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Récepteur RX-7-SYNTH DS IPD
Un concentré
de technologie FM/PPM sous format compact
Présentation : Pascal Delannoy
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La sécurité des évolutions
de nos modèles est étroitement liée à la
qualité des récepteurs employés. La protection
contre les brouillages fait l’objet de recherches chez Multiplex
qui travaille pour démocratiser son matériel. Le système
IPD employé est en effet utilisable avec tous les émetteurs
du marché. Non content d’un excellent résultat,
ce fabricant réputé a adjoint la synthèse de fréquence
qui évite d’avoir à se promener avec quantité
de quartz pour pouvoir voler sur les sites très fréquentés.
Les performances de ce récepteur concerne donc la majorité
d’entre nous…
Les récepteurs Multiplex ont toujours eu la réputation
de présenter une bonne sensibilité. Par voie de conséquence,
la portée en l’absence d’interférences est
excellente. La contrepartie d’une telle sensibilité, c’est
le risque de mieux recevoir les interférences et donc d’être
brouillé là ou un récepteur peu sensible sera utilisable
sans révéler de défaillances préjudiciables.
La parade fut trouvée par Futaba, avec le codage PCM doté
d’un fail safe (système d’autoprotection), éliminant
les ordres erratiques transmis aux servos. Le gros défaut de
cette solution, c’est qu’il s’agit d’un système
propriétaire, chaque fabricant développe un codage rendant
le client prisonnier d’une marque. Multiplex et Schulze ont étudié
un matériel comparable au niveau du protocole qui vise à
analyser, à rejeter puis à comptabiliser les erreurs.
Le petit récepteur Schulze 440, essayé en avril dans ces
colonnes, en avait montré le bien-fondé. Multiplex nomme
cette technologie de décodeur IPD (Intelligent-Pulse-Decodeur).
Le synthétiseur PLL quant à lui, évite d’avoir
à changer de quartz RX. Ce récepteur scanne automatiquement
la bande des canaux, 41 MHz pour la France. Un compteur d’erreurs
est intégré, il renseigne l’utilisateur sur les
anomalies de fonctionnement. C’est très pratique pour trouver
la meilleure position du récepteur dans le modèle, celle
qui favorise la meilleure portée.
La synthèse de fréquence en réception
devient abordable grâce à Multiplex.
Le RX-7 pèse moins de 24 g, c’est
étonnammant faible compte tenu des performances obtenues.
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La présentation
Le conditionnement en carton protège le récepteur efficacement
lors du transport. Une notice de 6 pages l’accompagne. Celle-ci
est très détaillée, il est vivement conseillé
de la lire avec attention. Le petit format du RX-7 surprend agréablement.
Comparaison du système
IPD par rapport au codage PCM |
Désignation |
IPD |
PCM |
Compatibilité |
Toutes marques. Un émetteur d’entrée de gamme
est utilisable. |
Système propriétaire, il faut utiliser un émetteur
haut de gamme (PCM) de même marque que celle du récepteur.
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Transparence de transmission |
Sans changement par rapport à un système classique
PPM. |
Sans changement par rapport à un système classique
PPM. |
Précision de la transmission |
Equivalente au mode PPM. |
Le nombre d’informations digitales est limité par
la bande passante du canal d’émission. |
Identification d’une perturbation |
L’IPD recalcule la position des servos en cas de perturbation.
La perturbation est nettement atténuée mais perceptible,
le pilote peut donc réagir. La limite de portée est
visualisée. |
Le mode PCM ne permet pas au pilote d’identifier une perturbation. |
Brouillage |
Brouillage Protection par détection de séquences
de codage brouillées. |
Protection par détection de séquences de codage
brouillées. |
Fail Safe |
Programmable, il s’active après 0,5 s (temps en mode
Hold). Dernière position connue ou position programmée
au sol. Ensuite les servos redeviennent manœuvrables (comme
en étant non alimentés) après quelques secondes.
C’est le seul point faible par rapport au PCM. |
Programmable. Dernière position connue ou position programmée
au sol. Les servos sont figés sur leur position. |
Fonction Hold |
Echange des signaux erronés, le récepteur transmet
aux servos le dernier signal correct reçu. |
Echange des signaux erronés, le récepteur transmet
aux servos le dernier signal correct reçu. |
Portée |
Améliorée car les servos restent stables sur leurs
positions tout en restant actifs si le pilote donne un ordre. |
Améliorée car les servos restent stable sur leur
position tout en restant actifs si le pilote donne un ordre. |
Prix |
Intermédiaire entre le PPM classique et le PCM. |
Prix le plus élevé du marché. |
Le déverminage
Ici, chacun possède ses propres critères, en général
de 4 à 72 heures de fonctionnement au banc pour valider préalablement
la fiabilité des composants. Concrètement, avant tout
essai de portée ou de fonctionnalité le récepteur
est employé au sol avec ses 7 voies pendant quelques heures (10
heures en ce qui me concerne). Les composants électroniques sont
généralement défaillants pendant les premières
heures de leur vie. Ensuite, s’ils sont employés dans leur
plage d’utilisation fabricant, il est peu probable que des défaillances
interviennent. Le RX-7 au terme de ce test n’a montré aucune
défaillance.
