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Stinger
Qui s’y frotte…
Présentation : Laurent Berlivet
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Caractéristiques
Nom : Stinger
Marque : Topmodel CZ
Importateur : Topmodel
http://www.topmodel.fr
Envergure : 95 cm
Longueur : 76 cm
Surface : 13,7 dm²
Masse : 520 à 700 g
Charge alaire : 38 à 51 g/dm²
Profil : Selig 7012
Equipement :
Moteur : Speed 480 Plus (ou format 400)
Batterie : 7 ou 8 élts 500 à 800 mA
ou 2 à 3 Li-Po 1500 à 2000
Hélice : 4,7”x4,7” ou 5”x5”
Prix indicatif : 94 € |
Les +
- Comportement en vol tranquille
- Polyvalence (vitesse ou gratte)
- Fuselage spacieux
- Solidité
- Prix
Les –
Petites imprécisions de construction qui deviennent énervantes
(couple avant trop petit, perçage pour la fixation de l’aile
qui n’est pas juste, fil permettant de tirer les rallonges
pas à sa place, assise de stab désaxée…) |
De passage chez Topmodel, je suis resté
sous le charme de nombreux modèles et plus particulièrement
d’un appareil de détente compact, racé mais suffisament
spacieux pour pouvoir essayer différents types d’accus
: le Stinger. Sous un faux air de racer se cache en réalité
un trainer très agréable à piloter qui s’est
révélé polyvalent et performant, même en
vol plané.
L’allure du Stinger laisse penser qu’il s’agit
d’un avion de vitesse. Si l’avion peut voler vite,
il peut aussi très bien planer à basse vitesse. |
Déballons…
Comme on pouvait s’y attendre en regardant ses formes, le fuselage
est moulé en fibre de verre gel-coaté blanc. Le nez
est resté ouvert, il recevra par la suite un couple en plaque
époxy ajouré. Des entrées et sorties d’air
type Naca sont moulées à l’avant et derrière
l’aile, et un marquage ressort au niveau du pied de dérive,
pour pouvoir y glisser le servo de profondeur. Ce fuselage nu pèse
88 g, c’est une belle pièce assez légère.
Le contenu du kit : du classique
mais tout y est... |
L’aile est construite en structure et entièrement coffrée.
Au premier abord, on pourrait penser qu’elle est en mousse coffrée.
L’entoilage réalisé à l’Oracover est
parfait ; rouge dessous, blanc dessus. Les ailerons sont provisoirement
tenus avec quelques morceaux d’adhésif. Côté
intrados, on devine les puits de servos. Cette aile pèse 128
g, là encore c’est plutôt léger et résistant.
La notice nous indique qu’elle est dotée d’un profil
Selig 7012. Un planeur se cacherait-il sous ce faux air de racer ?
Nous verrons ça en vol.
Le stab est une simple planche de balsa 4 mm qui pèse 20
g entoilé.
Pratiquement tous les accessoires sont livrés, des supports servos
en passant par les carénages et les commandes ainsi qu’une
notice faite de dessins. C’est bien.
Au travail
Malgré la préfabrication avancée, il
y a quelques étapes qui demandent du soin.
Commençons par l’aile. Les puits de servos sont fraisés
et on devine leurs emplacements sous l’entoilage. Il suffit de
le retirer à ces endroits. L’outil idéal est un
fer à souder doté d’un embout coupant. En dessous,
surprise : on découvre du fil destiné à tirer
les câbles d’alimentation des servos. Le problème
sur le modèle que nous avons dans les mains, c’est qu’ils
sont collés en boule sous l’ouverture et qu’ils ne
traversent donc pas les nervures ! Ce n’est pas très
sérieux de la part du fabricant qui joue avec nos nerfs. Heureusement,
il n’y a que 2 nervures à traverser, donc il suffit d’un
morceau de gaine souple glissé à tâton pour y arriver
et remplacer le fil permettant de tirer 2 rallonges de 20 cm.
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Découpe du film autour des puits de
servos. La découpe au fer recolle l’entoilage sur les
bords. |
De petits servos ont été utilisés
aux ailerons.
La puissance est bien suffisante ici. |
Les carénages moulés en plastique n’ont
pas été utilisés. De simples rondelles d’entoilage
les remplacent. |
Le trou existant est plutôt large et les carénages livrés
permettrons de placer des mini-servos un peu volumineux pour ceux qui
n’ont que ça sous la main.
Au bord d’attaque, on sent un trou permettant de glisser le téton
de centrage en hêtre. Il n’y a qu’à percer
le film pour le coller. Vers l’arrière, on sent en tâtant
l’entoilage que le trou pour la vis de fixation de l’aile
est lui aussi percé. Je vous signale qu’il vaut mieux attendre
d’avoir préparé le fuselage avant de retirer le
film car il était placé trop en avant sur mon modèle.
Il faut ouvrir la base de la dérive
afin d’y loger le servo de profondeur.
