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Présentation : Mathieu Davy
Vous partez en vacances bientôt
? Vous aurez un peu de temps ?
Alors venez voir par ici, j'ai quelque chose pour vous : un petit puzzle
pour se détendre. Mais non, pas ces petites pièces en carton
que l'on place les unes à côté des autres, non ! Il
s'agit plutôt de pièces en bois et en carbone pour faire
un nouveau joujou à trimbaler partout…
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Le Puzzle est un micro-planeur de 90 cm
d'envergure, vif, rapide et voltigeur. Il est livré en kit
à construire à partir de pièces en balsa et en
contre-plaqué découpées au laser. |
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Caractéristiques techniques
Nom : Puzzle
Fabricant : BLH
Andorra
Envergure : 90 cm
Longueur : 58 cm
Profil : RG14
Surface : 10,8 dm²
Poids : 215 g
Charge alaire : 20 g/dm²
Radio : 2 voies
Prix : 49 € |
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Comme pour un "vrai" puzzle, les pièces
sont livrées dans un sachet transparent, et sont au nombre de 120
(Si, si, j'ai compté !), ce qui en fait un des plus petits puzzles
que j'ai jamais réalisés. Cependant, tout y est : toutes
les pièces découpées au laser sont propres et régulières,
les longerons en carbone sont déjà coupés à
la bonne longueur, et tout l’accastillage est fourni : guignols,
chapes à rotule, écrous et autres vis de fixation, tout
y est. Pour finir, un plan à l’échelle 1 ainsi qu’une
notice agrémentée de nombreuses photos détaillent
la construction. Si vous souhaitez voir à quoi elle ressemble,
elle
est téléchargeable sur le site du fabricant.
Bref, BLH ne se moque pas de nous et la qualité est au rendez-vous.
Il ne manque que les autocollants pour la pub !
Reste maintenant à voir si vos gros doigts boudinés seront
à même de réaliser l’assemblage du moustique
! (Là, vous n'êtes pas obligé de vous sentir visé,
n'est ce pas Bruno ?)
Toujours à la manière de son cousin en
carton, l’assemblage du puzzle andorran commence par un tri soigneux
de toutes les pièces. Je vous conseille d’utiliser un grand
plan de travail où vous pourrez faire des "tas", et ainsi
mieux repérer les tout petits morceaux ainsi que les nervures qui,
pour certaines, ne sont pas évidentes à distinguer de leurs
voisines, notamment les nervures d'emplanture et celles qui les suivent,
qui sont différentes pour chaque demi-aile. Rassurez-vous, le "grand"
plan de travail prend aussi en compte la place pour effectuer l’assemblage
tellement le jouet est minuscule ! On verra par la suite que ça
n’est pas toujours un avantage.
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Malgré la petite taille de ce Puzzle,
l'aile est en 2 parties. Cet encombrement réduit permet de
le trimballer sur toutes les pentes. |
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On
attague par le fuselage ! |
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Stab d'abord : trois/quatre morceaux, volet compris,
par demi-stab ; un peu de ponçage pour arrondir les angles et c'est
déjà fini. Pensez juste à biseauter l'emplanture
pour avoir un angle de 110° entre les deux demi-stabs, ainsi que les
volets pour leur permettre de débattre. Un petit truc pour assembler
rapidement et sans décalage les morceaux : Posez-les sur le plan
de travail, comme ils devraient être en définitive, puis
scotchez-les ensemble sur toute la longueur du joint. Retournez le tout,
dépliez, insérez de la colle dans la fente, repliez, c’est
collé ! Un petit coup de poncette et on n'en parle plus.
On enchaîne directement avec le fuselage qui réserve un tout
petit peu plus de travail. Celui-ci est en fait une simple caisse très
arrondie, et se construit tout à fait classiquement. Par contre,
vu sa taille, je vous conseille d'intégrer dès la première
étape (collage des doublages en contre-plaqué) de la courbure
aux flancs en tordant ceux-ci ainsi que les doublages (En faisant attention
à faire un droit et un gauche). Ils seront d'autant plus faciles
à raccorder avec les couples par la suite. Ensuite, lors du collage
des baguettes d'angles. Il faut confectionner le bloc de l'arrière
qui tient la poutre. Cette étape est relativement critique dans
la mesure où c'est ce perçage qui conditionne en partie
l'alignement de la poutre et du fuselage, donc celui de l'aile avec le
stab, et donc le vol du Puzzle. A bon entendeur...
