La
voltige en toutes saisons…
Présentation : Pascal Delannoy
La voltige indoor connaît un succès qui va
bien au delà de nos frontières. Mais voltiger à l’intérieur des salles
me paraissait trop limitatif. Le Sly a donc été conçu pour être d’une
totale polyvalence. Il permet de voltiger aussi bien en salle qu’en
extérieur. Il est ainsi possible de s’adonner au plaisir du pilotage
sans restrictions. Le vol 3D ou les figures tirées au cordeau comme
en F3A sont possibles avec un égal bonheur aussi bien en plaine qu’en
vol de pente. Le rangement n’est pas négligé, puisque ce modèle est
entièrement démontable…
Caractéristiques :
Nom : Sly
Envergure : 90 cm
Longueur : 90 cm
Poids : 230 à 290 g (195 g avec un équipement light)
Surface : 17 dm²
Charge alaire : 14 à 17 g/dm² (11 g/dm² avec un équipement
light)
Motorisation : Hacker B26S réductée 4/1 ou même classe de
puissance type LRK
Hélice : 9”x6” et 10”x4,7” APC SF ou GWS
Accus : Lipo Kokam HD 350 7,4 V et 1200 ou E-Tec 1200 11,1
V
Servos : 4 à 6 g GWS ou équivalent
Récepteur : 4 voies FM
Temps de construction : 10 heures
Difficulté de construction : facile et rapide
Pilotage : accessible à tout pilote 3 axes
Météo adaptée : vent nul à force 3-4 suivant la puissance
moteur
Coût : environ 20 euros pour la cellule seule, voire beaucoup
moins en employant des chutes ! |
Les cellules employées en voltige indoor sont à la
fois simples, performantes, peu onéreuses et faciles à construire. Ces
petites machines procurent un rapport prix/sensation rarement rencontré
en aéromodélisme. Les plus audacieux font même du stationnaire dans
leur salon… Mais une fois l’hiver passé, il est bien dommage de devoir
attendre les journées sans vent pour retrouver les formidables sensations
de pilotage que l’on ressent en salle. Une cellule fine devient nécessaire
pour se jouer du vent avec agilité. Les motorisations actuelles permettent
de voler suffisamment vite. Il était donc tentant d’optimiser une cellule
en limitant la traînée au maximum, pour pouvoir voler confortablement
en extérieur, sans pour autant avoir un racer au bout des manches une
fois de retour en salle. Un faible poids reste le critère à ne pas négliger
pour conserver des basses vitesses sécurisantes et un taux de montée
permettant toutes les fantaisies qui nous passent par la tête. Pour
favoriser la mise en œuvre, la batterie est rapidement accessible par
la verrière. Le budget est divisé par 10 par rapport à un multi F3A
comme celui de Jason Shulman, qui est 7e mondial avec un multi à propulsion
électrique (NDRL : Article rédigé en 2004)… Le Sly est le fruit de ces
réflexions…
Matériaux : |
Dépron 3 mm 1 feuille ; Dépron 6 mm ;
contre plaqué 4/10, 15/10 et 20/10 ; 1 jonc de carbone 15/10 ;
1 jonc de carbone 20/10 ; 1 tube aluminium 2x3x300 mm, 1
tube carbone 2,5x4x100 mm, 150 mm de gaine thermo largeur 90 à
100 mm, 1 gaine thermo de 2 à 3 mm intérieur. |
Adhésif : |
Colle blanche rapide pour extérieur, cyano
styro, époxy rapide, scotch double face moquette, scotch de bureau
transparent, scotch 3M repositionnable “Removable Magic Tape”
référence 811 disponible en librairie. |
La conception
Le Dépron de 3 mm est majoritairement employé. Ce formidable matériau
longtemps boudé révèle de nos jours toutes ses qualités, au point que
les fabricants multiplient les kits pour notre plus grande satisfaction.
En faisant vos courses, la marque Dépron sera privilégiée. La marque
originale est légèrement plus rigide que les “copies”. Personnellement,
j’ai employé du Dimaplan dont l’état de surface est moyen. Un moteur
de 50 g permet un centrage sans difficultés. La structure du Sly est
proche des concepts actuels à deux différences près.
La première, concerne la finesse générale qui englobe le matériel RC
et la propulsion au plus juste, pour réduire la surface frontale ainsi
que la surface “mouillée”. Les commandes sont discrètes et aucun
élément RC n’est à l’extérieur de la cellule. La vitesse sur trajectoire
pourra donc progresser sans demander une puissance moteur déraisonnable.
Un simple changement d’hélice entre le vol en extérieur et le vol en
intérieur permettra de moduler la vitesse à volonté. Le profil employé
est peu épais puisque, avec seulement 9% d’épaisseur relative, il se
situe aux antipodes de ce que l’on observe actuellement dans les rencontres
indoor. Un profil mince porte peu me direz-vous… Mais si l’on limite
la masse totale, les basses vitesses seront possibles avec un avantage
certain à plein régime pour voler en extérieur. Les Shock-flyers le
démontrent avec brio. Les bras de levier, rapports de surfaces, équilibre
et disposition des masses autour de l’axe moteur, sont à l’image des
grands frères en F3A. Les gouvernes présentent peu d’effets secondaires.
Le stabilisateur est de type monobloc pour deux raisons, d’une part
pour facilement être démontable et d’autre part pour donner un peu de
souplesse sur cet axe. En effet, les stabilisateurs à volets sont très
efficaces mais un peu trop mordants à mon goût en indoor. Ceci, toutes
proportions gardées, car une telle surface une fois braquée, permet
toutes les figures de type 3D. La ventilation n’est pas négligée puisque
l’ouverture sous le moteur, dans le plus pur style F3A, évacue efficacement
les calories dégagées par la propulsion, aussi efficiente soit elle.
