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Présentation : Mathieu Travani Aucun amateur d'aviation ne peut rester insensible à la pureté et à la finesse des lignes des avions Caudron, encore moins à celles du C.460 qui est pour moi le plus beau et abouti des avions de course. Les Caudron de tous types ont tout naturellement un certain succès auprès des modélistes mais les reproductions à petites échelles sont rares et c'est ce qui m'a poussé à concevoir un petit modèle, facile à construire, à faire voler et à transporter. Le C.460 comme tous les Caudron de course a une géométrie particulière avec une envergure identique à sa longueur, il en résulte un fuselage très long (gage de stabilité et de précision), volumineux (pratique pour y faire rentrer le matériel) et une aile effilée de faible surface (là ça se complique)...
L'objectif était de concevoir un avion "facile",
autant à construire qu'à faire voler. Ça tombe bien,
le C.460 a des formes simples ! Pour les ailes (minuscules...), même logique, faire simple ! Afin de garantir de bonnes qualités de vol, le profil est un Eppler 193, c'est une valeur sûre avec une épaisseur relative de 10 % et un intrados plat ou presque. Les ailes sont construites sur le coffrage de l'intrados ; de cette manière, impossible de se rater et on obtient rapidement des ailes très légères et suffisamment rigides. Les logerons sont constitués de baguettes balsa dur de 3 mm, l'extrados de l'aile n'est pas coffré pour gagner un peu de poids, mais il est tout à fait possible de la coffrer entièrement.
Tous les collages ont été réalisés
avec de la colle à bois blanche ; malgré mes craintes, les
collages bois / dépron tiennent parfaitement, il faut juste prendre
son temps et laisser la colle sécher comme il se doit.
Sur les flancs, il est important de repérer avec précision l'emplacement de la clé d'aile et la position de la nervure d'emplanture, ce qui facilitera grandement la mise en croix finale de l'avion.
'avant du fuselage demande un peu de soin car le capot moteur est poncé dans un bloc de balsa qu'il faudra ajuster au mieux, comme la large trappe sous l'aile qui permet d’accéder aux entrailles de la bête. La verrière est réalisée avec un morceau de rodoïd pour le vitrage, la partie supérieure est un simple morceau de balsa mis en forme, on peut alors passer aux ailes.
Le profil retenu a un intrados quasiment plat, ce qui
facilite la découpe des nervures et permet surtout un assemblage
à plat sur le chantier. Il faut préparer le coffrage d'intrados
et venir y coller le longeron inférieur après avoir repéré
sa position avec précision. On peut ensuite coller les nervures
une à une et mettre en place le longeron supérieur.
Pour ces éléments, on procède de manière très classique, tout est découpé dans une planche de balsa de 3 mm dense.
Pour cette étape, ô combien importante,
il faut tout d'abord découper la nervure n°1 entre les deux
longerons pour venir y glisser la clé d'aile en contreplaqué
3 mm. Si tout va bien, vous avez déjà repéré
avec précision l'emplacement de l'aile sur la fuselage : il n'y
a plus qu'a découper dans le fuselage le passage de la clé,
emboiter le tout et coller.
Normalement à ce stade, ça doit commencer à avoir
de la "gueule" ! Un ponçage général appliqué
permettra de sublimer les formes du Caudron ; attention quand même
au coffrage qui est fin. Ne pas oublier de découper les ailerons
et de poncer les gouvernes pour qu'elles puissent s'articuler correctement.
Les servos d'ailerons sont directement collés sur le coffrage. Pour ne pas avoir à charcuter l'entoilage il faut donc les régler correctement au préalable. Pour le fuselage, les servos sont vissés sur une platine en balsa dur sous la verrière. Les gouvernes de profondeur sont commandées indépendamment avec de la corde à piano de 0,8 mm et la dérive subit le même traitement. Le moteur est fixé par l’arrière sur le couple numéro 2, je vous conseille d'ailleurs de faire les trous avant de le coller car une fois l'avion coffré, il n'y a pas beaucoup de place dans le nez pour bricoler. Le variateur est tenu avec du velcro devant le couple A. Enfin, pour obtenir le centrage correct, l'accus 3 éléments Lipo trouve sa place contre le couple A et le récepteur contre le B, tout ce petit monde reste en place avec quelques morceaux de velcro.
Le grand moment arrive... volera ou volera pas ? Avec seulement 450 grammes tout rond sur la balance, notre Caudron affiche déjà presque 50 g/dm². L’effilement est important et encore, la corde en bout d'aile a été augmentée par rapport au vrai. Mais autant le dire tout de suite, ça vole formidablement bien !
On saisi l'avion sous l'aile au niveau de la trappe,
gaz à fond et on lance vigoureusement mais sans forcer, pas la
peine de courir ! Mais on n’est pas la pour traîner, puissance à 75%, l'avion se cale sur un rythme soutenu et enchaîne les passages sur toute la longueur de la piste au ras du sol, c’est un régal pour les yeux !
L'avion est capable de la voltige de base composée
de tonneaux et de loopings, le vol dos quant à lui, demande de
pousser sur le manche à mi course. Déjà 8 minutes de vol, est il est temps de songer à se présenter dans l'axe de la piste pour ne pas puiser dans les réserves, l'avion allonge un peu et il est préférable de faire son approche sur une pente douce avec un peu de moteur. A un mètre du sol, on coupe le moteur pour arrondir sur l’élan en s’efforçant de garder l'avion à plat jusqu'au contact avec la planète. Il finit alors sa course par un glissage de 4 ou 5 mètres et s'immobilise enfin sous le regard du public que le vol de ce moustique aura captivé.
Attachant ! Ce petit Caudron est un régal à
regarder et à faire voler, il rentre tout monté sur la plage
arrière d'une voiture et permet de voler souvent car le vent (raisonnable)
ne lui fait pas peur ! Son pilotage est accessible à n'importe
quel pilote à l'aise avec un avion de début. Alors à vos cutters et bons vols !
Contacter l'auteur : mathieu-travani@jivaro-models.org
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