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26 août 2006
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Tucano

Mini modèle,
maxi plaisir !

Présentation : Julien Kuijper
Photos : Laurent Berlivet

La société HET-RC a désormais fait sa place dans le monde de l’aéromodélisme et je dois bien avouer qu’après l’expérience du Storch, je me devais de tester une petite bête plus remuante au tempérament voltigeur. HET-RC propose donc plusieurs petits avions façon racer comme le Yak, le P-40 ou le Kawasaki 161, mais c’est sur le Tucano que j’ai jeté mon dévolu. Entre vitesse et voltige, voilà une machine bien sympathique.

Caractéristiques
Marque : HET-RC
Distributeur : RBC Kits (www.rbckits.com)
Importateur : Batmodélisme (www.batmodelisme.com)
ou FunRCToys (www.funrctoys.com/)
Envergure : 70 cm
Longueur : 56 cm
Surface : 8,75 dm²
Masse : 440 g (avec Li-Po 3S1500 et Typhoon Micro 6/15)
Charge alaire : 50 g/dm²
Equipement
Moteur ferrite : Speed 400 6 V ou 7,2 V
Variateur : 15 à 18 A
Moteur brushless : Typhoon Micro 6
Contrôleur : Tsunami 10
Accus Ni-MH : 7 éléments de 700 à 1000 mA
Accu Li-Po : de 2S-1200 à 3S 1500 mA
Prix indicatif : 69 €

Le Tucano présenté fait donc partie d’une gamme de petits modèles fabriqués par HET-RC (High End Technologie Radio Control) distribués par RBC-Kits. Ils sont définis comme des petits “racers” mais sont plus des modèles de défoulement que de course aux pylônes. Comme ses compatriotes de la même catégorie, le Tucano est livré presque entièrement fini et décoré. Il ne nécessitera qu’une poignée d’heures de travail avant de vous laisser goûter aux joies du pilotage. On notera que ces modèles sont particulièrement adaptés à la motorisation Typhoon 6 + contrôleur Tsunami 10 de la même marque qui, associés à des accus Li-Ion démontreront qu’on peut voler plus de 20 minutes avec un modèle de 70 cm d’envergure pesant moins de 450 grammes !


Le kit est vraiment complet et très bien réalisé.
Les décalcomanies n'ont cependant pas été utilisées sur le modèle présenté.

Concentrons-nous sur notre Tucano. Le fuselage est réalisé en contre-plaqué léger et l’aile est en structure balsa entièrement coffrée, elle allie solidité et légèreté. Les empenages sont en balsa plein et les gouvernes sont prédécoupées (ailerons et profondeur). Le tout est magnifiquement entoilé. D’origine, le modèle est prévu sans dérive R/C mais après plusieurs tests en vol, j’en ai finalement rajouté une. Oh, ce n’est pas véritablement indispensable mais pour quelques figures de voltige comme le vol tranche ou le renversement, c’est quand même bien appréciable. Si c’est votre premier avion vif, je vous conseille de ne pas rajouter de dérive. En revanche, si vous aimez piloter 3 axes, pensez à cette modification dès le début car c’est plus simple de le faire en même temps que le reste de la construction. Le faire par la suite vous obligera à décoller une pièce et à travailler sur l’avion monté, ce qui est moins évident que de travailler sur les pièces sorties de la boîte. Alors allons-y, on a quelques heures devant nous, passons à…


Le servo d'ailerons en place dans le fuselage en contre-plaqué. La batterie vient se loger devant, le plus en avant possible pour le centrage.

Détail de la commande de profondeur. Le servo placé dans le fuselage, derrière le bord de fuite de l'aile, est difficilement accessible.