La forme en pointe à l’avant, fait office de triangulation et permet
d’éliminer un couple sans perte de résistance en torsion du fuselage.
La deuxième différence, concerne la structure qui est totalement démontable.
Un rangement aisé, dans un carton ou dans une boîte en contre-plaqué
(20 x 22 x 91 cm) réalisée spécialement à cet effet est possible et
rapide. Il est en effet un peu gênant de devoir transporter un modèle
toujours tout monté. Ce choix ne fait pas bondir pour autant le poids
grâce à l’emploi de solutions simples et légères à la fois. Les départs
en week end ou en vacances seront moins l’objet de négociations avec
votre moitié… De retour à votre domicile, le Sly tiendra sans difficultés
sur une étagère ou sous un lit en attendant la prochaine séance de vol !
Désignation |
Caractéristiques |
Profil de l’aile |
9% d’épaisseur relative et symétrique
; indispensable en voltige |
Profil du stabilisateur |
Plat en Dépron
de 6 mm ; suffisant à cette échelle |
Profil de la dérive |
Plat en Dépron de 3 mm ; suffisant
à cette échelle |
Surface de
l’aile |
17 dm² ;
bon compromis in et outdoor |
Surface des ailerons |
4,7dm² soit 28 % de l’aile ; le taux
de roulis est élevé mais pas violent |
Surface du stabilisateur
|
3,63 dm² soit
21% de l’aile ; le taux de roulis est élevé mais pas violent |
Surface de la dérive |
1,8 dm² soit 19% du fuselage ; le
vol tranche est excellent |
Surface du fuselage
|
9,6 dm² soit
56 % de l’aile ; indispensable pour la tenue sur tranche |
Corde moyenne de l’aile |
189 mm ; valeur favorisant un bon
rendement du profil à basse vitesse |
Allongement
|
4,8 ; valeur
modérée pour une voltige de qualité |
Volume du stabilisateur |
0,53 ; valeur assurant une excellente
tenue de cap |
Charge alaire
de l’aile |
14 à 17 g/dm²
; le vol en extérieur est agréable et performant |
Charge alaire du fuselage |
24 à 29 g/dm² ; favorable au vol tranche
|
Calage de l’aile
|
0 à 1° ; pour
voler queue haute |
Vé longitudinal |
0° pour un vol 3D à 0,5° ; pour la
voltige au maximum |
Dièdre
|
0° ; un dièdre
nul est favorable au vol 3D |
La construction
Il est possible de commencer par la découpe de toutes les pièces, le
montage sera ensuite nettement plus rapide. Le nombre de pièces est
réduit et principalement en Dépron de 3 mm. Une feuille de Dépron permet
la réalisation de 2 modèles. Quelques éléments sont en Dépron de 6 mm.
Il est possible de contre coller du 3mm pour éviter l’achat d’une feuille
en 6 mm. La colle employée est la colle blanche vynilique extérieure
à prise rapide appliquée en fines couches. Cette colle peu onéreuse
est efficace, souple et suffisamment légère si on l’emploie avec parcimonie.
La cyano spéciale styro fait aussi l’affaire pour construire plus vite…
|
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Les éléments nécessaires à la réalisation
de l’aile : rien que du Dépron. |
Le bati de montage de l’aile en
Dépron de 6 mm évite tout vrillage, la fixation provisoire se
fait au scotch double face sur le chantier. |
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.Pendant le collage du longeron
on ponce les bords à l'horizontale. |
Le longeron vient d'être collé. |
L’aile est assemblée sur un bati qui évite tout vrillage. Pour l’obtenir,
il suffit de découper 4 baguettes en Dépron de 6 mm de 6x10x500 mm. Ces
baguettes sont collées provisoirement, au niveau du bord d’attaque et
du bord de fuite, sur le chantier avec du scotch double face pour moquette.
Deux baguettes de 2 x 6 côté emplanture évoluant en 5 x 6 mm sur 400 mm
de long supportent les longerons. On débute en collant les longerons à
la colle blanche sous des poids répartis avec deux règles de bureau. Pendant
que la colle durcit, on arase et ponce le bord d’attaque et le bord de
fuite pour obtenir une surface horizontale de collage entre les deux peaux
de Dépron 3 mm. Ce travail doit être soigné. L’épaisseur sur le bord extérieur
doit être de 1,5 mm environ. Ainsi, les volets d’aileron, en Dépron de
3 mm, sont parfaitement en ligne sans traînée excessive. Ensuite, le longeron
en Dépron de 6 mm, ou balsa 50/10 si l’on prévoit de secouer violemment
le Sly, est collé (attendre 1 heure minimum). Puis on colle la peau supérieure
elle-même poncée de la même manière côté bord d’attaque et bord de fuite.
Une règle métallique ou un carré acier de 15x15 mm sur 1 m de long presse
les 2 peaux idéalement. Le bord de fuite est parfaitement droit. De la
même manière, au bord d’attaque deux règles de bureau plaquent le Dépron
sur l’autre peau. Attendre 24 heures avant de sortir l’aile du bati. Il
ne reste plus qu’à découper les saumons, les poncer intérieurement en
biseau puis on colle le tout avec des pinces à linges et de la colle blanche.
Des morceaux de carton épais ou du balsa évitent de marquer le Dépron.
