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Un jet original échelle ½ ! Présentation : Laurent Berlivet Qui parmi vous n’a pas déjà vu au journal télévisé une vidéo de l’homme volant Yves Rossy ? Il fait régulièrement parler de lui en survolant des endroits renommés qu’il traverse de façon renversante, accroché sous sa petite aile qui le fait évoluer comme un jet. C’est une version radio-commandée de ce fameux Jetman qui vous est proposée, le plan est téléchargeable.
Comme si c’était hier, je me souviens du
moment où le déclic a été provoqué.
Scotché devant l’écran télévisé
lors d’une pause repas volontairement prolongée pour ne pas
rater une miette de l’événement diffusé en
direct ce jour de septembre 2008, Fusionman (le précédent
surnom de Jetman) venait de traverser la Manche pour atterrir dans un
champ en Angleterre, après s’être élancé
d’un Pilatus PC-6 depuis les côtes françaises. Pratiquement
un siècle après son prédécesseur qui a marqué
l’histoire de l’aviation, ce Blériot des temps modernes
venait de réaliser un de ses rêves, et de déclencher
chez moi l’envie d’en faire voler une réplique en modèle
réduit…
La voilure est découpée à l’aide d’un fil chaud dans une plaque de polystyrène extrudé de 60 mm, en suivant des gabarits tirés d’un calendrier dont la tranche est durcie à la cyano, avant d’être soigneusement poncée ; c’est suffisant pour un usage réduit. Le tronçon central rectangulaire se découpe sans histoire. Il faut être plus attentif avec les trapèzes latéraux car la différence de cordes est importante, le fil rayonne donc davantage côté saumon. Si nécessaire, quelques allers-retours avec une cale recouverte de papier de verre fin feront disparaître les irrégularités de surface. L’armature en contre-plaqué constituant la clé d’aile et les nervures destinées à supporter les nacelles est assemblée en l’air. Si les encoches ont été découpées soigneusement, tout sort bien aligné. Pas de difficulté pour ma part, j’ai confié mes fichiers à un sous-traitant équipé d’une machine de découpe au laser. Les trapèzes sont ensuite refendus à l’aide
d’un fil chaud tendu verticalement. Je me suis confectionné
un outil qui ressemble à une scie à chantourner, parfait
pour cette application. On déduit des différents blocs l’épaisseur
de l’armature en contre-plaqué puis on colle l’ensemble
à l’époxy ou à la polyuréthane. Même chose côté bord de fuite où
l’on recoupe au niveau des gouvernes. La mousse est trop souple
pour confectionner les élevons, il vaut mieux les tailler dans
une planche de balsa léger de 12 mm. Attendez-vous à quelques
copeaux et un peu de poussière. Ces dérives sont découpées dans de la planche balsa de 5 mm léger et rigide, en respectant le sens des fibres pour une meilleure rigidité. De fausses nervures sont collées sur la face extérieure dans le même but, évitant l’écrasement lors du serrage des vis de fixation.
Les tuyères sont confectionnées en fonction du diamètre des turbines. J’avais choisi au départ deux turbines SF 64 qui se sont avérées un peu justes. Je les ai remplacées par la suite par des HET 64 qui mesurent le même diamètre extérieur. Ces tuyères accolées deux par deux sont également taillées dans du polystyrène extrudé, à l’aide de gabarits, ou comme je l’ai fait si les découpes sont parfaites, directement avec les couples en contre-plaqué. Ces cylindres doubles sont ensuite tronçonnés en 3 morceaux. Le plus petit sera finement poncé pour former la lèvre d’entrée d’air. Le suivant doit avoir une longueur bien précise déterminée par les encoches prévues sur les supports. Les couples en forme de 8 sont collés de part et d’autre. Enfin, le troisième tronçon est affiné afin que le bord de fuite fasse tout au plus 3 mm d’épaisseur. L’ensemble est ensuite recollé, y compris
les supports transversaux écartés pour laisser passer les
portions de nervures qui dépassent de l’aile. Il vaut mieux
travailler directement sur le noyau pour s’assurer que tout se positionne
correctement, l’aile pouvant être protégée par
un morceau de film alimentaire.
