Pascal Cepeda qui dirige la société
Silence Model spécialisée dans le planeur et le vol électrique
m'a sollicité pour la conception d'une petite aile volante désormais
produite en kit. Le challenge était d'utiliser un joli petit
fuselage en fibre sans doute destiné à un autre usage
puisque l'assise de l'aile est prévue pour un profil plat. Construction
en structure bois découpée laser pour la voilure. Le tout
devait être démontable avec une aile en deux parties pour
la transporter aussi souvent et facilement que possible. Les photos
ci-dessous présentent l'assemblage et les premiers vols du proto
de Manureva (mot tahitien qui signifie "Oiseau du voyage").
Vol sur les pentes d'Andorre, remorquage à
la Seu d'Urgell en Espagne, et bronzette à la dune du Pyla.
Destinée au vol
de pente, Manureva peut également être remorquée,
surtout si on lui ajoute un crochet de largage dans le nez. Mais
du Velcro peut suffire.
Les deux prototypes, en
vol de groupe à la dune du Pyla.
Caractéristiques
techniques
Nom : Manureva
Fabricant : Silence
Model
Envergure : 128 cm
Longueur : 67 cm
Masse : 430 g
Surface : 20 dm²
Charge alaire : 21 g/dm²
Profil : FAD16_9% (autostable)
Radio : 2 voies
Prix : 110 €
MONTAGE
Les morceaux qui composent le kit de pré-série
vont être assemblés pour s'assurer que tout se monte
correctement. Le plastique-bulle livré avec le kit (comme
tous les accessoires), permet de fabriquer des housses pour le transport.
Les pièces sont retenues sur les planches par
de petits plots qu'il suffit de fendre du coup de cutter pour
les détacher.
Toutes les pièces sont ajustées pour s'emboîter
sans ponçage ni coup de cutter.
Platine support d'aile et écrous noyés.
L'unique couple du fuselage sert à caler la poutre.
Collage du couple à l'époxy additionnée
de micro-ballon.
Les nervures d'emplanture sont gravées au laser
pour indiquer le passage des vis. Quelques va-et-viens avec une
lime creusent la nervure en demi-lune.
Les deux nervures laissent passer les vis de fixation
d'aile.
Système de verrouillage des ailes avec
des anneaux en époxy. Les 2 vis nylon verrouillent l'ensemble.
(La clé d'aile en corde à piano se glissera dans les
longerons en carbone.)
Assise des servos qui s'emboîtent entre 2 nervures.
Peigne et faux bord d'attaque collés à angle
droit et facile à placer grâce aux tenons-mortaises.
C'est solide et ça cale pile-poil
les nervures à leur place.
Support de faux bords de fuite qui reposent
sur le chantier, pour un positionnement et un écartement
qui évite toute erreur, avec partout des détrompeurs.
Construction intrados sur le chantier. Les
nervures parfaitement calées sur le chantier évitent
tout vrillage. Le longeron tubulaire est en carbone.
Coffrage qu'il suffira d'ajuster côté
bord d'attaque. Le passage pour le servo et même celui du
guignol sont déjà découpés.
Les lattes pour chapeauter les nervures sont découpées.
Il reste à les ajuster en longueur d'un coup de cutter.
Platine porte-servo encochée.
Collage de la platine servo. Les nervures
sont doublées, une découpe permet le bon positionnement.
Après coffrage de l'intrados, les ailes
sont retirées du chantier. Le coffrage du bord d'attaque
est terminé.
Fentes dans les faux bords de fuite prédécoupées
qu'il suffit de prolonger pour séparer les parties servant
au montage sur le chantier, sans risque de vrillage.
Quelques renforts à glisser entre les
longerons et au niveau du bord de fuite sont déjà
découpés.
Renforts d'emplanture encastrés et
remplissage du bord de fuite au niveau de l'emplanture (tiens, un
peu de ponçage à faire ici...)
Mise en croix après
2 petites soirées de travail.
Fin des coffrages, pose des bords d'attaque
et des saumons. Un encastrement est prévu pour l'âme
en époxy.
Les saumons sont constitués d'une âme
horizontale en plaque époxy qui sert de gabarit de ponçage
pour les épaisseurs suivantes en balsa. Cette âme servira
également de référence pour caler les élevons
du profil autostable et renforce bien entendu ces parties très
exposées.
Côté emplanture, le passage des
vis dans les coffrages est repris d'un coup de lime.
