Stages "Masterclass"
        Interview : Pierre 
          Alban et son école de pilotage
        
        L'hiver approche, c’est le moment de préparer 
          la saison prochaine. Pour ne pas perdre la main, il y a bien le vol 
          en salle ou le simu qui permettent de manier les manches en restant 
          au chaud... Mais si vous voulez vraiment faire progresser votre pilotage, 
          surtout en planeur, pourquoi ne pas vous offrir un vrai stage de formation 
          au soleil ? Un vrai terrain, du grand air, du soleil avec les conseils 
          d’un pro du planeur.
         Pierre Alban partage dans ces pages bon nombres de dossiers techniques 
          sur les réglages, les équipements et le pilotage de nos 
          modèles. Il était normal d’en savoir plus sur la 
          formation qu’il propose. Je l’ai donc questionné 
          sur son école de pilotage, qui permet au stagiaire de véritablement 
          faire un bond de géant dans sa progression et en même temps 
          de comprendre à la fois comment un planeur doit être réglé 
          et comment lui-même doit interagir avec lui. L’occasion 
          de s’offrir à la fois des vacances et de passer un cap 
          décisif dans sa pratique du planeur.
        
           
            | Laurent BerlivetPierre, comment t’est venue cette idée de faire de 
                la formation planeur ?
 Pierre AlbanEn fait, c’est une demande des lecteurs. C’est vrai 
                que j’écris beaucoup d’articles techniques 
                dédiés aux planeurs dans Modèle Magazine 
                et sur ton site. Je pense que la demande est venue naturellement 
                pour aller plus loin.
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        LB
          C’est le cas de le dire car tu officies en Espagne, ce n’est 
          pas un problème ?
        PA
          Tu sais, il y a deux aéroports internationaux à 
          proximité (Alicante et Valencia), très bien desservis 
          par trois compagnies low-cost. Quand on voit le budget carburant et 
          péages pour s’offrir un week-end en France, cela coûte 
          moins cher de venir me voir ! Pour le logement, il y a plein de formules 
          sur Internet pour trouver un appartement ou un hôtel dans le coin. 
          Comme c’est hors saison, c’est très abordable en 
          Espagne.
        
        LB
          Tu parles de hors saison, et la météo ?
        PA
          Au plus froid de la saison, il y a à peu près le climat 
          de Nice au mois d’avril, c’est-à-dire que l’on 
          arrive sur le terrain le matin, il fait environ 12-14° et ça 
          monte vers 18-21° dans la matinée. Un jean, un T-shirt et 
          une petite veste sont suffisants, mais surtout une casquette ! Ici on 
          vole surtout l’hiver, l’été c’est intenable.
        
           
            | LBAlors comment se passe concrètement ta formation ?
 PADéjà, il s’agit d’une formation intensive 
                individuelle. Pendant tout son séjour, je ne m’occupe 
                que de l’élève. Cela veut dire que l’on 
                vole 3 à 4 heures par jour. Après on ne peut plus 
                se concentrer.
 On vole donc en double commande. C’est du sur-mesure, donc 
                je m’adapte à l’élève. Je vois 
                très vite ses lacunes et c’est là-dessus que 
                l’on travaille. Comme je leur apprends ma manière 
                de piloter, ils doivent souvent quitter leurs mauvaises habitudes.
 ------- LBPar exemple ?
 PALa semaine dernière Philippe faisait ses approches au moteur, 
                par peur de décrocher, car il a peur du sol. Il ne volait 
                que très haut. Et c’est le planeur qui faisait ce 
                qu’il voulait là-haut. On a donc volé tout 
                le temps bas, très bas, il a appris à optimiser 
                ses trajectoires, faire voler le planeur à son meilleur 
                rendement.
 Quand il est parti, il était capable d’interrompre 
                son circuit d’approche pour faire un 360° loin et bas 
                puis se poser aux pieds, et ce, avec un planeur pas vraiment tolérant. 
                Bien entendu sans moteur !
 
   |  |  | 
           
            |  | Bien concentré sur son approche à forte 
              pente, une étape nécessaire pour poser en sécurité 
              en toutes circonstances. | 
        
        LB
          Sur quels types de planeurs ?
        PA
          Ecoute, la voiture est remplie de planeurs. Ce n’est pas le plus 
          important. Là encore je m’adapte et j’adapte la machine 
          aux conditions et à la progression de l’élève. 
          Je ne suis pas là pour vendre un tour en Ferrari mais pour vraiment 
          apprendre à piloter. D’ailleurs les élèves 
          ont moins de stress avec le Lentus qu’avec un 4M tout carbone.
        
