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        Présentation : Christian Stolz  L'entoilage au papier Kraft a ses adeptes et ses détracteurs. 
          Dans ses inconvénients vient en premier un surpoids (de l'ordre 
          de 15%), le risque de vrillage lors du séchage (le papier peut 
          se tendre très fort…) et tous les avatars d'un revêtement 
          (plis, bulles, parties mal collées, etc.)
 Avec un peu de technique et de méthode, le résultat peut 
          être très intéressant : une grande solidité 
          des parties entoilées, la possibilité d'appliquer des 
          peintures que le Dépron ne supporte habituellement pas et d'obtenir 
          une très belle finition.
 
           
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            | Quelques 
                exemples de modèles en Dépron entoilés au 
                papier Kraft. (Un Stampe, 
                un Rafale, 
                un YF-22 ou encore un Super Bandit) L'état de surface est 
                très propre et toutes sortes de peintures peuvent être 
                utilisées puisque le matériau est protégé. |  
           
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            | Avant 
                la couche de protection |   
            |  |  Avant l'entoilage, il faut reboucher les trous et autres accrocs qu'a 
          subi l'avion pendant sa fabrication. Un mélange de Klir, un nettoyant pour sol ayant les caractéristiques 
          d'un vernis acrylique, et de talc officinal va permettre de préparer 
          un enduit léger et très facile à poncer.
 
           
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            | Un enduit 
                de rebouchage très léger est réalisé 
                avec un mélange de Klir et de talc. |  Le matériel est le même que pour du papier peint. La technique 
          aussi d'ailleurs… Il vous faudra à minima :
 
         
           une surface lisse car vous encollerez directement 
            dessus.  
          De la colle à bois à pas cher. La 
            marque Cléopâtre, que l'on trouve dans les magasins de 
            travaux manuels. 
           De la colle à papier peint qui viendra 
            à 30% dans le mélange pour lui donner un peu de fluidité 
            et de « moelleux ». 
           Une paire de ciseaux d'excellente qualité 
            et dédiée exclusivement à la coupe du papier 
            mouillé. 
           Un cutter parfaitement affûté. Comme 
            pour le Dépron, il s'utilise en étant le plus parallèle 
            possible au papier. Dans le cas contraire, déchirures assurées… 
           
          2 pinceaux plats, un petit pour les angles et un 
            plus large. 
           1 bol pour l'eau qui permettra de laver la table 
            après chaque encollage, 1 autre pour y préparer la colle 
            (ou un pot de confiture si vous souhaitez conserver ce que vous auriez 
            préparé en trop). 
           Très important : 1 éponge 
           Des bandes de papier Kraft prédécoupées 
            d'environ 5 cm de large.  
        Au sujet du papier Kraft, il existe le papier brun classique, que tout 
          le monde connaît, mais également des papiers de couleurs 
          qui pourraient permettre de ne même pas envisager l'application 
          de peintures.On le trouve dans des grammages allant de 40 à 180 g/m² 
          et dans 2 qualités, suivant les fournisseurs : soit en tramé, 
          soit en lisse. Pour ma part, je fuis le lisse qui se « décompose 
          » sous l'effet de l'eau contenue dans la colle, se pose très 
          mal, « travaille » beaucoup, plisse…
 
           
            |  |  |   
            | Une quinzaine de couleurs 
                différentes pour du papier vendu en rouleau de 3x0,7 m 
                en 70 g/m²  |  Comptez un peu moins de 2 € le rouleau de 3,00 m, vendu en magasin 
          de travaux manuels. Concernant l'entoilage, il y a certainement plein de techniques différentes. 
          Celle que je vous propose est celle qui me plaît et dont je connais 
          les résultats. En aucun cas il ne s'agit d'un dogme, simplement 
          d'une méthode parmi d'autres…
 Pour les ailes, dérives, stabilisateurs, etc. je travaille en 
          2 temps : un entoilage par bandes de 3 à 5 cm de tous les contours. 
          Une fois le papier sec, je passe aux parties les plus grandes (les aplats).
 L'intérêt que je vois dans cette technique est qu'elle 
          permet de travailler avec des bandes entières, sans découpe 
          de languettes, sans risque de vrillage et avec un minimum de risque 
          de déformation du support.
 Pour les autres pièces, je trace la forme à couvrir et 
          je découpe le papier avec + 2 cm tout autour. Si la zone à 
          couvrir comprend des courbes, celles-ci seront traitées à 
          l'aide de petites languettes entaillées dans le surplus de papier. 
          Certains réalisent ces languettes en déchirant le papier, 
          le recouvrement étant paraît-il moins visible. Pour ma 
          part, je préfère les tailler aux ciseaux.
 
           
            |  |   
            | Entoilage des contours  |  Mais commençons par le début.Les lignes qui suivent s’adressent à des personnes qui 
          n’ont jamais posé de papier peint ou réalisé 
          d’entoilage au papier (le terme marouflage est plus exact).
 
