Le Super Sportster 40 original a été
conçu par Don Anderson en 1982 et commercialisé par Great
Planes Model Manufacturing de Champaign, Illinois.
Ce modèle a connu un énorme succès, devenant rapidement
une légende parmi les modélistes du monde entier. Great
Planes a décliné l'avion en plusieurs tailles pour différents
moteurs, d'un modeste .20 en 2 temps jusqu’à un moteur
à essence de 32cc. Le dernier Super Sportster fut le modèle
"EP", vendu avec un moteur électrique.
Les 3 versions du Sportster imprimé
en 3D sont visibles en vol sur cette vidéo.
Comme vous allez le découvrir, le
Super Sportster vole merveilleusement bien. C'est l'avion de transition
par excellence pour tout pilote maîtrisant un avion d'entraînement
à aile haute. Il est totalement acrobatique tout en étant
très tolérant.
Comme je n'ai pas pu trouver de Super Sportster d'occasion, j'ai décidé
de le dessiner moi-même dans le logiciel de CAO Blender. Les plans
originaux sont disponibles sur Internet depuis que Great Planes ne fabrique
plus ce modèle, on peut donc dire que mon "Classic Sportster"
est un modèle à l'échelle 1/1, ou une réplique
exacte.
Le modèle a été modélisé
en 3D avec le logiciel Blender. La cellule s'apparente à
celle d'un modèle construit en balsa. Elle n'a pas l'aspect
d'un pot de yaourt et est donc bien plus solide.
J'ai conservé la plupart des caractéristiques de l'original,
à quelques détails près. Ainsi, chaque aile est
maintenant détachable et possède son propre servo. Une
trappe permet d'accéder à la batterie et le nez a été
allongé de 18 mm pour faciliter l'équilibrage de l'avion.
Même avec son lourd moteur thermique, le Super Sportster des années
‘80 avait besoin d’un peu de plomb dans le nez.
Le prototype, avant
et après peinture.
J'ai décidé que cette version imprimée en 3D
serait adaptée à un usage quotidien. Grâce à
la construction épaisse "façon balsa" (un peu
comme le "vrai" Super Sportster), aucun risque de percer la
peau du fuselage en manipulant le modèle. Cette conception spécifique
signifie aussi que l'avion peut être facilement mis à l'échelle,
avec pour guide le diamètre du tube de carbone pour l'aile (les
emplacements de servo peuvent être facilement adaptés)
:
• Taille 20 (80%) : 113 cm d'envergure, clé d’aile
8 mm, jambes de train de 3 mm • Taille 40 (100%) : 140 cm d'envergure, clé d’aile
10 mm, jambes de train de 4 mm
• Taille 60 (120%) : 169 cm d'envergure, clé d’aile
12 mm, jambes de train de 5 mm
• Taille 90/120 (140%) : 197 cm d'envergure, clé d’aile
14 mm, jambes de train de 6 mm
Le fuselage en cours d'assemblage. On voit que son
épaisseur n'est pas une fine peau.
Les demi-ailes sont plaquées contre le fuselage
au moyen d'un élastique.
Sur le biplan, la cabine est verrouillée
à l'aide d'épingles à cheveux.
Détails du
support moteur. La cloison avant est en bois.
Pour pimenter un peu le projet, j’ai décidé de
concevoir un modèle transformable en 3 versions :
• le "Trainer" qui ressemble à
l’original
• le "Racer" à l’envergure
réduite à 123 cm
• le "Bipe", avec deux plans de 123
cm
Le fichier d'impression permet de réaliser
les 3 versions : Biplan, Racer ou Trainer. A partir du même
fuselage, il suffit de remplacer les ailes en quelques instants
pour passer de l'une à l'autre, sans outil.
Notez que le "Bipe" existait aussi chez Great Planes. Les
pièces permettent de passer très simplement d’une
à l’autre version au terrain, sans avoir besoin d’outils.
La cabane du biplan par exemple, est maintenue par des épingles
à cheveux (une trouvaille de mes filles !) et s’enlève
facilement. Les mâts entre les ailes sont tout simplement aimantés.
Autres particularités
: Il reste quelques vestiges d'aéromodélisme dans
ce modèle, comme les trains en corde à piano 4 mm
à mettre en forme soi-même, le "U'"qui joint
les deux volets de profondeur. Le couple porte-moteur est à
découper dans du contreplaqué et la dérive
est commandée par câbles "aller-retour".
