Depuis des milliers d'années, les hommes, cloués
au sol, sont fascinés par ce qui vole et notamment les oiseaux.
Il y a un peu plus d'un siècle, les balbutiement de l'aviation
ont tenté quelques pionniers à s'aventurer du côté
des ailes battantes, sans grand succès. La nature ne se laisse
pas si facilement imiter, la puissance et la complexité des mécanismes
demeuraient inabordables. Quelques appareils sont apparus sur le marché
du modélisme il y a une quinzaine d'années. Celui qui
nous intéresse aujourd'hui en est issu. C'est un ornithoptère
dont le mécanisme est actionné par un brushless. Il est
commercialisé par Hobby King.
Premiers essais du Pterodactyl
Ornithopter. La météo n'était pas de la partie
mais on avait hâte d'essayer. Il est poursuivi pendant le
vol par un petit quadricopter de course, la Porket 250 en FPV.
Caractéristiques
techniques
Nom : Pterodactyl
Ornithopter
Marque : Rocsky
Distributeur : Hobby King
Envergure : 125 cm
Longueur : 96 cm
Poids : 670 g
Moteur : Brushless
Batterie : 3S Lipo 11,1 V 1300mAh
Radio : 4 voies
Prix indicatif : 143 € (PNF)
Le
kit
Le Pterosaur Biomimetic Ornithopter
est livré dans une grosse boîte en carton. La version
bleue façon dragon volant visible sur le couvercle n'est
pas disponible chez Hobby King. Il existe un décor noir
et rouge, ainsi qu'un autre vert et jaune présenté
ici.
Sous le couvercle, on trouve les deux ailes plates
en joncs carbone et toile de cerf-volant imprimée.
Le fuselage plus volumineux est caché dessous.
Il reste de la place pour l'émetteur livré avec la
version "prête à voler".
L'oiseau sorti du nid... 6 vis
à serrer et la radio à programmer et c'est prêt
à s'envoler.
Ceux qui ont connu le Parkhawk produit dans les années 2000
trouveront un air de famille à ce ptérodactyle. Le mécanisme
est certainement le même. Un moteur brushless fortement réducté
(sans doute proche de 100/1) entraîne une grande roue dentée
actionnant les mécanismes latéraux dans un battement vertical.
A pleine puissance, la fréquence semble d'environ 6 battements
à la seconde. La souplesse du matériau donne l'impression
d'une ondulation, comme si les ailes "ramaient" mais le mécanisme
n'est pas si complexe grâce à l'astucieuse conception de
l'aile.
Tout est dissimulé dans le corps en EPP peint en vert et jaune
assez "flashi" pour notre modèle, mais l'oiseau existe
aussi sous une autre référence, en rouge et noir. La surface
reptilienne est boursouflée ; "on dirait un gros cornichon"
comme l'a si bien qualifiée un copain... Le bec et la pointe
de la crête sont en plastique souple, censé absorber les
chocs et éviter la casse en cas de retour au sol imprévu.
Et il y en aura certainement...
Les yeux sont lumineux puisque des leds sont incrustées à
l'intérieur, vertes sur cette version. Il y a même un module
permettant de lui faire pousser des cris !
Deux fentes laissent dépasser les bras articulés dans
lesquels viendront se glisser les bords d'attaque de la voilure en jonc
carbone. Ils seront tenus par 2 vis. Deux longues fentes sont destinées
à recevoir la toile tandis qu'à l'arrière, la fixation
se fait au moyen d'une chape à rotule. Deux jambes en plastique
partent vers l'arrière, et recevront les pattes palmées
formant les gouvernes. Deux servos inaccessibles actionnent des tringleries
déjà en place.
Sur le flanc gauche, une trappe tenue par du Velcro permet d'accéder
au compartiment radio. On y trouve le contrôleur Rocsky RAC20
A et on devine à l'intérieur une platine comportant un
interrupteur accessible sur le flanc droit. On aura juste la place pour
y glisser un pack 3S Lipo 1300 mAh et le récepteur.
Sur le flanc gauche, la trappe d'accès au contrôleur
et à la batterie.
Au-dessus de la trappe, la fente destinée à
recevoir l'extrémité de la voilure.
