Le Vario 3D est un mini motoplaneur entièrement
imprimé en 3D, commandé par incidence variable intégrale
et dérive.
Facile à imprimer et à assembler, ça peut être
un bon choix comme premier modèle imprimé.
Caractéristiques techniques
Envergure : 146 cm
Masse : 545 g
Surface : 15,5 dm²
Charge alaire : 35 g/dm²
Profil : FAD 18
Motorisation : Moteur brushless drone 26 mm , 2 ou 3S
Il est motorisé par un petit moteur de drone
jusqu'à 26 mm de diamètre, fixation arrière, sortie
axe M5, et utilise des servos KingMax 507 ou PTK 7308. L’alimentation
est assurée par un accu 2 ou 3S, selon le moteur, d’environ
350 à 1000 mAh.
L’objectif est d’offrir un modèle
:
Très simple à imprimer,
Facile à assembler,
Facile à mettre en œuvre sur le terrain, sans outil,
Agréable à faire voler, tout en conservant de bonnes
performances en vol.
Base d'expérimentations : modification des profils, de l’échelle,
du volume de stab….
Le choix de l’incidence variable intégrale
permet de supprimer les commandes dans les ailes, simplifiant ainsi la
construction. Je me suis largement inspiré de l’excellent
article de Franck Aguerre traitant de l’incidence
variable intégrale.
Le Vario 3D est piloté par incidence variable
intégrale. Il ne possède donc pas d'ailerons
ni de gouverne de profondeur.
Ce modèle est maintenant proposé en version
définitive. Je partage tous les plans, libre à chacun de
le modifier selon son envie.
Si vous voulez échanger à propos de ce
modèle, rendez vous sur ce groupe
Facebook.
Le Vario 3D est entièrement imprimé en
PLA +. L’aile et le fuselage sont prévus pour être
renforcés avec de la mèche de fibre de carbone 24K, imprégnée
non pas de résine époxy mais de colle cyanoacrylate ultra
fluide (Zap rose). 4 mèches pour le fuselage et deux mèches
par demi-aile.
Vu sa taille et son profil fin, ce planeur nécessite
un peu d’expérience pour être piloté.
Globalement, grâce à l’incidence variable intégrale,
les réactions aux commandes sont très douces mais restent
très efficaces pour passer toute la voltige. D’ailleur, l’aile
avec son longeron carbone / cyano est indestructible en vol et supporte
sans plier les grandes prises de vitesse.
La finesse est excellente, le Vario 3D parcourt de grandes distances et
n’est pas gêné par le vent. C’est un excellent
chasseur de thermiques. Les spirales sont très agréables,
depuis l’ajout du vrillage en bout d’aile et avec le bon centrage,
il n’engage pas du tout en spirale (trop) lente.
En raison de la commande de tangage à incidence intégrale,
l'assiette du fuselage ne varie pas, quelle que soit la vitesse de vol.
C’est une petite habitude à prendre au début, ne pas
se fier à l'angle d’attaque du fuselage pour évaluer
la vitesse mais plutôt la position du manche de profondeur.
Matériel nécessaire
- Deux Servos Kingmax C707 ou PTK 7308
- Un mini servo pour la dérive
- Un variateur 10 à 15 A
- Moteur de drone à fixation arrière, sortie M5, 20
à 25 g. Diamètre max 26 mm, autour de 2500 kV, par exemple
chez Studiosport
- Pales repliables 6/4 (le cône porte-pale est imprimé)
- Clé d’aile tube ou jonc carbone 8 mm x 192 mm
- Commande d’incidence corde à piano ou jonc carbone
2mm
- Colle cyanoacrylate standard et ultra fluide (Zap verte et rose)
- Mèche carbone 24k
Conception des ailes et
choix des profils
L’utilisation de profils à cordes très
faibles rend difficile l’installation de servos dans les ailes en
prise directe, ce qui conforte le choix de l’incidence variable
intégrale.
La commande d’incidence se fait par un palonnier
de servo imprimé avec un perçage oblong dans lequel coulisse
une corde à piano ou un jonc carbone 2 mm solidaire de l’aile,
proche du bord d’attaque sur la nervure d’emplanture.
