STAMPE
SV4C |
Présentation
: Gaston Amsler
Photos de l'auteur et de Laurent Berlivet |
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Comme de nombreux modélistes, je désirais
réaliser un biplan de voltige depuis plusieurs années.
Lors d’un passage chez Baby Train en 1972, j’avais acquis
un plan de Stampe à l’échelle 1/5,66 de 1,48 m d’envergure.
Puis de mois en mois j’en ai repoussé la construction.
En 1975, lors d’une visite dominicale sur un terrain de la région
parisienne, j’ai rencontré Roger Dery qui faisait voler
un Stampe au 1/4 de 2,12 m d’envergure avec un OS 61FSR. Le vol
était majestueux et Roger participait à divers concours
maquettes avec son modèle.
Caractéristiques
Envergure supérieure
Envergure inférieure
Surface alaire
Longueur
Corde
Envergure plan fixe
Diamètre des roues
Poids total
Charge alaire
Vitesse maximale
Radio
Moteur Renault
Hélice
Variateur
Batterie de propulsion |
Réel
8,39 m
8,00 m
18,06 m²
6,97 m
1,25 m
2,88 m
0,50 m
750 kg
42,5 kg/m²
200 km/h
-
140 cv
2 m
-
-
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Modèle
au 1/4
212 cm
202 cm
111 dm²
173 cm
30 cm
74 cm
12,5 cm
6,450 kg (5,750 kg en Li-Ion)
58 g/dm²
?
4 voies
Actro 40-5
APC E 18”x10”
Actronic 70-32
32 élts Sanyo 3 000 mA Ni-MH ou Li-Ion 10S3P 1100 |
En discutant avec lui, j’appris qu’un plan existait et
je suis allé l’acquérir dans la semaine au magasin
de la Nation à Paris où il travaillait. Comme je ne participais
pas à des concours officiels, je n’avais pas l’astreinte
de la cylindrée et il me conseilla un moteur de 25 cm3 de marque
Moki. Je repartis avec le plan et le moteur. Les mois passèrent,
puis les années et le Stampe restait à l’état
de projet. En 1990, l’envie de le construire revint, je revendis
le moteur et m’orientai vers un moteur 4 temps de 20 cm3. Je construisis
le fuselage et les ailes comme il était prévu sur le plan.
Electrique ou thermique
Mais en 1991, les équipements pour l’électrique
faisaient beaucoup de progrès et je réalisai un planeur
électrique, le Candida de Graupner avec les éléments
recommandés. Après plusieurs réalisations de planeurs,
je passai en 1997 à l’électrification des avions.
Je réalisai après en avoir dessiné les plans, un
Partenavia de 1,40 m et 1,7 kg puis un Piper de 2,20 m et 3,3 kg.
Je décidai en 2000 qu’il était temps de réaliser
le Stampe. Mais de nombreuses questions se posaient et n’avaient
pas de réponses. Je passai plusieurs soirées à
examiner le plan de Dery. Comment faire un grand avion léger
mais solide ?
J’obtins des réponses à mes questions lors d’un
déplacement en Allemagne à la rencontre d’Aspach
en septembre 2000. J’observai les solutions adoptées pour
fixer solidement un moteur tout en restant très léger
ainsi que les diverses motorisations possibles.
J’avais trouvé les solutions de construction à mes
principaux problèmes.
Un biplan de plus de 2 mètres d’envergure,
ça fait déjà une belle machine imposante.
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De telles réalisations sont désormais possibles
grâce aux incessants progrès de l’électrique.
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Choix de l’échelle et devis de poids
Je voulais un modèle assez grand, démontable pour le transport
et pas trop long à assembler sur le terrain. L’échelle
1/4 m’a semblé le meilleur choix. Je suis donc reparti
du plan de Dery en y apportant des modifications dans le choix des matériaux
et du type de construction. Un devis de poids est très important
avant d’entreprendre une telle réalisation.
Voici les estimations réalistes auxquelles je suis arrivé.
Servos, récepteur, batterie 0,250 kg
Aile haute 0,5 kg
Aile basse 0,5 kg
Empennage 0,250 kg
Fuselage, roues, train 2 kg
Clés d’ailes (4) 0,170 kg
Batterie de propulsion 2 kg
Moteur, hélice, adaptateur 0,7 kg
Devis 6,120 kg
La valeur de 6,120 kg me semble très correcte et j’espère
atteindre cette valeur lorsque la construction sera finie ! J’ai
vu à Aspach en 2001 voler de façon merveilleuse, un Stampe
au 1/4 réalisé à partir d’une boîte
Precedent, motorisé par un Ultra 2000 associé à
un réducteur 2:1 avec 24 éléments. Il pesait 8
kilos !
