C’est vrai que c’est beau une grande plume. Reconnaissons
aussi que les 4m ne sont plus les "gros planeurs » des années
80. La catégorie s’est démocratisée, vulgarisée.
Un 4m n’est plus un grand planeur au sens de ses aïeux. Pas
trop grand ni trop petit, c’est encore la catégorie reine
pour beaucoup, d’autant qu’on ne trouve que très difficilement
des kits de plus grande envergure. D’un point de vue industriel,
la taille des planeurs réduirait même plutôt au lieu
de se tourner vers les 4,50 m, voire plus.
Cependant l’envergure n’est pas le seul paramètre à
prendre en compte. Car l'envergure n’est pas non plus une fin en
soi. Nous allons voir en effet que le pas à faire, s’il est
séduisant, n’est pas anodin.
Un 5m n’est pas un 4m + 1.
L’Alpina 5001
cherche la chaleur des rochers, il est fait pour ça !
Le côté séduisant d’un plus de 4m, c’est
que bien évidement, plus c’est grand, mieux ça vole.
Comme le disait le regretté Luc Cazals sur
son site toujours actif, il faut avoir piloté un Thermik XXXL
ou un Alpina 5001 pour mesurer l’énorme différence
avec un 4m. Ca n’en finit pas de descendre, ou plus exactement,
souvent un 5m peut rester scotché au plafond sans rien faire de
particulier ! Bien entendu, mal réglé ou mal conçu,
le meilleur rendement dû au plus grand allongement ne changera rien.
Mais un 5m, c’est quoi ? C’est avant tout une échelle.
Celle du 1:3. Soit des maquettes de planeurs de 15-18m. Ce qui donne des
planeurs d’un poids mini de 7,5 kg et jusqu’à 15 kg
pour une envergure de 5 à 6m. Ne pas confondre avec une maquette
au 1:4 pesant environ 5 kg. qui est en fait un 4m rallongé.
A cette échelle du tiers, il commence donc à se passer des
choses intéressantes.
Un très joli
planeur, quelle que soit l’échelle. ici au 1:3.
La taille
compte…
Si en planeur c'est à partir de 4 m que les rendements s’accroissent,
c’est vraiment au-delà que les forces en présences
deviennent tout autres. Il se produit alors une « exponnentiellisation
» où rendements, masses, contraintes et prix se prennent
une claque. Ainsi, si il n’y a pas une différence fondamentale
entre un planeur de 3,20 m et un 4m, le passage de 4 à 5 m est
lui, bien différent. Songer que pour le mètre de plus, la
masse du modèle double voir triple !
C’est donc bien la démonstration que le petit mètre
en plus change pas mal de choses pour que le planeur accepte une augmentation
de masse qui pour le moins n’est pas proportionnelle à la
taille !
Or, non seulement le 5m s’accommode très bien de cette augmentation
exponentielle de sa masse, mais en plus il en profite pour justement en
tirer parti et voler mieux.
En bonus encore, une énergie cinétique beaucoup plus intéressante,
car le poids pousse toujours comme un moteur. A cette échelle,
le poids n’est plus un handicap et devient même un allié,
car le rendement aérodynamique, lui aussi se prend un sacré
coup de boost. Ainsi, un Thermik XXXL, un Alpina 5001, pourra ne faire
qu’une montée quand un 4m lui, en aura fait plusieurs : 3
ou 4 montées couramment constatées quand le 5m est scotché.
Eh oui, quand même !
Meilleur rendement (moins de traîné), plus de poids (plus
d’énergie cinétique), le corolaire de tout ça,
c’est la vitesse potentielle.
Eh oui, la vitesse d’un 5m peut devenir elle aussi bien plus importante.
D’où nécessité d'une construction plus solide,
donc poids supplémentaire, etc.
Plus grand, plus de 2 fois plus lourd que
son petit frère le Zambezi,
le Chilli peut voler plus vite, enrouler avec au moins autant de facilité,
quant à la finesse, c’est un autre monde encore.
Mais grosso modo on est dans le même genre d’utilisation.
Comme avec l’Alpina 5001 cela reste des machines relativement
faciles et tolérantes. Une bonne étape avant de passer
aux GPR (Grands Planeurs Radiocommandés).
... mais
pas que !
Proches de dimensions, en fait rien
de communs entre les deux. Grand Zambezi d’un côté,
petit GPR de l’autre, mais un vrai GPR quand même pour
le DG. Train rentrant amortis obligatoire, double alim, 12 servos,
des phases de vols et des procédures proches d’un grandeur
pour gérer les 14 kg, pour lorgner vers l’échelle
1:2,5 où commencent les vrais GPR.
Quand on prend le Chilli après le Zambezi, on sent que ce
n’est plus pareil, car le poids est double. Mais entre le
Chilli et le DG303 le poids à encore une fois plus que doublé,
et là on ne le prend plus à bout de bras aussi simplement.
D’ailleurs je me contente de le faire rouler !
Le poids, on s’en doute, impacte directement les qualités
de vol… en bien. Si, plus c’est grand, plus c’est bon
; plus c’est lourd, plus ça vole bien. Faut-il bien entendu
que la machine soit conçue pour.
C’est un peu réducteur de dire que ça dépend
de la taille et du poids ; c’est en fait un ensemble de choses et
de choix du concepteur. Mais on peut dire qu’un planeur de 5m chargé
devrait très bien voler.
