Ce Pou du Ciel en EPP a été
conçu par Jean-Paul Frossard, alias Papy Solex, qui a déjà
publié quelques sujets dans les pages de ce site. Il est dorénavant
commercialisé par Silence Model, un nouveau distributeur français.
Ce petit Pou issue d'une pré-série (quelques améliorations
au kit ont été effectuées depuis cette présentation)
est bien sûr piloté en deux axes, avec l'aile avant articulée
pour la profondeur et une généreuse dérive pour
tourner. L'assemblage est des plus simples, les quelques pièces
vite réunies. Le modèle est également robuste
grâce au matériau employé. L'EPP se travaille
facilement et peut se peindre sans préparation, il sera donc
tout à fait possible de personnaliser son appareil en jouant
sur les formes et les couleurs, ce que n'hésitent pas à
faire ceux qui se sont déjà procuré un kit.
La formule "Pou
du Ciel", c'est bien sûr la géométrie
particulière et les deux ailes en tandem, avec celle
de l'avant dont l'incidence varie pour gérer l'axe de
profondeur.
Caractéristiques
techniques
Envergure
aile avant : 100 cm
Envergure ail arrière : 60 cm
Corde d'aile : 15 cm
Profil : Eppler 205
Longueur : 50 cm
Masse : 238 g
Surface : 24 dm²
Charge alaire : 10 g/dm²
Prix : 37 €
Moteur
conseillé : 19 g, KV 1400, 6 A max
Moteur utilisé : AirCraftWorld 23 g
Hélice conseillée : 8"x4,5"
Hélice utilisée : 5"x4"
Contrôleur conseillé : 6 A mini
Contrôleur utilisée : Turnigy Plush 10A
Batterie conseillée : 2 à 3 éléments
350 à 750 mAh
Batterie utilisée : 3 éléments 350 mAh
Servos : 10 g mini pour la commande d'incidence et 5 g pour la
direction
Le
kit découpé CNC est disponible
chez
Silence Model contre 37 €
Séance de vol de groupe à
3 Pou du Ciel dans un parc. (Pilotes : Gérard, Romain,
Laurent)
En 1933, Henri Mignet effectuait
les premiers vols de son Pou du Ciel, appareil novateur à
voilure en tandem qui a la particularité de ne pas pouvoir
décrocher. Ce petit avion et le livre "Le sport
de l'air" qui détaille sa fabrication allaient créer
un mouvement qui existe toujours aujourd'hui, le RSA (Réseau
du Sport de l'Air).
Le kit est composé d'éléments en
mousse EPP (matériau pratiquement indestructible) avec une
machine à commande numérique.
Les quelques accessoires qui accompagnent
les morceaux en EPP : le train en corde à piano pliée,
une paire de roues, et des éléments en contreplaqué.
Fuselage
L'arrière du fuselage est marqué
pour placer la charnière de la dérive.
Une fente est pratiquée au
cutter, sur environ 8 mm de profondeur.
La charnière sera réalisée en fil
Kevlar (livré) enroulé autour de 2 pièces
en contreplaqué.
Celle qui se place dans le fuselage
doit être recoupée pour ne pas dépasser.
Un petit coup de cutter puis la charnière est
collée dans son logement.
L'arrière du fuselage peut
être affiné, ce sera plus joli.
Découpe au cutter avec une longue lame neuve.
L'EPP se ponce très bien contre
un disque abrasif.
La colle qui va bien est la "Résit'à
Tout" de Pattex. L'EPP se colle également à
la cyano ou à l'époxy.
Le couple livré a servi de
gabarit pour affiner l'avant du fuselage.
Dégrossissage
au cutter en cassant les angles, sur le dessus d'abord...
...puis en dessous.
On fignole au papier de verre.
Attention à ne pas arracher de billes de polystyrène
lors du ponçage.
J'ai choisi de réaliser l'aile
arrière démontable pour faciliter le stockage
et le transport.
Deux tourillons (ici en jonc carbone de
2 mm) sont glissés et collés dans des trous placés
environ 1 cm plus bas que le dessus du fuselage et espacé
de 14,5 cm.
Renfort
pour l'aile arrière (A ajouter en cas d'aile démontable)
Les renforts ont été
découpés dans de la carte plastique. Du fer blanc,
du contreplaqué fin ou d'autres matériaux peuvent
être utilisés.
Le morceau du bord de fuite est plié à
angle vif.
Il est ensuite collé au milieu
de l'aile.