Le petit format du RX-7 Synth lui permet de rentrer dans
le fuselage d’un biplan indoor comme le Troll et même
dans un F5F réputé étroit comme l’Ariane
V10. |
Les options catalogue
Multiplex offre la possibilité de relier directement le récepteur
à l’émétteur avec un câble diagnostic
réf.8 5105. Sur le terrain on procède aux réglages
sans émission HF, la fréquence n’est donc pas bloquée
inutilement. Autre option intéressante si le récepteur
est inaccessible dans le modèle, le câble RX-Synth réf.
8 5048 peut y pallier. Si la touche et la LED sont inaccessibles, ce
câble permet de programmer le récepteur, il permet également
la connexion à un PC. Si ce câble est trop court, une rallonge
réf. 8.5031 est disponible. Pour la connexion à un PC
ou Notebook, il faut acquérir la réf. 8.5150. Comme ce
récepteur utilise la technologie Flash, il sera possible de télécharger
le programme de gestion RX-Synth-DataManager sur www.multiplex-rc.de
pour ensuite valider des options du fail safe, mettre à jour
le soft, afficher les fréquences, lire le compteur d’erreurs.
La réalisation
Le boîtier en plastique scindé en 2 coquilles est parfaitement
moulé. Les prises Uni sont compatibles Futaba/JR/Hitec. Les composants
au format CMS, des circuits de réception, ont un haut niveau
d’intégration. Ils sont disposés sur deux platines
en époxy. La liaison mécanique est rassurante vis-à-vis
des agressions mécaniques. Différentes pastilles sont
disposées par le contrôle qualité. La partie connectique
de type Uni est décalée en bout, sur une platine perpendiculaire
(sortie en ligne). A la place d’un registre à décalage
gérant le tri des impulsions on trouve un microcontrôleur
dont la fonction est de trier de manière intelligente les impulsions.
Les noyaux des transfos HF et FI ne sont pas immobilisés à
la cire, un déréglage dans le temps peut donc intervenir
si le récepteur est soumis à des vibrations importantes.
L’absence de quartz enfiché supprime un risque de panne,
c’est un bon point. Un passe-fil protège le fil d’antenne
des vibrations. Le circuit époxy 10/10 servant de support est
robuste, il résistera bien aux mauvais traitements… Nous
sommes en présence d’un matériel de haute qualité
à double conversion de fréquence dont la réalisation
est irréprochable.
La sortie du fil d’antenne est soignée, un
passe-fil est intégré. Inutile de chercher l’emplacement
du quartz interchangeable, synthèse oblige... |
La sécurité de l’utilisateur
Multiplex respecte les normes électromagnétiques CE en
vigueur, c’est la moindre des choses pour ce fabricant.
IPD/PCM
Le bien-fondé du système IPD apparaît clairement
dans ce tableau. L’IPD démocratise la sécurité
des transmissions sans toutefois éviter le brouillage total et
permanent, tout comme le codage PCM. L’IPD offre la sécurité
du codage PCM ou presque, mais à moindre prix. Un émetteur
basique est utilisable, alors qu’un codage PCM impose un émetteur
de même marque, programmable et émettant en PCM. L’économie
au final peut donc être importante…
Multiplex signe ici une réalisation de haute qualité
conjointement à un encombrement réduit au minimum.
Sans boîtier, le poids chute à seulement 13,5 g !
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La première mise sous tension
On allume l’émetteur à moins de 3 m du modèle
puis on branche l’accu de réception au récepteur.
La LED clignote puis reste allumée constamment. Le canal HF de
l’émetteur est trouvé au bout de 4 secondes maximum.
Il suffit ensuite de bouger un manche régulièrement, la
LED va s’éteindre à chaque mouvement. Le réglage
du canal HF est alors terminé. Il ne reste plus qu’à
éteindre puis à rallumer le récepteur, la LED clignote,
le récepteur est prêt à l’emploi, IPD activé.
C’est plus long à écrire qu’à faire…
Ce n’est en tout cas pas plus long que de changer de quartz !
Il reste maintenant à brancher les servos suivant la polarité
repérée sur le côté du boîtier (étiquette).