Afin d’obtenir la cellule la plus légère,
le balsa a été utilisé le plus souvent possible.
Seuls quelques renforts indispensables ont été ajoutés,
en contre-plaqué de 4 et 8/10. |
Construction terminée, il reste à entoiler.
On voit le moteur installé sur un couple en bois dur, relié
au fuselage par un assemblage de tubes en carbone. |
Quelle motorisation choisir ?
Je voulais un moteur moderne et je suis retourné à Aspach
en septembre 2001 avec le plan du Stampe afin de déterminer le
moteur qui convient. J’ai de suite écarté les ensembles
avec réducteur pour plusieurs raisons comme le poids, la maintenance
et le bruit. Dans ces puissances, il faut obligatoirement des réducteurs
à courroies et à moins de les construire, il n’y
a que la société Kruse qui propose des ensembles performants.
Les moteurs à cage tournante m’intéressaient pour
avoir vu voler des modèles en 2000 ainsi équipés.
J’ai rencontré à cette occasion Frank Köhler,
le fabricant des moteurs Actro. Je lui ai présenté mon
projet. Après discussion, le moteur le mieux adapté était
l’Actro 40-5 avec 32 éléments et une hélice
de 18”x10” en direct !
Ce moteur pèse 520 g et sa spécificité de vitesse
est de 255 tr/min par volt. Il possède un diamètre de
50 mm environ pour une longueur de 85 mm. Vous pouvez consulter le site
Actro à l’adresse www.actro.de
Mon choix était fait et je repartais avec le moteur, le variateur
et le porte-hélice.
Le fait d’avoir 32 éléments me convient car tous
mes modèles électriques volent avec des batteries multiples
de 8 éléments. Mon Wilga et mon Eco volent avec 8 éléments,
mon Piper avec 16 et donc le Stampe avec 32. Cela minimise les coûts
et rentabilise les packs d’accus.
Le compartiment moteur / batterie / contrôleur est
très accessible en soulevant simplement le capot articulé.
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Le capot est en feuille de contre-plaqué fin. Les
verrous sont fonctionnels, semblables à ceux de l’avion
grandeur. |
Etude du plan et choix de construction
J’ai passé de longues soirées à détailler
le plan et à déterminer les choix de construction. Tous
les couples, les nervures, les renforts, etc., réalisés
à partir de bois dur comme le hêtre et le contre-plaqué
épais sont abandonnés. Je n’utilise que du balsa
léger de 2 mm à 12 mm d’épaisseur.
J’ai conservé les formes générales mais j’ai
modifié les systèmes d’assemblage du moteur, des
haubans, des ailes, etc.
J’ai choisi de reprendre, comme sur le plan, l’empennage
démontable et les ailes en quatre parties. Pour celles-ci, les
clés d’ailes sont des tubes de carbone dans des fourreaux
au lieu de carré de hêtre avec des vis traversantes. J’utilise
deux tubes par aile, un tube de 14 mm à l’avant et un de
12 mm à l’arrière. C’est très solide
et très léger. Les fourreaux sont réalisés
à partir de chaussette carbone, moulés sur les tubes et
résinés. Ces produits sont achetés chez Polyplan
à Corbeil (91). Les nervures des ailes, au profil du plan, sont
toutes en balsa. Il n’y en a aucune en contre-plaqué. Il
en va de même pour la partie centrale de l’aile haute. Les
renforts nécessaires sont réalisés en contre-plaqué
fin de 4/10 à 8/10 3 plis.
La fixation du moteur se fait sur un couple, lui-même relié
au fuselage par une armature en tubes de carbone de 8 mm et 6 mm.
J’assemble moi-même le contre-plaqué des couples
principaux en prenant en sandwich une épaisseur de balsa de 6
mm entre deux de contre-plaqué fin 3 plis de 1 mm. Le tout est
collé à la résine et mis sous presse. C’est
léger et très solide. Ensuite, je découpe aux formes
voulues et j’ajoure de façon à alléger au
maximum.
