L’avion porteur White Knight est une véritable
« usine à gaz » : biturbine de formule bipoutre, il
est quasiment équipé de 3 fuselages, de trains rentrants,
d’un système de largage… Son aile à grand allongement
rappelle plus une aile de planeur qu’une aile d’avion, sauf
pour son dièdre en W. Elle est équipée d’ailerons,
de volets, possède des winglets... Au final, le White Knight est
équipé de 11 servos, 2 récepteurs et 3 batteries
!
Heureusement, les plans avaient été tracés en grande
partie et la majorité des pièces découpées
au laser. Il suffisait de s’y mettre à fond puisqu'il restait
à peine un mois avant la réunion d'Inter-Ex, ce que nous
avons fait à deux avec mon fils Romain.
Caractéristiques
techniques
Envergure : 244 cm
Longueur : 134 cm
Surface : 36 dm²
Masse : 2 310 g (2 780 g avec le SSO)
Charge alaire : 64 g/dm² (77 g/dm² avec le SSO)
Profil : SB96 12,7/3
Moteur : 2 x GWS 400
Turbine : 2 x GWS 64
Contrôleur : Miss Power 30 A
Batterie de propulsion : Li-Po 3S 3 700 mAh
Récepteur : Graupner MC19 et Corona 8 voies
Batterie de réception : 2 x 4 élts Ni-MH 900 mAh
Servos : 9 servos de 9 g pour les gouvernes et le largage, 2 mini
de 14 g pour le train rentrant
L’avion porteur White Knight est équipé
de deux turbines électriques, de deux récepteurs et
11 servos !
L’avion grandeur est moulé en composites.
C’est pourtant bien du bois qui a été utilisé
ici pour reproduire ces formes tout en rondeurs.
Le
fuselage central
Il est construit de la même façon que le
Space Ship One, en deux demi-coques raccordées suivant un plan
de joint horizontal. Même si la partie avant est identique, la forme
est plus complexe et l’expérience du premier est bénéfique.
L’assise de l’aile est bien plus étroite, c’est
le seul accès à l’intérieur du fuselage. Il
n’y a cependant pas grand-chose à y loger : les supports
des turbines, les contrôleurs, la batterie de propulsion unique
et le servo de largage.
Le point le plus délicat est le calage et le collage des supports
des turbines car toutes les formes sont arrondies. J’ai confectionné
un gabarit qui prend appui sur le plan de joint horizontal pour caler
ces supports à 0°. Un enssemble en contre-plaqué en
forme de V est glissé dans deux fentes pratiquées dans le
coffrage. Il prend appui sur deux couples et est consolidé à
la base par un renfort collé à l’époxy. Les
nacelles des turbines comportent une languette qui vient se prendre en
sandwich à l’intérieur.
L’aile est pour sa part calée à 1,5°.
Le fuselage central est réalise en deux
demi-coques, réunies suivant un plan de joint horizontal. Les
couples en contre-plaqué très évidé sont
réunis par des montants horizontaux et verticaux en balsa puis
par des baguettes intermédiaires.
Première moitié montée.
On passe ensuite au coffrage réalisé avec des planches
de balsa, collées à mi-largeur des baguettes. Les planches
sont recoupées aux dimensions souhaitées après
collage.
L'emplacement de l'aile est tracé avec
un gabarit avant coffrage complet. Les plaques sont collées
de façon symétrique pour éviter toute déformation
non souhaitée.
On progresse fuseau après fuseau, en
recoupant les planches pour laisser dépasser une moitié
de largeur de chaque baguette afin d'y appliquer le morceau suivant.
Les deux parties sont construites de façon
identique mais elles diffèrent légèrement sur
l'arrière où la section circulaire devient ovoïde.
Lorsque la première moitiée est
recouverte, on colle dessus la deuxième, puis on pose le coffrage,
toujours dans le but d'éviter les déformations.
Le fuselage central est construit de la même façon
que le Space Ship One. D’ailleurs, la partie avant est commune.
Il mesure presque 1 m de long.
Découpe pour le passage de l’aile.
C’est la seule ouverture pratiquée sur le fuselage central.
Ces gabarits servent à marquer l’emplacement
des supports de turbines, avec un calage précis.
Nacelles
des turbines
Pour un rendement optimum, la nacelle d’une turbine
doit être la plus propre possible, avec une lèvre d’entrée
bien régulière, et une section qui se resserre en sortie.
