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Tucano
Mini modèle,
maxi plaisir !
Présentation :
Julien Kuijper
Photos : Laurent Berlivet |
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La société
HET-RC a désormais fait sa place dans le monde de l’aéromodélisme
et je dois bien avouer qu’après l’expérience
du Storch, je me devais de tester une petite bête plus remuante
au tempérament voltigeur. HET-RC propose donc plusieurs petits
avions façon racer comme le Yak, le P-40 ou le Kawasaki 161,
mais c’est sur le Tucano que j’ai jeté mon dévolu.
Entre vitesse et voltige, voilà une machine bien sympathique.
Caractéristiques
Marque : HET-RC
Distributeur : RBC Kits (www.rbckits.com)
Importateur : Batmodélisme (www.batmodelisme.com)
ou FunRCToys (www.funrctoys.com/)
Envergure : 70 cm
Longueur : 56 cm
Surface : 8,75 dm²
Masse : 440 g (avec Li-Po 3S1500 et Typhoon Micro 6/15)
Charge alaire : 50 g/dm² |
Equipement
Moteur ferrite : Speed 400 6 V ou 7,2 V
Variateur : 15 à 18 A
Moteur brushless : Typhoon Micro 6
Contrôleur : Tsunami 10
Accus Ni-MH : 7 éléments de 700 à 1000
mA
Accu Li-Po : de 2S-1200 à 3S 1500 mA
Prix indicatif : 69 € |
Le Tucano présenté
fait donc partie d’une gamme de petits modèles fabriqués
par HET-RC (High End Technologie Radio Control) distribués par
RBC-Kits. Ils sont définis comme des petits “racers”
mais sont plus des modèles de défoulement que de course
aux pylônes. Comme ses compatriotes de la même catégorie,
le Tucano est livré presque entièrement fini et décoré.
Il ne nécessitera qu’une poignée d’heures
de travail avant de vous laisser goûter aux joies du pilotage.
On notera que ces modèles sont particulièrement adaptés
à la motorisation Typhoon 6 + contrôleur Tsunami 10 de
la même marque qui, associés à des accus Li-Ion
démontreront qu’on peut voler plus de 20 minutes avec un
modèle de 70 cm d’envergure pesant moins de 450 grammes !
Le kit est vraiment complet et très
bien réalisé.
Les décalcomanies n'ont cependant pas été
utilisées sur le modèle présenté.
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Concentrons-nous sur notre Tucano. Le fuselage est réalisé
en contre-plaqué léger et l’aile est en structure
balsa entièrement coffrée, elle allie solidité
et légèreté. Les empenages sont en balsa plein
et les gouvernes sont prédécoupées (ailerons et
profondeur). Le tout est magnifiquement entoilé. D’origine,
le modèle est prévu sans dérive R/C mais après
plusieurs tests en vol, j’en ai finalement rajouté une.
Oh, ce n’est pas véritablement indispensable mais pour
quelques figures de voltige comme le vol tranche ou le renversement,
c’est quand même bien appréciable. Si c’est
votre premier avion vif, je vous conseille de ne pas rajouter de dérive.
En revanche, si vous aimez piloter 3 axes, pensez à cette modification
dès le début car c’est plus simple de le faire en
même temps que le reste de la construction. Le faire par la suite
vous obligera à décoller une pièce et à
travailler sur l’avion monté, ce qui est moins évident
que de travailler sur les pièces sorties de la boîte. Alors
allons-y, on a quelques heures devant nous, passons à…
Le servo d'ailerons en place dans le fuselage en contre-plaqué.
La batterie vient se loger devant, le plus en avant possible pour
le centrage.
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Détail de la commande de profondeur. Le servo placé
dans le fuselage, derrière le bord de fuite de l'aile, est
difficilement accessible. |
La construction
Pour construire le Tucano, vous aurez besoin de cyano, d’époxy,
d’un cutter neuf et d’un peu de scotch. Pour la radio, il
vous faudra un mini récepteur 4 voies, 2 ou 3 servos de 5 ou
8 grammes et un moteur accompagné de son variateur B.E.C.
J’ai utilisé des servoS S49 de 4,9 grammes sans aucun problème,
même si je recommande plus des HS55, Blue Bird 371 ou encore Graupner
1041 car, mine de rien, quand le modèle accélère,
les gouvernes font face à une belle résistance. Côté
moteur, le Tucano se contentera d’un Speed 400 6V avec un variateur
15 A et une hélice 6,5”x4”. En brushless, le Typhoon
6/15 fera parfaitement l’affaire pour une utilisation défoulement
et offrira une autonomie indécente. J’ai essayé
aussi un SMT Meteor-Less 360 pour la vitesse extrême avec un contrôleur
18 A et une hélice 4,7”x4,7” Graupner : là
c’est de la folie ! C’est une bombe et on arrive aux
limites de la structure en bois qui entre en flutter si les commandes
ne sont pas bien rigides !
