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                PITCHOUNELLE 
                   
                 Elle cache bien 
                  son jeu 
                   
                  Présentation : Franck Aguerre 
                  Photos : Pascale Constantin 
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        Voilà déjà 
          deux ans, j'avais étudié pour CCM un concept d'aile volante 
          haute performance, baptisée "Aile Critique" à 
          la géométrie très novatrice, qui est resté 
          en stand-bye, puis ressortie des cartons très récemment 
          pour bientôt aboutir à la réalisation d'une machine 
          de "60 mousse", catégorie fraîchement créée 
          permettant de faire des courses type 60 pouces, mais sans le stress 
          de la casse. Et depuis que cette étude traîne dans mes 
          cartons, l'idée me travaille d'en faire un dérivé 
          pour le loisir. C'est ainsi qu'est née la Pitchounelle. Bien 
          sûr, le but n'est pas ici de vous livrer tous les secrets de conception 
          des futures ailes de CCM, mais d'utiliser une partie de ce concept pour 
          vous proposer un modèle de loisir original et performant, déclinable 
          en planeur pur ou en modèle électrique.
        
        
           
            | Il ne faut pas se fier à 
              ses formes simples et sa strucure en balsa : cette aile volante 
              possède des performances étonnantes. | 
          
        
         La conception
          Pour commencer, je vais quand même vous donner un aperçu 
          de la réflexion qui m'a conduite à élaborer le 
          type de géométrie si particulière de cette aile 
          volante.
          En fait, je suis parti d'une double constatation : quand on considère 
          un planeur, on peut constater que le profil de l'aile est exploité 
          au mieux, mais en contre-partie cela nécessite des artifices 
          de stabilisation en tangage et en lacet : les empennages, qui sont générateurs 
          de traînée, tout comme le fuselage dont la partie arrière 
          ne sert qu'à soutenir les-dits empennages. A contrario, une aile 
          volante est beaucoup plus pure au niveau géométrie, mais 
          elle demande à dégrader le profil (vrillage et/ou cambrure 
          négative et/ou flèche arrière) pour assurer la 
          stabilisation de l'appareil. Bref, nos deux types d'appareil sont une 
          affaire de compromis entre rendement aérodynamique et stabilité.
        
           
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            | La Pitchounelle elle a été 
              entièrement modélisée sur une soufflerie numérique, 
              et comparée avec une 60" perso (en trichant avec le 
              logiciel, afin d'intégrer le fuselage dans le calcul pour 
              être plus juste). | 
          
        
         L'idée a été de créer 
          un mélange entre ces deux formules, en décomposant la 
          machine en trois parties : deux demi-ailes, de conception très 
          classique, et surtout un corps central porteur (donc en forme d'aile 
          avec un profil, et qui peut contenir toute la réception), dont 
          la corde très importante et le bord de fuite situé nettement 
          en arrière de celui des ailes permettent d'assurer la stabilité 
          longitudinale de la machine.
          On comprend alors les avantages que donne cette formule : plus on augmente 
          la distance bord de fuite corps central / bord de fuilte ailes, plus 
          on peut diminuer la cambrure du profil et la flèche des ailes 
          et plus on peut reculer le centrage. Résultat : on garde la pureté 
          géométrique d'une aile, mais avec le rendement d'un planeur. 
          Entre parenthèses, on trouve depuis quelque mois sur le Net des 
          ailes volantes bâties sur une réflexion a peu près 
          similaire, mais avec la logique inverse (AZ, Prodaz, ..., qui ont des 
          bords de fuite alignés, mais un corps central avec une corde 
          d'emplanture bien plus importante que les autres), ce qui donnerait 
          à penser que l'idée d'une « aile volante / avion 
          » n'est pas si utopique que cela. Par contre, cela impose d'utiliser 
          des profils à très faible Cm0, mais on en trouve maintenant 
          pas mal qui offrent des performances de tout premier plan en planeur. 
          Mon préféré est sans conteste le MH-43. Ceci dit, 
          cette aile étant destinée à une utilisation loisir, 
          c'est un profil de conception perso, le FAD04, qui a été 
          retenu, car il présente un Cm0 très faible tout en conservant 
          des performances voilières très intéressantes sur 
          des petits modèles légers.
          Autre astuce aérodynamique, c'est l'utilisation de cloisonnements 
          entre les trois panneaux, afin de limiter au maximum la traînée 
          d'interaction entre ces éléments. Par souci de simplicité, 
          ces cloisonnements ont été prolongés vers l'arrière 
          pour en faire des dérives, qui réalisent ainsi la stabilisation 
          en lacet.
          Voilà pour la partie conception aérodynamique. En pratique, 
          sur cet appareil, je n'ai pas poussé cette logique jusqu'au bout, 
          tout simplement car je n'ai pas voulu sacrifier l'esthétique 
          au dépend de la performance pure. Dans le même esprit, 
          j'ai choisi de présenter ici une version motorisée, car 
          tout le monde n'habite malheureusement pas à côté 
          d'une pente. Vu les prix très raisonnables des éléments 
          (servos, moteurs, accus, ...) que l'on trouve maintenant sur le marché, 
          cela m'a orienté vers un petit appareil de 1 m d'envergure et 
          d'une masse en ordre de vol aux alentours de 300 g.
        
