Etant amateur de l’aviation des années
folles et addict aux modèles de type Ultra Micro, je n’ai
pas pu résister longtemps aux lignes simplifiées mais
toujours aussi agréables de ce petit hydravion de course italien
!
Minimum RC, bien connu des lecteurs du site, propose une gamme étendue
et accessible de micros modèles. Dans la gamme Micro ScaleSeries,
on retrouve cet inédit Macchi M-33 !
Petit vol du Macchi M-33 dans
le jardin.
Caractéristiques
techniques
Nom : Macchi M-33
Marque : Minimum
RC
Prix : 35,09 € (kit + moteur)
Envergure : 40 cm
Masse : environ 40 g
Surface : 2,6 dm²
Charge alaire : 15,4 g/dm²
Equipements
Moteur : 1020 brushed
Hélice : 75 mm
Batterie : Li-Po 1S 130 à 260 mAh
Servos : 2x 1,7g
Récepteur : micro récepteur 5 voies incluant le
variateur 5A
Rappel historique
!
La coupe Schneider est une compétition d’hydravions
apparue en 1913 qui mettra en scène les machines les plus
rapides, aux performances spectaculaires, jusqu’en 1931.
Cette compétition accompagnera l’essor des hydravions
entres les deux guerres.
Lors des dernières années de cette compétition,
les avions atteignent des performances ahurissantes avec des vitesses
supérieures à 600 km/h et des puissances de plus
de 2000 cv.
Le Macchi M-33 a été développé pour
cette course en 1925. C’est une machine élégante
comme les Italiens savent le faire. Il se distinguait des concurrents
par son fuselage à coque et son pylône moteur haut
perché.
Les performances n’étaient
malheureusement pas à la hauteur principalement à
cause de son moteur peu puissant.
Les amateurs de cinéma et des films animés reconnaitront
peut-être l’avion de Porco Rosso du studio Ghibli d’Hayao
Miyazaki. L’avion du film n’a jamais existé mais
s’inspire fortement de notre Macchi M-33.
Présentation
du modèle
Comme tous les kits MinimumRC de cette série, le Macchi se présente
sous la forme d’un kit à construire emballé dans
une toute petite boîte en carton blanc.
La cellule est composée d’une matière
proche d’un « Dépron » de 2 mm d’épaisseur
sur laquelle est imprimé un décor. Sur certaines
surfaces, la matière est brute et c’est un autocollant
qui sera appliqué. Ce décor imprimé plutôt
réaliste donne tout son charme à notre petit hydravion
!
Ce kit devra être complété de la colle et
de tous les outils permettant la construction, qui se révèle
particulièrement accessible !
Le kit est livré sans équipement en dehors du
moteur, mais le matériel proposé en option semble
incontournable car parfaitement adapté à notre avion.
La platine récepteur / variateur (sans gyroscope) est ultra
compacte et légère. Elle est disponible avec la
majorité des protocoles qui existent sur le marché.
Le « top du top » serait une platine 3 en 1 avec les
servos et un gyroscope intégré, à la manière
des modèles de la gamme UMX, mais à ma connaissance,
les platines disponibles sur le marché n’entrent
pas dans le fuselage plutôt étroit du Macchi…
Dommage.
Assemblage
Un plan de travail propre avec un plateau de découpe, une lame
neuve, une colle adaptée et la construction peut commencer !
La notice est disponible sur le site Minimum RC. Je vous conseille de
la relire plusieurs fois avant de vous lancer. La construction est rapide
et les étapes plutôt simples mais elles sont toutes décisives.
Les qualités de vol de ces modèles ultra micros dépendent
essentiellement de la rigueur de la construction.
La première étape est la construction du « squelette
» composé de l’équipement RC sur quelques
éléments en contre-plaqué léger. Je vous
recommande vivement d’appairer la réception et de contrôler
le fonctionnement de l’ensemble de l’équipement lors
de cette étape. Les servos seront inaccessibles après
montage du fuselage.
Apres avoir extrait les différents éléments des
planches prédécoupées, l’assemblage du fuselage
se résume à la construction d’une caisse.