La tête du monstre... L'iris de l'œil s'illumine
de façon presque "inquiétante" puisqu'une
led verte s'y trouve.
Les pattes servent d'empennage. Elles sont articulées
sur une vis. Les commandes par chape à rotule sont fixées.
La voilure est réalisée avec une armature simple en jonc
de carbone, recouverte de toile de cerf-volant imprimée. Le bord
d'attaque est rigide tandis que l'arrière en toile reste flottant.
Les deux ailes se vissent à l'avant et se clipsent avec des chapes
à l'arrière. Elles sont donc démontables très
rapidement.
Il existe une version complète avec l'émetteur, les batteries
et le chargeur adapté. C'est une version de base que nous avons
essayée, en y installant un émetteur Orange en 2,4 GHz.
Je n'ai pas encore trouvé comment faire fonctionner le cri de
l'oiseau. La prise a pourtant été branchée sur
une voie séparée mais même en augmentant les débattements,
l'oiseau reste muet.
Montage
Inutile de s'étendre sur le montage, ces quelques photos
suffisent pour illustrer les quelques étapes restant à
effectuer. Ne pas oublier de mettre en charge la batterie adapter
avant de commencer. Elle ne sera de toute façon pas totalement
chargée avant que tout soit terminé...
Ces accessoires sont livrés : vis BTR et tournevis
approprié ainsi que 2 bandes de caoutchouc autocollant...
que la notice ne mentionne pas...
Vue sur un des deux bras recevant les ailes, qui oscille
de haut en bas. 2 vis maintiennent le jonc du bord d'attaque.
Le point d'articulation des empennages.
La jambe se termine en U dans lequel vient se glisser la rotule
de la patte mobile.
Une vis BTR maintient
la patte dans son logement et sert d'axe pour l'articulation.
Vue de dessous, on
voit la structure alvéolaire de la jambe.
Mise en place des
ailes. La fente dans le fuselage est destinée à
recevoir la toile.
L'extrémité
du longeron est glissée dans le bras articulé à
l'avant puis la chape à rotule est attachée à
l'arrière.
Une fois la voilure
bien alignée, le longeron avant est serré au
moyen de deux vis.
Une fois
les ailes installées, la toile à l'emplanture est
glissée délicatement dans le corps, toujours à
l'aide du tournevis.
En quelques minutes, le volatile
est prêt à être programmé.
Réglages
faciles
Tout est déjà câblé. Il suffit de raccorder
la prise du contrôleur sur la voie des gaz du récepteur,
ainsi que les deux prises venant des servos. Un mixage Delta est
nécessaire, soit en utilisant un petit module électronique
à acquérir séparément, soit en utilisant
le mixage adéquat accessible par programmation dans toutes
les radios modernes. Les pattes de l'oiseau doivent être alignées
dans le prolongement des jambes en plastique. Pour monter, les deux
se lèvent. Pour tourner à gauche, celle de gauche
se lève et celle de droite s'abaisse.
Le fabricant à le vice dans... l'appeau !
Effectivement, on trouve une autre prise venant d'un module électronique
visible mais inaccessible qui doit permettre de faire crier la bête.
Du moins, c'est ce qui est annoncé sur le site. J'ai eu beau
changer de voie, augmenter la course, basculer les manches ou les
interrupteurs... rien à faire, notre Ptero reste aphone.
Une autre prise vient du connecteur de la batterie et ne doit pas
être utilisée si vous équipez le modèle
avec votre propre radio. Attention, c'est du 12 V et le pigeon pourrait
vite se retrouver rôti, votre matériel aussi.
La consommation mesurée au sol, au régime maximum,
est de 13,5 A.
La place est assez limitée dans le flanc. L'appareil
est centré en glissant la batterie 3S 1300 mAh comme on peut.
Dès que la batterie est raccordée au
contrôleur, et que l'inter sur le flanc est placé sur
On, l'œil s'allume.
Notre monstre préhistorique
est prêt à s'envoler.
En
vol : une bête à apprivoiser
Un peu plus de mi-gaz, une pichenette
et l'oiseau s'envole dans un battement d'ailes. Même si la
fréquence est un peu rapide, le moment est sur-réaliste.
