Aout
2009, au Menez Hom, mon frère crashe son ASW 15 de 5 mètres...
C'est un vieux briscard qui a "vu le loup" maintes et maintes
fois... mais là, c'est trop !
Les ailes sont intactes mais le fuselage est polyfracturé dans
sa partie centrale.
Le cœur gros, Philippe ramasse les morceaux, remettant à
son retour à Bordeaux la triste tâche qui consiste à
dépouiller la carcasse avant de l'accompagner à la déchèterie.
Un mois après, écoutant sa mésaventure, je lui
propose de me l'apporter car pour moi, un planeur n'est jamais tout
à fait mort...
Muni de gants, je dégroupe toutes les parties
fracturées, découvrant des anciennes réparations.
J'arrache les "emplâtres" à
l'adhérence douteuse avec force pinces, ciseaux à bois,
etc.
puis j'ébarbe les morceaux avec du 80 afin
de faciliter le réassemblage futur.
La préparation des surfaces se fait par un
ponçage énergique, indispensable avec la résine
époxy et,
avec un marker indélébile, je dessine TOUS les traits
de fracture afin de mieux visualiser les zones à stratifier.
J'ai préparé un certain nombre de planchettes
en samba 20/10 sur lesquelles j'applique du double face,
ce sera le fixateur externe du fuselage reconstitué.
Cette manœuvre demande au début 3 ou 4
mains... Mais le résultat est probant.
Après avoir introduit une lampe basse consommation
dans la queue (c'est Noel !), je commence la stratification.
IMPORTANT !!!
"On découpe des bandes de tissus 160g/m² de 5 cm
de large et d'une longueur fonction de la zone à couvrir et
on les pose DANS LA SENS LONGITUDINAL, à la façon des
planchettes, en les faisant se chevaucher par leurs bords. Ainsi,on
couvre le périmètre de la section à réparer,
à raison de trois couches".
Bien sûr on commence la stratification par
le fond..;o), puis on finit par le contour de l'habitacle.
Ponçage à l'orbitale du fuselage, masticage
avec un mélange époxy-microballon-silice colloïdale,
ponçage au 400.
Un apprêt garnisseur permet de boucher les "trous d'épingle"
qui peuvent subsister.
Deux couches apprêt au pistolet et il ne reste
plus qu'à remettre le convalescent à son papa... ;o)
Ce gros fuselage n'a pris que 200 g, ça valait la peine d'en
mettre un coup.
"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles
que nous n'osons pas,
c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles".
(Sénèque)
Contact : papy-solex@jivaro-models.org