Tout cela pour vous dire que le poids d’un 5m peut varier du simple
au double. Entre 7 et 14 kg ! Je ne connais pas tout, mais des modèles
que j’ai essayés, en fait la différence primordiale
est à l’atterrissage. Car avec 7-8 kg, un 5m se pose comme
une fleur, A peu près comme la plupart des 4m, en prévoyant
un poil plus d’espace. On peut improviser. Mais plus avec 13-14
kg qui poussent au cul. Là il faut commencer à faire les
choses comme il faut. Pas besoin d’innover : comme les grandeurs
ou les GPR. Il faut faire une prise de terrain en U, ça s’appelle
une PTU. Soit une belle branche vent arrière parallèle à
la piste à une centaine de mètres, Puis virage à
angle droit, sortie du train et volets en position « landing »
(si ce n’est déjà fait). Dernier virage pour s’aligner
sur la piste, sortie des AF et on régule la vitesse verticale avec
le manche dédié aux AF. En général il y a
du monde sur la piste en dur (remorqueurs), on pose à côté
sur l’herbe en faisant gaffe aux copains. Et tant qu’à
faire si on peut éviter de marcher 100-150 m pour aller chercher
l’engin, c’est pas plus mal. Car un 5m de 14 kg çà
roule trèèèès bien… Et longtemps !
C’est hors des grandes
rencontres que l’on se retrouve le mieux. Certains font 400
km pour se retrouver en un lieu de pélerinage définit
par... la météo et "radio GPR" ! Le niveau
est élevé, pas de cris, pas d’énervement,
le pied entre amis, quoi.
C’est chouette de poser un GPR. C’est technique, mais c’est
beau et on le voit bien. Sinon en vol, le Thermik XXXL de 7,2 kg n’a
pas un vol très différent du DG303 de 14 kg, sauf quand
on pousse franchement. La restitution, c’est-à-dire la reprise
d’altitude suite à un piqué, déjà confortable
sur le T3XL devient grandiose. En voltige, l’inertie « motorise
» le vol, d’autant que le DG est exceptionnellement sain et
réactif. Avantage ou inconvénient, c’est selon, le
Thermik s’exprime très bien depuis une altitude de 150 m,
le DG demande quant à lui un départ de minimum 250 m. Le
volume de vol n’est pas le même. C’est justement l’intérêt.
Merci à Francis Jammes pour cette
capture du Thermik XXXL en un grand paaasssssssage… Somptueux.
De la même façon que le DG ne vole pas dans le même
volume que les Valenta pesant moitié moins, en dépassant
l’échelle du 1/3, les « vrais » GPR de 8-9 m
d’envergure et plus, pour bien plus de 20 kg, demandent un volume
de vol et surtout une prise d’altitude bien souvent incompatible
avec la plupart de terrains. Un planeur au 1/3 comme le DG peut, à
la limite se contenter d’un larguage à 250 m. (On n’y
fait pas grand chose quand même, à moins qu’il ne soit
motorisé pour y revenir tout le temps). Un plus gros planeur considèrera
cette altitude comme préparatoire au dernier passage avant d’entamer
l’approche.
Tout cela pour dire qu’il faut considérer aussi les altitudes
maxi des terrains où vous volerez, pour y avoir un planeur adapté.
Si c’est 150 m de plafond, le Chilli y donnera son fantastique potentiel.
Si c’est 200 m, on pourra envisager le T3XL ou l’Alpina 5001,
mais rien de plus lourd jusqu’à 250 m. A l’autre bout
de l’échelle, un très gros Fox voulant faire un programme
de voltige de 4 minutes se fera larguer à… 800 m !
Un autre monde (pays?)...
Dans le 3e opus de cette trilogie sur
les planeurs, on verra que ce DG303 est un des planeurs qui a le
plus marqué l’auteur. (Photo Paritech)
D’autres
contraintes
Bref ! Ce n’est donc plus la même dimension. Tout cela demande
une installation radio bien plus rigoureuse, soignée et puissante
que pour un 4 m. Soit des servos de 7 Nm minimum, de préférence
en HV, des connexions sérieuses et une alimentation adaptée
(voir article Li-Ion)
En termes de contraintes, l’évolution du Thermik XXXL de
Valenta est révélatrice. Sorti à ses débuts
en version « normale », il a ensuite été renforcé
en version « carbone ». Et maintenant en version « Double
carbone » car le modèle arrivait à prendre trop de
vitesse et finissait mal. La dernière version s’est ainsi
prise plus de 1,5 kg de renfort. Plus récemment, le Chilli, du
même constructeur, souffre des mêmes difficultés. Plusieurs
personnes ont ainsi explosé leurs modèles en vol suite à
une survitesse. J’ai moi-même un Chilli, je sais bien que
je n’ai pas droit à des piqués de plus de 150 m…
Comme précisé d’ailleurs par le fabriquant lui-même
! Mais l’idée est pour moi justement d’évolué
sous les 150 m, comme une super Zambezi. Savoir raison garder est aussi
une nouvelle contrainte, alors qu’on ne se pose pas la question
avec un Alpina.
Ce DG vous pouvez lui en mettre tant que
vous voulez, et en plus il vous le rendra ! (Photo Paritech)
Histoire d’aller plus loin, ou
pour ne pas se poser des questions (!) le fabriquant "Lesky
Composite" propose justement son Pace 4,9 VX tout carbone,
capable de grattouiller sur un pet de lapin ou de se taper les 300
km/h comme qui rigole. Ceci au prix d’une super optimisation,
voir minimalisation, puisque Le lipo embarqué ne fait que
1800 mAh, n’autorisant que 2 montées. Oui, mais rappelons-nous
que la montée d’un 5m équivaut bien à
quatre montés d’un 4m.