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L’aile est mise sous presse pendant
le durcissement de la colle blanche. |
L’aile est déjà presque terminée ! |
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Côté saumon, on voit bien que l’aile
est creuse. |
Les saumons sont pincés et collés. |
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Les saumons sont avantageusement
poncés avec une cale ronde. |
Les bords sont poncés finement avec
une cale de grande longueur. |
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L’aile sans les ailerons pèse 36
g. |
Les tubes carbones sont percés dans
une cornière inversée, du scotch évite au foret de glisser. |
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Les barres de torsion d’ailerons
sont en carbone. |
L’aile terminée pèse 45 g. |
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Le tube alu guide les commandes
d’ailerons. |
Voilà, l’aile est terminée ou presque, il reste simplement
à découper les ailerons et à faire les barres de torsion en tube carbone
de 4 mm. Un trou de 1,5 mm est percé de part en part dans le tube comme
sur plan. Un jonc de carbone est collé pour réaliser le levier avec
un morceau de gaine thermorétractable faisant office de chape. Attention
à l’angle de 110° qui donne du différentiel automatiquement. Les charnières
sont en soctch de bureau ou en Blenderm. Les plus minutieux pourront
les réaliser en plastique souple (film de rétroprojecteur) collé à la
cyano dans l’épaisseur. La finition y gagnera et il n’y aura plus de
scotch qui se détend au fil du temps (c’est nuisible à la précision
des commandes). Le servo d’ailerons est disposé derrière le longeron,
un peu de colle Résist à Tout le retient en place (cet adhésif ne détériore
pas le servo). L’aile est terminée, son poids sans servo est de 45 g.
Pour gagner du poids, du Dépron recoupé en épaisseur sur des cordes
à piano sous une plaque (bois, verre, Plexiglas, etc.) à 2 mm permet
de réduire la masse de quelques grammes.
Le stabilisateur
Il est découpé dans du Dépron de 6 mm et les tubes alu de 1,5 x 2,5
mm sont collés à l’époxy rapide ou à la cyano styro. Du jonc de carbone
de 15/10 mm pour les clés est découpé à longueur. Si vous ne trouvez
pas ces dimensions, du jonc de carbone de 20/10 et du tube alu de 2x3
mm sera employé.
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Les emplacements des tubes sont
fraisés avec une mini perceuse. |
Pour les adeptes de vols rapides et violents, le stabilisateur
sera éventuellement fait différemment, bien que je n’ai observé aucune
faiblesse en vol avec la planche de Dépron de 6 mm. Il faut employer
du Dépron recoupé à 2 mm en deux peaux qui prennent en sandwich les
tubes aluminium et un longeron à l’identique de l’aile. La résistance
en torsion est bien supérieure et la mise en flutter est retardée (cependant
aucune tendance au flutter n’est apparue pendant les vols avec le Dépron
de 6 mm). Le guignol est en jonc de carbone 15/10 collé à la cyano styro
. Deux rondelles en contre-plaqué ou époxy 4/10 renforcent le Dépron
sur l’intrados et sur l’extrados. Le poids du stabilisateur complet
est de 7 g. Pour éviter que le stabilisateur ne glisse sur les clés
en carbone, un petit coup de marteau avec la lame d’un tournevis sur
le tube alu referme celui-ci et pince le jonc. Il est également possible
de mettre une fine couche de cyano sur le jonc en carbone pour le faire
rentrer à frottement dur.
Le fuselage
Celui-ci emploie l’incontournable Dépron de 3 mm. Le fond reçoit les
couples inférieurs C4 et C5 puis les flancs, dont un avec le plancher
intermédiaire, sont collés. Ne pas oublier les renforts en contre-plaqué
4/10 supportant le moteur et le train qui sont collés à la cyano styro
sur le Dépron. La partie fixe de la dérive est collée sur un flanc.
Sans attendre le durcissement de la colle, les deux flancs sont ensuite
rassemblés à la colle en évitant tout vrillage.
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Vue des pièces composant le fuselage. |
Les flancs avant collage, en utilisant
les dépouilles du fond en Dépron de 3 mm comme guides. |
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L’arrière est pincé avec des règles
de bureau. |
Le dessus du fuselage en Dépron
de 2 mm est roulé sur les couples. |
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Pour réaliser la verrière,
il vous faut un décapeur thermique, de la gaine et la forme
en balsa. |
La gaine est glissée sur la forme
en balsa.
Couleur au choix... |
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La verrière vient juste d’être thermoformée.
Attention les doigts. |
La verrière nécessite une découpe
précise avec un recouvrement de 4 mm environ marqué au feutre. |
Après durcissement de la colle, le dessus du fuselage
est poncé et collé par pincement. Le compartiment moteur est recouvert
en Dépron de 2 mm. L’arrondi sera obtenu facilement en respectant le
sens des fibres du Dépron (dans le sens de la longueur). On ponce maintenant
en arrondi les angles inférieurs et le dessus du fuselage. Le fuselage
est presque terminé. Il reste à thermoformer la verrière. Il suffit
de faire une forme en balsa, de glisser dessus de la gaine thermo, transparente
ou non, employée habituellement pour confectionner les packs de propulsion
en 90 mm de largeur. On rétracte le tout au décapeur thermique ou dans
un four ménager (pas à micro ondes !) et l’on obtient une jolie
verrière digne d’un kit en quelques secondes, son poids varie de 4 à
7 g suivant la gaine. Son maintien sur le fuselage est assuré par du
soctch. C’est léger et esthétique. La commande de profondeur est confectionnée
en jonc de carbone 15/10. La commande de direction est en aller-retour,
avec du fil nylon ou en fil acier 2/10 ou en jonc de carbone 15/10.
Le volet de dérive est disposé sur le fuselage avec une charnière en
scotch ou comme pour les ailerons avec du plastique souple genre film
pour rétro projecteur collé à la cyano. Du fil nylon de pêche collé
à la cyano styro peut aussi faire avantageusement office de charnières.