L’aile utilise un profil FAD 18 de Franck Aguerre. Un vrillage de
-1,5° à partir des 2 trapèzes externes a rendu les décrochages
en virages bien plus tranquilles.
Fuselage et articulation
Le fuselage, dans sa première version, se révélait
fragile au niveau du pied de dérive. Pour y remédier, des
rigoles de renfort ont été dessinées afin d’y
coller des mèches de carbone à la cyano fluide — bien
plus simple à mettre en œuvre que l’époxy, surtout
en cas d’impatience chronique (ce qui peut arriver). Les mèches
sont des 24 ou 48k.
Les servos principaux (KingMax C507 ou PTK-H1) sont
installés dos à dos, à l’horizontale, juste
à l’aplomb de l’aile.
La commande, bien que rudimentaire (trou oblong), fonctionne étonnamment
bien à cette échelle, malgré les recommandations
de Franck Aguerre dans son excellent article sur l'incidence variable
intégrale. Pour un modèle plus grand, une solution plus
rigide serait sans doute nécessaire.
Le troisième servo, dédié à
la dérive, est le plus léger possible. La commande est réalisée
par fil de traction avec un retour par élastique, inspirée
des commandes utilisées en planeurs F3K ou F5J. Cela permet de
limiter la casse lors des atterrissages… Un problème qui
se posait surtout avant le renfort du pied de dérive. L’articulation
de dérive se fait avec des charnières papier Kavan ou bien
du TPU imprimé en 0,4 mm d'épaisseur collé à
la cyano.
Le caoutchouc des bracelets élastiques de bureautique
se détériore très vite. Préférez de
l'élastique de pêche qui ne vieillit pas (Decathlon) diamètre
1,5 mm.
Pour la commande d’incidence, il faut visser une
platine avec le perçage oblong avec des mini vis sur le palonnier
du servo. Si vous avez des palonniers exotiques contactez moi…
Impression et réglages
L’impression est relativement simple :
Avec une buse de 0,4 mm, on obtient un modèle autour de 540 g.
Uniquement avec du PLA+ ou du PolyAir.
Je ne maitrise absolument pas l’impression du PLA LW. Peut-être
certains pourront essayer.
J’ai préparé les fichiers pour être imprimés
sur toutes les imprimantes courantes (hauteur max des pièces 20
cm) avec Bambu Studio.
A noter que la nervure d’emplanture épouse le fuselage, elle
n’est donc pas plate. Elle ne repose donc pas sur le plateau.
Il est possible d’imprimer l’aile, le stab
et le volet de dérive avec des murs en 0,3 mm tout en gardant une
buse de 0,4. Il faut alors diminuer la hauteur des couches à 0,15
mm et ralentir la machine. On gagne ainsi environ 20% en poids.
Paramètres de tranchage
(slicer)
Comme à l’accoutumée pour moi et
contrairement à beaucoup de modèles disponibles sur le Net,
les pièces sont dessinées en volume, et le slicer se charge
du remplissage. Voici les paramètres conseillés :
1 périmètre
Hauteur de couche 0,2 mm
4 % de remplissage type Grid. Le remplissage doit absolument être
en mode GRID ! Pas le remplissage gyroïde inutile mécaniquement
que l’on retrouve habituellement partout mais dont la seule utilité
est l’impression des pneus en TPU.
Ancrage du remplissage limité à 2 mm
Mode standard, pas Arachne
Couture à l’arrière : orienter les pièces
pour que les bords de fuite soient orientés vers l’arrière,
afin de camoufler la couture.
Certaines zones spécifiques sont renforcées
:
Les 5 premiers centimètres du nez : 2 périmètres,
8 % de remplissage
L’emplanture de l’aile (5 premiers mm) : 2 périmètres,
12 %, 7 couches de dessus.
À l’extrémité de la clé d’aile
: renfort local sur 3 mm d’envergure avec 2 périmètres,
12 %
Le bâti moteur, le palonnier de dérive et les palonniers
d’incidence sont imprimés avec 5 murs 5 couches dessus
et dessous, 20% de remplissage.
