Présentation : Emmanuel
Elie, Hervé Belin et Emmanuel
Henris (ManuDepron),
"envoyés spéciaux qui s’y sont envoyés
en l’air de leur plein gré"
Photos de ce trio et de Patrick Spiroux
J’ai toujours été intrigué par les
photo-reportages des rencontres indoor RC et vol libre organisées
depuis de nombreuses années dans ce lieu hors du commun. Un messenger
de Hervé Belin : « Qu’en penses-tu ?» …
Un WhatsApp envoyé à Manu Elie « Et toi, t’en
penses quoi ? »
Evidemment c’est un peu comme demander à des moutons s’ils
ont envie d’herbe fraîche : EN ROUTE vers de nouvelles aventures
!
Le hangar à dirigeables d'Ecausseville
Ecausseville, dans la Manche : c’est
là tout comme à Orly, Brest et Rochefort que l’Armée
Française construisit des mastodontes de 150 m de long,
31 m de haut et 40 m de large destinés à abriter
des dirigeables de lutte anti-sous-marine. Structure en béton
armé remarquable de par sa finesse, recouverte de panneaux
préfabriqués en béton d’une finesse
encore plus remarquable.
Mais, sitôt achevés en 1919, le développement
de l’aviation rendit obsolètes les dirigeables et
les infrastructures gigantesques qu’ils nécessitaient.
Aujourd’hui, ce dinosaure d’Ecausseville
est le seul subsistant au monde par sa taille et son mode de construction
tout en béton.
Tous les autres hangars en France ont été détruits
et celui d'Ecausseville est classé Monument historique.
La rencontre
Organisée depuis 19 ans déjà
début mai par un groupe d'aéromodélistes
local, qui a donné naissance en 2022 à l’Association
des Faucheurs de Marguerites du Cotentin, on y rencontre des modélistes
parfois venus de loin.
La rencontre est ouverte au public (Spectacle
Aérien Public d’Aéronefs sans équipage
à bord). Grâce à un excellent commentateur,
Fréderic Ladouce, j’ai remarqué que ce public
reste un bon bout de temps. Sans la moindre note, il partage une
masse d’infos sur les avions réels présentés.
Il maîtrise cela sur le bout des doigts et le fait de manière
très bien vulgarisée. Bravo !
Le public reste également sans doute grâce au stand
pâtisseries-crêpes auquel j’ai gouté
largement et que je valide +++
La télévision France 3
et la presse écrite s’étaient déplacées
et ont bien couvert l’événement.
Extrait du journal Pays
de Montebourg.
Reportage télévisé
sur France3 Normandie.
Mais ce qui faisait le plus plaisir
à voir: le nombre de jeunes et de très jeunes pilotes.
Une dizaine de garçons et filles entre 7 et 14 ans : ce
n’est pas banal et doit être souligné.
Quelques commentaires sur certains modèles
en particulier :
Bleriot XI de Damien Bellamy
Il s’agit d’un modèle
imprimé 3D dont il a téléchargé les
fichiers sur planeprint.com.
1 m envergure conçu pour impression en PLA et sortant à
une masse de 285 g.
Et alors ?
Et bien Damien l’a imprimé
en light PLA, haubané, entoilé papier et l’a
sorti à 175 g ! Train amorti, roues maison… Et là
le vol est magique ! Bravo. Le pilote est en cours d’impression
et l’hélice GWS une fois maquillée vont en
faire une super réalisation alliant tech et talent ! Conjuguer
structure imprimée 3D et entoilage papier : du vrai modélisme
et il a remporté… un autocollant Jivaro-Models…
et tout notre respect…
Aile de combat VCC de Hervé
Belin
Ce modéliste dont on avait repéré
un modèle VCC lors de la rencontre VEST persiste en ce
domaine et avait apporté ici une aile volante comme on
en voyait en balsa dans les années 60 avec des moteurs
Diesel. Même proportions mais dépron, Li-Pos, poignée
et câbles.
Hervé s’est basé sur un proto
aile volante de combat de CPLR vu en meeting. Ce qui est particulier,
c’est que pour la commande des « gaz », il
y a à bord un petit récepteur, un esc et une Li-Po.
Et Hervé a dans une main la classique poignée
VCC et dans l’autre un micro émetteur “chinoix”
via lequel il gère les « gaz » ! Astucieux
!
100 cm envergure, Li-Po 3 S 500, 250 g prêt au vol , câbles
de 5 m de long+ Poignée et bâti moteur imprimés
3 D.
Le centrage de l’aile lui donne une nervosité nécessaire
pour le combat.
