Ce petit planeur nommé Robin vient de République
Tchèque. Il est fabriqué par Hiesbok qui propose une gamme
de petits modèles radiocommandés (voir par exemple le
planeur Sohaj
ou l'avion Pirat
présentés ailleurs sur ce site) mais aussi de nombreux
appareils de vol libre. Une grande partie du catalogue est importée
en exclusivité pour la France par Silence Model.
Le planeur présenté ici est à la base prévu
sans radio mais il a été légèrement modifié
pour recevoir 2 petits servos, le pilotage s'effectue en 2 axes, direction-profondeur.
Courte vidéo d'une séance de
vol de pente à la montagne, par vent faible.
Normalement, le Robin évolue en vol libre. Suite
à une montée à la course ou au treuil, le volet
de direction s'incline au moment du largage pour que le vol se fasse
en spirale douce afin que le planeur ne s'éloigne pas trop de
sa zone d'envol. Après un certain temps défini par la
longueur d'une mèche qui brûle lentement jusqu'à
couper un morceau de fil, le stabilisateur horizontal est libéré
et bascule pour permettre une descente en parachutant presque à
la verticale.
Bien entendu, aucun de ces systèmes n'a été retenu
pour la version présentée ici puisqu'elle est équipée
en RC.
Construction "à l'ancienne" tout bois, avec cependant
des découpes précises faites au laser, et entoilage façon
papier Modelspan. Il s'agit en fait d'un film polyester bien plus résistant.
Caractéristiques
techniques
Nom : Robin
Marque : Hiesbök
Distributeur : Silence
Model
Prix indicatif : 22 €
Envergure : 89 cm
Longueur : 68 cm
Profil : Plan convexe
Masse : 186 g
Surface : 9 dm²
Charge alaire : 20,5 g/dm²
Equipements :
Servos : Blue Bird BMS 303
Batterie réception : Li-Po 1S 600 mAh
Radio : 2 voies
Centrage : 40 mm du bord d'attaque
Débattements :
Profondeur : 7 mm de chaque côté
Direction : 18 mm de chaque côté
Le kit
Le kit contient toutes les pièces en balsa et contre-plaqué
découpées sur machine à commande numérique
laser. On trouve en plus tout ce qu'il faut pour la version vol libre,
à savoir du papier d'entoilage, le nécessaire pour faire
basculer le stab et des grains de plomb pour le centrage ou encore des
élastiques et des autocollants. A noter le plan superbe, en couleur.
Les pièces sont majoritairement en contre-plaqué, parfois
très ajouré comme c'est le cas pour les nervures. Tous
les collages ont été faits à la colle blanche,
la cyano étant moins adaptée sur ce bois dur.
Montage
de l'aile
Bien reprérer les nervures, elles ne sont pas toutes identiques.
Celles d'emplantures sont moins épaisses car cette partie sera
coffrée dessus-dessous. Pour commencer, le plan est protégé
par un film plastique transparent, genre emballage pour livres de classe
pour que les pièces ne restent pas collées dessus. Le
bord de fuite est en deux morceaux à raccorder ; pas de risque
de décalage grâce au détrompeur.
Les longerons sont constitués d'une assise en pin, d'une âme
encochée en contre-plaqué et d'une autre baguette en pin
qui viendra se coller au-dessus par la suite. Les deux premières
pièces sont collées le long d'un guide pour être
parfaitement rectilignes.
Une fois le longeron préparé, il est fixé sur
le plan puis les nervures encollées sont glissées dessus
et dans le bord de fuite. Ne pas coller pour le moment les nervures
d'emplanture.
Le bord d'attaque peut alors être collé. Les deux ailes
sont représentées sur le plan et peuvent être assemblées
simultanément.
Après séchage, elles sont retirées du chantier.
Les demi-ailes sont raccordées par deux clés d'aile
en contre-plaqué fin, collées d'abord d'un côté,
puis de l'autre.
Bien respecter le dièdre durant le séchage. Un renfort
supplémentaire a été ajouté par l'intérieur
contre les bords d'attaque.
Les coffrages livrés étaient trop étroits. D'autres
ont été découpés dans une planche de balsa
dur de 1 mm.
La pointe arrière des nervures d'emplanture doit être
rétrécie de quelques millimètres. Les deux du centre
sont collées l'une contre l'autre.
