Le voilà, le petit dernier de Multiplex.
Ah, ils s'y entendent pour sortir des trucs, indispensables, bien entendu.
Encore un nouveau planeur ! Pour quoi faire ? Et une mousse en plus
?!
De quoi faire claquer ma carte bleue ? Une mousse au prix d'un "vrai"
planeur, j'ai préféré attendre la version "kit",
c'est-à-dire toute nue à monter.
D'autant plus que j'ai aussi mes petites manies, validées sur
le Heron.
J'avais donc bien l'intention de récidiver en installant mon
propre équipement.
Entre temps j'ai pu piloter quelques Funray que l'on m'a demandé
de dégrossir mais avec les réglages Mpx comme base, soit
juste de quoi deviner le potentiel de la machine.
J'ai dû attendre mon propre Funray pour valider mes impressions,
l'équiper, le régler et en dévoiler son potentiel
réel.
De fait, débarrassé de son déguisement étriqué
et liberté rendue, j'ai pu constater que, plus complet qu'il
n'y paraissait, ce pouvait être un bon coéquipier de rando.
Non pas pour remplacer le Heron, ce qui n'est pas sa destination, mais
plutôt comme successeur à mon Blizzard,
pour mieux s'adonner à la voltige en planeur, le faire partout
et par tous les temps.
Quel usage ferez vous du Funray ? Machine
de meeting hyper motorisée ? Initiation à la voltige
? Planeur fun tout terrain ? En tout cas, pas un planeur de début.
Commençons
par les aprioris
- "Le Funray est une mousse". Avantages
: Prix (pas loin de celui d'un Ahi, c'est autre chose quand même),
montage rapide. Solidité pour voler partout. Inconvénient
de la mousse : ça se marque vite. Mon Heron est pourri après
4 ans de vols intensifs et 2 crashes, c'est vrai. Mais il est toujours
là et ne vole pas plus mal qu'au début. Les bords d'attaque
du Funray sont protégés comme le dessous du fuselage,
c'est un grand avantage, il faut maintenant faire attention au transport.
Ca se marque, c'est vrai (le Venilia limite les dégâts).
Il ne vieillira pas comme un planeur en fibre (qui lui, soit vieillit
bien, soit pas du tout).
- "Ce n'est pas un pur planeur de voltige".
En 2 m, j'ai pour ma part un Cortals 2 de feu BLH et j'ai eu un Voltij,
qui volent bien entendu beaucoup mieux. J'imagine qu'un Troll leur est
encore supérieur. Ok, mais outre que ces machines sont introuvables,
elles sont exclusivement dédiés à la voltige en
VDP. Si ça ne porte pas, s'il y a des vilains cailloux ou si
- comme par hasard - ça ne porte plus après une vrille
dos, ça ne volera pas / plus. Et tout le monde n'habite pas en
montagne ou près d'une belle pente.
Moralité, comme pour beaucoup, les super machines volent plutôt
rarement. Chères, longues à construire et/ou à
réparer, non motorisées, ça ne correspond plus
à notre mode de vie, car maintenant on veut en profiter sans
contrainte et à pas cher ! C'est ça l'évolution
du modélisme. On aime ou pas, c'est comme ça. Mais au
moins il y a des machines qui correspondent à cette tendance
et franchement ça permet de voler souvent, partout, quand on
veut et ça vole plutôt bien. Pas aussi bien qu'un planeur
fibre, concession à faire, certes, au plaisir facilement renouvelable.
Et un bon planeur tout construit à 170 €, même si
il est fatigué au bout de 2 ans…
- "Je ne vais pas mettre 400 € dans une mousse".
J'aurais envie de dire que ce n'est pas mieux de les mettre dans une
chinoiserie avec une résine "locale" et une construction
moyenne. Mais bon. C'est vrai que c'est quand même un budget,
surtout que les servos ne sont pas très haut de gamme, c'est
surtout mon reproche. Mais je dois reconnaître qu'ils font leur
boulot. Quant au prix, ok c'est une mousse, mais les pièces détachées
sont dispos et bien plus accessibles financièrement. Au pire,
avec 170 €, en transplantant les éléments du premier,
on repart avec un planeur neuf. Si on touche avec un planeur "traditionnel",
la facture va être nettement plus salée. Donc à
170 ou 400 €, chacun voit midi à sa porte, mais ce n'est
jamais un mauvais investissement (sauf si vous vous êtes trompé
de destination pour ce planeur, on y reviendra).
Le Funray a pu être comparé
avec d'autres mousses afin de valider ses prestations en conditions
identiques.
Vraiment
une mousse ?
Il y a en effet de moins de moins de mousse dans les kits Mpx, c'est
flagrant sur ce Funray, où l'on ne peut que rester admiratif
devant toutes ces améliorations. L'état de surface est
parfait, les bords d'attaque en plastique protègent efficacement
et améliorent l'écoulement de l'air, les longerons intégrés
sont "bétons", les connexions automatiques plutôt
bien pensées, le stab est démontable, même la protection
transparente du dessous du fuselage est bien vue. Bref, c'est plein
de détails sacrément bien chiadés.
Le Cularis et l'Easy Glider 1 sont loin. Sans parler du Blizzard qui
est quand même le 1er planeur en mousse à profil fin, une
petite révolution qui pouvait préfigurer ce que serait
le Funray : une machine performante en mousse. Toutes ces améliorations
ont vraiment de quoi convaincre un sceptique de ce genre de construction,
particulièrement les planeuristes confirmés qui souhaitent
une machine tout terrain pour s'amuser.
Un
Mini-Stingray ?
Vous voyez le Fox et le Swift, ces planeurs de voltige ? Le Stingray,
jamais construit au final, a été étudié
pour remplacer ces deux machines de voltige. L'étude polonaise
n'a pas vu le jour mais elle est bien reproduite dans notre monde où
les Stingray sont connus pour une voltige en force, basée sur
l'inertie. Imaginez un planeur de 3 m blindé de carbone, pesant
7 kg. C'est ça le Stingray. Ca ne fait pas dans la dentelle,
mais ça restitue d'enfer.
Le Swift et le Fox, deux planeurs de dernière
génération pour la voltige grandeur.
Planeur de voltige donc, Mpx en propose
une version plus soft mais parfaitement dessinée pour l'initiation
à la voltige.
Plus chargé qu'un Heron, moins qu'un Blizzard, le Funray
reprend les codes de ce qui fait un bon planeur de voltige. Faible
allongement, dièdre réduit, grosse surface latérale,
c'est l'ADN d'un planeur de voltige.
Mpx a essayé - avec succès- de le rendre accessible
au grand public avec une charge alaire adaptée et un volume
de stab confortable. De fait le planeur est très sain.
Plus encore que le Heron qui n'est pas plus tolérant quand
on serre la spirale. Un savant dosage entre voltige et polyvalence.
Polyvalence ne voulant pas forcément dire pilotage pour
débutant. Comprendre plutôt : voltige tout temps
et j'ajouterais, tout terrain. Et c'est bien entendu ce qui m'a
fait tomber de ma chaise en voyant la première image du
Funray : un mini Stingray en mousse ! Waouh !
Pas tant pour voler en plaine où j'ai quantité
de modèles infiniment plus performants, mais pour voltiger
partout sans se stresser avec un joujou hors de prix. Par exemple
dans la garrigue, où les pentes du Sud sont nombreuses,
mais rarement posables sans danger pour un planeur classique.
Donc planeur tout terrain pour pilote confirmé, ou bien
planeur d'initiation à la voltige pour pilote désirant
progresser. On verra qu'une fois réglé, le Funray
correspond parfaitement à ces attentes.
La ressemblance Funray / Stingray
est frappante et plutôt bien vue. L’ADN voltige est
conservé. Plus modeste, le kit Mpx permet quant à
lui de s’initier à la voltige
Why
"wild" ? Petites précisions
Ce n'est pas que d'habitude je sois un exemple de pondération,
mais avant d'aller plus loin je voudrais expliquer pourquoi je suis
ici assez péremptoire.