           
            |  | 
           
            | Finesse 
              Max et Lentus 
              "Evo" : deux machines au pilotage très proche. 
              Un pilote bien aguerri sur Lentus "Evo" passe sans aucun 
              problème sur le 4M. Les perfos sont bien entendu différentes, 
              c’est l’intérêt pour l’élève 
              de pouvoir comparer la meilleure mousse du marché avec le 
              meilleur des 4M. | 
        
        LB
          Ce n’est pas le même pilotage quand même…
        PA
          C’est justement ce qui surprend les élèves. Les 
          planeurs sont tous très finement réglés, les commandes 
          sont les mêmes pour tous, les réactions sont similaires, 
          ils n’ont aucun problème à passer d’une machine 
          à l’autre. Les grands planeurs sont très faciles 
          à piloter, les plus petits en mousse sont nettement plus techniques 
          mais en même temps moins stressant, c’est beaucoup plus 
          formateur. C’est surtout le cadre de vol qui évolue avec 
          la taille du planeur.
        -------
        LB
          On peut apporter son propre planeur ?
        PA
          Oui, pour que je le règle, cela arrive en effet. Mais la formation 
          ne se fait que sur mon matériel.
        
           
            |  |  |  | 
           
            | Un 3M et un 4M ? Non, un Heron et un Lentus, planeurs 
              écoles parfaits. |  | Cet élève est venu avec son planeur 
              pour le faire régler par Pierre, mais l’écolage 
              se fait avec les planeurs de l’école. | 
        
        LB
          Et ça se passe en plaine ou en pente ?
        PA
          Le terrain est plat et se situe au milieu d’un parc naturel. On 
          est tranquille ! La plage est à 3 km, on peut voler sur la dune 
          pour le fun en fin de journée mais en général on 
          a besoin de se reposer un peu !
        
           
            |  |  |  | 
           
            | Le site de vol, des rizières. Au fond sur l’horizon, 
              la mer est à quelques km. |  | Le site de vol côté montagne, l’environnement 
              immédiat produit des thermiques en toute saison. | 
        
        
        
           
            |  | 
           
            |  ... mais on y est mieux pour 
                faire la sieste ! | 
        
        LB
          Et la pente ?
        PA
          Non ce n’est pas assez formateur, on ne voit pas les petites erreurs 
          de pilotages et on a largement assez de batteries et de planeurs pour 
          voler en plaine toute la journée si on voulait/pouvait...
        
        
           
            |  |  |  | 
           
            | Après déjeuner… |  | Restaurant de poissons sur les 
                dunes. | 
        
        
        LB
          Proposes-tu aussi un atelier réglages, théorie, etc. ?
        PA
          In vivo, un peu. Sinon on n’a ni le temps ni la disponibilité 
          mentale, car c’est prenant quand même, mais le plus important 
          c’est que tous les élèves repartent en ayant une 
          idée très précise de ce qu’ils doivent obtenir 
          de leur planeur. On reste en contact, je peux toujours les aider par 
          la suite. Par contre, leur pilotage est maintenant adapté à 
          un planeur bien réglé. Ils ont acquis ce référentiel 
          en pilotant mes planeurs, alors ce sera beaucoup plus facile pour eux 
          de faire en sorte de retrouver le même comportement.
        
