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25 août 2025
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Radiomaster Pocket et ExpressLRS

Radiomaster Pocket et ExpressLRS

Pas tout d'une grande... mais presque !

Texte et photos : Laurent Schmitz

Il me fallait une petite radio pour partir en vacances. Comme j’ai déjà une Radiomaster Tx16s, c’est naturellement au catalogue de cette marque que j’ai cherché, et trouvé ! La nouvelle "Pocket" s’achète sur internet à partir d’une soixantaine d’euros. Elle offre pourtant les mêmes fonctions que des radios bien plus grandes… et chères !

16 voies, messages vocaux, attribution libre de chaque élément de commande, manches de précision à effet Hall, charge par USB C, mémoire de modèles illimitée, séquenceur incorporé, télémétrie, phases de vol, fonctions conditionnelles,… Elle a tout d’une grande, et plus si affinités. Et pourtant, elle tient dans la main, à défaut d’entrer dans une poche, comme son nom l’indique. Cette radio a peu de défauts, mais le premier m’a bien fait hésiter.

C’est l’avenir, alors autant commencer tôt !

L’émetteur "Pocket" est disponible avec un module 2,4GHz "universel", capable de se connecter à de nombreux récepteurs, un peu comme ma Tx-16s. Sa puce "CC2500" communique avec le matériel Futaba en FHSS, Graupner HoTT, Hitec, Walkera, FrSky, RadioLink,… mais pas Assan et FlySky, qui sont mes marques favorites ! Ma Tx-16s n’a pas ce souci, et prend des dizaines d’autres protocoles en charge. Que faire ? La seule alternative est de commander l’émetteur Pocket en ExpressLRS. Mais alors je devrai acheter de nouveaux récepteurs. Bon, ceux-ci coûtent juste une dizaine d’euros, alors pourquoi pas ? Après tout, c’est l’avenir, alors autant commencer tôt !

ExpressLRS (ELRS)

Ce protocole Open Source, conçu à l’origine pour les drones FPV, est tout doucement en train d’éclipser les solutions "propriétaires" des grandes marques, et pour cause :

  • La portée des radios ELRS est phénoménale, le record dépasse 100 km pour un modèle à voilure fixe. Même à des puissances d’émission très faibles, on peut voler largement au-delà de la portée de vue. Le record à seulement 10 mW par exemple, s’élève à 17 km !
  • La qualité du signal, le taux de rafraîchissement et la résistance aux interférences sont extrêmement élevés, ce qui augmente la sécurité du vol.
  • Le lien radio est bidirectionnel, le récepteur communique en permanence des données et de la télémétrie à l’émetteur.
  • L’appairage (Binding) entre émetteur et récepteur peut se faire automatiquement, plus besoin de procédure compliquée.
  • Toutes les marques d’émetteurs ELRS fonctionnent avec toutes les marques de récepteurs.
  • La communauté des développeurs et des utilisateurs de matériel ELRS est énorme, ce qui assure l’avenir du produit.
  • Le prix du matériel ELRS est faible comparé aux grandes marque
Récepteur et antenne très longue portée
Les récepteurs 7 voies avec télémétrie (10 € sur AliExpress) sont livrés avec deux types d’antennes (mais sans la gaine transparente, que j’ai ajoutée). Celle en "T" est supposée donner quelques kilomètres de portée en plus.

Si c’est tellement mieux, pourquoi hésiter ?

Le plus gros obstacle sur la route de l’ExpressLRS, c’est l’habitude. Passer d’une radio classique à un émetteur ELRS est un fameux changement ! Pas à cause de l’ExpressLRS lui-même, mais du système d’exploitation de presque toutes les radios ELRS, nommé "EdgeTx". Celui-ci est extrêmement complet, mais il a été conçu par des génies de l’informatique et ça se voit ! Si vous n’avez aucune affinité pour les ordinateurs, que vous préférez les montres à aiguilles et que vous exigez la notice en français, retournez vite à Futaba car vous ne serez pas heureux sur la planète ELRS !
Mais si "flasher un firmware" n’est pas du chinois pour vous, que vous savez activer le point d’accès Wifi de votre smartphone ou vous êtes né après l’an 2000, vous allez vous régaler…
Datant moi-même de 1968, vous comprendrez que j’avais une certaine appréhension. Mais bon, pour 60 €, on ne risque pas grand-chose ! Et puis je suis parvenu à dompter la Tx-16s, donc voilà, hop, dans le panier !

La "chose"


Emplacements des manches démontables
Les minuscules manches se rangent dans les côtés.

