Fabuleux ! C'est ce qui vient à l'esprit quand on observe
les évolutions réalisées par les as qui pilotes
les patrouilles, et notamment la Patrouille de France. Tel un banc de
poissons, les avions évoluent si serrés qu'ils forment
un ensemble. Quelle précision dans les changements de formation
qui semblent se faire naturellement. En observant le déplacement
des avions les uns par rapport aux autres, on se rend compte de la complexité
du pilotage. Lorsque la figure en losange se transforme en grande flèche,
que les ailiers se décalent lentement depuis l'arrière
pour aller se placer un peu plus vers l'avant, sur les côtés,
on essaie d'imaginer le travail sur les 3 axes et sur la commande de
gaz. Et d'un coup, la formation a changé de forme, comme par
magie, dans une parfaite symétrie.
Tout cela dans un concert de couleur et de bruit.
J'ai en envie à la fois "d'imiter" ces artistes qui
dessinent des œuvres d'art en trois dimensions et de leur faire
un clin d'œil en réalisant cette simili patrouille.
Séance de vol au Club d'aéromodélisme
Jean Bertin qui nous a gentiment accueilli pour l'inauguration de
ce superbe nouveau terrain de vol. Au programme : quelques figures
avec caméra embarquée, poursuite en FPV et 3 fumigènes.
Ce modèle
a été construit voici plus de 20 ans mais c'est
toujours un modèle plaisant à piloter... et à
regarder. 4 avions pour un seul pilote.
Le ballet aérien
de la véritable Patrouille de France avec ses 8 Alpha-Jet
laisse des souvenirs mémorables.
Elle évolue chaque année dans de nombreux meetings
et durant de grands événements.
Vieille vidéo
datée de 2006 de la Patrouille de France version radio-commandée.
La caméra TX 40 déportée loin sur l'arrière
donne l'impression d'être à bord d'un cinquième
avion.
Au programme, quelques figures de voltige, et notamment une vrille
dos (à 05:00) qui se termine vraiment très bas...,
à cause du centrage très reculé dû
à la caméra et sa batterie fixées loin derrière.
(Merci à Pascal Bourguignon pour le prêt de la caméra,
qui valait une fortune à l'époque...)
Vidéo embarquée
sur l'avion de tête de la "Patrouille de France"
RC.
La caméra devait être une Fly
Cam One.
Les premiers vols ont été effectués lors de
la rencontre X-Perimental Wing de Boissy-sous-Saint-Yon en septembre
2000, en compagnie de modèles aussi insolites que cette patrouille.
Pas aussi belle que la véritable Patrouille de France, cette
curieuse machine offre cependant un effet saisissant en vol. Question
pilotage, c'est tout à fait classique pour celui qui maîtrise
un modèle 3 axes neutre et rapide.
Caractéristiques
techniques
Nom : Patrouille
de France
Envergure : 148 cm
Longueur : 146 cm
Surface : 25 dm²
Masse : 1930 g à 2050 g
Charge alaire : 77 à 82 g/dm²
Profil : Biconvexe symétrique
Motorisation : Météor
250 réducté 2,8:1
ou Ultra 930/6, ou Mega ACn 22/45/3
Batterie : 7 ou 8 éléments Ni-Cd ou Ni-MH de 2000
mAh
Li-Po 3S 3500 à 4200 mAh
Hélice : APC-E 13x7
Radio : 3 voies
Conception
"Je suis une bande de jeunes à moi tout seul", comme
chantait Renaud... Et oui, vous avez sans doute comme moi essayé
de piloter votre modèle en compagnie d'un autre, en tentant de
suivre les mêmes trajectoires. Les hippodromes à vitesse
et altitude constantes ne sont déjà pas évidents
mais avec de l'entrainement, on arrive à peu près à
rester grouper. Lorsque l'on tente la moindre figure, ça se corse
déjà puisqu'il faut la commencer au même moment
et lui donner la même amplitude. Pas si simple, même avec
deux modèles rigoureusement identiques (cellule, masse, motorisation...)
et deux pilotes qui se comprennent parfaitement.
Pour que les modèles ne forment qu'un bloc, la solution devient
toute simple en contournant le problème : on accroche ensemble
les avions de façon rigide et on supprime les intermédiaires
en ne conservant qu'un seul pilote ! C'est la solution choisie ici...
Reste à réfléchir sur le type de modèle
pas trop long à construire (il y en aura au moins deux !) et
sur la géométrie de la formation.
2 avions
Réfléchissons un peu : Si
l'on se contente de deux avions, il n'y a pas des quantités
de solutions.
En les plaçant côte à côte, réunis
par des tubes dans le sens de l'envergure, on se heurte à
des problèmes de rigidité, aussi bien en flexion qu'en
torsion.