Une réalisation en bois avec des lattes collées sur des
couples aurait sans doute été possible, mais j’ai
préféré utiliser du polystyrène extrudé
découpé au fil chaud, ce qui permet d’obtenir un état
de surface acceptable à l’extérieur comme à
l’intérieur du conduit.
Deux anneaux en contre-plaqué enserrent la turbine et s’enfilent
sur un pied qui permet le démontage du fuselage. C’est indispensable
car il faut enlever au moins une turbine pour retirer l’aile. Heureusement,
ce ne sont que deux vis de plus à desserrer.
Entre ces anneaux et tout autour de la turbine, un habillage est découpé
dans le polystyrène, à l’aide de gabarits en carton.
La découpe est faite par demi-coquille, en trois tronçons
: un demi-cylindre à l’avant, du diamètre de la turbine
GWS 64 utilisée, un autre plus petit à l’arrière,
et un demi-tronc de cône permettant une jonction régulière
entre les deux. Après découpe, ces éléments
sont collés entre eux puis trouvent leur place autour de la turbine.
Un dégrossissage au cutter suivi d’un ponçage soigné
au papier de verre permettent de former une belle lèvre d’entrée
et une évacuation fine à l’arrière.
L’ensemble est recouvert de film vinyle adhésif posé
au décapeur afin de le déformer pour épouser les
formes. Le matériau s’étire convenablement et on arrive
à entoiler en deux fois. Tout l’intérieur aurait mérité
d’être peint en noir mat pour obtenir un effet de profondeur
plus réaliste. Pris par le temps, nous avons négligé
cette étape.
Le pied de fixation en contre-plaqué est percé et maintenu
par deux vis avec écrous Nylstop sur le fuselage afin de faciliter
le transport et le montage sur le terrain. C’est finalement bien
pratique.
Ces deux tuyères bien profilées ne pèsent que quelques
dizaines de grammes grâce à la méthode utilisée.
Les supports de turbines sont découpés
dans du contre-plaqué ajouré le plus possible. Deux
plaques évidées forment un V et sont collées
dans le fuselage.
Les anneaux sont collés sur une pièce
munie d'un détrompeur qui est prise en sandwich dans le support
du fuselage.
Un fil chaud monté comme une scie à
chantourner est utilisé pour débiter les blocs de polystyrène
extrudé servant à confectionner les tuyères.
Trois portions sont raccordées afin d’obtenir le diamètre
dégressif.
La turbine est maintenue par deux couples en
contre-plaqué habillés avec du polystyrène.
L’état de surface sans relief à l’intérieur
est gage d’un bon rendement pour la turbine.
La lèvre d’entrée d’air
est obtenue par ponçage.
Un petit coup de papier de verre fin permet de bien lisser les formes.
L’entoilage du polystyrène est
réalisé avec du vinyle autocollant posé au décapeur
thermique.
Le résultat obtenu est tout à fait convaincant.
Fuselages
latéraux
Ces deux « caisses » latérales améliorées
ont des formes plus simples mais restent cependant assez techniques, mesurant
largement plus d’un mètre de long, il est nécessaire
de rabouter les planches. Là encore, c’est du balsa de 2
mm qui est utilisé pour les mêmes raisons d’économie
de poids. Des baguettes carrées sont collées dans les angles,
et contre les flancs pour former un croisillonage qui leur donne de la
rigidité. Quelques doublages réduits au strict minimum sont
collés contre la pointe avant prévue pour supporter la roulette
de nez, au niveau de l’assise de l’aile et du support de train,
ainsi qu’au pied de dérive et de l’assise du stab.
Le support du train en contre-plaqué est également prévu
pour s’appuyer sur la platine radio et les couples afin de répartir
les efforts à l’atterrissage. Deux gaines sont plaquées
le long des flancs pour les commandes de profondeur et de direction. Une
autre part vers l’avant pour actionner la roulette de nez directrice.
Pour que le modèle reste transportable, les stabilisateurs sont
démontables en retirant deux vis.
Un ponçage accentué des angles permet d’obtenir des
formes s’approchant de l’original qui lui est moulé.
Les roulettes de nez sont toutes les deux directrices. Les carénages
qui les englobent sont réalisés autour d’une âme
en balsa doublée de flancs en contre-plaqué. Après
un ponçage énergique, la forme en goutte d’eau est
tout à fait acceptable. Une bague d’arrêt verrouillée
par une vis dotée d’un œillet prévu pour barre
de torsion est utilisée pour la rendre directrice car je n’ai
pas trouvé d’équivalent dans le commerce à
cette échelle.