Les empennages ont un profil "planche" et le dos du fuselage
est à facettes, pour simuler l'entoilage du vrai.
Fiche
technique du "Super Sportster" de Great Planes, millésime
1982
Envergure : 140 cm, Surface alaire : 34 dm²
Masse : 2270 g avec le réservoir de 300 cc vide (±2500
g au décollage)
Fiche
technique du "Classic Sportster" en impression 3D
Trainer : 2250 g avec LiPo 3300 mAh 4S, 1870 g à vide
(le Racer est 75 g plus léger).
Bipe : 2880 g avec LiPo, 2560 g à vide.
La plupart des pièces sont imprimées en LW PLA "moussant"
avec une buse de 0,4 mm. N'utilisez PAS de LW PLA "pré-moussé"
ni de PLA normal, au risque d’obtenir un modèle bien trop
lourd et fragile. Certaines pièces, comme F3, deviennent "velues"
pendant l'impression. C'est normal lorsque l'on imprime des pièces
dans ce matériau avec beaucoup de déplacements de la tête
d’impression. Utilisez un cutter (ou simplement les ongles) pour
gratter les défauts. Je recommande en outre d’utiliser
le logiciel Cura. Les autres "slicers" fonctionnent aussi
bien, mais je n'ai pas testé.
Le cockpit transparent est également imprimé
avec du filament PVB. La méthode est décrite
sur cette page.
Les saumons peuvent être imprimés en
TPU "moussant", ce qui les rend indestructibles (pour
25 g de plus).
Décollage !
La version Trainer a des caractéristiques de vol très
dociles. Le Racer, avec son aile plus petite, est un peu plus rapide,
plus adapté à la voltige et plus stable en cas de vent.
Le Bipe s'adresse à des pilotes plus expérimentés.
Comme l'original, il aime passer sur le dos en fin d’atterrissage…
Pour contrer la tendance au cheval de bois, surtout si vous volez depuis
une surface en herbe pas très rase, vous pouvez utiliser une
hélice plus petite (11") avec un moteur au KV plus élevé.
Cela vous permettra de raccourcir la hauteur du train d'atterrissage,
de sorte que le centre de gravité soit plus bas. Le fait de plier
les tiges du train d'atterrissage pour que les roues soient plus vers
l'avant et d'utiliser des roues suffisamment grandes aide aussi.
La version Trainer est très docile.
Elle est tout à fait semblable à l'avion d'origine,
aussi bien par l'envergure que par le poids.
Le décollage est classique et facile pour un avion avec roulette
de queue. La grande dérive fait son boulot et permet de bien
diriger l’avion sur la piste. Avec une propulsion électrique
moderne, la puissance ne manque pas et l’appareil peut prendre
l’air en quelques mètres. Malgré le profil d’ailes
extrêmement épais, le Sportster peut voler vite, mais c’est
dans les basses vitesses qu’il affiche sa supériorité.
Avec un débattement "normal" à la profondeur,
le décrochage est difficile à obtenir. L’avion oscille
du nez mais sans jamais se dérober. Du coup, entrer en vrille
peut être difficile. Un double débattement est alors le
bienvenu. À ce petit jeu, c’est le "Racer" qui
gagne haut la main. C’est mon favori !
La version Racer avec
son aile plus courte est plus voltigeuse et plus rapide.
Bien entendu, l’avion passe toute la voltige classique mais
ce que je préfère par dessus tout, c’est le "touch-and-go".
En conservant une vitesse assez élevée, le Sportster atterrit
"de piste" pour repartir après un long roulage queue
légèrement haute, avec un soupçon de profondeur
à piquer pour le maintenir au sol.
"Fabuleux" est le mot qui décrit le mieux le vol ultra-sain
du Sportster. On ne s’en lasse jamais, c’est l’avion
qui a toujours une place dans le coffre.
Le Bipe s'adresse
à des pilotes plus expérimentés.
Alors, si vous voulez aussi perpétuer
la légende, les fichiers d'impression ainsi que le manuel
de montage sont téléchargeables
sur Cults3D au prix de 25 €.
Avec le code "JIVARO-MODELS", le Sportster
revient à seulement 5€ au lieu de 25€ !
Bons vols à tous !