La réussite de cette étape réside dans le soin
apporté à la mise en forme (à la main) des feuilles
de « Dépron » pour que les pièces soient correctement
collées et les formes bien respectées. Le collage des
autocollants imprimés nécessite parfois quelques ajustements
et une remise en place pour que ce soit parfait. Ces autocollants sont
plutôt épais et l’adhérence n’est pas
forte. De la colle peut venir en aide si le collage n’est pas
satisfaisant.
Le montage débute avec l'installation
de l'électronique sur la platine avec la clé d'aile.
Rien ne sera accessible après fermeture du fuselage.
Une fois le fuselage en main, le plus dur est déjà fait,
stabilisateur et dérive ne posent aucun problème et il
conviendra simplement de veiller à la bonne géométrie
de l’ensemble.
Il en est de même pour les ailes dont le profil est donné
par un pli à 1/3 de la corde de l’aile, le tout étant
immobilisé et rigidifié par un jonc de carbone. Le dièdre
est donné par une pièce en contre-plaqué traversant
le fuselage et faisant office de clé d’aile.
Laissez-vous porter par la notice qui est bien faite…
Le montage du pylône et des balancines se fait comme le fuselage,
du soin et le tour est joué. Dès le montage, ayant un
doute sur le calage du moteur, je me suis permis de modifier l’inclinaison
du couple moteur pour ajouter un peu d’angle « positif »,
j’y reviendrai plus tard dans le paragraphe mise au point.
Les ailes sont en
place. C'est au tour du pylône moteur.
Il restera les commandes à installer, il faut faire le montage
« à blanc », quand le neutre de la gouverne est réglé,
un point de colle permet d’immobiliser l’ensemble. Comme
sur les modèles de la gamme UMX, le réglage se fait ensuite
par pliage de la corde à piano. Si cela est plutôt facile
à faire pour la dérive et la profondeur, le montage des
commandes d’ailerons demande un peu de sang froid !
Enfin, les cerises sur le gâteau, les deux tréteaux et
le berceau sur roues permettront d’exposer votre Macchi sur l’étagère.
J’adore ces petits détails.
Deux tréteaux et un berceau
sur roues permettent d’exposer le Macchi.
Réglages et
mise au point
Les habitués de ce format d’avion observeront rapidement
quelques sources d’inquiétudes quant à la capacité
de notre Macchi à voler correctement. La surface des ailes est
faible et l’ensemble est plutôt chargé pour la catégorie.
Le pylône moteur est haut perché, lourd et placé
très en avant du centre de gravité de l’avion.
Sortie de commande
d'aileron et de celle de direction.
Au sujet du centre de gravité, celui-ci est impossible à
obtenir avec l’accu recommandé (entre le pli de l’aile
et la clé en contre-plaqué). J’ai donc opté
pour un 110 mAh, reculé au maximum et ce n’est pas encore
vraiment ça… Nous verrons bien lors des essais.
Enfin, comme évoqué précédemment, j’avais
pris le soin lors de la construction de tricher un peu pour ajouter
un peu d’angle "positif" au moteur. C’est un petit
réglage à faire au montage qui ne nécessite aucune
modification.
L'avion est prêt
à prendre l'air. Le petit accu a été reculé
au maximum pour respecter le centrage.
Direction le jardin, le pré, le terrain de foot du coin ou
n’importe quel espace dont l’herbe épaisse protègera
votre modèle pour les premiers lancés. Ça, c’est
indiqué dans la notice !
Pour les réglages des servos, toutes les courses sont réglées
à 100%, la notice est succincte sur ce point avec comme indication
5 mm de débattement sur toutes les gouvernes.
Le moteur sur son
pylône, enveloppé dans son carénage profilé.
Le vol !
Premier essais effectués
un jour de vent très léger. Le Macchi ne pèse
que 40 g.
Dans un premier temps, parlons plus de sauts de puce.
J’ai reporté les premiers essais dans l’attente d’une
belle météo clémente avec un léger vent
dans un pré en pente douce à l’herbe accueillante.
Pour affiner les réglages, j’ai décidé de
lancer le Macchi dans la pente, moteur coupé. Ces premiers lancés
mettent en évidence un centrage encore beaucoup trop avant, la
profondeur est très lourde, presque inefficace !
Un bout de scotch permet d’immobiliser un gros plomb (5 g !) qui
est petit à petit reculé jusqu’à obtenir
un centrage beaucoup plus neutre, à chaque lancé, la durée
du plané s’est allongée. La limite est atteinte
quand le Macchi commence à devenir instable et amorce des décrochages
en se balançant d’une aile à l’autre. Mais
cette fois il plane correctement, le prochain lancé se fera au
moteur. Le plomb de 5g est situé derrière le redan du
fuselage.