La construction
Pour construire le Tucano, vous aurez besoin de cyano, d’époxy, d’un cutter neuf et d’un peu de scotch. Pour la radio, il vous faudra un mini récepteur 4 voies, 2 ou 3 servos de 5 ou 8 grammes et un moteur accompagné de son variateur B.E.C. J’ai utilisé des servoS S49 de 4,9 grammes sans aucun problème, même si je recommande plus des HS55, Blue Bird 371 ou encore Graupner 1041 car, mine de rien, quand le modèle accélère, les gouvernes font face à une belle résistance. Côté moteur, le Tucano se contentera d’un Speed 400 6V avec un variateur 15 A et une hélice 6,5”x4”. En brushless, le Typhoon 6/15 fera parfaitement l’affaire pour une utilisation défoulement et offrira une autonomie indécente. J’ai essayé aussi un SMT Meteor-Less 360 pour la vitesse extrême avec un contrôleur 18 A et une hélice 4,7”x4,7” Graupner : là c’est de la folie ! C’est une bombe et on arrive aux limites de la structure en bois qui entre en flutter si les commandes ne sont pas bien rigides !
Pour les accus Ni-MH, optez pour 7 éléments 700 à 1000 mA, vous pouvez monter jusqu’à 8 éléments avec un moteur brushless. Je ne conseille pas de passer à 8 éléments avec un Speed 400 car la masse finale sera élevée et le vol très chargé. Ces accus seront montés en bloc afin de pouvoir obtenir un centrage satisfaisant. En Li-Po, on utilisera soit des 2S1P 1200 ou 1500 mA soit des 3S1P 1000 à 1500 mA mais attention en dessous d’une certaine masse d’accus, le centrage est difficile à obtenir… C’est quand même un comble ! L’accu idéal sera un 3S1P 1500 mA car sur le Typhoon 6/15, on tourne de grandes hélices en 2S pour le couple (vol indoor ou 3D) et des petites hélices en 3S pour la vitesse. Le Tsunami 10 montrera ses limites sur cette machine avec des accus 3S pour toute hélice dont le diamètre sera supérieur ou égale à 7” (7”x3” ou 7”x4”) et il faudra rester sur des 4,7”x4,7” - 5,7”x3” - 6”x3” - 6”x4” - 6,5”x4” pour ne pas risquer de cut-off. 


Le raccord aile/fuselage est réalisé avec des karmans moulés en plastique.

Assemblage des éléments
Avant de suivre ce que dit la notice et de se jeter tête baissée dans la construction, je vous invite à vérifier que le Typhoon (si c’est ce que vous avez choisi) entre bien dans le fuselage, car pour moi ce n’était pas le cas, et bricoler le couple moteur avec l’avion fini n’est pas facile. Vous noterez qu’il n’est pas évident de faire entrer le moteur dans le nez du fuselage et de faire sortir l’arbre par le couple avant. J’ai trouvé une astuce sympa : enfilez un tube alu ou carbone par le couple moteur, dans lequel vous pourrez enfiler à son tour l’arbre du moteur (à la verticale tête en bas) plus haut dans le fuselage (là où vos doigts peuvent travailler tranquillement). Ainsi, grâce au tube, vous pourrez guider et faire descendre le moteur à sa place sans difficulté. Dans mon cas, le moteur ne sortait pas correctement et frottait, à l’intérieur, au niveau du haut du nez de l’avion. Je n’ai pas eu d’autre choix que de découper le couple moteur et de le re-placer 3 mm plus bas pour que le moteur puisse se loger dans le nez sans frotter à l’intérieur. N’oubliez pas que le Typhoon est un moteur à cage tournante et il faut qu’il tourne librement dans le nez. Notez aussi que les 3 fils du moteur passent entre le fuselage et la partie tournante du moteur, pensez à bien mettre les fils en place avant de positionner le moteur dans le fuselage. Faites bien attention à l’angle d’anti-couple qui doit être présent mais pas trop accentué. Le déplacement du couple ne sera pas nécessaire pour des moteurs comme le Speed 400 ou des brushless comme les Meteor-Less ou B20.


L'immense verrière mériterait d'être équipée d'au moins un pilote léger pour ne pas alourdir l'avion. Amovible, elle donne accès à l'emplacement de la batterie.

La construction en elle-même n’a rien de bien compliqué si ce n’est que j’ai noté quelques imperfections mineures du kit. J’ai dû faire une encoche dans la queue du fuselage pour que la partie mobile du stab puisse bouger librement. J’ai dû refaire les encoches pour placer les charnières car elles n’étaient pas droites et pas alignées. L’ajustage du capot n’était pas évident. Pour placer l’accu Li-Po 3S1P 1500 le plus en avant possible, il faudra raboter l’intérieur du couple qui se trouve devant le bord d’attaque de l’aile. Le capot sera articulé par du scotch d’un côté en guise de charnière et sera maintenu par un morceau de scotch d’électricien de 3 cm de long de l’autre côté. L’aile est collée sur le fuselage et les karmans en plastique rouge sont du plus bel effet. Pour tous les collages, n’oubliez pas de désentoiler les pièces à assembler afin que les collages se fassent bois sur bois.


Une dérive mobile a été ajoutée pour effectuer de nouvelles figures de voltige mais on peut largement s'en passer.

Pour réaliser une dérive mobile, découpez en prolongeant tout simplement la découpe de la dérive qui part de son pied, la surface sera suffisante. Placez le servo de dérive à côté du servo de profondeur. Enfin, faites bien attention à ce que les commandes ne flambent pas. Pour ce faire, il sera impératif de gainer les cordes à piano qui ne le sont pas d’origine. Placez une entretoise dans le fuselage pour y coller lesdites gaines. Ainsi vous aurez des commandes nettes et précises. Le centrage de la notice est bon (48 mm du bord d’attaque) tout comme les débattements préconisés. Mettez de l’expo à la profondeur si votre radio le permet.


