Les kits en structure à construire étaient devenus
presque rares mais certains fabricants ont bien compris que les modélistes,
et pas seulement ceux d'une « certaine génération »,
ont encore envie d'assembler de beaux modèles en structure traditionnelle.
Silence Model dispose à son catalogue d'une vaste gamme de kits
tout bois, dont ce Proteus, un acrobate 3 axes joli, facile à
piloter et qui est avant tout très agréable à assembler.
Le Proteus est issu d'un des désormais
trop rares kits récents en structure à assembler.
Avec les outils de conception et de découpes modernes, la
construction est un véritable plaisir.
Avec ses larges gouvernes et son profil
symétrique, c'est un voltigeur qui peut être bien secoué.
Le Proteus est un trainer acrobatique prévu pour une motorisation
électrique assez classique, basée sur un brushless d'environ
70 g et un pack Li-Po 3S de 2200 mAh. La cellule est en majorité
découpée dans du contre-plaqué 3 plis léger.
Avec ses énormes gouvernes, on pourrait penser qu'il s'agit d'un
voltigeur 3D mais son profil symétrique très fin l'oriente
plutôt vers une voltige plus classique. L'aile médiane
avec sa corde de 30 cm à l’emplanture offre une belle surface,
gage d'une charge alaire raisonnable. Et l'empennage de bonnes dimensions
permet d'obtenir un avion sain et agréable. Avec son train classique
très avancé, il y a peu de risque que l'avion passe sur
le dos au décollage ou à l'atterrissage, même sur
piste en herbe.
Le Proteus est utilisé ici comme
remorqueur pour tracter le Sinbad de Jean-Charles. Si le petit remorqueur
musclé s'en sort plutôt bien, le planeur de 2,40 m
d'envergure piloté en 2 axes s'avère un peu délicat
tant qu'il est accroché...
Quelques frayeurs mais qui se terminent toujours bien. C'est ce
qui crée des souvenirs.
Caractéristiques techniques
Marque : Silence
Model
Modèle : Proteus
Prix indicatif : 90 €
Envergure : 110 cm
Longueur : 92 cm
Cordes : 30 et 22 cm
Profil : Biconvexe symétrique 10%
Surface : 28 dm²
Masse : 980 g
Charge alaire : 35 g/dm²
Voici le détail de l’électronique nécessaire
pour équiper l’avion. La motorisation est confiée
à un moteur Pro-Tronik 2620 1200 kV associé à un
contrôleur BF45 de la même marque. Il entraîne une
hélice APC 10x5E.
La batterie Li-Po est une 3S 2200 mAh pas trop épaisse car la
place est limitée en hauteur à cause d'une platine placée
trop près de la trappe.
J'ai installé 4 servos E-Max ES09MD de 15 g, à pignons
métalliques dotés d'un couple de 2,6 kg/cm pour actionner
les larges gouvernes.
Une bien petite boîte, mais...
La petite boîte dévoile son
contenu : des planches de bois – balsa et contre-plaqué
– avec des pièces très imbriquées et
fortement ajourées.
Les planchettes et les accessoires sont
soigneusement attachés et ne risquent pas de s'abîmer.
De nombreux accessoires sont livrés... mais pas tous !
La première impression est la surprise lorsqu'on reçoit
la boîte : Comment un avion de 1,10 m d'envergure avec une
telle surface peut-il tenir dans un si petit volume ? Et pourtant,
il ne s'agit pas d'une version micro mais bien du modèle attendu.
On s’en rendra d’autant plus compte dès qu’on
aura déroulé le plan. Le couvercle soulevé dévoile
un lot de planches de balsa de différentes épaisseurs,
d'autres en contre-plaqué ainsi que quelques baguettes de balsa.
Le bois est très clair, de couleur uniforme, sans tache, sans
veines marquées, pas lourd ni trop raide. Bref, de l'excellente
qualité. Les découpes sont d’une précision
chirurgicale. Le laser est parfaitement réglé, il n’y
a aucune trace de brûlure. Toutes les pièces sont découpées
et bien imbriquées donc il ne restera que très peu de
chutes une fois le montage terminé. Ce qui saute également
aux yeux, ce sont les très nombreux évidements dans le
contre-plaqué, qui permettront d'obtenir une cellule en dentelle,
solide et légère.