La sortie B/D est réservée à l’accu et au
câble diagnostique ou PC. AUX correspond à une prise libre
pour l’accu de réception ou un deuxième accu. La
tension d’alimentation selon Multiplex est comprise entre 3,5
et 7,2 V (4 à 5 NiXX) mais au démarrage, il faut disposer
de 4,5 V aux bornes de l’accu autrement le récepteur ne
se met pas en marche. J’ai essayé avec 1 Li-Po (4,2 V)
et effectivement le RX-7 ne fonctionne pas. La LED et le bouton poussoir
servent à déterminer le canal HF, activer le Fail Safe,
désactiver l’IPD, afficher le compteur d’erreur,
faire un Reset. La consommation, de 15 mAh, est un peu supérieure
à la moyenne mais reste faible dans l’absolu.
Le positionnement dans le modèle
Pour trouver la meilleure localisation, il faut se référer
au paragraphe en page 6. Pour obtenir la meilleure portée, on
désactive d’abord l’IPD. Ensuite, on place le récepteur
le plus loin possible de sources de rayonnements pouvant perturber le
fonctionnement (batterie de propulsion, moteur électrique, contrôleur,
moteur à essence, etc. On contrôle alors la portée
antenne rentrée jusqu’à obtenir le meilleur résultat
(moteur arrêté et en marche, on doit avoir environ 80 m
de portée). Une fois cette position trouvée il faut réactiver
l’IPD.
Test de fonctionnement en vol sur un Electra Svenson avec
un moteur à charbons à proximité...
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La programation
- Le Fail Safe permet de donner aux servos une position prédéfinie
et mémorisée en cas de panne. Soit on conserve les servos
au neutre, soit on met par exemple les gaz au ralenti, les aérofreins
sortis, etc. Suivre la procédure indiquée dans le paragraphe
13.
- L’IPD peut être désactivé, le RX-7 fonctionne
alors comme un récepteur classique. Sans intérêt
me direz-vous ? En réalité comme on vient de le voir,
pour trouver la localisation dans le modèle offrant la meilleure
portée, cette possibilité est intéressante. Ne
pas oublier ensuite de réactiver l’IPD. Le paragraphe 14
de la notice indique la marche à suivre.
- Reset. Le récepteur sera remis dans sa configuration sortie
d’usine (canaux HF, Fail Safe). Le paragraphe 15 indique la procédure
d’initialisation.
- Le compteur d’erreurs. Le RX-7 possède trois compteurs
d’erreurs intégrés, sous-tension, trous de réception,
perturbations d’impulsions. La sous-tension est comptabilisée
en secondes, de manière permanente ou momentanée, en dessous
de 4,4 V. Si la tension descend en dessous de 3,0 V le microprocesseur
repart à zéro. Les trous de réception sont comptés
en secondes. Les perturbations d’impulsion sont également
comptées en secondes.
La programmation est vraiment simple. La notice est explicite.
Le fil d’antenne est maintenu par la platine, la soudure
est ainsi ménagée au maximum. |
La portée
Elle est voisine, comme l’indique Multiplex, de 80 m antenne émetteur
rentrée. Antenne émetteur déployée, un nouveau
test permet de constater une portée supérieure à
un récepteur classique (supérieure à 500 m au sol),
les servos restent stables tout en répondant aux ordres du pilote.
Le RX-7 est doté d’une sensibilité élevée.
A noter qu’avec le fil d’antenne passant dans un fuselage
en Kevlar-Carbone, une longueur de 1200 mm peut donner de meilleurs
résultats (à tester IPD désactivé). La sélectivité
est tout aussi satisfaisante avec 10 KHz entre canaux. Comparé
à un C19 Graupner/JR réputé performant, la portée
du RX-7 est supérieure de 20% environ avant la perte de contrôle.
Essai de brouillage
Après le test de portée initial, un test de brouillage
avec second émetteur sur le même canal permet de constater
qu’un récepteur (Pico 5/7) est immédiatement brouillé
(les servos oscillent autour du neutre de manière incontrôlée)
alors que le RX-7, avec l’IPD activé, fige les servos dans
la position clairement reçue, puis sur celle programmée
(Fail Safe). Ce comportement est comparable à celui que l’on
observerait avec un récepteur PCM.
Test en température
Dans une étuve à 45°C pendant 1 heure, puis 50°C,
pour finir à –10°C dans un congélateur, aucun
dysfonctionnement n’est apparu. La température de 45-50°C
peut être atteinte en été dans un fuselage de couleur
foncée laissé en plein soleil ou dans une voiture vitres
fermées. Multiplex indique une valeur maximum de 55°C.
