SBach
342, un voltigeur abordable
Présentation : Romain Berlivet
Les avions de voltige « grandeur » ont
toujours fasciné les modélistes. Parmi les meilleurs appareils
actuels au monde, le SBach d'XtremeAir, d'origine allemande, se classe
dans le peloton de tête à chaque compétition. Le
fabricant, Miniprop, s'est vaguement inspiré de la variante biplace
et propose cette version minimaliste en EPP, précisant qu'il
s'agit d'un KISS-Kit, soit Keep It Stupidly Simple (Gardons-le stupidement
simple...).
Caractéristiques |
Marque : Miniprop
Nom : SBach 342
Prix TTC indicatif : 55,00 €
Envergure : 90 cm
Longueur : 77 cm
Corde : 25 - 11 cm
Profil : Symétrique 14%
Surface : 16,2 dm²
Masse : 430 g
Charge alaire : 26 g/dm² |
Equipements
Servos : 4 servos Pro-Tronik 7450 NG-D
Contrôleur : Jamara Xetronic 12 A
Moteur : Jamara Magnum A2208/22
Hélice : 7"x4"
Pack prop : Lipo 3S 800 mAh
Radio : 4 voies |
Le kit est composé d'éléments découpés
dans de la mousse de polypropylène expansé teintée
dans la masse, la couleur vieillira donc bien avec le temps. Si le fuselage
est une simple tranche d'épaisseur constante découpée
suivant la vue de profil de l'appareil, l'aile est équipée
d'un vrai profil symétrique taillé pour voltiger. Le stabilisateur
et la dérive sont issus de simples plaques qu'il faudra rigidifier
avec des renforts en carbone.
Ce kit est disponible de 2 couleurs différentes : le fuselage
est toujours gris mais les ailes et les empennages peuvent être
jaunes ou rouges, c'est à préciser à la commande.
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Le kit
est composé d'éléments en mousse EPP teintée
dans la masse. Deux livrées différentes sont disponibles. |
Tout est livré pour mener à bien la construction, des
roues en passant par les charnières ou encore les éléments
qui composent les commandes. Il ne manque que l'équipement radio
qu'il faut acquérir séparément : un moteur
brushless comme le Jamara A2208/14 de 1450 kV pesant 36 g, accompagné
d'un contrôleur de 10 à 20 A (ici, un Xetronic 12 A). Il
faut ajouter 4 servos type 9 g, un récepteur 4 ou 5 voies et
une batterie Lipo de 450 à 850 mAh.
Une notice en allemand illustrée de quelques photos et dessins
est livrée, ainsi que sa traduction partielle en anglais. Les
étapes du montage étant très réduites et
l'installation radio des plus ordinaires, on s'en sortira sans problème,
même sans comprendre l'une de ces deux langues.
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Le moteur Jamara
A2208/14 1450 kV est accompagné d'un contrôleur Xetronic
12 A. |
Le montage n'est pas très long, les pièces étant
déjà quasiment toutes découpées à
leur forme définitive. Pour commencer, il faut enlever sur chaque
demi-aile une petite partie de l'intérieur des ailerons afin
qu'ils ne frottent pas sur le fuselage. Les deux demi-ailes sont alors
assemblées soigneusement avec de l'époxy, de préférence
sur une surface plane, extrados sur le chantier, en contrôlant
qu'il n'y ait pas de vrillage. Une fente est alors découpée
à l'intrados, à l'endroit où le profil est le plus
épais, d'une profondeur d'environ 5 mm sur toute l'envergure
pour y introduire les longerons en carbone qui renforceront l'aile.
Ils sont collés à la colle cyano infiltrée dans
la fente juste avant de les y enfoncer. Ces longerons se croisent au
centre de l'aile, ce qui double leur épaisseur sur une dizaine
de centimètres, renforçant cette partie très sollicitée
lors des ressources. Ensuite on creuse dans l’épaisseur
de l'aile l'emplacement des servos afin qu'ils ne dépassent pas,
et on les colle à la colle à chaud au pistolet après
avoir réglé les neutres avec l'émetteur.