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Le servo de profondeur dans son
puits. Le guignol doit pouvoir passer aussi dans l’épaisseur
du pied de dérive. |
Passons au fuselage maintenant. Il faut fraiser un flanc de la dérive
afin de venir y glisser le servo de profondeur. Choissir un servo assez
fin pour qu’il y entre – ça c’est facile -
mais aussi pour que le palonnier de vienne pas dépasser. J’ai
fraisé un trou plus grand que celui qui apparaissait au moulage
afin de pouvoir retirer le servo facilement. Faire des essais radio
allumée avant de coller définitivement les supports astucieusement
moulés dans une mousse dure mais légère (polyuréthane ?).
Par la suite, cette ouverture sera recouverte par un morceau d’adhésif
autocollant blanc (livré).
A l’avant, il faut fraiser les ouïes de refroidissement.
Quelques gouttes de cyano posées au bord du trou durciront la
fibre et permettront après séchage d’obtenir un
contour bien net avec une petite lime, c’est toujours plus joli
que de laisser des bavures.
La bonne méthode pour coller
le couple juste à sa place. Le moteur est protégé
par un ballon de baudruche.
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Le couple moteur aurait pu mesurer 1 mm de diamètre supplémentaire
car il flotte un peu dans le nez coupé du fuselage. Ca ne facilite
vraiment pas le collage qui doit être fait avec un supplément
d’époxy pour combler le jour existant. Afin de le coller
parfaitement en place, j’ai enveloppé le moteur dans un
ballon de baudruche puis j’ai vissé le couple dessus. Ces
deux pièces parfaitement positionnées l’une contre
l’autre, il ne reste qu’à enduire généreusement
l’ouverture frontale du fuselage avec de l’époxy
épaissie de micro-ballon et à les y glisser. En enfilant
le cône sur l’axe moteur, on arrive à juger du piqueur
et de l’anticouple. Pour avoir une vision plus précise,
on peut enfiler sur le cône un Compact Disc à la place
de l’hélice. Après séchage, on dévisse
et on tire sur le ballon qui n’adhère pas à l’époxy.
La faible épaisseur qu’il occupait permet de glisser le
moteur parfaitement en place, sans forcer.
Les aérations sont indispensables, à l’avant
comme à l’arrière.
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Le stab a été rendu démontable grâce
à deux inters noyés dans le haut de la dérive.
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Un renfort en contre-plaqué doit être collé dans
le fuselage au niveau du support d’écrou de fixation de
l’aile. A ce stade, si vous procédez comme il est prévu
par le fabricant, vous allez positionner votre aile parfaitement perpendiculaire
au fuselage et percer à travers le trou existant dans l’aile.
Il ne faut surtout pas car il arrive en marge du renfort en contre-plaqué.
Deux solutions s’offrent à vous : soit vous avancez
cette platine de 5 à 10 mm, soit vous percez l’aile un
peu plus en arrière que le trou existant. Il reste à agrandir
légèrement le trou dans le fuselage pour y glisser par
l’intérieur l’embout fileté. Une mise en croix
à révèlé que l’assise du stab n’était
pas parfaitement horizontale. Pendant que j’en étais à
percer, j’ai fraisé deux trous supplémentaires dans
le haut de la dérive, au niveau de l’assise du stab, pour
y placer 2 inserts filetés de 2 mm et rendre ainsi ce dernier
démontable. Le modèle peut alors retourner dans sa boîte
pour le stockage et le transport. Pour que le stab soit bien à
plat, j’ai collé à la cyano une bande de Bristol
du côté le plus bas de l’assise et j’ai ajusté
par ponçage.
Equipements
Il faut 3 petits servos pour équiper le Stinger. J’ai placé
un servo PS1616 Topmodel CZ pour la profondeur et des Pico+ BB GWS aux
ailerons, bien plus petits que ceux qui peuvent entrer. Les carénages
livrés sont alors trop volumineux et ont été remplacés
par une simple rondelle d’adhésif. Ces carénages
serviront sur un autre modèle à l’occasion.
Côté récepteur, on a la place pour loger à
peu près ce qu’on veut. J’ai utilisé un RX
6 Robbe. L’antenne sort par une ouverture de refroidissement et
est scotchée à l’arrière du fuselage.
Il est possible d’équiper le Stinger avec un moteur au
format 400 mais le vol risque d’être assez poussif, même
si le comportement général sera sécurisant. Avec
un 480, ça ira déjà beaucoup mieux côté
vitesse. J’ai utilisé un économique Speed 480 Plus,
référence 6320. C’est celui qui est équipé
d’un variateur circulaire soudé directement à l’arrière.
Pour les courses aux pylônes catégorie 480, c’est
une autre référence qu’il faut avec un moteur un
peu plus puissant. Côté batteries, j’ai commencé
par 7 éléments Sanyo 800 AR, boostés par Electronic
Models ainsi qu’un pack de 8 éléments non triés
cette fois. L’hélice retenue est une 4,7”x4,7”
qui tourne à 14800 t/min en consommant au sol 11,1 A avec 7 éléments.