Collage des nervures d'emplanture sur le coffrage. Les longerons supérieurs
peuvent alors être mis en place. Travailler à plat pour
chaque demi-aile afin de ne pas créer de vrillage.
Ajuster les coffrages à l'extrados. Quand c'est sec, les longerons
côté saumon peuvent être recoupés au ras de
la nervure marginale.
Ponçage de l'extrémité pour avoir des baguettes
dans le même plan que la nervure.
Les saumons sont constitués de deux couches de balsa.
Après séchage complet, on donne un bon coup de papier
de verre collé sur une cale pour afiner les bords de fuite et
arrondir les saumons et les bords d'attaque.
Fabrication
du fuselage
Le fuselage est normalement constitué de 3 morceaux au centre
et de deux flancs, en contre-plaqué. J'ai ajouté deux
épaisseurs de contre-plaqué de 3 mm pour l'élargir.
Après coup, j'aurai pu en mettre 1 ou 2 de plus afin d'avoir
plus de place dans le fuselage pour y caser la radio. Pas de problème
si ça rajoute du poids à l'avant, il faudra du lest.
J'ai quand même ajouré le milieu au maximum avant collage
des flancs afin d'avoir le plus de place possible pour y glisser la
radio.
Collage de toutes les épaisseurs, bien alignées, en pressant
bien durant le séchage.
Perçage dans les trous existants sur les flancs pour le passage
du tourillon de fixation d'aile.
Pour la mise en forme, une ponceuse électrique est bien utile
car le contre-plaqué est raide.
L'avant est arrondi. A l'arrière, les arrêtes sont justes
cassées. Il faut conserver le passage pour les baguettes formant
la poutre.
La cabine est soigneusement découpée en suivant le tracé
marqué par la gravure laser.
Collage des baguettes en pin qui forment l'arrière du fuselage.
Réalisation de l'assise de l'aile, avec une platine en contre-plaqué
et deux baguettes pour épouser le dièdre.
Collage de la platine sur le fuselage, bien dans l'axe de vol.
Le passage des gaines a été creusé avec une corde
à piano coupée en pointe. Il serait préférable
de prévoir cette étape à l'avance, avant de réunir
les morceaux constituant le fuselage ou avant de coller les poutres.
Mise en place des gaines qui débouchent sous la cabine.
Une cale composée d'un empilement de rectangles en contre-plaqué
rigidifie les baguettes du fuselage et guide les gaines de commande.
L'arrière restait un peu trop souple donc j'ai coffré
le dessus, toujours en balsa léger. Le dessous est laissé
creux. Une fente pour la commande de direction est réalisée
avant collage.
Modification
des empennages
Le volet de direction a été largement agrandi. Il mesure
45 mm au plus large, 22 en haut. Le bas est coupé en biais pour
permettre le débattement du volet de profondeur. La dérive
est plus reculée que sur le plan. Elle prend appuis sur le stabilisateur
horizontal tout en restant pincée entre les poutres sur l'avant.
Pour le stab, je n'ai pas conservé le profil creux ni la fine
planchette qui le constituait. J'ai mis une planche de 2 mm légère
et rigide découpées aux mêmes dimensions. Le volet
mesure 22 mm de profondeur
J'ai arrêté le volet à la fin du fuselage, il a
donc fallu recouper les baguettes en biseau pour le débattement
vers le bas. (Je ne voulais pas que le volet dépasse pour ne
pas prendre de coups durant le transport.)
Entoilage
et finition
Les ailes sont entoilées avec un film polyester fibreux, thermorétractable
mais pas thermocollant. C'est un échantillon confié par
Silence Model pour faire un test (réussi avec succès)
; le produit sera disponible prochainement. Il faut donc enduire les
zones de collage avec du Balsaloc (ou Ecofix) au préalable. On
laisse sécher complètement avant de passer à l'entoilage.
C'est la chaleur du fer qui réactivera l'adhésif.
Attention, il y a un sens pour les fibres. J'ai choisi de le mettre
dans le sens de l'envergure. Les coupons sont découpés
un peu plus larges que chaque demi-aile à recouvrir. La semelle
ne doit pas toucher les zones encollées, là où
il n'y a pas de film, sinon ça va salir la semelle.
Je commence par l'emplanture, côté extrados, pour progresser
vers l'extrémité en plaquant le film sur le longeron.
Prévoir un chevauchement d'environ 1 cm à l'emplanture.
