L’idée était de construire un modèle
en un rien de temps, le plus simple et le plus petit possible, autour
d’un combo électronique abordable disponible dans le commerce.
Le Tiswis – c’est son nom – tient finalement dans
un format A5 et pèse seulement 13,5 g tout équipé.
Pour la forme, c'est un clin d'œil aux hôtes du Versoix Model-club
en Suisse, qui accueille régulièrement la rencontre nomade
Inter-Ex où ce modèle a été présenté.
Une petite vidéo
tournée en extérieur. Le vent était quasiment
absent mais on voit qu’un souffle suffit pour modifier la
trajectoire…
Cellule basique et équipement
minimaliste pour ce Tiswis qui mesure 14 cm d'envergure et pèse
13,9 g tout équipé. C’est la Suisse qui a
servi d’inspiration pour la forme et les couleurs.
Deux petits morceaux de Depron
suffisent pour fabriquer ce blason reprenant les emblèmes
des cantons suisses. Le moteur provient d'un anti-couple d'hélico.
La platine radio intègre le variateur, le récepteur
DSMX et deux servos linéaires. La batterie ne comporte qu'un
élément de 110 mAh. En ordre de vol, l'engin pèse
13 g.
Un printemps ensoleillé,
un p'tit déj, un p'tit vol depuis la fenêtre de la
cuisine...
Rien de mieux pour recharger les batteries.
Enfin, à condition d'avoir prévu la veille de charger
la minuscule batterie du modèle !
Surtout que sur ce Tiswis de 13 g, le combo n'est pas parfait
: il coupe la réception mais continue à alimenter
le moteur ! Le modèle poursuit donc son vol tout seul jusqu'à
ce qu'il touche le sol !
Heureusement, ça vole en spiralant comme un avion en papier.
L'électronique
C'est donc autour d'une toute petite platine électronique que
tout est basé : un combo incluant un récepteur DSM2, un
variateur et deux servos linéaires à crémaillères.
Sur le modèle choisi, deux prises supplémentaires permettent
d'ajouter deux autres servos pour des appareils plus complexes. Cet
ensemble est à peine plus gros qu’un timbre et pèse
seulement 3,5 g ! On en trouve dans différentes marques, par
exemple Oversky, FRSky ou Parkzone (celui du fameux Vapor), avec chacune
leur protocole, à choisir en fonction de celui de votre émetteur.
Le minuscule combo regroupe le récepteur,
2 servos linéaires, et le variateur pour un total de 3,5
g !
Le moteur provient d’un anti-couple d’hélico.
L’hélice est volontairement montée « à
l’envers ».
La motorisation est confiée à un petit moteur Coreless
issu d’un anti-couple d’hélicoptère Walkera.
Il est distribué comme pièce détachée sous
la désignation de Super-FP-Z-09. Il mesure 6 mm de diamètre
pour 15 mm de long et pèse 1,9 g avec sa minuscule hélice
de 40 mm. Celle-ci est prévue pour tourner dans le sens des aiguilles
d’une montre ; c’est donc l’inverse par rapport à
nos habitudes.
La batterie qui alimente le tout est un simple élément
Li-Po de 70 à 130 mAh.
A noter qu’il existe aussi des combos avec contrôleur pour
moteur brushless bien plus puissant.
Caractéristiques
techniques
Envergure : 142 mm
Longueur : 175 mm
Corde : 142 mm
Profil : Planche
Surface : 2,3 dm²
Masse : 13,9 g
Charge alaire : 5,6 g/dm²
*Les liens sont donnés
à titre indicatif. Chacun est libre de commander ailleurs,
ou d'installer autre chose.
Le plan et les gabarits pour la déco
Clic droit sur l'image puis "enregistrer
la cible du lien sous..." pour télécharger
le plan ainsi que tous les blasons échelle 1
Cellule en plaque de mousse
Les modélistes connaissent bien le polystyrène extrudé
en feuilles, qu’on trouve principalement sous la marque Depron
ou Gediplac. Il impose quelques précautions particulières,
notamment en ce qui concerne la colle ou la peinture pour le décorer,
qui peuvent altérer le matériau. C’est également
cassant, sensible aux chocs et ça se marque très facilement.
Il existe désormais une alternative avec le Vector (Board) proposé
par Graupner.
Depron ou Vector, c'est
kifkif niveau poids. Par contre, la finition sera plus éclatante
avec du Vector.