Les gaines en plastique et les commandes qui y coulissent font partie
des accessoires présents, ainsi qu'une paire de roues en mousse
légères accompagnées d'un train déjà
plié en forme dans de la corde à piano. Dans des petits
sachets se trouvent les guignols fraisés dans de la plaque époxy,
les commandes d'ailerons, les dominos pour serrer les tringleries, la
vis métallique de fixation d'aile avec son écrou à
griffes et des rondelles étoilées pour tenir les roues.
J'aurais aimé disposer d'un verrou pour maintenir la grande trappe
et 4 écrous prisonniers pour fixer le support-moteur, même
si la taille de ces derniers peut dépendre de la motorisation
qui sera installée.
Un plan roulé, échelle 1, permet de bien repérer
les pièces qui sont toutes numérotées et de les
assembler sans risque d'erreur.
On termine l'inventaire avec la petite planche d'autocollants en vinyle
portant le nom du modèle et la silhouette d'une sorte de lézard.
Après recherche, le modèle doit son nom à la Proteus
anguinus, une salamandre vivant dans des grottes à l'abri de
la lumière, dont la couleur claire s'apparente à de la
peau humaine. Il fallait creuser profond pour trouver ça...
Aucune trace de notice mais en se connectant sur le site du fabricant,
on accède à un album de photos illustrant pas à
pas toutes les étapes de la construction et de finition.
Montage
Le plan est déroulé sur une planche de montage bien
plane puis il est recouvert d’un film plastique transparent comme
celui qui recouvre les livres d’écolier, afin de le protéger
de la colle et surtout pour éviter qu’il reste attaché
à la cellule…
Les plus pressés pourront utiliser de la cyano medium mais il
est préférable de travailler avec de la colle à
bois blanche déposée au pinceau, vinylique ou aliphatique.
Cette dernière est recommandée car elle se ponce plus
facilement. Elle adhère également mieux qu’une cyano
sur le contre-plaqué dont cette structure est principalement
composée. Le pinceau permet de l’étaler correctement
mais aussi de retirer tout excédent afin de ne pas alourdir la
cellule inutilement.
Tout s’assemble sans la moindre retouche ; même pas
besoin d’un coup de lime. Les pièces sont toutes numérotées
et il est impossible de se tromper d'emplacement. Il faut toutefois
rester attentif pour que la chronologie soit correcte et éviter
de fixer des éléments dans des endroits inaccessibles
par la suite.
Le plan est protégé par
un film plastique. Pour retirer les épingles sans se faire
mal aux doigts, il faut penser à glisser dessous un morceau
de bande de cerclage.
Comme mise en bouche, j'ai attaqué par les empennages. Toutes
les pièces sont issues d'une planche découpée,
y compris les nombreux raidisseurs. Il n'y a donc même pas à
retailler des baguettes dans la longueur. On s'appuie sur le plan en
maintenant les pièces avec des épingles durant le séchage.
Le plan est juste là pour s'assurer que tous les morceaux sont
au bon endroit. Ils s'assemblent naturellement de par leurs formes avec
de nombreuses encoches et décrochements.
La jonction des volets de stab est assurée par une baguette de
bois dur. En quelques minutes, les empennages sont assemblés.
Les morceaux sont tous numérotés
sur les planches et sur le plan.
Il y a des emboîment partout, aucun
risque de se tromper.
Le surplus de colle blanche est essuyé
aussitôt avec un pinceau.
Pour ne pas endommager le bois, les aiguilles
sont plantées de part et d'autre.
En quelques minutes, le stab est assemblé.
La jonction des volets de profondeur est
faite avec une baguette de bois dur.
Certaines entures ont des formes très
travaillées, dans le but d'accroître les surfaces de
collage.
Une fois les gouvernes assemblées,
leur bord d'attaque est biseauté en V et les contours sont
arrondis.
Le fuselage
Pour le fuselage, il faut être très attentif et bien
repérer sur le plan un des tracés au niveau de l’arrête
supérieure et du bord d’attaque de la dérive. En
effet, il faut poncer l'intérieur des flancs afin que ces derniers
se plaquent bien le long des cloisons verticales. Ensuite, on attaque
la base constituée de plusieurs platines horizontales et de couples
en les plaçant à plat sur un flanc. Il ne faut pas en
oublier un seul avant de prendre l'ensemble en sandwich. Avant cela,
il faudra coller des écrous noyés derrière la cloison
moteur, placés en fonction de son bâti en croix et un autre
pour la vis de maintien de l'aile. Avec les nombreux tenons et mortaises,
il n'y a aucun risque de construire un fuselage vrillé ou tordu.
