Micro-Cap 20
        Voltigeur compact
        
        Présentation : Sébastien 
          Giard
        Les magazines de modélisme d'il y a 
          30 ou 40 ans regorgeaient de plans et de réalisations plus impressionnantes 
          les unes que les autres. Aujourd'hui, la mode est plus tournée 
          vers les mousses et les Plug'N'Fly ; l'électronique accessible, 
          l'EPP et la production à bas coût sont passés par 
          là. A cela, il faudrait ajouter que nous avons, pour la plupart 
          d'entre nous, de moins en moins de temps... Toutefois, construire rapidement, 
          sans trop de matériel ni d'expérience est de plus en plus 
          accessible, grâce à l'électrique et la miniaturisation 
          de l'électronique. Ce qui rend possible de nouveaux projets dans 
          notre loisir si passionnant.
          C'est ce que je me propose de vous démontrer par ce plan...
        
           
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            | 1 semaine de construction (NDLR : hors 
              période de confinement...), tout bois, 55 cm d'envergure, 
              120 g, le tout en semi-maquette, avec les qualités de vol 
              d'un trainer passant toute la voltige de base. Vous signez ? | 
        
        
        
           
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                 Caractéristiques techniques | 
           
            | Envergure : 55 cm Longueur : 44 cm
 Surface alaire : 5 dm²
 Voies : Profondeur, Ailerons, Dérive, Gaz
 Masse prêt à voler : 110 g
 Charge alaire : 22,5 g/dm²
 Centre de gravité : 30% de la corde
 
 |  | Equipements : Moteur : C1811 2900kVHélice : GWS EP 6x3
 ESC : Turnigy 6A
 Batterie : Turnigy 2S 300mAh 20C
 Servos : Turnigy D5010MG
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        En ce qui me concerne, j’ai commencé avec un Micro-Spacewalker 
          de 55 cm, 115 g avec ailerons et dérive : les dimensions venaient 
          d'un vieux plan RCM dessiné par Laurent Berlivet, qu'on peut 
          télécharger sur ce site (au passage : merci Laurent).
          Néanmoins, sa version était conçue pour un moteur 
          thermique Cox 0,16 cc et 2 axes. J'ai donc allégé le tout 
          en m'inspirant des conversions RC des kits Guillows que l'on trouve 
          sur RC-Groups. Le Spacewalker vole à merveille : un vrai trainer 
          passant toute la voltige 1er cycle.
          Les machines de voltige m'attirant, j'ai repris les mêmes dimensions, 
          électronique et structure pour ce Cap 20. Il est sorti, prêt 
          à voler, en 4 jours.
        
           
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            | Le plan du Micro Cap 20 est téléchargeable 
                au format PDF. Il est dessiné sur 2 feuilles A3.Ci-dessus, la planche avec le fuselage pèse 200 ko.
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            | Ci-dessus, la planche pour l'aile 
                pèse 200 ko. | 
        
        
        
           
            | Pourquoi des machines si petites ? | 
        
         Parce que c'est le moyen de se faire plaisir rapidement ! Ces machines 
          sont en effet :
          - Faciles à concevoir : on peut imaginer tout type de machine, 
          se faire son plan en 2h et débuter la construction.
          - Faciles à réaliser : quelques jours suffisent pour les 
          assembler et on a la satisfaction d'avoir construit son avion. Peu de 
          matériel est nécessaire et pas besoin d'atelier surdimensionné. 
          Toutes les découpes et ajustements sont faits avec un simple 
          cutter.
          - Facile à faire voler : contrairement aux idées reçues, 
          ce genre de micro-modèles vole très bien, si les quelques 
          règles que je liste à la fin de l'article sont respectées. 
          On peut le faire voler dans un espace très réduit et faire 
          progresser son pilotage, comme avec un avion beaucoup plus gros, stressant, 
          encombrant et cher.
          - Facile à réparer : la grande majorité des crashs 
          se solderont par quelques gouttes de cyano et, au pire, par un entoilage 
          à refaire. Il y a d'autant moins de casse que le modèle 
          est très léger et vole lentement (donc peu d'inertie).
          Le but de cet article est, certes, de vous décrire la construction 
          et le vol du Cap 20, mais surtout de vous donner les bases qui vous 
          permettront de concevoir votre propre machine en évitant les 
          erreurs que j'ai pu commettre.
        