Pour les accus Ni-MH, optez pour 7 éléments 700 à
1000 mA, vous pouvez monter jusqu’à 8 éléments
avec un moteur brushless. Je ne conseille pas de passer à 8 éléments
avec un Speed 400 car la masse finale sera élevée et le
vol très chargé. Ces accus seront montés en bloc
afin de pouvoir obtenir un centrage satisfaisant. En Li-Po, on utilisera
soit des 2S1P 1200 ou 1500 mA soit des 3S1P 1000 à 1500 mA mais
attention en dessous d’une certaine masse d’accus, le centrage
est difficile à obtenir… C’est quand même un
comble ! L’accu idéal sera un 3S1P 1500 mA car sur
le Typhoon 6/15, on tourne de grandes hélices en 2S pour le couple
(vol indoor ou 3D) et des petites hélices en 3S pour la vitesse.
Le Tsunami 10 montrera ses limites sur cette machine avec des accus
3S pour toute hélice dont le diamètre sera supérieur
ou égale à 7” (7”x3” ou 7”x4”)
et il faudra rester sur des 4,7”x4,7” - 5,7”x3”
- 6”x3” - 6”x4” - 6,5”x4” pour ne
pas risquer de cut-off.
Le raccord aile/fuselage est réalisé
avec des karmans moulés en plastique. |
Assemblage des
éléments
Avant de suivre ce que dit la notice et de se jeter tête baissée
dans la construction, je vous invite à vérifier que le
Typhoon (si c’est ce que vous avez choisi) entre bien dans le
fuselage, car pour moi ce n’était pas le cas, et bricoler
le couple moteur avec l’avion fini n’est pas facile. Vous
noterez qu’il n’est pas évident de faire entrer le
moteur dans le nez du fuselage et de faire sortir l’arbre par
le couple avant. J’ai trouvé une astuce sympa : enfilez
un tube alu ou carbone par le couple moteur, dans lequel vous pourrez
enfiler à son tour l’arbre du moteur (à la verticale
tête en bas) plus haut dans le fuselage (là où vos
doigts peuvent travailler tranquillement). Ainsi, grâce au tube,
vous pourrez guider et faire descendre le moteur à sa place sans
difficulté. Dans mon cas, le moteur ne sortait pas correctement
et frottait, à l’intérieur, au niveau du haut du
nez de l’avion. Je n’ai pas eu d’autre choix que de
découper le couple moteur et de le re-placer 3 mm plus bas pour
que le moteur puisse se loger dans le nez sans frotter à l’intérieur.
N’oubliez pas que le Typhoon est un moteur à cage tournante
et il faut qu’il tourne librement dans le nez. Notez aussi que
les 3 fils du moteur passent entre le fuselage et la partie tournante
du moteur, pensez à bien mettre les fils en place avant de positionner
le moteur dans le fuselage. Faites bien attention à l’angle
d’anti-couple qui doit être présent mais pas trop
accentué. Le déplacement du couple ne sera pas nécessaire
pour des moteurs comme le Speed 400 ou des brushless comme les Meteor-Less
ou B20.
L'immense verrière mériterait
d'être équipée d'au moins un pilote léger
pour ne pas alourdir l'avion. Amovible, elle donne accès
à l'emplacement de la batterie. |
La construction en elle-même
n’a rien de bien compliqué si ce n’est que j’ai
noté quelques imperfections mineures du kit. J’ai dû
faire une encoche dans la queue du fuselage pour que la partie mobile
du stab puisse bouger librement. J’ai dû refaire les encoches
pour placer les charnières car elles n’étaient pas
droites et pas alignées. L’ajustage du capot n’était
pas évident. Pour placer l’accu Li-Po 3S1P 1500 le plus
en avant possible, il faudra raboter l’intérieur du couple
qui se trouve devant le bord d’attaque de l’aile. Le capot
sera articulé par du scotch d’un côté en guise
de charnière et sera maintenu par un morceau de scotch d’électricien
de 3 cm de long de l’autre côté. L’aile est
collée sur le fuselage et les karmans en plastique rouge
sont du plus bel effet. Pour tous les collages, n’oubliez pas
de désentoiler les pièces à assembler afin que
les collages se fassent bois sur bois.
Une dérive mobile a été
ajoutée pour effectuer de nouvelles figures de voltige mais
on peut largement s'en passer. |
Pour réaliser
une dérive mobile, découpez en prolongeant tout simplement
la découpe de la dérive qui part de son pied, la surface
sera suffisante. Placez le servo de dérive à côté
du servo de profondeur. Enfin, faites bien attention à ce que
les commandes ne flambent pas. Pour ce faire, il sera impératif
de gainer les cordes à piano qui ne le sont pas d’origine.