Les trains rentrants sont de marque Robart (modèle RB600) sur lesquels
j’ai dû remplacer les jambes de train en corde à piano
3 mm pour placer les roues à la bonne hauteur. J’en
ai profité pour ajouter deux spires afin de mieux encaisser les
retours au sol. Une large trappe amovible, ajourée pour le passage
de la roue et de sa jambe, permet d’accéder à l’intérieur
du fuselage.
Les fuselages latéraux mesurent beaucoup
plus d’un mètre de long et nécessitent des planches
raboutées.
Les renforts sont réduits au strict minimum pour des raisons
de poids. Il s’agit ici de la platine radio, du support de
train rentrant et de la fixation de l’aile.
Passage des commandes en gaine souple de 2 mm
avec corde à piano de 0,8 mm qui glisse à l'intérieur.
Les stabilisteurs sont démontables. Des inserts de 2 mm sont
donc présents au sommet des dévires.
On ne perd pas la main... Après le premier
fuselage latéral, on passe au deuxième...
Installation du train rentrant mécanique
Robart. Les jambes de train ont été refaites en corde
à piano de 2 mm avec 3 spires pour faire amortisseur.
Les carénages des roulettes de nez
sont fabriqués autour d’une âme en balsa flanquée
de contre-plaqué.
La forme profilée en goutte d’eau s’obtient par
ponçage.
Le carénage est maintenu par une
languette métallique mise en forme. C'est lui qui tient la
roue en place, il n'y a pas de bague d'arrêt.
L'aile
en... 9 tronçons !
La corde d’emplanture de l’aile est faible
avec seulement 16,5 cm ; celle au saumon est ridicule avec seulement 6
cm ! C’est peu pour une envergure de 240 cm. Sans les gouvernes,
ces cordes sont encore plus réduites. Pourtant, cette aile doit
être très rigide, surtout au niveau de sa partie centrale
à dièdre inverse, sur laquelle s’appuient les trois
fuselages. A cause des angles de dièdre complexes et des cordes
dégressives, l’aile complète est constituée
de neuf tronçons. Trois d’entre eux forment la partie centrale,
située entre les deux fuselages latéraux. Cette partie est
construite autour de longerons en bois dur, doublés d’une
première clé en contre-plaqué d’une pièce,
qui inclue le dièdre. Une autre clé dégressive se
reprend sur plusieurs nervures après l’emplanture. L’ensemble
est intégralement coffré et apparaît très rigide,
mais montre cependant une certaine souplesse en vol.
Les panneaux extérieurs sont construits entièrement avec
du balsa sauf les petites clés au raccord des winglets, qui sont
eux aussi, comme le reste de l’aile, en structure coffrée.
Les panneaux extérieurs sont raccordés sur la partie centrale,
chacun par deux clés en carbone 6 mm.
Les gouvernes sont découpées dans les bords de fuite. Deux
volets sur le panneau central, un aileron sur chaque panneau extérieur,
comme sur une aile de planeur, avec possibilité de programmer les
« crocos » pour l’atterrissage. Des servos de 9 g sont
placés dans l’épaisseur de l’aile, au plus près
des fuselages latéraux. Le câblage est passé à
travers les nervures. Venant du centre de l’aile, ceux des contrôleurs
et du servo de largage. Les positifs et les négatifs sont regroupés
en 4 fils avec ceux des signaux au lieu de 6, pour économiser encore
quelques grammes.
L'aile de 2,44 m d'envergure pour 16 cm de corde
à l'emplanture est entièrement construite en structure.
Elle doit être très rigide car elle supportera bien des
contraintes.
Petite mise en croix pour garder le rythme.
Les jours sont comptés avant la rencontre, il faut resté
dynamique...
La clé d’aile principale inclue
le dièdre. Elle est aussi longue que le panneau central en
trois parties. Il faut fendre les nervures pour la glisser contre
les longerons, après coffrage de l'intrados.
La partie centrale comporte un important
dièdre inverse imposé par la présence du Space
Ship One. La partie centrale est glissée entre les panneaux
extérieurs. Séchage sur cale pour éviter tout
vrillage.
Une seconde clé dégressive est ajoutée au centre.
Les winglets sont également construits
en structure. La dernière nervure à l’extrémité
est minuscule. Elle est découpée dans du contre-plaqué.