           
            | 
                 
                  |  |   
                  | Le Finesse 
                    Max vient souvent clôturer la fin de stage. |   
                  |  |   
                  | Le Funray 
                    est également très apprécié et 
                    certains le découvre, car sa polyvalence est surprenante. |  |  |  | 
           
            |  | Plus lourd et plus technique le Condor de Multiplex : 
              4,20 m et 6,2 kg. Il demande déjà un certain niveau 
              pour que son pilotage soit instructif. | 
        
        LB
          D’accord, peux-tu nous décrire une journée de vol 
          typique ?
        PA
          Tu vas supporter le choc ? Bon, je prends l’élève 
          à son hôtel vers 9H15, en général c’est 
          sur la plage ou proche. En 15 min, on est sur le terrain. On vole une 
          heure ou deux. Puis j’ai prévu du café et des croissants 
          pour faire une petite pause et décompresser.  Après 
          on sort souvent un autre planeur. On a le droit de boire un coup entre 
          deux batteries ! Vers 13H00 on sort le pique-nique du sac. Puis on vole 
          encore un peu, mais là ça sature un peu. Si le gars est 
          sympa je le ramène à l’hôtel, sinon je le 
          laisse avec un paquet de gâteau…
Après 
          on sort souvent un autre planeur. On a le droit de boire un coup entre 
          deux batteries ! Vers 13H00 on sort le pique-nique du sac. Puis on vole 
          encore un peu, mais là ça sature un peu. Si le gars est 
          sympa je le ramène à l’hôtel, sinon je le 
          laisse avec un paquet de gâteau… 
        
           
            |  |  |  | 
           
            | Aller, un petit café entre 
                deux Li-Po ! |  | Café-croissant sur le pouce… 
                Non, sur l’aile ! | 
        
        LB
          Ne serait pas plutôt une paëlla ? J’ai vu quelques 
          photos… « tragiques ! »
         PA
          Le plus horrible c’est quand l’élève est menacé 
          d’être privé de calamar, pour le coup ça le 
          motive ! 
        
           
            |  |  |  | 
           
            | L’inévitable paella ! C’est pas 
              tous les jours facile, le modélisme… |  | Il est important de prendre des vitamines pour bien 
              voler. | 
        
        LB
          Et à part la table et le planeur, quoi d’autres dans la 
          région ?
        PA
          En termes de tourisme, Valencia et Alicante sont de belles villes et 
          la partie ancienne est très riche. Plus proches, les villages 
          avoisinants sont aussi très intéressants, Altéa, 
          Denia, Javéa, Moraira etc. Ce sont des endroits qui ont vraiment 
          beaucoup de charmes, quant à l’intérieur des terres, 
          on risque d’être très surpris de certains paysages 
          grandioses, ou de villages perchés comme Guadalest…
        
           
            |  | 
           
            | Moraira fait partie des villes 
                à visiter… | 
        
        
           
            |  |  |  | 
           
            | Le fameux rocher de la station balnéaire de 
              Calpe. |  | Ce lac d’eau chaude est toute l’année 
              à 23°, il n’est pas très loin du site de 
              vol, et il ya un restaurant… | 
        
        LB
          Quel est le meilleur moment pour venir ?
        PA
          Ben c’est quand t’en peut plus d’avoir froid chez 
          toi ! Ha ha ha ! 
          Blague à part, ça vole toute l’année ici 
          et surtout l’hiver, on a beaucoup d’Allemands et de Suisses 
          au club qui viennent passer la saison ici justement.
        
           
            |  | 
           
            | Même si on ne peut pas toujours s’y baigner 
              certaines baies de la région sont magiques. | 
        
        LB
          Combien de temps dure une formation ?
        PA
          Entre 4 et 6 jours selon disponibilité et budget. Disons que 
          le 4e jour permet de confirmer les acquis et ensuite de passer encore 
          une autre étape, ça dépend de chacun. Comme disent 
          mes élèves, cela leur permet de gagner des années 
          et ne plus galérer sans comprendre. Là, ils franchissent 
          une très grosse marche pour s’offrir une machine qui va 
          bien, sans passer par d’autres planeurs plus décevants 
          qui vont se casser sans savoir bien pourquoi. C’est une économie 
          de temps et d’argent. J’ai fait le même calcul dans 
          les années 80 : un stage dans les Alpes m’a permis de passer 
          du planeur de 2,40 m que je ne comprenais pas bien à l’Alpina 
          que j’ai gardé des années.
        