En fait, le pourquoi et le comment optimiser le Funray.
Le comment, on va le voir, mais le pourquoi ? Plus exactement pour qui
? Il est bien évident que beaucoup de Funray volent et voleront
toujours "stock", c'est-à-dire avec les réglages
d'origine. Chacun fait ce qu'il veut, on est bien d'accord. Et Multiplex
pour amortir l'outil industriel doit en vendre beaucoup, c'est bien
normal. D'où une conception et des réglages grand public.
Du moment que la conception permet d'aller au-delà, ça
me va. Ca va même très bien avec le Funray ! C'est justement
le but de cette page, c'est de démontrer le potentiel et la réelle
personnalité du planeur. Si c'est pour faire la redite des essais
habituels, d'une version qui conviendra à certains mais pas à
mes attentes, autant quitter mon clavier pour aller dans mon atelier,
n'est-ce pas ? (Où il y a un magnifique 4,50 m qui m'attend.)
Si je vous embarque avec moi dans ces lignes, c'est pour partager
ce qui me passionne vraiment : le vol plané. Le vol cérébral
sans moteur, dont on tire le potentiel maximum pour permettre la voltige.
Mon but n'est pas d'enfoncer des portes ouvertes ou de me lamenter devant
des modèles "veaux lents", mais d'encourager à
bien utiliser des outils qui peuvent devenir performants, et ainsi soi-même
progresser. C'est tellement génial d'avoir un planeur qui fait
exactement ce qu'on veut, qui va là où on veut, parce
que la lecture de l'aérologie locale qu'il nous a donné
nous dit d'y aller, de tracer des lignes dans le ciel tel un architecte.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que tout cela est simple. C'est beaucoup
plus facile de faire voler un planeur bien réglé que de
se battre contre lui.
Le meilleur ou le pire ; essayer ou ne rien faire ; le Funray "wild"
versus "chalutier"…
"Wild" : Une installation radio particulière
Sachant donc dès le départ que j'allais devoir reculer
le centrage de beaucoup, mais ignorant de combien, j'ai voulu me donner
le maximum de latitude possible, en me gardant la possibilité
de reculer la batterie au maximum. J'ai même modifié un
peu l'arrière du logement batterie pour la reculer encore de
quelques centimètres (l'emploi d'un moteur léger n'a,
au final, pas justifié cette modification). C'est ainsi que j'ai
enfermé le récepteur et le gyro dans les compartiments
de la poutre de queue, juste derrière le bord de fuite. Rendant
ainsi tout accès ultérieur impossible. J'ai juste pratiqué
un petit trou pour pouvoir "binder" le Rx en cas de besoin.
Quant au gyro, aucun réglage n'est à faire physiquement
sur celui que j'ai choisi, il y a juste le fil USB qui reste accessible
depuis l'extérieur pour brancher le programmateur. Ca peut paraitre
un peu extrême de faire cela, mais au final l'ensemble n'aurait
pas été beaucoup plus accessible derrière la batterie.
Avec les manipulations, des fils auraient pu bouger, alors que là
tout est bien solidarisé et prévu pour, dans le temps,
ne plus avoir à y accéder. Avec le recul, ça serait
à recommencer, je referais exactement la même chose.
Le centre de gravité
a été reculé dès le début de
1 cm et l'auteur recule maintenant encore un peu plus son accu.
Il ne faut pas chercher à centrer plus avant sous peine de
perdre tout ce qui fait l'intérêt du Funray, on y a
tout à perdre et rien à gagner.
De part un centrage notice beaucoup trop
conservateur, il a fallut reculer le centre de gravité de
façon drastique : plus d'un cm vers l'arrière ! (Et
c'est encore un peu trop avant !)
Si un jour l'envie me prends de mettre un moteur beaucoup plus gros,
ce que le planeur supportera très aisément, je pourrais
alors reculer la batterie pour compenser.
Le gyro est bien entendu de la partie, comme la plupart de mes planeurs
de pente, si vous m'avez lu à ce sujet. Puisqu'il suffit d'un
inter pour l'activer ou non et que ça ne pèse rien, ou
presque.
Le compartiment avant est ainsi entièrement disponible pour la
batterie et le contrôleur, ce qui est bien agréable.
Les deux Hyperion 11 mm demandent juste
un petit coup de lime pour rentrer dans le logement de dérive
et sont juste maintenus avec du scotch (l'ensemble étant
ensuite inséré dans les logement du fuselage.)
Concernant les servos, j'ai d'une part constaté une petite
mollesse de la dérive sur les planeurs des copains. D'autre part,
comme je l'avais fait sur le Heron, afin d'augmenter les débattements
sans perdre en puissance ou en précision, j'ai installé
des servos programmables. Cela, de façon à pouvoir utiliser
toute la course. Soit six Hyperion 11 mm, qui en plus, trouvent place
pile poil dans les logements prévus par Mpx. On dispose donc
de beaucoup d'ailerons, de beaucoup de volets, soit des crocos très
efficaces pour poser court entre deux cailloux. Quant à la dérive,
j'ai essayé de lui donner tout ce que sa mécanique d'articulation
permettait, en trichant même un peu à coup de léger
ponçage par endroit.
A l'usage, je me permets de vous recommander chaudement ces servos,
car cela donne, enfin, son jus au planeur. Bien entendu il faut le programmateur,
ou l'adaptateur PC pour augmenter leurs débattements.
Les servos Hyperion 11 permettent d'obtenir
un fort couple et de grands débattements par programmation
// programmateur Hyperion. Avec le programmateur ou via un PC, ces
servos autorisent de modifier les débattements (entres autres).
A la construction,
tout à été fait pour optimiser au mieux le
débattement de la dérive
Les
phases de vol du "Wild"
Dommage d'avoir un planeur à volets et de se passer de l'effet
"boîte de vitesse" d'une courbure variable en vol. D'autant
que l'on peut (doit) ajouter aux phases de vols, des réglages
de trims, des débattements, niveau d'expo et différentiel
spécifiques qui modifient complètement le caractère
du planeur pour le rendre facile dans les pompes ou joueur pour une
voltige au cordeau.
Cela passe d'abord par un inter 3 positions manœuvrable très
facilement, si possible sur le côté de l'émetteur,
pour une question évidente d'ergonomie. Il ne s'agit pas de lâcher
le manche à chaque fois que l'on a besoin de changer de phase
de vol. C'est ça qui est agréable aussi. Au besoin il
est facile de modifier la position d'un inter 3P pour qu'il soit réellement
accessible en vol et manipulable à l'envie, si possible côté
tranche de la radio, où se placent les doigts.
- La phase "Acro" voit les pleins débattements
activés et aucun différentiel (il y en a déjà
un peu mécaniquement). Les volets et ailerons sont relevés
d'un ou deux mm, pas plus. Les volets viennent soutenir un peu les ailerons
(mixage ailerons >volets), mais uniquement vers le haut, pas vers
le bas, ça ne sert à rien, que freiner inutilement. Ce
dernier mixage est automatiquement coupé sur les autres phases
de vol.
- En position "normal", les débattements
restent importants mais la profondeur est plus sage avec moins d'expo
bien entendu. Il y a 20% de différentiel aux ailerons. La dérive
est également un peu réduite. On est pas très loin
des débattements de la notice mais pas avec le même différentiel
(le centrage n'étant pas le même, ça joue beaucoup
sur lacet inverse).
- En "thermique", ça devient un peu
plus subtile. Les volets se baissent de 4 mm. Les ailerons se lèvent
(vous avez bien lu) autant qu'en position acro (genre 2%) et le différentiel
est augmenté à 40%. Le but est d'augmenter artificiellement
le vrillage de l'aile intérieure à la spirale afin de
retarder le décrochage. Et ça marche très bien.
