Quel est ce surprenant biplan aux lignes inhabituelles et à
la déco qui crache le feu ?
C’est en fait l’un des plus gros appareils de la gamme RC-Factory,
fabricant tchèque bien connu pour ses kits de voltigeurs d’intérieur.
Celui-ci est conçu pour une voltige musclée, en extérieur.
Ce n’est plus un indoor mais un parkflyer qui nécessite
quand même un certain volume, quand on ne fait pas que du stationnaire
pendu à l’hélice.
Le Revo P3 est le
plus imposant des biplans de la gamme RC-Factory.
Biplan Revo P3 poursuivi ici par un quadricopter Alpha
250Q Graupner en immersion. (Merci à ChaptErwan pour les
vues aériennes stabilisées avec son Mavic magique
!)
Caractéristiques
techniques
Fabricant : RC-Factory
Modèle : Revo
P3
Prix TTC indicatif : 95 €
Envergure : 940 mm
Longueur : 1020 mm
Corde : 210 mm et 130 mm
Profil : Biconvexe symétrique 10%
Surface : 32 dm²
Masse : 490 g
Charge alaire : 15,3 g/dm²
Equipements
Moteur : T-Motor AS2212-10 de 1250 kV
Contrôleur : T-Motor 18A
Hélice : 10''x6''
Pack propulsion : Lipo 3S 850 à 1200 mAh
Servos : 4x DH90 High Speed
Radio : 4 voies
L’inspirateur
L’Américain Skip Stewart
a été modéliste pendant de nombreuses années,
avant de devenir pilote d’acrobatie grandeur. Il est devenu
showman et est connu pour ses figures époustouflantes à
bord de son Prometheus 2, un Pitts S-2S très largement modifié
et puissamment motorisé. C’est lui qui coupe des banderoles
en passage sur la tranche à quelques mètres du sol.
C’est lui aussi qui s’amuse à parcourir toute
la longueur de la piste en glissade à côté d’un
motard qui attrape le saumon de son aile basse à la main
ou qui effectue un passage entre deux rampes pendant qu’un
motard saute avec un tremplin par-dessus. C’est un spécialiste
du show à l’américaine, avec fumigènes
et explosions.
En association avec
les designers de Saurenman Aero Works et Weinmo Composites, a été
créé un monstre de puissance aux lignes fantastiques
: le Revolution P3. La cellule de ce nouveau biplan compact majoritairement
en composites et à l’aérodynamique soignée
est conçue pour être à la fois la plus légère
et la plus solide possible. Les lignes du fuselage sont fluides
et les ailes ne sont pas perturbées par le moindre câble.
De chaque côté de l’aile, un mât réunit
les longerons en carbone, permettant à l’appareil de
résister à +12 et -7G !
L’appareil grandeur est encore en phase de mise au point mais
RC-Factory n’a pas attendu qu’il ait effectué
son baptême pour sortir la version parkflyer présentée
ici.
Découverte du
kit
Le contenu du kit
: tout y est, sauf les roues. Dommage.
Après avoir monté quelques modèles de ce fabricant,
on se rend compte dès l’ouverture de la boîte que
le Revo est plus grand et plus massif. Les 4 tronçons d’ailes
ne sont pas de simples planches, ils possèdent un vrai profil
symétrique et ça, c’est un grand changement. Ce
sera à la fois plus robuste et bénéfique du côté
aérodynamique. Le fuselage reste simple puisque réalisé
en forme de croix à partir de 2 épaisses planches d’EPP.
Tous les fraisages et les principales découpes sont faits. Quelques
morceaux sont teintés dans la masse. Sur les autres, la peinture
en 4 couleurs est jolie et précise. Malheureusement, une petite
partie sera masquée par les renforts d’angles du fuselage.
A noter que le fabricant propose 2 coloris différents. Soit noir
et rouge, soit… rouge et noir !