           
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            | Voici les polaires en complément 
              des rendus 3D des deux machines. A charge alaire équivalente, 
              la Pitchounelle fait presque aussi bien que le 60", malgré 
              son tout petit mètre d'envergure ! | 
          
        
         La construction
          Pour une question de plaisir de construire, j'ai choisi de faire une 
          aile en structure semi-coffrée tout balsa. Ceci dit, si vous 
          faites le choix de construire une aile en polystyrène ou en EPP 
          découpé au fil chaud, vous aurez toutes les chances de 
          passer beaucoup moins de temps. L'esthétique sera moins sympa, 
          mais la solidité sera encore meilleure. Donc, c'est au choix 
          de chacun : structure dentelle ou fabrication fonctionnelle. Question 
          masse, ce sera à mon avis identique d'une méthode à 
          l'autre.
          La différence sera surtout à l'entoilage : il vaudra mieux 
          entoiler le polystyrène au scotch d'emballage ou au vinyle adhésif 
          plutôt qu'au revêtement thermorétractable.
          Mais revenons plutôt à notre aile en structure.
        
           
            Avant 
                de commencer la construction, 
                il vous faudra : 
              - 2 planches 
                de balsa 10/10 
                - 1 planche de balsa 20/10 
                - 1 panche de balsa 40/10 léger 
                - 1 chute de balsa 60/10 léger 
                - 4 baguettes de balsa 5x5 dur 
                - 1 baguette balsa 4x4 
                - 2 baguettes de samba 5x2 
                - 1 tube de cyano 
                - 1,5 m d'Oralite 
                - 1 corde à piano 5/10 mm avec gaine blanche 
                - 1 bout de corde à piano 15/10  | 
          
        
        Le premier travail consiste à réaliser 
          les nervures. Vu la faible quantité, j'ai choisi de les découper 
          simplement au cutter, en posant sur la planche de balsa une photocopie 
          de chaque nervure. Pour ceux qui possèdent une fraiseuse numérique 
          ou qui veulent en faire une (voir sur le Net le site : http://cnc25.free.fr), 
          les coordonnées du profil sont indiquées sur le plan.
         J'ai commencé la construction par les 
          ailes, qui sont de conception très classique : les nervures sont 
          d'abord placées sur les longerons en samba 5x2, extrados sur 
          la table et nervures verticales pour donner le bon dièdre. Tout 
          cet ensemble est collé à la cyano, en prenant soin d'éviter 
          tout vrillage. On peut alors coller le bord d'attaque en balsa dur 5x5 
          de la même manière, ainsi que le faux bord de fuite en 
          samba 5x2. Attention, il faudra poncer légèrement le bord 
          de fuite des plus grandes nervures dont l'épaisseur est légèrement 
          supérieure à 2 mm. Cette petite astuce facilite la construction 
          des ailes, mais aussi celle des ailerons qui gardent ainsi la même 
          épaisseur sur toute l'envergure. Bien sûr, le profil est 
          un peu dégradé, mais cela est très peu sensible 
          en vol.
          Un fois cet assemblage sec, un dernier coup de poncette permet d'égaliser 
          le bord d'attaque (surtout ne pas arrondir !) pour assurer un bonne 
          continuité avec les nervures.
          