Surtout si on prend soin de ne pas toucher aux ailerons quand on sent
qu'on risque de décrocher en spirale (par ex en vent arrière).
Il est bien évident que ça ne marchera pas si on donne
sans arrêt des grands coups de manches, on parle ici de pilotage
fin avec de l'anticipation, un peu comme en hélico. Toujours
en mode "thermique" le débattement de la dérive
est encore un peu réduit et son expo presque supprimé,
car on n'a pas les mêmes besoins qu'en voltige. Le Funray "wild"
se mettant très facilement en crabe sur la seule dérive,
comme par exemple sur un retour de vent arrière, vers la pente,
à inclinaison modérée. Il ne faut pas abuser du
vol dissymétrique (augmentation de trainée), c'est pour
cela que je limite le débattement sur l'axe de lacet hors position
"acro".
Les débattements maxi en position
croco et en position acro, on voit qu’il y a de quoi faire
pour une voltige hard et poser très court.
A l’index droit, l’inter
3P des phases de vol : en permanence sous le doigt, sa position
ergonomique permet de jouer de la" boîte de vitesse"
en continu, ce qui apporte un énorme agrément de vol.
Si vous souhaitez ne pas trop charger la programmation de la radio
en simplifiant un peu, vous pouvez faire l'impasse sur le mixage ailerons
donne volets (pour augmenter le taux de roulis) ainsi que celui donnant
profondeur donne volet, qui ne sont pas très utiles au final.
Par contre les phases de vol comme décrites apportent un véritable
plus au planeur. S'en passer, c'est renoncer à beaucoup de choses.
Mais c'est valable pour tous planeurs à volets un peu performant.
Alors autant s'y mettre avec le Funray, car puisqu'il rentre dans une
logique de progression, ce genre de réglages vous serviront ensuite
tout votre parcours, voir deviendront indispensable, une fois que vous
aurez essayé !
Débattements
Ils s'entendent bien entendu avec le
centrage reculé de 1 cm minimum par rapport aux tétons
de centrage, cela n'aurait aucun sens de prendre ces débattements
pour un autre centrage (les valeurs en négatif = vers
le haut) :
Phase de vol "normal" :
Ailerons: -35 / +22 mm expo -13%
Profondeur : +/- 20 mm expo -26%
Direction : +/- 28 mm expo -30%
Phase de vol "acro" :
Ailerons : -37 / +29 mm expo 0% (je croyais en avoir mis mais
en fait ça me va ainsi)
Profondeur : - 24 / + 27 mm expo -60%
Direction : +/- 40 mm expo -70%
Volets : 2 mm vers le haut
Ailerons : 1,5 mm vers le haut
Phase de vol "Thermique" :
Ailerons : -32 / +11 mm expo -10 %
Profondeur : +/- 17 mm expo -22%
Direction : +/- 19 mm expo -17%
Volets : 3 mm vers le bas
Ailerons : 1,5 mm vers le haut (lire texte!)
Crocos:
Volets : +44 mm
Ailerons : - 33 mm
Compensation prof : + 5 mm
Différentiel = auto off
Mixage snap flap : augmentent trop la
trainée et supprimé au bénéfice
des phases de vol
Mixage ailerons donne volets : supprimé, vu les débattements,
les ailerons suffisent.
Montage
du "Wild"
La version kit arrive avec les ailes quasi terminée mais le
fuselage à assembler. Nouveauté, Mpx recommande maintenant
de ne pas utiliser d'accélérateur car cela fragiliserait
les collages. En plus de jaunir avec le temps, c'est certain. J'ai donc
respecté la consigne et attendu parfois une nuit que les pièces
soient bien sèches avant de continuer. On pourrait aussi utiliser
de la colle UHU Por si on a peur de mal travailler à la cyano.
Pour ma part, j'ai tout fait à la cyano.
Tout se passe très facilement en suivant la notice, on ne va
pas faire de la redite. J'ai commencé par les ailes afin de faire
l'électricité et bien vérifier que tout fonctionnait
bien avant de fermer le fuselage définitivement sur le récepteur
et le gyro !
Côté fuselage, pour les servos de profondeur et de dérive,
mes Hyperion demandent juste un petit coup de lime dans le logement
en plastique prévu, pour qu'ils s'y emboitent sans jeu. Je ne
les ai pas collés, ils sont maintenus en place par un scotch
d'électricien les liants entre eux. Tout est donc bien mis en
place et vérifié avant de fermer le fuselage.
Une modification à signaler sur la commande de profondeur. Dans
le kit, Mpx prévoit pour démonter le stab de dérégler
chaque fois la profondeur, à moins de faire travailler le double
guignol plastique en lui ôtant chaque fois sa "noix"
en alu. J'ai préféré mettre une chape sur le servo
de profondeur pour la retirer facilement et surtout retrouver le bon
réglage de profondeur à chaque fois. Sans cela, je vois
les copains arriver avec le carton découpé à la
forme du stab, pour ne pas le démonter ! C'est dommage.
La verrière "maquette"
(sic) en option est deux fois plus lourde que celle en mousse livrée
de série. Cette dernière est bien pour les sites de
vol mal pavés car elle peut sauter lors d'un atterrissage
un peu rude. Elle peut retomber sur un caillou, et se casser si
c'est la belle (vécu sur le Heron). Sinon quand on est habitué
à la "belle" bulle, remettre la moche fait tout
drôle. Selon votre usage et le soin que vous apporterez à
la déco, à vous de voir si vous mettez 35 € de
plus pour la verrière transparente.
Autre détail, la
verrière maquette qui est en option. Elle demande un coup
de bombe de couleur sombre, puis la pose des autocollants (siège
et tableau de bord), j'ai mis un manche à balai avec un
bout de tube carbone et un morceau de gaine termo en haut, collé
à la cyano. Puis protéger le fuselage avec un fil
alimentaire, placer le baquet de verrière et coller la
verrière à la "ni clou ni vis". Attendre
24H.
C'est une option un peu chère (35€),
mais c'est vraiment plus sympa.
Attention, elle est plus fragile, forcément,
alors si vous avez pris la version "cascadeur option kamikaze",
la verrière d'origine sera suffisante ! Celle en mousse
peut aussi servir à fixer une caméra, en gardant
l'autre le reste du temps.
Le Funray une fois monté explose son carton,
c'est dommage qu'il manque 5 cm…
Motorisation
wild pour la plaine ou soft pour la pente ? Ou le contraire ?
Il vous faut surtout déterminer quelle utilisation VOUS voulez
faire du Funray. Ca ne sert à rien d'aller écouter tous
les avis de la Terre, souvent bien peu pertinents, car c'est votre planeur,
votre choix, votre façon de piloter, vos sites de vol. Je ne
vous parle pas de choisir entre une motorisation anémique et
un truc de fou, puisque de toute façon ça montera quasi
à la verticale dans le pire des cas. Donc inutile de se faire
des nœuds au cerveau à se demander si tel ou tel moteur
va bien aller, c'est plus comme y'a 20 ans !
Oublions donc les mauvaises réponses aux mauvaises questions,
car on ne parle pas d'avion, mais de planeur. Or ce Funray, la vraie
question, c'est de décider de comment vous allez le charger,
en terme de charge alaire. Voulez-vous un missile, comme sur les vidéos
allemandes avec un vol très motorisé ? Pourquoi pas, c'est
fun. Voulez vous un vol moins missile mais très typé motoplaneur,
c'est-à-dire beaucoup de moteur (dans ce cas je ne sais pas si
le Funray est le meilleur choix).
Ou bien souhaitez-vous voltiger partout même par temps léger,
au moins en avoir la possibilité ?