Comme d’habitude, tous les renforts en carbone et en contre-plaqué
sont livrés et prédécoupés. Les accessoires
sont sous sachets. Le train d’atterrissage est une belle pièce
en carbone. Par contre, c’est dommage mais les roues ne sont pas
fournies. Et ça l’est davantage puisqu’il faut trouver
des roues de 40 mm très étroites, moins de 8 mm d’épaisseur,
pour qu’elles entrent dans les carénages en mousse, ou
bien modifier ces derniers en les élargissant.
L’impression en 4 couleurs est très
soignée, tout comme les découpes. A droite, une partie
des accessoires.
La notice de montage n’est pas livrée. Elle est téléchargeable
sur le site du fabricant et détaille toutes les étapes
sur une vingtaine de pages illustrées.
Le combo motorisation a été commandé en même
temps que l’avion : un brushless T-Motor AS2212-10 de 1250 kV,
un contrôleur T-Motor 18A et une hélice GWS 10''x6''. Le
tout est alimenté par une batterie 3S de 850 à 1250 mAh.
On complète cet équipement avec 4 mini-servos de 10 g
DH90 High Speed digitaux.
Le combo motorisation proposé par
le fabricant est parfait et de qualité.
Une
construction simple et rapide
Tout d’abord comme sur tout modèle en EPP il est préconisé
de placer tous les éléments bien à plat et sous
presse pour qu’ils retrouvent une forme normale qui aurait pu
être altérée suite au transport. Pour les ailes,
on pensera aussi à contraindre les charnières en repliant
les gouvernes sur l’extrados pendant une petite heure, dans le
but de les assouplir.
On commence par renforcer la partie horizontale du fuselage avec le
collage à la cyano de deux joncs carbone dans l’épaisseur,
sur toute la longueur et de chaque côté pour bien rigidifier
en torsion. On retrouve trois autres longerons en plat carbone qui solidarisent
bien les volets de profondeur pour empêcher qu’ils ne plient
lors de l’effort. Le fabricant a proprement fendu chaque élément
pour que les renforts viennent à fleur sans dépasser.
Les gouvernes sont repliées
sur les parties fixes pendant quelques heures pour assouplir les
charnières.
Collage de renforts en plat carbone
sur la tranche du fuselage.
De nombreux renforts sont intégrés
dans la cellule. Ici, celui de la gouverne de profondeur.
Collage du stab contre la partie plane
du fuselage.
On passe ensuite à la partie verticale inférieure du
fuselage qui est séparée en trois afin d’insérer
des renforts verticaux en contre-plaqué en forme de T inversé.
Même si la notice indique de la cyano medium, j’ai préféré
de l’époxy 5 min pour coller ces renforts importants qui
rigidifient le fuselage sur toute sa hauteur, du support de train jusqu’à
l’aile haute. Sur la partie basse, deux petites plaques en époxy
à la forme du profil de l’aile permettront de bien rigidifier
le support du train d’atterrissage. Là encore, la colle
époxy a été utilisée.
Le support du train d'atterrissage est
solide. Deux plaques d'époxy prennent en sandwich le fuselage
renforcé par des montants en contre-plaqué.
Avant d’assembler le reste du fuselage, il faut vérifier
le neutre des servos et y fixer les palonniers. Collés dans l’épaisseur,
les servos de profondeur et de direction ne seront plus accessibles,
emprisonnés entre les plaques verticale et horizontale du fuselage.
Il est donc très important de s’assurer qu’ils fonctionnent
correctement. Les servos recommandés entrent bien sûr sans
avoir besoin de retoucher quoi que ce soit.
Le stab est ensuite rapporté sur la partie horizontale en tenant
compte du détrompeur qui évite toute erreur, bien à
plat sur le chantier. La partie inférieure du fuselage est alors
collée, en s’assurant qu’elle est bien rectiligne
et perpendiculaire.
Le fuselage forme une croix. Les servos
de profondeur et direction sont enfermés à l’intérieur
Dans les angles, de larges bandes d’EPP prennent place qui masquent
malheureusement une partie de la belle décoration mais empêchent
le fuselage de se vriller. Elles cachent également les câbles
des servos ainsi qu’une partie du contrôleur et du récepteur.
