Sous le sapin, à Noël : pour moi,
un petit paquet plat et allongé qui aurait pu contenir une cravate...
A l'intérieur, un petit planeur bleu en mousse un peu tout tordu,
vendu moins de deux Euros chez Action. Mes petits enfants Auvergnats,
qui vivent en Ecosse, se sont cotisés pour me l'offrir, en me
disant que je n'étais pas capable de le faire voler, sous entendu
avec une radiocommande. Habitué à construire des 4 mètres,
me voilà avec un défi de Jivaros !
Petite vidéo du mécanisme
installé dans ce planeur Action.
L'engin mesure 48 cm d'envergure pour 40,4 g en ordre
de vol. Après quelques coups de sèche cheveux pour le
détordre, je fais quelques lancés main pour voir s'il
vole. Il ne plane pas très loin et bascule vite sur une aile.
Contrairement aux petits planeurs LiDl, je n'ai rien trouvé sur
Internet sur la façon de le radiocommander.
Ce planeur lancé-main de
vol libre est vendu 1,99 € dans les magasins Action.
Je me lance. Partant du principe que plus un planeur est léger,
plus il reste longtemps en l'air, je ne devais pas l'alourdir ou le
moins possible. Donc pas de gouvernes à l'arrière qui
entrainent un supplément de poids à compenser pour le
centrage. Il sera avec des ailes à incidence variable avec les
servos placés à l'avant.
Avant de décortiquer le bestiau, j'ai repérer la position
de son centre de gravité. La verrière découpé,
il y avait 2 billes d'acier. Elles pèsent 14,6 g. Ce poids est
indispensable pour le centrage du planeur. Le poids de ces billes sera
remplacé par celui de la radio, servos, récepteur et batterie.
Les servos à l'avant, la difficulté était de trouver
un système pour articuler les ailes. Il n'y a pas assez de place
dans le fuselage pour installer des renvois. L'idée m'est venue
d'essayer un système de glissières avec une fente en oblong
dans laquelle coulisse un téton pris dans le bord d’attaque
de l'aile. J'ai dû fabriquer des rails dans lesquels vont coulisser
les glissières.
2 servos de 5 g et un micro récepteur
alimentés par deux accus Li-Po 1S 100 mAh montés en
parallèle.
Détail des plaques fendues recevant
les tétons d'incidence des ailes, découpées
dans de la feuille de plastique de 0,5 mm. A droite, fabrication
des rails en forme de U à l'aide de tissu de verre fin
et de résine époxy. La
baguette à relier plaque le tissu durant le séchage.
Détail de l'installation
des glissières dans le fuselage creusé.
L'avant du fuselage a été évidé au cutter
pour recevoir l'équipement radio. L'emplacement des glissières
au bord d'attaque entre les ailes a été partiellement
évidé. Une partie des glissières et rails rentrent
dans la mousse. Pour cela j'ai fait des fentes au cutter que j'ai ensuite
élargies avec deux lames de scies à métaux scotchées
côte à côte.
L'installation radio dans le fuselage.
Tout l'équipement est placé le plus en avant possible
afin de ne pas devoir rajouter de lest.
J'ai équipé le planeur de deux servos de 5 g, d'un micro
récepteur (S-FHSS pour moi) trouvé chez Ali et deux accus
Li-Po 1S 100 mAh montés en parallèle.
Pour finir, en ordre de vol, il pèse 42,8 g. Je n'ai pas eu besoin
de rajouter du poids pour le centrer. Il pèse quand même
2,4 g de plus que sa version non radiocommandée. 2,4 g ne semblent
pas beaucoup mais c'est quand même 5% du poids du planeur. Cet
excédant de poids est dû aux fournitures qui servent à
l'articulation des ailes. Ce poids placé pratiquement au centre
de gravité du planeur ne peut pas être compensé
par l'équipement radio qui est placé à l'avant.
Les ailes restent démontables.
Articulation et maintien des ailes contre le fuselage.
J'avais trop de jeu entre les fentes des glissières et les tétons
d'entrainement des ailes. J'ai réduit ce jeu avec du ruban adhésif
plié sur le bord des fentes des glissières. J'ai aussi
enroulé du ruban adhésif sur la clé d'aile (carbone
diamètre 2 mm) pour supprimer son jeu dans le fourreau. Les glissières
sont faites dans de la feuille plastique de 0,5 mm d'épaisseur.
Elles peuvent aussi être confectionnées dans une carte
bancaire. Les rails dans lesquels elles coulissent font 1 mm de large
à l'intérieur et sont stratifiés époxy avec
deux couches de tissu de verre de petit grammage. J'ai stratifié
le rail sur le champ d'une feuille en plastique de 1 mm d'épaisseur.
Une reliure en plastique pour dossier a servi à plaquer le stratifié
sur le champ de la feuille le temps de prise de la résine époxy.
Le planeur présenté
est bleu mais on le trouve dans de nombreux coloris.
Les 13 g/dm² de charge alaire du bestiau n'aiment pas le vent,
il se fait facilement embarquer et le décrochage arrive sans
prévenir. En vol de pente, il préfère les pentes
plutôt verticale genre falaise, avec un vent qui arrive sous les
ailes plutôt que sur le nez. Il est loin d'avoir les qualités
de vol d'un planeur LiDl. C'est quand même marrant de voler avec
en remorquage, un Polyclub suffi pour le monter. Même peu éloigné,
il est difficile de bien voir sa ligne de vol et de bien le piloter,
il part alors dans tous les sens.
Les ailes ont environ + et - 10 mm de débattements au bord de
fuite. Elles sont articulées à 35 mm du bord d’attaque,
c'est à peu près le centre de gravité.
La finesse n'est pas énorme mais
ça tient à la pente et c'est très amusant en
remorquage par un Polyclub en plaine.
Le planeur Action
en compagnie du Lidl
plus connu.
Remorquage... comme les grands !
A propos du remorquage de ces petits planeurs, pour le décrochage
en vol sans système embarqué dans le planeur, nous
n'avons rien trouvé de mieux qu'un simple petit clou (collé
cyno) planté à l'avant du fuselage dans lequel nous
passons un anneau métallique de 3 ou 4 g (genre anneau
pour clés) fixé à une extrémité
du câble de remorquage. Pendant la traction l'anneau s'auto
maintient entre le clou et le fuselage. Si la traction diminue
ou s'arrête, l'anneau tombe dans le vide de son propre poids,
larguant ainsi le planeur. Pendant le remorquage, le remorqueur
ralenti, l'anneau tombe et le planeur est largué. C'est
à coup sûr si ce dernier est à la même
hauteur ou légèrement plus haut que le remorqueur.
Un simple clou planté-collé
sous le nez du planeur suffit comme crochet de remorquage.
Quand le câble se détend, l'anneau se libère
sous son propre poids.
Le remorquage des planeurs LiDl est un des jeux favori des cadets
du club (ou retraités). Ils utilisent pour remorquer leur
Polyclub équipé d'un accu Li-Po 3S. La faible vitesse
de l'attelage rend le remorquage réaliste mais demande
de ce fait attention et synchronisation de la part des jeunes
pilotes. C'est une bonne école pour l'apprentissage du
pilotage en remorquage.