Commençons avec la version légère. La motorisation
que j'ai utilisée sur le Heron à l'avantage d'être
légère, loin d'être anémique, largement suffisante
en pente (même en plaine d'ailleurs). Avec des 2200 mAh 3S, cela
peut être une bonne option pour s'entraîner à la
voltige en restant léger. Cela aussi a ses vertus. En pente,
le faible poids permet de se poser facilement et de voltiger par petit
temps. Si c'est pour progresser en voltige, c'est peut être plus
malin de rester léger, de chiader le centrage, de chasser la
trainée en fermant les fentes pour voler en mode… planeur
! D'autant que l'on peut adapter la charge alaire à posteriori
en troquant, selon la météo, des petites batteries en
2,2 Ah 3S pour le petit temps par des plus grosses, quand ça
souffle fort. C'est plus facile de ballaster un planeur léger
qu'alléger un planeur construit lourd. Ainsi la question du moteur
devient en fait la question de l'inertie, cela vous pouvez l'adapter
en fonction du type d'accu embarqué, selon la météo.
Honnêtement, ce n'est pas le choix que je pensais faire au début,
mais au final je trouve ça vraiment très bien et le mieux
adapté à mon utilisation.
Sinon, rien n'empêche de faire la même chose avec la motorisation
d'origine, ou équivalente, qui est déjà trop puissante
pour l'usage décrit juste avant. Cela n'empêche donc pas
de faire varier la charge alaire, par le choix des accus. A la limite
on doit même pouvoir y mettre 2 accus 2,2 Ah 3S en parallèle
pour faire du poids et doubler l'autonomie. Ca permet de jouer avec
la météo, soit avec un seul pack d'accu pour être
léger soit avec les deux en même temps pour avoir plus
de défense dans le vent où gagner en restitution.
Pour les furieux, un gros moteur bien lourd avec des bons gros accus
en 4S le transformeront en bombinette, surtout en plaine.
La structure - très solide - du Funray permet donc d'adapter
sa charge alaire à l'usage que l'on veut en faire et il convient
donc de bien cerner votre utilisation du Funray.
Si c'est pour faire
un concours de b…atteries, on peut en avoir une grosse,
de motorisation ! Mais on peut aussi la jouer un peu plus fine.
En ce qui me concerne, mon HP 3022-08 tourne une 9''x6'' sous
57 A au sol avec des 3S HV. Le moteur était dans le tiroir
et les accus sont ceux d'un F3F. L'avantage des accus HV, c'est
qu'ils sont plus légers en même temps que plus puissant
que les autres. Mon pack de 4,4 Ah ne pèse en effet que
310 g. C'est un peu plus puissant que la motorisation du Heron
tout en restant raisonnablement léger. C'est en fait ce
que j'avais à disposition, mais j'aurais dû surtout
vider le Heron et prendre son moteur et ses servos (plutôt
que de racheter les mêmes servos), car mon Heron n'a plus
vraiment raison d'être, même comme testeur de pente,
maintenant que le Funray est là.
Bref, les capacités du Funray ne demandent qu'à
être exploitées, voir découvertes, pour en
faire un authentique PLANEUR de voltige. Pour les furieux, mon
F3F de 3 kg est équipé (avec cet accu) d'un moteur
Axi Cyclone 2826-12 760 kV et d'une 14''x10'', qui le monte "franchement".
Nul doute que ça doit dépoter sur un Funray, peut-
être avec une hélice de plus petit diamètre
et plus de pas, si ça vous tente.
Bon plan : cette batterie 3 S est plutôt légère
tout en offrant une grande puissance et une grosse autonomie. Peut-être
du luxe sur le Funray, mais l'auteur s'en sert par ailleurs.
Une
progression douce
Je comprends que l'on ne souhaite pas immédiatement essayer
les débattements maxi sur le Funray, même si il reste toujours
très gentil, ça peut sembler vif. Vous pouvez donc prévoir
un dual rate de 30% sur mes valeurs "acro" pour calmer le
jeu (il restera le trim et la courbure du profil de cette phase de vol).
Après vous verrez. Mais l'erreur à ne pas faire serait
de ne pas respecter mon centrage. Car même ainsi on est loin d'être
trop arrière, et le planeur reste gentil tout plein. Centré
plus avant, même pour un 1er vol, n'apportera rien car de toute
façon, tous les réglages en vol seront à reprendre.
Je vous assure que vous pouvez y aller tranquille sur ce centrage, le
planeur remonte encore après le test de piqué (sauf si
mal trimé bien entendu). Donc autant démarrer tout de
suite avec un bon outil et vous concentrer sur le trim de profondeur
(pas trop lent, pas trop rapide) et les réactions du planeur.
Par contre n'appliquez aucun de mes réglages si vous gardez le
centrage du plan, ce serait une grosse erreur et pas agréable
du tout. (C'est comme accrocher un sac de 10 kg au guidon d'un vélo,
ça ne se conduit pas pareil…)
Rappel
des méfaits de l'abominable centrage avant
Un centrage avant provoque pléthore d'effets indésirables,
parmi lesquels :
vol queue basse car nécessite trim à cabrer
augmente le lacet inverse imposant d'augmenter le différentiel
augmente le couple cabreur du moteur (à cause du trim de prof
à cabré)
fait barriquer les tonneaux
demande à pousser beaucoup sur le dos
entre autres abominations bien entendu !
Donc si votre planeur se tortille à chaque fois que vous mettez
un coup d'ailerons, ce n'est pas le différentiel qui ne va pas
; si le vol du planeur est bourré d'effets secondaires bizarroïdes,
si quand vous mettez le moteur vous éprouvez le besoin de mettre
un mixeur à piqué, si il faut mettre le moteur souvent,
si la voltige est hideuse, cherchez pas, c'est le nez qui est trop lourd.
L'autre erreur "classique" serait de trimer le Funray proche
du décrochage. On faisait ça pour les planeurs de début
d'il y a 40 ans. Aujourd'hui les planeurs sont conçus pour transformer
la vitesse en rendement et ce n'est pas la vitesse mini qui est recherchée
mais le meilleur taux de chute, qui s'obtient en laissant le planeur
filer. Sur le Funray on pourra réserver le meilleur taux de chute
à la position "thermique", quant à la position
"normale" (volets en lisse) le planeur sera plus agréable
avec un peu plus de vitesse encore et ne chutera pas vraiment plus,
d'ailleurs.
Le
gyro du "Wild"
Un Wingstabi Mpx à d'abord été installé,
mais je l'ai retiré avant de refermer le fuselage. En effet,
je voulais pouvoir utiliser des phases de vol un peu complexes, que
je maitrise parfaitement sur ma radio, mais absolument pas sur le logiciel
Wingstabi. Egalement pouvoir modifier en vol des mixages sans pour autant
devoir poser le planeur. A ce sujet Mpx m'a fait savoir qu'ils travaillaient
sur une version plus facile du Wingstabi, peut-être même
sans passer par un PC. Ca serait super.
L'équipement avant fermeture du
fuselage, où l'on voit le récepteur reculé
dans un logement qui sera fermé. C'est une solution pour
moteur lourd. Ici le Wingstabi a été remplacé
au dernier moment par un Rx normal et un gyro A3 Super II.
Toujours est-il que c'est
un Eagle A3 Super II et un récepteur 9 voies qui ont pris
place dans le logement de la poutre arrière du fuselage.
9 voies, car 7 pour le planeur et 2 pour le gyro.
Un inter 3 P pour l'état du gyro, un curseur linéaire
pour la sensibilité, très utile sur un planeur capable
de grands écarts de vitesse comme celui-ci.
A ce sujet, lors de la première prise de
vitesse en plaine, j'ai cru que mes ailes se mettaient à
flutter. Je l'avais mauvaise vous vous en doutez. En fait c'est
la sensibilité gyro qui était trop forte car en
le coupant, ça ne "vibrait" plus. Ouf !
Pour choisir votre gyro, je vous invite à (re)lire ce
dossier très complet.
Le gyro HobbyEagle A3 Super II installé dans
le Funray.
Les trois
états du gyro ont été attribués
ainsi sur l'inter 3P :
Gyro
"On", type 2D éliminateur de rafale sur
les 3 axes
Gyro
"off"
Mode
"perso" : Ailerons et dérive en mode
3D ACSC (verrouillage) mais la profondeur reste en mode
"On", soit "2D".
