Après
une bonne journée de vol, rien de meilleur qu’une autre
bonne séance de vol... mais de nuit cette fois !
Contrairement à ce que certains pensent, le meilleur moment pour
voler « de nuit » n’est pas celui du crépuscule.
En effet, la faible lumière qui subsiste ne permet plus de bien
distinguer le modèle, on devine plutôt une vague silhouette
aux trajectoires pas toujours faciles à identifier. De plus,
la clarté du ciel atténue la luminosité de l’éclairage
embarqué. Il est donc préférable de profiter de
cet instant pour finir de préparer soigneusement son modèle
ou pour étudier une dernière fois le terrain et ses éventuels
obstacles. C’est lorsque la nuit est tombée, une fois que
le ciel est bien noir, qu’il est temps de brancher le système
d’éclairage. Là, les points lumineux se détachent
davantage, les yeux se sont habitués à l'obscurité
et la visualisation du cheminement du modèle est bien plus aisée.
Alternative
aux « bâtonnets lumineux »
On trouve dans les boutiques
de pêche des Star Light, Snap Lamps et autres bâtonnets
lumineux, petits tubes que l’on plie pour activer le mélange
phosphorescent qui se trouve à l’intérieur. Simples
à utiliser, ils ne sont pas forcément bon marché
car ils ne servent qu’une fois. De plus, les couleurs ne sont
pas très variées – la plupart est jaune-vert –
et l’éclairage est faible. Il en existe de plus gros, de
la taille d'un crayon, disponibles en plusieurs couleurs. Ils sont nettement
plus lourds, sont toujours à usage unique pour quelques heures
seulement. Comme les plus petits, ils ont également pour inconvénient
d'être très sensibles au froid en perdant une grande partie
de leur luminosité, donc à réserver plutôt
aux nuits d'été.
Une alternative plus durable consiste à employer des leds, qui
permettront de voler toute l'année, y compris au moment du Nouvel
An. Les voisins ont souvent le nez dehors pour regarder les feux d'artifice,
et sont scotchés lorsqu'ils voient passer un engin éclairé
non identifié... Si beaucoup de leds ont un angle de diffusion
assez faible, il en existe qui projettent leur lumière à
120°, avec une forte intensité. Celles que distribue Arrena
sont pré-câblées, disponibles sous forme de rouleaux
souples, sécables tous les 5 ou 10 cm suivant la référence,
soit 30 ou 60 leds au mètre. La largeur des bandes est de 10
mm, et l’épaisseur d’environ 4 mm au niveau des leds.
Un tronçon coupé comporte 3 leds qui éclaireront
toutes de la même couleur. La particularité de ces leds
est d'offrir un choix parmi 7 couleurs différentes suivant
la façon de raccorder les pistes. La piste positive « +
» est commune, mais il existe 3 pistes négatives «R,
G, B » (Red, Green, Blue, soir Rouge, Vert, Bleu) qui peuvent
être soudées seules pour obtenir du rouge, du vert ou du
bleu, ou bien combinées pour les couleurs jaune, mauve, bleu
clair. En combinant les 3 pistes, on obtient du blanc. Toutes ces teintes
permettent de varier les plaisirs ou de voler à plusieurs sans
risquer de confondre les modèles.
Les
leds RGB sont vendues en bandes que l'on coupe à 5 ou 10
cm suivant le modèle choisi.
Les 4 pistes sont
parfaitement identifiées. Les leds sont les carrés
blancs entourés de quelques CMS.
Les bandes peuvent
être scindées avec une pince coupante à l'endroit
où les pistes en cuivre sont apparentes.
Les bandes font
au minimum 5 ou 10 cm suivant le modèle, et comportent 3
leds qui auront la même couleur.
Suivant la façon de câbler les bornes négatives,
la couleur varie : bleu, rouge, vert, mauve, jaune, bleu clair
et blanc. Certaines
couleurs sont plus visibles que d'autres.
Ce schéma
vous aidera à réaliser vos soudures.
(Sur les photos ci-dessous, les lettres ne correspondent pas. Ce
schéma correspond aux nouvelles Leds qui sont câblées
ainsi.)
Avec une batterie Lipo
3S, l’éclairage est très puissant, et peut même
faire mal aux yeux quand le modèle est au sol. Une fois en l’air,
il est possible de s’éloigner très loin en identifiant
toujours parfaitement les couleurs. Je n’ai pas constaté
de perte d’intensité lors d’un montage en parallèle
ou en série et de grandes longueurs peuvent être raccordées
bout à bout, en changeant de couleurs entre deux tronçons
si on le souhaite.
En 2S, l’éclairage est moins puissant mais suffit largement
pour voler près de soi.
Quel
modèle pour voler de nuit ?
Même si pratiquement
tous les modèles peuvent voler de nuit, il est préférable
d’en choisir un qu’on connaît bien, au comportement
sain, peu fragile et pas trop rapide. Il ne faut pas oublier le retour
au sol qui doit se faire en un seul morceau… Un park flyer en
bois ou en mousse, un planeur ou encore un hélico mono ou multirotor,
convient. Pour la suite, on pourra passer sur un modèle plus
remuant, effectuer de la voltige, du remorquage, il n’y a pas
de limite… Il faut juste que la cellule puisse embarquer une quarantaine
de grammes, le choix reste donc très vaste.