La stabilité en tangage risque aussi d'être limite
car le bras de levier arrière sera identique à celui
d'un avion seul alors que l'envergure sera au minimum doublée
(et plus encore suivant l'espace entre les saumons).
De plus, cette configuration oblige à en faire un bimoteur,
avec un servo dans chaque modèle pour actionner la profondeur,
donc du poids de chaque côté et une inertie folle en roulis.
Une autre solution consiste à les placer l'un
derrière l'autre. On élimine pas mal de problèmes
mais on imagine déjà l'ensemble : très long
et d'envergure réduite. Les tonneaux devraient s'enchaîner
sans compter. Par contre, le tangage risque d'être beaucoup
plus "mou".
Une solution intéressante serait
de placer les modèles en "miroir", l'un sur l'autre,
celui du haut en vol dos. Le modèle du dessous serait équipé
de façon classique, avec gouvernes et motorisation tandis
que celui du dessus pourrait rester vide. On se retrouverait alors
au manche d'un biplan symétrique sans doute difficile à
bien visualiser mais la masse principale placée dans celui
du bas devrait stabiliser l'ensemble. Les tonneaux risquent par
contre d'être bien barriqués ! J'ai bien envie d'essayer
ça un jour... Soit avec 2 Cap 10 décorés French
Connection, soit, pourquoi pas, avec 2 jets façon "Because
I was Inverted"...
Excellente idée que
cette patrouille de Corsair en échelon refusé imaginée
par Philippe Szymanski, vue en Suisse lors de
l'édition 2010 de l'Inter-Ex. Malgré sa dissymétrie,
le composite est parfaitement pilotable. Il décolle du sol
depuis un chariot qui se libère juste après l'envol.
L'allure est déconcertante et les quelques figures de voltige
parfois difficiles à suivre, mais quelle allure lors des
passages à l'anglaise. L'histoire ne dit pas ce que ça
peut donner si un des moteurs cale... Ca, c'est de l'expérimentation.
3 avions
C'est une solution simple si l'on place
les modèles en forme de triangle, la pointe vers l'avant
car celui de tête peut être équipé du
moteur et ceux de l'arrière des gouvernes.
Le grand Francis Plessier avait d'ailleurs travaillé sur
la chose avec plus ou moins de difficulté et il avait fini
par simplifier le problème en accrochant 3 deltas identiques
et motorisés, reliés par des tubes en Dural, le
tout piloté par... 3 pilotes ! Si j'ai bien compris, l'ensemble
se tordait de rire et était loin d'être sain.
Une version a réacteur a aussi été
réalisée, avec 3 Ouragan. Le résultat a été
le même, avec des problèmes de torsion de la cellule.
La réponse en roulis s'inversait car l'ensemble se vrillait.
Formule à oublier je pense...
En plaçant deux modèles vers l'avant, on se retrouve
avec la configuration d'un bimoteur sans trop d'intérêt
à mon avis. La commande séparée des deux
moteurs doit cependant permettre certaines figures.
Dans les deux cas, il est difficile d'obtenir une cellule vraiment
rigide.
4 avions
En plaçant 4 modèles
disposés en losange, je pense qu'on n'est pas loin de la
solution idéale. Le leader est équipé de
la motorisation, les ailiers des ailerons et le charognard de
la profondeur.
L'ensemble peut alors être réuni par des tubes de
faible longueur en plaçant les ailiers dans le sillage
du premier afin de limiter la torsion, tandis qu'un autre tube
rigidifie le tout dans la longueur.
C'est, vous l'avez compris, la solution retenue ici.
Reste à définir le centrage. N'ayant aucune information,
j'ai décidé de symboliser cette patrouille comme
étant un appareil classique, à savoir que l'aile
du charognard est considérée comme une profondeur
et les trois autres comme une aile unique, même si elle
est divisée en trois surfaces. Le centre de gravité
a été calculé indépendamment pour
chaque appareil puis la distance mesurée a été
divisée en 3 (3 ailes de surfaces identiques. Comme il
y a deux fois plus de surface à l'arrière que sur
l'avant, j'ai placé le point de centrage aux 2/3 du point
mesuré à l'avant.
En théorie, c'est assez logique.
La pratique montre qu'on aurait pu tenir compte de la surface des
petits stabilisateurs de chaque appareil car le modèle s'avère
être centré légèrement trop avant une fois
en vol par rapport au point calculé. (J'en vois déjà
un qui vient de sauter sur sa calculatrice et qui ferait sans doute
mieux de retourner à son estouffade de taureau à la provençale...)