Le but de ce dernier mode, assez superfétatoire, est de pouvoir
quitter le planeur des yeux en pente quand il s'agit de marcher dans
les cailloux pour poser plus loin. Face au vent, les ailes sont gardées
à plat, la dérive verrouille le cap, mais la profondeur
reste en mode normal afin de stabiliser mais pas verrouiller, sans quoi
on se retrouve avec une enclume ! Là, le planeur reste un planeur
et monte quand ça monte, mais reste calé face au vent.
C'est un bon compromis pour retrouver le planeur au même endroit
qu'espéré. On pourra aussi se servir de ce mode pour poser
le planeur dans les turbulences, en tout cas c'est à essayer,
selon les conditions. Là encore, un accès ergonomique
à cet inter 3P est utile.
Le choix d'un gyro en pente se justifie d'autant plus que les ailes
sont légères, comme ici. En mode "2D" il ne
s'agit pas du tout d'assistance au pilotage, mais juste de "fluidifier"
le vent. Comme si on volait sur les dunes, où le vent n'a rencontré
aucun autre obstacle. C'est tout. Si une pompe passe, elle est détectée
de la même façon. Mais au lancé et à l'atterro
(on peut y augmenter la sensibilité), c'est d'une grande aide.
En vol, vous pouvez le couper à l'envie, mais je serais surpris
qu'à l'usage vous ne le laissiez pas en fonction, car en fait
on ne s'en aperçoit que… quand on le coupe !(Et on le remet.)
La
déco "Wild"
Le Venilia tigré
se trouve au rayon bricolage des centres commerciaux.
L'entoillage de l'extrados est simplement du Venilia trouvé
par hasard en quincaillerie. On me demande même depuis le Pérou,
sur FB, le fichier de camouflage ! Ca semble plaire. J'ai d'abord testé
cet entoilage sur un Blizzard Mpx, pour me rendre compte que ça
colle encore mieux sur le Funray que sur le Blizzard. A l'avant, les
bords d'attaque en plastique viennent recouvrir l'entoilage et ainsi
le bloquer, c'est parfait. Au bord de fuite et aux découpes,
le collage est amélioré par un petit coup de fer rapide
(faire des essais !) à mi-puissance sur mon fer à entoiler.
Attention le Venilia fond très vite. Ensuite ça tient
très bien. Sur le Blizzard il m'a semblé que le dernier
né volait encore mieux que le précédent. C'est
donc sans inquiétude que j'ai "entoilé" le Funray.
En plus ça protège un peu des marques que font les petits
chocs, au fil du temps, transformant ainsi mon Heron en poubelle volante.
Le rose fluo est aussi du Venilia acheté en même temps.
En déco sympa, y'a pas grand chose d'autre, (un Funray en faux
marbre ?), mais y'a des couleurs unies qui sont sympa. En tout cas,
je ne peux que recommander le principe.
Masquage
des fentes
Je ne m'attendais pas à faire cela sur une mousse (mais en est-ce
encore vraiment une ?), toujours est-il que vol après vol, devant
les qualités de l'engin, ai-je décider "d'aider"
un peu le Funray a diminuer sa trainée. Il est vrai que quand
on voit le soin apporté pour améliorer l'écoulement,
avec les bords d'attaque moulés et l'état de surface des
ailes, il est un peu dommage de garder les fentes ouvertes. Le but n'étant
pas de faire de la vitesse, mais de limiter la trainée en voltige.
Difficile de dire si c'est vraiment efficace ou non, mais ça
ne peut pas faire de mal ! En plus c'est facile à faire.
Graupner vend du scotch
de masquage mais le tarif est prohibitif.
A l'intrados, les
articulations sont masquée avec du scotch armé replié
sur lui-même.
J'aurais pu utiliser le scotch spécial vendu par Graupner, mais
vu le tarif du rouleau je l'économise. J'en ai juste mis sur
l'extrados du stab. Sur tous les intrados par contre, j'ai masqué
les fentes d'articulations avec du scotch renforcé fibre utilisé
pour les PSS. J'ai voulu voir ce que ça donnait, plutôt
que le traditionnel scotch "magic" + talc, et je dois dire
que ça marche plutôt bien sur l'Elapor. Une fois coupé
une bande à la bonne longueur, je rabats une partie sur elle-même,
ce qui procure une fermeture de fente bien rigide. Un coup de cutter
pour ne garder que la largeur collante nécessaire et voila. Fait
avec un peu de soin, ça ne baille pas et ça reste bien
plaqué à la gouverne. Il a lieu bien entendu de faire
une découpe au niveau du palonnier pour ne pas gêner le
mouvement. Le scotch armé n'est pas super beau, mais dessous,
ça ne se voit pas. On se rend compte au touché que l'état
de surface est lisse de ce côté. Donc à défaut
d'être esthétique, c'est rigide et masque bien les fentes.
Pour voler tout le temps au moteur, ce n'est pas utile, mais ce n'est
pas le style de la maison : un planeur c'est fait pour planer du mieux
possible. Sur la réelle utilité de la chose, honnêtement
je n'en sais rien, j'ai même retiré les masques des ailerons,
trouvant que le planeur avait un comportement vicieux en haut de boucle,
en VdP. Mais l'essai dans la foulée avec le Funray "stock"
dans les mêmes conditions, a montré le même comportement,
comme le "wild" ensuite avec les fentes d'ailerons non masquées.
Il est possible que le masquage des fentes améliore l'accélération
car je suis obligé de couper le gyro beaucoup plus tôt
que d'habitude en prise de badin. Je sais, on pourrait faire des essais
systématiques avec la télémétrie. Oui mais
non ! Mais s'il y a des volontaires...
Devis de poids du wild
Deux ailes entoilée Venilia extrados : 746 g
Stab avec tringle prof : 79 g
Fuselage complet sans lipo, verrière mousse : 802 g
Lipo 3S HV 4400 mAh : 312 g
Total : 1939 g
Nota : la LiPo HV est un peu plus légère
que la moyenne, et le Venilia pèse un peu plus.
Le
vol de la version stock
J'ai donc fait le premier vol de quelques Funray avant d'avoir le
mien. Les réglages d'origine, typés grand public, ne sont
franchement pas folichons. On se retrouve avec un planeur aux lignes
directement inspirées du Stingray, héritier des Fox et
autres Swift, mais dont le vol fait penser davantage à un Solius
saoul qu'à un planeur de voltige axé sur un vol en puissance.
Je sais bien que c'est une mousse grand public, mais quand même.
C'est quoi ce veau ? Le vol dos demande presque toute la course de profondeur
à piqué et les loopings sont difficiles à doser.
Rien que pour ces deux figures, il fallut déterminer une courbe
d'expo différente à cabré qu'en piqué. C'est-à-dire
de l'expo à cabré et de "l'expo inverse" à
piqué pour le vol dos. Le renversement est laborieux, comme souvent
avec un mauvais centrage. Bon courage pour s'initier à la voltige
! Il gratte bien, mais en spirale, dès qu'on met de la dérive,
il décroche parfois méchamment sans prévenir, en
partant dans une demie auto rotation. Je comprends pourquoi certains
modélistes ont eu du mal à cerner le placement commercial
du planeur. Vendu comme planeur polyvalent, certes il l'est, mais ce
n'est pas tant qu'il soit mauvais en tout, plutôt bon en rien
!
Pas besoin d'outil pour assembler
le Funray. Tout fonctionne par système de clips.
La goupille de verrouillage des ailes
se glisse par l'avant.
Une chape a été ajoutée sur la
profondeur pour ne pas avoir à régler le trim à
chaque séance.