Les servos d’ailerons et de volets sont
placés dans l’épaisseur de l’aile. Les fils
"+" et "-" sont regroupés pour gagner quelques
grammes... Tous les moyens sont bons.
Un panneau d’aile externe,
en cours de construction. Après coffrage total, les ailerons
sont découpés, directement dans les larges baguettes
de bord de fuite.
L'aile est tenue sur le fuselage à l'aide
de 4 vis nylon de 4 mm.
Equipements
Après avoir cogité, la solution qui s’imposait
était de « scinder » le modèle en deux, en plaçant
un récepteur dans chaque poutre. Celles-ci contenant déjà
trois servos pour la profondeur, la direction et le train rentrant, il
était facile de tirer les câblages des servos de volet et
d’aileron situés à proximité. Seuls les câbles
des contrôleurs et du servo de largage arrivent du fuselage central.
L’appareil est donc équipé de 11 servos. Les voies
sont réparties comme l’indique le schéma.
Je ne disposais que d’un seul récepteur 9 voies, Graupner
MC19. C’est un Corona 8 voies sur la même fréquence
qui s’est retrouvé dans l’autre fuselage et tout fonctionne
parfaitement. Chacun de ces récepteurs est alimenté par
une batterie de 4 éléments Ni-MH de 900 mAh. Les servos
de volets sont branchés sur la même voie avec un cordon en
Y. Comme ils sont montés de façon symétrique dans
l'aile, il a fallu inverser le sens de rotation de l'un d'eux. Pour celà,
il faut ouvrir le servo, dessouder et inverser les deux fils du moteur
ainsi ceux qui se trouvent sur les côtés du potentiomètre.
L'opération n'a rien de compliqué même si elle n'est
plus souvent pratiquée aujourd'hui...
Inversion du sens de rotation sur un servo (croisement des
fils du moteur et du potar), la radio montrant ses limites avec un
récepteur 9 voies.
Dans le fuselage, on ne trouve que les deux contrôleurs
pour les turbines, le servo de largage et la batterie de propulsion
3S 3700 mAh..
Les turbines sont des GWS 64 équipées
d’hélices à 6 pales. A la place des moteurs brushed
installés d’origine, j’ai monté des brushless
GWS 400 beaucoup plus performants. Les contrôleurs 30 A sont placés
à proximité dans le fuselage central.
Détail de l’installation radio
dans une des poutres avec les servos de profondeur et de direction.
Pour ce dernier, une gaine part vers l'arrière pour le volet,
l'autre vers l'avant pour la roulette directrice. Le servo de traint
rentrant est monté tête en bas. On trouve aussi dans
chaque poutre un récepteur et une batterie 900 mAh en 4 éléments
qui alimente cet ensemble.
Crochet
de largage
Je souhaitais disposer d’un système discret
mais également fiable pour être certain que le modèle
se libère exactement au moment voulu. Le SSO est donc retenu sous
le WK par un unique crochet rotatif, découpé dans de la
plaque époxy, ainsi que son renvoi. Ce mécanisme est intégré
dans le long pod collé sous le fuselage du porteur. Aux deux extrémités,
un ergot en jonc carbone dépasse vers le bas et entre dans le dessus
du SSO, l’empêchant de tourner ou d’avancer. Un anneau
en époxy est intégré dans la partie située
au-dessus de l’aile du SSO, lui aussi invisible car seule une fente
pour laisser passer le crochet subsiste.
Le centre de gravité des deux modèles est aligné
suivant le même axe vertical. De cette façon, l’équilibrage
ne varie pas avant et après largage.
Le crochet de largage en plaque époxy
et son renvoi sont montés dans un pod solidaire du fuselage
central.
Le crochet rotatif assure un largage sans faute.
On voit ici le principe de fonctionnement, le carénage supérieur
du Space Ship One ayant été retiré pour la photo.
Finition
Le modèle est entoilé également
à l’Oracover blanc. Prévoir un bon fer et de la patience,
car les morceaux sont vraiment très nombreux. Le décor rouge
est lui aussi en Oracover ; tout le reste est en vinyle ou film adhésif
autocollant pour imprimante.
Les nombreux hublots sont découpés
dans du vinyle avec une petite machine Silhouette SD. Les logos
ont été tracés à l’informatique
puis imprimés sur du film autocollant transparent. Un voile
de verni en bombe permet de fixer l'encre durablement.
