Au suivant !
Présentation : Jean-Baptiste Gallez
Au suivant (bis)
Mon dernier article, consacré au DH-2,
se terminait par "Et j'ai commencé le suivant" ...
Cela fait 7 ans que je vole avec mon vieux Piper jaune,
un kit de chez Toni
Clark, principalement en remorquage. Il faut dire qu'en
7 ans, j'ai eu le temps d'apprendre à avoir l'air de le maîtriser
dans presque toutes les situations. Et même presque à faire
croire que je savais piloter correctement.
Alors que je faisais quelques petites évolutions en l'air avant
une séance de remorquage, un de mes petits camarades m'a fait
le commentaire suivant : "La force tranquille", j'aime
bien !
J'ai donc suscité des envies.
Un de mes petits camarades s'est acheté la boîte, mais comme
il travaille, après deux ans, il commence à envisager la construction
des ailes...
Un autre s'est aussi acheté la boîte, travaille aussi, mais
à trouvé une solution plus simple : me la confier.
Du fagot de bois à l'avion en 3 mois.
Le société de Messieurs Toni Clark et Gerhard Reinsch s'appelle
"Practical Scale", ce que je me permets de traduire
librement par "La maquette sans se faire ch..."
Comme mon avion devait être un avion utilitaire, je me suis
permis de faire quelques simplifications et quelques modifications
par rapport au kit.
Le réservoir a été porté à 1 litre et placé au centre de gravité,
pour ne pas induire de différence de centrage entre réservoir
vide et réservoir plein.
Tout l'arrière de la cabine a été consacré à une trappe de
largage pouvant contenir plus de 2 kg de bonbons (ou d'autres
choses), et équipée de deux portes qui s'ouvrent en dessous
et d'une porte intérieure au dessus, pour pouvoir faire le plein
de bonbons sans devoir retourner l'avion.
Le moteur choisi est le plus gros possible pour ce kit : le
Zenoah 62 cc monté sur un bâti sur silent-blocs et amorti par
deux amortisseurs hydrauliques.
Cette option permet de voler tranquillement (et en silence)
sans dépasser le tiers des gaz, mais permet aussi de larguer
un planeur F3I à 200 m en moins de 30 secondes.
Vu le poids de ce moteur, les accus sont placés dans une boîte
tout à l'arrière du fuselage, juste devant l'empennage.
Une petite modification aussi à la base de la dérive, deux
petits blocs de balsa mis en forme ont remplacé une partie de
l'entoilage qui devait être tendu pour faire la liaison entre
le fuselage et la dérive. Trop fragile à mon goût pour une manipulation
régulière.
La porte latérale n'a pas été faite ouvrante, simplement dessinée
sur le fuselage fini.
Le crochet de remorquage est au-dessus de la cabine, un peu
en arrière du centre de gravité, mais rien ne dépasse, selon
une technique propre à Toni Clark (que je m'était permis de
copier sur une autre construction).
Toutes ces modifications ayant eu le temps d’être validées
sur le mien, je peux donc sans crainte les réaliser sur celui
de mon petit camarade.
Restait la question de la décoration. La plupart des Piper
Cub sont jaunes avec le célèbre éclair noir sur les flancs.
Le credo de base de cet avion lors de sa sortie était son prix
très bas rendu possible par une rationalisation de sa fabrication.
Nous sommes à l'époque de la "taylorisation" et de
la Ford "modèle T". Et de même que la Fort T pouvait
être livrée en n'importe quelle couleur pourvu que ce soit noir,
le Piper sortait d'usine dans cette livrée jaune.
Mon camarade voulant faire plus original, quelques recherches
sur internet puis une petite visite au musée du cinquantenaire
et le sujet est trouvé. Notre armée a jadis possédé des Piper,
pour l'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre, unité d'observation
aérienne) et quelques-uns ont servi pour la formation de base
des pilotes.
Ils étaient donc camouflés, mais avec la dérive, les saumons
et le nez orange fluo, comme l'étaient jadis nos SIAI Marchetti,
avant d'être repeints en rouge et jaune.
Un peu de Solartex, un peu de peinture verte, un peu de peinture
brune, un peu de vernis mat, quelques lettres et cocardes aimablement
découpées par un camarade qui possède la machine idoine, et
l'appareil attend son premier vol.
Ce dimanche, un peu de vent mais temps ensoleillé et température
plus qu'agréable. L'avion est assemblé et tout est vérifié.
Démarrage et réglage du moteur et on le laisse tourner un certain
temps à différents régimes afin de vérifier tout ce qui pourrait
vibrer exagérément, puis une fois arrêté, re-vérification du
serrage de tous les boulons de fixations moteurs. Pas de problème,
ils avaient tous été montés au frein-filet Loctite.
Comme en grandeur, le premier vol est effectué par le pilote
d'essai du constructeur (votre serviteur). Vol un peu chahuté
par le vent, mais sans stress, il est aussi gentil que le mien.
Je le secoue dans tous les sens, teste le décrochage, et le
déclare "bon pour la livraison".
Son nouveau propriétaire effectue une série de vols et est
rapidement mis en confiance par le côté sain de la machine.
Caractéristiques techniques |
Echelle : 1 : 3,85
Evergure : 2,80 m
Longueur : 1,80 m
Surface : 1,14 m
Poids : ± 10 kg
Moteur : Zenoah 62 cc
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Et j'ai commencé le suivant...