A l’avant, le support moteur se glisse parfaitement dans son emplacement,
collé à l’époxy car l’endroit est très
sollicité par les vibrations qui peuvent être présentes
en cas de chocs sur l’hélice.
Tous les collages se font à la
cyano ordinaire, elle n'attaque pas l'EPP.
Maintenant, place aux commandes. Elles sont en jonc carbone de 1 mm
et guidées tout le long du fuselage dans des petits pontets en
contre-plaqué. Côté servos, les chapes sont accompagnées
d’un embout fileté qui permettra d’ajuster la longueur
de la commande. Attention à bien enfoncer la petite goupille
indépendante qui ferme la chape. A l’autre bout, c’est
un morceau de tube en plastique qui raccorde la chape à la tringlerie
après l’avoir ajustée à la bonne longueur.
Les guignols sont en plastique. Pour favoriser l’adhérence,
on peut poncer légèrement avec du gros papier de verre
les parties en contact de l’EPP.
Les commandes en jonc carbone sont guidées
sur toute la longueur du fuselage.
Les embouts filetés sont collés
sur les joncs carbone puis sertis avec un coup de pince.
Les guignols sont en carte plastique.
Pour favoriser l'accroche de la colle, la surface est dépolie
au papier de verre.
La
voilure
Les ailes demandent un peu plus de travail. Il faut être attentif
avant de raccorder les noyaux.
L’aile basse est construite extrados sur le chantier, ce qui donne
un peu de dièdre du fait que le profil est dégressif.
Pour l’aile haute, c’est le contraire. Une fois que cela
est fait, il faut découper une petite tranchée de 1 ou
2 mm de profondeur dans la longueur de l’aile qui servira à
insérer dessus et dessous les longerons en carbone. D’autres
petites saignées sont à faire pour y glisser les fils
servos, 3 ou 4 mm de profondeur suffisent. Une fois les servos sont
en place, il faut s’occuper des guignols, avec une fente dans
l’aileron alignée au palonnier, à une distance précise
de la charnière comme indiqué sur la notice de montage.
Dans ce même alignement, des petites plaques percées sont
intégrées dans le bord de fuite pour y attacher les montants
qui relieront les ailerons de l’aile basse à ceux de l’aile
haute.
Pas de risque d’erreurs dans les
collages, il y a des détrompeurs partout.
Collage à l'époxy des ailes
en deux parties. Elles reposent à plat sous presse durant
le séchage.
Les longerons sont collés dans
des rainures, juste sous la surface.
Les commandes d’ailerons sont vraiment très courtes, juste
composées d’une vis dont on a coupé la tête
et de 2 chapes.
Ensuite on colle l’aile en faisant passer les prises des servos
du côté où sera placé le récepteur.
Les haubans sont en EPP de quelques millimètres qu’il faut
renforcer avec des plats de carbone à recouper à la bonne
longueur. Ces haubans doivent être placés correctement
sur l’aile, attention au sens, les languettes qui les maintiennent
sont plus larges en bas qu’en haut.
Collage des renforts en plat carbone dans
les haubans réunissant les deux ailes.
Installation des servos dans l'épaisseur
de l'aile. Un rainure faite au cutter permet de glisser le câblage.
Les commandes d'ailerons sont ultra-courtes.
Les chapes sont réunies par un morceau de tige filetée
issue d'une vis.
La mise en croix est délicate. Il faut s’assurer que l’extrados
de l’aile basse est bien perpendiculaire au fuselage, tout en
vérifiant la triangulation. Une fois sec, l’avion est retourné
puis c’est au tour de l’aile haute qui doit avoir elle aussi
son intrados bien à l’équerre par rapport au fuselage
et aux haubans.
Les commandes reliant les ailerons sont constituées de jonc carbone
et de chapes réglables pour tout aligner proprement.