Le capot, prévu à l’origine en feuille d’alu,
est découpé et mis en forme dans du contre-plaqué
3 plis de 4/10. La charnière du capot est réalisée
avec un tube alu de 1,5 mm de diamètre et une corde à
piano de 1,2 mm. Une vis à l’avant et un crochet à
l’arrière assurent l’assemblage de la charnière.
Le démontage du capot ne demande ainsi que quelques secondes.
Les fermetures de capot reprennent la forme de l’original et sont
réalisées dans une plaque époxy de circuit imprimé.
Ainsi, le capot s’ouvre sans outils. Il est facile de placer les
accus ou de faire de la maintenance.
Le maintien en place des ailes se fait par des élastiques, solution
simple et fiable. Une trappe tenue par trois vis permet d’accéder
à ceux-ci.
Durant la construction, une petite balance électronique ne m’a
pas quitté car il faut surveiller continuellement le poids de
chaque élément.
Les batteries Konion ont remplacé les Ni-MH, trouvant
leur place dans le baquet, le plus en avant possible, pour des raisons
de centrage. |
Le pilote d’origine allemande, à l’échelle
1/4, pèse 200 g. Il a trouvé ici sa place dans le
poste avant au lieu d’occuper le siège arrière.
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Quel ordre pour la construction ?
J’ai tout d’abord découpé l’ensemble
des pièces constituant l’avion, les nervures par la méthode
du bloc, les couples après avoir réalisé les contre-plaqués
spéciaux, etc.
Je me retrouve ainsi avec l’équivalent d’une boîte
de construction. Je pratique toujours de la sorte. Une fois l’ensemble
des pièces prêtes, la construction peut commencer.
J’ai choisi de commencer par la construction des empennages. Ensuite
viennent le fuselage, la cabane, les ailes, le support moteur, les haubans.
Une mise en croix générale permet de vérifier les
différents calages des ailes et de l’empennage.
Il m’a fallu environ 6 mois pour construire cet avion, depuis
l’étude du plan jusqu’au premier vol.
Les accessoires
Il me faut déterminer les accessoires les plus légers
sans compromettre la fiabilité. Cette étape est indispensable
si on ne veut pas risquer de se retrouver dans une impasse durant la
construction. Pour les servos, j’ai choisi des Multiplex Profi
3 BB FET, ils sont légers, puissants et bon marché. Il
y en a 4 dans l’avion.
Les roues sont des Dave Brown de 125 mm en mousse. Elles sont adaptées
à la taille du modèle, tout en restant très légères,
environ 75 g pièce.
Je me suis orienté vers une hélice bois Menz, mais le
poids de 95 g est dissuasif. J’ai donc choisi une APC électrique,
légère et performante.
En 1988, j’ai eu l’occasion, en me rendant sur le terrain
de Lunéville, de voir la préparation au vol d’un
Stampe grandeur tout jaune. J’ai pu faire plusieurs photos intéressantes
sur de nombreux détails. Celles-ci m’ont servi pour la
construction et la finition.
Le Stampe est recouvert avec de l’Oracover jaune Piper. Je me
suis procuré des instruments au 1/4 pour réaliser de façon
la plus réaliste possible les deux postes de pilotage. De plus,
sur un avion de cette taille, il devait y avoir au moins un pilote.
Comme je pratique le grand planeur maquette, je me suis tourné
vers un fabricant allemand Denu (www.denupiloten.de)
qui propose des pilotes légers et réalistes à différentes
échelles. Celui au 1/4 pèse 200 g et coûte environ
80 €. Pour les commandes, j’utilise du câble acier
gainé Kevlar (15 kg), utilisé pour la pêche. Les
chapes sont celles proposées par Multiplex, à boule et
en alu. Elles n’ont pas de jeu et se démontent facilement.
Tous les guignols de commande sont découpés et mis en
forme à partir de plaque époxy 16/10 de circuit imprimé.
Ils sont collés à l’époxy 5 minutes. Seuls
ceux du volet de direction sont en alu de 10/10 car ils ont une forme
particulière.
Les empennages
Il n’y a pas de difficulté et cela est rapidement exécuté.
Je commence par l’empennage horizontal. Un week-end est suffisant
pour le réaliser. L’empennage vertical est construit dans
la foulée et collé à demeure sur l’empennage
horizontal. L’ensemble est démontable et tient par un téton
carbone de 4 mm à l’avant et une longue vis acier de 3
mm traversant le fuselage sur l’arrière. J’ai conservé
le type de construction de Dery mais en faisant très attention
à la qualité du bois et à son poids. J’utilise
des charnières plastique “grand modèle”, six
pour la profondeur et deux pour la direction. Les empennages finis et
en état de vol pèsent 242 g.