Une semaine plus tard, j’ai la chose en mains. Moi qui vole en pupitre, j’ai du mal à m’y faire. C’est vrai que je donne souvent cours aux nouveaux avec des radios "pouces dessus", mais là, c’est vraiment tout rikiki. Et livré en mode 2, gaz à gauche d’origine... Pas de mode d’emploi, bien entendu, mais Google sait tout. Le passage au mode 1 est simple : il ne faut rien démonter, on bascule en vissant/dévissant de petites vis "Allen" à l’aide d’une petite clé (fournie). Comme la coque est transparente, on voit assez bien ce qu’on fait (dioptrie +2 recommandée car c’est petit). Notez que le plastique n’inspire pas vraiment confiance, mais bon, à 60 € on n’est pas volé. Notez qu’il n’y a pas de cran sur les gaz, mais un frein. On peut régler la dureté et le rappel au neutre de tous les axes à son goût, toujours avec la petite clé Allen. Les manches sont agréables ; doux, précis et sans points durs. Ne chercherez pas les inters chromés habituels : il n’y en a pas.

Compartiment Li-Ion
Les habillages en caoutchouc cachent des accus Li-ion (non fournis), de type 18650 sans électronique de protection ("Unprotected" ou "No PCB").

L’émetteur est muni d’un potentiomètre, de deux bascules à trois positions, d’un poussoir temporaire et de deux poussoirs "marche/arrêt" avec verrouillage, tous en plastique. C’est tout, on ne peut rien ajouter ni modifier. Gadget utile : une LED s’allume dans l’émetteur quand les poussoirs sont verrouillés. Enfin, sous les habillages en caoutchouc se cachent deux grosses batteries de type 18650 (non livrées). Elles assurent une autonomie monstrueuse à la Pocket.
Pour configurer les modèles, j’ai juste copié ceux de ma TX-16s, puis dans le logiciel "Edge Tx Companion", j’ai renommé les interrupteurs car entre la grande et la petite radio, ils ne sont pas au même endroit.

Prise casque, USB-C et carte SD
La prise pour casque, l’USB-C pour charger les accus et l’emplacement de la carte SD.

Décollage !

Au terrain, j’ai vite fait de remplacer le récepteur de mon Super Sportster par le tout nouveau ELRS arrivé ce matin. Pour l’appairage, c’est facile : émetteur éteint, on branche/débranche le récepteur trois fois de suite endéans 2 secondes. Ensuite on branche l’émetteur et dans le menu "ELRS", on appuie sur "Bind". Et ça marche ! Presque… Le deuxième servo d’ailerons, connecté sur le canal 5, est bloqué à fond. Pour vérifier si c’est la radio ou le servo qui merdouille, je mets la fiche sur le canal 6 et dans l’émetteur, je copie la ligne de mixage du 5 sur le 6. Aha, ça marche ! C’est donc la radio qui a un souci. Bon, à 10 € le récepteur, fallait s’y attendre... Mais au moins, je peux décoller. Pas de test de portée, la Pocket prévient oralement si le signal diminue.
Un quart d’heure plus tard, je me pose satisfait. A ma grande surprise, le pilotage est doux et précis. C’est pas pareil que mon pupitre bien-aimé, mais c’est quand même convainquant !

Récepteur ELRS installé
En ELRS, comme en 2,4 GHz, on ne met jamais les antennes à l’extérieur du modèle (sauf fuselage en métal ou carbone). En effet, le fin brin d’acier battant dans le vent relatif risquerait de se briser. Bois, mousse, PLA, plastiques et fibre de verre sont transparents aux ondes radio.

Serveur Wifi

Retour à l’atelier (ou plutôt, derrière le PC portable), pour trouver pourquoi le canal 5 déconne. ELRS a été développé pour les drones. Et par convention, tous les drones sont "armés" (activés) via le canal 5, à l’aide d’un interrupteur par exemple. Le canal 5 est donc "tout ou rien". C’est comme ça, on ne peut rien y changer mais quand on vole en avion ou planeur, on peut ruser. Donc on branche le récepteur tout près du PC (juste le récepteur). Après une minute, la LED se met à flasher furieusement. Dans l’ordinateur on cherche alors un Wifi nommé "ExpressLRS". Le mot de passe, c’est "expresslrs". Là-dessus, votre navigateur s’ouvre tout seul sur une page de configuration (sinon, ouvrez l’adresse 10.0.0.1). Oui, ce récepteur gros comme un ongle possède son propre serveur Wifi !

Configuration sur PC
La très pratique page wifi de configuration du récepteur. Dans ELRS, la voie 3 sert aux gaz et les broches du récepteur à partir de 5 sont pilotées pas les voies 6, 7, 8,… Dans l’émetteur, la voie 5 sert à armer (activer) la radio et se fixe sur une valeur "MAX".

Sur la ligne du connecteur 5 il y a un "input" qui est très logiquement sur 5. On le met sur 6, puis on met le 6 sur 7 et le 7 sur 8. Après avoir sauvegardé en bas de page, on déconnecte le récepteur. Dans l’émetteur, on déplace le mixage du canal 5 sur le 6 (+1 aussi pour les éventuels canaux suivants). Voilà, on a de nouveau des voies proportionnelles sur toutes les broches du récepteur. Pour parachever notre œuvre, sur le mixage du canal 5 dans l’émetteur, on met en entrée "MAX", au lieu d’un interrupteur ou d’un manche. Sans ça, la radio risque de ne va pas s’armer (je vous ai dit que c’était conçu au départ pour les drones).