Ce matériau a sensiblement la même densité que
le Depron. Il est vendu par cartons dans les boutiques de modélisme,
en plaques de 30x100 cm. Il présente de nombreux avantages pour
notre loisir : il accepte tous types de colles, de peintures et est
quasiment incassable et indéchirable. Il se découpe au
cutter ou avec une simple paire de ciseaux (jusqu’à 3 mm
d’épaisseur), au fil chaud, à la scie à chantourner...
Par contre, il est beaucoup plus souple, un peu comme l’EPP dans
les fines épaisseurs, donc exigera parfois certains renforts
suivant la taille et la destination du modèle. Sa surface très
lisse peut être décorée facilement à la peinture
ou même au feutre. J’ai réalisé 2 Tiswis,
l’un en Depron, l’autre en Vector. Ils pèsent strictement
le même poids, soit 13,9 g en ordre de vol.
L’inconvénient du Vector, c’est qu’il est normalement
vendu par carton de 3 cm d’épaisseur, et qu’il y
a donc à l’intérieur 10 planches de 3 mm, permettant
de réaliser… une trentaine de Tiswis ! Le prix est d’environ
30 € le carton, ce qui est tout à fait raisonnable. De quoi
construire plein d’autres modèles avec les copains du club…
Certains détaillants le vendent cependant feuille par feuille,
c’est bien pratique quand on ne souhaite pas faire de stock.
Au cas où, je dispose de
quelques rares short-kits de Tiswis, comprenant : le Vector pour
la voilure, le renfort avant et la dérive, découpés
au laser, tout comme les petits guignols en plaque plastique.
Les commandes en carbone et corde à piano ainsi qu'un morceau
de gaine thermo complètent l'inventaire.
Prix : 8 € hors frais de port. Contact : laurent@jivaro-models.org
Construction
Il suffit de reproduire les contours de l’objet d’après
le plan, sur la mousse. La forme de la dérive peut être
modifiée au choix de chacun. Il faut simplement garder à
peu près la même surface. En cas d’utilisation de
Vector, ne surtout pas séparer complètement les gouvernes.
L’articulation pourra être fraisée et c’est
la souplesse du matériau qui fera office de charnière,
bien plus durable et précise qu’un ruban adhésif.
Les gabarits sont
imprimés sur feuilles A4. Ils servent à la fois
pour les formes générales et pour la déco.
Découpe des matériaux. Pour
le Depron, on préférera le cutter. Pour le Vector,
c'est également possible avec une paire de ciseaux.
La dérive entre juste en force dans l’aile, sans collage.
Il faut donc prévoir une fente un peu plus étroite que
l’épaisseur du matériau. Cette fente est légèrement
décalée, tout comme la découpe du moteur. Puisque
l’hélice de ce dernier est à pas inverse, le couple
généré a tendance à embarquer dans le sens
contraire à nos habitudes. On prévoit donc dès
la construction de quoi le contrer, en inclinant ces deux éléments
pour qu’ils tirent vers la gauche.
La forme de la dérive symbolise un drapeau
qui vole au vent...
Un petit triangle vient renforcer le dessous à l’avant
et augmenter la surface de collage du moteur.
Avec du Depron, il faut découper et séparer les gouvernes
puis biseauter l’avant pour permettre le débattement vers
le bas. Elles seront articulées avec un morceau de ruban adhésif
après décoration. Avec le Vector, on installe une petite
fraise sur une mini-perceuse montée sur un support qui la transforme
en défonceuse. Il faut fraiser à l’intrados en guidant
l’outil le long d’une règle, en laissant environ
0,5 mm d’épaisseur pour former les charnières. Celles-ci
seront donc totalement invisibles à l’extrados et suffisamment
souples pour être actionnées par les minuscules servos.
La pointe avant est doublée par
un triangle collé à l'intrados. Elle permet d'obtenir
plus de surface au niveau du collage du moteur.
Décor à l'échelle
Pour le décor, si l’on veut garder l’idée
d’un blason suisse, il y a le choix avec les 26 cantons aux armoiries
différentes. Certains sont très simples à reproduire,
d’autres nettement plus compliqués. Le nombre de couleurs
reste toutefois limité, c’est accessible à tous.
Les gabarits de tous ces blasons retracés échelle 1, à
imprimer et à découper, sont téléchargeables
au format PDF.