On ne se pose pas de question non plus avec Paritech, c’est
de la construction « béton » donc un peu lourd,
mais la conception est prévu ainsi d’origine. Ainsi,
je n’en reviens pas moi-même de la facilité et
du confort de mon DG303 pour enrouler les pompes et de l’efficacité
avec laquelle il monte dedans.
Quant à ses capacités en voltige, alors là
c’est aussi une autre dimension. Impressionnant.
Oui mais c’est bien de s’acheter une Porsche qui peut
monter à 300 km/h… Le seul problème c’est
qu’elle est faite pour ça et qu’elle y va facilement,
elle aussi. Et à 300 km/h sur 4 roues ou sur 2 ailes, il
faut éviter de faire trop de conneries ! Pour ne pas dire
qu’il n’y a aucun droit à l’erreur. Pour
l’instant, je n’ai détruit que des planeurs,
mais c’est efficace !
Blague à part, il faut faire attention, car ça accélère
vite, on ne se rend pas forcement compte surtout que le facteur
d’échelle donne une moindre impression de vitesse,
mais le flutter est la sanction très rapide et souvent…
définitive : une gouverne se met soudainement à battre
comme un drapeau, faisant exploser le modèle en vol le plus
souvent (parfois avec moins de gravité pour les plus chanceux).
Avec l’échelle 1/3 on aborde le monde magnifique
de la maquette et du GPR, allant de paire avec une certaine complexité
d'installation, pas si facile à masquer sous les aménagements
maquette. Près de ma main droite, le vérin à
gaz - fonctionnel - d’ouverture de verrière. Près
de ma main gauche, mes goûts plus personnels !
Un choix
de machines limité
Comme on le voit, un bon 5m est aussi
loin des perfos d’un 4m que moi je ressemble à une
danseuse étoile. (NDLR : Tu n’aurais pas une photo
récente, stp…)
On pourrait donc se demander, pourquoi des machines avec de telles
qualités, sont-elles si peu diffusées ?
C’est justement le problème.
D’abord il y a le coût. Difficile de s’offrir
un 5m pour un coût inférieur à 2 planeurs de
4m. Ca limite le marché forcément.
Ensuite l’équipement est à l’avenant.
Mais il y a aussi et surtout un problème de compétences.
Côté constructeur, comme, il faut bien le dire, côté
planeuriste. En effet, la construction d’un planeur de 5m
un peu performant est l’affaire de spécialistes, d'artisans
modélistes et constructeurs qui maitrisent le sujet.
Et encore, comme on l’a vu avec Valenta.
La solution « grand public » est alors de proposer un
5 m. avec un profil pas trop fin, pour permettre une aile solide
sans trop de carbone, avec une bonne surface alaire, pour que le
planeur ne soit pas une bombe. Ce qui permet d’une part d’éviter
les contraintes importantes et que le modéliste non averti
ne se trouve pas trop vite dépassé par la bestiole.
Comme par hasard, les centrages et calages sont la plupart du temps
adaptés aux chalutiers, pas trop au vrai vol à voile.
On pourrait appeler ça un 4m. +1.
Bref un avion sans moteur de 5 ou 6m, qui vole, effectivement. Pourquoi
pas. Perso je préfère alors un vrai planeur plus petit
mais performant, issu de la compétition.
Cet ASW17 de 5m n’est pas issu d’un
kit, c’est souvent le cas en 5m, où l’on trouve
beaucoup de constructions perso
L’autre frein vient du client lui-même, il faut bien le
reconnaitre.
Quand les fabriquant s'astreignent à concevoir des 4m « gentils
» destinés au loisir dominical et accessibles au plus grand
nombre (commerce oblige), on ne voit pas bien ce qui les pousseraient
à faire des 5m performants, puisque déjà ils ne font
pas pour les 4m. Et pourtant un 4m au top, cela existe, cela s’appelle
un F3Q (ex F3i). Machine fabuleuse, mais quand même affaire de spécialiste,
produites quasi exclusivement en club. Et pourtant, s’il y a un
planeur fantastique, c’est bien un F3i, excellent en durée
et très bon en vitesse, c’est ce qui lui est demandé.
Mais avec son profil à 9% d’épaisseur relative, c'est
un peu comme avoir un moteur de 400 cv, ça demande un peu de savoir-faire.
On n’en trouvera donc pas dans le commerce. Alors le même
genre en 5m, vous pensez bien…
Un monde
un peu à part…
La question de la sophistication et des compétences saute aux
yeux en côtoyant les milieux de la compétition et des GPR.
On mesure alors le fossé entre le planeuriste occasionnel et le
pratiquant à haut niveau.
D’un côté, on trouve des machines du commerce, déjà
aux perfo amoindries par conception, mais surtout tellement mal réglées
qu’elles ne permettent pas aux pilotes de progresser (les réglages
des notices sont souvent « sécurisant » mais peu performant).
D’autre part, on trouve des compétiteurs qui s’adressent
à des artisans ultra spécialisés.
La Citroën de Monsieur tout le monde, versus celle de Sébastien
Loeb…
Entre les deux, il n’y a rien, du moins en modélisme.
Alpina 5001 vs Duo Discus 6,60m, ce n’est pas
du tout le même monde…
La place n’est pas vraiment faite non plus pour les 5m en catégorie
GPR, car trop petits. A tout le moins on y trouve des 5m comme catégorie
d’accès à la discipline ou en catégorie GPS
« sport ». Pourtant, la plupart des GPR’istes vous diront
que la taille idéale, c’est justement cette échelle
au 1/3. Assez grand pour être performant, assez compact pour voler
« partout » et se transporter facilement.