Les seules charnières à coller sont celles de la dérive,
il faut inciser la partie fixe et la partie mobile au cutter, les emplacements
sont déjà marqués sur le modèle par des
encoches dans l’EPP.
La mise en croix se fait à l'envers
sur le chantier. Bien vérifier tous les équerrages
durant le séchage.
La dérive est articulée
par des charnières en plastique. Pour les autres gouvernes,
c'est le matériau aminci qui en fait office.
Comme sur tout voltigeur à la mode,
des cloisons sont collées sur les ailes pour favoriser théoriquement
le vol tranche.
Le
train d'atterrissage
Il reste à installer le train. Un léger travail de limage
est à faire au niveau des 2 plaquettes d’époxy collées
auparavant : une 3e plaque horizontale doit se glisser librement dedans
car c’est elle qui verrouillera le train à sa place.
Le train est glissé puis verrouillé par la plaque. Il
faut les percer de 2 trous pour y glisser les 2 vis autotaraudeuses
qui immobilisent l’ensemble.
Les roues dont je disposais étant nettement plus épaisses
que le carénage, j’ai dû confectionner une couche
intermédiaire découpée dans un morceau de mousse
noire.
D’un côté, le carénage offre un flanc plein.
De l’autre, il est évidé pour le passage de la roue.
La fixation sur la jambe de train se fait avec une lamelle en époxy
emprisonnée lorsqu’on serre la vis qui sert d’axe
de roue.
La béquille de queue en plaque époxy est collée
dans l’épaisseur du fuselage. Malheureusement, la fixation
ne résistera pas à quelques décollages et atterrissages.
Pour plus de solidité, une entaille plus profonde que ce qui
est indiqué peut être pratiquée. Le plus simple
et plus durable est quand même de la remplacer par un jonc en
fibre de verre de 3 ou 4 mm collé sur plusieurs centimètres
dans le fuselage.
Perçage du train d'atterrissage.
Un morceau de scotch papier permet de bien se repérer.
Les plaques de fibre nécessintent
un peu d'ajustage pour y glisser le train en carbone.
La fixation du train est astucieuse, les
efforts sont repris largement sur fuselage et l’aile basse.
Les carénages n’étant
pas assez larges, une épaisseur de mousse intermédiaire
a été ajoutée.
La roue est fixée sur une languette
de fibre de verre qui vent se coller sur le carénage.
Les carénages sont maintenus en
place avec la vis qui sert d’axe de roue.
La béquille en plaque époxy
risque de se décoller assez vite. Par la suite, elle a été
avantageusement remplacée par un jonc de fibre de verre.
Le moteur préconisé par le fabricant entre parfaitement
dans son emplacement. Il est monté sur sa croix métallique
et fixé sur le couple par 4 vis.
Le contrôleur et le récepteur viennent se caler dans l’angle
du fuselage et on arrive même à les dissimuler avec les
fils sous les renforts d’angles.
Des inserts en plastiques sont intégrés
dans les ailerons. Ils permettent de raccorder les ailerons de l'aile
basse à ceux de l'aile haute.
Le moteur est fixé sur sa croix
métallique puis vissé sur le couple en contre-plaqué.
L'hélice est solidement fixée
sur le prop-saver.
Le contrôleur et le récepteur
restent à l'air libre.
Réglages
Le centre de gravité se situe à 90 mm du bord d’attaque
de l’aile supérieure, il est possible de le déplacer
de quelques millimètres selon le style de vol choisi. Les débattements
ne sont pas indiqués dans la notice. Je vous recommande de mettre
de l’expo car les gouvernes sont énormes et agissent bien,
ainsi que des petits débattements pour se calmer les nerfs. Les
plus violents mettront 45° partout...
Centrage : 90 mm du bord
d'attaque
Débattements :
Petits
- Roulis : 18 vers le haut ; 18 mm vers le bas
- Tangage : 30 vers le haut ; 30 mm vers le bas
- Lacet : 40 mm de chaque côté
Grands
- Roulis : 40 vers le haut ; 40 mm vers le bas avec 30% d’expo
- Tangage : 50 vers le haut ; 50 mm vers le bas avec 30% d’expo
- Lacet : 90 mm de chaque côté
Le contrôleur et la batterie sont
bien ventilés, ils sont maintenus avec du Velcro.