         Avant de commencer, rappelez-vous que le bois doit être bien 
          sélectionné : par défaut, tout le bois est choisi 
          en qualité « Plume », sauf les longerons et bords 
          d'attaque. La construction est simple mais demande un peu de précision 
          : à cette échelle, un millimètre est important 
          ! La bonne nouvelle est que, en cas d'erreur ou de vrillage, un coup 
          de cutter et on recommence.
        
        
         Tous les collages se feront à la cyano. Pas besoin d'aiguilles 
          pour mettre en place les éléments sur le chantier : tout 
          se monte "en l'air".
          Commencez par découper toutes les pièces principales (nervures, 
          longerons, clé d'aile) et collez en respectant bien la géométrie. 
          Procédez ensuite au collage de la clé d'aile en faisant 
          très attention à la géométrie : collez-la 
          d'abord sur une des demi-ailes après avoir bien vérifié 
          qu'elle était verticale et avec le bon dièdre. On peut 
          ensuite coller l'autre demi-aile, en faisant tout autant attention. 
          Dans le cas contraire, l'aile sera vrillée. Encore une fois, 
          pas de souci dans ce cas : on coupe et on recommence. Il faut encore 
          coffrer la partie centrale, coller le bord d'attaque et le bord de fuite. 
          Il faut mettre en place une sorte de boîte qui répartira 
          les efforts du train d'atterrissage sur le longeron. Pour peaufiner 
          le tout, il faudra sûrement rabouter un bout de bord d'attaque 
          par-ci et couper une nervure un peu plus longue que les autres par-là, 
          mais rien d'insurmontable.
        
        
        
         A ce stade, l'aile reste assez flexible mais l'entoilage renforcera 
          le tout. Vous remarquerez que je n'ai pas installé d'âmes 
          entre les longerons supérieur et inférieur : c'est superflu 
          et la rigidité est tout à fait satisfaisante après 
          entoilage.
        
         Le fuselage est une "caisse à voler" en balsa 10/10, 
          avec des baguettes pour arrondir les angles. Pensez à mettre 
          en place les gaines de commande profondeur/dérive avant le coffrage 
          et à en assurer la rigidité avec des baguettes collées 
          en travers du fuselage.
        
        
         L'assise de l'aile est renforcée avec du contre-plaqué 
          4/10. Pour éviter de démonter l'aile entre chaque vol 
          pour remplacer la batterie, j'ai découpé une trappe sous 
          le fuselage, verrouillée par une corde à piano qui coulisse. 
          Après l’entoilage, on mettra en place les tiges carbone 
          2 mm pour les élastiques qui maintiennent les ailes sur le fuselage. 
          Une variante plus esthétique consiste à remplacer les 
          élastiques par des vis mais les élastiques sont bien pratiques 
          pour encaisser un choc à l'atterrissage.
        
        
        
         Les empennages sont faits de baguettes d'épaisseur 20/10 taillées 
          à la bonne longueur.
          Pour la baguette qui lient les deux gouvernes de profondeur, prenez 
          une âme en balsa 10/10 sur laquelle vous contre-collerez deux 
          plats de contre-plaqué 4/10 pour rigidifier. Les charnières 
          de commandes sont simplement faites de plastique d'emballage.
        