Pour l'assemblage des flancs avec les couples et la platine entre deux,
je vous conseille d'utiliser de petits serre-joints avec des bouts en
caoutchouc pour maintenir l'ensemble en place avant de tout coller à
la cyano. Là aussi, faites attention à la rectitude de l'ensemble,
et notamment au positionnement de la platine radio. La suite n'appelle
aucun commentaire tant elle est simple et classique : coffrage, ponçage
en gros puis en fin pour obtenir une petite massue toute ronde !
Ici encore, rien que du classique, les nervures étant
enfilées les unes après les autres sur le longeron dégressif
en carbone. Celui-ci est constitué de trois tronçons en
6 mm, 4 mm et 2 mm. Pour enfiler le morceau de jonc de 2 mm dans le tube
de 4 mm, il faut brûler son extrémité sur environ
2 cm à l’aide d’un briquet : faites attention à
ne pas en brûler de trop car ça va plus vite que l’on
ne croit ! Vous pouvez utiliser des cales sous les morceaux de 4 et 2
mm pour éviter de donner du dièdre aux longerons lors de
leur assemblage. En enfilant les nervures, n’oubliez pas les deux
pièces en contre-plaqué entre la nervure d’emplanture
et sa voisine, qui serviront à faire la jonction des ailes.
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Les guignols d'ailerons sont confectionnés avec
des chapes à boule livrées dans le kit. |
Les deux oeillets se chevauchent, permettant de fixer
l'aile au moyen d'une seule vis nylon : astucieux. |
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L'emplanture de l'aile : on voit la clé en corde
à piano qui entre dans les longerons en tube carbone. |
Les deux tétons au bord d'attaque viennent plaquer
l'aile sur le fuselage. |
Une fois les nervures en place, le point délicat
suivant est la pose des faux bords d'attaque : il faut en effet bien aligner
les nervures pour avoir un bord d'attaque droit, mais cela se passe sans
trop de problème, il suffit de relever un peu le bord de fuite
de l’aile pour que le bas des bords d’attaque soient bien
en contact avec le plan de travail, donc alignés ! Vite, vite,
c'est presque fini ! Plus que quelques pièces : coffrages, bords
de fuite et saumons, bords d'attaque puis ponçage final. Tout se
passe sans commentaire, tellement c’est déconcertant de facilité.
Notez que les saumons s'encastrent sur les morceaux de longerons de 2
mm dépassant des dernières nervures, ce qui les rend encore
plus solides, quand aux ailerons, ils sont découpés à
la toute fin dans les bords de fuite. La jonction des ailes à l'emplanture
est des plus ingénieuses car la liaison se fait par une corde à
piano de 25/10 qui s’insère directement dans les longerons
qui font office de fourreaux, et le verrouillage est assuré par
la vis de fixation elle même. Vous pouvez le voir sur les photos.
Enfin, pour maintenir l’aile sur le fuselage, en plus de l’unique
vis, il faut encore ajouter les deux petits tétons en carbone de
2 mm au bord d’attaque. Pour ceux-ci, faites attention à
ne pas les positionner trop verticalement. Lors de leur installation,
vous devez en effet percer en même temps le bord d’attaque
de l’aile et la baguette en samba du fuselage qui se situe juste
en dessous. Il faut juste percer le plus horizontalement possible pour
que l’aile soit bien verrouillée et ne prenne pas de jeu
par la suite comme cela m’est arrivé !
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En cas d'utilisation de servos de 9 grammes,
il faut réhausser le servo d'aileron (placé à
l'arrière).
Cependant il existe maintenant de nombreux petits servos très
fiables qui se monteront sans avoir à modifier quoi que ce
soit. |
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Les commandes d'ailerons débouchent directement
à l'arrière du fuselage. |
La place est comptée dans ce petit fuselage.