En
vol
Le Revo P3 est inspiré
d’un prototype d’avion de voltige conçu pour
le pilote d’exhibitions américain Skip Steward.
Pour commencer, ce parkflyer nécessite d’avoir à
disposition un espace relativement dégagé pour évoluer
sereinement. Ensuite, à cause des petites roues et du train caréné,
il faut disposer d’une piste ou d’un chemin plat sans aspérités.
S’il s’agit de petits graviers, ça passe encore mais
si c’est de l’herbe, il faudra qu’elle soit tondue
au plus court. Sinon, le modèle risque de passer sur le nez ou
d’arracher ses carénages, voire de casser son train.
A cause des petites roues et des carénages
de roues, il faut une piste en dur pour décoller du sol.
RC-Factory propose deux décors. L’un à base
de noir comme ici, l’autre de rouge.
Une autre solution est de lancer le modèle et de le rattraper
à la main ou de se poser avec extrêmement de finesse au
plus court en effectuant un atterrissage 3 points. Dans ce cas, on peut
même se passer du train mais c’est vraiment dommage.
Ensuite, il faut peut de vent car le modèle est léger
et très sensible. C’est sans vent qu’on exploitera
au mieux ses capacités.
Sur piste, on décolle à mi-puissance en poussant légèrement
la profondeur, l’important est de donner de la vitesse à
l’avion pour que la queue quitte le sol en premier, sinon elle
frotte par terre et augmente la distance de décollage. Autre
méthode, mettre plein pot et tirer légèrement sur
la profondeur pour décoller en quelques mètres.
Si le lancer se fait à la main, il faut tenir le modèle
soit par en dessous derrière l’aile mais le fuselage est
souple à ce niveau, soit au-dessus devant la cabine en faisant
attention à ne pas la décoller. Mettre pratiquement à
fond pour partir à la verticale.
Pour tout ce qui est de la voltige classique, il est possible de bien
s’amuser même si l’on n’est pas un expert, le
modèle a une certaine inertie qui est bien agréable, ça
change des voltigeurs poids plume habituels. Dans les virages, il est
indispensable d’utiliser la dérive sinon le Revo file tout
droit. Il se comporte normalement comme tout avion, les trajectoires
sont rectilignes, ce qui donne la possibilité de passer dans
des endroits assez étroits ou d’amener l’avion où
l’on veut qu’il aille.
En vol dos, on doit pousser très légèrement. Pour
le vol tranche, il faut jouer à peine avec la profondeur pour
garder le cap. De petites différences au niveau du centrage peuvent
jouer durant ces phases de vol. Il est préférable d’être
le plus proche possible de celui indiqué par le fabricant.
Avec ses deux ailes, la surface est importante
donc la charge alaire est relativement faible.
Concernant les loopings, il faut presque toute la puissance dans la
phase de montée et ensuite beaucoup réduire pour ne pas
perdre trop d’altitude. Cependant, ne pas tirer trop fortement
sur le manche de profondeur car cela freine plus qu’autre chose.
Il est préférable de garder un filet de moteur et de jouer
délicatement avec les manches sinon l’avion risque de décrocher
lorsqu’il revient à plat.