Au bord d'attaque, le morceau de plastique
est courbé avant d'être collé sur l'aile.
L'aile est maintenue plaquée sur
le fuselage avec des élastiques.
Dérive
Les contours de la dérive ont été
affinés. Le milieu a d'abord été tracé
puis les arêtes ont été découpées
au cutter avant d'être poncées.
Il est nécessaire de biseauter de chaque côté
la dérive, au niveau de l'articulation.
La charnière en bois est un
peu longue. L'excédent n'a pas été recoupé,
il se glisse à l'intérieur.
Mise en place de la charnière avant
collage définitif.
Aile
avant
Les tronçons de l'aile avant sont repérés
par des points aux emplantures afin d'éviter de réaliser
une aile dissymétrique.
Les tronçons sont rectangulaires
mais je n'ai pas résisté à les arrondir afin
de rester dans l'esprit "Pou du Ciel".
Découpe au cutter après traçage.
Les bords sont affinés. Ne pas hésiter à
enlever de la matière au saumon côté intrados,
le profil obtenu sera ainsi calé en négatif, ce qui
ne peut pas nuire qualités de vol en retardant le décrochage
en bout d'aile.
Le centre de l'aile est repéré
pour placer le support d'articulation. Il faut ensuite évider
son emplacement.
Noter la saignée présente pour le longeron, un peu
large sur cette pré-série..
Une défonceuse montée sur une mini-perceuse
est bien pratique pour réaliser des saignées régulières.
L'outil n'est cependant pas indispensable ici...
Un guide plaqué sur l'aile permet
d'effectuer deux saignées bien droites. On retire environ
5 mm de matière.
On vérifie que les montants se placent bien dans
les saignées.
Le longeron est collé à
la polyuréthane expansive car la saignée est plus
large que le diamètre du tube.
Collage du support d'articulation et du longeron,
en laissant l'aile reposer bien à plat sur l'extrados.
Les bouts d'ailes
sont collées ensuite en plaçant l'aile à
l'envers..
La partie centrale est réhaussée
d'environ 60 mm pour obtenir le dièdre.
Tandis que les extrémités
reposent de chaque côté sur le chantier.
Cabane
Les éléments en contreplaqué doivent
être détachés d'un coup de cutter.
Un tube carbone joint les deux triangles
destinés à supporter l'aile.
L'écartement des triangles est défini par
la largeur du fuselage.
Le support est collé sur le
fuselage à l'époxy ou à la Résist'à
Tout.
Durant le séchage, le fuselage est couché
sur un flanc, avec des cales qui rattrapent l'épaisseur du
support d'aile. Le bord de la cabane doit être aligné
avec le tableau de bord du fuselage.
Le contrôle de l'horizontalité
est facile à vérifier en alignant le bord de fuite
de l'aile avant, inclinée, par rapport à l'aile
arrière.
Finition
et décoration
L'EPP poncé peluche un
peu. Pour lui redonner un état de surface plus acceptable,
il suffit de le "repasser" avec un fer à entoiler
protégé d'une chaussette et tissu.
Après passage du fer, la surface est
redevenue brillante et plus régulière.
Du ruban adhésif d'électricien
est utilisé pour délimiter les zones masquées
pour la déco.
De la peinture en bombe est passée
sur les zones à teinter. Une peinture ordinaire convient,
elle n'attaque pas l'EPP.
Après séchage, les masquages
sont retirés.
Le nom du modèle a été
découpé en négatif dans un morceau de vinyle
adhésif avec une machine Silhouette SD.
Un souffle d'air chaud avec un décapeur
permet au film de bien adhérer afin que la peinture ne passe
pas dessous.
Le résultat après retrait du
masque.
Train
d'atterrissage
Les plaques en contre-plaqué livrées étaient
un peu trop petites. Elles ont été refaites.
Sur chacune d'aile, la forme du train est tracée,
bien centrée.
La matière est retirée au cutter
sur chaque plaque afin d'emprisonner la corde à piano entre
les deux.
Collage sous presse de l'ensemble, avec de
l'époxy 5 minutes.
Les roues sont fournies mais pas les bagues
d'arrêt de 2 mm. La corde à piano est quant à
elle livrée pliée à la bonne forme.
Articulation
de la gouverne de direction
Une petite bobine de fil Kevlar est livrée pour
fabriquer la charnière de la dérive.
Le fil est passé avec une aiguille dans les trous
placés alternativement dans chaque partie de la charnière.
Le fil est enroulé en formant des "8"
dont le boucles se croisent au milieu de la charnière.