           
            | 
                LBEt donc comment fait-on pour te contacter ?
 PAPar e-mail, c’est le plus simple : pierrealbanaeromodel@gmail.com
 Ensuite, on se téléphone, c’est 
                  mieux pour faire connaissance et répondre à toutes 
                  les questions. |  |  | 
           
        
        
        Quelques témoignages laissés par des 
          stagiaires
        
           
            | En même temps qu’une région 
                magnifique, j’ai découvert une autre façon 
                de voler. Merci Pierre, car j’ai enfin compris beaucoup 
                de choses et j’ai beaucoup progressé. Il me reste 
                à confirmer mes acquis et très vite mettre en pratique 
                avant que mes mauvaise habitude ne reviennent !…/... Ca 
                fait longtemps que je voulais faire ce stage, mais je n’aurais 
                pas imaginé toutes les erreurs que je faisais sans le savoir. 
                Heureusement que tu es patient et pédagogue car tu m’as 
                mis la tête à l’envers ! Jerome Valin | 
           
        
        
        
           
            | Je dois avouer, à ma grande honte, 
                que je ne savais pas ce que c’était que vraiment 
                faire du planeur.Avant de te connaitre, je faisais, comme les 
                autres du club, du motoplaneur. Je descendais assez vite et je 
                remontais au moteur.
 Pour poser c’était mon angoisse, car on a avait tous 
                tout faux.
 Maintenant je sais poser mes planeurs facilement et en toute sécurité. 
                Ta méthode est géniale Pierre ! …/... Malgré 
                la pluie et la boue, (un comble dans ton pays) on a pu voler beaucoup, 
                j’ai beaucoup apprécié ta simplicité 
                et ta patience. C’est vrai que tu es exigeant mais tu expliques 
                bien, et pourquoi, j’étais venu pour progresser et 
                j’ai vraiment franchi d’un coup plusieurs étapes. 
                C’était top.
 Didier Thomas | 
           
        
        
        
           
            | Pierre, c’est vraiment une chance 
                de pouvoir profiter de l’expérience de quelqu’un 
                comme toi, très compétent, qui explique bien, qui 
                prend le temps et qui s’adapte à chaque personne.D’habitude quand on trouve un pro du planeur, on lui pose 
                une question ou deux , mais tout le monde ne sait pas bien expliquer 
                et c’est difficile de progresser. Donc, passer une semaine 
                en solo avec toi, c’est une opportunité qu’il 
                ne fallait pas laisser passer. Que l’on fasse de la théorie, 
                que l’on pilote ou juste avoir une conversation ensemble, 
                c’était comme entrer dans un autre monde ! Jamais 
                je ne m’aurais cru être capable de faire ce qui tu 
                m’as fait faire en fin de stage ! J’ai aussi compris 
                ce que je devais attendre d’un planeur car les tiens sont 
                tellement agréables à piloter, je ne pensais pas 
                que c’était possible. j’ai découvert 
                ton Funray qui est incroyable, j’en ai commandé un 
                et je reviendrais avec un 4 mètres pour que tu me 
                le mettes en main ! Il faut bien un prétexte pour manger 
                de bonne Paella !
 Jean-Paul Steiner | 
           
        
        
        
           
            | Je suis lecteur de Modèle Mag et 
                du site Jivaro, j'apprécie bien les articles de Pierre 
                que j'ai appelé et nous avons organisé un stage 
                de 6 jours à Dénia. Le terrain est magnifique, vue 
                superbe à 360°, peu de contraintes en altitude et on 
                peut voler dans toutes les directions de vents. On a volé 
                avec des planeurs assez différents en taille et en apparence, 
                mais en appliquant les mêmes recettes, et au final on se 
                rend compte que ça marche.  Pierre a détecté mes points faibles (inclinaison 
                et cadencement du virage), il m'a fait sortir de ma zone de confort 
                (atterrissage forte... très forte pente), tout cela avec 
                beaucoup de bienveillance. On s'applique quand on vole, mais on 
                le fait dans la bonne humeur ! L'avantage du stage c'est que tout 
                devient plus concret et les choses se mettent en place dans la 
                tête.
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            | Ce stage m'a beaucoup apporté dans 
                mon pilotage, j'en sors avec l'envie d'améliorer les réglages 
                de mes planeurs, et de monter mon FunRay qui m’a tapé 
                dans l’œil. J'avais envie d'une parenthèse dédiée 
                uniquement au pilotage planeur afin de vraiment progresser, je 
                recommande vivement ! Maël B. | 
        
        Contacter le webmaster : laurent@jivaro-models.org