Bref, j'eu beau poser une fois ou deux les planeurs des copains pour
modifier les courbes et subrepticement reculer un peu le pack d'accu,
ce n'est pas la fête. Comme pour le Heron, on me dira de ne pas
comparer mes planeurs tout carbone à une mousse. Je sais. Le
Funray n'est-il pas pour autant un planeur, conçu par des gens
qui connaissent leur affaire ? Car tous les modèles Mpx sont
excellents, il n'y a pas de raison que celui-là ne le soit pas.
Enfin, du coup mon Funray est resté de longs mois dans son carton,
terminé à 95 %. La motivation n'y était plus vraiment.
Drôle
de zèbre, le "wild" en vol de plaine
Aujourd'hui toutes les motorisations sont surpuissantes,
même avec un moteur un peu faible, il y en a toujours bien
assez pour monter comme une balle.
Ca me démangeait quand même de reculer le centrage ! Presque
une délivrance pour moi ! Donc, même pour le 1er vol, j'ai
reculé le centre de gravité de 1 cm. C'est-à-dire
que mes doigts viennent juste derrière les tétons de centrage.
Les débattements sont sérieux avec quand même trois
niveaux. "Acro" "Normal" et "Thermique".
Soit 3 phases de vol que je manipule un peu comme une boîte de
vitesse, voir chapitre consacré.
L'expo est calibré de façon à avoir le même
ressenti autour du neutre quelle que soit la phase de vol. Question
de confort.
Bref, lancé ! Prise de vitesse à plat puis monté
à la verticale. Cool. A 100 m je coupe et remets le planeur à
plat. Décrochage en préambule, suivi donc de 2 crans de
trim à piqué. C'est mieux. Test de piqué, ça
remonte. Zut. Encore 2-3 crans à piqué ; c'est mieux.
Beaucoup mieux. Le planeur est maintenant bien dans sa ligne de vol.
Sans chuter pour autant, il se permet même de baliser une zone
d'ascendance en ce début février. Soit, enroulons donc.
Ca monte très bien ! Passage en mode "thermique", c'est
efficace, ça monte encore mieux, 2 crans de trim à piqué
pour compenser l'effet cabreur des volets. Serrons, voir s'il part dans
les pattes. Que nenni ! Ah bon ? Je n'ai pas essayé comme avec
un F3K certes, mais franchement ça gratte bien ce truc. A aucun
moment il ne me fera de coup en vache comme avec le planeur des copains.
Peut-être est-ce parce qu'il est plus stable sur trajectoire ?
Ou est-ce mon mixage miracle qui relève les ailerons juste d'un
millipoil en position "thermique", associé à
un différentiel augmenté (pour que l'aileron ne se baisse
pas en spirale). Toujours est-il que cette fonction miraculeuse sur
mes F3F un peu pointus en spirale, semble faire également merveille
sur le Funray. Il faut dire que j'ai bien déblayé le concept
par des essais systématiques sur d'autres bestioles. Appliqué
au Funray, ça marche également très bien. Ca fera
d'ailleurs l'objet d'un article séparé. Mais bon, ça
donne quoi en voltige ? Je passe la position "acro", j'y mettrais
quelques crans de trim piqueur pour garder à peu près
la pente de descente, ceci fait, les boucles sont de belles dimensions,
normales en fait ! Le vol dos est digne d'un planeur de voltige, ça
tient très bien en poussant peu. L'avalanche (déclenché
en haut de looping) est redoutable, génial ! S'arrête quand
on veut. Comme les déclenchés qui savent être violent
mais qui stoppent dès qu'on relâche tout. Les renversements
sont un peu paresseux comme pour beaucoup de planeurs en plaine, mais
en anticipant avec un poil de dérive en cours de monté,
ça tourne correctement en haut. Hâte de voir ça
en VDP !
Nota, après ce vol, j'ai voulu comparer le renversement avec
mon F3F électrique : mauvais plan (on s'en doutait !) le planeur
rester nez en l'air, alors que le Funray bascule, lui.
Le Funray "wild" est précis, agile
mais stable sur trajectoire.
La restitution est très correcte pour une mousse. Le poids
du planeur n'est pas excessif et la surface frontale du fuselage est
importante, ça se ralentit plus vite qu'un planeur tout fibre,
mais ça marche quand même plutôt bien. Quant au posé,
avec les crocos maximisés, inutile de dire que c'est efficace
! Finger in the nose.
Niveau efficacité des gouvernes en mode "normal", les
ailerons axent le tonneau correctement, la profondeur est précise
et agréable en vol dos, la dérive permet de tortiller
du cul même à basse vitesse, elle est bien présente.
Cette première séance de vol en plaine est donc un franc
succès, le planeur réagit encore mieux que je ne l'espérais,
puisqu'il reste très sain tout en étant capable de voltiger
honorablement. Mes collègues présents ont été
également surpris de ses "excellentes capacités à
voltiger" et surtout de sa gentillesse en spirale. D'autant que
j'ai tenu à leur démontrer, titiller par mon soit disant
centrage "hors grand public" la gentillesse de la bête
en spirale à basse altitude.
Chaque axe est bien dissocié,
ce qui permet de s'initier à la voltige, ou bien de s'amuser,
sans effets parasites, c'est très agréable, mais peut
être surprenant en venant d'un planeur de début.
On va voir en pente ce que ça donne, mais on a déjà
affaire à un bien sympathique planeur de 2 m, catégorie
voltige.
Je n'ai pas essayé de mettre un gros accu (à part pour
le gros temps) car de toute façon on n'en fera jamais un planeur
de vitesse, et à part faire le kéké plein moteur,
ça n'apporte pas grand-chose. Avec sa grande surface frontale
et les fentes d'articulation ouvertes, on est loin d'un F3F. Il a tellement
plus à apporter dans son domaine de vol, il faut le garder pour
ce qu'il est.
Le
"Wild" en VDP : et si vous vous mettiez à la
voltige planeur ?
En effet, pourquoi ne pas s'en servir pour voltiger sur une butte,
sur une dune, une pente caillouteuse, ou en montagne ? Dans tous ces
cas, une charge alaire modérée sera la bienvenue, d'autant
que le Funray sait être très gratteur. Alors plutôt
que de s'en servir comme un Easyglider qu'il n'est pas, ou comme un
missile au pilotage valorisant mais pas trop cérébral,
voyons voir ce que le Funray est capable de distiller en usage voltige
planeur, donc sans jamais utiliser le moteur (bien entendu).
Les premiers essais en
pente ont eu lieu sur une sorte de bout de garrigue mal exposé
et par vent très modéré. Au premier aller-retour,
le Funray se détecte une pompe et l'enroule avec facilité.
L'ami Eric, venu faire des photos, habitué aux Heron et
Solius, sera également surpris de cette capacité
à enrouler tout ce qui passe.
A croire qu'on ne lui a pas expliqué à
ce planeur, il se prend pour un Amigo ! Bon, on quitte la position
"thermique" pour "normal" et on plonge. L'accélération
est très nette et du coup il balise bien la pente. Les
virages avec un poil de dérive quand le planeur est sur
la tranche montrent bien l'efficacité de cette gouverne.
Par contre les renversements sont plus laborieux en mode "normal"
c'est-à-dire peu ou prou avec les débattements de
la notice. En mode "acro", c'est nettement plus convainquant.
J'ai dû reculer par inadvertance la batterie d'un poil car
je le trouve en pente beaucoup plus neutre qu'en plaine, à
moins que ce soit le neutre de la prof qui ait bougé. Toujours
est-il qu'en mode "normal" il ne remonte plus et je
conserve cette phase de vol. Mais les conditions deviennent très
moyennes et ça ne tient pas trop pour enchaîner les
passages dos.
Quant aux photos, un problème d'autofocus
va nous pourrir la séance. Moteur, prise d'altitude et
on pose comme qui rigole sur un petit bout de terrain sans trop
de cailloux. Pour ça aussi le Funray est le joujou idéal
pour voler sur des pentes mal pavées.
Le sac du Heron convient au Funray, quoiqu'un peu
juste pour la dérive.