On voit les deux trous pour les tétons de bord d'attaque. |
Pour terminer le tout, il reste le plus délicat
et critiquable : la commande de profondeur. Je ne sais pas si c'est moi
ou si cela vient de la conception du modèle (ce qui m'étonnerais
!), mais je ne vois pas trop comment une commande sortant dans l'axe du
fuselage, 1 cm devant le servo le plus reculé, obligeant à
courber la commande assez fortement, peut ne pas forcer, et ce, même
avec des servos de 5 grammes ! (Il faut croire que j'ai aussi de gros
doigts boudinés !) J'ai donc limé un côté du
tube en carbone ainsi que le bloc de l'arrière du fuselage à
l'aide d'une lime ronde de 2 mm pour que la gaine suive une courbe plus
douce. Pensez à le faire avant de coller la poutre, cela vous évitera
bien des soucis, et je parle en connaissance de cause !
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Dans le kit, la fixation du stab n'est pas
conforme au plan Looping. Il est cependant facile de l'adapter pour
rendre le stab démontable. |
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Une simple vis M2 vient plaquer le stab
sur son assise en contre-plaqué. Les deux volets de profondeur
sont actionnés par une tringlerie en Y car il n'y a pas de
commande de direction. |
Encore un point important : dans la version du plan encarté
dans looping n° 76 de août – septembre 2002, le stab était
démontable. Je trouve dommage que cette possibilité ait
disparu dans le kit, et j'ai refait le montage du plan, à l’aide
d’un support en contre-plaqué 6/10, un boulon de 2 mm et
un morceau de tube carbone refendu, comme sur le dessin. Comme ça,
mon puzzle peut se caser partout, sans crainte de casser le petit stab…
Vous avez un dessin pour vous aider, et le travail à effectuer
est vraiment minime !
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Décoration
et électronique |
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J’ai entoilé mon puzzle intégralement
en Oracover, déco comprise, ce qui est long, mais pour un résultat
pas trop mal. De plus, j'ai réalisé les charnières
avec l'entoilage, ce qui m'a valu quelques soucis avec les ailerons car
l'Oracover que j'ai utilisé (chrome et nacré superposés
!) est bien trop épais pour avoir une charnière souple.
J’ai donc recoupé les charnières des ailerons et les
ai refaites en Blenderm, mais j’aurais mieux fait de les faire en
Oralight incolore, qui se voit beaucoup moins et ne se salit pas. Les
servos sont installés classiquement sur la platine prédécoupée.
Cependant, faites attention à la taille des servos que vous utiliserez,
car comme je l'ai dit plus haut, la petite taille du Puzzle n'a pas que
des avantages : l'installation radio est prévue pour des servos
de 5 grammes. (NDLR : Le fabricant préconise des GWS de 6,2 g.)
Préférant les 9 grammes pour la résistance de leurs
pignons, j'ai du faire quelques modifications pour les adapter, et je
vous conseille de les faire dès le début de la construction
si vous optez aussi pour des 9 grammes. En premier lieu, il faut agrandir
les trous de la platine de quelques millimètres, ce qui est difficile
à faire une fois le fuselage terminé tant la place est restreinte.
En second lieu, la hauteur de la platine fait que les servos de 9 grammes
touchent le fond du fuselage. Il vous faudra donc les rehausser d'environ
2 mm chacun, avec une mention spéciale pour le servo des ailerons
dont il faut relever l'arrière d'environ 3 à 4 mm. Heureusement,
avec cette configuration, les palonniers ne viennent pas toucher l'aile
qui prend place juste au dessus.
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Le décor reprend celui du prototype.
Original, mais il faut un peu de patience pour découper l'entoilage
de cette façon. |
Réflexion faite, si c’était à
refaire, j’utiliserais plutôt des servos de 5 grammes, cela
m’aurait évité bien des soucis ! Pour la commande
de profondeur, évitez les systèmes compliqués : un
"Z" à chaque bout est amplement suffisant, et le neutre
satisfaisant. La commande est en corde à piano 8/10, mais ayant
quelques problèmes par la suite, je l’ai modifiée
par une corde à piano 6/10 pour retrouver un neutre digne de ce
nom ! Les commandes d'ailerons sont quant à elles réalisées
avec deux cordes à piano de 12/10 munies de chapes à rotule
du côté des ailerons et de chapes en plastique de l'autre,
le tout étant fourni dans le kit. Agréable n'est-ce pas
? Un accu 4 éléments Sanyo Twicell, un micro récepteur
et un interrupteur tout aussi petit prennent place dans l'ogive à
grands coups de chausse-pied !