Les turbines HET 6404 à 4 pales sont équipées de moteurs brushless Typhoon 2W-18 3650 kV qui tournent en 3S. Elles se glissent par l’avant dans les nacelles placées vers le centre de l’aile. Celles placées côté extérieur restent vides, elles recevront par la suite une simple cloison perforée pour supporter les fumigènes. Les contrôleurs Pro-Tronik BF45A Bec 3A sont noyés dans l’épaisseur de l’aile, près des nervures d’emplanture. Le câblage passe dans des saignées pratiquées sur mesure. On retire bien sûr le fil rouge sur l’un des contrôleurs afin de ne garder qu’un seul Bec pour alimenter la radio, à moins d’utiliser un U-Bec séparé. L’ensemble est alimenté par un unique pack
Lipo Black Lithium 35C qui se glisse dans le pilote en mousse.
Je n’ai pas encore essayé le premier parachute confié par un copain (Merci Patrick). Il s’agit d’une voile rectangulaire un peu semblable aux parachutes sportifs actuels, mais avec encore moins d’allongement. Assemblé il y a plus d’une quinzaine d’années, la toile un peu épaisse est assez raide. Vu que les descentes durent moins d’une minute, ça ne laisse guère de temps pour analyser les réglages à effectuer, surtout si la voile met du temps avant de se déployer correctement. J’ai donc choisi la sécurité en utilisant la voile d’un parapente RC prêtée par l'ami Marcellus. Elle est produite par RC Paramodels, un artisan slovaque. Elle mesure 2 m d’envergure quand elle est à plat et sa surface est de presque 100 dm². Celui qui me l’a confiée avait déjà fait l’essai de larguer le parapente de 800 g depuis un hélico et constaté que la voile s’ouvre en quelques secondes. En l’essayant à la pente, il avait constaté qu’en ajoutant du lest, elle devenait plus réactive. C’était donc beaucoup plus simple pour moi d’utiliser celui-ci car la longueur des suspentes pour le diriger et le freiner étaient connues. On trouve maintenant sur le marché français
des voiles de paramoteurs qui feraient l’affaire. Les deux servos latéraux actionnent les freins, c’est-à-dire les suspentes qui tirent sur le bord de fuite aux extrémités de la voilure. En effet, comme en grandeur, il n’y a pas de commande de profondeur pour monter ou descendre. On freine d’un côté pour tourner, et des deux en même temps pour réduire la vitesse au moment d’atterrir. Le pliage doit être effectué avec attention pour garantir une ouverture correcte. Afin que les plis ne soient pas trop marqués et que la voile ait tendance à se déployer naturellement, elle est rangée au dernier moment dans son logement à l’avant de l’aile. Les suspentes sont regroupées par grappes, celles de gauche d’un côté, celles de droite de l’autre, enroulées par une chaîne de boucles qui se desserre par simple traction. Le tissu est replié en partant des extrémités, de façon symétrique, en prenant en sandwich les suspentes au fur et à mesure. La longue bande étroite qui reste à la fin est repliée en accordéon puis enfoncée dans la cuvette creusée dans le styro sur environ 35 mm de profondeur, entre le bord d’attaque et la clé dans l’aile.
Comme sur un parachute grandeur, la fermeture du sac de voile est confiée à 4 « pétales » plaqués par une unique goupille libérant une boucle. Ces pétales sont découpés dans du tissu un peu épais, un vieux T-shirt noir fait l’affaire. Ils sont collés à la néoprène non styrophage sur les bords du compartiment à voile. D’abord celui de l’arrière puis les deux latéraux et enfin celui de l’avant qui recouvre les bords des précédents. Ainsi, aucun risque que l’air s’engouffre à l’intérieur. Celui de l’arrière reçoit une boucle en cordelette nylon qui passe à travers des œillets métalliques pour faciliter le glissement dans les 3 autres. Sur le terrain, un petit crochet est bien utile pour tirer l’anneau sans difficulté à travers les trous. Le miniservo monté à plat au niveau du bord d’attaque de l’aile actionne une goupille qui verrouille l’anneau. En la tirant, elle le libère. La voile qui force un peu pour se détendre écarte les pétales et se déploie. Inutile de chercher une autre méthode, ça fonctionne parfaitement, c’est d’ailleurs le même système sur les parachutes grandeur. Pour ceux qui n’auraient pas envie d’investir dans une voile à caissons, une alternative serait d’installer un parachute hémisphérique non piloté mais on perdrait beaucoup en réalisme.