Installation
des équipements électroniques
Le fuselage est creusé au cutter pour
placer la radio. Les servos sont glissés dans les flancs.
Pour rester relativement discrets, les servos
sont enfoncés profondément, avec seulement le pignon
de sortie qui dépasse. Un servo de 10 g mini est conseillé
pour l'incidence. Un 5 g convient pour la direction.
Les fils débouchent au niveau du poste
de pilotage. Le récepteur sera placé à cet
endroit.
La commande de direction a été
réalisée avec une corde à piano de 0,8 mm glissant
dans une gaine de 1 mm intérieur (et 2 extérieur...).
Une fente est réalisée dans le flanc au cutter, en
partant du palonnier jusqu'à l'endroit où se trouvera
le guignol dans la dérive.
La gaine est enfoncée dans la fente sur pratiquement
toute sa longueur.
L'emplacement du guignol est défini
par la sortie de la commande.
Une fente au cutter, une goutte de cyano et
le guignol est mis en place. Un coude sur la corde à piano
suffit pour que la commande reste en place, en restant démontable
si nécessaire.
Pour évider le fuselage, une corde
à piano de 2 mm est chauffée au chalumeau. Procéder
délicatement pour ne pas risquer d'endommager le fuselage.
Le but est de passer le câblage du contrôleur
jusqu'au poste de pilotage où sera placé le récepteur.
Le moteur style moteur de CD Rom utilisé
était vendu par Aircraft World. Un moteur équivalent
de 15 à 25 g pourra être utilisé.
Le couple moteur livré ne correspondait
pas à mon moteur. J'en ai refait 2 qui se fixent l'un contre
l'autre.
L'un comporte des inserts de 2 mm, il est
collé sur le fuselage. L'autre est vissé sur le moteur.
Collage à l'époxy du couple sur le fuselage.
La commande de profondeur est réalisée
avec une corde à piano de 1,2 mm.
D'un côté, un coude fermé par une
chape plastique.
De l'autre, une bague d'arrêt
de roue.
Une bague d'arrêt permet de bloquer
la commande d'incidence.
Le contrôleur 10 A se glisse dans le fuselage.
Le servo d'incidence et sa commande.
L'antenne est glissée dans une saignée pratiquée
au cutter sur le dessus du fuselage.
Un buste de pilote léger a trouvé
sa place sur le fuselage.
L'arrière du fuselage fait office de patin.
Le petit moteur est placé à
l'air libre.
Premier
vol...
La notice recommande de fixer simplement la batterie avec
un élastique pour les premiers vols. Après affinage
du centrage, elle sera intégrée dans l'épaisseur
du fuselage.
N'ayant pas collé l'axe de rotation
de l'aile principale car je souhaitais garder un modèle
démontable, une faille s'est présentée lors
du premier vol. Heureusement, l'atterrissage s'est effectué
sans casse.
Une goupille a été réalisée
pour remplacer l'axe de rotation de l'aile. Elle reste démontable
grâce à la bague d'arrêt.
Détail de l'aile fixée sur la cabane.
Le fuselage est creusé pour
loger la batterie.
La batterie tient en force dans son logement
découpé volontairement un peu trop étroit.
En
piste !
L'allure de ce petit Pou est vraiment sympa.
Il ne s'agit pas d'une maquette mais l'allure ne trompe pas.
Le décollage du sol s'effectue sans
problème, à condition de se placer bien face au vent.
C'est un park flyer, donc le parc
voisin constitue un terrain idéal pour se détendre
avec quelques petits vols en fin de journée...
Passages en radada, touch&go, virages
serrés et même quelques figures de voltige simple passent,
tels le looping et le tonneau.
Il ne faut pas trop de débattements
à la dérive pour éviter un dandinement désagréable
et conserver une belle précision de trajectoire. A l'atterrissage,
il est préférable de conserver un filet de gaz et
un peu de vitesse car la profondeur n'est pas soufflée, elle
perd donc son efficacité un peu plus rapidement qu'un modèle
plus classique.
Le pilotage en deux axes est facile, la charge alaire réduite
offrant une bonne manœuvrabilité et une vitesse de vol
réduite, ce qui permet de voler dans un faible volume.
Jean-Paul, le concepteur, vole avec le sien
depuis pratiquement 2 ans. La cellule vieillit bien.
Vol de groupe lors de
l'édition 2011 d'Inter-Ex à Boissy.
Une
gallerie-photo de Pou du Ciel Silence Model
est visible sur cette page.