J'ai emprunté la radio Graupner MZ-4 d'un neveu et son
combo récepteur/moteur vectoriel pour lui construire une nouvelle
cellule : un petit biplan de 30 g qui remplacera son Leo.
Ce n'est ni du Depron ni de l'EPP mais du Vector, une mousse souple
très résistante qui se découpe facilement, surtout
dans les fines épaisseurs, et se colle avec à peu près
tout.
Le biplan Totor a été conçu
autour du combo Vector Core Graupner. Tout équipé,
l'avion pèse tout juste 30 g. Il est piloté au
moteur (pour monter) et à la direction.
Petite vidéo des
premiers vols dans un parc.
On voit que ça vole tout seul, et que ça résiste
à tout...
Le Vector, c'est quoi
?
Le Vector (ou Vector board) est vendu par carton. A l'intérieur
: des planches de 100x30 cm. Leur nombre varie en fonction de leur
épaisseur. Voir tableau ci-dessous.
Nombre de feuilles de
Vector dans un carton standard de 3 cm d'épaisseur.
Pour les plus fines, on voit qu'il vaut mieux passer des commandes
groupées avec les copains.
Epaisseur (mm)
0,2
0,5
0,8
1
1,5
2
2,5
3
4
5
6
7
8
9
10
Quantité
150
60
38
30
20
15
12
10
8
6
5
4
4
3
3
Pour le Totor, on utilise du 2 mm pour les
ailes et l'empennage. Pour le fuselage, c'est 3 épaisseurs
de 4 mm, ou bien 6 couches de 2 mm collées l'une sur l'autre...
C'est un matériau très souple, incassable quelle que
soit la courbure, et qui se déchire très difficilement.
Impression et découpes
Le plan du Totor est téléchargeable en taille
A3, format PDF (450 ko). Ou bien au format A4 en 2 feuilles à
réunir ici. Et une version
sans couleur permet d'économiser l'encre de l'imprimante,
ici.
Les formes sont découpées dans
le papier imprimé, servant de gabarits. Les contours sont
reproduits avec un stylo bille ou un feutre indélébile.
Suggestion de placement pour découper 2 Totor dans
une seule planche de Vector 2 mm. Dans ce cas, le fuselage est constitué
de 6 épaisseurs, soit 12 mm. Le combo Vector Core mesure
11 mm.
(Commercialisation interdite)
Pour les ailes, il ne faut pas oublier les
fentes pour les mâts, et au centre, celle qui permettra de
former le dièdre et de donner du creux au profil.
Le Vector de 2 mm se coupe parfaitement avec
une paire de ciseaux. Pour les fentes, on utilise un cutter, ou
mieux, un scalpel.
La fente au centre de l'aile permettra de
former le dièdre.
L'aile haute est échancrée pour
le passage de l'hélice. Pour le fuselage, la couche centrale
diffère légèrement des 2 couches externes,
au niveau du passage des ailes.
Les tracés en rouge indiquent l'emplacement
des ailes haute et basses sur la partie centrale du fuselage.
A l'arrière, la partie centrale est également
échancrée pour le passage de la poutre.
La découpe du Vector en 4 mm se fait au scalpel
car c'est un peu trop épais pour la paire de ciseaux.
Découpe du passage de l'aile. Ne pas
se tromper en collant les 3 morceaux du fuselage : celui du centre
est un peu moins haut.
Le Vector accepte toutes sortes de colle :
cyano, époxy, cellulosique, néoprène, colle
à chaud... Ici, c'est de la contact Uhu Por. Les 2 faces
sont encollées puis plaquées une fois que le doigt
n'adhère plus.
Une fois les morceaux du fuselage réunis,
il reste à passer à la décoration.
Le Vector se ponce difficilement à
la main. Par contre, avec un lapidaire ou un cylindre abrasif sur
une mini-perceuse, ça va très bien.
Il est également possible de percer
le Vector ou de le couper à la scie à chantourner
mais ça peluche un peu. A réserver aux endroits peu
visibles, ou qui pourront être reponcés.
Le dessus du fuselage est creusé délicatement
avec un cylindre abrasif afin d'épouser la forme en creux
de l'aile.