Grands modèles hyper light de Rémy
Mormino
Ce mec est un phénomène et ses modèles
sont phénoménaux. Il est passé maître
en matière de modèles énormes d’une
incroyable légèreté et c’est en vol
que l’on réalise le réalisme. Ses modèles
de près sont assez « moyens » MAIS reculez
de deux mètres et ils sont beaux et une fois en vol c’est
SUBLIME de réalisme. Décolage sur des chariots
en Depron.
Boeing 747 : envergure
240 cm, 800 g prêt à voler y compris la Li-Po
3S 500 mAh
Concorde, AN 225 Mriya emportant sur son dos la navette
Bourane, B 747 ! Trois réussites absolues ! On est sur
d’immenses structures vides : couples dépron 5
mm hyper évidés, coffrage dépron 1 mm,
un chouia de carbone et de contre-plaqué. Pas une crotte
de mastic et de la peinture juste « là où
il faut ».
Ailes du 747 et de l’AN : une fine peau de dépron
1 mm roulée sur un squelette « squeletique ».
AN 225 Mriya :
220 cm envergure, 650 g prêt à voler y compris
la Li-Po 3S 500 mAh
Seul le concorde a une aile pleine en dépron
5 mm comme les dérives et stab du 747.
Et là dedans : de la filasse pas bien grosse au km pour
alimenter les leds et l’électronique. Ces modèles
sont commandés par guidage différentiel des moteurs,
un servo de dérive et un autre de profondeur. Pas d’ailerons.
La profondeur selon Rémy est très peu utilisée
et la dérive par contre sert beaucoup.
La mise au point est aux petits oignons et il les pilote de
main de maître.
La vitesse est hyper lente et réaliste.
Concorde : 80 cm
envergure, 300 g prêt à voler y compris la
Li-Po 3 S 500 mAh. Nez articulé ! Ben tiens !
Les élevons ne servent que pour le tangage, il
n'y a pas de commande de roulis. Les virages s'effectent
à la dérive et par commande différentielle
des discrets moteurs propulsifs placés au bord
de fuite.
F3P de Patrice Kergale
On parle peu de F3P dans Jivaro et pourtant
: sujet remarquable (NDLR : Nos pages sont ouvertes à qui
souhaite en parler.). La construction de ces modèles est
de l’orfèvrerie de carbone et de mylar. J’en
avais souvent vu en photos mais vu de près de mes propres
yeux : et bien je n’imaginais pas la finesse des constructions.
Les structures sont en joncs carbone de 0,3 et 0,5 mm. Ceux qui
semblent plus gros sont du 0.7 mm mais c’est en fait du
tube dont le trou central est de 0,3 mm !
Il présentait 2 modèles
: Un Click de 940 mm d’envergure et pesant 52 g Li-Po inclus
et un Trivia de 900 mm et 59 g.
« Dis monsieur, ils pèsent combien tes avions ? »
- « 111 g… les deux ». Gloup !
Moteur contra-rotatif maison, hélices carbone maison, entoilage
Mylar. Respect et en sus un pilotage top !
Tourniquet d’apprentissage du pilotage
Nous avons été conquis par ce système
hyper pédagogique permettant de prendre les commandes d’un
PolyClub sans risque.
Système créé par le MOLOT Club d’Ile
de France pour des animations lors des journées Téléthon,
portes ouvertes.
Au centre un trépied lesté. La perche est une canne
à pêche en carbone reliée au trépied
par un pivot et à laquelle le Polyclub est suspendu. Et
en guise de contre poids une bouteille d’eau remplie en
partie afin d’ajuster l’équilibre de l’ensemble.
Ainsi, dès 5 ans, un jeune peut piloter en sécurité
un premier avion RC !
Bouteille Biplan
Repéré pour vous : ce biplan qui a visiblement
de la bouteille mais dont l’auteur, qui n’a pas laissé
d’adresse, a fait un beau travail de récup.
Il fût un temps où pour les micro-Barons nous récupérions
des fonds de bouteilles pour faire des capots ! Ici toute la bouteille
y est passée « Cul sec » !
Patrouille d’autogires
Le vol en groupe n’est pas courant dans les rencontres.
Les clubs AFMCO et MOLOT ont relevé le défi de construire
en quelques jours, 6 modèles en Super Board avec des Leds,
matériel bien connu des lecteurs de Jivaro.
Résultat : Jonathan Livingston, Tigrou, Gaston Lagaffe,
Pénelope, Diablo et Marguerites du Cotentin.
Les pilotes ont dû s'adapter au pilotage particulier
de ces machines.
Malgré des crashs lors des réglages, des pales fragiles,
le spectacle était au rendez-vous lors des présentations.