On a également une surface de stab (l'aile du charognard) équivalente
au quart de la surface totale, ce qui est plus que généreux
et devrait garantir une parfaite stabilité sur l'axe de tangage.
Un prototype avait été réalisé pour l'Electro
Sympo de l'Yonne. Il était plus petit que celui présenté
ici et motorisé par un moteur à balais Permax 450. Le
premier lancer a permis de vérifier que le centrage n'était
pas mauvais. Par contre, la puissance n'était pas au rendez-vous
et le modèle descendait immanquablement après le lancer.
En fin de journée, après quelques réglages et en
utilisant une batterie plus puissante, l'engin volait sans histoire,
se permettant même de passer des tonneaux. Les participants encore
présents ont apprécié le spectacle, en particulier
Pascal Bourguignon qui voulait déjà avoir le plan. Tellement
impatient, il m'a emprunté le proto pour une ou deux sorties
les semaines suivantes. Il n'en fallait pas plus pour mettre en chantier
un engin plus grand.
Et la totale ?
Sur le même principe, on pourrait réaliser la Patrouille
de France au complet, avec 8 avions attachés ensemble.
Les gouvernes se situeraient au même endroit que la version
précédente. La motorisation pourrait cependant être
plus intéressante en plaçant un moteur dans les 3 avions
de tête, les 2 latéraux étant équipés
de variateurs (ou contrôleurs) indépendants permettant,
via un mixage, de piloter l'engin sur l'axe de lacet. Ca reste à
essayer... mais construire 8 appareils identiques, ça devient
l'usine !
La PAF de Michel. Il a osé
les 8 appareils ! Bravo !
Revenons à notre
sujet
Pour simplifier, les avions ne sont pas "maquette", loin
de là. Si je vous dis que je suis parti d'un pin's posé
dans le scanner pour dessiner la vue de dessus, vous comprendrez pourquoi
on a du mal à reconnaître des Alpha Jet tant que la déco
n'a pas été réalisée. Tout a été
fait pour simplifier la construction. Les fuselages sont donc de simples
caisses mises en forme autour de trois couples, avec tout le dessus
- qui n'a pas besoin d'être très solide - thermoformé
dans une feuille de plastique.
Les ailes sont en balsa profilé. Ca peut surprendre mais c'est
très facile à réaliser, rigide et prêt à
recevoir la finition une fois poncé. Ce ne serait pas le cas
avec du polystyrène ou du styo. Quant à parler d'une construction
en structure, le boulot serait vraiment répétitif et pas
forcément moins lourd. D'autant que le centrage a tendance à
être naturellement trop avant ; alors à quoi bon gratter
du poids sur l'arrière si l'on doit rajouter du plomb ensuite.
Cette méthode en partant d'une planche permet aussi de construire
l'ensemble parfaitement à plat en s'appuyant sur le chantier.
Les plans de cette Patrouille de France
sont disponibles en version papier uniquement. Ils sont imprimés
sur 2 grandes feuilles de 150x70 cm qui se superposent. Toutes
les pièces sont représentées échelle
1. Le prix est de 28 € port compris pour un envoi en France.
Contact : laurent@jivaro-models.org
Les pièces sont quasiment identiques pour tous les modèles
donc on gagne du temps à les découper en série
ou en se fabriquant de petits gabarits en carton fin. Une scie à
chantourner est vraiment très pratique, ainsi qu'une perceuse
à colonne.
La construction débute avec les ailes. Choisir un balsa tendre
et de grains réguliers. La qualité "Plume" produite
par Air Loisirs ou l'équivalent est idéale (Poids de la
planche d'au maximum 15 fois son épaisseur. Exemple pour du 3
mm qui ne doit pas excéder 45 g.)
Sur chaque trapèze formant une demi-aile, on trace un axe de
symétrie le long des chants, avec un crayon posé sur le
chantier, comme un trusquin. Cet axe sert de référence
pour le ponçage en profil symétrique. On trace aussi le
point d'épaisseur max à 30% de la corde sur chaque face.
Les ailes des trois avions de tête reçoivent au bord d'attaque
un tube carbone de diamètre 6 mm. Pour le coller en place, il
faut fraiser chaque bord d'attaque en demi-lune. Il existe chez Maxicraft
une fraise-boule qui fait juste le bon diamètre. Il suffit de
la monter sur une mini-perceuse immobilisée horizontalement dans
un étau à la hauteur correspondante. Une petite cale fixée
sur le chantier permet de glisser chaque demi-aile en la fraisant suivant
la profondeur souhaitée. Le travail est rapide et précis.
Il ne faut pourtant pas se laisser emporter dans son élan : l'aile
arrière ne reçoit pas de tubes au bord d'attaque et n'ai
donc pas besoin d'être fraisée.