Il a fallu ajouter
un peu de lest pour reculer le centrage.
Moteur en route, voyons ce qu’il a dans le ventre, en espérant
que le pylône n’occasionne pas trop d’effets indésirables.
Moteur à 75% de la puissance, la petite hélice mouline
sans être bruyante et la traction est sensible. Une petite pichenette
est notre Macchi prend se ligne de vol après avoir perdu 1 m
d’altitude le temps de prendre sa vitesse et… il vole !
Pour ces premières secondes de vol, je suis sur des œufs,
la puissance est affichée entre 50 et 75% et je me limite à
quelques grands cercles pour sentir les commandes qui ne sont pas homogènes
du tout ! La profondeur est encore un peu lourde et la dérive
ultra-sensible. Les ailerons répondent correctement mais je n’incline
pas beaucoup l’avion pour l’instant.
Pour poursuivre ce premier vol, je me limite à des petites corrections
et je profite de la ligne de l’avion qui est superbe, la vitesse
de vol est soutenue sans excès mais bien dans l’esprit
d’un petit racer. Les trajectoires sont tendues et l’avion
est stable malgré un petit vent, c’est très agréable
! En croisière le moteur est très discret et la réserve
de puissance est suffisante.
Autre bonne surprise, les variations de régime moteur ne perturbent
presque pas le vol du Macchi qui reste stable.
Retour au sol après 3 min car je m’inquiétais pour
l’autonomie avec seulement 110 mAh. Le régime moteur est
réduit en soutenant un peu sur la profondeur pour ralentir notre
racer qui devient moins stable et a tendance à se balancer un
peu d’une aile à l’autre. Dans ces conditions, hors
de question de toucher à la dérive !
La vitesse est quand même nettement réduite et la descente
se gère facilement au moteur. L’herbe épaisse amorti
bien le contact, finalement ce premier vol est une réussite !
Passage dans les menus de programmation de la radio pour diminuer la
course de la dérive et augmenter la course à la profondeur
qui est encore lourde. Il reste encore pas mal d’énergie
dans la petite batterie et le "timer" est réglé
à 5 min ce qui est confortable.
Une nouvelle batterie prend rapidement la place de l’ancienne
pour ce second vol dans les mêmes conditions.
Cette fois le lancé se fait en confiance, toujours vers 75% de
la puissance et le Macchi prend rapidement sa ligne de vol. Immédiatement
les commande paraissent plus homogènes et le vol plus agréable.
Je commence à cerner le domaine de vol de la bête et les
tours de pistes s’enchainent de plus en plus bas. Le vol est stable
et précis à la vitesse de croisière, sinon, l’instabilité
en roulis se manifeste et il est difficile de garder les ailes à
plat.
En vol cela n’est pas problématique mais en approche moteur
réduit il faut être vigilant pour ne pas se laisser surprendre,
surtout si les turbulences sont présentes. Cette caractéristique
est peut-être due au centre de gravité haut perché
avec son pylône moteur.
Dans ces conditions le contact avec la planète peut être
plus ou moins rude mais tant que c’est de l’herbe il n’y
a aucun risque pour la cellule qui est robuste !
La silhouette et le
décor sont superbes.
Apres plusieurs séances de vol, on prend rapidement confiance
en testant les limites du domaine de vol. Les trajectoires peuvent être
resserrées, tout en conservant de la vitesse, le Macchi ne peut
pas voler dans un mouchoir de poche et le vol indoor n’est donc
pas envisageable. Dans les turbulences, la pleine puissance est nécessaire
mais l’avion s’en sort bien. Enfin, quelques figures de
voltige sont passées avec succès, mais ce n’est
ni agréable, ni esthétique.
Conclusion
Notre petit Macchi au look inimitable est une bonne surprise, il est
économique, facile et rapide à construire. On prend beaucoup
de plaisir à le faire évoluer même avec son mauvais
caractère à très basse vitesse. C’est un
avion qui a du tempérament et j’aime ça !
L’essai ne s’arrête pas là, car pour être
complet, notre hydravion devra être posé sur l’eau
! A suivre donc…