Comment recouper un fichiers STL contenant plusieurs
parties pour obtenir des pièces imprimables.
Assemblage
Tous les éléments sont collés à
la cyano Zap verte ou Loctite 401 avec accélérateur Robbe
Fuselage
- Assembler les éléments
- Mettre les mèches carbone le long du fuselage dans les 4 gorges
prévues à cet effet. Le modèle peut voler sans mais
il faudra prévoir alors un tube de cyano pas loin lors des atterrissage
un peu durs.
- Un cordon de carbone entoure aussi la verrière.
- Visser les servos après avoir bien vérifié l’alignement
des palonniers au neutre.
- Après avoir vérifié l’adaptation du moteur
au bâti (perçages de fixation et encombrement du moteur dans
le fuselage), coller le bâti moteur, moteur en place c’est
plus simple.
- Installer le servo de dérive collé à la colle chaude
sous les servos d’incidence.
- La commande de dérive se fait avec un fil et un élastique
de rappel.
- Le stab est simplement emboité en le faisant coulisse vers l’avant,
il reste démontable.
- La verrière est maintenue par un verrou collé. Il faut
d'abord engager l’arrière du verrou sous le fuselage puis
emboîter l’avant de la verrière. On ne peut pas faire
plus simple.
- Ne pas oublier de coller les renforts internes de passage de la clé
d’aile à travers le fuselage.
Aile
- Assembler les éléments à la cyano
standard.
- Remplir les gorges de mèches carbone 24k + cyano Zap rose. Le
modèle peut voler sans, mais prévoir alors des vols calmes
et des atterrissages doux.
- Vérifier que la clé d’aile tourne assez librement
dans son logement. Longueur de la clé : 192 mm
- Emboîter les commandes d’incidence en corde à piano
ou carbone 2x20 mm.
Réglages, montage
Utiliser un mixage type delta pour la commande d’incidence.
Débattement maximum.
En vol à plat, le bord d'attaque se trouve à l'aplomb du
marquage sur le fuselage.
Centrage : exactement sur le longeron carbone de l'aile.
Dérive débattement +- 1,5 cm
La position de l’accu suffit à ajuster le centrage, il est
fixé au fond du fuselage grâce à plusieurs perçages
dans lesquels est passé un collier nylon réutilisable.
Les pales 6 ou 7 pouces selon le moteur utilisé
sont fixées à l'aide de vis M2x12 (facile à trouver
sur Amazon). Si vous avec des pales ou un moteur exotique, il n’est
pas trop compliqué de refaire un couple moteur ou modifier le cône.
Contactez moi.
Le stab démontable est emboîté sur
le fuselage.
Dans l’emplanture de l’aile est vissé une vis de maintien
anti écartement par rapport au fuselage. Elle permet de clipper
la fourchette de fixation.
Premier vol
Vérifier les débattement et que les ailes
bougent de la même valeur.
Vérifier que les commandes d’incidence sont bien engagées
dans les paloniers de servo.
Vérifier le verrouillage de l’aile avec sa fourchette.
Vérifier le centrage sur le longeron
Lancer le modèle à mi-gaz : parfois selon les réglages
et le moteur utilisé, il peut apparaître un couple cabreur
qui ne peut être contrôlé à basse vitesse du
fait de la commande d’incidence. Le modèle part nez en l’air
et fini planté dans le sol.
Donc lancé à plat, mi-gaz, en gardant la vitesse.
Conclusion
Le vario 3D est un modèle qui répond à
mes attentes : performant, voltigeur, gratteur, simple à imprimer.
C’est aussi un vrai laboratoire volant sur lequel pourront être
expérimentées toutes les variantes imaginables : profil
et surface d’aile, volume de stab, échelle...
C’est un bon modèle pour s’essayer à l'impression
3D. Lors des essais, j’ai essuyé pas mal de crash parfois
violents. En récupérant les morceaux et avec un tube de
cyano, ça revole dans le 5 minutes dans 90% des cas.