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Cette année, Elec’Trophy s’est déroulé sous une chaleur torride (35° sous abri) le week-end des 18 et 19 juin à Boissy-sous-Saint-Yon. Une fois encore organisée par le Modèle Club Buxéen (http://elec.trophy.free.fr/Config/MI.php), cette manifestation fait état d’une ambiance amicale, tranquille, calme, où il fait bon échanger des idées, faire de nouvelles connaissances, et retrouver les anciens mordus.
Comme de coutume, le samedi matin était réservé
en priorité aux jeunes et moins jeunes futurs pilotes souhaitant
passer les brevets de “pilote de démonstration” et
diverses Ailes. C’est sous l’œil expert des juges MM.
Jean Rousseau et Christian Dupré que dix candidats ont passé
ces brevets, dont huit avec succès.
Après un rapide briefing aux pilotes leur rappelant les consignes de vol, de sécurité et d’organisation, ils ont pu commencer leurs vols. Un fort vent en travers de la piste a soufflé toute la journée. L’après-midi plutôt ensoleillé mais toujours avec un vent assez violent a été consacré aux vols de réglages de tous les modèles. Journée d’échauffement et de mise en condition, mais petite journée très éprouvante. En effet, de nombreuses casses ont été enregistrées à cause de ce violent vent du Nord. De ce fait, ils ont pu démontrer au public que malgré des conditions très défavorables, il est possible avec l’expérience de maîtriser son appareil et que la passion est plus forte que la raison. Ce samedi ne sera pas considéré comme une référence dans les annales d’Elec’Trophy.
L’électrique fait son chemin
Quelques mots sur une machine exceptionnelle, construite et pilotée par Fabrice Noro : le Turbo Raven issu d’un kit de chez Graupner, d’une envergure de 2,50 m. Imaginez les deux brushless Cyclon 160 accouplés en ligne mécaniquement, entraînant une hélice 22”x8” et alimentés par 60 éléments 3 700 Ni-MH ! Un monstre de 12 kg qui a effectué un décollage impressionnant de puissance, suivi d’une montée verticale. Malheureusement, quelques secondes après un déclenché et suite à un ennui technique, le modèle fut détruit. Bon courage à Fabrice pour sa remise en état, ou pour présenter une autre machine tout aussi démonstrative lors de la prochaine édition. Il apparaît que les brushless ont supplanté les moteurs standard à balais. Le brushless s’est enfin démocratisé grâce à la baisse de son prix. Il en est de même pour l’utilisation des Li-Po. La gamme disponible s’est largement développée grâce à l’étendue de ses plages d’utilisation, que se soit en capacité et/ou en courant délivré, ainsi que par les tarifs en baisse constante des produits d’entrée et de milieu de gamme. Les moteurs réductés ont pratiquement disparu. L’hélice peut être facilement adaptée au Kv du moteur brushless. Place au spectacle
En ouverture de spectacle, l’association des clubs MCB et Coucous d’Etampes a permis de faire voler ensemble une myriade de Polyclub. Réalisation économique en EPP d’un modèle deux axes polyvalent “indoor” et “outdoor”. Convenant aussi bien au débutant qu’au pilote expérimenté ; pour le débutant par sa facilité de pilotage et sa capacité à encaisser les chocs les plus violents, pour le pilote chevronné par la joie qu’il procure à voler par tous les temps et dans pratiquement tous les lieux. Un avion sans prise de tête. Deux reconversions étonnantes de machines de types thermiques en électriques dont la Lazer Arrow. Equipée d’un F7 Flyware gorgé par un pack Li-Po 5S2P. Elle révèle une vitesse de vol impressionnante, les taux de montée sont vertigineux, et la vivacité est bien là. Pacemaker s’abstenir. Dans la même lignée mais avec une envergure
plus faible, le Delta 400 de chez RBC, propulsé par un Typhoon
15 en 8 éléments Ni-MH est aussi un modèle pour
les pilotes avides de sensations fortes. Le taux de roulis est colossal. Jacques Routier a conçu un superbe F14 Tomcat à turbine et à géométrie variable. Deux petites fusées à poudre sont installées comme “Booster” pour le décollage. Malheureusement le modèle est un peu lourd et de ce fait le décollage a dû être interrompu plusieurs fois. Un dernier essai à l’aide d’un catapultage a été tenté, mais en vain. Le Ryan de Jean-Michel Cœur, de 2,10 mètres d’envergure pour un poids de sept kilos est enfin optimisé. Moteur brushless Flyware T-Rex 20/330 alimenté par un monstrueux pack Li-Po 9S3P 2100 qui entraîne une hélice en bois de 15”x8”. Le variateur de 140 A, maintenant surdimensionné, contrôle parfaitement la chaîne de motorisation. Vol majestueux, lent ou rapide suivant la position du manche. Les montées verticales sont de toute beauté. Toutefois le modèle semble assez difficile à atterrir. L’appareil rebondit plusieurs fois sur le tarmac malgré un “kiss landing”. Ceci est peut-être dû à un train d’atterrissage trop souple.