         
           Prédécouper toutes les différentes 
            pièces de Kraft dont vous aurez besoin en prévoyant 
            2 cm de surplus tout autour.
 
           Le mélange de colle à bois, de colle 
            à papier peint (30 à 40%) et d'eau, doit vous donner 
            un résultat fluide, légèrement visqueux, sans 
            être ni liquide, ni pâteux.
 
           Encoller la totalité de la pièce 
            généreusement, sans avoir peur de déborder (d'où 
            la surface lisse…)
 
           Très important, rabattre la pièce 
            de papier sur elle-même pour lui permettre de détremper. 
            C'est une question de réussite. Vous zappez cette étape 
            et obligatoirement vous aurez des problèmes. Le papier va absorber 
            l'eau contenue dans la colle et s'allonger d'environ 1cm/m. Si vous 
            le posez trop rapidement, la fin du détrempage va se faire 
            après la pose et vous aurez de fait des plis qui apparaîtront 
            partout, ou des zones sur lesquelles le papier ne sera plus au contact 
            du Dépron. 
               
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                | Le tracé de la pièce 
                    à couvrir + 2 cm au pourtour  | La pièce repliée 
                    sur elle-même pour détremper   |  
            Vous vous rappelez du sketch de Fernand Raynaud ? Et bien pour le 
            temps de détrempage du papier, c'est comme pour le refroidissement 
            du fût du canon, il prendra un certain temps. En fonction de 
            votre papier, de votre colle, de la quantité que vous en avez 
            mise, de la température, etc. il faudra compter de 3 à 
            5 minutes.  
            C'est à la couleur du papier que vous constaterez s'il a bien 
            bu (il devient légèrement transparent) et à la 
            facilité de déplier la pièce de papier que vous 
            pourrez juger s'il est prêt. Si vous décoller trop facilement 
            votre pliage, c'est trop tôt ; si au contraire c'est impossible, 
            et bien c'est top tard…
           
           Pendant que le papier détrempe, pensez 
            donc à nettoyer la table pour éviter de tout saloper 
            avec la colle dont vous avez beurré la nappe…
           Posez le papier sur le support SANS le tirer, 
            le tendre ou le travailler d’aucune façon. On le pose 
            délicatement. Point ! En partant du centre de la pièce, 
            TRES DOUCEMENT, et à l’aide du pinceau large on applique 
            le papier sur le support. Normalement vous ne devez pas avoir de bulle. 
            Si c’est le cas, décollez la pièce jusqu’à 
            la bulle, mais ne cherchez par à la chasser en « tirant 
            » sur votre pinceau. Le papier ayant été détrempé, 
            en séchant il cherchera à retrouver sa position initiale 
            et plissera ou pire, provoquera du vrillage.  
        
        
        
        Pour traiter les angles, particulièrement quand vous avez des 
          arrondis, entaillez des languettes qui seront d'autant plus étroites 
          que l'arrondi sera important. Rabattez les languettes les unes après 
          les autres et par contre cette fois-ci, tirez bien sur votre pinceau 
          pour chasser les plis, et n'hésitez pas à rajouter de 
          la colle si nécessaire. Lisser les entailles avec le doigt pour 
          bien écraser les languettes et supprimer les excédents 
          de colle. N'ayez pas trop peur des surépaisseurs de papier.Même s'il ne faut pas exagérer, elles s'atténueront 
          partiellement au séchage. Un ponçage léger et une 
          finition à l'enduit permettra de finir de les « gommer 
          ».
 Dernier point, le papier ne séchera pas s'il n'est pas au contact 
          de l'air. Suspendez vos pièces, posez-les sur des cales ou utilisez 
          des aiguilles comme ci-dessous…
 Ici, la technique est un peu différente. Plutôt que d'entoiler 
          les contours séparément du reste, l'aplat et les bords 
          ont été traités dans une même opération. 
          Il restera ensuite à tailler une forme correspondant à 
          l'envers de la pièce, d'en réduire les dimensions de 3 
          mm au pourtour (pour tenir compte de l'allongement du papier) et de 
          la coller en place.
 Il est préférable que ce genre de pièce soit légèrement 
          en retrait du bord pour éviter qu'avec le frottement elle ne 
          réussisse à se décoller.
 Par contre, la dérive et la profondeur ci-dessous ont été 
          entoilées en traitant les contours.
 Pendant le séchage, il peut arriver que les pièces moins 
          épaisses, comme le stabilisateur, se déforme un peu dans 
          le sens longitudinal. Très délicatement, pour ne pas décoller 
          le Kraft, redressez-le à la main. Presque complètement sèche, mettez la pièce sous 
          presse pour garantir sa planéité. La même opération 
          sera probablement à faire lors du traitement des aplats.
 Tous les aplats qui n'avaient pas encore été traités 
          vont l'être maintenant. En utilisant les formes à couvrir comme gabarit, tracez-les sur 
          le papier Kraft, puis réduisez leur taille d'environ 3 à 
          5 mm suivant l'importance de la pièce pour prendre en compte 
          l'allongement du papier lors du détrempage (on l'a déjà 
          dit !). Il est très important que les aplats soient posés 
          tout en douceur et de ne surtout pas manipuler, tirer ou faire subir 
          quelque contrainte que ce soit au papier mouillé. Posez le, appliquez 
          le délicatement sur le Dépron avec un pinceau plat et 
          rien d'autre (on l'a déjà dit aussi !)
 