Non, il ne s'agit pas, de dépit, de lancer en
l'air le plan de travail sur lequel vous assemblez votre puzzle car vous
n'arrivez pas à réunir les morceaux, mais bel et bien de
lancer au trou le fruit de quelques petites heures de travail bien exécuté.
La preuve, tout fonctionne parfaitement, les débattements sont
réglés sur +/- 6 mm pour les ailerons et +/- 8 mm pour la
profondeur, le centrage est bien à 54 mm du bord d'attaque et vous
êtes en confiance pour faire voler un si petit joujou ! Une pichenette
dans les bourrasques, et ça y est, il vole... et m... y'a pas de
neutre à ce truc... Aïe, aïe... ouf, pas de bobos ! Comme
je l'ai laissé supposer plus haut, en voulant faire bien pour éviter
le jeu dans la commande de profondeur, j'ai installé un système
avec une chape à boule, espérant ainsi ramener la corde
à piano dans l'axe de la gaine, pour éviter les points durs,
et grand mal m'en a pris ! Certes, il n'y avait pas de frottement, mais
un jeu énorme à cause du palonnier qui se tordait car il
ne tirait pas dans l’axe, et le neutre qui va avec ! J'ai tout remis
en ordre avec des "Z" de chaque côté. De même
pour les ailerons : ceux-ci forçaient à cause des épaisseurs
d'entoilage faisant charnière. Une fois ces erreurs oubliées,
le Puzzle vole sans problème, est très vif, et peut faire
à peu près tout ce qu'on lui demande. Sain et léger,
son décrochage se rattrape facilement pourvu que vous ayez un peu
d'eau sous la quille. Toutefois, ce microbe, futur "squatteur de
plage arrière" nécessite une bonne dynamique pour pouvoir
donner réellement tout son potentiel, car même s'il tient
relativement bien dans le petit temps, sa faible surface et son profil
n'en font pas un fin gratteur.
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215 g en ordre de vol, ça ne demande
pas un trop gros effort au lancer. |
Tout petit, et entièrement démontable
pour peu que vous fassiez la modification de la fixation du stab, il pourra
donc vous accompagner partout pour faire les pires bêtises possibles
(attention à la sécurité quand même !) sur
les pentes, sa faible inertie le rendant quasiment indestructible, hormis
pendant le transport ! Cela permet, tout comme avec un foamie, de tenter
pas mal de choses sans craindre la casse. Toute la voltige classique passe
sans problème, mais j’ai eu un peu de mal à faire
évoluer mon Puzzle sur le dos. Problème de centrage dans
un premier temps, puis de calage de l’aile par la suite. En effet,
après quelques "touchés de planète" pas
très académiques, les tétons de centrage du bord
d’attaque de l’aile ont pris un peu de jeu, et l’aile
avait ainsi trop d’incidence. Un petit passage par l’atelier
et le tour était joué ! Faites donc attention à ne
pas percer les trous pour les tétons de centrage trop horizontalement.
Gros temps comme petit temps : tout est possible. La catapulte doit passer
sans problème car je l’ai vu faire avec des modèles
construits d’après le plan Looping.
Je regrette seulement que les potes du club n'en aient pas encore un chacun
pour faire des courses aux pylônes ou des concours débiles,
du style passage dos le plus bas possible qui se terminent de toute façon
en vrac et au tas ! Et surtout sans bobos ! Vive la faible inertie du
moustique !
Donc, même si le puzzle vient de loin, s'il parle
un peu espagnol et est très turbulent, il sait quand même
se faire discret pendant les vacances tout en étant toujours à
portée de main... donc à adopter sans modération
aucune...
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Le profil d'aile permet de tenir le vol
dos et bien d'autres figures, ainsi que des accélérations
vraiment impressionnantes pour une si petit machine. |
Contacter l'auteur : mathieu@jivaro-models.org
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