Le modèle est entièrement recouvert
à l'Oracover, y compris les carénages des roues avant.
Le nombre de morceaux est... incalculable !
Les deux roulettes de nez sont directrices. L’avion de comporte
très bien au roulage.
Jour
J, déjà !
Malgré la nuit très courte (les précédentes
l’étaient aussi...), le modèle n’est pas encore
tout à fait terminé. Les derniers autocollants ont été
imprimés avant le petit déjeuner et aussitôt vernis.
Ils ont été posés juste après si bien que
le vernis a séché pendant le trajet pour se rendre au terrain
!
Ce jour-là, le vent était vraiment très fort, avec
des pointes allant jusqu’à 60 km/h, mais heureusement, quasiment
dans l’axe de piste. De nombreux modélistes luttaient courageusement
contre les éléments pour réaliser un vol. La petite
phrase du jour était d’ailleurs «A fight, not a flight
!» (Un combat, pas un vol...). Le Space Ship One et le White Knight
ont été assemblés sur le terrain, ce qui demande
un certain temps...
Le White Knight démonté est constitué
de très nombreux morceaux. L'assemblage sur le terrain demande
un certain temps... Les différents morceaux sont tous tenus
par des vis, ça reste facile. Il est cependant indispensable
de déviser une des turbines pour glisser la partie centrale
de l'aile dans le fuselage.
Premier assemblage complet des deux modèles
sur le terrain. Le challenge est réussi après 3 mois
de travail acharné.
Une question revenait sans cesse : « Comment ça
vole ? ». L’heure était enfin venue de le savoir. Un
premier essai a été fait avec le White Knight seul. Test
de roulage puis alignement sur la piste. Le manche des gaz a été
poussé en douceur et l’avion avait tendance à se placer
dans le sens du vent légèrement désaxé au
fur et à mesure que la vitesse s’accentuait. Petite correction
efficace à la direction, puis légère sollicitation
à la profondeur. Le modèle a décollé et effectué
quelques tours de piste sans histoire, même s’il était
bien secoué. Son comportement général apparaissait
déjà très convaincant.
Le Space Ship One a été suspendu dessous, puis ce fut un
décollage bien chahuté, avec un taux de montée correct,
et un largage au-dessus du terrain très applaudi. Le fiston qui
pilotait pour la première fois le SSO s’est fait piéger
par le manque de finesse en posant hors piste mais sans casse.
Le premier décollage est effectué sous un
soleil radieux mais dans un vent de folie. Génial, ça
vole ! Tous ces efforts sont récompensés.
Quelques
essais en vol du planeur-fusée Space Ship One et de l'avion
porteur White Knight, version radiocommandée.
Tout ne s'est pas toujours déroulé comme prévu...
mais l'expérience était très intéressante.
Vol de pente pour commencer puis en plaine avec décollage
du sol, largage et mise à feu.
La qualité des vidéos n'est pas top, que ce soit celles
prises du sol avec l'appareil photo ou celles en vol avec la Fly
Cam One qui coupe avant les meilleurs moments...
3, 2, 1, top ! Le moment précis du largage.
Le planeur-fusée est libéré, piloté par
le fiston qui prend le relais. La mise à feu du moteur à
poudre est imminente.
D’autres vols ont suivi, dont un un peu laborieux car une turbine
a coupé peu après le décollage (problème avec
un contrôleur qui a été remplacé peu après).
L’autre a quand même permis d’effectuer un tour de piste
et de larguer à hauteur suffisante pour un bel atterrissage sur
le terrain ! Une seule turbine pour faire voler 2 700 g, c’était
quand même osé ! S’il avait fallu larguer le SSO vent
de dos et à faible altitude, il aurait été cassé
à coup sûr.
Anecdote...
La version mono-turbine
Que faire quand le matériel
vous lâche ? Lors d'un des premiers vols, la puissance
s'est mise à chuter peu après le décollage.
Le vent soufflait encore très fort et il fallait se
battre pour garder le White Knight à plat avec le Space
Ship One accroché dessous, l'ensemble n'arrivant pratiquement
plus à grimper. Le bruit avait légèrement
changé mais personne n'y a prêté vraiment
attention. Le largage a pu cependant être effectué
à hauteur suffisante pour permettre au SSO de se poser
tranquillement puis au WK de faire un hippodrome complet avant
de venir se poser sur la piste.