Cependant, en rencontre grandes plumes, on se trouve un peu petit et perdu
dans ce monde à l’échelle 1/2,5 et au 1/2 où
la vie commence à 7m minimum.
En fait le 5m serait plutôt le modèle de tous les jours du
GPR’iste, comme l’Allemande de 400 cv serait le véhicule
quotidien du pilote de F1. J’exagère, quoique…
…mais
riche de rencontres et de savoir-faire.
En tout état de cause, venant de la compétition ou du
GPR, ce sont des modélistes qui ont un bon passé de pilote-metteur
au point, sachant tirer le meilleur d’un planeur, capable de passer
des journées entières à peaufiner les réglages
de leurs machines.
Ils ne vont pas être impressionnés par un planeur capable
de passer la barre des 200 km/h sur un petit piqué, c’est
au contraire ce qui est demandé. 300 km/h étant même
un argument de vente.
Dans tous les cas, aucune de ces machines ne sera jamais centrée
comme le serait un planeur du commerce.
Est-ce que cela veut dire que l’on peut décupler les performances
d’un planeur du commerce rien que par des réglages? La réponse
est oui, absolument. Mille fois oui, même.
Le GPR, c’est un certain esprit club-famille.
On est tous là les uns pour les autres, il n’y a pas
de course à l’armement, construction perso ou pas,
peu importe.
Ainsi avec un ami, nous avons passé deux après-midi à
régler un planeur de 2,50 m tout ce qu’il y a de plus banal,
en vue d’un concours F5J. Résultat : il s’est classé
immédiatement derrière les machines hors de prix et tout
carbone ultra spécialisée de 4m.! Mais surtout le vilain
petit canard a été transfiguré en termes d’agrément
et de perfo.
Ce serait un peu la conclusion : A quoi bon produire et investir dans
des planeurs de 5m, quand les 4m ont déjà du mal à
se vendre et que bien peu ne cherchent vraiment à bien les régler.
Si c’est pour se faire peur, à quoi bon acheter une voiture
de 400 cv ?
Une anecdote pour illustrer ce
que changent les réglages : il y a bien longtemps de ça,
JP Lalaurie - champion de France F3i - m’a confié en
cours de championnat, son F3i. Celui que lui-même utilisait
pour la saison de compétition en cours ! Un grand honneur
pour moi. Là j’ai vécu une expérience
modéliste incroyable. C’est comme si son modèle
m’avait toujours appartenu ! Facile, simple, il faisait exactement
ce que je voulais, quand je le voulais ! Et uniquement ce que je
voulais ! Plus d’effets parasites comme avec un autre planeur,
en fait mal réglé. Je me suis même payé
le luxe d’enrouler les pompes sur le dos avec son planeur
! Un bi-jou ! Tout cela pour vous dire, que quelle que soit la
taille du planeur, ce qui importe en tout premier lieu, c’est
d’en tirer la substantifique moelle en prenant le temps de
le régler et oser quitter les réglages castrateurs
de la notice. On pourra d'abord tester ça sur un planeur
plus modeste, puis sur tous les autres. Je vous renvoie à
l’article sur le Zambezi pour établir la vraie façon
de déterminer le bon centre de gravité, qui en aucun
cas ne peut se satisfaire de l’unique méthode dite
du test de piqué. C’est donc pour toutes ces raisons que l’on
voit si peu de 5m, qui sont pourtant la catégorie idéale.
Trop petit pour certains, trop performants pour d’autres.
Et pourtant, quel heureux compromis…
Un 6m dans un jardin, çà
tient de la place…
Que
choisir en 5m ?
On trouvera les planeurs « optimisés
» avec un fuselage fin et les planeurs maquettes, souvent
plus lourds. Un mot sur les maquettes ou semi-maquettes. C’est
à partir de 5m que l’on va pouvoir se faire plaisir
avec une machine qui ressemble à quelque chose sans pour
cela le payer en termes de qualité de vol. En-dessous,
sans parler des machines de voltige qui sont un cas à part,
il sera difficile de trouver un planeur très performant
avec un look maquette. Très performant ? J’entends
quoi par-là? Voyez les vidéos de l’ASW27 et
du Discus 2 chez Paritech pour que l’on parle de la même
chose. Ce sont un peu les exceptions qui confirment la règle.
L’Alpina
5001 de Tangent-Modelltechnik est un bon début. Relativement
facile à faire voler, pour voler en plaine, c’est
vraiment un bon planeur d’accès à la catégorie.
Super gratteur, très bon voltigeur, c’est une très
bonne machine qui ne vole absolument pas comme le 4001. C’est
incroyable. Là où le 4001 est mauvais, en vol
dos, le 5001 est plutôt pas mal, et là où
le 4001 est bon, en polyvalence, le 5001 marque le pas ! J’entends
par là qu’en vol de pente le 5001 donne l’impression
d’être toujours trop léger, même en
le ballastant. Alors que le 4001 va bien en VdP. Mais en plaine,
le 5001 est royal en toute circonstance. C’est vraiment
curieux.
On peut le commander directement chez Tangent.
Excellent comme premier 5m, l’Alpina
5001 est magnifique en plaine ou en VTR comme ici.
Mais très (trop?) gentil, il ne préparera
pas trop au passage vers un GPR. ce n’est pas
forcément ce qu’on lui demande.
Le Thermik
XXXL de Valenta est lui tout en carbone, son profil est
plus performant, c’est encore un autre monde, un autre
pas. Très, très performant.
Le Thermik XXXL double carbone, à
force d’être renforcé, affiche 7,2
kg et un vol qui commence à se « Paritechiser
», c’est un compliment mais il devrait plutôt
se nommer « F3B XXXL ».