Ensuite, il est collé sur le bord de fuite et le bord d'attaque,
sans faire de plis. S'il fait des vagues, elles disparaîtront
en tendant complètement l'entoilage, une fois qu'il sera bien
collé sur tout le pourtour.
Découpe propre en s'aidant d'une règle. On laisse dépasser
5 mm côté bord de fuite, qui seront rabattus à l'intrados.
Pour le saumon, il faut bien chauffer le film pour lui faire épouser
la forme arrondie.
C'est au tour de l'autre demi-aile, qui doit être encollée
à son tour. Ne pas oublier de remettre du Balsaloc là
où les tissus se chevauchent. Même chose pour l'intrados.
Le film est poreux. Il est donc nécessaire de l'enduire avec
du bouche-pores pour l'imperméabiliser. J'ai mis 3 couches avec
un ponçage au papier de verre très fin entre chaque. L'aile
reste translucide avec cet entoilage.
Le fuselage et les empennages sont recouverts de papier Modelspan 12
g/m² posé à la colle blanche très diluée
puis recouverts de bouche-pores.
Pour éviter que les raccords soient visible, le papier est
déchiré et non pas coupé net. Après 2 ou
3 couches d'enduit, un voile de peinture en bombe vient donner un peu
de couleur sur la cabine.
Les autocollants sont livrés. Il semblerait que le fabricant
fournisse désormais un autre décor dans le kit.
Les damiers de bout d'aile étaient identiques et non pas symétriques.
Il a fallu tricher pour compléter la partie manquante.
Pour l'autocollant Robin, un film transfert a été collé
par dessus afin de conserver les lettres bien alignées et de
les poser toutes en même temps.
Installation
radio
Les guignols sont découpés dans de la carte plastique
de 1 mm. Les gouvernes sont fendues délicatement pour les recevoir.
Les commandes sont en corde à piano de 0,8 mm, coulissant dans
des gaines blanches en plastique de 2 mm (intérieur 1 mm). Les
charnières sont réalisées avec du ruban adhésif
transparent.
La cabine est tenue à l'avant par un téton et plaquée
à l'arrière par 2 aimants cylindriques diamètre
4 mm (et 6 de long).
Les 2 servos (3,7 g) sont placés l'un contre l'autre, celui
qui a le palonnier vers l'avant est décalé de quelques
mm vers le haut afin de passer par-dessus l'autre.
Les deux servos sont installés à l'arrière pour
que rien ne gène les commandes. Le récepteur est placé
juste devant, avec 1 élément Li-Po 600 mAh tourné
sur la tranche. Le petit sachet de plomb livré est glissé
dans la pointe afin d'obtenir le centrage.
Le modèle est prêt. Il pèse 186 g en ordre de vol,
ce qui donne une charge alaire tout à fait raisonnable de 20
g/dm².
En vol
Premiers essais en plaine. On arrive à faire un grand tour et
revenir se poser aux pieds.
Avec un crocher, il sera possible de voler en plaine, après
une grimpée à la course ou au sandow.
C'est à la pente qu'on s'amuse le plus. Le fuselage est facile
à saisir. Une pichenette et c'est parti.
Un peu de vent dans l'axe et on passe à hauteur des yeux. Il
faut anticiper un peu dans les virages car l'aile a quand même
un peu d'inertie. Le Robin n'est pas un planeur de compétition
en lancé-main, mais il grimpe quand même facilement dans
l'ascendance.
Avec la batterie Li-Po 600 mAh, on vole l'après-midi sans avoir
besoin de recharger.
Après une prise de vitesse, on peut enchainer boucles, tonneaux
très lents et renversements.
Pour terminer
Si cétait à refaire, j'élargirais davantage le
fuselage afin d'y faire entrer l'équipement radio plus facilement.
Pour le reste, rien à redire, j'apprécie le côté
rétro et le pilotage sans stress. Les qualités de vol
de ce Robin sont tout à fait convenables par petit temps.
On
aime
Petit
prix
Précision
des découpes
Allure
"vintage"
Vol
pépère
On
aime moins
Nez
un peu court pour une version RC, mais très bien pour
la version Vol libre avec son stabilisateur porteur
Courrier des lecteurs
Le 29 mars 2021
Merci pour les tutos de construction. Voici
mon Robin, j’aime beaucoup les lignes. Bientôt
les premiers vols quand les conditions seront bonnes. J’espère
prendre quelques photos.
Je suis à 155 g avec une batterie 600 mAh Li-Po.