Assemblage du caisson qui emprisonne le
train d'atterrissage. La corde à piano y entre en force ce
qui permet de le retirer sans outil.
Assemblage d'un couple et de la platine
horizontale, bien à l'équerre.
La platine porte-accu est trop ajourée. Pas
moyen d'un coller un velcro efficacement, ni d'un mettre un anneau
pour le serrer. Elle pourra être doublée par le dessous
avec une plaque percée à la largeur de l'accu pour
le sangler.
La platine support d'écrou pour la vis de fixation
d'aile est constituée de 2 morceaux de contre-plaqué
contre-collée. Glissée dans son emplacement, elle
dépasse très légèrement et devra donc
recevoir un petit coup de ponçage.
Mise en place de l'écrou à
griffe dans le support de fixation d'aile. Il est enfoncé
en force et collé à l'époxy.
Les écrous pour le support moteur
ne sont pas fournis. Il faut donc s'en procurer à part et
les coller dans le couple, en reprenant si besoin les perçages.
Collage des couples contre le flanc droit,
appuyé sur le chantier.
Collage du support de train sous la platine
horizontale.
Tous les couples et platines doivent être
glissés dans leur emplacement avant de fermer avec le deuxième
flanc. Après, il sera trop tard.
Encollage à la colle blanche posée
au pinceau de toutes les zones de contact.
Les flancs sont pincés sur les
couples. A l'arrière, il faudra ensuite les courber pour
qu'ils épousent la forme inclinée des couples.
Au niveau du dernier couple et du bord
d'attaque de la dérive, il est nécessaire de poncer
la tranche en biseau pour obtenir une zone de collage suffisante.
Le coffrage supérieur doit être
poncé pour se plaquer correctement au niveau de l'avant de
la cabine.
De nombreuses pinces sont indispenables
pour bien plaquer les coffrages durant le séchage.
Bien que marquée "W"
comme Wing (aile), cette pièce vient bien se placer sur le
fuselage, au niveau du couple avant.
Les charnières de la dérive
peuvent être glissées dès maintenant, emprisonnées
ente les flancs. Ca évitera de faire des encoches fastidieuses
par la suite.
J'ai cependant trouvé que certaines pièces étaient
trop ajourées à des endroits pourtant stratégiques,
notamment au niveau de la platine porte-accu et du couple sur lequel
on souhaiterait pouvoir verrouiller la trappe, ainsi que devant et derrière
le train d'atterrissage. C'est peut-être corrigé sur les
nouveaux kits car des remarques ont été suggérées
au fabricant qui est en général à l'écoute
et réactif.
Pour renforcer la platine porte-accu, elle peut être doublée
par en dessous car il y a de la place pour ça. Prévoir
dans ce cas 2 fentes sur les côtés pour immobiliser le
pack à l'aide d'une sangle qui en fera le tour.
Utiliser de nombreuses pinces à linge, serre-joints et autres
élastiques pour maintenir les coffrages du fuselage pendant le
séchage. Ils sont en contre-plaqué donc assez raides.
Un vigoureux coup de ponçage sera nécessaire au niveau
des mortaises afin de faire disparaître les jonctions, et dans
les angles du fuselage pour casser les arêtes.
Assemblage du long capot,
qui part du couple avant jusqu'à la verrière.
Certains couples dépassent légèrement
des flancs et nécessitent un petit coup de ponçage
pour les remettre à niveau.
Une petite languette dépasse à
l'avant de la trappe.
Pose du coffrage supérieur de la
trappe.
Les deux pattes qui dépassent
à l'avant de la trappe ont dû être retouchées
pour ne pas appuyer sur les écrous prisonniers.
Un bon coup de ponçage permet de
lisser les flancs et de faire disparaître les éventuels
débordements de colle.
Ajout d'un crochet de remorquage
A ce stade de la construction,
j'ai ajouté une petite personnalisation, un peu curieuse
sur un voltigeur, en glissant un crochet de remorquage dans
le fuselage. Tant pis pour les puristes, l'essentiel est de
se faire plaisir en partageant de bons moments en tractant
les copains. Surtout que ça ne dégrade en rien
les capacités de l'avion.
