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Elektroflugmeeting
Aspach 2004
La démesure
allemande
de
l'électrique !
Présentation : Laurent Berlivet
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C’est incroyable
ce qu’une frontière peut mettre comme barrières,
même à l’heure de l’Europe. Quand on se
rend à Aspach, pour le fameux Elektroflugmeeting –
la rencontre de vol électrique – et que l’on
découvre le parc à modèles, on a le sentiment
d’arriver dans un autre monde. Le nombre de modèles
présentés est déjà impressionnant puis
ce qui marque juste après, c’est l’incroyable
diversité. On y trouve de tout, de toutes formes, de toutes
tailles mais ce qui ressort alors est un sentiment de qualité.
Bref, il faut s’attendre à en prendre plein les yeux. |
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C’est où ?
Aspach est une petite ville située à une trentaine de
kilomètres au nord de Stuttgart, à quelques heures de
la frontière française. Le terrain bien indiqué
se trouve au milieu des champs. Certains champs aux alentours ont été
rapidement aménagés pour servir de parking aux très
nombreuses voitures attendues. Effectivement, les organisateurs ont
annoncé après la rencontre qu’il y avait eu près
de 7000 spectateurs sur les 2 jours ! Tout doit donc être
parfait pour accueillir autant de monde dans les meilleures conditions :
emplacements et parkings pour les campeurs, buvette, restauration, wc,
barrières… On voit que le club est rodé car tout
était prévu efficacement. Bien entendu, l’entrée
est libre.
Vue aérienne du terrain.
On devine la profonde carrière au premier plan, la piste
sur la droite et une partie seulement des parkings.
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A noter que le terrain plonge sur la droite dans une
profonde carrière (80 m) invisible depuis le terrain mais qui
a déjà laissé de mauvais souvenirs à certains…
Les approches trop courtes sont donc à éviter… tout
comme le gros chêne en face de la piste. Etant donné le
niveau de pilotage assez élevé et les modèles bien
au point, il n’y a quasiment pas eu de casse, et un seul modèle
a terminé sa course dans les maïs.
Les 18 et 19 septembre, la 14ème édition de la plus grande
concentration d’avions électriques en Europe a réuni
cette année plus de 240 modèles, inscrits par 180 pilotes.
Il faut déjà une bonne maîtrise du côté
de la régie radio qui assure parfaitement son rôle en gérant
pas loin de 200 émetteurs.
Les vols
Pour permettre à chacun de voler sans faire attendre les autres,
les inscriptions sont faites à l’avance, avec une description
du modèle. Le jour J, on prend note de son tour de vol puis on
aligne son modèle dans la file d’attente qui dure parfois
plus d’une heure.
On place son modèle en bout de queue et on patiente
avant de pouvoir voler... |
Les modèles sont classés par catégories
et volent à plusieurs, sauf pour quelques rares machines vraiment
exceptionnelles. Les vols sont constamment commentés, même
sous la fine pluie qui tombait le dimanche matin alors que les spectateurs
cherchaient plus à s’abriter sous les tentes… Heureusement
la météo fut très clémente le samedi, avec
un ciel sans nuages, une chaleur très agréable pour la
mi-septembre, quasiment sans vent. Des montgolfières se détachaient
sur le bleu du ciel telles des bulles immobiles collées au-dessus
de l’horizon.
Passage en rase-mottes pour ce Morava échelle
1/4 qui semble vraiment très agréable à piloter.
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Des formes particulières :
celles du Dornier 128. Un bimoteur au comportement facile, surtout
en électrique. |
Toutes les catégories sont présentes,
du multi à la voltige 3D, de la maquette à l’imaginaire
voire à la caricature, du pack flyer au p’tit gros, en
passant par l’hélico, le motoplaneur, le racer, le combat…
Bref, il y en a vraiment pour tous les goûts.
Vol très lent comme en 1914
pour ce Vickers Vimy motorisé par des Speed 400 réductés.
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Impossible de tout décrire ici puisque de toute
façon, on ne peut pas tout voir. Les vols durent au plus 4 minutes.
A noter que les kits “bon marché” que l’on
croise sur nos terrains et même dans nos rencontres spécialisées
sont très peu nombreux.