Test en température dans la plage donnée par
le fabricant, ici 45°C, dans une étuve. Ca fonctionne
toujours parfaitement. |
La RX-7-Synth par rapport à sa gamme
Le RX-7 complète l’offre qui comporte aussi le RX-9 et
le RX-12. Le RX-7 permet de satisfaire la majorité des applications
classiques. Il n’y a que les grands planeurs avec 4 volets, 2
aérofreins à lame, un train rentrant, un crochet de remorquage,
un water ballast qui nécessitent au minimum 11 voies…
Mise en garde
Les émetteurs de type MC 3010 ou 3030 ou d’autres peuvent,
avec des mixages ou couplages en chaîne, engendrer des courses
de servos trop longues. Ces impulsions trop longues peuvent alors ne
plus être contrôlées par l’IPD. D’autre
part, en 72 MHz pour le marché US le shift peut être positif
(Multiplex, JR, Aitronics) ou négatif (Futaba, Hitec), le récepteur
suivra automatiquement le shift programmé (paragraphe 11).
Les composants sont répartis sur 2 platines époxy
10/10. Les prises servos sont placées dans la longueur, à
l’opposé du fil d’antenne. |
Conclusion
Le RX-7-Synth DS IPD permet à moindre coût d’obtenir
des performances dignes d’un récepteur PCM haut de gamme,
sans être lié à une marque d’émetteur.
Multiplex démocratise la sécurité des transmissions,
c’est appréciable. La programmation aisée, la compacité
permettant de le loger partout et ses 7 voies font de ce récepteur
un matériel de choix pour toutes nos applications exigeantes.
L’excellente portée sera appréciée des planeuristes…
Bons vols à toutes et à tous !
Carnet d’adresse
Multiplex : www.multiplex-rc.de
Service après vente : Hubsher www.hes-online.net
Les points forts
- Une portée supérieure à la moyenne
- Un format compact
- Une excellente qualité de fabrication
- La possibilité de brancher un deuxième accu (prise
libre prévue à cet effet)
- Une économie de quartz sur les terrains très fréquentés
ou en compétition
- Une programmation facile
- Un compteur d’erreurs
- Une bonne protection contre les brouillages passagers
- Une surveillance de la tension de la batterie de réception
- Un soft évolutif grâce à la technologie Flash
du microcontrôleur
- L’IPD n’est pas un système propriétaire,
il est utilisable avec la majorité des marques en FM/PPM
- L’IPD offre les avantages combinés du PPM et du PCM
mais à un niveau de prix acceptable
- Les servos sont stables sur leur postion, on évite les
frétillements constatés avec les récepteurs
classiques |
Les points faibles
- Il n’existe toujours pas de parade face à un brouillage
total durable, tout comme en codage PCM
- Le RX-7 ne peut fonctionner avec un seul élément
Li-Po (3,7 V). Mais cette utilisation est rare à ce niveau
de gamme, elle est plutôt dédiée aux planeurs
lancé-main ou aux petits modèles pour lesquels le
RX-7 n’est pas dédié
- Les noyaux ne sont pas immobilisés par de la cire |
Récepteur RX-7-SYNTH DS
IPD 40/41 MHz référence 55882 |
Désignation |
Caractéristiques |
Appréciation |
Dimensions |
18 x 29 x 43 mm, format passe partout |
++++ |
Poids complet |
24 g, remarquablement léger pour les performances |
++++ |
Poids sans boîtier |
13,5 g, vraiment léger en regard des performances |
+++++ |
Boîtier |
Plastique antichocs, moulage de belle qualité |
++++ |
Prises |
Uni, sortie en ligne, prises dorées, pratiques et fiables
|
+++++ |
Type |
Double conversion de fréquences |
+++++ |
Bande |
41 MHz et 72 MHz |
+++++ |
Bande passante |
10 KHz, valeur classique sur ce type de matériel |
++++ |
Modulation |
FM/PPM compatible avec toutes les grandes marques |
+++++ |
Séparation des voies |
Sans reproche en toutes circonstances |
+++++ |
Nombre de canaux |
7 canaux, c’est adapté à une majorité
de modèles |
+++++ |
Tension d’alimentation |
4,5 à 7,5 V, plage d’alimentation classique excluant
1 seul Li-Po (lancé-main) |
+++ |
Plage de température |
-15° à + 55°C, conforme au matériel sur
le marché |
++++ |
Consommation |
15 mA, consommation raisonnable |
++++ |
Sensibilité |
2 µV, excellente sensibilité |
+++++ |
Fail Safe |
Oui, programmable |
+++++ |
Circuit imprimé |
Epoxy 10/10 |
+++++ |
Composants |
CMS |
+++++ |
Quartz |
Synthétiseur PLL, donc économie de quartz RX !
|
+++++ |
Longueur antenne |
880 mm, longueur légèrement inférieure à
la moyenne |
++++ |
Prix public indicatif |
89 € |
+++++ |
+++++ Excellent ++++ Bon +++ Moyen ++ Passable
+ Insuffisant |
Contacter l'auteur :
pascal-delannoy@jivaro-models.org