Le support est
confectionné de façon à prendre appui
sur toutes les entretoises tout en restant le plus léger
possible. Seule la partie arrière formant le crochet
est doublée de contre-plaqué. Le reste est
en balsa.
La commande
avec son support et son servo pèsent 20 g. Ca ne
pénalise en rien les capacités acrobatiques
de l'appareil.
Ainsi
équipé, le Proteus peut remorquer des banderoles
et bien sûr des planeurs pas trop rapides.
Le plus imposant
a été le Sinbad de Jean-Charles, d'une envergure
de 2,40 m, piloté en 2 axes. (Vidéo
ici)
Le servo du crochet de remorquage a été
placé au fond du fuselage. L'ouverture à cet endroit
a donc été comblée.
J'ai aussi renforcé au niveau du
passage du train car le peu de matière restant me semblait
trop juste..
Le coffrage s'emboîte sour le fuselage.
Là encore, on utilise de nombreuses pinces
pour bien le plaquer.
L'aile
Fabrication des volumineux ailerons, de
la même façon que l'empennage.
Le croisillonage apporte beaucoup de rigidité.
Pour l'aile, vu son envergure, les baguettes et coffrage du bord de
fuite doivent être raboutés. Pour une jonction efficace,
il faut tailler les extrémités en sifflet afin d'augmenter
les surfaces de collage et décaler les raccords. Le longeron
vertical est en deux morceaux doublés par une clé d'aile
au centre. Là encore, il faut s'appliquer pour ce collage crucial.
Les nervures s'encastrent à mi-hauteur sur le longeron vertical.
Ici, tout est en contre-plaqué, ajouré juste comme il
faut. L'assemblage se fait à plat sur le chantier, toutes les
nervures disposant de talons qui empêchent tout vrillage. Les
grandes pièces formant les saumons sont assemblées en
même temps que les nervures car ils seront partiellement recouverts
par les faux bords d'attaque et de fuite. Une fois collé, le
faux bord d'attaque sera poncé dans le prolongement des nervures
pour respecter le profil, avant de coffrer le premier tiers de l'aile.
De nombreuses épingles et élastiques sont nécessaires
pour maintenir le coffrage en forme durant le séchage.
La plupart des pièces sont en contre-plaqué
très ajouré : longeron, nervures, saumons.
Les longerons verticaux sont en deux morceaux.
Ils sont réunis au milieu de l'aile par une clé pas
très large donc il faut soigner son collage.
Assemblage de l'aile avec les nervures
d'emplanture qui emprisonnent la platine où passera la vis
de fixation d'aile.
Les baguettes de bord de fuite doivent
être raboutées. Il n'y a pas beaucoup de longueur en
supplément pour faire une enture.
Les saumons sont glissés dans des
fentes horizontales aux extrémités des longerons.
Les nervures possèdent des talons
qui reposent sur le chantier. Bien s'assurer que le bord de fuite
est rectiligne.
Pose de la planchette faisant office de
faux bord d'attaque.
Mise en place des cloisons au niveau du
passage de la vis de fixation d'aile.
Mise en forme du faux bord d'attaque et
du bord de fuite dans le prolongement des nervures.
Côté saumon, la baguette
est amincie de façon symétrique.
Séchage de l'aile sous presse,
nervures et longeron en appui sur le chantier.
Une bande de coffrage recouvre le faux
bord de fuite. Ici encore, très peu d'excédent de
bois. Le raccord sera décalé au mieux par rapport
au baguettes placées dessous.
La planchette de coffrage est plaquée
sur toute sa longueur pendant le séchage.
Coffrage de la partie centrale. Le trou
servira à passer les prises des servos d'ailerons partant
vers le récepteur.
Mise en place du coffrage de bord d'attaque,
avec de nombreux élastiques pour le plaquer régulièrement.
C'est ensuite au tour des chapeaux de
nervures qui sont déjà découpés.
Lorsque tous les chapeaux sont posés,
il ne reste plus qu'à plaquer la baguette de bord d'attaque.
Quand cette étape est terminée, l'aile peut être
désolidarisée du chantier puis retournée. Couper
délicatement les talons pour ne pas détériorer
les nervures. A nouveau, on coffre la partie avant de l'aile qui forme
maintenant un robuste D-box. Il reste à coller les chapeaux de
nervures puis à profiler l'ensemble. Là encore, il n'y
a pas trop de poussière à faire.