Un promeneur pourrait être surpris d'apercevoir un tel reptie
volant.
L'oiseau est maintenu sous le corps pour le lancé. Attention
à ne pas se faire fouetter le visage par l'extrémité
d'une aile au moment d'enclencher le battement d'aile. Il n'est pas
nécessaire de mettre plein pot, 60% de la puissance suffit pour
un envol en sécurité.
La profondeur est immédiatement efficace et permet de corriger
l'assiette si l'appareil descend ou monte trop. Plutôt que d'essayer
de grimper rapidement, il vaut mieux choisir d'avancer. Ainsi, la réponse
des gouvernes sera plus efficace car on constater très vite que
l'axe de roulis laisse apparaître un certain flou.
L'allure en vol est
vraiment extraordinaire et le flap-flap étonnant malgré
le ronronnement du réducteur.
Le vol plané est pratiquement impossible.
Il n'y a que lorsque les ailes se calent en V vers le haut que ça
redescend de façon à peu près stable, mais
la finesse est celle d'un poulet rôti...
L'oiseau est naturellement stable et ne risque pas de passer sur la
tranche par exemple, mais il vire parfois sans qu'on n'ait rien demandé,
ou au contraire, refuse de tourner lorsqu'on le sollicite.
Le problème s'amplifiant au fur et à mesure du vol, j'en
ai déduit qu'il était dû à la voilure qui
se libère du fuselage au niveau de l'emplanture. L'oiseau finit
par revenir au sol plus ou moins bien à chaque fois.
Essais de réglages
en déplaçant l'une des deux ailes. Ca ne modifie
en rien le sens du virage que l'oiseau a décidé
de suivre.
En fait, les deux petites bandes autocollantes en caoutchouc épais
livrées sont sans doute destinées à être
collées à l'emplanture de l'aile pour la maintenir dans
la fente. Je n'ai pas pensé à les utiliser dès
le départ. Pour les essais suivants, j'ai ajouté deux
bandes de velcro, l'une collée sous l'aile, l'autre sur le fuselage.
Il faut s'assurer que les débattements restent totalement libres
sans tirer sur la voilure. Mais le problème ne vient visiblement
pas de là puisque les virages demeurent incertains.
J'ai aussi essayer de décaler l'une des ailes en décalant
le bord d'attaque de 1 cm vers l'extérieur. J'ai essayé
de chaque côté pour obtenir le même résultat.
Bien souvent, c'est
la bête elle-même qui décide du moment pour
rejoindre le plancher des vaches. On ne coupe le moteur qu'au
moment de toucher mais on a droit bien souvent à des figures
spectaculaires. Heureusement, la cellule encaisse bien.
Après de nombreux contacts imprévus avec la planète,
l'un des longerons au bord d'attaque a fini par casser, interrompant
les essais pour le moment. Je vais remplacer les deux côtés
en même temps pour être certain de conserver une souplesse
identique de chaque côté, les ailes devant battre de façon
totalement symétrique. Du tube est plus facile à trouver
que du jonc, mais il serait trop rigide. Une mise à jour sera
ajouter prochainement.
2 bandes de velcro
ont été ajoutées à l'emplanture sous
l'aile et sur le fuselage afin de maintenir la toile dans son
emplacement. C'est efficace, mais ça ne change pas le flou
qu'on ressent parfois pour tourner.
Lors d'un énième
retour au sol, un des longerons a fini par casser. Il va falloir
le remplacer avant de poursuivre les vols.
Un
oiseau qui bat... de l'aile !
L'appareil est tout à fait original et correctement motorisé.
Il est facile à mettre en œuvre mais il va falloir optimiser
les réglages ou en tout cas identifier la source qui crée
ces mises en virage imprévues et difficiles à contrer.
Ca n'est pas le couple moteur puisqu'il n'y a pas d'hélice en
rotation et que les ailes battent de façon symétrique.
Peut-être que la tête joue un rôle si elle n'est pas
parfaitement alignées ? Certaines espèces de ptérodactyles
viraient parait-il ainsi (je n'ai pas trouvé de vidéo
d'époque sur Youtube... ).