Le lendemain, même lieu, même topo, davantage de vent,
un peu plus chahuté. Néanmoins le Funray est capable de
faire d'immenses circuits en vol dos, qu'il tient très bien.
On a toujours de la réserve sur le dos et même quand la
vitesse devient agonisante, on peut s'en sortir par un demi-tonneau,
sans risque de partir en c… C'est ventre à l'air que parfois
on se fait aplatir direct vers le fond de la vallée, dans ce
cas un coup de moteur est nécessaire, mais parfois on y échappe.
Alors la remontée dos - hors zone de portance - est surprenante
pour une petite mousse de 2 m.
Toute la voltige passe bien : boucles inverses, immelmann, avalanche,
tonneaux à facette, renversement (attention, risque de léger
départ en déclenché en haut de figure). La dérive
est très efficace quand on revient vers la pente en vent arrière
pour finir de s'axer parallèle à la pente en restant à
plat (dérapage). Le planeur tortille très bien du cul
également, un peu comme un Voltij, sans toutefois être
aussi efficace bien entendu. Comme pour tous les axes, c'est rare que
j'utilise tout le débattement, le planeur c'est aussi du pilotage
en finesse, mais parfois c'est cool d'avoir du répondant. Par
exemple la vrille ventre ou dos, qui s'aplatit un peu plus en grands
débattements. Ou lors d'un tonneau à l'agonie comme sur
la vidéo. Grace aussi aux forts débattements des crocos,
on peut arriver de haut pour poser dans un mouchoir de poche, il suffit
de viser "l'entrée de piste", quitte à descendre
verticalement tout sorti, c'est beaucoup plus "secure» que
de se laisse balloter par les rouleaux à faible vitesse, en plus
le planeur est plus près de nous que pour une approche longue
et plate, on le voit donc très bien. Assurément la bonne
méthode pour poser en pente. Dans les rouleaux, on dirige bien
le nez du planeur à la dérive, la pente à la profondeur,
tout en gardant les ailes à plat aux ailerons. C'est agréable
d'avoir une machine qui répond bien comme ça sur les 3
axes.
Bien réglé,
le Funray n'est pas si sauvage, il est même très civilisé
et très agréable, une bonne surprise.
Testé dans les mêmes conditions, mais avec un centrage
un peu plus reculé qu'en plaine (pas autant que le "wild"),
le Funray "Stock" en pente m'a permis de voir ce que donnaient
les réglages basiques. Ca vole bien, le planeur est très
sain, mais les figures sont moins agréables. Tonneaux moins rapides,
profondeur moins facile à doser en vol dos par exemple, le planeur
est moins précis sur trajectoire. On se rend bien compte que
les phases de vol, quand on y est habitué, manquent terriblement,
comme une boîte de vitesse. Comme pour la plupart des planeurs
modernes à volets, ne pas pouvoir varier la courbure en y attribuant
les réglages inhérents limite énormément
le domaine de vol. C'est un peu comme si une voiture était bloquée
en 3e. Pour poser, ce n'est pas non plus le "wild". Les crocos
restent correctement efficaces, mais il ne faut pas avoir besoin de
poser sous forte pente sur un timbre poste. Heureusement il y a le moteur,
si on se rate. Mais c'est bien mieux qu'un Solius, privé de volets,
bien entendu.
Pour couronner le tout, le gyro du «wild" se joue des rouleaux,
ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut plus le piloter. Ca n'empêche
pas non plus de se faire plaquer au sol, mais avec les ailes à
plat !
Bref, je suis vraiment content du "wild" équipé
et réglé comme il l'est, car ça permet pas mal
de choses, ce qui compense le fait qu'en vol ce ne soit pas un planeur
tout carbone.
Le Funray est parfait pour voler sur les pentes mal
pavées.
Comparaison
avec les autres mousses du plateau
Le Blizzard qui a servi de test à l'entoilage,
lui même un peu ancêtre du Funray.
Le Blizzard que j'aimais bien comme testeur de pente fait maintenant
figure de "vacherie volante", car dans les conditions moyennes
du test il ne gratte pas terrible, ne restitue pas bien mieux et part
facilement dans les pattes. Ca me montre que j'ai déjà
pris de mauvaises habitudes avec le Funray !
Par rapport au Heron, ce dernier gratte un peu mieux et il est un peu
moins "technique" à piloter que le Funray. Le Heron
est finalement plus adapté aux erreurs d'un pilote moyennement
expérimenté. Ca m'a même donné envie de ressortir
le mien, car il est plus élégant en vol. Le décrochage
est plus franc sur le Heron mais il intervient plus tard que sur le
Funray qui vole un peu plus vite. Il y a des cas où le Funray
décroche, si c'est moins brutal, il demande plus d'espace pour
récupérer. Par exemple, lors d'une boucle entamée
à vitesse trop lente, le Heron va décrocher en piquant
vers le sol, mais les deux Funray vont déclencher en restant
un moment nez en l'air. Le Solius est très bien pour la pente
aussi, mais sans croco, c'est moins confortable pour poser. Avec les
ailerons relevés à 30° mini, ça se pose bien
quand même, mais sans ralentir comme avec des volets, bien entendu.
Le propriétaire du Funray stock, présent avec nous, n'a
pas volé avec nous, car je préfère qu'il se rode
avec son Easyglider dans ces conditions un peu délicates, car
n'oublions pas que c'est une excellente machine tout temps, que j'ai
toujours beaucoup de plaisir à piloter
Light
soaring
Comme tout planeur de voltige, le Funray
est assez massif pour une envergure réduite, la prise en
main est donc aisée et la présence en l’air
incontestable.
Le Funray est un remarquable testeur de pentes sauvages, il est capable
de voler avec un vent plutôt léger ou fort et de se poser
partout. J'ai pu le tester à cet effet avec d'autres mousses
dont un Solius et un vieux mais léger Arcus, sur une pente avignonaise,
par temps très calme. Le Funray passe alors en phase de vole
"thermique", c'est-à-dire les volets baissés
de 3 mm, les débattements sont diminués sur les 3 axes
et le trim de profondeur réglé pas très loin du
décrochage, sans toutefois voler queue basse bien entendu. Alors,
tout en restant agréable, le Funray ne chute pas plus que les
autres et peut même approcher la vitesse des plus légers.
C'est vraiment pratique ces phases de vol, car cela permet de configurer
le planeur immédiatement selon les besoins du moment, comme c'est
manifeste sur la vidéo tournée un jour de Février
dernier dans à peine plus de 5 km/h de vent. On y remarquera
le bon caractère du planeur à l'approche du décrochage,
qui n'est jamais loin, démontrant ainsi que le centrage reculé
n'apporte que du positif sans contrepartie. Même avec les plus
petits débattements, les gouvernes restent efficaces, mais c'est
là qu'il faut anticiper au mieux afin de donner le moins d'ordres
possibles. La dérive doit là aussi être dosée
et permet tout à fait le renversement... ou le décrochage
! On voit aussi de quelle façon il accélère dès
qu'on repasse en mode "normal" qui lui convient mieux, par
temps mieux établi. Quoi qu'il en soit, ce Funray est un bon
compagnon.
Capturé dans le très petit temps par
un téléphone, le Funray montre ici son étonnante
capacité et sa gentillesse dans ces conditions.
En fait dans le petit temps, son domaine de vol vient juste après
le Ahi. Quand le Ahi se maintient à peine, le Funray devra utiliser
son moteur. Mais dès que le Ahi commence à pouvoir jouer,
il ne lui faut pas grand chose pour le faire, alors le Funray se maintiendra
sans moteur et pourra bouger un peu. Bien entendu pas du tout dans le
même volume de vol. En sortant du Ahi, on a l'impression de piloter
un B52 !
Même après un long passage dos sur la
pente, le Funray est encore capable de bien remonter sur le dos,
ici hors zone de portance.