           
            | Installation radio et commandes | 
        
         Tous les servos sont de la gamme des 5 g. J'ai sélectionné 
          des servos digitaux et métal mais des plus économiques 
          iront tout aussi bien. Pour les ailerons, le servo est placé 
          verticalement (invisible quand l'aile est en place) et la barre de torsion 
          se fait simplement avec deux cordes à piano reliées avec 
          de la gaine thermorétractable de faible diamètre, collée 
          à la cyano, après avoir bien limé les cordes à 
          piano pour faciliter l'adhérence. Les servos de profondeur et 
          de dérive sont collés sur les flancs du fuselage avec 
          un renfort de contre-plaqué 4/10 pour répartir les efforts.
          Pour les commandes, j'utilise la gaine de 1 mm de diamètre intérieur. 
          A l'intérieur, je fais passer une corde à piano. Quand 
          vous mettrez en forme les baïonnettes pour connecter aux guignols, 
          attention à bien respecter les 90 degrés lors du pliage 
          pour ne pas que la torsion de la corde à piano force sur les 
          guignols, ce qui tordrait les empennages. Les guignols sont fait a partir 
          d'une planche de carbone mais une vieille carte de crédit fait 
          aussi bien l'affaire.
        
           
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            | Les servos de profondeur et direction 
                sont collés contre les flancs. | 
        
        
        
        
        
           
            | Rien d'original : un brushless C1811 2900 kV et 
                une hélice GWS EP 6"x3" ; un ESC 6A et une batterie 
                300 mAh 2S.  On pourra également prendre un C1811 2300 kV pour tourner 
                une 5.5"x4.3". Une batterie plus grosse est possible, 
                mais attention de ne pas dépasser les 120/125 g prêt 
                à voler. Mettez un bon angle piqueur, sinon les variations de puissance 
                induiront une variation d'assiette désagréable. 
                La batterie est fixée sur une plaquette avec un élastique. 
                On fixe cette plaquette au fuselage avec un scratch. |  | 
                 
                  |  |   
                  | Le moteur est un brushless 
                      C1811 2900 kV. |  | 
        
        
        
         J'utilise la méthode "papier Japon" que Franck Aguerre 
          emploie sur ses Crobe, que j'ai revue avec ce que j'ai pu lire sur RC-Groups. 
          Commencez par découper des lés de papier Japon, en travaillant 
          plan par plan (pour les ailes couper un seul et même lé 
          pour intrados et extrados d'une demi-aile). Vous devez avoir préparé 
          une planche avec toute une batterie de clous de chaque côté 
          pour y fixer les élastiques qui maintiendront la structure pendant 
          le séchage.
        
           
            |  | 
           
            | La cellule est ici entoilée 
                au papier Japon. | 
        
         Préparez un mélange de 25% colle à bois (colle 
          blanche) et 75% de produit à laver les carrelages; attention 
          à prendre un produit de couleur claire (le mien était 
          violet et a laissé des traces sur le papier). Et appliquez sur 
          les surfaces de la structure qui seront en contact avec le papier. Posez 
          le papier (sec) sur les surfaces; les plis ne sont pas très graves 
          car tout se retendra. Posez la structure sur la planche et maintenez 
          le tout avec toute une batterie d'élastiques. Pour ne pas que 
          le papier ne touche la planche, intercalez des petites baguettes découpées 
          en 10/10. Mettez 2 mm de plus sur le bord de fuite du saumon pour créer 
          un vrillage qui retardera le décrochage. Laissez sécher 
          jusqu'à ce que tout soit bien sec. En cas de vrillage, pas de 
          problème : humidifiez avec un pistolet et recalez sur la planche 
          avec les bonnes corrections.
        
           
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         C'est la partie la plus compliquée de la construction, en tout 
          cas quand c'est la première fois qu'on s'y essaie (ce qui était 
          mon cas). Il faut commencer par réaliser le moule de la verrière 
          : un socle de balsa 40/10, deux ou trois couples sur lesquels on colle 
          des lattes de balsa 20/10 qui formeront le moule. Il faut ensuite bien 
          poncer pour qu'on ne sente plus au toucher les jonctions entre les lattes; 
          sinon les irrégularités se verront sur la verrière. 
          On peut aussi enduire de colle blanche épaisse à la sciure 
          de balsa pour un meilleur fini.
        
