Qui parmi vous n’a pas déjà
vu au journal télévisé une vidéo de l’homme
volant Yves Rossy ? Il fait régulièrement parler de lui
en survolant des endroits renommés qu’il traverse de façon
renversante, accroché sous sa petite aile qui le fait évoluer
comme un jet. C’est une version radio-commandée de ce fameux
Jetman qui vous est proposée, le plan est téléchargeable.
Caractéristiques
Echelle : 1/2 environ Envergure : 1120 mm
Longueur : 850 mm
Corde : 200 / 500 mm
Profil : FAD16_9%
Surface : 42,5 dm²
Masse : 2210 g
Charge alaire : 52 g/dm²
Equipements
Servos : 2 x Pro-Tronik
7470 TG-D (élevons), 2 x Pro-Tronik 7813 MG-D (parachute) et
1 Pro-Tronik 6452 MG-A (ouverture parachute)
Contrôleur : Pro-Tronik BF45A Bec 3A
Moteurs : 2 x Typhoon 2W-18 3650 kV
Turbines : 2x HET 6404
Pack prop : Lipo 3S 4000 mAh
Radio : 7 voies
Compil des vols réalisés
avec la version radiocommandée de Jetman, lors de l'édition
suisse d'Inter-Ex 2013, à Versoix. Une caméra Mobius
est embarquée sur un pied ou sur le casque du personnage.
Après le vol ponctué par des fumigènes, la
descente s'effectue sous voile commandée jusqu'au sol. Parfois,
tout ne se passe pas comme prévu comme on peut le voir à
la fin de la vidéo avec le bonus des crashes (qui restent
sans gravité pour l'appareil...)
CONCEPTION
Comme si c’était hier, je me souviens du
moment où le déclic a été provoqué.
Scotché devant l’écran télévisé
lors d’une pause repas volontairement prolongée pour ne pas
rater une miette de l’événement diffusé en
direct ce jour de septembre 2008, Fusionman (le précédent
surnom de Jetman) venait de traverser la Manche pour atterrir dans un
champ en Angleterre, après s’être élancé
d’un Pilatus PC-6 depuis les côtes françaises. Pratiquement
un siècle après son prédécesseur qui a marqué
l’histoire de l’aviation, ce Blériot des temps modernes
venait de réaliser un de ses rêves, et de déclencher
chez moi l’envie d’en faire voler une réplique en modèle
réduit…
Avant de me lancer, j’ai longuement cherché un casque et
un parachute qui auraient déterminé l’échelle.
Les quelques fabricants de voiles dénichés à l’étranger
pratiquaient des tarifs vraiment prohibitifs ou en tout cas bien au-delà
du plafond que je m’étais fixé, faisant stagner le
projet.
Ca n’est que quelques années plus tard que je me suis lancé.
L’édition d’Inter-Ex 2013 devant se dérouler
en Suisse, le pays d’Yves Rossy, c’était l’occasion
plus que jamais de présenter un tel sujet. Le pilote a été
déniché chez Topmodel, c’est un buste avec casque
intégral moulé en fibre de verre très léger,
soi-disant à l’échelle 1/3 mais il doit être
plus grand que ça en réalité. La forme rappelle davantage
un coureur automobile qu’un parachutiste mais le décor personnalisé
fera oublier ce détail…
J’étais sur le point de commander une voile de parachute
sur un site chinois dont les échos n’étaient pas des
plus favorables concernant les réglages à y apporter lorsqu’un
copain m’a proposé une voile de parachute à caissons
qu’il avait confectionnée une quinzaine d’années
auparavant.
Il n’en fallait pas plus pour tracer les grandes lignes, en effectuant
quelques recherches sur le site officiel de Jetman et ailleurs sur le
Net pour dénicher quelques photos et extrapoler un plan. J’ai
également contacté l’équipe officielle en détaillant
mon projet. J’ai reçu quelques jours après une clé
USB contenant plein de photos et vidéos qui m’ont permis
de finaliser pas mal de détails ; vraiment sympa ! L’aile
grandeur mesurant seulement 2 mètres d’envergure, une échelle
au 1/3 aurait laissé très peu de surface portante sur la
maquette car les réacteurs et le pilote en masquent une grande
partie. L’échelle de ce p’tit gros est donc fixée
à ½. J’ai également triché un peu sur
l’envergure en étirant légèrement l’aile,
c’est finalement peu visible.