Le fuselage terminé sans équipements pèse 30 g. La structure complète
sans le train, pèse nue 91 g.
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L’avant est découpé après collage
des flancs. |
Le fuselage terminé avec le stabilisateur
démonté. |
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L’ouverture permettant le passage
du jonc de carbone arrière est effectuée avec un foret monté
sur une mini perceuse. |
Le fuselage vient d’être découpé
pour recevoir l’aile. |
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La structure est terminée.
Un décor sera le bien venu. |
Poids de la structure nue : 91 g
! |
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Le dessous de l’aile reçoit le fond
du fuselage. |
La décoration et la finition
Du scotch transparent (rouleau d’emballage en grande surface) est disposé
aux endroits ou du scotch sert de fixation (aile et verrière). Avec
cette astuce, le Dépron ne sera pas arraché à chaque mise en œuvre.
Pour faire votre décoration, une aide graphique est proposée sur le
plan. Le Sly y est dessiné sans la structure interne. Il suffit de photocopier
le plan puis de faire des esquisses au feutre. Une fois votre schéma
de couleurs bien au point, il suffit de le reproduire avec de la peinture
sur le modèle. De la peinture acrylique Avi 300 diluée à 40% est employée.
Cette base ne fait pas faire fondre le Dépron contrairement aux solvants
des peintures glycéro ou polyuréthanne.
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Il faut étudier la décoration en
photocopiant
la vue réduite dessinée sur le plan. |
La peinture est appliquée au tampon
en suivant une règle. |
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La peinture est finie ! L'allure
est déjà attrayante. |
Les autocollants sont sortis de
l’imprimante. |
Des inscriptions dessinées sur ordinateur avec Word,
sous forme d’autocollants transparents Micro Application pour imprimante
(référence 5091 disponible en grandes surfaces), permettent de donner
une touche de réalisme en singeant les grand frères du F3A. Une couche
de vernis protège l’encre contre l’humidité. Une décoration bien différenciée
entre l’intrados et l’extrados est conseillée pour aider le pilote à
ne pas faire des erreurs d’appréciation dans les figures enchaînées.
|
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Du scotch transparent évite d’arracher
le Dépron en démontant l’aile qui est simplement scotchée. |
Fixation de l’aile avec du scotch
sur toute l’ouverture. |
Atterrisseur
Le train d’atterrissage est proposé en option. En extérieur pour se
poser dans l’herbe haute il est déconseillé car il va sûrement endommager
la cellule lors de prises de contacts avec le sol un peu brusques. Par
contre en salle ou sur une piste il est appréciable. Comme il est démontable,
je vous conseille de faire le support incorporé sous l’aile. Le fuselage
est découpé pour recevoir l’aile avec un calage à 0° ou 1° maximum si
vous souhaitez obtenir un vol queue haute. Bien respecter la symétrie.
Il est aussi possible de découper les flancs avant de débuter la construction
deux à deux. La symétrie sera parfaite si sous collez parfaitement les
flancs entre eux. Le train est confectionné avec du jonc carbone de
2 mm et du tube aluminium de 2x3 mm cintré. On colle ensuite les tubes
à la cyano après dégraissage à l’essence “F ou C”. Les capots de roues
sont en Dépron de 3 mm. Un simple trou de 3 mm puis collage sur le tube
aluminium assure le maintien. Les roues sont en Dépron de 6 mm+cp 10/10
arrondis sur une perceuse et teintés au feutre indélibile ou à la peinture
noire mate. Un petit tube en ABS fait office de palier. Le triangle
en contre-plaqué 20/10 est éventuellement légèrement épaissi avec de
la colle durcie pour rentrer en force dans le couple sans pour autant
empêcher la sortie du train au démontage ou en cas de chocs violents.
Le support collé sur l’aile est confectionné comme sur le plan en cp
15 et 20/10. On colle le tout à l’époxy rapide sur l’aile puis le fond
du fuselage est collé sur le tout parfaitement centré après mise en
croix de l’avion complet. Le poids du train est de 8 g. Il est aussi
possible de confectionner une platine horizontale simplement scotchée
sous le fuselage. La platine prend en sandwich un “V” en cap 20/10 et
on ligature le jonc de carbone à la corde à piano. Il est aussi envisageable
de faire une simple petite quille scotchée sur le fond pour protéger
le fuselage du sol.
Le montage de l’équipement radio
L’aile est déjà équipée de son servo, il reste à disposer les servos
de profondeur et de dérive dans leurs emplacements respectifs (voir
photos). La découpe des emplacements est sensiblement plus petite que
les servos, le maintien est ainsi immédiat et suffisant. Le récepteur
(un 4 voies FM genre Jeti , GWS, X8P Graupner) est disposé derrière
l’aile au double face miroir (blanc). Le fil d’antenne court dans le
fuselage et sort sous le stabilisateur pour plus de discrétion. Du fil
émaillé fait gagner du poids sans faire perdre de la portée. Une rallonge
courte est nécessaire pour connecter le servo d’ailerons au montage
de l’aile. Les commandes sont reliées aux servos par des chapes en gaine
thermo et les neutres sont réglés avec soin. Le neutre de la profondeur
est réglé en posant le fuselage sur une table, le stabilisateur doit
être dans le même plan (parallèle).
|
|
L’installation radio. On voit que
le fuselage est étroit. Notez la gaine thermo utilisée à la
place des chapes. |
Il faut mettre du Velcro à cet endroit
pour maintenir le pack de propulsion. |
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Le stabilisateur est de type monobloc
pendulaire. |
Les commandes sortent à gauche sous
le stabilisateur |
La motorisation
Un avion de voltige ne serait rien sans un GMP performant. Une attention
particulière doit donc être portée sur son choix. Le marché des brushless,
actuellement pléthorique, nous aide bien. Les meilleures hélices sont
les APC Slow Fly. Pour les préserver, un prop saver est indispensable
(fixation élastique de l’hélice). Le joint torique est avantageseument
remplacé par des petits bracelets découpés dans une chambre à air de
vélo.
|
Le moteur Hacker B20 26S réducté
et le prop saver. |
J’ai opté pour un Hacker B26S réducté 4/1 de 52 g.