Le Chilli
également de Valenta est lui un super Carbonara, d’une
envergure de 4,70 m. Plus gratteur, lui aussi peut accélérer
très fort. Trop fort. Il faut lui tenir la bride pour ne
pas rentrer en flutter.
Le Chilli partage ses bouts d’ailes
avec le Mini-Carbonara, soit un F3F assez génial
dont nous reparlerons.
Paritech,
le fabriquant allemand très réputé propose
lui aussi quelques joujoux pas triste dans le genre, qui seront,
eux, capables de grandes vitesses.
Un grand choix de planeurs au tiers chez
Paritech. Par exemple, il n’est pas sublime ce Janus
? (Photo Paritech)
Le fin du fin étant Lesky Composite
avec son très spécifique Pace
4,9 VX.
Tout carbone… 300 km/h
! Existe en 6m. What else ? (Photo Lesky Composite)
En catégorie maquettes, il y
a quelques prétendants.
J’aurais envie de citer le très intéressant
Lak
17 de MCM, avec son moteur dans le nez et son train haut
pour décoller seul en autonomie ainsi que le Diana
Evo Carbone. Le Crystal n’est plus fabriqué
par MCM, mais c’est un planeur agréable qui ne
reste jamais sur les annonces, c’est un signe.
Le LAK 17 est un très
joli modèle, léger, très gratteur,
facile et motorisable par système FES pour décoller
du sol sans charriot. Un digne successeur au Crystal,
mais il ne faudra pas lui demander de voltiger, il n’est
pas conçu pour ça. (Photo MCM)
Le Diana Evo Carbone est un
5m hyper léger (6,8 kg !) avec les mêmes
qualités que le Lak17 mais il peut s’autoriser
une voltige simple. Vol très calme et perfo, c’est
l’anti 300 km/h ! (Photo MCM)
Chez Paritech,
il y a du choix dans la catégorie, une bonne partie de
la gamme est consacré à l’échelle
1:3 et certaines des ailes maquettes sont réutilisées
sur des fuselages minimalisés, ce qui ouvre de grands
choix. Pour ma part, leur DG303 Acro est un bijou. Très
puissant, très acrobatique et en même temps d’une
facilité rare en thermique, c’est une sorte de
must. Même échelle, même
profil et même masse mais en 6m, l'ASG29 est plus pointu.
Sûrement de par ses saumons bien moins étroits,
je préfère l’homogénéité
du DG et sa polyvalence. De plus le DG à une meilleure
présence en l’air, je le vois mieux (faut dire
que le 29 traverse l’espace de vol comme une balle). On
peut par exemple lorgner également d’un côté
du nouvel ASH26 de 5m ou très beau Janus en 6m, ou bien…
enfin ils sont tous bien !
L'ASG 29 de Paritech,
6 m d'envergure, devant un "petit" Crystal
MCM de 5 m d'envergure...
Chez H
Models, les propriétaires d’Arcus ne tarissent
pas d’éloges sur ce planeur : finition superbe
et qualité de vol hors du commun.
Encore un à 300
km/h !
Les
accessoires indispensables
Autre accessoire indispensable,
le trépier pour monter, démonter, travailler
à hauteur. On devine la "laisse" suspendue
au crochet de larguage.
Plus un modèle est grand et lourd, plus
le trépied est nécessaire. Le modèle alors
éloigné du sol, on a tout au niveau des yeux. Moins
de fatigue, moins de stress, l’essayer c’est l’adopter.
A tel point qu’il ne quitte plus la voiture car pour tous
modèles, on ne saurait plus s’en passer. Pour les
bricoleurs disposant d’un poste à souder, on peut
s’en faire un soi-même, mais on peut en trouver dans
le commerce. Le mien vient des accessoires de chez Paritech. On
en trouve aussi chez Lindinger.
Avec la grosse radio
autour du cou, faire des centaines de mètres avec le
GPR dans les bras serait une vraie galère. Il faut
au contraire s’habituer à avoir la roulette de
taxiage et sa "laisse" toujours près de soi,
même en vol, car il faudra les avoir à portée
de main au moment d’aller chercher l’animal, qui
aura roulé, roulé, roulé… cela
autant de fois que de vols !
Autre indispensable, la roulette de taxiway,
qui se fixe sur une aile avec un cerclage et un velcro. Avec une
corde placée dans le crochet de remorquage, ça permet
de faire rouler le planeur sur son train et de protéger
les saumons. Sans cet accessoires vous devrez porter l’engin
sur une distance parfois importantes et ce à chaque vol.
Il faut prendre l’habitude d’avoir « roue de
taxiway » et « laisse à chien » toujours
à porter de main.
On peut se la bricoler
où l’acheter chez des spécialistes, mais
la roulette de taxiage est absolument indispensable. Avec
le trépied, les deux viennent de chez Paritech, pour
un tarif somme toute raisonnable.
Les connecteurs, chapes spéciales et
autres accessoires : là aussi on est dans un monde à
part et il est bon de parcourir les listes d’accessoires
des spécialistes des GPR, pour trouver de véritables
trésors, certes à des prix conséquents, mais
dont l’utilité et la sécurité apportent
de véritables solutions.
Sur la gauche, ce «
petit » Pilatus B4 de 12 kg est roulé grâce
à la laisse et à la roulette de taxi. Par contre
le GPR, lui, est déplacé par le haut de la dérive.
Outre que ce n’est pas l’idéal pour le
pied de dérive, c’est une vraie galère
pour empêcher qu’un saumon ne racle le sol. Pour
faire 2 m. ça va encore, mais pas plus… Notez
mon petit DG en arrière plan, ridicule n’est-ce
pas ?