Les ailerons sont assemblés de la même manière que
les empennages.
La large trappe qui ferme l'avant du fuselage ne descend pas jusqu'à
l'aile. Il faut coller sur cette dernière des petites cloisons
dans le prolongement des flancs. Cette étape est plus facile
à faire en mettant l'avion en croix afin que tout soit parfaitement
aligné.
L'aile peut alors être retournée
et les talons de nervures supprimés délicatement pour
ne pas endommager les nervures.
Les étapes sont les mêmes
que précédemment : coffrage du bord d'attaque, du
bord de fuite, du centre de l'aile et placement des chapeaux de
nervures.
Il reste à profiler le bord d'attaque
et donner un petit coup de ponçage général.
Finition
Une petite plaque de contre-plaqué
est collée au centre de l'aile. Elle cale cette dernière
entre les flancs du fuselage.
Le raccord entre l'aile et la trappe est
collé directement sur l'aile.
La jolie dentelle a fière allure et j'ai hésité
entre la recouvrir d'un entoilage translucide permettant de la laisser
apparente. Finalement, le décor proposé sur la boîte
est beau, bien visible ; je me suis laissé séduire.
Par contre, il est long à réaliser avec 5 couleurs et
de nombreuses formes courbes à découper. Les gabarits
de découpes sont heureusement téléchargeables sur
le site du fabricant.
La cellule doit être bien poncée et dépoussiérée
avant d’attaquer. Effectuer un passage avec l’aspirateur
suivi d’un essuyage avec un chiffon doux très légèrement
humidifié. Dans les angles et les parties saillantes, une couche
optionnelle de Balsaloc passée au pinceau favorisera l'accroche
du film sur le contre-plaqué.
La cellule est terminée. Elle est très
ajourée mais cependant robuste et pas très lourde.
Le stabilisateur est collé dans
la fente prévue à l'arrière du fuselage. L'aile
est mise en place durant cette opération pour que l'ensemble
soit bien aligné.
Les guignols sont en plaque époxy.
Il faut rayer la surface pour favoriser l'accroche de la colle.
Le patin a été redécoupé
dans du contre-plaqué multiplis aviation car j'avais un doute
sur sa résistance...
Pour la partie fixe du stab, faire bien attention à ne pas recouvrir
la zone de collage au niveau du fuselage, afin de ne pas avoir à
retirer le film par la suite car la lame de cutter endommagerait le
bois.
Le collage du stab ne se fera qu’après entoilage complet
et mise en croix provisoire, afin de l’aligner parfaitement par
rapport à l’aile. Le volet de direction se monte en dernier,
une fois que les gouvernes de profondeur sont en place.
J'ai installé des charnières en plastique toilé
qui se collent à la cyano.
Les guignols sont fraisés dans une plaque de fibre. Leur surface
doit être dépolie et bien essuyée pour favoriser
le collage à l’époxy.
Les serre-câbles sont livrés mais ils nécessitent
une clé allen d’un tout petit format, plus fin que celle
qu’on utilise généralement en aéromodélisme.
Quel dommage qu’elle ne soit pas fournie, ou que ces serre-câbles
ne soient pas au format standard car ils seront inutilisables tant qu'on
en n'aura pas déniché une.
Une touche de peinture noire a été ajoutée à
l'avant, à l'intérieur des flancs et sur la cloison pour
donner un effet de profondeur.
Le décor a été découpé dans du vinyle
autocollant avec une machine numérique Silhouette SD, qui permet
de gagner beaucoup de temps et de précision par rapport à
une découpe manuelle. Un voile de produit à vitre est
déposé avant de les placer avec le film transfert, ce
qui permet de les faire glisser pour bien les ajuster. Une fois en place,
on chasse le liquide avec une carte plastique pressée vers les
bords et on essuie avec un chiffon.
Les gaines de profondeur et direction
doivent être glissées dans les couples avant l'entoilage.
Après entoilage à l'Oracover,
une touche de peinture a été ajoutée dans le
compartiment moteur.
Un verrou a été ajouté
pour fermer la longue trappe. Une goutte de peinture placée
sur la coulisse permet de savoir où percer la cloison. Celle-ci
a été ajoutée pour l'occasion.