L’aile est entièrement entoilée à
l’Orastick imitation carbone, posé directement sur la mousse
après l’avoir très soigneusement essuyée et
même aspirée. Il faut chauffer modérément au
fer à repasser pour pouvoir tendre le film sans altérer
le noyau. Les décors avec la marque Breitling, les autocollants
Jetcat et les logos Jetman ont été retracés avec
un programme de dessin vectoriel puis découpés dans du vinyle
avec une petite machine de découpe Silhouette SD. Ceux qui se lanceraient
dans la construction de la maquette peuvent me contacter pour en obtenir
un jeu de jaune, noir, gris et orange (laurent@jivaro-models.org). Les tuyères ont été marouflées
au papier Modelspan posé à la colle blanche diluée
à l’eau, puis recouvertes de vinyle noir mat et alu. Si c’était
à refaire, je les envelopperais de tissu de verre 80 g/m²
pour qu’elles ne souffrent pas lors des atterrissages non prévus,
quand la voile n’est pas déployée par exemple. L’intérieur
est peint en noir mat afin d’obtenir un effet de profondeur plus
réaliste. N’ayant pas de peinture rose nacrée pour
les lèvres d’entrée d’air, c’est du vernis
à ongles généreusement fourni par ma fille qui a
été utilisé…
Plus que jamais sur une semi-maquette, la figurine est
indispensable. Ne cherchez pas : à part le casque, rien n’est
disponible dans le commerce qui soit suffisamment réaliste et léger. La combinaison jaune est découpée dans de la toile de spinnaker CX2 ou de cerf-volant jaune de 42 g/m². Cette toile renforcée est destinée à être cousue. Pour la coller, il faut ruser en mettant de la cyano d’un côté et de l’accélérateur de l’autre. On plaque bien durant quelques secondes en prenant garde à la réaction chimique pour ne pas se brûler les doigts. Chaque partie du corps est emballée individuellement. Le reste de tissu noir est utilisé pour confectionner les différentes sangles factices qui raccordent le pilote à son aile. Seules les deux bretelles à l’avant sont rattachées à l’aile avec des morceaux de velcro adhésif. Le pilote est d’ailleurs maintenu de la même façon, la partie plane allant des épaules jusqu’au bassin venant se plaquer sous l’aile.
Le casque en époxy a été entièrement
dépoli et repeint en blanc. La visière est découpée
à l’aide d’une fraise montée sur une mini-perceuse,
l’ouverture est renforcée par l’intérieur avec
une bande de mèche carbone collée à la cyano. Un
joint de mousse néoprène noire fait le tour de cette ouverture.
Le visage d’Yves Rossy imprimé sur du papier épais
est collé sur cette mousse, un dégradé de noir sur
les côtés de la photo accentue l’effet d’ombre
vers l’intérieur, ce qui donne un aspect de profondeur au
casque très réaliste. On termine par la pose des autocollants en vinyle sur le casque et sur la combinaison. Là encore, l’adhérence est très moyenne sur le tissu, il faut donc ruser en recouvrant chaque logo d’un filet de cyano pour qu’il reste en place.
Pour parfaire le réalisme, des fumigènes
à poudre disponibles dans le commerce ponctuent les trajectoires.
Les miens proviennent de chez Silence
Model. Ils sont fixés sur des cloisons verticales collées
dans les nacelles restées vides. La protection contre la chaleur
de ces cloisons en contre-plaqué est assurée par du ruban
adhésif en aluminium.
