L'oiseau de Saqqarah est une découverte
archéologique remarquable, trouvée lors d'une excavation
à Saqqarah, en Égypte, en 1898. C'est une sculpture en
bois qui représente un oiseau. Elle a été datée
de la 6e dynastie égyptienne, et aurait donc environ… 2300
ans !
Cette pièce unique est considérée comme l'une des
plus anciennes sculptures en bois au monde !
2300 ans séparent la fabrication de l'Oiseau
de Saqqarah et la réalisation de ce modèle 5 fois
plus grand capable d'évoluer avec simplement l'ajout d'un
stabilisateur horizontal.
Nila a eu l'excellente idée de
refaire surgir cet artéfact du passé et de lui donner
une histoire aéronautique.
Curieux objet sculpté
Cet oiseau ressemblant à
un planeur modèle réduit a été
découvert à Saqqarah en 1891 dans la tombe
d'un notable égyptien datant du 3e siècle
avant J.C. Une inscription sur un papyrus qui se trouvait
à côté de la maquette précisait
: "Dieu du vent. Je veux voler".
L'objet, exposé au Musée
du Caire, a donc 2300 ans ! De quoi faire réfléchir
sur les aptitudes aéronautiques de nos lointains ancêtres.
A première vue, on peut penser
que l'auteur de cette figurine a simplement copié un
oiseau, mais dans ce cas, il aurait fait la queue du volatil
horizontalement. Le fait qu'il ait sculpté une dérive
verticale jamais présente chez les oiseaux laisse planer
le doute : la figurine était-elle faite pour prendre
les airs. La forme et le profil de l'aile aérodynamique
donnent encore plus de crédit en faveur de cette thèse.
Le stabilisateur horizontal est manquant
mais les encoches sur le haut de la dérive suggèrent
qu'il y en avait un.
Dimensions de la maquette trouvée
dans la tombe :
Envergure : 18 cm
Longueur : 14 cm
Poids : 39 g
Caractéristiques techniques
Envergure : 98 cm
Longueur : 72,5 cm
Surface : 13,3 g/dm²
Masse : 390 g
Charge alaire : 29 g/dm²
Profil : Naca 2412
Equipements
Moteurs : V-Spec 1304 KV3100 CC et CCW
Hélices : tripales 4x4 et 4x4 R
Contrôleurs : Flycolor 10A
Batterie : 2 à 3S 800 à 1300 mAh
Plus grand que nature
Une fois n'est pas coutume, le modèle réduit
n'en est pas un puisqu'il a été agrandi par rapport à
l'oginal. Ses dimensions sont 5 fois plus grandes ! Cette échelle
5:1 permet d'y embarquer du matériel radiocommandé ainsi
que l'ajout d'une motorisation afin de voler partout et pas seulement
en vol plané.
Les formes sont bien celle de la petite
sculpture trouvée dans une tombe 2300 ans plus tôt.
Seul le stabilisateur horizontal (pièce manquante du puzzle
?) a été ajouté pour obtenir une machine volante.
L'objectif était d'obtenir un modèle très léger.
La cellule est entièrement taillée dans du polystyrène
expansé. La masse volumique du matériau est très
faible. Il est facile à travailler par sculpture et se découpe
au fil chaud.
Le fuselage est composé d'une âme centrale verticale en
contreplaqué fin ou en plaque d'époxy flanqué de
2 blocs de mousse. Découpe suivant la vue de dessus puis de côté
et mise en forme par ponçage. L'intérieur est évidé
pour gratter quelques grammes et réserver la place de la batterie
et l'équipement radio totalement intégré sous l'aile.
L'assise de l'aile doit être découpée précisément
suivant le profil. Un demi-couple est noyé au niveau du bord
d'attaque pour recevoir les tourillons de fixation d'aile.
L'aile est amovible. Au bord d'attaque,
des tourillons qui se glissent dans l'unique demi-couple intégré
dans le fuselage. Ce dernier est complètement vide, il n'accueille
que la batterie.
Au bord de fuite, pas de vis mais des aimants néodyme en forme
de disque de 10x3 mm sont noyés à fleur pour fixer l'aile
de façon très pratique et invisible.
A l'arrière, une petite plaque de contreplaqué équipé
d'un écrou noyé permettra la fixation du stabilisateur
horizontal amovible. Ce dernier est découpé dans du Depron
de 6 mm. Une mêche de carbone est collée à la résine
époxy en-dessous, formant un arc de cerle, faisant office de
longeron. Le centre est renforcé par une rondelle en contreplaqué
ou de résine additionnée de micro-ballon pour éviter
l'écrasement au serrage de la vis de fixation. Il est délicatement
profilé à la main en affinant la matière sur les
extrémités. Le profil est un plan convexe, donc il reste
plat dessous.
Le stabilisateur est démontable,
tenu par une vis. L'aile se transporte en un seul morceau. Elle
est plaquée à l'arrière du fuselage avec des
aimants.
L'aile est découpée au fil chaud à l'aide de deux
gabarits placés de chaque côté du noyau. La forme
elliptique aux extrémités est alors découpée
au cutter puis les noyaux sont soigneusement profilés à
l'aide d'une cale à poncer pour réduire l'épaisseur
jusqu'aux saumons.
Le noyau est ensuite coupé en 3 tronçons. Un central mesurant
la largeur du fuselage et les parties externes qui pivotent.