Commençons par… les Français car ils étaient
quelques-uns à faire le déplacement. C’est le cas
de Damien Trompette qui est présent à Aspach depuis quelques
années et qui a bien contribué à sa promotion chez
nous. Il volait avec son multi Rebel parfaitement maîtrisé.
Le demi-tonneau juste après le décollage a créé
un “blanc” dans le public… C’était voulu.
Les figures sont parfaitement cadrées, dignes d’un concours
F3A. Le vol a été remarqué.
Les modèles des Français
qui ont fait le déplacement : Au premier plan, le
Stampe SV4C de Gaston Amsler de 2,12 m d’envergure. Derrière,
le Sabre F-86 de Michel Solé et le Rebel de Damien Trompette
en cours de montage.
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On ne présente plus le Sabre F-86 de Michel
Solé, au vol très silencieux. Le vol a été
effectué en patrouille avec un autre Sabre de la même taille,
celui de Horst Kühn, nettement plus léger puisque équipé
de Li-Po : 9S3P 1500 HDE au lieu de 30 éléments GP-3300.
Il y a plus d’un kilo de différence entre les deux !
Celui de Michel décolle train rentré
avec l’assistance d’une catapulte et utilise son train pour
l’atterrissage tandis que l’autre décolle du sol.
On a eu droit à une belle démonstration improvisée.
Enfin, Gaston Amsler avait apporté un joli Stampe SV4C de 2,12
m d’envergure de sa conception, qui vole 5 à 10 minutes
avec 30 éléments Ni-MH.
Les Libelle de Rainer Lange. La
plus petite est dotée d’un empennage qui pivote intégralement,
ainsi que de toute une installation pour le vol de nuit.
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Les réalisations de Rainer Lange rappellent
vaguement celles d’un artiste bien de chez nous… Ses Libelle
ont été développées pendant deux ans. La
plus petite de ces libellules de formule biplan a une voilure composée
d’une armature en carbone courbé, recouvert d’un
film tendu alors que la plus grande est en Dépron décoré
avec application. La Mini Libelle est en plus équipée
de nombreuses leds pour le vol de nuit, au niveau des yeux mais aussi
sous l’aile. L’empennage en T articulé à la
base de la dérive est donc totalement mobile ; ça
fonctionne parfaitement.
La fabuleuse aile volante Taborca de Jochen Haas, aux
performances incroyable. Gratteuse ou bien rapide, elle vole aussi
dans un mouchoir de poche, avec seulement 10 éléments
pour 3,30 m d’envergure. |
Totalement différente, mais très remarquée,
surtout en vol : l’aile volante Taborca - lire le nom à
l’envers - de Jochen Haas. Cette aile a tout simplement un comportement
incroyable. Elle est tout à fait apte au vol de plaine pour exploiter
les ascendances, comme pour la vitesse. Ce qui est le plus étonnant,
c’est de la voir voltiger et se faire secouer dans un mouchoir
de poche. Vraiment étonnant pour un modèle de cette envergure
(3,30 m). La recherche aérodynamique a été
poussée très loin, pas seulement au niveau des gouvernes
mais aussi des winglets qui réduisent la traînée
de façon importante. La vitesse de vol peut être réduite
considérablement par rapport aux autres ailes volantes. Il aurait
fallu porter l’envergure à 3,80 m pour obtenir la
même finesse. Résultat de tous ces travaux, elle se contente
de seulement 10 éléments et d’un TM 280-14 qui équipe
habituellement des modèles jusqu’à 2,500 kg alors
qu’elle en pèse 3,800 ! C’est vraiment un appareil
de rêve.
Très manoeuvrant, le gros
bimoteur de formule canard Focke-Wulf 19 Ente de 2,80 m réalisé
par Juraj Tinka, le fabricant des variateurs Jeti. |
Des jets de folie
Pour continuer avec les performances à la limite de l’imaginable,
poursuivons avec les jets. Et que tous ceux qui prétendent encore
que les turbines électriques ne sont pas encore au point fassent
le déplacement. C’est tout simplement bluffant.