Les gabarits de découpes pour les
blasons sont téléchargeables à l’échelle
1, prêts à imprimer au format A4.
Quand le décor est choisi, il suffit de découper les
contours au scalpel et de les reproduire sur la mousse. Pour la couleur,
j’utilise des feutres à peinture de marque Posca, à
pointe fine pour les détails et plus large pour les surfaces
à couvrir. La gamme de teintes n'est pas très étendue
mais permet de réaliser tous les blasons. La tenue dans le temps
est correcte et ça ne bouge pas à l’humidité.
Avec du Depron, il faut parfois passer 2 couches pour que la coloration
soit bien opaque et uniforme. Ca reste cependant un peu terne et ça
s’estompe dans le temps. Avec le Vector, une seule couche suffit
pour obtenir un résultat éclatant. La prise de poids est
infime. Ce serait très différent avec une peinture en
bombe ou au pinceau.
Les gabarits découpés
au cutter permettent de reporter précisément le
décor sur la mousse.
Il existe 26 cantons
suisses : de quoi varier les décors.
La décoration
est réalisée aux feutres à peinture Posca,
disponibles avec des pointes différentes.
Sur la version Depron,
les élevons sont découpés et articulés
avec un ruban adhésif.
Pour la version Vector, les élevons
sont simplement fraisés à l’intrados avec une
défonceuse. Le Vector est souple, l’articulation se
fait directement avec le matériau affiné.
La dérive
est simplement glissée dans une encoche.
Installation des équipements
Le moteur est directement collé à l’avant avec
deux filets de néoprène qui apportent un peu de souplesse.
Il est pointé à peine vers le bas et vers la gauche. Les
fils d’alimentation venant de la platine sont vernis et non pas
recouverts de gaine thermo. Afin de pouvoir les étamer, il est
donc nécessaire de retirer la fine couche qui les protège.
Pour cela, on peut les poncer tout doucement entre deux limes à
ongles en carton. La soudure y adhérera alors facilement. Avant
de protéger la jonction par de la gaine thermo, il faudra s’assurer
que le sens de rotation de l’hélice est le bon.
Une encoche est découpée
à l'avant, en prévoyant un peu d'anti-couple (vers
la gauche à cause de l'hélice qui tourne dans le sens
des aiguilles d'une montre).
L'hélice doit être repercée
pour s'adapter à l'axe du moteur. Le câblage de celui-ci
est trop long et devra être recoupé.
Comme le fil est émaillé,
il faut poncer les extrémités afin de permettre à
la soudure d'accrocher. Ne pas oublier de manchonner les raccords
avec un morceau de gaine thermo.
Cette dernière, qui est à la base propulsive, doit être
glissée sur l’axe à l’envers de ce qui est
prévu, afin de placer le bord d’attaque vers l’avant,
bien entendu. Il faut donc réaléser le perçage
avec un foret de 0,8 mm pour y glisser l’axe du moteur. Elle entre
en force mais une toute petite goutte de cyano évitera cependant
qu’elle ne s’échappe. Attention à ne pas en
mettre sur le palier du moteur.
Le moteur est collé
à la Uhu Por dans la fente à l'avant, légèrement
à piquer.
Deux guignols sont découpés dans de la carte plastique
fine. Ils doivent être assez hauts pour limiter mécaniquement
les débattements. Le perçage s’effectue avec une
aiguille chauffée qui cautérise les bords du trou. Avant
de les mettre en place, un petit coup de papier de verre à la
base pour dépolir la surface favorisera l’accroche de la
colle. Les commandes sont en jonc carbone de 0,5 mm, prolongées
aux extrémités par des baïonnettes en corde à
piano très fine. Les raccords en gaine thermo permettent d’ajuster
si besoin la longueur avant et après les premiers vols.
Les guignols sont découpés
dans de la carte plastique de 0,5 à 1 mm. Ils doivent être
assez longs pour éviter trop de débattements.
Les commandes sont réalisées
en jonc carbone, prolongées aux extrémités
par des baïonnettes en corde à piano.
La platine radio repose sur un morceau de ruban adhésif double-face
ou sur quelques petits points de colle néoprène. Elle
est placée de façon à respecter le centre de gravité
du modèle, situé à 57 mm du nez. Il s’agit
d’être précis car à cette échelle,
le moindre millimètre a son importance.
La platine
est collée à la Uhu Por ou avec un morceau de ruban
adhésif double-face.