Nous ne présentons plus Pascal Bourguignon et son Dragon Rapide, qui nous gratifie, à chaque sortie de son appareil, d’une démonstration très magistrale et réaliste. Pascal est alors un pilote de ligne conscient de ses responsabilités. Mais le Docteur Jekyll se métamorphose en Mister Hyde, lorsqu’il se retrouve aux commandes de son P47 Thunderbolt. La griserie de la vitesse, l’attirance de la proximité de la dérive par le sol, l’approche des sensations extrêmes nous font découvrir un Pascal qui se libère et qui se fait plaisir. Thierry Souin nous concéda un vol lent, majestueux et très réaliste de sa maquette de Fokker D21. Une réalisation personnelle de 1,80 m, d’un poids de 5 kilos, emmené par un Twister 90 et 20 éléments Ni-MH. Superbe.
Chasseurs... de prime Une nouveauté cette année est la création de la coupe des avions Dassault. Son objectif est d’élire un modèle réduit d’un des avions du génial concepteur français : Marcel Dassault. Six pilotes présentaient leurs modèles capables de concourir.
Presque tous des EDF (Electrical Ducted Fan) : Rafale,
Mirage 2000 étaient représentés. Il est à
noter que la moitié de ces machines était issue de kits
de chez Kamdax. Ces kits vendus par Bat Modélisme sont très
bien pensés. Ils sont prévus pour différentes configurations
de la machine : en propulsion EDF, en propulsion ou en traction par
hélice, en PSS. Bravo pour ces astucieux kits en polystyrène.
C’est le jeune Romain Berlivet (10 ans) qui
a remporté cette coupe avec une époustouflante démonstration
parfaitement maîtrisée de son Rafale construit d’après
un kit NPM remotorisé par un Typhoon 6 et des Li-Po à
la place du Speed 400 d’origine.
Fabrice Noro avait lui aussi apporté un Rafale,
de chez Aero-naut. Finition remarquable, mais qui devra être optimisé
d’un point de vue poussée. La turbine ne semble pas être
adaptée au poids de l’avion. Il faut dire que la roulette
fixe ne lui permettait pas de s’aligner correctement sur l’axe
de piste pour une prise de vitesse en sécurité à
cause du fort vent latéral.
Un dernier mot sur un avion légendaire qui vient de terminer sa carrière : le Concorde. Une réalisation personnelle et originale de Daniel Hy. Voilure d’un mètre trente d’envergure, d’un profil planche en Dépron®, trains rentrants, moteurs déportés entraînant par arbres les hélices. Cinq kilos en l’air dans le ciel de Boissy. Le vol sous-motorisé n’est pas celui du modèle grandeur, mais pour son vol d’essai l’oiseau s’est relativement bien comporté.
Pour la deuxième année le challenge Electro’Fille a été remis à Mme Claire Bournet. Mesdames, on attend toujours plus de candidates pour l’année prochaine ! La constatation de cette année est l’envol du nombre et de la qualité des modèles à turbine. L’afflux de moteurs brushless à fort KV, et le gain de poids grâce aux Li-Po ont permis à cette catégorie de pleinement s’exprimer. Les modèles anémiques d’un proche passé sont remplacés par des appareils aux vols vifs et tendus. Les temps de vol sont maintenant suffisants pour se faire plaisir et faire exploser son adrénaline. Cette forte chaleur n’a pas perturbé
cette organisation incontournable, l’indispensable régie
radio performante et sécurisée. Les vols ayant débuté tardivement, il
a été difficile le soir d’interrompre les évolutions
pour la traditionnelle photo de groupe et la non moins traditionnelle
remise des prix. Les pilotes, à la fraîche s’en donnaient
alors à cœur joie en profitant de vider leur énergie
et surtout celle de leurs packs.
Conclusion Est-on en train de vérifier un phénomène
rapide d’érosion et de zapping que l’on voit dans
beaucoup d’autres domaines de la vie quotidienne ? Dès
que l’on possède un objet convoité, il est urgent
de passer à autre chose. Qui ne rêve pas du nouveau téléphone
portable, ou bien de la nouvelle console de jeu encore ce jour indisponible,
qui est d’ores et déjà indispensable, mais qui sera
obsolète demain ? Heureusement, il faut souligner, tout de même, que le parc avions est remarquablement diversifié. Du monomoteur au multimoteur, du monoplan au biplan, de l’indoor au multi, de l’hélice à la turbine. Force est aussi de constater qu’il existe toujours
des modélistes heureux de concevoir et de construire leur machine.
Contacter l'auteur : eric.lefloch@jivaro-models.org
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