Contrairement au Jetman échelle 1, j’ai ajouté des
gouvernes pour diriger le modèle de façon plus classique
car se limiter à des mouvements du corps du pilote aurait donné
un volume nécessaire pour le vol sans doute beaucoup trop important,
mais le challenge serait intéressant…
Enfin, même si les nacelles laissent supposer que quatre propulseurs
sont installés, ce modèle est équipé de seulement
deux turbines électriques de 64 mm. Pour obtenir des performances
en vol correctes, la construction doit rester légère donc
l’aile en mousse n’est pas coffrée et les renforts
sont limités au strict indispensable.
Si vous vous promenez dans la vallée
du Rhône côté Suisse, quelques dizaines de
kilomètres avant que le fleuve atteigne le lac Léman,
et plus particulièrement aux abords de la petite ville
de Bex et de son aérodrome qui fourmille d’activité,
levez les yeux. Vous aurez peut-être la chance d’apercevoir
une petite flèche noire traverser le ciel comme une fusée.
Trop petit pour être un jet, bien trop rapide pour être
un oiseau, vous reconnaîtrez éventuellement Jetman
en train d’effectuer un vol d’entraînement sous
son aile à réaction.
Pilote
de chasse durant 17 ans sur jet supersonique dont le Mirage
III, Yves Rossy vole actuellement comme commandant de bord
sur un Airbus A320 chez Swiss International Air Lines. Comme
beaucoup de passionnés d’aviation, il ne résiste
pas à l’appel du ciel en dehors de ses heures
de travail puisqu’il pratique, entre autres, le parachutisme
depuis plusieurs dizaines d’années.
Désirant
prolonger et pimenter le vol, il a mis au point plusieurs
prototypes d’ailes volantes qu’il s’accroche
dans le dos avant de se jeter dans le vide depuis un avion,
un hélicoptère ou encore une montgolfière.
Sa première aile était gonflable, une autre
rigide se dépliait durant la chute. C’est en
2005 qu’il équipe l’une d’elles
de deux réacteurs de modèles réduits
fabriqués par Jetcat. Le concept fonctionne, il installe
par la suite 4 réacteurs du même type et traverse
la Manche en 2008 avec un vol de 35 km en ligne droite,
effectué en 13 minutes.
Son
aile rigide en carbone est maintenant bien au point. Elle
est compacte avec ses 2 m d’envergure et lui permet
d’atteindre, grâce à ses 4 Jet-Cat P200
de 22 kg de poussée chacun, une vitesse en palier
de plus de 200 km/h. La puissance est telle qu’il
arrive bien sûr à grimper, à effectuer
des figures de voltige comme le tonneau et le looping, ou
encore à voler en groupe avec les biplans de la patrouille
des Wingwalkers et même les jets L-39C du Breitling
Team qui eux évoluent pratiquement à leur
vitesse la plus faible à ce moment-là.
Depuis, il sillonne la planète
pour survoler des paysages prestigieux, traversant le Grand Canyon
ou longeant les flancs du Fujiyama ou encore frôlant le
Christ Rédempteur au-dessus de la baie de Rio…
Ce jet de poche n’est pourtant
pas piloté comme un avion classique puisqu’il ne
possède aucune gouverne. C’est bien un véritable
homme-oiseau qui le dirige avec ses mouvements du corps, les bras,
les mains, les jambes, les épaules, la tête…
comme lors d’une chute libre avant d’ouvrir le parachute.
Le prochain défit sera de décoller de façon
indépendante, en se jetant d’une falaise dans un
premier temps, puis en partant du sol dans l’avenir. Il
reste cependant quelques étapes à parcourir avant
d’en arriver là. Et qui sait, peut-être qu’un
jour chacun d’entre nous pourra enfiler une évolution
de cette aile et s’envoler avec les sensations d’être
devenu un super héros ?