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L'une des rares découpes
à effectuer à l'emplanture des ailerons sur les
demi-ailes. Le matériau se travaille très facilement. |
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Les longerons en
plat de carbone sont glissés dans une fente coupée
dessus-dessous et collés à la cyano. |
Le matériel composant les commandes est fourni, il faut coller
les guignols en plastique dans les ailerons avec de la cyano et couper
les tiges carbone à la longueur adéquate, les petites
chapes en nylon sont alors collées dessus en ajustant la longueur
pour que les ailerons soient dans l'alignement du profil. Les fils de
servos sont glissés dans une fente pratiquée dans l'épaisseur
de l'aile et allant jusqu'au fuselage. Les ailerons sont articulés
grâce à la découpe au fil chaud, c'est la fine épaisseur
de matière restante qui fait office de charnière.
Un trou doit être fraisé dans la hauteur du fuselage pour
permettre de raccorder les fils des servos au récepteur. L'aile
est déjà construite, il ne reste plus qu'à la coller
sur le fuselage mais avant cela il est préférable d’assembler
le stabilisateur.
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Mise en place des
servos d'ailerons dans l'épaissaeur de l'aile. |
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Le fuselage est percé
pour laisser passer les fils des servos d'ailerons. Une corde
à piano chauffée au briquet permet de faire un trou
propre. |
Les volets de profondeur étant de simples plaques, il est nécessaire
de couper en biseau la partie située côté charnières
pour permettre le débattement. Les charnières sont en
fibre, une simple découpe au cutter de part et d'autre suffit
pour les mettre en place. On les colle dans un premier temps d'un seul
côté (soit dans la partie mobile, soit dans la partie fixe).
Après cela, on raccorde les deux volets ensemble avec la baguette
en pin fournie. Cette baguette vient se loger à mi-épaisseur
du matériau, il faut donc creuser délicatement les volets
mobiles. Au moment du collage, faire attention à ce que les 2
volets soient bien à plat et correctement placés par rapport
à la partie fixe, ni trop serrés ni trop écartés.
On peut ensuite coller le guignol sur le stabilisateur.
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Une baguette en bois dur réunit
les deux volets profondeur. |
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Mise en place des charnières en
fibre. Le collage se fait à la cyano classique, elle n'attaque
pas l'EPP. |
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Le trou pour le guignol
de profondeur passe à travers la baguette de bois dur.
Le flanc du fuselage a été ajouré pour laisser
passer la commande de direction. |
Pour procéder à la mise en croix, j'ai préféré
coller le stabilisateur en premier car il est plus facile à introduire
dans le fuselage que l'aile. Il est collé à l'époxy
30 minutes en écartant puis en joignant bien les parties inférieure
et supérieure de l'arrière du fuselage. Après séchage,
on peut glisser l'aile dans le fuselage en passant les fils servos puis
on étale la colle sur la partie supérieure afin de coller
l'aile. La partie inférieure refermant le fuselage peut être
collée en même temps mais il est préférable
de le faire après car la manipulation doit être précise.
Il ne reste plus qu'à s'occuper de la dérive et de l'équipement
dans le fuselage. Pour la dérive, il suffit de faire 2 découpes
pour former la charnière comme pour le stabilisateur. La partie
supérieure est d'abord collée bien dans l'axe sur le fuselage
puis c'est au tour du volet mobile.
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Collage des empennages à l'arrière
du fuselage, bien perpandiculaires et dans l'axe du fuselage.. |
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L'emplacement du récepteur est
creusé dans le fuselage au niveau de la verrière. |
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Les servos de profondeur et direction
sont immobilisés à la colle à chaud. |
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Le fuselage découpé
dans une plaque de 3 cm est étroit, les servos dépassent
donc largement à l'extérieur. |
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L'avant du fuselage est ajouré
afin de glisser le couple support-moteur en contre-plaqué. |
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Le moteur est vissé sur sa croix.