Quand ce travail est fait, il faut commencer à profiler chaque
demi-aile séparément. On attaque par le bord de fuite,
en ponçant 2/3 du profil en biseau avec une cale à poncer
et du papier de verre à gros grains. Le travail en plein air
est conseillé car ça fait pas mal de poussière.
Il est fortement recommandé d'utiliser un masque.
Avec cette méthode et étant donné l'effilement
des ailes, l'épaisseur relative du profil va en s'épaississant
vers le saumon. C'est contraire aux habitudes mais ça permet
de construire à plat aussi bien à l'intrados qu'à
l'extrados.
Quand les bords de fuite sont profilés, on assemble le losange
en tube carbone, en ayant pris soin de coller la clé en corde
à piano à l'intérieur, au niveau de la pointe avant,
et en ayant glissé les câbles d'alimentation des servos
partant de l'arrière et rejoignant les ailiers. Un triangle provisoire
collé sur la pointe arrière donne un peu de rigidité
à l'ensemble. On peut alors fixer les ailes contre ces tubes
avec de la colle époxy à séchage lent. Faire de
la place sur le chantier pour que tout repose parfaitement à
plat pendant le séchage.
Le leader
C'est lui qui embarque le plus lourd de l'équipement, à
savoir le moteur, le contrôleur et la batterie de propulsion.
Il est donc renforcé à l'intérieur par un doublage
en contre-plaqué fin sur chaque flanc. Pour bien ventiler la
motorisation, il est aussi percé de deux généreuses
entrées d'air façon NACA, au niveau des ouïes d'aération
du moteur. L'assemblage est très simple et se fait dos appuyé
sur le chantier. Pour centrer parfaitement le couple avant, il est préférable
de le coller avec le moteur déjà vissé en place,
après avoir enfilé ce dernier dans un ballon de baudruche.
Après montage et coffrage fibres en travers sur le fond, il est
travaillé à l'arrière avec une queue de rat pour
laisser passer le tube carbone de jonction avec le charognard.
Quelques détails du
leader : ouïes d'aération pour éviter à
la motorisation de chauffer. Avec le brushless Mega ACn 22/45/3,
l'hélice est énorme et la puissance au rendez-vous.
Une trappe sous le fuselage permet de glisser l'accu Li-Po 3S 3300
à 4000 mAh. La position du pack permet de déplacer
le centrage. Le contrôleur est placé entre les deux.
Une grande trappe sous le fuselage permet d'accéder au compartiment
accu. Un renfort collé contre le 3e couple est destiné
à supporter le crochet de catapultage installé en option.
Tout à l'arrière, une sortie d'air est découpée
dans le fond du fuselage. Le couple arrière demandera peut-être
à être ouvert davantage pour permettre de reculer l'accu
en fonction du centrage.
L'aile de l'avion de tête est la plus simple puisqu'elle est fixe
et qu'elle ne comporte pas de gouvernes. Elle sera glissée en
place une fois collée sur le losange en carbone et profilée.
Les ailiers
Leur construction est identique à celle du leader. Les couples
sont cependant moins découpés car il n'y a pas de tube
à passer à l'intérieur. Un cône en balsa
est collé pour profiler le nez. Il faut découper et articuler
l'aileron avant de coller l'aile sur le fuselage. Un morceau de corde
à piano de 2 mm et un tube plastique gigogne servent à
confectionner les barres de torsion. Il faut en réaliser deux
parfaitement symétriques pour obtenir des débattements
identiques à droite et à gauche. Pour glisser l'aile dans
le fuselage, il est nécessaire d'entailler le couple principal
et le flanc. Les pièces découpées seront ensuite
recollées en place. Lors de la mise en croix, il est préférable
de travailler sur le plan pour aligner parfaitement les fuselages. Le
servo d'aileron est fixé contre le couple arrière, après
avoir percé son passage à travers l'aile. Un petit renfort
en contre-plaqué est le bienvenu au niveau des vis de fixation.
Le raccord de la tringlerie a été confié à
une chape à rotule soudée directement sur la corde à
piano préalablement dépolie.
Les servos d'ailerons sont placés
dans les ailiers. Chacun actionne une barre de torsion pour incliner
l'aileron, placé uniquement sur l'aile extérieure.
Le charognard
Cet avion est différent des précédents puisque
l'aile est entièrement mobile et fait office de stabilisateur
pendulaire. Les flancs sont donc échancrés en forme de
haricot. Un double renvoi confectionné sur mesure dans du contre-plaqué
prend place dans le fuselage. Après mise en forme, les demi-stabs
sont équipés de fourreaux pour la clé en carbone.