Rendez-vous sur son site pour en
savoir davantage : jetman.com
Jetman, planche 1, échelle
1 sur une grande feuille (format PDF, 105 ko). Clic droit sur l'image puis "enregistrer
la cible du lien sous...)
Si vous n'avez pas la possibilité
de faire imprimer les plans, je peux fournir un tirage papier au
prix de 15 € port compris (pour un envoi en France). Contact
: laurent@jivaro-models.org
Jetman, planche 2, échelle
1 sur une grande feuille (format PDF, 92 ko). Clic droit sur l'image puis "enregistrer
la cible du lien sous...)
Jetman, planche 1 sur
feuilles A4 à assembler (format PDF, 616 ko). Clic droit sur l'image puis "enregistrer
la cible du lien sous...)
Jetman, planche 2 sur
feuilles A4 à assembler (format PDF, 578 ko). Clic droit sur l'image puis "enregistrer
la cible du lien sous...)
L'AILE DELTA
La voilure est découpée à l’aide
d’un fil chaud dans une plaque de polystyrène extrudé
de 60 mm, en suivant des gabarits tirés d’un calendrier dont
la tranche est durcie à la cyano, avant d’être soigneusement
poncée ; c’est suffisant pour un usage réduit.
Le tronçon central rectangulaire se découpe sans histoire.
Il faut être plus attentif avec les trapèzes latéraux
car la différence de cordes est importante, le fil rayonne donc
davantage côté saumon. Si nécessaire, quelques allers-retours
avec une cale recouverte de papier de verre fin feront disparaître
les irrégularités de surface.
L’armature en contre-plaqué constituant
la clé d’aile et les nervures destinées à supporter
les nacelles est assemblée en l’air. Si les encoches ont
été découpées soigneusement, tout sort bien
aligné. Pas de difficulté pour ma part, j’ai confié
mes fichiers à un sous-traitant équipé d’une
machine de découpe au laser.
Les trapèzes sont ensuite refendus à l’aide
d’un fil chaud tendu verticalement. Je me suis confectionné
un outil qui ressemble à une scie à chantourner, parfait
pour cette application. On déduit des différents blocs l’épaisseur
de l’armature en contre-plaqué puis on colle l’ensemble
à l’époxy ou à la polyuréthane.
Le bord d’attaque est tranché verticalement à 5 mm,
il sera remplacé par une baguette de balsa ou de samba mise en
forme à demeure.
Même chose côté bord de fuite où
l’on recoupe au niveau des gouvernes. La mousse est trop souple
pour confectionner les élevons, il vaut mieux les tailler dans
une planche de balsa léger de 12 mm. Attendez-vous à quelques
copeaux et un peu de poussière.
Le faux bord de fuite est en balsa dur de 3 mm.
Côté saumon, des nervures en contre-plaqué comportent
deux inserts filetés à 3 mm qui serviront à plaquer
les dérives amovibles.
Ces dérives sont découpées dans
de la planche balsa de 5 mm léger et rigide, en respectant le sens
des fibres pour une meilleure rigidité. De fausses nervures sont
collées sur la face extérieure dans le même but, évitant
l’écrasement lors du serrage des vis de fixation.
LES TUYERES
Les tuyères sont confectionnées en fonction
du diamètre des turbines. J’avais choisi au départ
deux turbines SF 64 qui se sont avérées un peu justes. Je
les ai remplacées par la suite par des HET 64 qui mesurent le même
diamètre extérieur.
Ces tuyères accolées deux par deux sont
également taillées dans du polystyrène extrudé,
à l’aide de gabarits, ou comme je l’ai fait si les
découpes sont parfaites, directement avec les couples en contre-plaqué.
Ces cylindres doubles sont ensuite tronçonnés en 3 morceaux.