Les postes de pilotage du Stampe SV4C sont en plein air
pour le plaisir de voler cheveux au vent. Les sensations en vol
dos, suspendu par les bretelles du harnais, sont encore plus impressionnantes...
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Détail de la cabane solidaire du fuselage.
Les ailes en deux parties se glissent dedans, réunies par
des clés en carbone. |
Le fuselage
Il faut examiner le plan avec beaucoup d’attention. Les flancs
sont constitués de contre-plaqué fin de 8/10 d’épaisseur.
Le reste de la structure du fuselage est réalisé en baguette
balsa 5x5 mm. Des goussets, en demi-rond de contre-plaqué 4/10,
renforcent les liaisons. Ensuite, il faut assembler les deux flancs
avec les couples. Après vérification de l’absence
de vrillage, on termine cette partie du fuselage par le dessous et le
dessus en baguettes 5x5 mm. Les supports de haubans de cabane sont en
samba en lieu et place du hêtre. Il en va de même pour les
baguettes supports de train d’atterrissage. On termine la construction
du fuselage par la mise en place du bâti moteur et de l’ensemble
du capot amovible. Il faut réaliser la roulette de queue. Il
y a une roue mousse de 35 mm de diamètre. Je me suis inspiré
du réel et j’ai utilisé de la tôle d’alu
de 15/10 pour le support de roue et du 8/10 pour le cache arrière.
L’axe principal est un tube alu de 5 mm de diamètre dans
lequel coulisse un tube carbone de 4 mm. Une longue vis de 3 mm assure
la liaison tandis qu’un ressort, placé entre le tube carbone
et le tube alu, permet une suspension relativement ferme. La boîte
à batterie n’est collée que lorsque l’appareil
est fini. Le poids des batteries sert à assurer le centrage du
modèle sans avoir à ajouter de plomb !
A cette étape, on peut entreprendre la construction des ailes.
Attention à ne coffrer le dessus du fuselage que lorsque la cabane
est posée et que la partie joignant les ailes supérieures
est calée. Sinon, les fixations ne sont plus accessibles et les
réglages éventuels ne sont plus possibles.
Le verrouillage des ailes se fait avec des crochets et des
élastiques : simple et fiable. |
Gros plan sur la fixation des montants et de la commande
raccordant les deux ailerons. |
Les ailes
Il y a quatre panneaux à construire et je les réalise
deux par deux en commençant par l’aile inférieure.
Celle-ci possède les servos pour les ailerons et des tringles
agissent sur les ailerons de l’aile supérieure. Chaque
aileron est articulé par trois charnières tubulaires de
4 mm.
La construction ne pose pas de problème particulier. J’ai
repris la construction de Dery en n’utilisant que du balsa et
des renforts en contre-plaqué fin de 4/10 au passage des fourreaux
des clés d’aile. La seule difficulté est de respecter
les angles de calage, à savoir :
L’aile inférieure a une flèche de 9°15, un calage
de 4° et un dièdre de 3°30.
L’aile supérieure a une flèche de 9°, un calage
de 3°30 et un dièdre de 2°30.
Ce sont les valeurs du réel.
J’ai par contre modifié la fixation des haubans qui sont
fonctionnels. Au lieu de mettre des blocs de bois dur dans lesquels
viennent se glisser les cordes à piano des haubans dont le maintien
est assuré par les câbles de haubanage, j’ai choisi
une solution plus simple. Les haubans sont constitués de tube
alu profilé en goutte d’eau avec un insert de samba aux
extrémités pour la fixation. Les blocs, collés
dans les ailes, sont constitués avec du balsa semi-dur et un
recouvrement de part et d’autre en contre-plaqué fin de
8/10. Une équerre en alu de 10/10, vissée sur le bloc,
permet la fixation des haubans par une tige d’acier de 2 mm et
un arrêt de roue de 2 mm. Il y a au total 8 fixations à
réaliser. Le montage sur le terrain est rapide et les calages
ne peuvent pas changer.
La réalisation des demi-ailes supérieures ne présente
pas non plus de grandes difficultés. La partie joignant les panneaux
supérieurs est construite dans la foulée et les calages
sont vérifiés.