Ils sont ensuite équilibrés statiquement. Pour cela, une
cinquantaine de grammes de plomb a été coulée dans
la pointe de chaque volet. Un complément a été
fait après entoilage en enfonçant des petits morceaux
de corde à piano à l'emplanture. La bague d'arrêt
de fixation termine cet équilibrage parfait. Cette opération
a pour but de réduire les efforts sur le servo et surtout d'éliminer
les risques de flutter. A l'arrière, le petit stabilisateur fixe
est calé légèrement cabreur.
Dans l'avion de queue se trouvent
le servo de profondeur, le récepteur, la batterie de réception
et un BEC 5A.
La profondeur est pendulaire. C'est donc
toute l'aile de l'avion qui s'incline. Un équilibrage statique
est fait en ajoutant du plomb dans la pointe du bord d'attaque,
afin d'éliminer les risques de flutter.
Décoration
Un tube carbone traverse l'avion
de tête et celui de queue. Les ailiers sont raccordés
par des tubes formant les bords d'attaque.
La finition a été réalisée à l'Oracover
et à l'Orastick. Cela demande un certain temps. Imaginez que
sur un simple stab, il faut découper 12 morceaux de film ! Il
faut donc pas mal de patience pour en venir à bout, surtout que
tous les éléments ne peuvent pas être entoilés
séparément. Les ailes doivent par exemple être collées
après entoilage sur les fuselages qui ne le sont pas encore puisque
les dessus sont collés après mise en croix. Là
aussi, des gabarits de découpe pour l'entoilage sont bien utiles
car il faut faire les pièces et 4 ou 8 exemplaires.
Les autocollants ont été dessinés sur ordinateur
puis imprimés sur du papier autocollant. Une couche de verni
incolore vient ensuite les protéger.
Les tubes en carbone ont été peints en gris clair pour
se fondre davantage avec le ciel. Les verrières sont figurées
par de la peinture en bombe.
Equipement
La radio est composée de trois mini-servos de 30 g. Deux sont
placés dans les ailiers, le dernier est dans le charognard, en
compagnie du récepteur et du pack d'accus de réception
(4 éléments de 350 mAh remplacés depuis par un
Li-Po 2S 1000 mAh et un régulateur 5 V).
Il est préférable de ne pas utiliser la fonction BEC du
contrôleur. Equipé comme tel, je n'ai jamais eu le moindre
top radio malgré la présence des tubes en carbone. Il
faut dire que le contrôleur et le récepteur sont espacés
de plus de 1 mètre. Ce dernier, au départ en 41 Mhz a
été remplacé ces dernières années
par un 2,4 GHz avec une antenne qui ne dépasse pas du fuselage.
Motorisation
J'ai utilisé plusieurs types de motorisation au fil du temps
: Prise directe ou réducté.
Dans le premier cas, c'est un moteur électrique au Néodyme
Ultra 930/6 alimenté par 8 éléments Ni-CD de 1800
mAh. C'est une motorisation très puissante. Au sol, le bruit
un peu sourd est fantastique et on sent bien l'inertie du rotor quand
on coupe le jus. La charge alaire dépasse les 80 g/dm²,
ce qui est relativement élevé. On s'en rend bien compte
au moment du lancer quand on porte le modèle à bout de
bras.
Dans un autre cas, c'est une motorisation SMT, en l'occurrence le Météor
250 réducté 2,33:1 rebobiné par son fabricant.
(NDLR : SMT était un fabricant de moteurs français spécialisé
dans la voiture RC. Il s'est aussi illustré de manière
sérieuse dans le marché Avion, notamment en Electro 7
où de nombreux participants utilisaient des propulsions de sa
production). Cette motorisation un peu moins puissante permet cependant
de gagner beaucoup de poids puisqu'elle est bien plus légère
et qu'elle fonctionne avec 7 éléments Ni-Cd. On passe
de 2050 g à 1930 g. Ca se ressent tout de suite et il n'est plus
nécessaire de courir pour lancer l'engin.
Depuis, c'est un moteur Mega ACn 22/45/3 qui a trouvé sa place
dans le nez, accompagné de son contrôleur. L'hélice
qu'il entraîne est énorme à côté de
celle qu'il y avait par le passé, c'est une 13x6x5 !
La batterie utilisée est une Li-Po 3S de 3300 à 4000 mAh.
Moteur
Batterie
Hélice
t/min
Consommation
Ultra 930/6
8 x 1900 SCRC
9,5x6
10700
37 A
Météor 250 réducté
2,8:1
7 x RC 2000
9,5x7
8500
32 A
Mega ACn 22/45/3
Li-Po 3S 4000 mAh
13x6,5
Capots thermoformés
Les 4 capots sont thermoformés en plastique blanc. Ils peuvent
également être fabriqués avec de la mousse extrudée.