Le plus petit sera finement poncé pour former la lèvre d’entrée
d’air. Le suivant doit avoir une longueur bien précise déterminée
par les encoches prévues sur les supports. Les couples en forme
de 8 sont collés de part et d’autre. Enfin, le troisième
tronçon est affiné afin que le bord de fuite fasse tout
au plus 3 mm d’épaisseur.
L’ensemble est ensuite recollé, y compris
les supports transversaux écartés pour laisser passer les
portions de nervures qui dépassent de l’aile. Il vaut mieux
travailler directement sur le noyau pour s’assurer que tout se positionne
correctement, l’aile pouvant être protégée par
un morceau de film alimentaire.
4 vis métalliques de 2 mm équipées d’écrous
prisonniers traversent alors l’ensemble qui reste démontable.
EQUIPEMENTS ELECTRONIQUES
Les turbines HET 6404 à 4 pales sont équipées
de moteurs brushless Typhoon 2W-18 3650 kV qui tournent en 3S. Elles se
glissent par l’avant dans les nacelles placées vers le centre
de l’aile. Celles placées côté extérieur
restent vides, elles recevront par la suite une simple cloison perforée
pour supporter les fumigènes.
Les contrôleurs Pro-Tronik BF45A Bec 3A sont noyés
dans l’épaisseur de l’aile, près des nervures
d’emplanture. Le câblage passe dans des saignées pratiquées
sur mesure. On retire bien sûr le fil rouge sur l’un des contrôleurs
afin de ne garder qu’un seul Bec pour alimenter la radio, à
moins d’utiliser un U-Bec séparé.
L’ensemble est alimenté par un unique pack
Lipo Black Lithium 35C qui se glisse dans le pilote en mousse.
Un point important concernant la motorisation : la commande de direction
est mixée avec celle de gaz. On peut donc faire varier le régime
entre les deux turbines, ce qui permet d’agir légèrement
sur l’axe de lacet.
Les miniservos 7470 TG-D de 15 g des élevons sont placés
au ras des supports de turbines, sur des planchers en contre-plaqué
de 2 mm. Une trappe amovible masque l’ouverture. Les commandes doivent
être suffisamment rigides vu la taille des gouvernes. Ce sont des
joncs carbone de 2 mm prolongés par des chapes métalliques.
Les deux gros servos 7813 MG-D qui dirigeront le parachute sont vissés
à travers les nervures d’emplantures. Les palonniers ne sont
pas standard, il faut des modèles rallongés pour obtenir
un maximum de débattement. Ce sont deux potentiomètres latéraux
présents sur les flancs du boîtier de l’émetteur
MX-22 qui les manœuvrent indépendamment. Au repos, les bras
sont placés en direction du bord d’attaque. Pour tourner,
l’un d’eux tire la suspente des freins. Pour atterrir, ils
tirent tous les deux les suspentes vers l’arrière.
Enfin, au centre de l’aile, tout près du bord d’attaque,
se trouve un miniservo 6452 MG-A qui actionne une goupille libérant
le parachute.
LA VOILE
Je n’ai pas encore essayé le premier parachute
confié par un copain (Merci Patrick). Il s’agit d’une
voile rectangulaire un peu semblable aux parachutes sportifs actuels,
mais avec encore moins d’allongement. Assemblé il y a plus
d’une quinzaine d’années, la toile un peu épaisse
est assez raide. Vu que les descentes durent moins d’une minute,
ça ne laisse guère de temps pour analyser les réglages
à effectuer, surtout si la voile met du temps avant de se déployer
correctement. J’ai donc choisi la sécurité en utilisant
la voile d’un parapente RC prêtée par l'ami Marcellus.
Elle est produite par RC Paramodels, un artisan slovaque. Elle mesure
2 m d’envergure quand elle est à plat et sa surface est de
presque 100 dm². Celui qui me l’a confiée avait déjà
fait l’essai de larguer le parapente de 800 g depuis un hélico
et constaté que la voile s’ouvre en quelques secondes. En
l’essayant à la pente, il avait constaté qu’en
ajoutant du lest, elle devenait plus réactive. C’était
donc beaucoup plus simple pour moi d’utiliser celui-ci car la longueur
des suspentes pour le diriger et le freiner étaient connues.