La "phrase"

Cette procédure d’appairage, c’est pour les nostalgiques. Avec ELRS on peut utiliser le Wifi pour introduire dans l’émetteur et dans le récepteur (qui fait aussi routeur Wifi) une "phrase", sorte de sésame magique. Choisissez un texte vraiment unique, car dès ce moment, quand l’émetteur et un récepteur constatent qu’ils partagent la même phrase, ils se connectent automatiquement. Plus besoin de "re-binder" quand on change un récepteur de modèle, c’est automatique et parfaitement sécurisé.

Secrets d’ELRS

Pour obtenir ces performances, les concepteurs d’ELRS ont dû faire des compromis. Là où les radio "classiques" transmettent la position exacte des 16 voies des centaines de fois par seconde, ELRS n’envoie que le strict nécessaire. Pour les drones, seuls les canaux 1 à 4 (les manches) sont proportionnels. Tout le reste est considéré comme des interrupteurs. Du coup, le message ("Packet") échangé entre l’émetteur et le récepteur est très court. Pour voler vraiment très loin, le système diminue la résolution des voies (avec par exemple seulement 64 positions par servo) et diminue aussi le nombre de packets échangés chaque seconde.

Pour un modèle qui possède plus de 4 voies proportionnelles (avion, planeur, voiture, etc), il est nécessaire d’activer la pleine résolution de toutes les voies proportionnelles.

Cela se fait une fois pour toutes dans l’émetteur, sous le menu "ELRS". Mettez le "packet rate" sur "100 Hz Full" ou "333 Hz Full". La portée diminuera, mais elle sera toujours nettement plus élevée que celle d’un émetteur 2,4 GHz classique (et bien au-delà de la limite de visibilité).

FCC ou LBT ?

Les radios ELRS sont livrées au choix en version "FCC" ou "LBT". Il faut choisir "LBT", ce qui signifie "Listen Before Talk". Ce protocole obligatoire en Europe est destiné à limiter les interférences. Par ailleurs, la puissance maximale d’émission est de 100 mW (ce qui est largement suffisant). La version "FCC" convient au reste du monde.

Poussoir de sécurité moteur, prise d’écolage et port USB
Le poussoir qui me sert de sécurité moteur (décoré pour l’occasion), la prise d’écolage et le port USB de raccordement à un PC. On voit aussi les bascules à trois positions et on devine le potentiomètre à droite, derrière.

Plusieurs Rx dans le même modèle

Avec ELRS, on peut installer plusieurs récepteurs dans le même modèle. Imaginez que vous achetiez un avion avec volets et train rentrant,… mais que vous n’avez que des récepteurs 5 voies en stock. Vous pouvez répartir les canaux entre deux récepteurs (via la page wifi), pour commander au total 10 voies (ou 15 avec trois récepteurs).
Vous pouvez "localiser" les récepteurs dans l’avion. Par exemple, un récepteur par aile dans un gros bimoteur. Plus de spaghetti à connecter pour les volets, ailerons, ESC, train rentrant, éclairage... Un seul câble d’alimentation suffit, voire même rien du tout si l’accu de propulsion est dans la nacelle moteur. On gagne beaucoup en simplicité, fiabilité et en allonges de servos, donc en masse. Un récepteur ELRS pèse seulement quelques grammes et ne coûte pas grand-chose.
Autre cas de figure : votre modèle nécessite 6 servos digitaux qui pompent trop de courant pour un seul récepteur. Il vous faudrait une coûteuse "powerbox", mais en répartissant les servos sur trois récepteurs, elle n’est plus nécessaire.
Attention, il faut désactiver la télémétrie sur tous les récepteurs sauf le premier (via le Wifi).

Un récepteur ELRS simplifierait le s choses ici...
Vous reconnaissez la situation ? Avec un récepteur ELRS par aile, on épargnerait 14 allonges de servos/trains/ESC, 4 cordons en ‘Y’, un UBEC et une crise de nerfs !

Elle parle !

Au final, je suis enchanté par ma radio Pocket en ELRS. C’est vrai qu’il faut bidouiller un peu mais tout est bien expliqué sur Internet (en anglais) et on s’y fait rapidement. Les avantages sont innombrables, mais il y a quand même un souci pour les moins jeunes : l’écran (rétroéclairé) de la Pocket est tellement minuscule qu’il est difficile à lire sans lunettes. Après, c’est aussi pour ça qu’elle parle… 

Famille Radiomaster : Tx12, Tx16s et Pocket
Photo de famille Radiomaster : la Tx12, la Pocket et la Tx16s. La Pocket tient dans la main ! (mais pas vraiment dans la poche)

Contact : laurent.schmitz@jivaro-models.org

 
 
 
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