On peut installer des éléments plus gros car la place
disponible est encore importante mais ça n’offrira pas
d’intérêt avec ce type de moteur.
Par la suite, j’ai essayé, pour voir, avec 3 éléments
Li-Po de 1500 mA… et je n’ai plus jamais revolé avec
les Ni-Cd depuis ! La consommation passe alors à 13,4 A
au sol tandis que l’hélice tourne à 18400 t/min.
C’est vrai qu’après un vol sans interruption, le
pack, le moteur et même le cône sont un peu chaud mais l’ensemble
encaisse sans broncher, et cela avec plus de 10 heures de vols cumulées.
Réglages
On peut faire confiance aveuglement à la notice pour les premiers
vols. Centrage prévu entre 50 et 56 mm. La valeur la plus arrière
indiquée n’est pas encore critique et pourra encore être
reculée pour ceux qui aiment les réactions très
vives.
Côté débattements, voici ceux de la notice :
Ailerons : + 15°, - 10°
Profondeur : 10° de chaque côté
Plus on est de fous... Le Stinger est idéal pour
se tirer la bourre avec les copains sans se faire peur. |
En vol
Il faut accompagner le modèle et le laisser prendre sa vitesse
pendant quelques mètres pour que la petite hélice choisie
accroche suffisamment. Après, on se retrouve avec un petit avion
rapide mais pas trop vif aux commandes. L’action sur la profondeur
est très douce, les trajectoires tendues. Les virages peuvent
s’enchaîner très serrés, façon course
aux pylônes. L’appareil repart en sens inverse sans se freiner.
Les figures de voltige de base passent sans problème, même
en vertical après une bonne prise de badin car la cellule est
très fine et restitue bien.
Moteur coupé, c’est vraiment étonnant comme il plane.
En fait, on se retrouve presque avec un planeur aux manches. Ce qui
se fait gravement sentir à ce moment-là, c’est le
manque de dièdre et l’absence de dérive qui permettrait
d’enrouler les pompes.
En gardant une ligne de vol légèrement
descendante et en ne serrant pas trop les virages, on arrive à
accroître le temps de vol de façon significative.
Pour l’atterrissage, il faut tenir compte de cette caractéristique
et venir de très loin, en tirant tout doucement pour arrondir.
Si la piste est en herbe rase, il arrive que le modèle rebondisse,
bien dans l’axe, si on ne lui a pas cassé toute sa vitesse.
Je me suis fait piégé un jour lors d’une approche
très longue. Presque parvenu aux pieds, quasiment sans vitesse,
l’aile a accroché de longues herbes que je n’avais
pas vues. Le modèle a fait un roulé-boulé. 3 vis
nylon cassées : celles du stab et de l’aile, rien
d’autre. Je ne regrette pas ma petite modif’ de stab démontable.
J’ai pu faire voler mon Stinger configuré en 8 éléments
800 AR en compagnie d’un pilote de démonstration de l’équipe
Topmodel et je dois dire que l’équipement de leur modèle
ne m’a pas vraiment convaincu : Mega 16/15/3 alimenté
par 2 Li-Po 2001 et une hélice 5”x5”. Le vol en patrouille
en se tirant la bourre n’a pas permis de départager franchement
les deux modèles. Bien sûr, l’autonomie était
un peu supérieure à la mienne, et la charge alaire réduite
mais je trouve cette motorisation un peu luxueuse sur ce type d’appareil.
Vu son coût, ça n’en vaut pas le coup…
En fait, c’est avec 3 éléments Li-Po 1500 mA et
toujours le même Speed 480 Plus que j’apprécie le
plus le Stinger. Il devient vraiment polyvalent. L’angle de montée
est plus qu’honorable, la vitesse au rendez-vous même si
on n’a pas encore celle d’un véritable racer 400
et les vols n’en finissent plus. En alternant les phases de vol
à pleine puissance avec du vol plané, on dépasse
largement à chaque fois les 15 minutes de vol, avec un avion
vraiment très sain car peu chargé. Attention toutefois
à ne pas prolonger le vol indéfiniment car le variateur
livré avec ce moteur économique n’est bien sûr
pas adapté aux Li-Po, la fonction B.E.C. interviendrait après
une décharge trop profonde. En fait, quand on constate que la
puissance baisse de façon sensible, on coupe le moteur et on
prépare l’approche.
L’ensemble de cette chaîne de motorisation est bien tiède
après un vol mais elle fonctionne toujours comme au premier vol
après une bonne saison de services.
Bien sûr, si vous avez un variateur adapté aux Li-Po, vous
arriverez à utiliser le maximum de leur capacité.
Pour terminer
Le Stinger est une petite machine agréable à piloter,
polyvalente puisqu’on peut la faire voler comme un avion ou comme
un planeur. Elle peut être transportée partout, même
à la pente où sa finesse permettra de se passer de la
motorisation quand ça porte. C’est un appareil un peu hybride
puisqu’il n’entre dans aucune catégorie; sa seule
destination est la détente, et c’est déjà
beaucoup.
Contacter l'auteur : laurent@jivaro-models.org