On utilise
un fer à souder 25 W avec une panne étroite.
Suivant le câblage,
la couleur varie. Ici, c'est du vert (Green).
D'autres
couleurs que celles de bases sont obtenues en combinant les pistes
négatives.
L’idéal
est de prévoir l’installation du système d’éclairage
lors de la construction. Du câble genre rallonge servos est passé
à travers les nervures, jusqu’aux saumons. Même chose
dans le fuselage. Les bandes de leds seront soudées en choisissant
la couleur avec un fer 25 W à panne étroite, puis intégrées
au mieux sur la structure. Si possible, laisser les leds apparentes,
sauf si l’on souhaite créer un effet de lumière
diffuse à travers l’entoilage ou le dépron. L’éclairage
se trouve alors fortement diminué.
Un cordon en Y permettra de raccorder les prises venant de l’aile
et du fuselage à celle de la batterie.
Intégration d'une bande de leds au saumon de l'aile du
Biloute.
L'épaisseur
de la bande est déduite du saumon pour plus de discrétion.
Après entoilage,
le film est découpé au niveau de la led pour une meilleure
luminosité.
Du rouge et du
vert aux extrémités des ailes, du bleu à l'arrière,
c'est le câblage le plus simple.
Ici, le Biloute
est équipé de 3 bandes de 3 leds, ça suffit
pour bien l'identifier.
On s'approche
du sapin de Noël avec ce Quad 9 aux multiples couleurs...
Kit
de secours...
Afin de pouvoir voler
de nuit avec n’importe quel appareil (et également de dépanner
les copains qui n’ont pas forcément un modèle équipé…),
j’ai toujours un « kit » dans ma caisse de terrain.
Un câble double de 2 m (genre fil servo dont on ne garde que deux
brins) est coupé en trois longueurs à peu près
identiques. Ces trois morceaux sont reliés en formant un Y, en
soudant ensemble les fils positif et négatif. Une prise d’équilibrage
est ajoutée, complétée éventuellement par
une prise servo et une prise BEC afin de pouvoir y brancher toutes sortes
d’accus 2 ou 3 éléments (recommandés pour
une meilleure luminosité). Aux autres extrémités,
on soude une bande de 3 leds rouges pour la gauche, vertes pour la droite
et bleues ou blanches à l’arrière. On se retrouve
avec un set d’éclairage qui pourra être adapté
à toutes sortes de modèles. Quelques morceaux de ruban
adhésif permettent de maintenir les fils plaqués sur la
cellule. Il faut éviter de les placer directement au bord d’attaque
mais plutôt quelques centimètres derrière afin de
ne pas trop altérer les performances du profil. Il est préférable
que la bande de leds enroule le saumon ou le bord d’attaque pour
une meilleure visibilité quelle que soit l’inclinaison
de l’appareil. Même chose à l’arrière
en essayant de placer une led sous l’avion et les deux autres
sur chaque flanc. Le pack d’éclairage qu’on rajoutera
devra être placé afin de conserver le centre de gravité
au bon endroit. Un pack de 350 mAh ne pèse pas bien lourd et
permet d’effectuer plusieurs vols. Si la place est disponible
dans le fuselage, on le glisse à l’intérieur. Sinon,
un morceau d’adhésif le maintient contre un flanc ou sur
l’aile. Sur les appareils plus gros comme le quadricoptère
Quad 9 équipé en 3S 3700 mAh, les leds sont branchées
directement sur la prise d’équilibrage.
Le
Quad 9 en vol de nuit lors de la rencontre de Savigny
2011...
Ces volutes ont été
tracées par un Quad 9, avec un temps de pause sur l'appareil
photo de 15 secondes et un coup de flash pour éclairer le
pilote...
C'est
une aile volante équipée de 108 leds qui a dessiné
ces rubans de lumière. Il n'est pas utile d'en mettre autant
pour la visualisation, mais c'est plus joli...
Joyeux
noctambules...
Voler de nuit, c’est
une façon de découvrir de nouvelles sensations. Le pilote
novice dans ce domaine sera peut-être un peu dérouté
durant les premières secondes, mais on s’accoutume très
vite à diriger des points de lumière plutôt qu’une
silhouette aux formes plus conventionnelles.
Les leds proposées par Arrena sont puissantes et le choix des
couleurs, modifiable selon la palette disponible, permet de varier les
effets ou de bien différencier les modèles lorsque l'on
vole à plusieurs.
Ceux qui se sont pris au jeu ne manquent pas une séance de vol
de nuit glissée entre les deux jours d’un week-end de meeting
par exemple. Il faut toujours avoir un avion équipé sous
le coude, ou disposer d’un « set d’improvisation »
pour équiper une cellule.
Si
les journaux du lendemain parlent d’une invasion d’OVNI,
vous saurez de quoi il s’agit en réalité...