Ca n'est qu'après l'atterrissage que j'ai compris ce
qui venait de se passer. Un des contrôleurs a rendu
l'âme (panne aléatoire sans doute dûe à
un composant mal soudé) et la majorité du vol
s'est faite sur une seule turbine ! Ce sera confirmé
par les photos de Christian Veyssière, avant et après
largage, où on voit bien la turbine de droite qui est
arrêtée. Une seule turbine de 64 mm suffit à
faire voler les 2780g de l'ensemble !
Vidéo du vol avec une turbine qui lâche
avant le premier virage.
Un autre jour, j'ai effectué volontairement
un vol avec le White Knight (sans le SSO) et une seule turbine
fonctionnelle, les pales de la deuxième ayant explosé
peu avant. Le décollage est plus long, la montée
plus lente mais ça reste parfaitement pilotable.
Qui a dit que les turbines électriques n'ont pas de
rendement ?...
Essais
avec le moteur à poudre
Après ces premiers essais concluants, il était
temps de passer aux choses sérieuses. Un moteur à poudre
Estes D12-0 (sans charge d’éjection pour parachute) a été
glissé dans la tuyère. Le système d’allumage
électrique a été connecté et le composite
a pris son envol dans les mêmes conditions, avec un soleil au ras
de l’horizon. J’ai choisi de grimper très haut, trop
haut sans doute pour que le fiston puisse bien identifier son modèle.
Le SSO s’est libéré et est peut-être parti en
vrille en manque de vitesse, centré un peu trop arrière
à cause de la cartouche. La fusée a quand même été
allumée, il n’avait plus rien à perdre... La trajectoire
du modèle ne fut pas facile à suivre, mais il s’est
posé au loin, sans dégâts à part un volet de
stab sorti de son support.
Depuis, nous centrons le SSO un peu plus avant lorsqu’on y met un
moteur à poudre. Ca permet de le piloter dès le largage,
même s’il devient « plus lourd » à la profondeur
pour le reste du vol. Les largages sont faits quand le composite arrive
dans l’axe du terrain. C’est nettement mieux de procéder
ainsi pour bien le visualiser. Après une légère descente
pour prendre de la vitesse de façon à redesser le nez de
l’appareil, la mise à feu du moteur à poudre est effectuée.
L’accélération est très forte, et le modèle
parcourt deux ou trois cents mètres en quelques secondes... En
partant avec l’aile bien à plat, on peut tirer très
légèrement et ainsi l’envoyer bien haut avant qu’il
perde sa vitesse et redescende tranquillement.
Pas facile de prendre la photo au moment de
l'allumage du moteur à poudre. L'accélération
est violente, le moteur ne pousse que durant 1,7 s. Ces images sont
extraites d'une vidéo. A gauche, mise à feu. Au centre,
prise d'altitude.
A droite, le moteur à poudre vient d'être éjecté.
A l'arrière plan le porteur qui ne va pas tarder à être
dépassé...
Il est impératif de garder une hauteur suffisante
lors du largage. Lors d’une séance photo, après 3
décollages et largages avec la même batterie, elle a montré
des signes de faiblesse alors que l’altitude souhaitée n’était
pas encore atteinte. Avec mon fils, nous avons échangé nos
émetteurs (nous avions prévu que je pilote cette fois la
navette), j’ai mis à feu le SSO qui est parti en légère
descente à pleine vitesse. Quelques corrections trop efficaces
l’ont fait partir dans une suite de tonneaux trop compensés
pendant tout juste deux à trois secondes, jusqu’au sol...
J’en ai donc reconstruit un autre, qui a par la suite volé
avec succès plusieurs fois, y compris l’année suivant,
en Hollande, toujours pour Inter-Ex.
La finesse du Space Ship One est limitée, donc le vol ne dure pas
très longtemps mais l’allure est fantastique. Ce gros bouchon
qui plane et se pose comme une fleur après quelques tours n’est
pas plus performant que le grandeur, on s’en doutait...
Quand au White Knight, il est très agréable, et même
facile à piloter par temps calme. Une fois libéré
des 470 g et de la traînée du Space Ship One, c’est
un véritable planeur. Malgré ses trois fuselages, il est
étonnamment fin, et je m’amuse régulièrement
à couper les moteurs et à planer longtemps avant d’atterrir
sur la piste sans remise de gaz. En cas d’approche un peu longue,
les volets et ailerons en position « croco » permettent de
se poser très court. Grâce à son assiette «
nez bas », il ne rebondit quasiment jamais et atterrit proprement.