La clé en corde à piano se glisse
sans jeu dans les longerons en carbone puis les deux vis passant
à travers les œillets verrouillent les demi-ailes.
Malgré une conception optimisée pour se
passer d'outils autant que possible, il faut bien raboter les bords
d'attaque, arrondir les saumons, adoucir les jointures et affiner
les bords de fuite... Un morceau de tapis de sol en mousse sur lequel
on a collé du papier de verre au double-face fait une cale
à poncer idéale pour les parties courbes.
Côté intrados, il faut affiner un peu plus
le coffrage pour que l'aile s'ajuste parfaitement contre le fuselage.
Celui-ci n'a pas été conçu d'après l'aile
car il existait déjà. Il faut donc y adapter le profil,
ce qui est réglé en quelques coups de poncette bien
placés.
Le tracé des pièces empilées pour
les saumons a été repris afin de réduire le
ponçage sur les prochains kits.
Séparation des élevons puis coffrage des
champs. L'ultime ponçage se fera après séchage.
Séparation des élevons. Les
coffrages sont arasés le long des faux bords de fuite.
Baguettes de coffrage des chants, côté
aile et côté gouverne.
Biseautage du bord d'attaque des élevons
et du faux bord de fuite à angle égal pour permettre
le débattement puis ponçage final.
Présentation de la platine porte-écrous
sous l'aile pour s'assurer que tout se présente bien avant
collage.
Pour éviter tout désagrément durant
le séchage, le gabarit a été préalablement
recouvert de scotch d'emballage qui fera office de démoulant
au cas où...
Un gabarit permet de positionner la platine
précisément par rapport au fuselage. Il prend appui
dans l'échancrure du bord d'attaque du fuselage.
Mise en croix finale après une petite
dizaine d'heures, soit 2 heures de travail par jour en effectuant
les photos.
A ce stade, Manureva avec ses accessoires
pèse 270 g, sans équipement radio et sans entoilage.
On glisse les servos (PTK 7450 NG-D) dans
leurs logement. Ils dépassent un peu, c'est logique vu la
fine épaisseur du profil. Mais pas d'inquiétude, le
kit contient les carénages profilés en fibre époxy
qui préserveront en plus les palonniers et guignols lors
des atterrissages.
FINITION
Entoilage en bleu transparent sur les ouvertures
de l'extrados, et avec d'autres couleurs à l'intrados, pour
essayer d'obtenir un semblant de dégradé "lagon"
lorsque les couleurs se confondent une fois en vol...
Le film blanc recouvre les jointures. Un gabarit
papier est utilisé pour découper les ouvertures dans
l'Oracover, avec un contour inférieur de 1 mm par rapport
aux coffrages. Pour simplifier la tâche, deux épaisseurs
de film sont posées l'une sur l'autre, côté
adhésif, protection papier retirée, pour obtenir deux
lés symétriques.
Les élevons sont entoilés en
même temps, c'est le film qui fait office de charnière
discrète.
Traçage du logo à l'informatique,
on ajoute une fleur de tiaré pour l'exotisme, puis on découpe
avec la petite machine Silhouette SD si pratique.
Le logo est découpé dans du
vinyle adhésif, blanc pour le fond, noir pour les lettres.
Les deux couches sont superposées,
les lettres sont ainsi visuellement entourées d'un filet
afin de mieux ressortir.
Décor relativement simple.
Dernières étapes
du montage : la fente dans l'élevon pour y glisser le guignol
en plaque époxy est déjà présente grâce
à la CNC et la précision du laser, il suffit de fendre
l'entoilage d'un coup de scalpel.
Collage du guignol à l'époxy.
EQUIPEMENTS
Les servos sont emballés dans de la
gaine thermorétractable avant d'être collés
dans les puits à la colle au pistolet. Courte tringlerie
en corde à piano coudée et snap clip d'un côté,
serre-câble de l'autre. Tout est livré.
Les puits de servo sont recouverts avec les carénages
fournis, moulés en époxy, très légers.
Une corde à piano est collée sous la bulle
pour servir de verrou.
FINITION
Démontée, elle ne prend pas
de place. Il va falloir lui confectionner une belle housse dans
le plastique-bulle livré avec le kit.
Séance photo au sol avec du soleil,
c'est plus joli. Posée par terre, elle est bleue et blanche.
Sur fond de ciel, les évidements font
apparaitre le dégradé de couleur.
C'est cool, elle tient toute montée
sur la plage arrière de la voiture.