On trouve maintenant sur le marché français
des voiles de paramoteurs qui feraient l’affaire.
Une robuste clé constituée de 2 tubes de carbone gigognes
dans lesquels passent une corde à piano est intégrée
tout près du bord d’attaque dans la partie centrale de l’aile.
Elle traverse les nervures d’emplanture, le collage est renforcé
avec des rondelles de bois dur. Deux cloisons glissées dessus sont
destinées à éviter que les suspentes ne viennent
en contact avec les bras de servos et s’y emmêlement.
Les deux servos latéraux actionnent les freins,
c’est-à-dire les suspentes qui tirent sur le bord de fuite
aux extrémités de la voilure. En effet, comme en grandeur,
il n’y a pas de commande de profondeur pour monter ou descendre.
On freine d’un côté pour tourner, et des deux en même
temps pour réduire la vitesse au moment d’atterrir.
Le pliage doit être effectué avec attention
pour garantir une ouverture correcte. Afin que les plis ne soient pas
trop marqués et que la voile ait tendance à se déployer
naturellement, elle est rangée au dernier moment dans son logement
à l’avant de l’aile. Les suspentes sont regroupées
par grappes, celles de gauche d’un côté, celles de
droite de l’autre, enroulées par une chaîne de boucles
qui se desserre par simple traction. Le tissu est replié en partant
des extrémités, de façon symétrique, en prenant
en sandwich les suspentes au fur et à mesure. La longue bande étroite
qui reste à la fin est repliée en accordéon puis
enfoncée dans la cuvette creusée dans le styro sur environ
35 mm de profondeur, entre le bord d’attaque et la clé dans
l’aile.
LE SAC DE VOILE
Comme sur un parachute grandeur, la fermeture du sac
de voile est confiée à 4 « pétales »
plaqués par une unique goupille libérant une boucle. Ces
pétales sont découpés dans du tissu un peu épais,
un vieux T-shirt noir fait l’affaire. Ils sont collés à
la néoprène non styrophage sur les bords du compartiment
à voile. D’abord celui de l’arrière puis les
deux latéraux et enfin celui de l’avant qui recouvre les
bords des précédents. Ainsi, aucun risque que l’air
s’engouffre à l’intérieur.
Celui de l’arrière reçoit une boucle
en cordelette nylon qui passe à travers des œillets métalliques
pour faciliter le glissement dans les 3 autres. Sur le terrain, un petit
crochet est bien utile pour tirer l’anneau sans difficulté
à travers les trous. Le miniservo monté à plat au
niveau du bord d’attaque de l’aile actionne une goupille qui
verrouille l’anneau. En la tirant, elle le libère. La voile
qui force un peu pour se détendre écarte les pétales
et se déploie. Inutile de chercher une autre méthode, ça
fonctionne parfaitement, c’est d’ailleurs le même système
sur les parachutes grandeur.
Pour ceux qui n’auraient pas envie d’investir
dans une voile à caissons, une alternative serait d’installer
un parachute hémisphérique non piloté mais on perdrait
beaucoup en réalisme.
FINITION
L’aile est entièrement entoilée à
l’Orastick imitation carbone, posé directement sur la mousse
après l’avoir très soigneusement essuyée et
même aspirée. Il faut chauffer modérément au
fer à repasser pour pouvoir tendre le film sans altérer
le noyau.
Derrière les sorties des tuyères, c’est de l’autocollant
couleur chrome qui reproduit les réflecteurs de chaleur.
Les décors avec la marque Breitling, les autocollants
Jetcat et les logos Jetman ont été retracés avec
un programme de dessin vectoriel puis découpés dans du vinyle
avec une petite machine de découpe Silhouette SD. Ceux qui se lanceraient
dans la construction de la maquette peuvent me contacter pour en obtenir
un jeu de jaune, noir, gris et orange (laurent@jivaro-models.org).