Un grand coup de moteur et en quelques secondes on est assez haut pour
essayer les vrilles, la motorisation est parfaitement adaptée
au modèle. Sans l’aide des ailerons, les vrilles sont larges
et lentes en formant de grands cercles. Avec les ailerons, ça
tourne beaucoup plus vite mais sur moins large et cela consomme aussi
beaucoup plus d’altitude, en vrille à plat comme en vrille
dos. Concernant le torque roll, il est préférable qu’il
n’y ait pas de vent sinon c’est quasiment impossible car
le modèle est très vite emporté, il faut se battre
pour le garder sur place. Cependant il n’est pas difficile de
faire une touchette de la dérive au sol mais il faut quand même
bien jouer sur les manches, on sent qu’il n’est pas aussi
léger que certains 3D de la même taille. Le couple moteur
se fait légèrement sentir mais grâce aux ailerons
sur les 2 ailes et à l’ensemble des gouvernes qui sont
bien soufflées, on le contre sans difficulté. Et pour
les tonneaux, c’est simple même pour ceux à plusieurs
facettes bien que le fuselage se torde un peu dans les figures violentes.
A pleine puissance, ils tournent à environ 2 tours par seconde
avec les grands débattements.
Sans vent, le vol stationnaire est facile.
En l’absence de piste, le pilote peut rattraper l’avion
dans cette position.
Pour l’atterrissage sur piste, c’est simple, une petite
approche avec un filet de gaz et on tire légèrement sur
la profondeur. Il ne faut pas tout couper car le plané est très
mauvais et il faut garder un peu de vitesse pour ne pas décrocher.
Cependant les tests ont montré que le Revo ne décroche
pas d’un coup, on peut presque rester à l’oblique
et descendre en parachutant sans avancer. Pour cela on joue avec le
moteur et on tire sur la profondeur, utile pour venir se poser comme
une feuille en faisant toucher la dérive en premier. Sinon attention
de bien arrondir car le train est malheureusement assez fragile si vous
vous posez de manière plus conventionnelle sur des surfaces non
lisses comme un chemin ou de l’herbe. Le mieux s’il n’y
a pas possibilité de voler sur un terrain avec une piste est
d’avoir un pré avec de l’herbe bien haute ou de le
rattraper à la main mais les supports de l’aile haute risquent
de ne pas aimer.
Le Revo est aussi un super voltigeur 3D bien agressif qui permet de
faire un programme de vol avec des figures et lignes bien propres. Vol
dos au ras du sol, déclenchés inversés à
2 mètres de hauteur et les enchaînements pendu par le nez,
cercles en tonneaux à ne plus pouvoir les compter, on peut réellement
faire des figures complexes, nettes et précises.
Le décor de l’intrados est
sympa et bien différent de l’extrados. Le vol dos est
aussi agréable que le vol à plat, on n’hésite
pas à descendre bien bas.
La motorisation est très
puissante, ça grimpe à la verticale sans s’essouffler.
L’avion se cale sur son axe en vol tranche. Il faut très
peut de débattements à la dérive pour maintenir
cette figure.
Certains font quelques petites modifications pour plus d’efficacité
comme augmenter la surface de la dérive en ajoutant un peu de
matière en dessous ou des renforts en tige carbone sous le stab
et en croix sur les ailes jusqu’au fuselage pour contrer la torsion.
Pour ma part, je n’ai rien changé au modèle car
il est déjà très bien, un peu plus lourd que la
majorité des 3D mais tout aussi efficace. L’autonomie de
vol d’une petite dizaine de minutes permet de bien s’amuser
et de se perfectionner en matière de pilotage.
Conclusion
Le Revo P3 est un beau biplan voltigeur en EPP de très bonne
qualité.
Les seuls petits points négatifs relevés sont la relative
fragilité du train d’atterrissage, le fait que l’avion
ne soit pas démontable, ce qui prend une place non négligeable
dans l’atelier ou la voiture et son léger manque de rigidité
au niveau du fuselage. Pour tout le reste, c’est parfait, un montage
relativement simple, une belle déco, de bonnes qualités
de vol et un style bien à lui.
On a presque les mêmes sensations de pilotage qu’avec un
voltigeur 3D habituel mais le Revo a une vitesse de croisière
et une inertie plus importantes, ce qui lui procure plus de réalisme
et n’est pas désagréable, au contraire même.
En gros, il se démarque bien du reste de la gamme proposée
ces derniers temps.
Pendu par l’hélice, à
quelques centimètres de l’objectif… Ca fait la
joie du photographe.