Cet ensemble permet d’obtenir à ce jour la meilleure efficience et la
meilleure traction pour un poids donné. Bien d’autres moteurs sont utilisables,
en particulier des petits LRK en adaptant le nez au moteur employé.
Il suffit d’obtenir les mêmes régimes sur les l’hélices conseillées
ou bien un régime encore plus élevé pour les amateurs de sensations
fortes ! Le contrôleur est un Schulze 12 A de 6g. Un Jeti brushless
Advance 8 ou 18A est aussi un bon choix avec en prime un prix contenu.
Pour le vol en salle
Une hélice de grand diamètre et faible pas est privilégiée. La vitesse
sur trajectoire doit être faible. L’incontournable GWS ou APC SF 10”x4,7”
est une base intéressante pour éviter de se retrouver au plafond à la
moindre mise des gaz ! En descente, le frein aérodynamique d’une
telle hélice, moteur au ralenti, est une aide appréciable tout comme
en multi F3A. Deux éléments Li-Po de type Kokam HD 350 limitent la charge
alaire, l’autonomie de 5 à 7 minutes est suffisante. Le régime obtenu
pleins gaz est de 4800 tours/minute.
Pour le vol en extérieur
Une hélice d’un diamètre plus réduit avec un pas important permet d’obtenir
une vitesse sur trajectoire plus élevée. Cette vitesse plus élevée facilite
l’obtention de belles figures sans avoir à corriger constamment la trajectoire.
Une APC SF 9”x6” est une base intéressante, la GWS 9”x7” est performante
si l’on privilégie la vitesse. Il faut ici augmenter conjointement la
tension de la batterie Lipo en passant à 3 éléments. Le taux de montée
passe alors à 10 m/s et une montée à la verticale en accélérant est
possible… Une batterie de type Kokam HD 850 ou E-Tec 1200 mA en 11,1
V est recommandée. L’autonomie est voisine de 20 minutes suivant le
type de vol. Le régime obtenu pleins gaz est de 6200 tours/minutes.
La vitesse sur trajectoire est proche de 60 km/h. Le vent sera bien
supporté. Une hélice de 9”x7” ou 9”x7,5” permettrait de voler encore
plus vite si le moteur a du couple à revendre. Seules les turbulences
sont gênantes. Préférer les endroits ou le vent est laminaire (plaine
éloignée des arbres ou bord de mer).
Voici quelques essais statiques, en vol
le régime augmente de 10 à 15 % environ : |
Moteur / accu |
Hélice
|
Rpm
|
I (A)
|
P.U.
|
N (%)
|
Vitesse
|
Traction
(g) |
Hacker B20-26S 4/1 + Lipo 7,4V HD |
APC SF 9”x6” |
5200 |
5 |
26 |
84/75 |
46 |
290 |
Hacker B20-26S 4/1 + Lipo 7,4V HD |
GWS 10”x4,7” |
4800 |
7 |
29 |
82/73 |
32 |
400 |
Hacker B20-26S 4/1 + Lipo 11,1V HD |
APC SF 9”x6” |
6200 |
12 |
73 |
79/71 |
58 |
525 |
P.U = puissance utile à l’hélice
N = rendement moteur/ moteur +réducteur Vitesse en km/h |
Pour choisir votre propulsion LRK ou réductée, il vous
reste donc à consulter les fabricants ou leur distributeur (catalogues,
internet). Un régime équivalent, une consommation proche et un poids
comparable sont les maîtres mots. Le prix et la disponibilité seront
surement les critères qui finaliseront votre recherche. Les petits Axi
2808/34 ou SMT représentent par exemple un bon choix mais il y en a
bien d’autres car presque tous les mois des nouveautés apparaissent…
La ventilation
Pour un bon fonctionnement de la chaîne moteur, contrôleur, batterie
de propulsion, une bonne ventilation est impérative. L’ouverture sous
le moteur permet une excellente ventilation. Les trous devant la batterie
dans le plancher facilite l’évacuation des calories. Ne pas oublier
de faire une sortie pour l’air sur la verrière (espace entre le fuselage
et la verrière ou prise d’air Naca) et sur le fond du fuselage. L’air
en s’échauffant se dilate, il est impératif de faire une sortie d’air
50% plus grande que l’entrée.
La batterie de propulsion
Pour voler en salle, 2 éléments Lipo Kokam HD 350 sont parfaits, légers,
économiques et durables. Un accu Kokam HD 350 7,4 volts autorise 5 à
7 minutes d’autonomie. Pour le vol en extérieur par faible vent (force
1 à 2) cette même batterie HD 350 7,4 volts est très agréable par contre
dès que le vent se lève un régime supérieur à l’hélice devient nécessaire.
Pour voler confortablement dans le vent (force 3 à 4) une batterie Kokam
HD 1200 11,1 volts ou E-Tec est conseillée. La E-tec délivre plus d’autonomie
alors que la Kokam possède une plus faible résistance interne. La E-Tec
permet de voler plus longtemps alors que la Kokam permet la meilleure
vitesse. L’autonomie avec les 1200 mA est de l’ordre de 20 minutes.