A ce stade on présente l’aile inférieure sur le
fuselage et après s’être assuré des calages,
on peut coller les fourreaux dans chaque demi-aile et dans le fuselage.
La cabane en acier de 3 mm et de 2 mm est à réaliser et
à fixer provisoirement sur le fuselage. On présente l’aile
supérieure et on vérifie les calages. On peut ensuite
coller la cabane en acier et la partie joignant les demi-ailes supérieures.
Il est très important, avant tout collage, de vérifier
minutieusement tous les angles de calage aux valeurs indiquées
précédemment. Il faut prendre son temps car la qualité
de vol du modèle en dépend.
Les panneaux d’ailes finis et en état de vol pèsent
258 g chacun pour les supérieurs et 363 g chacun pour les inférieurs
avec servo et commande.
Les haubans
Comme décrit précédemment, ils sont faciles à
réaliser. Je me suis procuré deux longueurs de tube alu
en forme de goutte d’eau chez Weymuller. Après les avoir
coupés à longueur, j’ai inséré et
collé à l’époxy et ceci à chaque extrémité,
un morceau de samba mis en forme. Je les fends ensuite de façon
à pouvoir les glisser dans les équerres en alu. La mise
en croix étant faite et les différents calages d’angle
vérifiés, je perce les trous de fixation et je place la
petite tige d’acier de 2 mm.
Les haubans sont, par la suite, peints en noir. Ceux-ci se ressemblent,
ils possèdent donc un repère pour les identifier facilement.
Les servos de profondeur et de direction sont montés
dans le poste arrière, aisément accessibles.
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Les empennages sont démontables, facilitant énormément
le stockage et le transport. |
La finition
Les avions électriques vieillissent très bien, ils ne
sont pas agressés par le carburant et autres huiles. Il n’y
a donc pas besoin de protéger particulièrement le bois
du modèle. Pour le côté esthétique et maquette,
les postes de pilotage sont peints en gris clair et la zone moteur en
noir, comme le réel.
L’ensemble du modèle est recouvert avec de l’Oracover
jaune Piper. C’est un matériau solide et relativement léger.
Il est de plus très facile à poser. La couleur jaune Piper
correspond au jaune du Stampe réel basé à Lunéville.
Le recouvrement des ailes est assez rapide si on a l’habitude
de ce type de produit. Une journée est suffisante. Le recouvrement
du fuselage par contre est plus délicat. Il faut procéder
par étapes en utilisant plusieurs lés.
Les tableaux de bord sont réalisées en balsa et contre-plaqué
4/10 enduits et peints en noir. Ensuite, les instruments sont collés
ainsi que les différentes manettes. Les manches de commande sont
réalisés avec un tube alu de 4 mm et une extrémité
issue de manche de planeur mis en forme. La place arrière ne
possède pas de siège car il y a les servos de direction
et de profondeur. On y trouve également l’inter de radio
ainsi que la prise de charge cachée dans la soute à bagages.
On finit les postes de pilotage par la réalisation des portes
avec une tôle offset peinte puis collée au double face.
Le poste avant reçoit un siège conçu avec une plaque
de mousse issue d’un tapis de souris d’ordinateur. Le pilote
prend place à l’avant et est maintenu en place par les
sangles, comme en réel.
Les câbles de haubanage ne servent que pour l’esthétique
et ne sont pas mis en place pour le vol. Ils sont réalisés
avec de l’élastique en vente en mercerie.
Les immatriculations sont dessinées à l’ordinateur
et découpées dans du Vinyle noir mat. Les bandes de décoration
sont faites à partir de rouleaux d’Oratrim de différentes
couleurs.
Les servos d’ailerons sont placés dans l’aile
basse. Les ailerons entraînent ceux de l’aile supérieure
avec des tubes en carbone. |
Détail des commandes à l’arrière,
et de la roulette directrice actionnée par des commandes
sur ressort. |
Les essais
Le modèle est monté, équipé avec tous ses
accessoires nécessaires au vol. Il va falloir maintenant centrer
le modèle. Il s’agit de mon premier biplan. Les ailes supérieure
et inférieure présentent un décalage. Comment connaître
le centre de gravité ? Est-ce que celui indiqué sur le
plan est juste ? Il vaut mieux s’en assurer maintenant plutôt
que casser l’avion au premier vol !
