résumant, pour de
la plaine, c’est Heron, pour du VTR aussi. Pour voltige débridée
et pente, c’est Solius.. Mais c’est juste une tendance, ils
sont tous deux très polyvalent.
Le planeur est en plaine super démonstratif aux
volets, les phases de vols apportent tellement au caractère du
planeur qu’elles en sont quasi indispensables. Comme le gyro qui
apporte un dimension incroyable à la machine et dont il nous semble
presque impensable de se passer sur ce modèle. Il est passionnant
de voler entre 10 et 60 m de hauteur car on voit bien le planeur et on
peut en profiter pour le régler très finement, ce qu’il
mérite. Il a toutes les qualités pour cela.
Il y a là un outil très pédagogique pour vraiment
progresser, s’entraîner à piloter en finesse et profiter
vraiment de toutes les possibilités qu’offrent les radio
actuelles (en tout cas celles qui ont un programme planeur avec phases
de vol). Ce Heron est capable d'être exigeant et très démonstratif
du moment que l’on s’en donne les possibilités. Ce
n’est donc pas un planeur de début, mais bien une machine
de transition après un Solius, qui n’est pas non plus une
machine de newbies. Chapeau à Multiplex qui a encore fait très
fort.
Questions
/ réponses :
Dois-je
acheter un Heron ? Oui, si :
Vous avez une bonne expérience
du Solius,
Vous avez une radio pour planeurs
avec phases de vols,
Vous êtes capable d’exploiter
pleinement cette radio,
Vous voulez progresser.
Prenez plutôt un Solius si
:
- Vous n’avez que l’expérience d’un planeur
de début,
- Vous êtes hermétique à la programmation un
peu complexe des radios,
- Si vous voulez surtout un modèle de vol de pente.
Le gyro est t’il vraiment
indispensable sur le Heron ?
Si vous êtes dans les 4 cas qui correspondent à l’achat
du Heron, n’hésitez pas une seconde.
Peux-t’on transformer un
Solius en Heron ?
Quand les ailes et le stab du Heron seront dispo, oui. Mais il est
peut être plus intéressant de vendre le Solius puis
d’acheter un Heron.
Peux-t’on faire voler un
Heron sans volets ?
Oui, comme on peut manger sans sel.
Quelle est la différence
avec le Cularis ?
Le Cularis est d’avantage un Easy Glider à volets.
Le Solius et le Heron sont de vrais planeurs modernes.
Remerciements
à Eric Lequerme pour toute son aide à la réalisation
de cet essai.