Quand l'installation radio est terminée, l'aile est collée
dans le fuselage. |
Installation
des équipements |
Passons au fuselage. On peut commencer par mettre les servos de profondeur
et de direction dans les emplacements qui leur sont réservés,
les commandes sont réalisées avec les longues tiges en
carbone qui passent à l'extérieur le long des flancs.
Le fuselage est creusé pour introduire le récepteur, une
saignée est pratiquée pour guider les fils des servos
jusqu'à lui.
Pour tenir la cabine en place, j'ai intégré des aimants
à l'avant et à l'arrière.
Le support moteur est constitué d'un morceau de contre-plaqué
à coller dans la fente prévue à l’avant du
fuselage. Il est percé pour recevoir les 4 vis de la croix supportant
le moteur. L'emplacement de la batterie est défini en fonction
du centrage. On la maintient provisoirement avec un élastique
durant l'équilibrage pour ajuster sa position. Pour la placer
de façon à rester discrète, le fuselage a été
creusé par le dessous, entre le support de train et la cloison
moteur. C'est la partie du montage la plus délicate car ce n'est
pas très facile d’évider le bloc de mousse. On peut
toutefois s'aider d'un fer à souder, ou chauffer au briquet une
corde à piano pour faire fondre l'EPP... L'alternative est de
creuser le fuselage de part en part dans l'épaisseur pour y introduire
la batterie mais elle restera visible. Le contrôleur peut se trouver
dans le même compartiment que la batterie s’il est logé
par le dessous, sinon il faut creuser un emplacement ailleurs. Avec
la configuration choisie, les fils venant du moteur passent à
travers les flancs pour être raccordés au contrôleur.
Là encore, les trous sont percés avec la corde à
piano chauffée.
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Le contrôleur
est noyé dans l'épaisseur du fuselage, les câbles
d'alimentation du moteur qui débouchent à l'extérieur
sont redirigés à travers le flanc. Le dessous du
fuselage est évidé afin d'y glisser la batterie
qui entre en force dans son compartiment. |
Le train d'atterrissage doit être réalisé à
partir de la corde à piano qu'il faut tordre soi-même en
s'aidant du gabarit se trouvant dans la notice. Une plieuse permet de
réaliser des angles propres et précis, surtout au niveau
du coude central.
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Le support de train
est issu d'une baguette fraisée. Elle est fendue en deux
morceaux qui sont ensuite recollés et insérés
dans le fuselage.. |
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Une plieuse est bien
utile pour mettre la corde à piano du train en forme de
façon précise, en respectant le schéma de
la notice. La mienne provient de chez Hobby
King. |
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Le support de train est collé dans
le fuselage. Des chutes de mousses referment l'ouverture. |
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Le jonc de carbone
formant la béquille est indispensable, sinon c'est le volet
de direction qui touche le sol. |
Les roues à rayons avec pneu en mousse sont bloquées
par des bagues d'arrêts qui ne faisaient pas partie du kit. Leur
aspect n'est pas très réaliste sur ce genre d'appareil
mais elles ont l'avantage d'être très légères.
La corde à piano constituant le train est immobilisée
dans un bloc de bois dur, lui-même collé dans la fente
prévue sous le fuselage. Le vide de chaque côté
est comblé avec le petit morceau de mousse qui est livré.
Bien s'assurer que l'aile est à plat durant ce collage, ce serait
dommage que l'avion posé au sol soit bancal.
Pour finir, une tige de carbone de 2 mm est plantée dans l'arrière
du fuselage pour servir de béquille.
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Les roues à rayons ne sont pas
très esthétiques mais ont l'avantage d'être
légères. A droite, tringleries très courtes
et sans jeu pour les commandes d'ailerons. On distingue dans l'aile
le longeron en profilé plat de carbone qui coure sur toute
l'envergure. |
Réglages
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Centrage : 80 mm du BA |
Petits débattements :
Tangage : + 20 mm, - 20 mm
Roulis : + 15 mm, - 15 mm
Lacet : 30 mm de chaque côté |
Grands débattements
Tangage : + 40 mm, - 40 mm, 20% d'expo
Roulis : + 35 mm, - 35 mm, 20% d’expo
Lacet : 55 mm de chaque côté, 20% d'expo |
Le modèle n'étant pas démontable, il peut être
encombrant à la maison ou lors du transport mais au moins, on
ne perd pas de temps pour l'assembler sur le terrain...