Lancé à la main, le
Vampire à turbine de Uli Amacker grimpe à la verticale
sans s’arrêter. De telles performances étaient
encore inimaginables il y a peu. |
Prenons le Vampire de Uli Amacker. Ce petit bipoutre
sans prétentions, qui mesure à peine plus de 1 m d’envergure
est construit tout en bois. Le pilote se présente au bord de
la piste, jette son modèle négligemment au-dessus de lui,
comme on lancerait une poignée de confetti puis continue par
une chandelle verticale interminable ponctuée de tonneaux. Ca
surprend quand on a déjà essayé des modèles
motorisés par ces “ventilateurs” . Il faut d’habitude
éviter de casser la vitesse pour ne pas que le flux d’air
décroche et se mette à nouveau à donner sa poussée
après quelques secondes. La vitesse du Vampire a été
chronométrée ici à 170 km/h ! Après
les 4 minutes réglementaires d’un vol très remuant,
le jet se pose loin à l’entrée de la piste. On trouve
cela étonnant de la part du pilote qui maîtrise parfaitement
son modèle, avant de se rendre vite compte que c’était
volontaire : le moteur est remis en marche et le jet glisse sur
l’herbe à toute vitesse, terminant sa glissade aux pieds
du pilote. Il reste encore autant de puissance après 4 mn !
Les batteries utilisées ici sont des Konions 1100, un pack de
4S3P, le moteur est un Kotronik Fun 500/32, brushless compact à
bobinage fixe puisque ce sont les aimants qui tournent avec l’axe
à l’intérieur de la cage.
Inimaginable, et pourtant…
Le F9F Panther de Ulf Herder est capable de décoller sans
train et sans catapulte, simplement en glissant sur le sol !
Un spactacle jamais vu, même en thermique.
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Les jets décollent de l’herbe,
comme ce Rafale à train rentrant d’origine Aéro-naut.
Qui a dit que la puissance n’était pas suffisante ?
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Sans doute pris au jeu, Ulf Herder a posé son
Panther F9F directement sur le sol et a décollé ainsi,
sans train et sans l’aide d’aucune assistance ! Pas
encore au point, la turbine électrique ? Ceux-là
étaient petits, relativement peu chargés, effectivement
mais les surprises ne s’arrêtent pas là.
Les jets moins faciles, comme les Rafale Aero-naut étaient présents
à quelques exemplaires. Equipés la plupart du temps d’un
train rentrant, ils préfèrent décoller de l’herbe
et non pas de la piste en dur assez étroite. C’est en effet
plus sûr ainsi car le risque de faucher les jambes en cas de sortie
prématurée de la piste n’est pas nul. Ca rebondit
certes un peu mais ça passe sans problème, la puissance
est bien au rendez-vous.
Ce superbe F-18 Hornet décolle sans l’assistance
d’une catapulte depuis un chariot. Il est équipé
d’accus Li-Po 6P9S que l’on voit ici partiellement,
équipés de prises de charge séparées
pour chaque élément.
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D’autres décollent quand même à l’aide
d’une catapulte, moyen le plus efficace pour partir bien dans
l’axe avec une vitesse suffisante. Un gros F-18 Hornet biturbine
décollait depuis un chariot, réduisant ainsi le poids
non négligeable d’un train rentrant embarqué.
Très à la mode, l’Aero
L-39 Albatross. Celui-ci est un tout plastique issu d’un
kit produit par Axel Schreiner. Il peut atteindre 160 km/h. |
Le L-39 Albatross plaît énormément.
On a pu en voir plusieurs parfaitement moulés en composite avec
tous les détails de surface. Le kit peut être livré
à différents états d’avancement, y compris
avec une peinture terminée, ce qui explique sans doute pourquoi
ils étaient presque tous identiques. Le train rentrant est disponible
en option.
Difficile de faire plus simple et
plus économique que cet Alpha-Jet au fuselage planche.
Il s’agit d’un kit Höllein.
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L’unique kit d’un artisan
suisse : le Keiro-Eit, un jet astucieux tout en structure
à construire, pour s’initier de façon économique
à la discipline. |
Le Pyranha Jepe, un kit pour les
petits budgets qui souhaitent faire du jet. La turbine est une
Mini Fan 480 Wemotec.
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Un Yak 23 tout structure issu d’un
kit RBC tout bois à construire.
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Pour s’initier au jet, il existe de nombreux
kits. Le plus économique question cellule est certainement l’Alfa-Jet
de Höllein. Le fuselage de type planche n’est vraiment pas
réaliste mais ce n’est pas le but recherché. La
construction est très facile et la maintenance aisée.