Pour obtenir la meilleure tension aux bornes du moteur, l’accu doit
être à 35°C, en hiver, chauffez-la avec vos mains ou bien faîtes comme
en Allemagne une boîte chauffante (résistances, lampes de phare, etc.).
Concernant la durée de vie, en veillant à l’équilibrage régulier des
éléments (charge élément par élément), des HD2000 sont actuellement
à 850 cycles et encore performants (avec une réduction de capacité de
l’ordre de 20%), bien employés les Li-Po sont donc durables. Le logement
sous la verrière accepte soit 3 Li-Po format 1200 mA, soit 2 Li-Po de1500
mA.
Les réglages
Un avion de voltige doit être parfaitement réglé. Il faudra pour cela
choisir des journées sans vent ou bien voler en salle. Une cellule rigoureuse
(sans vrillages) est indispensable, mais la finesse des réglages apporte
le plus qui permet l’obtention de figures exemptent, ou peu s’en faut,
d’effets secondaires. Voici une base pour vos premiers vols. Les trois
axes reçoivent 20% d’exponentiel pour commencer. Les débattements retenus
au point le plus large des volets sont +/- 35 mm pour la direction,
+ /- 20 mm pour la profondeur, + 20 mm/-12 pour les ailerons.
Le moteur est réglé légèrement piqueur 0,5 à 1°. Une valeur d’anticouple
de 1° est conseillée. Un léger mixage, moteur vers dérive, pourra compenser
un manque d’anticouple. Un modèle à aile basse se centre en le tenant
sur le dos. Le centrage est à 95 mm du bord d’attaque (si votre moteur
fait 50 g ou plus, il est possible lors de la découpe du fuselage, d’avancer
l’aile de 15 mm pour faciliter son obtention). Contrôlez ensuite l’équilibre
latéral. Des demi-ailes d’un poids identique maintiennent l’avion horizontal
en le tenant au centre. Dans le cas contraire, mettez du plomb au saumon
de l’aile la plus légère. Ensuite, en vol, il faut contrôler si du différentiel
aux ailerons est nécessaire, pour cela faites des tonneaux à pleine
vitesse, si ils barriquent, ajouter du différentiel en avançant les
points de jonction sur le disque du servo d’aileron. La valeur de l’anticouple
sera vérifiée en faisant des montées verticales avec le volet de dérive
bien au neutre. Si le modèle dérive à gauche, il faut ajouter de l’anticouple.
Pour le piqueur il faut vérifier au préalable le centrage et le calage
du stabilisateur. En faisant une montée à 45°, faire un demi-tonneau
pour se retrouver en vol dos. Lorsque l’on relâche le manche de profondeur,
sans brutalité, il faut obtenir une trajectoire rectiligne sans tendance
à remonter (centrage arrière). Le modèle doit revenir lentement en vol
horizontal. Le centrage peut aussi être déterminé en fonction des déclenchés.
On recule le centrage jusqu’à obtenir un avion qui déclenche franchement.
Il faut obtenir un vol le plus neutre possible, sur le ventre ou sur
le dos. Une fois ces tests effectués, mettre le modèle en vol horizontal
à mi régime. Mettre plein gaz et observer si le Sly monte (piqueur insuffisant)
ou descend (piqueur excessif). Ces premiers réglages pourront être affinés
ensuite. Sur internet de nombreux sites détaillent toutes les subtilités
permettant de rendre un multi performant. L’objectif est d’obtenir un
avion homogène aux manches, doux, précis, efficace en figures. Une courbe
des gaz optimisée sur l’émetteur, avec un mi régime à mi manche et une
montée progressive de la puissance affinera encore les réglages… Le
frein moteur est supprimé, l’hélice en roue libre permet de freiner
l’avion moteur en descente. La voltige est une école de minutie et de
patience, pour atteindre la quintessence de cette catégorie reine. Le
poids tout fini, sans batterie et sans train, est de 215 g.
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La décoration de l’intrados doit
être bien distincte. |
Pour voyager sans crainte d’être
marqué, le Sly est glissé dans une boîte fabriquée spécialement. |
Développement
Il est possible d’aller plus loin… Pour le vol en salle le poids le
plus faible possible est un allié puissant pour obtenir des vols tout
en souplesse. L’aile peut être faite avec du Dépron de 2 mm ou même
1,5 mm en le recoupant dans le sens de l’épaisseur avec un fil chaud.
Le stabilisateur pourra aussi être fait dans du Dépron de 3 mm. Les
servos de 4 g arrivent sur le marché à un prix attractif. Il suffiront
sur les trois axes. Un récepteur GWS avec les prises Uni dessoudées
et les servos soudés en direct (sauf pour les ailerons), un fil émaillé
pour l’antenne (gain de 2 g) fait chuter le poids. La colle sera utilisée
avec parcimonie. Le Sly va ainsi perdre 25 g facilement. Un moteur LRK
léger de 28 g (CD Rom, Mfly, PJS, Flyware, etc) et c’est encore 14 g
de moins. Un train très léger en jonc 15/10 devient suffisant. J’ai
volontairement réalisé le Sly classiquement, pour tester le concept
sans techniques pointues ou onéreuses, mais si le vol indoor est privilégié,
les quelques pistes ci-dessus sont faciles à suivre pour en réaliser
un avion light sans difficultés notables avec à la clé un gain de l’ordre
de 40 g et une charge alaire minimum qui tombe à 11 g/dm² (batterie
Lipo HD 350 7,4 volts). En tenant compte de ces quelques pistes, le
poids mini pourra chuter à moins de 200 g en ordre de vol, la voltige
indoor sera alors encore plus facile.. Pour gagner en précision en roulis,
des tubes aluminium de 3x4 mm sur toute la longueur des ailerons donneront
une rigidité en torsion bien supérieure au simple Dépron. Avec cette
modification, les tonneaux seront plus précis plein badin.