           
            |  |  |   
            | Pour les aplats des 
                ailes, basez-vous sur un angle pour positionner votre feuille 
                de papier.   |  Une fois l'entoilage terminé, les épaisseurs de Kraft 
          seront légèrement poncées au papier de verre très 
          fin (360) à l'aide d'une cale et un mélange de vernis 
          acrylique (contenu dans le nettoyant de sol dont nous avons déjà 
          parlé) et de talc va permettre de finir de les estomper. 
           
            |  |   
            | Un ponçage tout en douceur 
                de l'enduit va achever le boulot. |   Les dernières pièces de Dépron peuvent être 
          rapportées à la fin ; Ici un karman. C'est même 
          aussi bien d'attendre que tout le reste soit bien sec. 
           
            |  |   
            | Le résultat est parfait, 
                même dans les courbes ou les angles, si on prend soin de 
                réaliser les entailles dans le papier là où 
                il faut. |  
           
            |  |   
            | La 
                peinture : Préparation |   
            |  |   Le papier Kraft reste sensible à l'humidité, et j'ai 
          l'impression que plus il y a de colle à papier peint dans son 
          cocktail, plus le Kraft y est sensible. Or si votre appareil est destiné 
          à atterrir dans l'herbe…Le vitrificateur à parquet, dans sa version acrylique, présente 
          l'avantage de ne pas agresser le Dépron et de permettre d'obtenir 
          une surface très lisse après plusieurs couches et un ponçage 
          à l'eau soigné.
 Par contre le moindre pot est assez cher. Il faut compter en général 
          entre 20 et 30 € pour les plus petits contenants vendus en magasin 
          de bricolage.
 Le vernis s'applique avec un rouleau spécial. A défaut, 
          vous pouvez utiliser un rouleau en mousse, mais vous obtiendrez des 
          petites bulles qu'il faudra faire disparaître au ponçage.
 Entre chacune des 3 couches qu'il faudra appliquer, le ponçage 
          se fait au papier à l'eau (grain 180) avec de l'eau (et oui !) 
          sinon c'est une râpe à bois que vous aurez comme résultat, 
          pas un fini façon peau de bébé...
 
           
            |  |  |  
           
            |  |  |   
            |  |  |   
            | Le sujet 
                choisi pour illustrer cet article est un Mustang P-51 en Dépron 
                de 1,10 m d'envergure, entièrement entoilé au Kraft. 
                Il sera bientôt présenté avec son plan dans 
                ces pages. |   Après la vitrification, il est tout à fait envisageable 
          d'utiliser des peintures en bombe, y compris celles contenant des solvants 
          attaquant le Dépron si la TOTALITE des surfaces pouvant être 
          au contact de la peinture est protégée par du vernis ou 
          masquée. Pour ma part, j'utilise de l'acrylique en tube, comme la « Basics 
          » de chez Liquitex ou la « Studio » de chez Pébéo 
          pour environ 4 € les 100 ml. Idéalement l'application se 
          fait à l'aérographe, mais à défaut le rouleau 
          mousse fait très bien l'affaire mais impose un « egrennage 
          » léger après chaque couche pour bien « lisser 
          » le résultat. Le tout est recouvert d'un vernis acrylique 
          pour « bloquer » la teinte.
 En fait de vernis, j'en reviens encore à mon nettoyant pour sol…
 
           
            |  |  |   
            | Les cellules fines en Dépron 
                comme celle de ce YF-22 sont incroyablement rigidifies avec un marouflage au Kraft.
 | Cet EasyStar très abîmé 
                a été entièrement remis à neuf et 
                bénéficie d'un nouveau recouvrement. Sa remise en 
                état est décrite 
                ici.  |  
           
            |  |  |   
            | Sur 
                les jets, le nez des appareils est renforcé par au moins 
                3 couches de Kraft. C'est incroyable comme le nez devient dur 
                ! Un exemple avec le Rafale qui, après être passé 
                à travers la cime d'un arbre, a fait une chute d'environ 
                une dizaine de mètres pour aller se planter dans la terre. 
                Ben, rien ! Il a volé dans la foulée après 
                s'être fait un peu nettoyer le nez de la terre qu'il avait 
                récupérée... |  Contacter l'auteur : chris@jivaro-models.org |  |