C’est un banc-test idéal pour essayer différentes
turbines.
Autre modèle en structure à construire : le Keiro-Eit,
unique modèle proposé par un petit artisan suisse. La
cellule est tout bois. Découpée en CNC, elle a été
parfaitement étudiée.
Le Piranha de Jepe, fabricant hollandais apprécié chez
les amateurs de jets électiques est aussi un petit modèle
facile, mais déjà très rapide. Ses formes à
la mode sont efficaces et plaisantes. Pas de construction ici puisqu’il
s’agit d’un tout plastique.
Les lignes du El Bandito de RD-Jets reprennent celles du célèbre
Bandit pour réacteur produit par BVM. C’est un modèle
très rapide, équipé d’un train rentrant et
de volets.
Superbe peinture sur cette aile volante Blade Aero-naut
moulée en composites. La vitesse dépasse les 200
km/h.
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La Vector II équipé d’une des fameuses
turbines Schübeler est un bolide aux formes pures, capable
d’atteindre 300 km/h. Les trajectoires interminables
rendent son vol vraiment impressionnant ! Les becs de bord
d’attaque sont fonctionnels, offrant une très vaste
plage de vitesse. Les turbines Schübeler ont un rendement
extraodinaire et sont très appréciées sur
les modèles rapides. |
Pour les amateurs de vitesse pure et de trajectoires
interminables, il existe actuellement 2 kits très performants :
la Blade d’Aero-naut et la Vector II de Shredair conçue
par Daliel Schuebeler, fabricant des turbines du même nom. Ces
deux ailes volantes très fines, hyper profilées, aux lignes
très épurées dépassent sans problème
les 200 km/h, la Vector II a même été chronométrée
à presque 300 km/h ! Les cellules sont moulées en
composite, avec pour objectifs une très grande solidité
et un poids le plus réduit possible. La Vector II est équipée
de becs de bord d’attaque articulés qui lui permettent
d’avoir une plage de vitesse très vaste, bien utile pour
réduire les distances lors de l’atterrissage.
On peut imaginer qu’il faut avoir le cœur bien accroché
et une bonne vue pour piloter de tels modèles.
C’est parti pour une chasse
à la banderole avec une série de warbirds sur-motorisés
et très manoeuvrants. Il faut avoir le cœur bien accroché…
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Plus de limites, ou presque
Il faut bien se rendre à l’évidence. Les p’tits
gros en électrique existent aujourd’hui. Il ne s’agit
pas seulement de grosses machines construites en dentelle de balsa,
allégées au maximum, qui volent comme des libellules et
semblent prêtes à se disloquer au moindre courant d’air.
Non, on parle bien de grosses machines au comportement en vol réaliste,
fignolées dans tous les détails et dotées de nombreux
accessoires. Bien sûr, on les remarque très facilement
car elles se détachent largement des autres appareils alignés
dans le parc.
Cette année, trois modèles hors du commun étaient
présentés :
Le Piper Super Cub de Philipp Gardemin, rédacteur
en chef du magazine allemand Aufwind qui parraine la rencontre d’Aspach,
en fait partie. Ce très gros modèle de 3,60 m d’envergure
pèse 18,500 kg !
On approche de la limite maximale autorisée pour les p’tits
gros en Allemagne. Motorisé par un Torcman TM685-30 14 pôles
(3000 W !) qui entraîne une hélice Holz FlyTec 26”x10”
avec deux packs de 30 éléments Sanyo RC-2400 (la consommation
s’élève à 72 A à 5200 T/mn), il vole
de façon vraiment très réaliste. Pour preuve, l’appareil
échelle 1 de Hansjörg Huber de Zurich a effectué
quelques passages au-dessus de la piste pendant la rencontre. En effet,
les vols parfaitement orchestrés sont parfois interrompus quelques
minutes pour laisser la place à des avions grandeur autorisés
à se présenter après un appel radio. Chose particulièrement
étonnante : le “petit” faisait quasiment le
même bruit feutré que le grand.
Les pièces principales de ce modèle sont disponibles en
kit pour rendre la construction accessible à ceux qui veulent
s’essayer aux grands modèles.
