|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Qui ne connaît pas le célèbre
« Rafale Dépron » de Stéphane Pinson
qui a été construit sous toutes les déclinaisons
possibles aux quatre coins de la planète. Le modèle, créé en 2000, était
conçu pour un speed 480 et des accus de 7 ou 8 éléments
Ni-MH. (NDLR : Stéphane s'en est inspiré quelques années
plus tard pour créer ses Rafale et Gripen version Dépron,
qui ont ensuite donné naissance au Micro Rafale dont le plan
est téléchargeable ici.)
Sept ans plus tard, les moteurs à balais sont presque relégués
aux oubliettes et les Li-Po s’imposent sur ce genre de petit modèle. A l’ouverture de la boîte, on découvre
un beau fagot de bois de bonne qualité, quoiqu’assez peu
homogène. (Les deux planches de nervures étaient d’un
poids bien différent, par exemple).
Le kit comporte tout le bois, la verrière, l’entoilage ainsi que la décoration en film autocollant prédécoupé et l’accastillage : guignols, chapes, etc. ainsi que le fameux Speed 480 qui va aller rejoindre les autres dans un tiroir en attendant des jours meilleurs... La construction ne pose pas de problème particulier
pour quelqu’un ayant déjà une première expérience
en la matière. La doc n’est pas extrêmement détaillée
mais décrit bien les différentes étapes.
Le couple moteur en contre-plaqué étant prédécoupé et percé aux cotes du Speed 480, j’ai dû en confectionner un nouveau plus adapté au Typhoon et sa fixation en trois points avec une plaque d’époxy de circuit imprimé.
La seule modification d’importance au fuselage fut de rendre la dérive démontable plutôt que de la coller en place afin de faciliter le rangement et le transport. J’ai donc collé dans le fuselage deux petits tubes alu de 3 mm dans lesquels viennent s‘emmancher deux joncs de carbone de 2 mm collés dans la dérive, le blocage de celle-ci en place étant effectué par deux paires de petits aimants néodyne rond de 5 mm sur 1 mm d’épaisseur.
Ces aimants ont une force d’attraction surprenante pour leur taille et suffisent amplement à empêcher la dérive de se décrocher en vol. De plus, leur forme ronde les rend très simple à placer puisqu’il suffit d’un simple coup de forêt de 5 mm dans le bois et d’une goutte d’époxy pour les installer à demeure.
La construction des ailes est elle aussi simple et classique, les nervures sont collées sur les longerons et le faux bord d’attaque, puis partiellement coffrées.
Elles sont ensuite simplement enfilées sur les clés d’aile et collées en place. Il est intéressant avant cela d’entoiler le fuselage, celui-ci étant relativement complexe à entoiler du fait de sa forme et des plans canard. En revanche, entoiler les ailes après coup ne pose aucune difficulté et cela permet d’être plus à l’aise au moment de leur collage sur le fuseau ainsi que d’ouvrir deux trappes dans les coffrages d’intrados afin d’enfiler correctement les clés d’aile dans les nervures (attention, il est facile d’endommager leur logement dans le balsa tendre des nervures).
J’ai choisi d’articuler les élevons
au scotch cristal, méthode qui me donne entière satisfaction
si elle est effectuée proprement.
Au moment de vérifier le centrage, un problème
survient : le moteur accuse 30 grammes de moins que le Speed
480 alors que l’accu, lui, est passablement plus lourd que celui
préconisé.
Dernière modification du modèle, confronté à des problèmes de surchauffe des éléments moteurs lors de mes premiers vols, j’ai fini par creuser une entrée d’air façon « NACA » dans le nez afin de refroidir un peu l’accu et surtout le contrôleur.
Le modèle en ordre de vol sort finalement à 620 grammes, ce qui fait 40 grammes de plus que le poids préconisé. Compte tenu du surplus de puissance apporté par la motorisation choisie, le premier vol devrait s’effectuer sans trop de problèmes. Le plan préconise des débattements de 10 mm de chaque côté des gouvernes. J’ai préféré garder un peu plus d’amplitude (15-20 mm) tout en prévoyant de pouvoir limiter la course aux dual-rates. Le cenrage, lui est laissé à la valeur indiquée sur le plan (restons prudents !) Le premier lancer étant toujours un peu stressant,
un lanceur est requis parmi l’assistance. En vol, on retrouve bien un comportement de delta. Le Rafale s’enfonce pas mal dans les virages, ce qui est assez surprenant de prime abord. La vrille à plat , typique des deltas, est très jolie et très simple à déclencher, pourvu de ne pas avoir un centrage trop avant. Le vol lent aux grands angles passe aussi très bien mais est plus difficile à obtenir du fait de la bonne finesse de l’avion et de son très bon plané. Il faut le laisser ralentir tout en cabrant très progressivement sous peine de le voir simplement remonter sans augmenter son incidence. En revanche, une fois l’attitude cabrée
obtenue, on peut redonner progressivement des gaz afin de lutter contre
la forte trainée générée et maintenir
l’altitude. Les passages bas très lents sont alors un
régal, tout en restant assez sécurisant, le modèle
prévenant bien avant le décrochage par des oscillations
de plus en plus fortes. Au bout d’une dizaine de minutes, il est temps de poser la bête. Le retour à la planète se fait lui aussi sans aucun problème, il suffit de le laisser venir à plat, moteur coupé, et d’amener progressivement la profondeur à cabrer afin de le ralentir, le toucher se fait alors tout en douceur. A noter encore, quelques modifications de dernière minute. La prise en main du modèle au lancer n’offrant aux doigts qu’un tout petit centimètre de fuselage dépassant sous l’aile et l’Oracover étant décidément bien glissant, le cinquième lancer s’est terminé en poireau cinq mètres plus loin, l’avion ayant échappé à mon lanceur en chef (sans rancune, hein, Jeff !). Il en résulta une première modification : raccourcissement de dix bons centimètres du nez de l’avion. Après réparation, une deuxième modif toute simple semble nécessaire : coller deux petites bandes de papier de verre sur les flancs, ce qui assure la prise en main très efficacement (j’aurais mieux fait d’écouter les conseils plus tôt). En conclusion, ce petit Rafale est bien agréable à construire, sans aucune difficulté notable, est une semi-maquette plus « semi » que « maquette » avec son fuselage de section carrée mais bien jolie et qui change un peu de ses congénères en Dépron, et, surtout, possède des qualités de vol réelles, présentant un vrai caractère de delta tout en restant très sain et sécurisant en l’air.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|