          La construction des ailes continue avec la pose des coffrages d'intrados, 
          puis celle des coffrages d'extrados, toujours à la cyano. Pour 
          ce faire, je pointe d'abord le coffrage sur le bord d'attaque, puis 
          je le roule et le pointe sur le longeron. Cela est grandement facilité 
          par le fait que les coffrages ne recouvrent les longerons que sur sur 
          la moitié de ces derniers.
          Les coffrages étant ainsi mis en place, il suffit d'infiltrer 
          de la cyano au niveau de la jonction nervure / coffrage avec un capillaire 
          (certaines cyano sont vendues avec) qu'on fait passer entre les longerons. 
          Cette dernière opération peut se faire en l'air, les pointages 
          empêchant tout vrillage intempestif.
          
          La dernière opération consiste en la pose des chapeaux 
          de nervures, ainsi que des chapeaux de faux bord d'attaque, le tout 
          en balsa 10/10. Chaque demi-aile est ensuite finie par ponçage 
          pour obtenir un joli bord d'attaque et une bonne continuité des 
          chapeaux de nervures. On peut remarquer qu'il n'y a pas d'âmes, 
          la machine est tellement légère qu'elle ne nécessite 
          pas ce genre de renfort.
        
           
              | 
          
        
        
           
            | Cette petite aile est intégralement 
              construite en structure, mais elle pourrait aussi être réalisée 
              en mousse coffrée. Les coordonnées du profils sont 
              données sur le plan. | 
          
        
        On peut maintenant passer à la construction 
          du corps central, qui se déroule exactement de la même 
          manière que pour les ailes. A ce niveau de la construction, je 
          déconseille de coller le couple moteur, il vaudra mieux d'abord 
          présenter tout le matériel sur l'aile avant entoilage 
          (accu, servos, récepteur, moteur, ...), afin d'être sûr 
          que le centrage tombe juste du premier coup sans aucune adjonction de 
          plomb.
         Il ne reste alors qu'à effectuer la 
          pose des clés d'ailes, qui sont composées de corde à 
          piano 20/10 et de tube laiton de 2 mm de diamètre intérieur. 
          Comme vous l'aurez remarqué sur le plan, les longerons du corps 
          central et ceux des ailes sont exactement alignés en vue de dessus, 
          ce qui facilite les choses lors de cette opération cruciale. 
          Autre facilité de construction, les fourreaux de clé d'une 
          part et les clés d'ailes d'autre part sont positionnés 
          contre les longerons inférieurs du panneau central et des ailes. 
          Il suffit alors de coller les fourreaux de clé à la cyano 
          (après les avoir bien dépolis au papier de verre) sur 
          le corps central, puis de mettre en position définitive les ailes 
          avec les clés posées à blanc, et de coller ainsi 
          les clés, toujours à la cyano. Un petit congé de 
          micro-ballon et de cyano sur les jonctions clés/longerons et 
          fourreaux/longerons rendra cet assemblage plus solide. Cela peut paraître 
          léger, mais je n'ai eu aucun souci à ce niveau malgré 
          deux bonnes gamelles et quelques sollicitations sévères 
          en vol. Petite astuce, j'ai cintré légèrement les 
          clés de manière à ce qu'elles forcent en rentrant 
          dans les fourreaux, cela suffit à tenir les ailes en vol sans 
          utiliser de scotch ou d'adhésif double-face.
        
           
              | 
          
        
        
           
            | L'aile est entièrement démontable. | 
          
        
         Les tétons de calage des ailes sont 
          quand à eux composés d'un bout de gaine blanche renforcée 
          par une corde à piano 10/10, collées dans chaque aile, 
          encore et toujours à la cyano. Après un calage soigneux 
          à 0° (très facile si vous avez reporté au stylo 
          la ligne médiane de chaque nervure), il suffit de presser chaque 
          aile sur le corps central pour marquer les nervures extérieures, 
          puis de passer doucement un foret de 3. Un peu de cyano sur ce trou, 
          et un dernier tour de foret rendront cette zone suffisamment résistante.
         Après avoir positionné vos éléments 
          de motorisation et de réception pour trouver le centrage, la 
          partie centrale du corps peut être terminée, puis on peut 
          passer à la finition, non sans oublier de poser les gaines blanches 
          pour la commande des ailerons.
          