Pour cela, un fourreau de clé en tube alu de 6 mm est noyé
côté emplanture et dans la partie centrale. Un longeron
en plat carbone coure sur toute l'envergure, à l'intrados seulement.
Des nervures en contre-plaqué sont collés de chaque côté
de la partie centrale et à l'emplanture des panneaux extérieurs.
Une clé en tube carbone sert d'axe de rotation aux ailes à
incidence intégrale.
Les supports moteurs sont en forme d'équerre, moulés en
fibre de carbone ou en contre-plaqué. Une saignée dans
le noyau passant tout près du fourreau de clé permet de
glisser les câbles jusqu'aux travers des nervures d'emplanture.
Ils ressortent sous la partie centrale. Une fois en place, du mastic
léger masque leur passage.
Des petits carénages en feuille de fibre de verre seront roulés
autour des supports moteurs pour l'aérodynamisme.
Le palonnier de servo dépasse à
l'extérieur du flanc pour actionner la demi-aile qui pivote.
Le moteur est solidaire de la demi-aile et s'incline donc avec elle.
Equipements
Toute la radio est casée sous l'aile.
Les 2 servos sont montés à plat, palonnier débordant
du flanc. Les contrôleurs sont placés au centre, l'un
deux sans le fil rouge pour ne conserver qu'une seule alimentation
via le BEC. Le récepteur est plaqué derrière.
Le dessous de la partie centrale renforcée par plaque carbone
ou de contreplaqué pour maintenir efficacement tout l'équipement
radio mais aussi les tourillons à l'avant et les aimants qui
plaquent l'aile à l'arrière.
Les servos installés sont des Corona CS 939MG de 12,5 g. Le palonnier
déborde du flanc pour attaquer directement le guignol en corde
à piano pliée, noyé juste derrière le bord
d'attaque.
Les moteurs sont montés en contra-rotatifs. Ce sont des V-Spec
1304 KV3100 CC et CCW et des hélices tripales 4x4 et 4x4 R. Les
contrôleurs sont des FlyColor 10A dont l'un est dépourvu
de son BEC en ayant retiré le fil rouge qui le relie au récepteur.
Les moteurs sont programmés avec du différentiel pour
le contrôle de l'axe de lacet. En mettant les gaz, ils démarrent
simultanément. Par contre, en actionnant le manche de direction
d'un côté, le moteur placé sur l'aile opposé
accélère. C'est très efficace, y compris pour les
figures de voltiges comme le renversement qui passe de façon
bien plus efficace qu'avec une gouverne mobile.Le roulis et la profondeur
sont commandés par incidence intégrale des ailes.
Les débattements en profondeur et en roulis sont d'environ 4
mm de chaque côté, mesurés au bord de fuite.
Pour rappel, pour grimper, les bords de fuite des ailes doivent s'abaisser.
Et pour tourner à droite, l'aile droite se lève.
La batterie est une Li-Po 2 ou 3S de 800 à 1300 mAh.
Finition
Le modèle est entièrement recouvert de tissus de verre
20 g/m² pour bien épouser les formes, posé au vitrificateur
à parquet V33 qui n'attaque pas la mousse. Pour éviter
l'usure à l'atterrissage, le dessous a reçu 2 couches
de tissus et l'arête à la base de la dérive encore
une de plus. La fibre reste un peu visible, tout comme on devine le
grain du polystyrène. C'est voulu pour reproduire la texture
du bois. Un aspect tout lisse ne serait pas du tout réaliste.
La peinture est effectuée au pinceau, toujours avec de l'aquaréthane,
plus ou moins diluée pour une pas obtenir une couleur unie. Le
sycomore de l'original est sans doute plus clair que sur le modèle.
A vous de voir si vous vous lancez.
Le centre de gravité s'obtient sans ajouter de plomb, simplement
en déplaçant la batterie qu'il faudra prendre soin de
bien caler avec de la mousse dans ce fuselage vide.
En ordre de vol, l'oiseau pèse 390 grammes soit 10 fois plus
que l'original.
Machine volante
Comme on peut le constatersur la vidéo en haut cette présentation,
le résultat est extraordinaire, la reproduction est parfaitement
capable de voler, de planer, sans modification aérodynamique,
sans gyroscope, sans artifice hormis l’ajout du stabilisateur
horizontal qui semble manquer sur l’artéfact. La motorisation
rapportée et les ailes articulées permettent même
d’effectuer des figures aériennes mais ne changent en rien
la géométrie vieille de 23 siècles.
Que faut-il de plus pour conclure que cet objet était réellement
capable de voler à l’époque ou notre aviation étaient
totalement inconcevable ?
Et pourquoi aura-t-il fallu attendre plus de 2000 ans que l’être
humain définisse à nouveau que la géométrie
d’une machine volante doit être semblable à celle
de l’oiseau de Saqqarah ?
Si le doute persiste concernant la finalité de l’oiseau
de Saqqarah, la maquette de Nila prouve que la formule aérodynamique
était et reste tout à fait viable.
Quelle que soit la véritable signification de l'oiseau de Saqqarah,
il demeure un objet d'une grande importance historique et culturelle,
et un témoignage remarquable de la créativité et
de la maîtrise des anciens Égyptiens.
Nila et son oiseau,
unique, présenté à plusieurs reprises lors
des éditions d'Inter-Ex.