Certes le Funray n'égale pas un planeur de voltige léger
dans le petit temps - mon Cortals2 BLH - lui est infiniment supérieur,
mais le Mpx a un moteur et ça permet d'être plus audacieux.
Pour en avoir eu un, le Funray dans le petit temps se maintient presque
aussi bien qu'un Voltij, mais ce dernier restitue bien entendu son énergie
cinétique de toute autre façon. Néanmoins je suis
très satisfait du Funray dans ces conditions, où je ne
l'attendais pas plus qu'un Blizzard. Bonne surprise donc.
Aller à la pente avec un Ahi et un Funray,
c'est un peu la quadrature du cercle, tant ils sont complémentaires.
Mais on a un peu l'impression de passer d'une hirondelle à
un B52 ! Le volume de vol n'est pas le même, c'est justement
ça qui est génial.
Wild
soaring
Histoire de changer de limites, trois jours plus tard j'ai sorti le
Funray au même endroit, mais avec un bon Mistral ! 50 km/h de
vent avec des rafales à 70 ! A part de chopper la crève,
l'exercice n'a aucun autre intérêt que de montrer le Funray
ne reculant pas devant la difficulté ! Il convient déjà
de ne pas se faire arracher une aile au sol par la tempête, car
c'est loin d'être évident de le tenir même à
deux mains. Heureusement, l'ami Pascal arrive à le mettre nez
au vent, alors le gyro stabilise un peu, il n'y a plus qu'à pousser
et le planeur est catapulté vers le haut, toujours face au vent,
c'est bien confortable. Ca monte en stationnaire puis je balise la pente.
Ca tabasse, le gyro travaille, c'est bien de pouvoir régler la
sensibilité en vol. Je vole en position "acro", c'est-à-dire
débattements maxi, ailerons/volets relevés de 1 ou 2 mm
et un peu de trim à piqueur. Ce qui va bien d'habitude en pente
ou en voltige plaine. Je m'attendais à rajouter du piqueur, je
dois faire le contraire.
Pour le gros temps, la verrière
en mousse est installée.
Dans la tempête, même un peu plus chargé, le
Funray reste trop léger. Normal, dans ce temps là,
on ajoute 2 kg à un F3F !
Comme souvent, les pentes n'ont pas un bon rendement par vent violent
et la portance n'est pas super. Le planeur donne l'impression de voler
vite, mais en fait il se fait surtout tabasser car le tonneau face au
vent n'est pas très violent. Je m'attendais à les tourner
comme un Ahi, ce n'est pas du tout le cas. Dans le même genre,
la restitution est parfois bonne, parfois nulle. Ce n'est pas avec les
130 g de plus que j'ai mis que ça va jouer. Par expérience,
je sais que mon F3F ne ferait pas beaucoup mieux, à moins de
le ballaster à 5 kg, comme font les copains dans ces cas-là.
D'ailleurs le F3F restera dans la voiture. C'est de la survie, on ne
peut rien faire, mais le planeur s'en sort tout à fait honorablement
grâce à sa stabilité sur trajectoire, même
gyro coupé. Utile l'accessoire par contre, pour le poser ! Deux
360° pour descendre, puis on axe face au vent et on plonge en régulant
les aéro-freins. Ah, un petit coup de gaz car on recule, puis
voilà le Funray qui reprend sa pente et se pose à plat,
malgré la machine à laver en mode essorage. Ouf ! Pas
"ouf" pour le planeur, mais "ouf" pour nous car
on se gèle !
La conclusion de cet épisode inutile est que le planeur a du
répondant, qu'il reste sain et stable et capable de prendre de
la vitesse avec un taux de chute correct. Mais bien entendu, il n'est
pas fait pour ça.
Je suis quand même surpris de la capacité de l'animal à
affronter des conditions si opposées (petit temps / gros temps),
sans vraiment modifier le ballast, ce qui démontre principalement
sa polyvalence.
Tel un jet à l'appontage, le Funray
se présente tout sorti sur une petite plateforme sans trop
de pierres.
Pour
conclure : un voltigeur antistress
Au sol comme en vol, par son
volume, le Funray possède une belle présence.
Pratiquer le planeur n'est pas faire de l'avion sans moteur, en se
laissant descendre à la "va comme je te pousse". Exact
opposée, la voltige planeur est la quintessence du vol non motorisé.
Le "moteur", c'est le dialogue permanent du cerveau humain
avec une machine issue d'un "jus de crâne", faite pour
donner le meilleur dans un contexte donné.
Dans le cas présent, l'initiation à la voltige planeur.
Pas trop chargé, pas trop léger, pas trop grand, pas trop
petit; sachant rester solide, pour un coût modéré
(je parle de la cellule), utilisant des solutions aérodynamiques
et industrielles intelligentes, le Funray est l'outil idéal pour
se former ou s'adonner à la voltige planeur. Motorisé
pour voler partout, beaucoup, facilement et sans risque.
On peut vouloir plus de ceci ou moins de cela, il est aisé d'être
grincheux, mais quand même, il n'y a aucun concurrent à
ce prix et ce niveau de finition. Son défaut est peut être
dans ses qualités : on peut en faire un "Easy-Blizzard"
ou "Heron-glider", ce que ne tolérera pas un authentique
voltigeur, genre Voltij un Quartz. D'un autre côté, on
ne vous proposera pas non plus un Voltij ou un Quartz avec les réglages
de chalutier de Mpx ! Peut-on leur en vouloir ? Puisque le Funray est
capable d'un tel grand écart, alors pourquoi ne pas fournir les
réglages correspondant aux deux facettes de l'animal ? C'est
peut être la mentalité allemande, où la culture
planeur n'est pas la même : on donne les réglages de base
tout public, les autres feront à leur habitude.
Toujours est-il que le Funray bien réglé est une des rares
machines pour s'initier à la voltige planeur. Comprendre toutes
les subtilités de l'art fait partie de l'exercice, comme de chercher
à en tirer le meilleur parti avec des réglages affinés.
Quant aux planeuristes confirmés, c'est un très bon outil
à tout faire qu'il faut avoir dans la voiture.
On
rugit de plaisir pour
Conception intelligente
Qualités de vol surprenantes
Capacité tout temps
/ tout terrain
Protection des bords d'attaque
Qualités de voltigeur
rares à ce prix
Prix de la version "kit"
On
grogne pour
Centre de gravité du
plan catastrophique
Conçu trop gentil pour
un plus grand nombre, d'où placement commercial incompris
Attention donc à ne
pas prendre de mauvaises habitudes, un "vrai" planeur
de voltige est moins tolérant
Prix de la version "RTF"
Acheter
ou pas un Funray ?
Oui
si :
Vous maitrisez à peu
près en voltige un Heron (ou autre)
Vous cherchez une machine plus
vive
Vous avez des pentes même
petites à disposition
Vous voulez vous initier à
la voltige planeur
Non
si :
Vous avez du mal avec un Heron
ou que vous n'en avez pas l'expérience (ou autre planeur
de plus de 2 m)
Vous ne maitrisez pas le pilotage
3 axes
Il vous arrive de faire des
inversions
Vous ne faites jamais de vol
de pente
La vitesse et la voltige vous
font peur
Vous cherchez un planeur calme
genre d'Easy Glider ou Cularis
Nota : Ce n'est pas que le Funray soit moins
facile à piloter que le Heron, mais c'est comme
en avion ; il y a avion de début, avion de perfectionnement
et avion d'entrainement à la voltige. Le Funray
est le pendant de ce dernier cas. Bien ou mal réglé,
il est conçu pour dissocier chaque axe, soit
le contraire d'auto-stable. CQFD.
La progression logique est donc (ne pas sauter
les étapes) :
Easy Glider pour débuter
(en double commande)
Solius pour confirmer
Heron pour s'attaquer
aux volets et aux phases de vol
Funray pour entrainement
à la voltige
Un grand merci à
Eric L., Pascal A. et Francis J. pour leur aide photographique
et leur soutien.