L'encoche au niveau de la dérive doit pratiquée avec soin.
Pour l'immobilisation sur le fuselage, la colle polyuréthanne
est idéale puisqu'elle mousse et forme un congé à
l'intérieur. L'excédent qui risque de déborder
s'enlève par ponçage après séchage.
Réglages
La plage de centrage est étonnamment large. Le modèle
est actuellement centré à 36 cm du bord d'attaque de l'emplanture
du leader, soit sous le petit stab. Le vol est toujours très
sain, l'avion n'a jamais déclenché.
Les débattements sont les suivants :
- Ailerons : 20 mm vers le haut, 15 mm vers le bas.
- Profondeur : 16 mm vers le haut, 16 mm vers le bas
Les dimensions de chaque avion
sont plutôt réduites mais l'ensemble non démontable
prend cependant une place importante.
Vol de groupe
C'est sans trop d'appréhension que le premier vol a été
effectué lors de la rencontre X-Perimetal Wings de Boissy-sous-Saint-Yon
en septembre 2000, en compagne de bien d'autres engins aussi farfelus.
Après une première tentative où l'avion s'est posé
après 30 m de vol, le centrage a été reculé
en ajoutant 50 g de plomb dans la queue. Nouveau lancé vigoureux
et cette fois-ci est la bonne. La pente de montée, sans être
exceptionnelle, est néanmoins rassurante. La puissance est bien
réelle.
3 pas de course et une bonne
impulsion assurent un départ en sécurité. A
l'origine, un crochet de catapultage au sandow était prévu
mais n'est plus du tout nécessaire avec la motorisation récente.
La première impression, c'est que mis à part la visualisation
de l'ensemble, le pilotage n'a vraiment rien de particulier. C'est un
trainer classique, neutre et précis, certes un peu chargé
et donc demandant un peu d'espace pour évoluer. Les trajectoires
sont tendues. La vitesse, bien que conséquente pour de si petits
avions, n'est pas très élevée, donnant un saisissant
réalisme. Sans vouloir me vanter, l'allure est fantastique !
Dès que l'ensemble s'est un peu éloigné, les tubes
disparaissent et l'on a vraiment l'impression de voir 4 avions se poursuivre.
Passage "à l'anglaise" ou à plat au ras du sol,
tonneaux dans l'axe de piste, c'est le pied ! La boucle est moins jolie
car elle n'est pas ronde. La vitesse est presque nulle en haut et il
faut de l'eau sous la quille avant de redresser, mais ça passe.
Avec un centrage reculé les vols suivants, ça va quand
même mieux.
En vol à plat, on se rend compte que le modèle prend
un dièdre naturel. C'est l'inverse en vol dos. Ca montre que
la structure travaille, un peu comme celle des planeurs, donc pas d'inquiétude.
Dans les bourrasques, les ailes ont parfois tendance à être
bien secouées mais la trajectoire reste tirée au cordeau.
Ca donne encore un effet de réalisme car on a l'impression que
les avions se repositionnent dans la formation.
Malgré la géométrie
inhabituelle, cette Patrouille se pilote sans difficulté,
comme un trainer juste un peu chargé.
En vol dos, il faut pousser pas mal à cause du calage du stab
d'origine mais le débattement permet de remonter sans problème.
L'autonomie à l'époque avoisinait les 4 minutes. Elle
est maintenant proche du quart d'heure ! Il est préférable
d'utiliser un timer pour ne pas se faire piéger à l'atterro
car la finesse n'est pas au rendez-vous. Ne pas oublier de mettre en
marche la fonction frein sur le variateur-contrôleur pour bloquer
l'hélice, ça traîne nettement moins.
Les tubes carbone qui joignent les avions
sont très discrets en vol. Ils apportent un peu de souplesse
donnant vraiment l'impressions que les avions bougent légèrement
les uns par rapport aux autres.
L'arrondi est sans histoire, le modèle se pose nez haut. Il
faut bien sûr se poser parfaitement à plat, sur un sol
relativement lisse pour ne pas risquer de tout exploser.
Lors de la rencontre X-Wings, les réglages n'étaient pas
encore optimisés et il fallait placer du plomb à l'arrière.
Avec Pascal et sa Patrouille, nous avons effectué un vol de groupe
en ayant remplacé le plomb à l'arrière par un fumigène.
Même si le vol était improvisé, sans la moindre
réflexion préalable, les 8 modèles volant ensemble
ont fait forte impression.
Ici, une caméra a été
placée loin en arrière, pour obtenir une vue de l'ensemble
en vol. C'est ce qu'on peut voir sur cette
vidéo qui donne l'impression d'être dans un 5e
avion.