Placez une entretoise dans le fuselage pour y coller lesdites gaines.
Ainsi vous aurez des commandes nettes et précises. Le centrage
de la notice est bon (48 mm du bord d’attaque) tout comme les
débattements préconisés. Mettez de l’expo
à la profondeur si votre radio le permet.
Pas gros, ce Tucano avec seulement 70 cm d'envergure.
Il ne faut pas trop s'éloigner pour ne pas le perdre de vue. |
Le vol
Pour les premiers vols, nous avons monté un accu 2S 1200 mA et
une hélice 6”x4”. La masse du modèle est alors
ridicule : 380 g. Propulser l’oiseau face au vent et le nez
un peu en l’air mais pas trop. Le Tucano reste accroché
à l’hélice et prend gentiment de la vitesse. On
se rend tout de suite compte que le modèle n’est pas du
tout vicieux et que la seule difficulté est de ne pas trop s’éloigner
car il est quand même très petit. En 2S, la vitesse n’est
pas phénoménale mais c’est déjà très
acceptable et on peut bien évidemment se permettre quelques fantaisies
acrobatiques. Notez qu’avec ce petit accu placé le plus
en avant possible, le centrage est limite arrière. Passons à
3S 1500 toujours avec une 6”x4”. Nous avons bien fait d’ailleurs
car le petit 2S était quand même assez chaud après
6-7 minutes de vol. On est maintenant à 440 g, ce qui est toujours
ridicule et la puissance fournie est surprenante. Le Tucano devient
alors très vif et ne demande qu’à bouger. Le vol
est tendu et rapide, on a entre les mains un vrai avion comme on les
aime avec une réserve de puissance plus que suffisante pour faire
des montées en chandelle et piloter les gaz autrement qu’en
tout ou rien. Ample ou dans un mouchoir, la voltige est précise
; on se prend à passer en vol dos plein badin au ras des moustaches
pour repartir en chandelle avec tonneaux ! Avec la dérive
mobile, on peut essayer le vol tranche qui n’est pas simple mais
qui passe. La boucle inversée passe sans problème et la
structure résistera à toute maltraitance sauf au flutter
quand vous abuserez trop de la vitesse pure. En vitesse pure donc, on
ne rivalisera bien sûr pas avec les modèles taillés
pour la course mais pour le vol de loisir ou de défoulement,
on est servi ! Avec ses 440 g, le décrochage n’est
absolument pas méchant et il faut le vouloir pour y arriver ! Les
commandes sont homogènes (malgré le bras de levier du
stab assez court) et le Tucano se défend très bien dans
le vent et les remous tant que l’agilité des pouces du
pilote reste en adéquation avec la force du vent.
En testant plusieurs hélices, j’ai obtenu les meilleurs
résultats… ou plutôt les vols qui me conviennent
le mieux avec la 5,7”x3” APC ou les bonnes vieilles 6”x3”
ou 6”x4” Graupner, c’est pour moi le bon compromis
puissance / autonomie. Avec l’APC j’ai fait des vols de
plus de 25 minutes. A la fin d’un tel vol, qui ne s’est
pas déroulé pleins gaz tout le temps, l’accu est
juste tiède, précisons que sur le Tucano, rien n’est
vraiment prévu pour refroidir le moteur ni les accus. Le Typhoon
accepte aussi une 4,7”x4,7” mais le lancé est plus
délicat car il faut laisser le temps à l’hélice
d’accrocher l’air. Pensez à bien attacher le capot
car il a tendance à se détacher en vol (sans occasionner
de perte de contrôle). Il est évident que le vol ne sera
pas le même avec un Speed 400 et des accus Ni-MH, il devra être
surveillé pour ne pas se trouver en sous-vitesse, en revanche
un Speed 400 7,2 V avec des Li-Po 3S s’en sortira très
bien. Dans cette configuration l’APC 5,7”x3” sera
parfaite.
Les figures de voltige
simples passent sans histoire, le vol dos est une formalité.
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Conclusion
Vous aurez compris que le Tucano m’a séduit et qu’il
partage mes voyages sur la plage arrière de la voiture tellement
il prend peu de place. Après plus de 40 vols à son actif,
je ne m’en lasse pas. HET-RC nous a fait une belle gamme de petits
avions parfaitement efficaces, qui seront ravis de voler en patrouille !
Les trajectoires sont précises et le
comportement sain, on peut donc voler serré sans craindre
un départ en vrille inattendu. |
Très bien
- Aspect général
- Qualité de vol impeccable
- Aptitude à la voltige
- Masse en état de vol
- Préfabrication poussée
- Rapport plaisir/qualité/prix |
P’tits défauts
- Quelques imperfections du kit
- Manque d’aérations pour le moteur et les accus |
Le Tucano et le Yak 1 du même fabricant.
Deux petits bolides très sains à faire voler en suivant
les réglages du fabricant... |
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