La puissance des turbines est suffisante pour un vol en sécurité,
et d’autres modèles moins réalistes seront certainement
accrochés dessous dès que l’occasion se présentera.
Une
belle aventure...
Le White Knight et le Space Ship One, réalisés
en tout juste 3 mois pour participer à Inter-Ex.
Sans l’aide efficace de mon fils
Romain, nous n’aurions jamais réussi un tel
tour de force pour construire ces modèles en 3 mois.
Il m’a beaucoup aidé pour la construction du
White Knight, découpant avec soin les pièces
de bois que j’avais tracées tard la veille
et que je pouvais coller le soir en rentrant du bureau,
entoilant l’un des innombrables morceaux formant cet
assemblage, posant la déco avec délicatesse...
C’est lui aussi qui pilote le Space Ship One et qui
est chargé de réagir très vite après
la mise à feu du moteur à poudre. Je lui pardonne
son premier atterro un peu court qu’on voit sur la
vidéo lors du premier vol pour Inter-Ex, alors qu’il
n’avait pas pu le prendre en main avant, n’ayant
même pas eu l’occasion de l’essayer à
la pente. Bref, ce fut un plaisir de partager ces moments
de construction et de pilotage, ainsi que le fameux Trophée
Querdenker remis en jeu chaque année. La plus belle
des récompenses reste cependant cette formidable
expérience commune.
Le White Knight est très agréable
à piloter. Turbines coupées, c’est un véritable
planeur.
Photos
comparatives...
Quelques comparaisons entre des photos de l'appareil grandeur trouvées
sur le Net (Scaled Composite, Airliner.net) et les maquettes.
Sans plan 3 vues officiel, il était impossible de réaliser
des reproductions exactes et les formes sont parfois très différentes.
L'aspect est pourtant réussi et certaines photos sont trompeuses.
J'aime beaucoup celle-ci, où l'on voit l'aile du
planeur qui reflète la lumière sous l'aile du porteur.
L'effet est le même sur les maquettes !
L'avion-porteur
et le TwinRacer
Le White Knight sert aussi à mettre en
altitude le TwinRacer (ex-hydracer) de Romain, comme ce fut le cas
à Vaihingen pour l'édition 2012. Les 4 turbines en mache
aident bien pour le décollage de la piste en herbe.
Version
King Size avec 2 réacteurs
L'Allemand Tim Kleinschmidt est en train de
construire un engin énorme : son White Knight mesure 5 m d'envergure
et sera motorisé par deux réacteurs. Il devrait peser
environ 25 kg. En fonction du vol, un Space Ship One sera également
construit, et motorisé lui aussi par un réacteur.
Il faudra tout de même un certain volume pour faire évoluer
ce monstre.
D'autres infos pour suivre l'avancée
des travaux sur le forum RC-Network.de (en allemand).
Un grand
saut pour l’homme...
C’est la société Scaled
Composites dirigée par les fameux designers Burt et Dick
Rutan qui a été chargée de la conception et
de la réalisation de deux appareils novateurs : la navette
mais également l’avion capable de l’emporter
à bonne altitude afin qu’elle puisse franchir la limite
de l’atmosphère terrestre et atteindre les frontières
de l’espace. Cet avion porteur baptisé White Knight
– Chevalier Blanc – porte en fait ce nom en hommage
à deux pilotes américains qui ont dépassé
les 50 miles d’altitude dans les années 60, à
bord de l’avion-fusée X-15 (Robert Michael White et
Pete Knight).
C’est d’abord avec l’avion
porteur White Knight que commence l’ascension jusqu’à
16 000 m d’altitude avec le Space Ship One suspendu
sous son fuselage. A ce niveau, la navette se détache et
son moteur fusée est mis à feu, la propulsant à
Mach 2 dans une courbe qui devient presque verticale pendant environ
80 secondes. Après le moteur s’arrête et
le SSO continue de grimper sur sa lancée. La trajectoire
culmine à un peu plus 100 000 m, la gravité
disparaît pendant quelques minutes, laissant place à
l’apesanteur. Les objets qui ne sont pas fixés flottent
librement dans la cabine. A l’extérieur, le ciel est
devenu noir et étoilé et la rotondité de la
Terre est nettement visible à travers les nombreux hublots.
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avec la présentation du planeur Space Ship One