La motorisation d'origine avec un moteur réducté a été
depuis remplacée par un puissant brushless Mega ACn 22/45/3 qui
entraine une très grande hélice. Le pack d'accu est également
passé en Li-Po, 3S 3300 mAh. L'autonomie est assez phénoménale
car on vole à chaque fois bien plus d'1/4 d'heure en enchainant
toutes sortes de figures. La grimpée est dynamique, la traction
bien réelle. Le centrage reculé donne de meilleures performances
avec une profondeur allégée, un vol dos facile. C'est
encore mieux avec une caméra placée à l'arrière,
ou de gros fumigènes. Même avec 3 cartouches de 60 g, soit
180 g de plus, placées sous les ailiers et le charognard, le
vol n'est pas dégradé.
Plus de 20 ans après son premier vol, c'est toujours un plaisir
de la piloter.
Boucles, tonneaux, vol dos, renversements
trichés... Les figures de base sont possibles avec la profondeur
et les ailerons mais pas le vol tranche...
Le point de vue d'un autre constructeur
et pilote
La construction de
la PAF est somme toute facile hormis le fait que cela exige une
mise en croix sans faille. Construire un modèle, ça
va, mais quatre et rigoureusement identiques m'a demandé
pas mal de patience... mais quand on aime !
Le dernier réglage a été effectué
une heure avant le premier vol qui s'est déroulé
lors d'X-perimental Wings et j'avoue que j'étais assez
serein quant au vol de la Patrouille car Laurent avait effectué
les premiers essais avec la sienne, la veille. Le jour fatidique
arrivé, j'ai réalisé le premier vol en solo
ou plus exactement avec une demi-Patrouille de France... Après
avoir demandé à l'ami Benoit Paysant-Le Roux de
propulser mon modèle, je me suis tout de suite senti à
l'aise. Aucune correction à effectuer, l'Ultra 930 emmène
la PAF avec une pente de montée moyenne. La traînée
engendrée par les tubes de liaison ne pénalise pas
le modèle, bien au contraire, cela permet de voler réaliste.
Les passages à l'anglais que j'affectionne particulièrement
sont un régal pour les yeux car les tubes carbone sont
quasi invisibles et donnent l'illusion complète que vous
êtes vraiment en présence de la Patrouille de France.
La cerise sur le gâteau
fut pour le vol suivant : 8 Alpha Jet volant de conserve, fumigènes
en prime, ce n'est pas rien ! Mais le manque d'entraînement
ne nous a pas permis de faire un vol complet groupé. Cependant,
je dois dire que le succès fut au rendez-vous.
Laurent, toujours un peu pionnier, n'est jamais à court
d'idées pour vous embarquer dans ses challenges où
l'aboutissement est toujours une apothéose. Je n'avais
pourtant que quelques jours pour construire ce modèle et
même si quelques nuits furent courtes, le sujet valait tout
de même ces sacrifices. Bravo Lolo !
Pascal Bourguignon
Vol avec 3 fumigènes, bleu, blanc
et rouge. Un sous chaque ailier et un à l'arrière,
poursuivi en FPV par le kwad de Pynoyboy.
On s'éclate
!
Le travail de construction demande pas mal de patience mais le résultat
en vaut la peine car le vol n'a rien de difficile pour qui maîtrise
un 3 axes un peu chargé. Alors, si vous avez le courage de construire
4 appareils identiques pour ne voler finalement qu'avec un seul, pas
d'hésitation, le plan existe déjà. Dernier détail
: si vous évoluez en meeting, éviter de conclure comme
la véritable Patrouille de France, par un éclatement final
!
J'ai cru comprendre que l'on risque de voir de nouvelles patrouilles
dans un avenir proche mais totalement différentes de celle-ci.
Ca sera à ne pas manquer.
L'intérêt d'une telle chose ? Se faire plaisir, tout simplement.
C'est bien pour ça que nous pratiquons l'aéromodélisme...
A ce jour, la Patrouille est toujours en état de vol, plus
de 20 ans après son baptême de l'air. Elle a cumulé
un certain nombre de vols sur de nombreux terrains. L'équipement
actuel l'a métamorphosée, brushless et Li-Po sont maintenant
parfaits, procurant une très bonne traction et une importante
autonomie.
Cette Patrouille a été
présentée dans le numéro 66 de Looping
en Décembre 2000 - Janvier 2001. Plus de 20 ans après,
elle continue de voler plusieurs fois par an avec toujours
autant de plaisir.
1) De nombreuses pièces peuvent être découpées
en série. Les couples sont ici maintenus au double-face et
découpés à la scie à chantourner.
2) De même pour les perçages, une perceuse à
colonne est bien pratique.