          La finition se fait au film thermo-rétractable (Oralite), en 
          prenant soin de ne pas vriller les ailes ou le panneau principal. Pour 
          ma part, j'ai choisi de faire très simple, avec deux teintes 
          pour différencier les parties fixes des parties de contrôle 
          (gouvernes, dérives). L'esthétique est cependant plaisante, 
          du moins à mon avis ! Histoire de faire quelque chose de sympa, 
          j'ai rajouté une simili-bulle, en roofmate recouvert de vinyle 
          adhésif tendu au sèche-cheveux. Le tout collé au 
          double-face sur la plaque de fermeture du « fuselage », 
          réalisée dans une plaque de dépron 30/10° centrée 
          au fer à repasser pour garder le galbe de l'intrados du corps.
         Motorisation
          Mon choix s'est porté sur un petit moteur brushless de marque 
          Astro, assez méconnue en France. Il s'agit du modèle Mighty 
          Micro 010, livré avec un réducteur 3,3/1. L'ensemble moteur/variateur/réducteur 
          pèse moins de 60 g, et entraîne allègrement une 
          8"x6" vers 6200 tr/min en début de décharge 
          avec un accu 8 éléments 330 mAh Ni-MH, avec une autonomie 
          d'environ 6 min plein pot en vol, ce qui est mieux que beaucoup de moteurs 
          type LRK de ce niveau de puissance. Les amateurs apprécieront, 
          et ne manqueront pas de faire remarquer que vu la consommation, un accu 
          de 3 éléments 1200 mAh Li-Po serait un excellent choix, 
          portant l'autonomie à 21 min plein pot sans pénaliser 
          la masse de l'engin. Sachant que le rendement du petit Astro est excellent 
          puisque des vols de plus de 10 min en air neutre sont possibles sans 
          souci avec les 330 Ni-MH, je n'ose imaginer le temps de vol avec des 
          1200 Li-Po. Ce sera testé dans le cadre d'un futur banc 
          d'essai complet sur cette petite motorisation Astro.
        
           
              | 
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            | Le moteur brushless Astro Mighty 
              Micro 010 est livré avec son réducteur. | 
          
        
         Par contre, vu les choix de géométrie 
          originaux de la Pitchounelle, je n'ai pas voulu tomber dans la facilité 
          d'un moteur posé dans le nez, chose que je trouve très 
          disgracieuse pour une aile volante, et très embêtante quand 
          on veut utiliser une hélice repliable. J'ai donc mis le moteur 
          en position centrale arrière, couplé à une transmission 
          par arbre carbone et une hélice 8"x6" standard montée 
          en propulsive. L'arbre est tiré d'un rond de 4 mm de diamètre, 
          accouplé au moteur par une durite silicone 2 x 6. Un point de 
          cyano assure le coup, surtout au niveau du filetage de l'arbre sortant 
          du réducteur. N'ayez crainte, cela marche très bien, et 
          ne vibre pas du tout à condition de bien centrer la durite pour 
          éviter qu'elle n'engendre un faux-rond sur l'arbre en carbone.
          Côté hélice, j'ai réalisé un palier 
          composé de deux roulements miniatures 4x8 côte à 
          côte, glissés légèrement en force dans un 
          bout de tube, lui-même collé sur une poutre en pin fixée 
          au fuselage. Ce bout de tube est récupéré sur un 
          capuchon de stylo, parfaitement à la cote ! Le porte hélice 
          est un modèle 3,2 mm à serrage par pince, ce qui oblige 
          à tourner le bout de l'arbre carbone à 3,2 mm. Je l'ai 
          fait au tour, mais on peut le réussir d'une manière très 
          simple avec très peu d'outillage : il suffit de monter l'arbre 
          sur le mandrin d'une perceuse, et de venir "usiner" la portée 
          de 3.2 mm sur une lime plate. Après quelques essais, en grignant 
          doucement l'arbre, on obtient un beau diamètre bien concentrique.
        
        
           
            | Le moteur est monté en propulsif, 
              au centre de l'aile. Un palier sur roulement est ajouté au 
              niveau du bord de fuite pour soutenir l'axe d'hélice. | 
          
        
         Installation radio et réglages
          C’est la partie la plus simple. Il faut tout d'abord articuler 
          les gouvernes, le plus facile étant d'utiliser du scotch d'écolier. 
          Les guignols sont quant à eux tirés d'une plaque verre/époxy 
          8/10, du genre pour circuits électroniques, mais sans la couche 
          de cuivre. Ils sont fixés aux gouvernes simplement dans des fentes 
          pratiquées avec une fine lame de scie et un peu de cyano pour 
          assembler le tout. Les commandes sont quant à elles réalisées 
          avec de la corde à piano 5/10, pliées en S côté 
          guignols et simplement à l'équerre côté servos.
        