Il existe une différence entre celui indiqué sur le plan
de Dery et celui de Baby-Train. Ramené à l’échelle
du quart, le centre de gravité sur le plan de Baby-Train est
plus avant de 5 cm. J’en ai discuté avec plusieurs amis
ayant réalisé des biplans, les avis divergeaient. Un ami
modéliste construisant et faisant lui-même ses plans m’a
indiqué un article paru dans MM et traitant du centrage des biplans.
J’ai lu cet article et je l’ai appliqué au Stampe.
J’ai trouvé un centre de gravité décalé
de 3 cm vers l’avant par rapport au plan de Dery !
J’ai décidé d’utiliser cette valeur pour caler
et coller le bac à batterie, sachant qu’il est difficile
de décoller pour modifier si nécessaire. Le poids final
de l’avion est de 6,450 kg, soit une charge alaire de 58 g/dm².
C’est une valeur rassurante. Le premier vol se fera ainsi.
La batterie de réception est chargée, les commandes sont
réglées et débattent dans le bon sens avec une
amplitude suffisante. J’ai mis +12 et - 7 mm aux ailerons, ±12
mm à la profondeur et ±30 mm à la direction.
Après une vérification complète, j’ai pris
la direction du terrain de notre club, un samedi matin pour être
tranquille, afin d’effectuer le premier vol.
Le montage est effectué rapidement, environ une demi-heure, pendant
que les accus de propulsion sont en charge. J’effectue une dernière
vérification des commandes, un essai de portée et un instant
de décontraction en attendant la fin de charge. A la fin de celle-ci,
j’installe les batteries dans le modèle en faisant très
attention aux différentes connections. J’allume l’émetteur
puis le récepteur. Je contrôle encore les commandes. Je
réalise le cycle de démarrage du variateur, à savoir
: position ralentie à la connexion de la batterie puis passage
pleins gaz durant 2 secondes puis de nouveau ralenti. Le variateur est
prêt. Je vérifie que l’espace est libre et que je
ne serai pas dérangé. J’accélère doucement
et le moteur démarre.
Je roule jusqu’à l’entrée de piste, vérifie
le sens du vent, vérifie une nième fois les commandes.
Je prends une grande respiration, la concentration est là ! Je
pousse la commande des gaz, l’avion se met à rouler, de
plus en plus vite. Il prend de la vitesse et je sens le décollage
proche. J’accélère encore et l’avion décolle
rapidement, je n’ai pas encore mis pleins gaz !
Il prend de l’altitude et un angle de montée important.
Je n’hésite pas, je pousse les gaz au maximum et je rends
un peu la main. Majestueux, la puissance est au rendez-vous, je me sens
en confiance. Je fais quelques tours de piste à une altitude
raisonnable à mi-gaz. Je trime un peu à piquer. Ce sera
le seul réglage à revoir sur cet avion après plusieurs
dizaines de vols. Je teste les commandes d’ailerons, l’avion
répond correctement. J’essaye la commande de direction,
pas de problème. Les commandes sont homogènes. J’avais
programmé la minuterie de ma radio sur 5 minutes. Lorsque l’avertissement
retentit, je me prépare à atterrir. Ma première
approche n’est pas la bonne, je suis trop haut. J’en suis
quitte pour refaire un tour et recommencer. La seconde approche est
la bonne et je le pose sans problème. Des applaudissements résonnent
derrière moi, deux amis de club sont là et je ne les ai
pas vus arriver. Je suis très content. Ce sera le seul vol de
la journée.
L’hélice Menz en bois a cédé
sa place à une APC E de 18”x10”. |
Les grosses roues du train d’atterrissage permettent
des décollages sur tous types de terrain. |
Les vols
Ensuite, je refais plusieurs vols, essaye des figures d’acrobatie
comme le looping, le tonneau, barriqué avec un tel modèle,
le renversement et le retournement. J’ai mesuré la consommation
du moteur au sol, pleins gaz, je trouve une tension de 30 volts et un
courant de 50 A soit 1 500 W donc plus de 2 CV. Je peux voler plus de
dix minutes en faisant quelques figures d’acrobatie. Je m’en
tiens à des vols de 8 minutes par sécurité. Les
batteries ne sont pas vides. A titre d’exemple, je reviens d’Aspach
(septembre 2004) où j’ai pu voler durant le meeting avec
un Allemand qui avait un Tiger Moth de taille similaire à mon
Stampe. J’ai volé 5 minutes et effectué plusieurs
figures de voltige, certaines ratées par le trac, mais il restait
1,6 A dans les accus de 3 A ! L’ensemble d’un vol se déroule
avec environ le tiers de gaz. Seules certaines figures réclament
le maximum de puissance.
