Lorsqu’en 1933 Henri Mignet effectua le premier vol de son Pou du Ciel HM14, il ne se doutait pas que les amateurs de la formule qu’il venait de créer seraient encore nombreux ¾ de siècle plus tard à reproduire son petit avion monoplace à voilure en tandem. « Le sport de l’air », le livre dévoilant sa construction et relatant les vols, s'arrachait. Il en est à sa 6e édition et nombreux sont ceux qui le dévorent encore avec passion. L’aviation populaire était née, et la construction amateur est depuis profondément ancrée puisque des reproductions de Pou du Ciel volent à ce jour encore un peu partout à travers le monde.

	Jean-Paul Frossard s’est librement inspiré de la formule de cet appareil de légende pour en faire une version modèle réduit gardant le même esprit de simplicité d’assemblage et de pilotage. Cette version proposée par Silence Model, en mousse EPP découpée au fil chaud, se pilote toujours en deux axes, avec la direction monobloc et l’aile avant qui pivote pour gérer la profondeur.
(voir présentation détaillé ici)

"J'ai été séduit par le pou du ciel, donc action !
Et c'est super... En plus, il est très solide, je le fais voler en indoor. Un vieux copain (81 ans) m'a copié mais n'a pas aimé... J'en ai donc deux !
Amicalement"

Jean-Jack Voillequin f5nrj.net (13 février 2013)

A Anjou Ailes Maquettes, le Pou version allégée pour la pièce de théâtre d'Alban Dury. Henri Mignet qui découvre le Pou construit par le gamin d'après "Le Sport de l'Air"... Une seconde après, il volait dans le musée, mais, ébloui par les projecteurs, est allé se prendre dans les câbles du "Rhönsperber".

... et le trio de Poux charentais en vol le dimanche matin.

Note du concepteur/fabricant : Le kit "aile indoor" sera dispo chez Silence-Model à partir du 1er novembre 2012, après une saison d'essai. Il consiste en un aile avant à profil creux, envergure et corde augmentée.
Ce kit abaisse la vitesse de décrochage de façon significative, éloignant de ce fait les murs des gymnases...
Tous mes copains de club qui s'en sont équipés en sont ravis, vive la polyvalence !

Si vous voulez aller un peu plus loin…

Lorsque dans un Championnat de Maquette planeur mon ami Delmas croisa Papy Solex, il revint à Cahors avec deux kits de son Pou en Epp et m’en offrit un ; je le construisis donc et il se fit vite remarquer sur le terrain par sa bouille sympa, ses qualités de vol, sa maniabilité.
Dans le civil l’ami Pierre est toubib et pendant ses rares moments de loisir nous partageons la même pente ; ce jour là j’avais amené le Pou pour l’habituer à voler sans moteur et flairer les thermiques : tout se passait le mieux du monde et tout en volant de conserve je lui lançai : Et le tien, quand est ce que tu le fais voler ? _ Quand j’aurai le temps de le construire fût sa réponse. Et c’est ainsi que, cédant à son regard de cocker triste, j’ai ramassé tout son kit et, fort de ma première expérience, je me suis mis à l’ouvrage…

Je décidais de lui appliquer les modifications dont la plus importante consistait à rigidifier davantage le plan supérieur en prolongeant au delà du dièdre le tube de carbone. En effet j’avais été très gêné lors du vol d’essai de voir, lors d’une ressource, les deux saumons tenter de se rejoindre ; aussi j’ai remplacé le tube du kit par un autre plus long pour affleurer le dièdre. Deux petits bouts de tube sont rajoutés sur les deux panneaux, un bout de corde à piano pliée au bon angle assurera la jonction des tubes le tout collé à la cyano spéciale et de l’époxy 5 mn pour assembler les panneaux.
(Note du concepteur/fabricant : La rigidification quasi totale de l'aile avant rend celle-ci finalement fragile. Sur les kits actuels, le tube carbone est maintenant de la longueur du panneau central et assure ainsi un compromis satisfaisant entre raideur et souplesse de l'ensemble...)

Mais avant d’en arriver là, il faut dès le départ se pencher sur la déco et faire la peinture des morceaux d’EPP après avoir soigneusement arrondi le fuselage et profilé au petit rabot avec une lame neuve la dérive ; j’ai choisi une décoration classique de Mignet et je l’ai peint à la bombe avec un gros boulot de masquage ; la profession de Pierre m’a inspiré le thème de Crazy Doc et la croix occitane marque notre appartenance commune à la terre aveyronnaise !
J’ai tenté de dissimuler le plus possible toute la tripaille en encastrant les servos et le récepteur : on entaille au cutter le pourtour de l’encastrement et au fer à souder on dissout l’EPP en apnée… une corde à piano chauffée ouvre des tunnels pour les fils de servos. Le capot moteur est en tôle offset et je vous laisse le choix de la motorisation à coller sur le capot (deux petites broches en carbone sont conseillées pour bien le maintenir).

Si je n’ai guère modifié la commande de profondeur, en revanche j’ai choisi pour la dérive des commandes aller-retour plus dans l’esprit du réel et très efficaces avec le servo encastré derrière le pilote et dissimulé par un capotage du plus bel effet en tôle offset. L’autre avantage de cette modification est de pouvoir animer la tête du pilote avec un renvoi discret de commande. Le pilote est fait en styro sculpté et poncé puis enduit au Gesso en plusieurs couches poncées finement pour pouvoir peindre et patiner à l’aquarelle et l’acrylique ; le bout de veste en cuir dissimule le pivot qui fait tourner la tête ; une instrumentation minimale avec un pare-brise anime la cabine et j’ai poussé le vice jusqu’à fabriquer l’anémomètre Mignet plus connu sous le nom de Etévé... Pour l’articulation de la dérive, j’ai préféré une charnière fabriquée en tôle offset avec des gouvernes en mince feuille d’alu : ainsi la dérive est démontable, au cas où …
Pour le train d’atterrissage, j’ai épaissi les jambes avec du tube plastique peint alu, repeint et mis des jantes aux roues ; une petite béquille en carbone protège la dérive.
Tous ces embellissements qui tentent de faire oublier l’aspect grumeleux de cette matière se traduisent sur la balance par une prise de poids certaine ! Le « Crazy Doc » avec accus pèse 285 g mais sans le moindre ajout de plomb et en jouant sur le centrage de l’accu. Ce léger embonpoint n’affecte en rien les qualités de vol du Pou et pour achever de vous convaincre de vous lancer dans cette construction voici la fiche technique que Pierre a rédigée :
"Poids 235 g + 50 g d'accu
Centrage 20 mm en arrière de l'axe d'articulation du plan principal
Calage tout à zéro
Dérive 25 mm de part et d'autre avec 30% d'expo
Profondeur + ou - 10 mm
Ainsi il et doux au pilotage et précis. Le vol en rase motte est plaisant et sans frayeur"

Bons Vols à tous et si vous montez à Anjou Ailes Maquettes ce printemps, prenez le avec vous !

Vincent Bernon, Pierre Delmas. (2 novembre 2011)