        
           
            | Les guignols sont en 
              plaque époxy. On devine la gaine blanche glissée dans 
              le panneau centrale et qui débouche à travers la dérive 
              pour actionner les ailerons. | 
          
        
        L’équipement radio de mon appareil 
          est composé des éléments suivants :
        - récepteur Pico4/5 Multiplex
          - 3 servos AlleRC 9 g
          - variateur Astro brushless 10A bec
         C'est un membre de la liste PlanetSoaring 
          qui m'a communiqué le nom de cette marque de servo, en fait un 
          gros magasin de vente par correspondance sur Internet. Outre le look 
          ravageur – bleu transparent ! -, ces servos sont vendus à 
          un prix sans concurrence en Europe, plus bas que beaucoup de servos 
          standard bas de gamme ( c'est dire ! ) et ils fonctionnent en fait très 
          correctement. La qualité semble très légèrement 
          au-dessous de nos standards européens, surtout au niveau des 
          palonniers qui rentrent un peu trop en force sur l'arbre de sortie, 
          mais vu le prix payé, je ne regrette absolument pas mon achat. 
          
        
        
           
            | Les éléments radio 
              sont disposés de façon à obtenir le centrage 
              sans avoir à ajouter de plomb. | 
          
        
        L'émetteur, dans mon cas ma fidèle 
          FC28, devra être pourvu d'un mixage de différentiel d'ailerons, 
          et d'un couplage manche de gaz vers profondeur. Cette dernière 
          fonction est nécessaire pour compenser le fort couple à 
          piquer du moteur. Attention, la valeur de couplage sera à refaire 
          suivant le type de moteur et d'hélice utilisés ! Ceci 
          dit, n'importe quel émetteur programmable fera donc l'affaire.
         Vous l'avez donc compris, on pilote cette 
          aile exactement comme un appareil de conception plus traditionnelle. 
          J'ai essayé tout un tas de mixages lors des premiers vols pour 
          coupler la profondeur avec les ailerons, ou les ailerons avec les gaz, 
          et il s'est avéré que le fonctionnement décrit 
          ici, le plus simple, convient largement.
        
           
            Les réglages que j’ai 
                adoptés sont les suivants : 
              - centrage à 160 mm du nez, soit 
                à 23 % de la corde moyenne 
                - calage ailerons : 0 
                - calage profondeur moteur coupé : - 2 mm 
                - calage profondeur moteur plein pot : - 7 mm 
                - débattement profondeur : - 13 / + 10 mm (par rapport 
                au calage) 
                - débattements ailerons : - 12 / + 8 mm  | 
          
        
        Une fois l’appareil terminé, on 
          arrive à une masse en ordre de vol de 320 g, ce qui correspond 
          tout à fait à mon cahier des charges. Cela donne une charge 
          alaire de 17,3 g / dm², cela devrait voler sans surprise.
          