Florian
Schambeck : Une mine pour les accessoires spécifiques
GPR. Au besoin, on peut demander à Flash-RC de commander
là-bas pour vous, comme je l'ai fait.
Pour ma part, je ne suis pas un fana des gros modules genre Emcotec
qui centralisent la puissance des accus. C’est fiable et efficace,
je suis d’accord. Mais c’est aussi un peu encombrant
dans un planeur. Et immobilise un budget certain au nom du concept,
« pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué
».
Puisque le but est de palier à la défaillance d’un
accu, je commencerais par utiliser les accus de qualité.
Depuis 3 ans, je n’ai jamais eu aucun problème avec
les Li-Ion made in Japan distribués par Emcotec. Aussi bien
dans l'émetteur que dans les modèles, c’est
vraiment l’accu parfait.
Dans le modèle, plutôt que d’implanter un tas
d’électronique, elle-même faillible par définition,
autant brancher l’accu Lion en direct sur le récepteur,
sans aucun interrupteur ou artifice, pour alimenter en direct des
servos HV.
Au final, d’équipés avec une double alim,
je n’ai plus que 2 modèles, représentatifs de
cette évolution générationnelle.
Les 2 accus Rx Li-Ion 2900 mAh largement câblés
avec leurs grosses prises vertes MPX, indispensables à un bonne
sécurité, ceci depuis l’accu jusqu’au récepteur,
en passant par la double alim, tout est en prise M6 MPX (récepteur
PRO MPX ou Jetti)
L’ancien a été modernisé, le Crystal, qui
est juste passé du Ni-MH au Lifepo4. Soit 2 accus de 6,6 V, tension
ramenée à 6 V par la double alimentation Multiplex que l’on
trouvera dans l’article sur les Lifepo4.
6V étant donc une tension à mi-chemin entre 4 et 5 éléments
Ni-MH en début de charge. Les LiFe permettent donc de se passer
d’un régulateur de tension (soit une source de panne en moins)
et le doubleur d’accu, par son principe de fonctionnement permet
de ramener la tension à 6 V tout en augmentant la sécurité
(voir l'article dédié pour plus d’explications).
Autre cas, le DG303, planeur acquis très récemment, équipé
d’office de servos HV. Ainsi équipé, le planeur accepte
une large fourchette d'alimentations, entre 6 V et 8,4 V. Beaucoup installent
des accus LiPo 2S, c’est très bien. Pour ma part j’ai
quand même une préférence pour les Li-Ion déjà
cités. Le débat n’est pas là. Ce qui importe
c’est d’éviter - comme dit plus haut - le maximum «
d’intermédiaires » entre la batterie et le récepteur.
On appelle ça une alimentation en direct.
Surtout pas d’interrupteur mécanique, au contraire, on branche
une grosse prise de puissance, c’est ça qui fait interrupteur.
Ainsi ça ne tombera pas en panne. Direct du producteur au consommateur
!
Dès lors pourquoi ai-je mis deux accus Li-Ion, avec donc un doubleur
d’accu ? En fait, la quantité de servos numériques
de fortes puissances demande quand même à avoir un peu d’autonomie
pour de longs vols, nécessitant un peu plus de capacité
que d’ordinaire, surtout que ça ne pèse rien sur un
planeur de 14 kg ! Donc 2x 2900 mAh qui travaillent en même temps
permettent de bien « étaler » le demande de puissance.
Dans la pratique, je vous confie que la conso effective est loin d’imposer
un tel ampérage, mais si un servo venait à surconsommer,
on pourrait être sauvé par la grande capacité.
Deux exemples « sécurité
» : Soit le récepteur accepte une grosse prise de puissance,
sinon depuis une grosse prise, y souder 2 cordons allant vers le récepteur
(le second se branchant sur n’importe quelle prise libre du
Rx). Cela palliera à un faux contact dans un prise et la réception
sera alimenté par deux câbles au lieu d’un. Ceci
fait, libre à vous de connecter à la prise de puissance
- celle intégrée au Rx ou celle rajoutée - une
double alim ou un seul accu en direct. Les deux sont possibles dès
lors que le ou les accu(s) Rx soient de bonne qualité.
La platine de l’ASG 29, montée verticalement
sous le bord d'attaque. L’inter de la double alim (à
gauche) est un inter électronique, c’est-à-dire
que si il tombe en panne ou que l’on coupe un fil, ça
ne change rien. Tout à côté de l’inter,
notez le voltmètre télémétrique branché
sur la double alimentation, ce qui permet de recevoir le voltage des
deux accus séparément (prises sensor 1&2). Cette
double alim est compatible toute marque, pourquoi se priver d’un
matos simple et éprouvé ?
Il y a maintenant des Li-Ion de plus grande capacité que ceux
que j’ai et il est vrai que ce ne serait pas idiot de ne mettre
qu’un seul accu, mais de grande capacité. Avec 4,2 Ah voir
5,8 Ah en 2S on aurait en effet de quoi voir venir. D'accord il n’y
aurait plus la redondance des 2 accus mais il n’y aurait plus non
plus le doubleur d’alimentation. A choisir donc, d’un côté,
un seul accu, très fiable, monté en direct sur le récepteur,
contre 2 accus et un système intermédiaire. Ce serait à
refaire, je serais bien ennuyé pour choisir…
Bref, si vous équipez un nouveau modèle, offrez-lui des
servos HV et un bon accu Li-Ion branché en direct. Soit une installation
moderne, fiable, pratique et l’économie faite sur des double
alim et des régulateurs de tensions permet d’accepter le
surcoût des servos en "Haut Voltage », qui vont en général
de pair avec une certaine qualité bien utile.