Pas gros, ce Tucano avec seulement 70 cm d'envergure. Il ne faut pas trop s'éloigner pour ne pas le perdre de vue.

Le vol
Pour les premiers vols, nous avons monté un accu 2S 1200 mA et une hélice 6”x4”. La masse du modèle est alors ridicule : 380 g. Propulser l’oiseau face au vent et le nez un peu en l’air mais pas trop. Le Tucano reste accroché à l’hélice et prend gentiment de la vitesse. On se rend tout de suite compte que le modèle n’est pas du tout vicieux et que la seule difficulté est de ne pas trop s’éloigner car il est quand même très petit. En 2S, la vitesse n’est pas phénoménale mais c’est déjà très acceptable et on peut bien évidemment se permettre quelques fantaisies acrobatiques. Notez qu’avec ce petit accu placé le plus en avant possible, le centrage est limite arrière. Passons à 3S 1500 toujours avec une 6”x4”. Nous avons bien fait d’ailleurs car le petit 2S était quand même assez chaud après 6-7 minutes de vol. On est maintenant à 440 g, ce qui est toujours ridicule et la puissance fournie est surprenante. Le Tucano devient alors très vif et ne demande qu’à bouger. Le vol est tendu et rapide, on a entre les mains un vrai avion comme on les aime avec une réserve de puissance plus que suffisante pour faire des montées en chandelle et piloter les gaz autrement qu’en tout ou rien. Ample ou dans un mouchoir, la voltige est précise ; on se prend à passer en vol dos plein badin au ras des moustaches pour repartir en chandelle avec tonneaux ! Avec la dérive mobile, on peut essayer le vol tranche qui n’est pas simple mais qui passe. La boucle inversée passe sans problème et la structure résistera à toute maltraitance sauf au flutter quand vous abuserez trop de la vitesse pure. En vitesse pure donc, on ne rivalisera bien sûr pas avec les modèles taillés pour la course mais pour le vol de loisir ou de défoulement, on est servi ! Avec ses 440 g, le décrochage n’est absolument pas méchant et il faut le vouloir pour y arriver ! Les commandes sont homogènes (malgré le bras de levier du stab assez court) et le Tucano se défend très bien dans le vent et les remous tant que l’agilité des pouces du pilote reste en adéquation avec la force du vent.
En testant plusieurs hélices, j’ai obtenu les meilleurs résultats… ou plutôt les vols qui me conviennent le mieux avec la 5,7”x3” APC ou les bonnes vieilles 6”x3” ou 6”x4” Graupner, c’est pour moi le bon compromis puissance / autonomie. Avec l’APC j’ai fait des vols de plus de 25 minutes. A la fin d’un tel vol, qui ne s’est pas déroulé pleins gaz tout le temps, l’accu est juste tiède, précisons que sur le Tucano, rien n’est vraiment prévu pour refroidir le moteur ni les accus. Le Typhoon accepte aussi une 4,7”x4,7” mais le lancé est plus délicat car il faut laisser le temps à l’hélice d’accrocher l’air. Pensez à bien attacher le capot car il a tendance à se détacher en vol (sans occasionner de perte de contrôle). Il est évident que le vol ne sera pas le même avec un Speed 400 et des accus Ni-MH, il devra être surveillé pour ne pas se trouver en sous-vitesse, en revanche un Speed 400 7,2 V avec des Li-Po 3S s’en sortira très bien. Dans cette configuration l’APC 5,7”x3” sera parfaite.


Les figures de voltige simples passent sans histoire, le vol dos est une formalité.

Conclusion
Vous aurez compris que le Tucano m’a séduit et qu’il partage mes voyages sur la plage arrière de la voiture tellement il prend peu de place. Après plus de 40 vols à son actif, je ne m’en lasse pas. HET-RC nous a fait une belle gamme de petits avions parfaitement efficaces, qui seront ravis de voler en patrouille !


Les trajectoires sont précises et le comportement sain, on peut donc voler serré sans craindre un départ en vrille inattendu.

Très bien
- Aspect général
- Qualité de vol impeccable
- Aptitude à la voltige
- Masse en état de vol
- Préfabrication poussée
- Rapport plaisir/qualité/prix
P’tits défauts
- Quelques imperfections du kit
- Manque d’aérations pour le moteur et les accus


Le Tucano et le Yak 1 du même fabricant. Deux petits bolides très sains à faire voler en suivant les réglages du fabricant...

Contacter le webmaster : laurent@jivaro-models.org

 
 
 
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