Le décor découpé dans du film vinyle est composé
d'environ 70 cm de jaune, 30 cm de noir, 15 cm de orange et 10 cm de gris.
Il est livré échenillé (parties inutiles retirées)
et recouvert de film de transfert. Le montant avec les frais de port en
Colissimo pour un envoi en France est de 35 €.
Les tuyères ont été marouflées
au papier Modelspan posé à la colle blanche diluée
à l’eau, puis recouvertes de vinyle noir mat et alu. Si c’était
à refaire, je les envelopperais de tissu de verre 80 g/m²
pour qu’elles ne souffrent pas lors des atterrissages non prévus,
quand la voile n’est pas déployée par exemple. L’intérieur
est peint en noir mat afin d’obtenir un effet de profondeur plus
réaliste. N’ayant pas de peinture rose nacrée pour
les lèvres d’entrée d’air, c’est du vernis
à ongles généreusement fourni par ma fille qui a
été utilisé…
Les nacelles sont fixées sur leurs supports au moyen de 4 vis.
C'est donc démontable pour y mettre autre chose si nécessaire...
LA FIGURINE
Plus que jamais sur une semi-maquette, la figurine est
indispensable. Ne cherchez pas : à part le casque, rien n’est
disponible dans le commerce qui soit suffisamment réaliste et léger.
J’ai récupéré des chutes d’emballage
en mousse polypropylène. Ca se découpe très facilement
au cutter, c’est léger et incassable. Par contre, ça
se colle plutôt mal mais on s’en sort avec de la néoprène
et éventuellement quelques bandes de ruban adhésif armé.
Le corps est sculpté, bras tendus, jambes étirées,
pieds allongés vers l’arrière. Il est creusé
autant que possible afin de grappiller quelques grammes mais surtout pour
y loger le pack d’accus qu’on glisse entre les épaules,
après avoir retiré la tête.
La combinaison jaune est découpée dans
de la toile de spinnaker CX2 ou de cerf-volant jaune de 42 g/m².
Cette toile renforcée est destinée à être cousue.
Pour la coller, il faut ruser en mettant de la cyano d’un côté
et de l’accélérateur de l’autre. On plaque bien
durant quelques secondes en prenant garde à la réaction
chimique pour ne pas se brûler les doigts. Chaque partie du corps
est emballée individuellement. Le reste de tissu noir est utilisé
pour confectionner les différentes sangles factices qui raccordent
le pilote à son aile. Seules les deux bretelles à l’avant
sont rattachées à l’aile avec des morceaux de velcro
adhésif. Le pilote est d’ailleurs maintenu de la même
façon, la partie plane allant des épaules jusqu’au
bassin venant se plaquer sous l’aile.
LE CASQUE
Le casque en époxy a été entièrement
dépoli et repeint en blanc. La visière est découpée
à l’aide d’une fraise montée sur une mini-perceuse,
l’ouverture est renforcée par l’intérieur avec
une bande de mèche carbone collée à la cyano. Un
joint de mousse néoprène noire fait le tour de cette ouverture.
Le visage d’Yves Rossy imprimé sur du papier épais
est collé sur cette mousse, un dégradé de noir sur
les côtés de la photo accentue l’effet d’ombre
vers l’intérieur, ce qui donne un aspect de profondeur au
casque très réaliste.
La visière en plastique transparent est alors collée à
la néoprène.
On termine par la pose des autocollants en vinyle sur
le casque et sur la combinaison. Là encore, l’adhérence
est très moyenne sur le tissu, il faut donc ruser en recouvrant
chaque logo d’un filet de cyano pour qu’il reste en place.
LES FUMIGENES
Pour parfaire le réalisme, des fumigènes
à poudre disponibles dans le commerce ponctuent les trajectoires.
Les miens proviennent de chez Silence
Model. Ils sont fixés sur des cloisons verticales collées
dans les nacelles restées vides. La protection contre la chaleur
de ces cloisons en contre-plaqué est assurée par du ruban
adhésif en aluminium.
