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Présentation : Jean-Baptiste Gallez Je vous avais expliqué, au terme de mon précédent
article (la construction
du SV-4), qu’il était temps de penser à me refaire
un avion « de tous les jours ».
Choix personnel, 2,80 m d’envergure est une bonne
taille ! Ce qui nous donne une échelle 1/3. Et ce n’est pas le seul défi qui m’attend :
Une décision qui fut difficile à prendre
: comment diviser les ailes pour le transport et comment les fixer au
fuselage. Autre solution : tout faire en une pièce, qui vient s‘appliquer "sous" le fuselage (c‘est "presque" une aile basse), cela rentre dans ma voiture, à condition de le maintenir contre le plafond. J’avais presque adopté cette solution quand je me suis imaginé devoir faire, par exemple les Karman, sur un avion de 2,78 m tout monté dans mon atelier déjà bien encombré. Dernière solution (retenue) : faire un tronçon central unique (même fixation sous le fuselage) qui comprend les trains, puis, démontables, la suite des ailes. L’avantage est de pouvoir faire deux clefs « béton », en une pièce d’un train à l’autre (80 cm), puis de faire un système d’emboîtement droit pour les assemblages extérieurs. Le bois est commandé chez Heerdegen en Allemagne (http://www.heerdegen-balsaholz.de/). La cloison moteur et ses supports, les points de fixation des ailes, la clef d’aile principale et les supports de train seront en contre-plaqué aviation de bouleau de 6 mm (12 couches !). Les autres couples et la quille dans le même contre-plaqué en 3 mm et les couples arrières en contre-plaqué de peuplier, plus léger, de 3 mm. Tout le fuselage sera coffré en balsa 3 mm par la méthode des petites lattes (comme les coques de bateau), arrondi oblige. Les ailes seront en structure classique, longerons et nervures, coffrées en balsa 2 mm puis recouvertes d’un tissus de verre 30 gr/m² posé à la résine époxy. Un petit truc, comment garantir un écart constant entre les nervures et garantir leur parfaite perpendicularité ? Le simple "gabarit" (voir image). Pour le train rentrant, je n’avais pas envie
de m’encombrer d’une bouteille d’air comprimé,
de vannes et d’un ensemble de tuyaux pour finir par voir le train
bondir dans de grands claquements. Je sais, il existe des retardateurs
pour rendre le mouvement plus réaliste, en fait de simples étranglements
sur les conduites qui en limitent le débit. Je n’ai toujours que le mécanisme de rétraction, pas encore de roues, ni les bras avec la suspension. D’habitude il y a sur les tiges des trains un ressort qui permet à la roue de reculer et donc de ne pas trop forcer sur la fixation de la base. Ou il y a un bras télescopique qui permet à la roue de remonter en cas d’atterrissage un peu "vertical". Le seul système qui permet un amortissement dans les deux directions est ce qu’on appelle la "roue tirée". La roue est au bout d’un bras déjà incliné à 45° et maintenu par un ressort. Elle peut donc s’effacer vers le haut ET vers l’arrière, protégeant ainsi ses fixations. Le grand utilise aussi ce système. Un de mes camarades est très doué en travail du métal et, après quelques échanges d'idées et croquis, il me réalise des merveilles, peut-être pas les plus légères, mais certainement assez résistantes. Grand merci Michel. Pour les servos, rien que du classique, je n'ai jamais vraiment compris l'utilité des servos digitaux (dinosaure oblige !), deux gros pour la dérive et la profondeur et des standards pour les ailerons et les volets, quand même tous à roulements et pignons métalliques. J'ai tout le matériel, les décisions sont prises, il n'y a plus qu'à... Découpe des différentes pièces : facile avec la fraiseuse CNC de Marc. Assemblage du fuselage : facile puisque toutes les pièces sont dessinées "interlocking". Découpe des nervures : facile avec la méthode habituelle du bloc, même si elles sont de taille décroissante. Le grand gabarit d'un côté et le petit de l'autre, les deux jeux en même temps. Comme les nervures gauches sont légèrement plus petites que les droites, il faut simplement penser à les décaler un peu dans l'aile. Les deux clefs d'ailes du tronçon central sont constituées de deux flancs en contre-plaqué écartés en haut et en bas par deux longerons en pin de 6x6 mm. Cela constitue un fourreau naturel pour le longeron central des panneaux externes des ailes. Pour faciliter le transport, le stab reste démontable en deux parties dont les longerons s'emboîtent ensemble dans un logement commun. Leurs volets venant se raccorder par la même occasion dans un guignol central "style planeur". Comment faire les réservoirs de bouts d'ailes légers ? Ils doivent évidement être creux. Comme cela ne doit pas être très résistant, quelques couches de tissus de verre et un peu de résine devraient faire l'affaire. Je n'ai pas beaucoup d'expérience des moulages, quelques recherches internet et une petite visite chez FG Composite (ex-Mida, ex-Voss Chimie) et je me lance. Un moule positif en balsa, puis un négatif en plâtre et, là-dedans, un demi-réservoir... Quatre demi font deux réservoirs ! Reste un problème : la verrière. Un de
mes amis possède l'expérience et le matériel mais
pas plus de 20 cm de large. Le fuselage du grand fait 1,20 m de large,
au tiers, cela nous donne 40 cm, trop grand pour son installation. Faire
le moule, je ne me sens pas assez doué pour le faire parfaitement
symétrique. Puis le moulage de la matière transparente
(plexiglas ? polycarbonate ? pvc ? …) requiert un savoir faire
qui ne peut s’acquérir qu’après quelques expériences.