Nota : On me le demande parfois… Ne branchez
jamais deux sources de courant directement sur votre récepteur
! C’est le meilleur moyen de mettre le feu. Que
ce soit 2 batteries, ou 2 Ubec, ou 1 batterie + 1 Ubec,
il faut toujours les séparer par un doubleur d’accu.
Par contre ce qui est très bon de faire, c’est
de mettre 2 prises sur un seul accu. Cela permet de sécuriser
les contacts en les doublant. Ainsi, la seconde prise
trouvera sa place sur n’importe quelle prise libre
du récepteur, le même courant arrive donc
au récepteur par deux conducteurs différents,
c’est plus sûr.
Motorisation
Motoriser un 5 ou 6m commence à
nécessiter des Watts. On rentre dans le domaine des gros
moteurs Hacker réductés. Motoriser un Chilli, Thermik
XXXL, voir un 5001, est encore relativement « Soft ».
A ceci près que leurs nez étroits nécessitent
un moteur réducté, donc cher. Par contre avec un accus
en 6 S, on peut encore s’en sortir.
Pour de plus lourdes machines, il va falloir augmenter le voltage
et donc passer à des contrôleurs HV (Haut Voltage)
qui coûtent beaucoup plus cher.
Contrôleurs Phoenix Edge HV
60 et 160A.
Au-delà de 6 S, on passe en HV (comme Hautement Valorisé...)
En accu, on va passer sur 8 à 12 S en 5000 Ah.
Attention, on est dans la zone des 50 Volts qui peuvent devenir potentiellement
mortels en cas d’électrocution. Le problème est le
positionnement du moteur : où le mettre ? On commence à
trouver des systèmes FES, moteurs à arbre long, comme chez
Hacker. C’est une bonne solution pour une maquette, il n’y
a que l’hélice à rajouter pour voler. La solution
chère, lourde et compliqué, c’est le pylone rétractable.
C’est un peu le Graal.
Perso je n’en ai jamais vu qui soit assez fiable ou assez puissant
pour mon usage. Monter péniblement à ce tarif là,
ce n’est pas ma tasse de thé. Pourquoi pas alors passer à
la turbine électrique ? On n’est pas obligé de voler
comme sur les vidéos, comme un avion, mais s’en servir pour
monter. C’est plus facile pour décoller du sol et le système
de rétraction est bien plus simple.
Exemple de motorisation à
turbine sur un DG303 de 15,5 kg. Ca pulse !
Pour ma part j’ai commandé, via Flash-RC
par une demande spéciale, un pylone enfichable LF
Technik pour planeur jusqu’à 18 kg. Cela permet aussi
d’avoir une grande hélice (20''x13'') qui donne un bien meilleur
rendement qu’une petite. Ensuite, on peut réguler la puissance
d’un planeur à l’autre en faisant varier le voltage
de la batterie, entre 8 et 12S. Sur mon DG, c’est du 10S, mais c’est
trop. En fait l’accu est divisé en 2 parties. Un de 4S qui
participe au centrage et qui est là en permanence, et l’autre
de 6S qui remplace pour le centrage tout le baquet maquette. C’est
pratique, pour voler en électrique : je retire l’aménagement
maquette et je mets à la place l’accu 6S. De toute façon
le 6S n’est pas logeable quand le baquet est en place.
Le pylône escamotable permet de le
placer quand il y a besoin sur différents modèles. Ca
permet de motoriser une maquette discrètement et facilement.
La grande hélice 23''x12'', très efficace on s’en
doute, ne pourrait pas être installée sur un pylône
rétractable. Ici on allie grosse puissance avec bonne autonomie
pour de nombreuse montées. Le pylone escamotable, bien caréné,
ne se ressent pas en vol, c’est une solution pragmatique et
polyvalente
Gros plan dans le fuselage du DG303, notez
le condensateur (branché sur un prise libre du Rx), recommandé
avec l’utilisation d’une double alimentation. Celle-ci
empêchant le courant de revenir vers les accus, en cas de surtensions
générées par les servos, elles seront absorbée
par le condensateur, selon une source Multiplex. Valable pour toute
type de double alim, le danger est-il réel ? C’est de
toute façon utile pour éviter les chutes de tensions.
Le condensateur MPX, ou un autre, fera très bien
l’affaire pour absorber toute variation brutale de courant car
une douzaine de servos numériques HV peuvent générer
de copieux appels de courants.
C’est de plus simple et fiable.
Histoires
de FES et de petites batteuses
Le principe FES permet simplement d’avoir un arbre
moteur très long, qui dépasse alors du nez, souvent lui
même démontable (l’arbre !). C'est une solution simple
et élégante, pour qui désirera absolument garder
le côté maquette et qui ne volera pas toujours en électrique.
Sinon on préferera le cône d'h’élice classique,
qui impose certes de couper le nez, mais en choississant bien le cône,
ça pourra rester discret.
A gauche sur l'image, un cône maquette;
A droite, un cône classique. Chez Freudenthaler
(parles Anglais)
FES ou pas, il ne faut pas oublier qu’une bonne
traction doit passer par une grande hélice. La recette est la même
que pour les plus petites réalisations : un moteur réducté
ou bien à faible KV, pour tourner au moins une 20''x12'', voire
une 23''x12''. Ca c’est l’idéal et tous mes grands
planeurs sont ou ont été équipés d’une
batteuse > 20''. Décollage avec un chariot obligatoire.
Un chariot est indispensable pour décoller
du sol avec une grande hélice. Un exemple de réalisation
est détaillé sur
cette page.