La durée de combustion est d’environ 4 minutes, ce qui convient
tout à fait pour la durée d’un vol car ils sont ainsi
bien éteints au moment d’ouvrir la voile qui ne risque donc
pas d’être endommagée. A 3 € pièce qui
partent en fumée, on n’en met pas à chaque vol mais
uniquement lors des représentations en meeting, et plus encore
si on a pris soin d’ajouter une petite caméra fixée
sur le casque et filmant vers l’arrière…
EN VOL
Les essais se sont déroulés en différentes
étapes, au fur et à mesure de l’avancée des
travaux. L’aile seule a d’abord pris l’air avec deux
turbines SF 64. Le résultat était déjà très
encourageant, même lorsqu’un rotor s’est détaché.
Le vol a pu être prolongé sans histoire pour revenir se poser
sur la piste face au vent.
Ensuite, c’est avec le pilote en cours de finition
que les expérimentations ont continué. Là, les petites
turbines montraient leur limite, obligeant à garder une certaine
concentration pour ne rien perdre de l’altitude gagnée. Quelques
figures étaient possibles mais c’était poussif dans
le plan vertical.
Allez, les images qui bougent de
la journée de vols d'essais relatée plus haut...
Les turbines ont donc été remplacées
par les HET 6404 et les moteurs Typhoon 2W-18 qui n’augmentent que
faiblement la vitesse de vol mais procurent un meilleur angle de montée.
Il ne restait plus qu’à installer la voile. Le centrage est
facile à conserver en déplaçant simplement la batterie,
voire le pilote entier.
Les premiers vols qui se terminent par une descente sous
voile. Encore quelques petits réglages et un peu de finitionavant
la rencontre Inter-Ex 2013
du côté de Genève.
Merci à Claude pour les lancés, à
Winnie pour les photos, et à un petit jeune dont je ne connais
pas le prénom pour la vidéo du 2e vol.
Il faut une bonne impulsion au lancer pour propulser
les 2200 g de l’engin en tenant la figurine par la taille mais les
turbines accrochent assez vite et on peut commencer à cabrer après
un palier de quelques mètres. Les réactions sont douces
sur les deux axes pilotés, les trajectoires plutôt stables.
On sent que la charge alaire est relativement élevée, il
faut dire que la surface portante est devenue plutôt faible lorsque
l’aile est totalement équipée de ses accessoires.
On trace donc de belles lignes droites agrémentées de larges
virages. Les tonneaux passent sans prise de badin mais la correction sur
le dos fait perdre un peu de vitesse. En effectuant un bref palier entre
chaque, on ne perd pas d’altitude.
Les figures dans le plan vertical sont plus difficiles.
Une pente de descente ne fait prendre qu’un léger badin.
On arrive néanmoins à tourner les boucles qui doivent être
aussi réalistes qu’avec l’appareil grandeur, c’est-à-dire
un peu à bout de souffle dans le haut de la figure.
Le plus joli reste les passages près du sol avec une légère
inclinaison. On peut à ce moment-là admirer les formes peu
conventionnelles, et la trace des fumigènes accentue encore davantage
le plaisir.
Après environ 4 minutes de vol, on arrête les cabrioles pour
prendre de la hauteur et se placer face au vent, à un endroit où
le modèle pourra être récupéré facilement
lorsqu’il sera descendu pratiquement à la verticale. L’interrupteur
de largage est actionné, le parachute s’ouvre une ou deux
secondes après et se déploie complètement…
en général. Il arrive parfois que les suspentes s’accrochent
quelque part. Dans ce cas, on peut essayer de faire pivoter l’aile
en donnant des coups de gaz avec le manche de direction. En fait, il ne
faut pas chercher à trop freiner le delta durant cette phase mais
ouvrir de préférence à vitesse relativement élevée.
La voile se gonfle alors beaucoup plus rapidement.
L’aile et son pilote ne pendent pas debout en
dessous, l’ensemble se place plutôt à l’oblique
et continue à avancer.