Cela risque de me coûter cher en matière première. Comment construire les ailes (et les volets) en deux
parties, en étant bien sûr de l’alignement parfait
au remontage des deux parties ? La solution est simple : construire
en une pièce et couper après ! Tant que le fuselage est encore ouvert, je prévois l'installation de tout ce qui doit y rentrer, moteur, réservoir, servos, accus, échappement... Pour le moteur, je prévois l'installation d'un "ressort de démarrage". Souvenez vous des petits moteurs Cox de notre enfance. On engage le petit ressort dans l'hélice, on "remonte" de quelques tours en sens inverse, et on lâche. Le moteur passe alors trois ou quatre compressions et démarre bien plus facilement qu'à la main, où l'on ne peut lui faire passer qu'une seule compression. Le même dispositif existe pour les Zenoah, mais
je devrais dire "existait" car le système n'est maintenant
plus en vente, jugé trop dangereux. N'importe qui, en "jouant"
avec l'hélice peut mettre le moteur en marche. Même si,
d'autre part, j'écris aussi quelquefois un petit sujet sur la
sécurité, j'estime qu'il ne faut pas "déresponsabiliser"
les gens.
La construction se poursuit, installation du moteur et de son échappement intégré dans le fuselage. Le ressort de démarrage impose une découpe circulaire dans la cloison. Assemblage des accus, un 6 V et un 4,8 V de secours pour la radio, et un 6 V rien que pour le train rentrant. Si pour une raison ou pour une autre, par exemple une petite déformation qui l'empêcherait de rentrer dans son logement, le mécanisme devait forcer, c'est cet accus qui serait vidé pendant le vol, sans influence sur ceux de la radio. Ils sont logés dans un petit compartiment sous le plancher du cockpit, mais démontable par quelques vis, une fois l'aile enlevée. Une petite remarque, dans toute mes constructions, si je prévois un accès possible pour les accus, "j'enterre" les servos sous l'entoilage ou sous le coffrage. La fiabilité actuelle des servos est telle que j'accepte de devoir un peu charcuter un modèle si par hasard un remplacement était nécessaire. Un travail que je n'avais jamais réalisé : les "Karman",
une belle liaison courbe entre les flancs du fuselage et la naissance
des ailes. Comme d'habitude, une petite recherche sur internet pour
trouver la méthode qui me conviendrait le mieux. Je vous l'explique
en quelques images : Tous les extérieurs (ailes et fuselage) sont recouverts de tissus de verre 25 g/m² imprégné de résine époxy un peu diluée au méthanol. Léger ponçage puis peinture, toujours de l'émail synthétique Levis de chez Bricotruc, mais comme, même satinée, je la trouve encore trop brillante, je rajoute une couche de vernis acrylique mat. L'accès au remplissage du réservoir se fait par une petite trappe maintenue en place par quatre petits aimants très puissants facilement récupérables dans tous les vieux lecteurs - graveurs de disques optiques de vos anciens ordinateurs. Sous une autre trappe, le récepteur, les interrupteurs, la prise
de charge, et un autre petit boîtier. C'est un "stabilisateur
de vol" que j'avais acheté il y a quelques temps mais que
je n'avais jamais eu le courage de rajouter dans un avion existant.
C'est l'occasion de l'installer et de le tester. Trois gyros et trois
accéléromètres qui doivent stabiliser l'avion sur
les trois axes, roulis en agissant sur les ailerons, tangage en agissant
sur la profondeur et lacet en agissant sur la dérive. Un canal
de la radio sert à choisir le mode de stabilisation et à
le désactiver. Installation de la verrière, pilote "classique", tableau de bord "d'époque" et immatriculation "alimentaire", et le voila prêt pour un premier essai. Petite séance de photo, on ne sait jamais... Premiers essais de roulage, à basse vitesse, puis plus vite. Le train avant directeur n'est pas très efficace (l'avion est lourd et je n'ai pas mis un très gros servo, mea culpa), mais dès qu'il a un peu de vitesse ou que la dérive est soufflée, il va où vous voulez. Alors que je ralentissais, j'ai voulu simplement lui faire lever la roue avant tout en restant sur les trains principaux, et j'ai tiré un peu sur la profondeur. J'ai dû mal estimer la vitesse, et il a décollé ! De trente centimètres... et est retombé un peu violemment sur le train avant, qui a cédé. Il reste à rentrer à l'atelier et à réparer, mais manifestement il a envie de voler. Retour au terrain, démarrage du moteur facile avec le ressort, (à froid et quand il n'a plus tourné depuis une semaine, deux ou trois essais, et dès qu'il est chaud, démarrage garanti au premier coup). On s'aligne et il décolle sans problème, légers mouvements de "snaking" sur l'axe de lacet, qui disparaît dès qu'on accélère. Plusieurs passages pour les photos et pour avoir une idée de l'approche, cela va vite et la piste est vite avalée. Point important, essayer les basses vitesses pour voir jusqu'où
on peut le ralentir. Je monte haut, on ne sait jamais. Une aile reste en l'air tandis que l'avion et l'autre aile se précipitent vers le champ de patates... J'ai juste le temps de couper le moteur. Je vous laisse imaginer l'état de l'épave. du cône d'hélice jusqu'à l'arrière du cockpit, aucun morceau ne dépassait dix centimètres. Juste récupérer l'électronique (à tester avant de réutiliser), et tout le reste va directement au barbecue. Pas besoin d'une longue enquête, clairement la clef d'aile était
trop faible pour le poids de l'avion et s'est cassée juste à
la jonction. Il y avait longtemps que je n'avais plus crashé d'avion, mais là, je me suis bien rattrapé. Une petite visite chez le psy, et j'ai commencé le suivant ! Contact : jean-baptiste@jivaro-models.org |
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