Décoration
Le Vector peut recevoir toutes sortes de peinture
mais le plus simple est d'utiliser des feutres acryliques Posca,
sans odeur, qui sèchent très vite et qui couvrent
bien en une seule passe. D'ailleurs, les couleurs sont bien plus
intenses sur du Vector que sur du Depron. Avant de passer à
la déco, on supprime les éventuelles traces de stylo-bille
ou de feutre car l'encre peut réagir avec la colle ; c'est
moche.
Les gabarits pour le décor des protos
est le même que celui qui a servi à découper
la mousse. Il suffit de le décaler entre chaque couleur.
Le papier est simplement posé sur la
mousse puis le feutre appliqué. On laisse bien sécher
avant de passer à la couleur suivante. Pendant ce temps,
on passe à un autre morceau.
Même chose pour les autres couleurs,
en décalant simplement le gabarit en papier.
Pour le fuselage, on fait la même chose
au niveau du cockpit, en peignant également la tranche sur
la face frontale.
Pour le nom du modèle, les lettres
sont découpées une par une.
Les lettres sont délicatement retracées
puis l'intérieur est rempli.
La poutre est issue d'une tige à brochette
en bambou ou d'un rond de hêtre de 3 mm de diamètre.
Equipement
L'électronique est confiée à
un combo Vector Core Graupner qui regroupe le récepteur,
le servo de direction, le variateur et le petit moteur qui est installé
sur le palonnier.
J'ignore s'il existe un équivalent dans d'autres marques.
Il faudra alors regrouper des éléments du commerce
pour obtenir la même chose. Ce sera sans doute plus lourd
car ce combo pèse 12,6 g.
L'équipement entre en force dans le
fuselage. Il n'est pas utile de le coller. Le réglage de
l'anti-couple sera fait en vol, en inclinant l'arrière plus
ou moins vers la droite pour que l'avion vole droit en palier.
Mise en croix
Une goutte de cyano est placée dans
la fente au centre de l'aile. Les demi-ailes sont ensuite bien plaquées,
ce qui creuse le profil et donne le dièdre.
L'aile basse est glissée dans l'échancrure
du fuselage, en l'écartant pour laisser le passage.
Bien centrer l'aile par rapport au fuselage.
Il n'est pas nécessaire de coller l'aile basse.
Les mâts sont ensuite collés
de chaque côté, légèrement inclinés
vers l'extérieur, de façon à être bien
parallèles.
L'aile haute est alors collée sur le
dessus du fuselage, l'échancrure alignée sur le haut
du fuselage. Colle Uhu, cyano ou autre...
Le collage des mâts est alors effectué
sur l'aile haute.
La dérive est collée bien verticalement
sur la profondeur.
L'ensemble est alors collé bien dans
l'axe sur la poutre. Eviter la cyano ici qui pourrait être
cassante.
La poutre est alors glissée et fixée
avec une goutte de colle à l'arrière du fuselage.
Bien vérifier l'équerrage avant le séchage.
En vol
Le combo est maintenu en force dans la
mousse. Il est incliné légèrement vers la
droite pour contrer le couple-moteur. Il faut que l'avion aille
droit à vitesse de vol en palier.
Pour le pilotage du Totor, vu de l'arrière, en
poussant le manche de direction à droite pour un virage
à droite, le moteur s'incline à gauche.
Vu de face, le moteur part dans le sens du manche.
L'émetteur utilisé est une Graupner
MZ-4 Hott (10 modèles mémorisables). C'est une 2 voies
: le manche sert à mettre les gaz et à tourner. En
dessous, un gâchette agit comme un dual-rate, en augmentant
le débattement et la puissance. Pratique pour virer court
ou prendre rapidement de la hauteur.
L'appareil en ordre de vol pèse 30
g. Pas besoin de lancer fort pour l'envoyer dans son élément.
Le centrage s'effectue en déplaçant
la batterie. Il faut que le modèle plane sans décrocher,
moteur coupé.
Il faut 2/3 de la course du manche pour tenir
en palier. Le supplément sert à monter. Pour descendre,
on coupe tout et on laisse planer.
Un appui sur la gâchette offre une poussée
supplémentaire, et permet des virages plus serrés.
Il faut beaucoup jouer avec le manche de gaz,
c'est lui qui donne l'assiette au modèle.
La consommation est faible. On vole une dizaine
de minutes avec un batterie Lipo 1S 160 mAh ou 200 mAh.
Une soirée suffit pour découper, assembler,
décorer et équiper un Totor.