Les essais se sont déroulés en différentes étapes, au fur et à mesure de l’avancée des travaux. L’aile seule a d’abord pris l’air avec deux turbines SF 64. Le résultat était déjà très encourageant, même lorsqu’un rotor s’est détaché. Le vol a pu être prolongé sans histoire pour revenir se poser sur la piste face au vent. Ensuite, c’est avec le pilote en cours de finition que les expérimentations ont continué. Là, les petites turbines montraient leur limite, obligeant à garder une certaine concentration pour ne rien perdre de l’altitude gagnée. Quelques figures étaient possibles mais c’était poussif dans le plan vertical.
Les turbines ont donc été remplacées par les HET 6404 et les moteurs Typhoon 2W-18 qui n’augmentent que faiblement la vitesse de vol mais procurent un meilleur angle de montée. Il ne restait plus qu’à installer la voile. Le centrage est facile à conserver en déplaçant simplement la batterie, voire le pilote entier.
Il faut une bonne impulsion au lancer pour propulser les 2200 g de l’engin en tenant la figurine par la taille mais les turbines accrochent assez vite et on peut commencer à cabrer après un palier de quelques mètres. Les réactions sont douces sur les deux axes pilotés, les trajectoires plutôt stables. On sent que la charge alaire est relativement élevée, il faut dire que la surface portante est devenue plutôt faible lorsque l’aile est totalement équipée de ses accessoires. On trace donc de belles lignes droites agrémentées de larges virages. Les tonneaux passent sans prise de badin mais la correction sur le dos fait perdre un peu de vitesse. En effectuant un bref palier entre chaque, on ne perd pas d’altitude. Les figures dans le plan vertical sont plus difficiles.
Une pente de descente ne fait prendre qu’un léger badin.
On arrive néanmoins à tourner les boucles qui doivent être
aussi réalistes qu’avec l’appareil grandeur, c’est-à-dire
un peu à bout de souffle dans le haut de la figure. L’aile et son pilote ne pendent pas debout en
dessous, l’ensemble se place plutôt à l’oblique
et continue à avancer. La descente sous voile s'effectuant assez rapidement, laissant guère de possibilité en pilotant pour choisir le point d'atterrissage, j'ai rendu le parapente au copain qui me l'avait prêté pour installer un parachute hémisphérique Opale Paramodels prévu initialement pour le sauvetage de drones ou multicoptères. J'ai choisi celui de 1,8 m², mesurant 1,52 m de diamètre. Il pèse seulement 95 g et permet en plus d'économiser le poids des 2 gros servos qui servaient à diriger le parapente, prenant sa place de la même façon. Il est livré avec son petit sac de rangement qui reste solidaire de la voile. Celle-ci est retenue à l'intérieur du sac par une boucle des suspentes glissée à travers un anneau de caoutchouc. Dès qu'une légère traction se fait, les suspentes se déroulent suivies de la corole en tissu. Soigneusement cousu et renforcé comme les parachutes grandeur, il est léger et résistant. Comme il est moins volumineux lorsqu'il est plié, j'ai dû ajouter une plaque avec un ressort pour l'éjecter de son logement. Au final, l'appareil est plus léger d'une centaine de grammes. L'ouverture est plus violente que précédemment
mais la cellule encaisse sans problème. Il faut juste bien assurer
la fixation du casque pour éviter qu'il ne se détache sous
le choc, comme c'est arrivé lors d'un vol pour Inter-Ex 2015 en
Allemagne.
La conception et la mise au point de ce modèle
ont été agréablement menées. Quel plaisir
d’avoir pu le faire voler en Suisse devant un groupe de connaisseurs.
Quelques jours après l’édition d’Inter-Ex, Yves
Rossy qui avait vu des photos et vidéos m’a envoyé
un message pour me dire qu’il trouvait la maquette très ressemblante,
et se disait flatté de se voir voler en modèle réduit. ___________________________________________________________________ Un fil de discussion est en cours sur le forum Contacter le webmaster : laurent@jivaro-models.org
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