          Les vols
          Eh bien non, question surprises, j'ai été gâté 
          !
          Première séance d'essai : soleil radieux, température 
          parfaite ( 27 °C ), léger vent de face d'environ 2 m/s. En 
          clair, la journée parfaite pour un premier vol.
          Donc, après 1 décharge complète de l'accu avec 
          le moteur au sol, histoire de roder un peu le réducteur et l'accu, 
          et de faire quelques mesures (consommation, régimes, ...), l'accu 
          est une nouvelle fois chargé. Quelques essais de course face 
          au vent et un lancer main afin d'affiner les trims montrent que l'oiseau 
          ne demande qu'à voler, et je lance donc le bidule avec la plus 
          grande confiance. Erreur ! 
          C'était parti pour quelques minutes de rodéo intense ! 
          En effet, le petit moteur Astro pousse diablement fort, et bien entendu 
          les calages des gouvernes sont totalement faux, sans oublier l'absence 
          de correction du couple piqueur. Pour couronner le tout, j'avais choisi 
          d'utiliser un mixage profondeur vers ailerons ainsi qu'un curseur pour 
          régler le calages des ailerons, ce qui ne m'a pas simplifié 
          la tâche lors de ce premier vol.
          C'est ainsi qu'on se retrouve avec un modèle qui se cabre à 
          45° dès le moteur coupé et le trim de profondeur réglé 
          pour le plein gaz, et qui vous gratifie d'un déclenché 
          à chaque fois que vous effleurez un peu trop maladroitement le 
          manche de profondeur. Et comme je suis du genre confiant, une fois les 
          choses à peu près stabilisées, et après 
          avoir failli cent fois percuter les arbres tout proches ou le sol, je 
          tente de régler les mixages et les calages de gouvernes en vol. 
          Et c'est ainsi que le premier vol s'est fini par une magnifique vrille 
          à plat jusqu'au sol, heureusement sans aucun dégât. 
          Il s'agit maintenant de réfléchir pour trouver une approche 
          des réglages de la Pitchounelle plus sereine !
          C'est chose faite le temps de recharger l'accu, avec l'adoption de réglages 
          très proches de ceux que je vous préconise. Tout d'abord, 
          exit le mixage profondeur vers ailerons ainsi que le curseur de réglage 
          du calage de ces derniers, réglés à 0. Ensuite, 
          adoption d'un mixage gaz vers profondeur. Le centrage étant donné 
          par la construction, ce sera le dernier paramètre éventuellement 
          à régler plus tard, et qui finalement ne le sera pas, 
          car parfaitement adapté.
         Cette fois ci, c'est plutôt stressé 
          que je balance la Pitchounelle dans son élément pour le 
          second vol. C'est déjà beaucoup, mais alors vraiment beaucoup 
          mieux ! Le mixage gaz vers profondeur est encore à affiner, mais 
          c'est déjà volable correctement. Je pose en suivant pour 
          finaliser ce mixage, et c'est reparti pour un tour. Et cette fois-ci, 
          ça y est, on dirait bien que cela vole vraiment bien.
        
        
           
            | Pas d'élevons mixés 
              sur cette aile volante, les commandes de profondeur et d'ailerons 
              sont actionnées séparément. | 
          
        
         Depuis, ayant fait une bonne dizaine de vols, 
          et je peux vous livrer mes impressions, à tête reposée.
         Tout d'abord, l'impression d'aisance musclée 
          qui se dégage de cet appareil est surprenante. En effet, le taux 
          de monté est étonnant pour une puissance moteur si faible, 
          avec un angle d'au moins 30° sans s'essouffler, voire près 
          de 45° dans la première minute de décharge. D'autre 
          part, le vol en palier ne demande pas plus du tiers de puissance, avec 
          une vitesse de vol sympa, ce qui semble montrer que la Pitchounelle 
          bénéficie d'une bonne finesse. Cela se retrouve dans les 
          temps de vol, atteignant facilement les 10 minutes dont 4 minutes en 
          utilisation sportive. Ce n'est pas courant avec seulement 330mAh de 
          capacité d'accu.
          Une fois les erreurs de réglage du début corrigées, 
          la Pitchounelle se révèle être une machine très 
          agréable à piloter. La vitesse en palier plein pot est 
          de l'ordre de 60 à 70 km/h, ce qui révèle là 
          aussi que le rendement aérodynamique de l'aile est très 
          bon, puisque la vitesse de vol correspond à celle de l'air brassé 
          par l'hélice au sol. Bien sûr, l'extraordinaire petit Astro 
          prend pas mal de tours en l'air et doit beaucoup contribuer à 
          ce résultat.
          Autre chose concernant le rendement de l'aile, c'est son centrage très 
          arrière (23%) pour une aile volante, sans que le vol soit vicieux, 
          ce qui montre le bien-fondé cette formule aérodynamique, 
          puisque l'on est très proche du centrage d'un planeur ou d'un 
          avion traditionnel doté du même profil. Vu les bons résultats, 
          je pense que ce centrage pourrait même être reculé 
          vers 25%, surtout dans une version planeur où la finesse est 
          primordiale. Cela me donne de gros espoirs quant au potentiel de l'aile 
          60 mousse dont est inspirée la Pitchounelle, à confirmer 
          (très vite !!!) aux premiers vols.
         Question comportement, s'il reste possible 
          de faire déclencher la Pitchounelle en virage à forte 
          charge (non, non, je ne suis pas en train de parler de F3F !), 
          le vol reste cependant très sécurisant. La vitesse de 
          décrochage est vraiment très basse, il est possible de 
          faire du stationnaire dans un vent de 4 m/s moteur coupé. Par 
          contre le décrochage survient assez brusquement, et demande un 
          peu de métier pour le rattraper sans trop perdre d'altitude, 
          mais il peut se récupérer instantanément si on 
          met un peu de moteur à ce moment. Dès qu'on a repris un 
          peu de vitesse, tout rentre dans l'ordre. Les gouvernes sont assez mordantes 
          sans être trop vives, même celle de profondeur malgré 
          le faible bras de levier. Le comportement est alors très homogène. 
          L'appareil est vif, et plutôt neutre sur tous les axes, ce qui 
          est très sympa. Chose surprenante, si le couple piqueur du moteur 
          est très sensible, le couple de roulis l'est beaucoup moins, 
          et ne demande ni mixage ni correction de trim. Par contre, attention 
          quand le moteur est coupé, l'hélice 8x6 continue de tourner, 
          entraînée par le déplacement d'air, et constitue 
          un super aérofrein, extrêmement efficace. Bref, une hélice 
          repliable s'impose pour une utilisation en moto-planeur.
         Question voltige, même si ce n'est pas 
          sa destination première, la Pitchounelle a quand même été 
          un peu secouée. Tout d'abord la traditionnelle boucle, qui passe 
          plein gaz sans prise de vitesse initiale, même avec un diamètre 
          important. Facile ! Le tonneau passe lui aussi très aisément, 
          même s'il barrique un peu, et le vol dos peut se tenir indéfiniment, 
          sauf pour l'atterrissage, à moins de poser sur une herbe bien 
          haute (???). Tout passe avec facilité, sans se poser de question. 
          Sympa !
         Seul bémol à ces essais, par 
          manque de temps, je n'ai pas pu testé la Pitchounelle en moto-planeur 
          (je n'ai pas trouvé dans un délai raisonnable une hélice 
          8"x6" repliable) ni en version planeur pur. Ceci dit, vue 
          les performances étonnantes en version électrique, je 
          n'ai aucun doute sur la capacité de plané de cet appareil, 
          que j'ai quand même testé avec bonheur en faisant quelques 
          lancé-main un peu sauvages après avoir démonté 
          l'hélice.
          