         Ensuite, il faut récupérer un emballage plastique (malheureusement, 
          très facile à trouver de nos jours...), assez épais 
          (~0,3 mm d'épaisseur) et au moins deux fois plus large que le 
          socle de la verrière. On chauffe avec un sèche-cheveux 
          (les mains bien protégées par des gants) jusqu'à 
          ce que le plastique se ramollisse suffisamment. Et, très rapidement, 
          on enfonce le plastique sur le moule puis on le replie sous le moule. 
          Une fois refroidi, il n'y a plus qu'à démouler pour contempler 
          son œuvre ! Après 2 ou 3 essais, le résultat est 
          très convaincant. 
        
        
        
           
            |  
                Débattements : Profondeur : +/- 15 mmDérive : +/- 20 mm
 Ailerons : +/- 5 mm
 | 
        
        Avant le premier vol (et les suivants), bien vérifier le centrage, 
          les débattements et la géométrie comme toujours, 
          mais également le neutre (et le retour au neutre) des commandes. 
          Le principal risque est que les ailes soient légèrement 
          vrillées mais suffisamment pour entamer un roulis dès 
          le lancer.
          Le décollage s'effectue au choix en lançant ou depuis 
          le sol. Si vous préférez lancer, trois conseils qui m'auraient 
          évité quelques problèmes lors des premiers vols 
           :
 
          :
          - mettez un peu de piqueur
          - soyez prêt à réagir sur le manche de profondeur, 
          donc la radio accrochée à une sangle
          - lancez avec une pièce amovible en T en balsa sous l'aile au 
          niveau du centre de gravité, tenue par les élastiques 
          : le lancer sera beaucoup plus facile et fiable
        
        
         Le vol est très agréable, même s'il peut dérouter 
          au début par le manque d'inertie. On peut alterner les passages 
          à assez haute vitesse et des passages lents, ou on pourrait presque 
          marcher à côté. Le Cap 20 est plus remuant que le 
          Spacewalker, surtout au niveau de la profondeur. Avec ma configuration 
          et selon le style de vol, le vol dure ~5 minutes. La voltige 1er cycle 
          passe très bien, d'autant mieux avec une cellule sans aucun vrillage. 
          Les hippodromes en vol dos sont très faciles.
        
         Cette taille et ces équipements rendent beaucoup de projets 
          possibles : un warbird traité maquette train rentrant et volets, 
          un biplan, un bimoteur, un micro-F3A, un jet turbine...
          Il faudra néanmoins bien garder en tête les règles 
          suivantes :
          - Construire léger : en règle générale, 
          on met toujours trop de colle et du bois trop lourd
          - Viser une charge alaire de 20 g/dm² avec cette envergure. Je 
          pense que les qualités de vol resteront très bonnes jusqu'à 
          25 g/dm²
          - Les cordes ne seront pas trop petites pour garder un nombre de Reynolds 
          acceptable (disons plus de 7 cm), surtout aux saumons
          - Pas de vrillage incontrôlé (aile bien plate avec un petit 
          vrillage sur le saumon)
          - Garder un profil relativement plat à l'intrados pour faciliter 
          l'entoilage
          - Avoir une puissance suffisante, pour assurer un décollage sans 
          souci
        
           
            |  | 
           
            | Décor à 
                damier pour celui-ci. Envoyez-nous vos photos quand vous aurez 
                réalisé le vôtre. | 
        
        
        
         Vous l'aurez compris, je suis devenu fan de ces petites machines. 
          Faciles à construire et à faire voler, elles permettent 
          de se différentier des modèles en mousse et autres prêt-à-voler. 
          Il est très satisfaisant de voir que tout ce tas de bois prend 
          forme et vole comme on l'avait prévu !
          Alors, à quand une rencontre de micro-maquettes ?
          Si vous avez des questions, n'hésitez pas.
        Contacter l'auteur : sebastien-giard@jivaro-models.org