La petite batterie trouve sa place juste derrière le moteur,
sous l’aile. Elle est tenue par une étroite bande de Velcro
adhésif.
Pilotant en mode 1, j’ai dû passer l’émetteur
en mode 2 pour obtenir le mixage profondeur/ailerons des élevons
car il est par défaut sur les voies de profondeur et direction.
Les servos sont à
l’air libre. Vu l’emplacement de la platine, ils ne
sont pas trop exposés aux chocs.
La gaine thermo sur
les commandes permet de faire glisser la corde à piano
pour ajuster la longueur.
Le moteur est légèrement
incliné vers le bas.
La batterie 1 élément
de 130 mAh (maxi) est tenue avec du Velcro sous le modèle.
Ces deux modèles font strictement
le même poids. Celui du fond est en Depron. L’autre,
aux couleurs plus vives, est en Vector.
Le décor de
l’intrados est différent de l’extrados, c’est
utile pour la visualisation du modèle en vol.
Réglages
Centrage : 57 mm du bord d'attaque
Débattements :
Tangage : + 5 mm, - 5 mm,
Roulis : + 4 mm, - 4 mm
Le vol du moustique
L’aile est une simple planche,
sans profil.
Avec sa taille et son poids ridicule, le Tiswis ne peut voler que par
vent très faible, ou bien sûr en salle. Le lancer s’effectue
en tenant le modèle par la batterie, entre le pouce et l’index,
comme on projette une fléchette, ou par le bord d’attaque
façon frisbee qu’on pose sur l’air.
La bonne façon
de lancer le Tiswis : tenu par le côté, on le propulse
délicatement à plat.
Avec le centrage indiqué, les gouvernes sont relevées
d’environ 1 mm en vol normal. Cette valeur varie en fonction de
l’équilibrage adopté, qu’on peut modifier
en déplaçant la batterie de seulement quelques millimètres.
Plus avant, il faut cabrer davantage et le Tiswis vole avec plus d’incidence,
plus lentement et est moins maniable. Plus arrière, les gouvernes
sont à plat mais le modèle devient très sensible.
Et trop arrière, le vol devient instable. On se retrouve le nez
en l’air, et une fraction de seconde plus tard, c’est par
terre. Pas de crainte cependant à avoir concernant la résistance
de la cellule après un retour au sol imprévu. Avec la
faible inertie, on marquera un peu le Depron mais le Vector ne gardera
aucune trace.
Pour ne pas devoir se battre avec les commandes, il
faut voler quand le vent est nul.
Malgré sa toute petite batterie, le Tiswis
parvient à tenir en l’air pendant 5 min.
Les tonneaux sont très faciles et rapides, ils tournent en
une fraction de seconde. Il est possible de voler sur le dos en poussant
à peine sur le manche.
Pour effectuer des boucles, c’est un coup à prendre : il
faut tirer doucement afin de ne pas casser la « vitesse ».
En jouant à la profondeur et au moteur, on arrive à maintenir
le modèle aux grands angles sans qu’il ne décroche.
C’est la bonne méthode pour venir atterrir dans la main.
Le vol plané n’est vraiment pas terrible, la finesse est
très réduite.
La portée radio doit être assez limitée mais elle
suffit amplement car on perdra de vue le modèle bien avant.
L’autonomie est de 5 bonnes minutes. Après, on sent que
la batterie faiblit et il vaut mieux ne pas prolonger le vol sous peine
de perdre la réception avec le moteur qui tourne au ralenti car
il n’y a pas de système BEC.
Quand on vole à l’extérieur, il y a pratiquement
toujours quelques courants d’air qui perturbent les trajectoires.
En salle, c’est bien plus précis… à condition
que la ventilation ne soit pas trop puissante !
Le volume d’évolution
est limité. Pas besoin de se rendre au terrain pour le
faire virevolter.
C'est dans la poche !
Le Tiswis est vite construit, vif, amusant à piloter et ultra
compact donc le petit cahier des charges est rempli. Pas besoin d’une
grosse enveloppe pour le fabriquer, il revient à 1 € de
matériau. Moins cher qu’un timbre ! Et pourtant, je le
range dans une pochette molletonnée pour le stocker et le transporter
sans l’égarer... Complètement timbré !
Cependant, malgré sa simplicité apparente, il ne s’adresse
pas à un débutant, le vol est beaucoup trop remuant pour
ça.