Le SBach étant très maniable, il peut voler dans un espace
confiné comme un parc ou un terrain de football. Le décollage
du sol sur un chemin ou sur une surface lisse s'effectue en quelques
mètres. Sur un terrain moins carrossable, il vaut mieux lancer
l'avion en le tenant par le fuselage sous l'aile, la prise en main est
aisée. On peut aussi le saisir par le dessus mais pas par la
cabine qui pourrait se détacher.
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A cause des petites roues, il vaut mieux
voler sur un terrain relativement lisse. Sinon, gare au passage
sur le nez. |
La puissance offre un bon taux de montée, la vitesse de vol
n'est par contre pas très élevée. Après
avoir réglé les commandes, on constate que l'avion est
très neutre et qu'il conserve la trajectoire qu'on lui a donnée.
Le SBach étant un avion de voltige, on prend vite l'envie de
le remuer. Toutes les figures acrobatiques sont possibles, les loopings
de petit ou grand diamètre, les tonneaux enchaînés,
lents ou à facettes. Avec le centrage choisi, il n'est quasiment
pas nécessaire de pousser en vol dos. Les déclenchés
peuvent être violents, en s'aidant toutefois des ailerons.
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Les passages dos sont un plaisir grâce
à la vitesse pas très élevée et la précision
des commandes. |
La dérive est très efficace en vol tranche et la puissance
permet de remonter sans problème dans cette configuration, si
bien qu'on peut enchaîner les allers-retours dans cette position,
en effectuant un renversement de chaque côté.
Les vrilles ventre ou dos tournent assez vite et sont consommatrices
d'altitude.
La puissance est suffisante pour tenir le nez en l'air, et même
pour grimper facilement à la verticale. Par contre, la profondeur
manque d'efficacité pour tenir le torquerol malgré des
débattements importants.
Pour résumer, c'est un avion facile à piloter mais qui
demande quand même d'avoir un peu d'expérience avec une
aile basse plus tranquille.
Une petite approche pour l’atterrissage suffit, l'avion se freine
assez rapidement. On baisse les gaz en cabrant de plus en plus, puis
on redonne quelques tours au moteur au moment de toucher les roues pour
faire un beau 3 points. Sur une piste bien plane, on peut arriver plus
vite en posant le train principal sans risquer de passer sur le nez.
Par vent faible, le pilotage est très agréable et l'avion
est assez précis. Par contre, dès que ça souffle
un peu, il perd toute sa précision, devient très sensible
au vent de travers et le vol n'a plus d'intérêt.
Le vol n'est pas celui d'un 3D qu'on promène pendu par l'hélice.
C'est davantage un petit voltigeur aux trajectoires plus tendues qui
se contente cependant d'un espace restreint pour être remué.
Le SBach 342 permet de s'amuser et de se perfectionner, d'effectuer
des tonneaux à facettes, du vol dos au ras du sol. Il est également
possible de faire des passages bas en vol tranche car l'avion reste
facilement dans cette position. Il faut le soutenir un tout petit peu
à la dérive qui est très efficace.
Le vol est donc assez polyvalent et l'autonomie en effectuant toutes
sortes de cabrioles est d'environ 8 minutes. C'est une bonne machine
pour progresser en voltige après un avion aile basse plus classique.
Les
+
- Matériau teinté dans
la masse
- Montage rapide
- Matériau qui résiste aux
chocs
- Maniabilité et facilité
de pilotage
- Volume de vol réduit
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Les
-
- Manque les bagues d'arrêt de
roues
- Non démontable
- Sensible au vent
- Stockage à plat pour éviter
tout vrillage
- Roues fragiles
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Contacter l'auteur : romain@jivaro-models.org