J'ai ajouté un verrou à ressort pour maintenir la trappe
car rien n'est prévu. Pour qu'il ne prenne pas appui dans le
vide, j'ai comblé le trou qui existait dans la cloison du fuselage
avec une chute de contre-plaqué ajustée au cadre.
Le moteur est alors vissé sur la cloison, le variateur glissé
juste derrière, et les servos installés. Ceux de profondeur
et direction se trouvent dans le fuselage. C'est bien plus élégant
et aérodynamique que ce qu'on voit trop souvent, lorsqu'ils sont
placés à l'arrière en dépassant largement
des flancs. Pour l'aile par contre, ils sont proéminents mais
heureusement peu visibles car placés à l'intrados.
La batterie 3S 2200 mAh est maintenue le mieux possible sur un lit de
Velcro qui sera collé comme il peut sur la platine trop ajourée.
Avec l'équipement installé, le centrage s'obtient sans
plomb donc ne pas prévoir plus gros comme moteur ou batterie.
Le Proteus affiche un poids sur la balance de 980 g, il faudra donc
l'immatriculer suivant la réglementation actuelle...
Côté réglages, vu que les ailerons sont actionnés
chacun par un servo, j'ai programmé des volets et des snap-flaps.
La distance au décollage peut ainsi être réduite
et certaines figures tourner plus serrées.
Les roues sont fixées sur la corde
à piano avec des rondelles fendues glissées en force.
Eh oui, sous l'avion, c'est bien la petite boîte
dans laquelle se trouvaient tous les morceaux pour le construire.
Réglages
Centrage à 83 mm du bord d'attaque
à l'emplanture
Débattements
Ailerons :
- Petits débattements : 25 mm de chaque côté.
- Grands débattements : 50 mm de chaque côté.
30% d'expo.
Profondeur :
- Petits débattements : 30 mm de chaque côté.
- Grands débattements : 50 mm de chaque côté.
30% d'expo.
Direction : 35 mm de chaque côté.
Volets : 10 mm vers le bas.
Snap-flap : 20 mm de chaque côté, dans le sens
opposé à la profondeur, seulement en grands débattements.
En piste, sur un terrain de modélisme jouxtant
un aérodrome grandeur avec un Jodel en arrière-plan.
En piste !
L'aile du Proteus reste démontable.
Ce n'est pas toujours le cas sur des modèles de cette taille.
Les servos d'ailerons sont déportés
loin dans l'aile, afin d'attaquer les gouvernes en leur milieu.
Pas de roulette à l'arrière mais une
simple béquille en bois. Le grand volet de direction soufflé
par l'hélice permet cependant un guidage au sol correct.
Le moteur reste discret même en l'absence de
capot. Il est bien ventilé.
Les servos de profondeur et de direction sont situés
sous l'aile.
L'aile est maintenue par une unique vis
métallique. Elle est cependant bien calée en rotation
en appuyant à l'avant et à l'arrière contre
le fuselage.
Le train est juste enfoncé dans
une rainure sous le fuselage et reste donc amovible pour voler dans
les champs.
La longue trappe amovible permet d'accéder
au pack d'accus aisément.
La surface de la voilure est généreuse
et offre une charge alaire très raisonnable. Sur cette aile
d'1,10 m d'envergure, la corde à l'emplanture mesure 30 cm !
Le décor est celui suggéré
par le fabricant. Joli et bien visible mais assez long à
réaliser.
Bien pratique, l'aile amovible sur ce park-flyer. Ce n'est pas souvent
le cas sur les appareils de cette taille, la tendance étant plutôt
aux avions en un seul morceau. L'aile est tenue par une unique vis métallique,
cela suffit car elle est calée en rotation en s'appuyant à
l'avant et à l'arrière.
Je ne regrette pas l'ajout d'un verrou sous la trappe, bien plus pratique
et efficace qu'un morceau de ruban adhésif ou un élastique.
Avec son train très avancé et l'empennage doté
d’immenses gouvernes bien soufflées, l’avion n’a
pas propension à passer sur le nez. Si toutefois le terrain de
vol est une prairie, le train se retire en tirant simplement dessus.
On lance alors le modèle à bout de bras, le fuselage est
facile à tenir entre les doigts.
Sur piste, en l’absence de roulette de queue, il est nécessaire
de jouer avec la commande du moteur pour bien souffler le volet de direction
afin de guider l’avion.
Le décollage s'effectue sans risque
de passer sur le nez, même depuis l'herbe. Un cran de volets
permet de décoller plus court.