Une fois les suspentes bien réglées, ce qui s’obtient
après quelques tentatives, on arrive à faire tourner l’aile
dans un sens ou dans l’autre. On ne peut pas vraiment dire qu’on
la dirige car le point d’ouverture est pratiquement au niveau de
la zone d’atterrissage. Juste avant de poser, on essaie de casser
totalement la vitesse en freinant avec les deux commandes. Les pieds et
les genoux du pilote touchent le sol en premier, jouant leur rôle
d’amortisseurs, il n’y a aucun risque de casse en se posant
sur l’herbe.
En cas de problème si la voile n’a pas pu être libérée,
à cause d’une perte de puissance empêchant de grimper
par exemple, il est possible de se poser sur le ventre… de la figurine
! Il faut prendre soin de venir bien à plat, sinon les tuyères
risquent d’entrer en contact avec le sol. On cabre alors juste avant
le toucher. Ca nous est arrivé une fois. La tête du pilote
qui est maintenue en place avec du velcro est partie en roulé-boulé
avec la caméra qui était fixée dessus. C’est
ce qu’on peut voir sur la vidéo visible
un peu plus haut, qui compile les vols réalisés lors
d’Inter-Ex, dont certains étaient parfaits, heureusement.
PARACHUTE
HEMISPHERIQUE OPALE PARAMODELS (Mise à jour 27 décembre
2015)
La descente sous voile s'effectuant assez rapidement,
laissant guère de possibilité en pilotant pour choisir le
point d'atterrissage, j'ai rendu le parapente au copain qui me l'avait
prêté pour installer un parachute hémisphérique
Opale Paramodels
prévu initialement pour le sauvetage de drones ou multicoptères.
J'ai choisi celui
de 1,8 m², mesurant 1,52 m de diamètre. Il pèse
seulement 95 g et permet en plus d'économiser le poids des 2 gros
servos qui servaient à diriger le parapente, prenant sa place de
la même façon. Il est livré avec son petit sac de
rangement qui reste solidaire de la voile. Celle-ci est retenue à
l'intérieur du sac par une boucle des suspentes glissée
à travers un anneau de caoutchouc. Dès qu'une légère
traction se fait, les suspentes se déroulent suivies de la corole
en tissu.
Soigneusement cousu et renforcé comme les parachutes
grandeur, il est léger et résistant. Comme il est moins
volumineux lorsqu'il est plié, j'ai dû ajouter une plaque
avec un ressort pour l'éjecter de son logement. Au final, l'appareil
est plus léger d'une centaine de grammes.
L'ouverture est plus violente que précédemment
mais la cellule encaisse sans problème. Il faut juste bien assurer
la fixation du casque pour éviter qu'il ne se détache sous
le choc, comme c'est arrivé lors d'un vol pour Inter-Ex 2015 en
Allemagne.
Les couleurs rouge et blanc sont magnifiques et se détachent très
bien sur le ciel.
Une vidéo du Mini-Jetman RC présenté
à Saint-Hilaire du Touvet pour la Coupe Icare 2015. Le vent
soufflait assez fort, comme on peut le voir une fois que la corole
s'est déployée.
UNE BELLE AVENTURE
La conception et la mise au point de ce modèle
ont été agréablement menées. Quel plaisir
d’avoir pu le faire voler en Suisse devant un groupe de connaisseurs.
Quelques jours après l’édition d’Inter-Ex, Yves
Rossy qui avait vu des photos et vidéos m’a envoyé
un message pour me dire qu’il trouvait la maquette très ressemblante,
et se disait flatté de se voir voler en modèle réduit.
Si l’emploi du temps de chacun et la météo le permettent,
nous devrions nous rencontrer au printemps prochain, pas pour un vol de
groupe, mais pour que le petit puisse voler devant le grand, et inversement…
Je croise les doigts pour que le rendez-vous ait lieu et je profite au
passage pour remercier Yves et son staff qui prennent le temps de répondre
aux messages qu’on leur envoie, ce qui confirme que, quelle que
soit leur taille, nos modèles réduits font bien partie de
la grande famille de l’aviation.