Cependant si l’on souhaite se passer d’un
chariot et décoller sur la roue du planeur lui-même (avouons
que c’est génial), un planeur de 5 ou 6 m. n'acceptera rarement
une hélice de plus de 16 pouces, à moins d’un train
spécial. Mais petite hélice = perte de rendement. Il faut
donc que la perte de rendement dueû au plus faible diamètre
soit compensée par une augmentation de la vitese de rotation, en
utilisant un moteur possédant un kV plus élevé. Cette
sur-consommation est nécessaire car il faut « gacher »
des Watts pour faire « hurler » la petite hélice.
Voici justement un vidéo très intéressante d’un
modéliste qui a suivi ce précept. Il nous dit qu’il
a mis une hélice de 16'' au lieu de 18'' recommandée, en
6S, ce qui est peu pour un planeur de cette taille, il ne nous dit pas
combien il consomme. On sait juste que son variateur est un 80 Ah.
Une motorisation FES pas bête
en 6S avec une « petite » hélice 16''x10'' permettant
de décoller du sol sans charriot. Une excellente solution,
mais il faut plus de Watts, donc on perd en autonomie.
Il nous dit que sa propulsion lui permet de monter à
200 m en 50 secondes, ceci 7 fois. Ce qui fait une vitesse verticale de
4 m./ seconde, avec les volets en position durée pour aider.
C’est un peu faible quand même, d’autant que 200 m pour
un 5m comme cela, c’est pas énorme. Notons que la conso semble
cohérente, un peu en dessous de 80 Ah apparement, mais avec une
hélice de 16" au lieu de 18'' recommandée par Hacker
! Ce n’est pas du tout pareil. Pour monter à 400 m, il faudrait
près de 2 minutes et je pense qu’il ne le fait pas car cela
chaufferait trop, d’autant qu’il ne semble pas y avoir de
ventilation. C’est une solution pas trop chère, qui reste
quand même du domaine de la motorisation d’appoint pour un
planeur de cette taille. Mais pourquoi pas. On remarquera que si il n’explose
pas son contrôleur, c’est parce qu’il a installé
une plus petite hélice. Car une 18" chargerait bien davantage
le moteur.
En effet, j’ai pu constater que bien souvent, les constructeurs,
notament Hacker et ceux de LFTechnik donnent des chiffres de consommation
façon Volkswagen ! Sauf que là, on est pas dans du 5% mais
dans du beaucoup, beaucoup plus. Contactés, ils répondent
que c’est une question d’instruments de mesure. En fait, ils
veulent dire que si vous n’avez pas d’ampèremètre,
vous ne vous en rendrez pas compte ! De fait, je me suis retrouvé
ainsi plusieurs fois avec du 60 Ah annoncés pour du... 90 Ah mesurés.
Oups ! Ce que je veux vous dire, c’est qui faut vraiment faire vos
propres mesures. Déjà dimensionner votre contrôleur
dès le départ très large (120 Ah) et ensuite par
le jeu de l’hélice faire varier la conso de façon
à ce qu’elle soit acceptable, car très souvent on
dépasse de très loin les spécifications du moteur
et aussi du contrôleur comme je l’ai vécu. On peut
utiliser une pince ampéremétrique, mais maintenant avec
le bon capteur télémétrique, on fait ça beaucoup
plus facilement. Ou / et utiliser E-Calc c’est plus sûr que
de faire confiance aux indications constructeurs. Cela vous permettra
de visualiser le meilleur compromis entre traction, taux de montée
et consommation en faisant varier les dimensions de l’hélices
et aussi le voltage.
Un superbe exemple
d’une propulsion parfaitement intégrée, toujours
avec une petite hélice mais en 8S, ce qui permet de réduire
« l’ampérage » en conservant beaucoup de
Watts.
Ce Duo Discus Paritech peut être également un bon choix
comme premier 5m électrique, équipé comme sur
la vidéo. Un planeur polyvalent, pas trop lourd, facile à
faire voler et à transporter. Son échelle 1:3,75 le
place très loin d’un GPR, mais c’est un très
bon 5m pour qui n’ose pas le DG303. Motorisable en 8S par
un Hacker
A50-16 L V4.
Choisir
entre le compromis ou le tremplin vers plus grand ?
On pourra d’abord choisir son 5m en fonction de ses propres capacités.
Si on n’a d’expérience que d’un 4m, mieux vaut
commencer par un planeur pas trop chargé. Il coutera moins cher
aussi à électrifier et/ou il trouvera plus facilement des
remorqueurs capables de le monter en sécurité. Un Alpina
5001 est ici un très bon choix. Le Thermik XXXL dispo chez Schmierer
à un vol beaucoup plus "Paritechisé", comprenez
tendu et performant, le Chilli est entre les deux mais plus complexe à
assembler (son système LDS étant une authentique prise de
tête).
Entrer dans le monde des GPR avec un 5m de 13-14 kg nécessite
d’autres contingences. Ca commence par le porter depuis l’autre
bout du terrain, c’est plus pareil ! Puis il faut le remorquer,
ou l’électrifier, etc. Ca demandera déjà une
organisation spécifique, alors qu'un 5m léger se glisse
dans les modèles du dimanche.
Au final, vous l’aurez compris, on peut se « contenter »
d’un 5m léger, ou bien et c’est le but de cette page,
d’aller vers un petit GPR... qui donc ouvrira la porte d’accès
aux vrais GPR, ceux de l’échelle 1/2,5 et plus, où
finalement il y a beaucoup plus de monde qu’on peut le croire. Ah,
je me prendrais bien le DG303 en version 6,50 m...