3) Voici les couples qu'il faut découper pour 4 avions.
4) Les flans sont aussi découpés en groupe. Il y a
cependant quelques différences entre l'avion de tête
et celui de queue.
5) Seul l'avion de tête est renforcé d'un doublage
en contre-plaqué fin. Notez la prise d'air pour refroidir
le moteur.
6) Début de la construction : le doublage est posé,
suivi des baguettes d'angle. Celles-ci sont encochées pour
faciliter l'arrondi.
7) L'arrière de la baguette est biseauté pour affleurer
le plan.
8) L'assemblage des flancs sur les couples est réalisé
à l'envers, le dos du fuselage reposant sur le chantier.
9) L'arrière est pincé, sans transformer le fuselage
en banane.
10) Le couple avant est collé en pinçant les flancs.
Il faut s'assurer que le moteur entre sans forcer. Ses contours
seront repris par ponçage dans le prolongement du cône
d'hélice.
11) Le dessous peut alors être coffré, avec les fibres
du bois placées perpendiculairement à l'axe du fuselage
pour plus de rigidité.
12) Pour le fuselage arrière, le tube de jonction en carbone
est glissé dans les couples pour un alignement parfait.
13) Le trou oblong du couple avant de l'avion de queue doit être
placé rigoureusement à l'horizontale.
14) Pour les ailiers, l'avant est formé d'un bloc profilé.
Les angles seront poncés pour arrondir la section du fuselage.
Une trappe est découpée sous chaque avion, entre les
deux couples principaux.
15) Le dessus est réalisé avec une coquille en plastique
thermoformée.
16) Les empennages sont très simples, découpés
dans une planche de balsa. Notez l'encoche dans le stab, permettant
d'y glisser la dérive.
17) Les ailes sont découpées dans du balsa plein qui
sera profilé en cours de montage.
18) Un axe est tracé sur le contour de chaque tronçon
d'aile, de manière à pouvoir poncer de façon
symétrique. (Si l'axe n'est pas tout à fait centré,
il suffit de retourner l'aile et d'en tracer un second qui sera
parallèle, laissant un repère un peu plus épais.)
19) Les bords d'attaque sont fraisés avec une fraise-boule
montée sur une perceuse immobilisée dans un support.
Une cale empêche l'aile d'avancer. La hauteur doit être
réglée soigneusement pour que le bord d'attaque soit
parfaitement centré.
20) Un axe est tracé à 30% puis l'arrière est
profilé pour former un profil symétrique. L'avant
reste plat pour le moment afin de faciliter la construction.
21) Les saumons seront découpés après mise
en forme du profil.
22) Les longerons/bords d'attaque sont en tube carbone. Une clé
en corde à piano est glissée à l'intérieur,
uniquement sur le modèle de l'avant.
23) Après collage à l'époxy des ailes des 3
premiers avions sur les tubes, on peut profiler le bord d'attaque.
24) Ne pas oublier de passer les fils de servo à l'intérieur
des tubes partant des ailiers qui vont rejoindre l'arrière.
25) La jonction des tubes à l'arrière est renforcée
par un morceau de balsa qui sera profilé une fois collé
dans le nez de l'avion.
26) La jonction des tubes dans l'avion de queue se fait au niveau
du couple. Le bloc avant est fendu et percé pour pouvoir
glisser les tubes de jonction.
27) Le losange tenant les ailes est glissé dans les fuselages
des 3 premiers avions. Pour celui de tête, pas de souci, la
jointure se fait au niveau du couple. Pour les ailiers, c'est différent
: il faut entailler les flancs et les couples pour glisser le tube.
Les chutes seront conservées pour reboucher les trous par
la suite.
28) L'aile d'un ailier mise en place.
29) L'aile du charognard fait office de stab pendulaire. Un fourreau
en tube alu est donc emprisonné à l'intérieur.
30) Un double guignol est confectionné en contre-plaqué
et tube carbone.
31) Pour réduire les risques de flutter, le stab est équilibré
en statique. Il a fallu couler 15 g de plomb dans la pointe de la
gouverne.
32) Mise en croix provisoire. Ca prend forme. On peut dès
maintenant commencer à entoiler les ailes.
33) Découpes des ailerons sur les ailes extérieures
des ailiers uniquement. Une barre de torsion est confectionnée
sur mesure avec un morceau de corde à piano qui tourne dans
un tube plastique.
34) Collage des ailes sur les fuselages. Ces derniers reposent à
plat su le chantier.
35) Mes morceaux de couples et de flancs sont recollés sur
les ailiers.
36) Les fuselages sont entoilés. Notez les "réacteurs"
rapportés après recouvrement, uniquement pour le look.