          Conclusion
          Si la Pitchounelle a été pour moi l'occasion de valider 
          un concept aérodynamique, elle présente aussi bien d'aspects 
          attachants pour un bon pilote qui serait tenté de la construire. 
          En premier lieu, c'est surtout l'originalité de sa forme qui 
          peut tenter, mais aussi ses performances étonnantes pour un investissement 
          somme toute plutôt raisonnable. Bien sûr, le surprenant 
          petit moteur Astro contribue grandement à cet agrément, 
          mais je suis persuadé qu'une motorisation traditionnelle de puissance 
          équivalente permettra à la Pitchounelle d'exprimer également 
          son potentiel. Et pour ceux qui préfèrent réaliser 
          une version planeur pur, en structure traditionnelle ou en mousse, je 
          pense qu'ils ne seront pas déçu. Bon vols à tous 
          !
        
           
              | 
            Caractéristiques 
                techniques 
                Envergure : 1000 mm 
                Cordes : 350/250/170/100 mm 
                Surface : 18,5 dm² 
                Profil : FAD04 
                Masse : 320 g 
                Charge alaire : 17,3 g/dm² 
                Moteur : Astro Mighty Micro 010 réducté 3,3/1 
                Batterie : 8 éléments 330 
                mAh Ni-MH ou 3S 1200 mAh Li-Po 
                Hélice : 
                8"x6"  | 
          
        
        
        
           
              | 
              | 
              | 
          
           
            | Le plan de la Pitchounelle (en deux parties) 
              est téléchargeable au format PDF ci-dessus (clic droit 
              sur les images puis "enregistrer la cible du lien sous..."). 
              480 ko pour la planche 1 et 440 ko pour la planche 2. | 
          
        
        
           
              | 
              | 
              | 
          
           
            | Version feuilles A4 à assembler ci-dessus. 
              560 ko pour la planche 1 et 530 ko pour la planche 2.  | 
          
        
        
           
            Et également en JPG et en TIFF 
                pour ceux qui préfèrent.  | 
          
        
        
        
        Contacter l'auteur : franck.aguerre@jivaro-models.org