Centrage à 15% pour les premiers essais. C'est un Lipo 3S
850 mAh avec un U-Bec qui a pris la place dans le nez pour un centrage
sans plomb. 434 g en ordre de vol soit une charge alaire d'environ
21 g/dm² : pas d'inquiétude, ça va voler tranquille,
et un bon moment avec pareille autonomie...
PREMIERS ESSAIS EN
LANCER-MAIN
Premiers lancés dans un champ fraichement
fauché, un peu abrité du vent derrière une
rangée d'arbres.
Ca laisse le temps d'effectuer
un grand virage et de revenir aux pieds... voire de passer loin
devant car ça file et ça allonge pas mal.
Ce n'est pas un planeur lancé-main,
vivement une vraie séance de vol de pente...
Prêt pour les vacances... mais il faut
encore fabriquer les housses en plastique-bulle. Voir un peu plus
bas.
CROCHET DE REMORQUAGE
Un crochet de remorquage est intégré
dans le nez (non prévu dans le kit). La gâchette est
découpée dans de la plaque époxy de 1 mm.
Un tube carbone de 6 mm de diamètre
est fendu et percé. La gâchette est glissée
à l'intérieur et doit pouvoir glisser librement. Fermée
sur la photo de gauche, ouverte sur celle de droite.
L'avant du fuselage est percée pour
le trou est agrandi avec une lime queue-de-rat jusqu'au diamètre
du tube carbone.
Une fois le trou percé, le crochet
est glissé dans l'avant du fuselage, par l'intérieur.
La commande en corde à piano doit être fixée
dès maintenant car après ce sera difficilement accessible.
L'avant du tube est prévu un peu plus
long. Il est ajusté de façon à ce que la gâchette
puisse être actionnée sans forcer. Après collage,
il est arasé à la forme du nez.
Le crochet est collé dans la pointe
du fuselage. Un bloc de balsa pour supporter le servo. Il est poncé
à la forme du flanc.
Servo en place contre un flanc. La batterie
(Lipo est placé dans la pointe, juste derrière le
crochet.
Pour le remorquage, on glisse une boucle nylon dans le trou à
l'avant et on verrouille dès qu'elle est en place.
HOUSSES DE TRANSPORT
Le plastique-bulle thermosoudable pour fabriquer
des housses est livré avec le kit. Le fer à repasser
sert pour coller les deux faces du film l'une contre l'autre.
Une sangle en tissu a été intégrée
avant fermeture. Colle au pistolet à colle pour immobiliser
le ruban à l'intérieur puis l'ensemble est alors recouvert
d'une large rustine
On soude les bords sur 10 à 15 mm,
côté bulles contre côté bulles (donc faces
alu à l'extérieur).
La fermeture est assurée par 2 bandes
de Velcro. Les collages peuvent être renforcés avec
du ruban adhésif toilé, disponible en option.
Un coup de fer à la même température
favorise encore davantage l'accroche du ruban.
Le passage de la sangle est renforcé
par des morceaux de ruban adhésif toilé.
Les deux demi-ailes et le fuselage entrent
dans la housse. L'ensemble est protégé des coups
et des UV.
Deux flancs en contre-plaqué fin emprisonnent
une gaine en plastique qui forme un arrondi. A l'intérieur
glisse une corde à piano de 0,8 mm. Ce crochet est glissé
dans le fuselage, il prend appui sur la platine en contre-plaqué
des servos. Le servo de largage du câble est ajouté
au même endroit.
Au sol, la modification est pratiquement invisible.
Et les quelques grammes ajoutés ne se ressentent pas du tout
en vol. Le Stearman PT-17 Flitework est présenté en
détail sur
cette page.
Assemblage des demi-ailes autour de la clé
en corde à piano. Deux vis à serrer et c'est prêt.
Très fine, Manuréva gratte dans
le petit temps et pénètre dans le vent fort.
Passages rapide à le pente.
A l'atterrissage, on prévoit un approche
très plate car l'aile allonge beaucoup.
Grâce au crochet installé, le
remorquage est un plaisir. Un morceau de Velcro pourrait convenir,
moins joli et moins efficace...
Allègrement tracée par le biplan
Stearman PT-17
Vol de groupe à la dune du Pyla.
Pour les réglages, voici ce qui a été adopté
:
- Roulis : 10 mm de chaque côté
- Roulis : 4 mm de chaque côté
- Pour le centre de gravité, 42 mm du bord d'attaque. Pas plus
arrière.