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Le vol
La mise en œuvre est rapide. On monte l’aile qui est immobilisée simplement
par du scotch en revenant sur les flancs de 15 mm. Cette fixation est
légère et très fiable. Le stabilisateur et le train sont montés. La
batterie est disposée sous la verrière. Du velcro l’immobilise sur le
plancher en Dépron. Le changement de batterie est donc rapide et pratique
car on ne retourne pas l’avion. Une sangle est recommandée une fois
le centrage optimum obtenu. Bien contrôler les sens de débattement,
la portée radio moteur à l’arrêt mais aussi moteur en marche et le centrage.
La fréquence est libre ? Il ne reste plus qu’à essayer le Sly…
Le décollage d’une piste est une formalité. L’incidence
au sol est suffisante pour que le Sly décolle de lui même en quelques
mètres sur un léger ordre à cabrer de la profondeur. Les gouvernes sont
efficaces très rapidement. Le vol est immédiatement tendu. Il est aussi
possible de le lancer à la main en le tenant derrière le train. Le lancer
en légère montée, bien à plat. Les plus entraînés peuvent aussi le lancer
en le tenant verticalement par le nez , façon 3D, la puissance moteur
le permet…
La prise d’altitude est rapide avec la motorisation
conseillée. En extérieur avec l’hélice 9”x6” APC SF et une batterie
de 11,1 V le Sly grimpe à près de 10 m/s ! La vitesse sur trajectoire
en palier est voisine de 50 à 60 km/h. La lutte contre le vent est donc
bien facilitée ce qui n’est pas le cas de la plupart des park flyers.
C’était l’un des objectifs. Le Sly est capable de grands écarts de vitesse.
En salle ou extérieur sans vent une hélice 10”x4,7” et une batterie
Li-Po 7,4 V Kokam HD 350 permet un vol tout en douceur.
La stabilité de cap est à la hauteur de ce que l’on
peut attendre d’un petit multi. Il ne faut pas espérer atteindre la
perfection d’un F3A 2+2, les règles aérodynamiques ne peuvent être transgressées,
mais le vol est tendu et très agréable aussi bien pour le pilote que
pour les spectateurs. Le volume du stabilisateur de 0,53 est bien adapté.
En l’air le Sly donne l’impression de voir évoluer un avion beaucoup
plus grand. La vitesse peut être constante en mettant le moteur à l’arrêt
en descente (l’hélice ne s’arrête jamais et fait frein). La montée comme
la descente, peuvent ainsi être à égale vitesse, surtout avec la batterie
11,1 V Li-Po. Cette aptitude participe beaucoup à la magie du vol procurée
par le Sly. Les rafales sont bien tolérées, c’était l’un des objectifs…
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La voltige
C’est la destination initiale du Sly. Les figures de base sont peu exigeantes
en terme de pilotage car peu d’effets secondaires sont observés. Les
tonneaux rapides passent dans l’axe (une fois le différentiel réglé)
avec un infime soutien à la profondeur sur le dos. En ralentissant la
vitesse de rotation, la dérive pourra être sollicitée sur la phase tranche
du tonneau, principalement en tonneau lent. Les tonneaux à facettes
sont nets et francs, l’absence d’inertie facilite l’arrêt. Pour réaliser
2 facettes rapides, aucune correction n’est souhaitable. En réalisant
4 facettes, une petite action à la dérive sur la tranche est requise.
Les boucles positives et négatives sont une formalité. Des boucles amples
sont possibles avec la puissance disponible. Les boucles carrées ou
triangulaires, sont bien marquées, sans brutalité grâce au stabilisateur
pendulaire. Les renversements basculent bien, la dérive est puissante
mais souple malgré tout, le bras de levier arrière temporise l’action.
Le vol tranche tient à pleins gaz avec une faible action à la dérive.
Le Sly demande une légère action à la profondeur, dans cette configuration
suivant le centrage. A faible vitesse le fuselage à grande incidence
porte bien et une incidence proche de 45° permet de l’arrêter sur place
dans cette configuration. La boucle tranche sera possible suivant la
puissance du moteur. A pleine vitesse, le vol tranche tient avec le
fuselage à peine incliné, dans le plus pur style F3A. La combinaison
des figures révèle de faibles effets secondaires. Le Sly est donc bien
un multi, il facilite grandement l’exécution de figures sans exiger
trop de travail aux manches. En salle, l’absence de vent facilite bien
sûr l’exécution de figures propres, par contre, en extérieur, la vitesse
élevée sur trajectoire permet de tirer des tonneaux au cordeau pour
le plus grand bonheur du pilote ! En descente verticale, une grande
hélice est une aide précieuse car la cellule traîne peu… Les figures
déclenchées sont facilitées par le bord d’attaque très pointu. Elles
sont rapides sans plus et s’arrêtent à volonté par remise au neutre
des manches. La vrille avec la profondeur et la dérive est lente et
belle, avec les ailerons elle devient rapide.
Le vol 3D fait aussi partie du programme ! Le
Sly permet beaucoup de choses. Dans un salon en trimant bien les gouvernes
on peut pendre à l’hélice le Sly, mais attention cette figure de style
est dangereuse et ne peut être entreprise que par des pilotes expérimentés.