Décollage en quelques mètres
sur une piste en dur. Une grimpée à la verticale peut
être enchaînée dans la foulée.
Le Proteus est destiné à
être remué. Un décor très contrasté
est donc bienvenu pour la visualisation.
Le décollage s’effectue en une petite dizaine de mètres
et même sur quelques pas seulement avec un cran de volets. La
montée sur le train principal est très rapide, l’avion
quitte le sol en suivant une pente douce.
Les gouvernes sont très mordantes comme on peut s’en douter.
Des petits débattements sont les bienvenus, ou en tout cas, un
peu d'expo pour calmer les ardeurs autour du neutre. Malgré le
profil assez fin, la vitesse n’est jamais très élevée
à cause de l’hélice adoptée qui procure plus
de couple. C’est préférable car les gouvernes entreraient
sans doute en flutter.
Plein ralenti, l’avion se dandine avant de décrocher gentiment.
Il ne part pas en vrille mais en large spirale et reprend sa ligne de
vol en relâchant la profondeur. La vitesse peut être assez
faible et en pilotant 3 axes, l'avion évolue dans un petit volume.
On apprécie ici la faible charge alaire. Les volets sortis permettent
de réduire encore la vitesse et de s’amuser à reculer
lorsqu’un vent de face souffle assez fort.
L'avion est un voltigeur. Le vol dos tient
quasiment sans compensation à la profondeur.
Passage d'un de ses aînés
sous sont aile : un Stampe grandeur, voltigeur lui aussi.
La motorisation permet un vol tonique avec des figures de grande amplitude.
Elle est cependant un poil trop juste pour le vol pendu à l’hélice ;
on aurait aimé un petit supplément permettant de souffler
les gouvernes. Elle est quand même bien suffisante puisque, pour
l’anecdote, ce Proteus a servi à remorquer un planeur Super
Simbad de 2,40 m d’envergure et 1,400 kg… mais n’en
parlons pas davantage, on sort du domaine de vol pour lequel il a été
conçu. Voyons plutôt ce que ça donne en voltige
où les figures de base passent sans souci avec un taux de roulis
de 2 tonneaux à la seconde. Le vol dos tient en poussant à
peine. Avec le mixage snap-flap, les boucles peuvent être très
serrées, ou avec des angles bien marqués.
Les déclenchés positifs ou négatifs tournent à
condition de s'aider des ailerons.
Le vol tranche tient bien mais se freine assez vite à cause de
la traînée importante. Le Proteus reste capable de remonter
un peu. Une figure amusante et qui se fait bien consiste à effectuer
une chandelle puis à donner un coup de dérive au moment
où l'avion a perdu sa vitesse, comme pour un renversement, qu'il
tourne d'ailleurs très bien. Mais dès qu'il a commencé
à basculer, on lance la dérive à l'opposé
en mettant plein pot pour repartir en vol tranche.
Le vol plané est correct, l’avion n'allonge pas trop et
la prise de terrain est sans surprise. Pour un bel atterrissage 3 points,
on remet un filet de moteur juste avant l'arrondi. C'est préférable
sur l'herbe. Sur piste en dur, on peut arriver plus vite et poser sur
le train principal et en laissant rouler longtemps. L'hélice
reste bien dégagée du sol. Les roues ont été
légèrement pincées vers l'intérieur pour
mieux guider l'avion.
Avec le pack 2200 mAh, le vol dure une dizaine de 10 minutes en effectuant
une voltige coulée.
Vol tranche et glissades sont un plaisir.
Le volet de dérive est très efficace.
Un véritable puzzle !
Le montage de ce type de kit est un vrai plaisir, même pour
celui qui n'a jamais construit. Le plan est complet, la découpe
des pièces précise. Il n'y a donc qu'à assembler
tous les morceaux fournis sans avoir à découper de planches
ni retailler des baguettes. C'est aussi un bon point de pouvoir personnaliser
sa déco et se démarquer des autres appareils présents
sur le terrain. Quant au vol, le Proteus remplit très bien son
rôle de trainer facile et efficace, que ce soit dans les phases
de décollage ou d'atterrissage comme en voltige. C'est un modèle
finalement très abordable, y compris financièrement car
le prix du kit est raisonnable et l’équipement bon marché.
Le Proteus remplit très bien son
rôle de trainer facile et efficace.