Je vole avec cet avion principalement sur notre terrain mais je participe
aussi à des rencontres électriques en France à
Epinal “Spinawatt 2003” et en Allemagne à Aspach
2003, 2004 et 2005.
Si des modélistes sont intéressés par une telle
réalisation, je peux envisager de faire un plan à jour
pour une version électrique.
L’auteur et son Stampe, photographiés lors
de la rencontre d’Aspach en Allemagne. |
La
maquette est capable d’une voltige en douceur, identique à
celle du réel. |
Mon impression
Le Stampe, fabuleux appareil de voltige qui fait vibrer de nombreux
spectateurs durant les meetings, est encore aujourd’hui le symbole
de la voltige harmonieuse, toute en souplesse, celle qui régale
nos yeux, nous les amoureux de telles machines. C’est une machine
magnifique et je trouve qu’elle est très facile à
piloter, bien plus que mon Piper de 2,20 m. Avec les avions électriques,
je trouve que l’on peut faire de bien belles machines qui vieillissent
infiniment mieux que les versions thermiques. Actuellement les moteurs
et les batteries (Ni-MH, Li-Po) permettent de réaliser de grandes
maquettes. C’est ce que je constate chaque année en France
et en Allemagne. Certains utilisent toujours des moteurs à charbons,
même en turbine, pour de gros avions volant merveilleusement bien.
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Le vol de la maquette est réaliste,
et même peut-être un peu surmotorisé par rapport
à l’avion grandeur datant des années 30.
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Améliorations
Depuis juin 2005, le Stampe vole également avec des accus Li-Ion
Konion. La batterie est de type 10S3P avec des éléments
de 1100 mA, soit une batterie de 3,3 A. Le gain de poids est d'environ
700 g par rapport aux 32 éléments de 3000 mA Ni-MH Sanyo
HV . La masse en ordre de vol passe de 6,450 kg à 5,750 kg, soit
un gain de 10% du poids de l’avion, facilitant l'exécution
des figures d'acrobatie. La tension délivrée par les 10
Li-Ion est similaire à celle délivrée par les 32
éléments.
Le temps de vol passe d'environ 10 minutes à 15 minutes. Le coût
des Li-Ion, supérieur de 30% aux Ni-MH, compense le gain de poids.
J'ai passé beaucoup de temps à définir le format
d'assemblage des blocs de batteries Konion de manière à
ne pas modifier le bac déjà en place. J'avais comme autre
contrainte de ne pas modifier le centre de gravité. Depuis, je
vole avec le Stampe, indifféremment avec les Li-Ion et les Ni-MH.
Pour moi, les Ni-MH restent intéressants et un bon investissement
pour encore de longs mois. Je vole depuis 4 ans avec et seulement depuis
6 mois avec les Li-Ion ! Il faut voir à l'usage et dans le temps.
Je reviens d'Aspach (2005) où un avion équipé de
Li-Po a fini son vol avec le pack en feu ! Le fuselage est carbonisé
et irrécupérable. Il faut être soigneux et attentif
à l'utilisation des batteries.
Mais maintenant, on peut faire de beaux et gros avions électriques
semi-maquettes.
Le plan du Stampe en 2 m a été
décrit dans le MRA 785 et le plan proprement dit porte la
référence 1186.
Pour joindre le MRA : mra-mag@voila.fr |
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La
présentation de ce Stampe aurait dû être publiée
dans Passion'Ailes n°16, mais la revue a disparu à
ce moment-là.
C'est avec plaisir qu'on le retrouve ici. |
Dernière réalisation de l'auteur, un gros
Wilga qui vole très bien, pendant une vingtaine de minutes.
Il consomme environ 43 A sous 40 V avec une 24"x10".
Actuellement il est équipé d'une 22"x12"
pour augmenter la garde au sol. Le vol est équilavent. Il
fait 6,5 kg ce qui est peu pour 2,38 m d'envergure.
Le
premier vol du Wilga a été effectué le 27 juillet
2006 sur le terrain d'Avernes dans le Vexin. |
Le site du club de Club
Modéliste du Confluent où vole l'auteur l'auteur.
Contact :
gaston-amsler@jivaro-models.org