Plus sérieusement, en salle ou en extérieur, le vol pendu à l’hélice
est bien contrôlé par les puissantes gouvernes, sans pour autant égaler
un Shockflyer. Le torque roll est nettement plus facile dans le sens
opposé au sens de rotation de l’hélice comme tous les avions du reste…
La descente en marche arrière est un peu plus exigeante qu’avec un Shock-Flyer
mais reste possible. Le vol tranche, à basse vitesse et grande incidence,
est facile, il y a beaucoup moins d’effets secondaires que sur un biplan
de type Ultimate. Les renversements pendules sont faciles et amusants.
Les gouvernes sont puissantes mais douces à la fois, elles mettent en
confiance le pilote.
En salle ou en extérieur sans vent le Sly est équipé
de l’hélice GWS 10”x4,7” et de l’accu Kokam HD350 7,4 V. On peut alors
voltiger en souplesse avec un bon frein moteur en descente et une faible
vitesse sur trajectoire. La traction est suffisante pour le torque roll
et le vol pendu à l’hélice. Toutes les figures passent facilement, la
décoration aide à ne pas faire d’erreur car l’espace est bien réduit
par rapport à l’extérieur. Le Prop Saver est efficace en cas de contact
avec le sol et généralement l’hélice est intacte… La profondeur monobloc
est plus souple que sur un Shockflyer mais suffisamment mordante pour
les figures inversées.
Le décrochage est sain en cabrant progressivement la
profondeur, le Sly chute de 1 m environ moteur au ralenti. Il se rattrape
facilement avec les puissantes gouvernes par simple remise des gaz.
Ces petits avions sont vraiment faciles à piloter, leur faible charge
alaire fait vraiment découvrir un autre monde…
La maniabilité permet toutes les audaces. Les ailerons
en extérieur (batterie 3 Lipo et hélice 9”x6”) autorisent une rotation
supérieure à 360° par seconde. C’est largement suffisant ! La profondeur
est puissante mais moins violente qu’avec un stabilisateur à volets.
La dérive permet des virages à plats sans difficultés.
La précision des gouvernes dépend grandement de celle
des servos et des commandes. Le Sly est parfaitement précis si il est
réalisé dans les règles avec des servos comme les GWS ou équivalents.
Des servos numériques de 9 g (DS281 Graupner) permettraient un meilleur
résultat. Mais ils feraient grimper le budget financier et le poids !
L’atterrissage est d’une simplicité enfantine, on coupe
progressivement les gaz et le Sly se pose aux pieds en douceur avec
une bonne finesse. C’est plus facile qu’avec bon nombre de park flyer
un peu chargés ou pourvus d’une traînée importante. Comme toujours,
les multis représentent ce qui se fait de mieux en termes de qualités
de vol et ce quelle que soit la taille…
Conditions météo adaptées
L’objectif de voler aussi bien en indoor avec une hélice et un pack
adapté est atteint, en extérieur le vent est vraiment bien supporté
car le Sly traîne peu, la puissance du moteur fait le reste. Un vent
jusqu’à force 3 - 4 est exploitable. Ce sont les turbulences qui sont
mal tolérées, il faut voler éloigné des arbres ou des habitations. En
bord de mer, un vent laminaire démontre le bien fondé du concept. L’air
laminaire de la mer peut être assez soutenu sans pour autant empêcher
le Sly de voler.
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Le Sly face à ses contemporains
Une petite comparaison avec un Shockflyer permet de cerner un vol plus
polyvalent du Sly, les trajectoires sont beaucoup plus tendues et le
pilotage est nettement plus facile et souple. Le vent est beaucoup mieux
supporté, par contre le vol 3D extrême reste le domaine du Shockflyer.
Un biplan de type Ultimate ou équivalent est moins rigoureux en trajectoires
et supporte mal le vent latéral en rafales. Les figures déclenchées
sont plus jolies avec le Sly et la voltige plus pure. Par contre la
charge alaire supérieure du Sly ne permet pas un vol aussi lent qu’avec
un Ultimate. Le Sly est entièrement démontable et là il n’y a pas photo,
c’est un avantage considérable pour le transport en voiture ou pour
rejoindre la salle sous une pluie battante ! En extérieur, le Sly
est incomparablement plus agréable et stable en trajectoire que les
autres protagonistes. Le budget est équivalent. Esthétiquement, le Sly
a ma préférence, mais comme j’en suis le concepteur je suis mal placé
pour juger ! La fiabilité de la cellule à l’usage est exemplaire.
Le Sly est plus accessible à un pilote moyen que les Shockflyer, qui
sont plus exigeants et demandent une concentration soutenue pour obtenir
un vol de qualité et de belles trajectoires.
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Fly off
Le Sly n’a pas la prétention de surpasser les modèles existants, mais
plutôt d’être facile et utilisables en toutes circonstances. Convenablement
construit et réglé, Il vole réellement bien, sans demander au pilote
des capacités hors normes pour tourner de la voltige qu’elle soit artistique
ou fédérale. Sa construction est rapide. Sa finesse aérodynamique est
bien perceptible en vol, sans protubérances gênantes esthétiquement
comme sur un Shock-Flyer. Sa ligne élancée permettra aux passionnés
d’aérographe de réaliser une magnifique décoration digne d’un multi
F3A de compétition. Le Sly permet de dessiner de jolies figures dans
le ciel. Bons vols à toutes et à tous !
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la planche 1
du plan du Sly échelle 1 (1,3 Mo). |
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la planche 2
du plan du Sly échelle 1 (1 Mo) |
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la planche 1
du plan du Sly en feuille A4 à assembler (8,5 Mo) |
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la planche 2
du plan du Sly en feuilles A4 à assembler (6 Mo) |
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