Quand on souhaite réaliser un modèle
imposant avant tout, les choix s’arrêtent généralement
tous sur le même avion : le Fokker DR1. Celui de Franz Schmid
est à l’échelle 1/2 et pèse 17,300 kg. La
construction très soignée est une dentelle de tubes en
carbone et de pièces en contre-plaqué. L’entoilage
ferme les nombreuses parties non coffrées. La structure doit
être inspirée de l’original, même si les matériaux
employés sont bien différents. En vol, l’avion semble
presque suspendu tellement il est volumineux ; on a un sentiment
de légèreté. La puissance est bien là, la
maquette doit être motorisée comme l’original l’était
à l’époque car elle apparaît très réaliste
et maniable.
Le moteur est un Torcman Monster 685 réducté (4500 W),
presque fabriqué à la demande, qui est alimenté
avec 3 packs de 30 éléments GP 3300, ça fait du
monde…
Cependant, le variateur chauffe et donne des impulsions dangereuses
en vol. Il est pourtant ventilé par 2 petites turbines (comme
celles qui ronflent dans nos ordinateurs), soufflant directement sur
de gros radiateurs fixés dessus.
On peut se demander où s’arrêtera le gigantisme.
La catégorie 2 permet déjà de réaliser des
“monstres” mais l’envie de faire toujours plus gros
existe ici aussi. Le matériel disponible dans le commerce est
à l’heure actuelle tout juste suffisant pour faire voler
de telles machines en sécurité mais il n’existait
pas l’an passé. Le développement est donc constant
et on peut légitimement s’attendre à encore bien
des surprises l’an prochain.
Cet énorme P-61 Black Widow à l’échelle
1/5 mesure plus de 4 m d’envergure et pèse 19,800
kg ! Tous les détails y sont : le train rentrant,
les pilotes, les volets, et même des hélices à
pas variable en vol !
Quelques détails du P-61 de Alois Zimmermann, construction
et finition soignées. Le premier vol a été
effectué le dimanche : c'est un peu sous-motorisé.
A l'atterro, il casse une jambe de train.
Mais on le reverra lorqu'il sera bien au point. |
Il aura bien fallu 2 heures pour assembler tous les
morceaux de l’extraordinaire Northrop P-61 “Black Widow“
de Alois Zimmermann sous les yeux curieux des spectateurs. Ce chasseur
de nuit est hyper détaillé : le lignes de rivets
et de structure ressortent sous la peinture noire satinée, les
pilotes et mitrailleurs sont à leurs postes, les trains sont
rentrants malgré la très longue jambe à l’avant….
Même les hélices quadripales sont équipées
d’un système de pas variable en vol. Les moteurs sont des
Ultra 3300 fortement réductés, alimentés par “seulement”
2 packs de 28 éléments. La construction très bien
réalisée fait appel au polystyrène profilé
sur une armature en bois.
Après des heures d’assemblage, tout le monde attendait
de le voir en vol. La piste a donc été réquisitionnée
en fin de journée afin que le P-61 puisse effectuer quelques
essais de roulage. Impossible de prendre de la vitesse, la puissance
semblait ridicule. Vu la qualité de cette maquette, il était
étonnant de constater l’échec. Ca ne pourrait jamais
décoller puisque la vitesse plein pot était celle d’un
homme au pas ! Avoir construit une si grosse machine en effectuant
de telles erreurs de calcul était impensable. L’appareil
a donc été reconduit à sa place dans le parc avion
et a même passé la nuit dehors. Mais le lendemain matin,
il a à nouveau été placé en bout de piste.
Chacun a retenu son souffle au moment de la rotation puis du décollage.
Pas tout à fait au point la veille, l’avion prouvait qu’il
avait été conçu pour voler et c’est bien
le cas. Les grosses hélices restent bien visibles tellement elles
tournent lentement. Le train est rentré, le comportement ne change
pas et les passages à vitesse modérée s’enchaînent.
Les dimensions imposantes doivent être trompeuses mais le vol
se passe en sécurité. Après quelques minutes, c’est
l’approche pour l’atterrissage. La puissance est réduite,
le modèle se dandine un petit peu de façon quand même
inquiétante mais il se pose sur la piste en brisant une de ses
jambes de train, sous un tonnerre d’applaudissement. Un changement
de pas, différent sur les deux hélices, semble être
à l’origine du petit cafouillage à l’atterrissage.
Peu importe, ce fut vraiment un moment grandiose.
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